Le royaumed'AryonForum RPG light-fantasyPas de minimum de ligne
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    Un monde plein de mystères,
    plein de magie et surtout plein d'aventures...

    Il est peuplé de créatures fantastiques. Certaines d'une beauté incomparable, d'autres aussi hideuses qu'inimaginables, beaucoup sont extrêmement dangereuses alors que quelques unes sont tout simplement adorables. La magie est omniprésente sur ces terres : des animaux pouvant contrôler la météo, des fleurs qui se téléportent, des humains contrôlant les éléments, des objets magiques permettant de flotter dans les airs...

    Dans ce monde, il y a le royaume d'Aryon. Situé à l’extrémité sud du continent, c'est un royaume prospère, coupé du monde. Il est peuplé d'hommes et de femmes possédant tous un gros potentiel magique, chacun vivant leurs propres aventures pour le meilleur comme pour le pire.

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    Red et Bridget se transforment en instructeurs de la Garde de la Forteresse pour une journée, en compagnie d'une véritable instructrice...

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    Whiskeyjack CallahanLe glooby de toutes les femmes et la femme de tous les glooby
    Whiskeyjack Callahan
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    Happiness Manager
    Mer 10 Nov 2021 - 14:40 #
    Les hôtes et hôtesses forment le deuxième corps administratif de la guilde à la différence des examinateurs, sont beaucoup plus connus. En contact permanent avec les aventuriers et tenant les guichets de la guilde et de ses succursales, rares sont ceux à ignorer leur existence une fois qu’on a posé un pied dans l’un des bâtiments de la guilde. Ils sont reconnus comme étant des personnes serviables, accueillantes et bienveillantes, mais ils sont aussi efficaces dans leur travail et exécutent une partie non négligeable du travail administratif de la guilde, permettant de tenir à jour les registres, gérant toute la paperasse associée directement aux aventuriers, les examinateurs s’occupant majoritairement des clients et du contrôle qualité des aventuriers. Si le milieu des examinateurs est un univers très masculin, non pas parce que les femmes ne sont pas capables, mais parce que c’est ainsi depuis des temps immémoriaux et qu’une population très majoritairement masculine n’aide pas à se féminiser, ni même à se rajeunir, les examinateurs souffrant d’une crise de reconnaissance qui fait qu’il est difficile de recruter de nouveaux membres pour un service indispensable à la guilde.

    Je le sais bien, j’ai été examinateur pendant plus de dix ans.

    Pour celles attirés par les services administratives, le cadre proposé par les hôtes et hôtesses est beaucoup plus apprécié. Le relationnel étant primordial pour eux, il n’est pas étonnant que l’ambiance y est meilleur. Car si les hôtes et hôtesses ne peuvent pas s’entendre, comme pourraient-ils gérer avec bienveillance les aventuriers éprouvant des difficultés régulières à appréhender les exigences administratives de la guilde. A l’inverse, le relationnel des examinateurs n’est guère développé, surtout quand on rencontre Lou Trovnik, le chef des examinateurs, dont le visage semble avoir oublié comment il fallait sourire depuis plus de quarante ans. Puis, il y a des exceptions. Comme moi. C’est peut-être pour ça que je suis devenu conseiller. Evidemment, sortir du corps des examinateurs ne fait pas de moi le conseiller des examinateurs. Je suis le conseiller de toute la guilde et je porte un intérêt égal à tous. Parce qu’il est important que tout le monde travaille ensemble, main dans la main, pour que la guilde puisse rayonner chaque jour un peu plus. Monter des projets, s’intéresser aux problèmes de chacun, répondre à leurs questions et leurs attentes. Aussi global que personnel, il est important pour moi d’être au service des membres de la guilde.

    Et ce jour-là, j’ai tout de suite vu que j’allais devoir rendre service.

    Une journée comme une autre à la guilde, sauf que les queues s’allongent face aux bureaux des hôtesses. Et d’habitude, il n’y en a pas autant. Descendant de l’aile des conseillers pour aller acheter un truc à grailler, je déboule au milieu d’un mini chaos dont le hall de la guilde a l’habitude, mais plus souvent à cause d’aventuriers un peu foufou. N’écoutant pas les grognements de mon ventre, je viens m’enquérir de la situation, passant derrière les comptoirs. Je me rends compte que moins de la moitié sont occupés, ce qui démontre d’un sous-effectif flagrant. Les hôtes et hôtesses sur places sont bien affairés et l’heure du repas ne peut expliquer le retard présent. Alors, j’avise du côté des responsables des bureaux une personne que je connais un peu. Camomille. Ex-candidate au poste que j’ai obtenu, notre lutte pour l’obtenir ne s’est pas fait sans quelques coups bas, c’est bien moindre que pour un autre candidat pour qui nous partageons la même animosité. Depuis, le travail en bon intelligence à gommer nos différents et c’est avec un respect mutuel que l’on travaille.

    -Dites donc, Camomille. Vous n’auriez pas des problèmes de personnels ? Des soucis de planning ?
    -Le planning était nickel, Jack. On a juste plusieurs absences qui se font sérieusement remarqués.
    -Des problèmes ? La marge opérationnelle a été rapidement bouffée du fait de plusieurs membres qui sont tombés malade ces derniers jours. On a aussi un hôte qui a dû prendre congé du fait d’un événement familial tragique. Puis on a aussi une hôtesse qui a disparue sans explication.
    -Disparue ?

    Que les gens soient malades où qu’ils aient une bonne raison de ne pas être présent, c’est tout à fait compréhensible. On n’est pas des bêtes. Par contre, que du personnel ne donne pas signe de vie, c’est inquiétant. Tout peut arriver et il est du devoir de la guilde de faire attention à ses membres.

    -De qui s’agit-il ?
    -C’est…. Farley. Nevaeh.

    Je fais tourner le nom dans mon esprit. Ça me dit quelque chose. Il y a pas mal de personnel dans la guilde. Autant de gens qu’on aimerait rencontrer, apprendre à connaitre, mais on n’a pas assez de temps dans une vie pour tous les connaitre. Et encore moins quand il y a du travail. Au moins reconnaitre les noms, c’est déjà beaucoup, même si c’est difficile. Je plisse les yeux pour sortir une image mémorielle vague de mon esprit.

    -Elle a l’habitude de porter pas mal de bijoux.
    -Avec un bandeau par-dessus les yeux, non ?
    -Voilà.
    -Ok. Je vois. Ouai. Etonnant qu’elle ne donne pas de nouvelles. Vous avez envoyé quelqu’un chez elle ?
    -On va dire que je ne peux pas me permettre de mobiliser une ressource, là.
    -Je comprends bien. Ecoute. Je vais mobiliser des examinateurs pour vous donner un coup de main et je vais aller voir ce qu’il en retourne avec cette Nevaeh.
    -Des examinateurs ? Tu veux nous aider ou non enfoncer ?
    -C’est bon, je vais prendre les plus aptes, t’inquiètes pas.
    -Mouai. Merci.
    -A ton service, Camomille.

    Le temps d’aller me chercher son adresse dans ces listings, je préviens le bureau des examinateurs de mobiliser du personnel pour aider les hôtes. Ça rouspète, mais la perspective de passer une demi-journée loin du regard inquisiteur de Lou Trovnik suffit à convaincre les récalcitrants. Je compte sur la fibre bureaucratique des examinateurs pour réussir à faire le boulot sans gêner Camomille et ses collaborateurs. L’adresse en main, je sors de la guilde et je hèle une voiture pour m’y emmener, en passant par une boulangerie sur le chemin, parce qu’il ne faut pas non plus négliger son casse-croute.
    Nevaeh FarleyLa crème de la crème!
    Nevaeh Farley
    Informations
    Re: Happiness Manager
    Mer 10 Nov 2021 - 15:50 #


    FT Whiskeyjack
    Callahan


    Happiness Manager


    Encore. Encore une fois, elle s’était réveillée en sueur. Un autre cauchemar la réveilla. À bout de souffle et sur le point de pleurer, elle examina ses alentours. Elle était chez elle. Dans son lit. Elle ne pouvait pas dormir sans rêver de cet homme. Chaque fois qu'elle fermait les yeux, elle voyait Lunarya avec des bleus et du sang. Incapable de se rendormir, elle quitta son lit pour boire de l'eau.

    L'appartement était complètement silencieux et chaque petit bruit faisait naître la peur dans le cœur de Nevaeh. Jamais cela ne l'avait dérangée de vivre seule dans un quartier plus dangereux. Après tout, l'appartement était bon marché et elle avait confiance en ses capacités à se protéger. Elle était une aventurière expérimentée et un ou deux voleurs n'étaient pas suffisants pour l'effrayer. Mais, après ce qui s'est passé, son anxiété est montée en flèche. Elle était toujours en train de serrer sa dague, même maintenant, alors que tout ce qu'elle voulait, c'était prendre un verre d'eau. L'eau fraîche était suffisante pour détendre son corps qu'elle gardait tendu, prêt à attaquer à tout moment. Alors que le soleil se levait, une autre journée commençait et encore une fois, elle n'avait pas réussi à dormir. La jeune femme retourna dans son lit après avoir terminé son verre d'eau. Elle ne se sentait peut-être pas en sécurité chez elle, mais au moins la chaleur de la couverture la rassurait un peu.

    Combien de jours s'étaient écoulés depuis qu'elle avait quitté son appartement? Elle ne pouvait pas le dire. Depuis cette nuit, elle s'était enfermée. C'est ironique, n'est-ce pas? Cette nuit-là, elle ne voulait absolument pas rentrer chez elle parce qu'elle craignait d'être seule. Mais maintenant, elle ne pouvait plus faire face à personne. Elle avait été si faible, incapable de se battre contre un seul d'entre eux. Ça aurait dû être si facile de les repousser. Bien sûr, elle avait bu quelques verres, mais elle aurait dû être capable de se battre. Elle ne pouvait même pas blâmer la drogue que l'homme avait glissée dans son verre, parce que là encore, si elle avait été plus prudente, rien de tout cela ne serait arrivé. Au lieu de cela, elle a dû pathétiquement crier à l'aide. Et le pire, c'est qu'en criant au secours, elle a impliqué quelqu'un d'autre. Quelqu'un d'autre avait été blessé. Personne ne la blâmait, mais le sentiment de culpabilité n'était pas quelque chose de facile à se défaire. Et pour couronner le tout, elle était plus qu'en colère. Elle était furieuse. Furieuse de ne pas avoir été assez forte pour se défendre, furieuse d'avoir laissé quelqu'un d'autre se blesser dans son moment de faiblesse. Lunarya n'aurait jamais dû se faire blesser, elle aurait dû.

    Alors que son esprit continuait de penser à cette nuit, un bruit la sortit brusquement de ses pensées. Elle était minimalement habillée et ne portait pas son bandeau habituel. Elle préférait être consciente de tout ce qui l'entourait. Rien ne lui échapperait. La couverture encore sur ses épaules, elle se dépêcha de se rendre à la porte où quelqu'un y était. Son cœur battait si fort, elle pensait qu’il allait s’échapper d’elle. Sa dague en main, elle ouvrit la porte légèrement. Son corps était prêt à devoir se battre et toute son attention était sur la personne derrière la porte. Contre toute attente, sa vision ne fut accueillie par nul autre que Jack. Elle ne s’attendait pas à le voir chez elle. Franchement, elle ne s’attendait pas à voir personne. Elle soupira et baissa sa garde.

    « Ah, ce n’est que toi. Allez, entre. »

    Elle sortit la tête à l’extérieur, s’assurant que personne d’autre était dans les parages avant de refermer la porte.

    « Tu m’as fait une de ses peurs. »

    Il était étrange d’avoir quelqu’un chez elle. Il y avait une raison pour laquelle elle n’invitait presque personne. Ou du moins, les personnes proches d’elle. Son appartement était nu, entretenu, mais vide. Il n’avait rien d’accueillant, rien de chaleureux. C’était un endroit plus pour dormir que pour y vivre. Le guidant dans la cuisine, elle l’invita à s’asseoir.

    « Tu veux de l’eau ? »

    Nevaeh savait bien qu’il devait être là à cause de la guilde. Tous ceux qui la connaissaient savaient combien elle était énergique et toujours souriante. Elle était une travailleuse acharnée, travaillant jour et nuit à la guilde. Mais la culpabilité, la peur et la colère l'empêchaient de sortir. Plusieurs fois, elle a essayé de sortir. Elle avait un travail après tout. Elle devait se rendre à la guilde et travailler, mais chaque fois qu'elle s'habillait et allait ouvrir la porte, elle restait figée sur place. Si elle sortait, elle allait se faire questionner. Elle ressemblait à une momie. Sa tête et sa main droite étaient enveloppées dans un bandage. Son dos avait des bleus et des égratignures parce qu'elle avait été épinglée sur le sol dur et froid et parce qu’une fléchette empoisonnée s'était enfoncée profondément dans sa peau. Sa gorge lui faisait encore mal à cause des cris, mais elle était surtout fatiguée et épuisée. Très honnêtement, elle avait l'air bien plus mal en point que la nuit de l'attaque. Elle avait des poches lourdes sous les yeux, et elle avait pris une nouvelle habitude. Elle pouvait encore sentir les mains qui lui coinçaient ses poignets au sol et ça la rendait malade. Elle se grattait les poignets jusqu'à ce qu'ils saignent. N'importe quoi pour arrêter la sensation des mains de l’homme sur elle. Elle ne pouvait pas ressembler à sa dans la guilde. Pas devant tout le reste des clients et des aventuriers.


    Codage par Libella sur Graphiorum

    Whiskeyjack CallahanLe glooby de toutes les femmes et la femme de tous les glooby
    Whiskeyjack Callahan
    Informations
    Re: Happiness Manager
    Jeu 11 Nov 2021 - 23:15 #
    -Euh oui, bien sûr.

    En vérité, je n’en ai pas vraiment envie. C’est plus une occasion d’observer et de comprendre davantage ce qu’il se passe avant de devoir mettre des mots sur la situation qui semble au-delà de ce que j’ai pu imaginer en venant. Ce qui m’a interpellé dans un premier temps, c’est son regard. Celui d’une bête traquée. Effrayé par tout et prête à se défendre farouchement à la moindre menace. Bien loin de la personne souriante et avenante que je me souviens à la guilde. Un voile dans le regard qui s’est à peine dissiper en me découvrant de l’autre côté de la porte, malgré que, quand même, je suis un sympathique personnage connu et reconnu au sein de la guilde et de la société civile en règle générale. Comme si je pouvais peut-être cacher une menace dans mon dos. Comme si je pouvais être celui qui faisait entrée le loup dans la bergerie. Son regard dans le couloir en a dit long. Elle se sent menacée. Elle se sait peut-être menacé. Je suis entré dans un souffle comme si elle pouvait refermer la porte subitement, pris d’un remord.

    Une fois dans ces murs, j’ai jeté un regard autour de moi, essayant de trouver des informations substantielles. La pauvreté relative des lieux m’a fait haussé un sourcil, même si je peux comprendre qu’on attache peu d’importance à son chez soi. Moi-même, mon appartement ne me sert souvent plus que dormir et héberger mes gloobies qui n’ont pour seul préoccupation leur réserve de feuille de salades pour ne pas mourir de faim. Les soirées se passent dans les bars, le travail se fait à la guilde, les rencontres se font partout. Personne ne m’attend entre mes quatre murs, si ce n’est mes familiers, mais peut-on vraiment dire qu’ils m’attendent ? Ils semblent mener leur meilleur vie dans leur terrarium où ils ont toute la place pour leur occupation, principalement dormir. Vivre en dehors de chez soi, ça peut vouloir dire qu’on vit à travers la guilde et pour moi qui prône que l’institution est une grande famille, c’est un peu mettre de l’eau au moulin. On peut y travailler, y vivre ces joies et ces peines, y manger et boire à la buvette. Au final, il n’y a que le sommeil qui n’est pas garantie, et encore, quelques chambres sont à disposition des jeunes aventuriers, le temps qu’il se fasse un petit pécule pour louer leur propre chambre.

    Ainsi, le chez soi est vraiment l’ultime refuge. Là où l’on finit quand il n’y a plus rien à faire. Et y rester plusieurs jours, alors que la vie appelle à l’extérieur, c’est signe que cela va mal, très mal. La porte entrouverte donnant sur la chambre révèle un lit encore marqué par la marque de son corps en son centre, comme roulé en boule, prostrée. Mon regard fuit rapidement cet entrebâillement pour ne pas paraître intrusif, revenant à Nevaeh pour mieux la dévisager contre mon intention, mais les stigmates sautent aux yeux. Elle est blessée. Elle a été blessée. Et quelque part, les blessures ne sont pas que physique, elles sont psychologiques. Intrusif, j’entraperçois, par-dessous la couverture sur ses épaules, les reliefs de son corps peu habillé, ce qui me fait détourner le regard rapidement, de peur de paraître offensant et malavisé dans une période difficile pour la jeune femme qui ne porte rien de ce qui la rend si particulière à la guilde. Ses bijoux ne sont pas là. Elle ne porte pas son bandeau. Tout cela renforce davantage le sentiment qu’elle est totalement nue face à une menace qui la dépasse et qui la paralysie entre les murs froid de son logement. Qui l’empêche de dormir comme en atteste ces cernes et ses traits usés par la fatigue. Si encore elle était alitée à cause de ces blessures, mais si l’épreuve qu’elle traverse lui empêche de dormir, ça peut pas qu’aller en s’aggravant.

    Elle a clairement besoin d’aide. Une aide que je compte bien lui fournir, mais dans le même temps, je me rends compte que, peut-être, elle n’a peut-être personne vers qui se retourner pour l’aider. Autant chercher l’aide de la guilde peut ne pas être une évidence pour tout le monde, même si on peut trouver de la compassion et une épaule secourable dans les collègues, parce qu’on ne veut pas impliquer des gens que l’on ne connaît que dans le cadre du travail, faisant en sorte de bien distinguer le professionnel du personnel, autant de la famille, des proches, des amis, est-ce qu’elle en a ? La guilde ne surveille pas ces membres pour savoir s’ils sont totalement intégrés à la société et qu’ils ne vont pas nous sauter entre les doigts. Peut-être dans ce genre de cas, il faudrait organiser des événements afin de générer des relations amicales entre les gens et créer du tissu social. Faudra l’envisager. Mais ce n’est clairement pas le bon moment pour envisager des opérations du conseil. Aujourd’hui, il y a une membre efficace qui a besoin d’aide, cette sera prodiguée avec effet immédiat.

    Lentement, avec des gestes lents comme si elle craignait d’avoir un instant de faiblesse, elle vient me donner un verre d’eau devant moi. J’ai un mouvement pour prendre ses mains dans les miennes, pour lui donner un peu d’humanité, mais je m’arrête avant, de peur de la brusquer. Elle pose le verre et se recule à pas feutrée avant de prendre l’autre chaise. La seule autre. Fuyant mon regard comme si elle avait l’appréhension de ce qui allait suivre. Je ne touche pas à mon verre, lui jetant des regards réguliers avant de les baisser à nouveau, comme pour l’habituer à être regardé, elle qui s’est cloitré chez elle, de peur de certains, et probablement de tout le reste par pudeur. J’hésite à quoi dire. Parce que je sais, mais que je ne sais pas, au final. Je ne peux pas savoir. Je ne peux pas imaginer la profondeur de sa douleur. Alors, je fais peut-être le pire choix, mais je commence par de la procédure, comme si c’était le moins problématique.

    -Nevaeh. Sache tout d’abord que tu n’as pas à t’inquiéter de tes responsabilités à la guilde. Je vais informer tes collègues que tu ne seras pas disponible pendant autant de temps qu’il te faut pour… te rétablir. Je ferais ce qu’il faudra pour que ton absence ne perturbe pas le service. Je verrais à ce qu’il n’y ait pas de retenu salarial. Il doit avoir des mécanismes pour ça et si ce n’est pas le cas, je les ferais mettre en place

    Je m’égare. Je toussote. C’est presque la partie facile ça. Il s’agit maintenant de m’immiscer un peu dans son tourment et si elle accepte de m’y laisser entrer.

    -Nevaeh. Je ne sais pas ce qu’il s’est passé et je peux comprendre que tu ne veuilles pas en parler et que le fait même que j’évoque le sujet t’est difficile. Toutefois, je tiens à te dire que si tu as besoin de quelque chose, de quoi que ce soit, je peux te le fournir. Si tu souhaites que je m’en aille, je partirais. Si tu souhaites que je reste, je resterais. Je ne veux rien t’imposer. C’est une décision qui te revient entièrement.

    Je me tais, baissant les yeux sur mon verre d’eau, immobile dans cette pièce silencieuse et triste, m’attendant à un long silence.
    Nevaeh FarleyLa crème de la crème!
    Nevaeh Farley
    Informations
    Re: Happiness Manager
    Ven 12 Nov 2021 - 3:47 #


    FT Whiskeyjack
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    Le logement était silencieux. Personne n’osait parler. Et puis ? Que pouvait-elle bien dire ? Les mots mouraient dans sa bouche avant même de faire un seul son. Jack était aussi silencieux qu’elle, examinant les lieux, l’examinant elle. Chaque fois que son regard se posait sur elle, un instinct de fuite s’emparait d’elle. Elle voulait briser le silence, mais elle en était incapable, choisissant alors de prendre place en face de son collègue et attendre. Il était évidemment venu, car elle avait manqué à ses heures de travail. Pourquoi ne dit-il rien ? Il devrait la gronder. Lui dire qu’elle aurait dû laisser savoir qu’elle allait manquer à ses tâches. Qu’elle était irresponsable de laisser ses collègues faire son boulot. Il était censé être fâché. Pas compréhensif. La tempête d’émotion rage à l’intérieur d’elle et pour une seconde une bourrasque de colère s’échappe. Elle se leva brusquement, son poing frappant la table.

    « Non ! Je suis capable de travailler. Il me faut juste… Je ne suis pas… Ce n’est rien… Je suis capable… »

    Dans son élan, elle voulut lui dire qu’elle n’était pas incompétente, qu’elle pouvait travailler. Pourtant, Nevaeh ne pouvait pas retenir les larmes. Tout ce qu’elle voulut lui dire mourut sur ses lèvres. Elle n’avait pas besoin de se rétablir. Ces bandages n’étaient que pour guérir quelques égratignures, rien de plus. Sinon, ce serait avouer qu’elle était brisée. Elle ne l’était pas. Elle refusait de l’être. Aussi rapidement que sa colère monta, elle disparut derrière une vague de désespoir. Elle se laissa tomber sur la chaise, repliant ses jambes sur elle. La couverture était devenue un cocon la protégeant du reste du monde. Elle n’avait rien à craindre de Jack, mais elle ne pouvait plus supporter son regard sur elle.

    Reprenant son souffle, elle considéra soigneusement ce qu’il lui disait. Voulait-elle qu’il quitte ? Elle n’était pas certaine. Le silence et la solitude la tuaient. Elle était bien plus à sa place dans un endroit chaleureux plein de vie. Tout le contraire de son logement. Mais, le monde extérieur lui fait peur. Lorsqu’elle ose mettre le pied dehors, elle a l’impression que tous les yeux sont rivés sur elle. Auparavant ce n’aurait pas été un problème, mais maintenant elle souhaitait éviter la moindre attention. Elle avait autant peur que quelqu’un l’attaque, qu’elle avait peur de s’en prendre aux autres par accident. Elle en devenait folle. Après un moment de réflexion, un peu de compagnie serait bien venue.

    « Non, reste. S’il te plait. »

    Jack était simplement inquiet.  Toute la guilde l’était peut-être. Enfin, ses collègues de tous les jours. Elle n’avait pas donné signe de vie et lorsqu’ils apprendront qu’elle avait besoin de repos pour soigner des blessures, ils se feront du souci. Malheureusement, l’hôtesse n’avait aucune idée comment soulager leur inquiétude. De plus, elle n’arrivait pas à se faire à l’idée de pouvoir mériter ces inquiétudes. Que diraient-ils s’ils apprenaient ce qui lui était arrivé ? Comment la regarderait-elle ? Seraient-ils déçus ? Dégouter ? Et Jack, que ferait-il ? Est-ce qu’il partirait ? Elle ne pouvait pas s’imaginer l’ex-examinateur la détester.

    Lorsque des événements traumatisants arrivent, il est important de parler. Il ne faut pas laisser les choses envenimer et pourrir la vie. Nevaeh était une personne qui se nourrissait d’interaction. Se priver de compagnie était une torture. Mais, pouvait-elle vraiment parler de ces choses-là ? Ce n’était pas vraiment un sujet que l’on pouvait emmener aussi facilement que la météo. D’ailleurs, était-elle réellement assez proche de quelqu’un pour cela ? On ne peut pas arriver un bon matin à son collègue et lui dire ‘Bonjour, j’ai été agressée, mais sinon ça va.’ Les aventuriers venaient à la guilde pour pouvoir partir en mission, pas pour réconforter quelqu’un en pleine crise. Elle n’osait pas non plus aller voir Lunarya. Elle l’avait sauvé et à cause de cela elle a dû passer une nuit à l’hôpital. Elle ne pouvait pas non plus aller voir Arthorias. Il était un garde royal avec des choses bien plus importantes qu’elle. Elle qui était entourée de tant de personnes jour et nuit, elle était finalement bien seule. Se trouvant des amis temporaires dans les bars et un peu partout. Avec le peu de courage que la brune puisse trouver, elle brisa le silence.

    « Je suis fatiguée. Encore combien de temps avant que ça aille mieux, tu penses ? »

    Malheureusement, personne ne pouvait vraiment lui donner de réponse. Physiquement, encore quelques jours et tout sera guéri. Comme si rien ne s’était passé. Psychologiquement, cela pouvait durer des mois, même plus.

    « Je ne m’endure pas à rester emprisonné à l’intérieur. Mais… Je n’arrive même pas à mettre le pied dehors. C’est pathétique. »

    Les agresseurs avaient été appréhendés et n’allaient pas voir la lumière du jour avant un bon moment. Elle le savait. Mais, la paranoïa ne suivait pas les règles de la logique. Et s’ils s’étaient échappés. Chaque petit bruit pouvait être quelqu’un essayant de s’infiltrer chez elle. Chaque ombre pouvait être celle d’un agresseur, attendant patiemment qu’elle baisse sa garde. La simple pensée de Gus, son attaquant, la rendit blême. Sans réfléchir, elle sa main se frotta le poignet. Puis, elle le gratta, essayant de se débarrasser de ce sentiment d'être saisi.

    « Je peux encore sentir ses mains… Je n’arrive pas à dormir ni même fermer les yeux sans le voir… Et je ne peux pas le supporter. J’en peux plus. »

    Pour la première fois, elle planta son regard dans le sien. Elle essaya de ne pas fondre en larmes, malgré la crise de panique qui montait.

    « S'il te plaît, j'ai vraiment besoin que ça s'arrête bientôt. »



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    Whiskeyjack CallahanLe glooby de toutes les femmes et la femme de tous les glooby
    Whiskeyjack Callahan
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    Re: Happiness Manager
    Dim 14 Nov 2021 - 23:27 #
    Qu’elle accepte ma présence me fait frémir. Je pourrais presque sentir que ça lui prend quelque chose d’accepter ma présence et que, peut-être, c’est à cause de ma longue réputation de conseiller sympathique qu’elle accepte que je reste dans son ultime sanctuaire qu’elle ne veut pas quitter. ça me fait frémir d’angoisse, mais dans le même temps, ça me rassure. Je me dis qu’il y a un espoir et que je suis peut-être capable de faire quelque chose pour elle. Que j’ai beau avoir des convictions et de la motivation à rendre service aux gens, mais que je peux vraiment faire des choses qui soient utiles et pas juste avoir une posture à mon avantage pour finalement dire que je ne pouvais rien faire de plus. Chaque tentative se doit d’être un succès, même minime. Je reste donc immobile, ne touchant pas plus à mon verre. Comme si le bruit de l’eau pouvait la perturber. Je suis une ombre à l’écoute. Une masse réconfortante. Je me fonds dans son mobilier utilitaire pour être celui qui doit recueillir ses peines et l’aider à surmonter ce qu’il se passe. Et cela passe par comprendre. Alors, elle rompt le silence, au bout de plusieurs minutes, à plusieurs reprises avant de commencer à donner des informations.

    Ses mains. Ne pas supporter. Je réagis aussitôt. mes poings se ferment à m’en rentrer les ongles dans mes paumes de mains, m’imaginant instantanément les pires scénarios. Les pires outrages. Qu’est ce que ça pourrait être d’autre ? Une jolie femme profitant de la vie, croisant la route d’un homme qui n’a que sa force à offrir, faute d’avoir de coeur. Un acte qui vous détruit de l’intérieur. Quelque chose que je ne pourrais certainement pas comprendre. Un jour. Quelque chose auquel on est confronté, de temps en temps, dans nos vies. Une connaissance. Une inconnue. Mais toujours, l’horreur des faits et l'implacable réalité des séquelles, autant physique que psychologiques. Je vois tout ça dans son regard. Dans ces beaux yeux émeraudes qui n’ont pas été faits pour pleurer, si ce n’est de rire. Elle me fixe et j’ai toutes les peines du monde à ne pas détourner le regard. Pour faire face à la réalité des choses et ne pas être un lâche, l’instinct m’hurlant d’éviter de m’y méler. Que la tâche est bien trop grande. Et que je suis incapable de résoudre une blessure pareille. Mais je suis conseiller de la guide. Je ne dois pas détourner le regard. C’est mon devoir de l’aider. Mais je suis Whiskeyjack Callahan. Je ne dois pas détourner le regard, c’est mon devoir en tant qu’être humain pour un autre être humain. Un être fragile à sauver des ténèbres. A quoi ça sert d’avoir des gros bras si ça n’aide personne ?

    Lentement, je me défais dans mon pardessus pour être plus à l’aise. Je compte bien rester un moment. Et puis, rester ainsi vêtu, ça donne toujours l’impression que je peux partir d’un instant à un autre. Je fais en sorte de toujours soutenir son regard et de lui montrer toute ma détermination à l’aider. toute ma compassion vis à vis de l’épreuve qu’elle affronte.

    -Je ne suis qu’un conseiller. Je ne suis qu’un homme, mais je veux tout faire pour t’aider. Et je veux que tu le saches. Je ne t’abandonnerai pas tant que tu le souhaiteras. tant que tu as besoin d’aide. tant que tu ne seras pas redevenu l’hôtesse… non… la jeune femme que tu veux être. Sans peur. J’ai besoin de savoir alors, si tu me fais confiance.

    Je pourrais presque croire que c’est une épreuve que le destin m’a mise sur le chemin. Car c’est probablement l’une des premières fois que je dois véritablement aider une collègue, une amie, dans cette situation. Il est presque étonnant que ça ne soit pas arrivé avant, alors que je fréquente tant de gens. A croire que mes voisins de vie ont plus l’habitude d’avoir une vie heureuse que d’être confrontés aux pires tourments. Tourments que j’ai vécu, moi-même, par contre. Le souvenir de la perte d’Elina plane toujours, quelque part, malgré le deuil. Mais le pire dans cette histoire, c’est de savoir que l’on a rien pu faire. Apprendre que l’être aimé est morte est une chose, ne pas avoir pu l’occasion de tenter de l’éviter, même si tout était voué à l’échec, c’est une douleur qui ne se tait jamais, car à jamais, elle restera vraie et non résolue. Quelque part, elle a peut-être quelqu’un de cher qui n’aura rien pu faire pour l’aider et qui s’en voudra. Pour cette personne, je me dois d’aider Nevaeh à redevenir elle-même et que le drame ait une fin.

    Toujours avec la même lenteur, je pose mes mains sur la table et je les rapproche de la jeune hôtesse, les paumes ouvertes vers le plafond, puis je reste immobile, les mains inertes.

    -Si tu le souhaites. Prends ma main.

    Elle a le choix. Et par là, je voudrais lui transmettre la chaleur de quelqu’un qui veut l’aider. Que si elle sent les mains de cet homme, cette sensation peut être remplacée, temporairement, par celle d’un autre qui ne lui veut pas de mal, cette fois. Un premier pas. Un premier coup de main pour remonter la pente.
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    Nevaeh Farley
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    Re: Happiness Manager
    Lun 15 Nov 2021 - 17:21 #


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    Nevaeh n’était pas certaine si cela faisait du bien de parler. Son cœur se serrait à chaque mot et seulement penser à l’évènement lui faisait mal. Elle avait essayé de rester logique lorsqu’elle pensait à cette nuit. Il était inutile d’avoir si peur. Personne n’allait l’attaquer si elle sortait. Personne ne la regardait en la jugeant. Personne ne pensait qu’elle était faible. Mais ses peurs étaient plus puissantes que son raisonnement. Elle fut reconnaissante que Jack ne parte pas. Elle avait tellement peur qu’il ne la regarde pas de la même façon. Mais ce n’était pas le cas. Au lieu de trouver du mépris dans ses yeux, elle trouva de la détermination, de l’affection et du réconfort. La lumière au bout du tunnel était bien loin, mais elle allait y arriver. Un pas à la fois.

    Un pas à la fois elle redeviendrait celle qu’elle était. Elle pourra enfin continuer de vivre normalement. Pour cela, elle devait faire confiance à Jack. C’était le premier pas à prendre. Elle laissa tomber son regard sur les mains étendues vers elle. Elle voulait faire confiance à Jack. Elle voulait pouvoir sentir la chaleur du soleil encore et sentir le vent dans ses cheveux. Elle voulait se libérer de son appartement qui s’était transformé en une prison. Mais, elle hésitait. Un pas à la fois, elle redeviendrait celle qu’elle était. Elle pourra enfin continuer de vivre normalement. Mais en était-elle capable ? Comment pouvait-elle revenir à la normale ? Son monde avait été complètement bouleversé. Comment pouvait-elle rire et blaguer lorsqu’elle était brisée de l’intérieur. Ses agresseurs étaient peut-être en prison, mais cela ne voulait pas dire que les rues étaient sécuritaires.

    Son regard encore sur les mains de l’homme, un million de pensée lui traversait l’esprit. Elle se devait au moins d’essayer d’aller mieux. Si ce n’était pas pour elle, au moins pour Lunarya et Arthorias. Elle ne voulait pas que leur effort pour la sauver de cette nuit soit vain. Si elle voulait leur retourner leur gentillesse, elle devait commencer par aller mieux. Mais, pouvait-elle vraiment demander de l’aide ? Avait-elle le droit d’entraîner Jack ? Elle ne faisait qu’entraîner le monde qui l’aidait dans sa propre chute. Était-ce donc la bonne chose à faire, que de prendre l’aide offerte ? Elle était au fond du gouffre et on lui tendait une échelle. Si elle n’était pas certaine d’avoir le droit de la prendre, elle pouvait au moins arrêter de creuser.

    « Peux-tu promettre que tout ira mieux ? »

    C’était une promesse plutôt difficile à faire. Après tout, il était impossible de prédire le futur. Cependant, Nevaeh avait besoin d’avoir cette confirmation. Elle avait passé près d’une semaine à se martyriser dans son logement. Elle essuya ses larmes avec le drap recouvrant ses épaules avec de se placer plus confortablement dans la chaise. Puis, elle déposa ses mains dans les siennes.

    « Je ne sais pas comment continuer, mais je peux essayer. »

    Essayer d’avancer. Essayer d’aller mieux. Ce ne sera pas facile, mais elle ne voulait pas abandonner sans avoir essayé. Nevaeh serra la main de Jack comme pour s’assurer qu’il n’allait pas partir. Elle ne pouvait plus reculer non plus.

    « Comment on répare ça ? »

    Elle ne savait pas quoi faire. Avait-il un plan ? Y avait-il un chemin à prendre en particulier ? Si cela était le cas, elle ne le connaissait pas. Continuer d’en parler ? Elle pouvait au moins rassurer Jack que les criminels avaient été appréhendés.

    « Les hommes ont été arrêtés. Les gardes s’en sont occupés. J’ai été à la caserne pour faire rapport. »

    Elle n’avait pas la force d’en dire plus. Parler de l’évènement lui faisait revivre cette nuit et elle n’avait pas le courage de continuer. Pas maintenant.


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    Whiskeyjack CallahanLe glooby de toutes les femmes et la femme de tous les glooby
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    Re: Happiness Manager
    Mer 17 Nov 2021 - 14:07 #
    Elle met ses mains dans les miennes. Ces petites mains fragiles. Tremblantes. Froides. C’est dingue comment les mains des gens paraissent plus petites quand elles ont besoin de quelqu’un. Comme si elles cherchaient à se blottir d'avantages dans celles de ceux qui leur tendent les mains. Lentement, je referme les doigts sur les siens avant de serrer juste ce qu’il faut pour lui transmettre ma détermination à l’aider. A donner un peu de chaleur à ses mains dans cet appartement de ténèbres, dans cette traversée de la nuit en plein jour. Choses fragiles en apparence mais dont le cœur ne demande qu’à être aussi fort qu’une lame en acier. De se relever et se surelever par-dessus ceux qui l’ont aidé. Comme une juste revanche sur le destin.

    Promettre est difficile. mais en même temps, il est encore plus difficile de ne pas promettre. Je ne te promets pas que tout ira mieux. Je dirais même que ça va aller en s’empirant. Qui dirait ça ? Sinon un type vraiment cruel doublé d’être un salaud fini. Les promesses n’engagent que ceux qui y croient. Je compte bien y croire, parce que je sais que je tiens à ma parole. Nevaeh peut s’en douter, mais elle n’est pas forcément dans une situation où elle peut me croire sur parole. Tout est chamboulé. Alors, il faut engager son honneur. Ce qu’il a de plus sacré. Ce pourquoi on se bat avec tant de ferveur de sorte qu’il est impossible de ne pas être cru.

    -Je te promets de tout faire pour que tout aille mieux. Je le jure. sur mon titre d’aventurier.

    Je suis conseiller. J’ai été examinateur. Mais j’ai toujours été un aventurier. la base de la base. Le sang. Faillir à mes promesses et c’est avouer à tous que je ne mérite pas d’être un aventurier. je ne mérite pas d’être celui que j’ai été pendant quinze ans. Comme je l’ai déjà dit, c’est une épreuve. La première fois où je suis confronté vraiment à une situation qui blesse sérieusement l’une de mes aventurières. Et il ne s’agit pas de tourner les yeux et de dissimuler les fautes sous le tapis. Ce n’est pas ce qui doit être fait. Il faut l’aider et il faut aider à contribuer afin que le coupable soit châtiés. Sur ce dernier point, elle finit par évoquer leur sort. Les hommes. Je sers un instant trop fort mes mains contre celles de Nevaeh à ce mot. Ils étaient plusieurs. Ma colère monte d’un cran, elle rugit dans ma poitrine. C’est bien là la marque des lâches. Se mettre à plusieurs contre une femme, au delà de toutes considérations machistes, ses quelques missions en tant qu’aventurière prouvant qu’elle a quelques capacités supérieures aux déchets qui ont osé l’attaquer, surement.

    Heureusement qu’ils ont été arrêtés. J’aurais utilisé mon réseau pour remuer ciel et terre pour les retrouver. Et alors, je ne sais pas ce que j’aurais fait d’eux. Tout comme quand j’ai appris que des aventuriers salissaient l’honneur de la guilde ou la volaient, je fais preuve d’une violence rare contre les coupables. Mais l’honneur est une chose qu’on peut laver, les blessures psychologiques sont d’un tout autre niveau. Et si tout cela ne concerne que Nevaeh et pas la guilde entière, les maux qui affligent sont bien plus terribles et méritent une vindicte à la hauteur des crimes commis. C’est quand on se sent directement concerné par ces criminels que l’on peut se dire que la prison est une punition beaucoup trop douce pour eux. A notre époque, doit-on penser à ce que les criminels puissent changer ? Ne peut-on pas opérer magiquement ? On a de la magie pour tout, mais on a pas les moyens de supprimer le mal à sa racine. Le monde est mal foutu.

    Mais ils sont là où ils devraient être, pour l’heure. Alors, la prison de Nevaeh est totalement psychologique. Elle ne doit pas craindre la menace par delà la porte de son appartement. C’est une chose à prendre en compte. Je vois dans son regard qu’elle attend beaucoup de moi. ne sachant que faire, elle cherche à se reposer sur quelqu’un d’autre. Et même si mon esprit cartésien me hurle que je ne sais rien de ce qu’il faut faire et qu’il faudrait la laisser aux soins d’un médecin compétent ; Luz saura peut-être quoi faire ou elle connaîtra quelqu’un ? Mais je ne peux partir comme ça en disant que je vais revenir avec quelqu’un. ça serait un abandon. Et la confiance fragile serait brisée. peut-on se le permettre ? Mon esprit irrationnel me pousse à agir par moi-même.

    -Veux-tu rester ici ? Souhaiterais-tu te réfugier ailleurs ? A la guilde ? Je te protégerai. La guilde te protégera.

    Ces murs sont autant un refuge qu’une prison. peut-être que changer d’air la fera changer d’état d’esprit. Ce n’est que des mots murmurés, parce qu’il faut la faire parler. Parler à quelqu’un. parler à moi. Qu’elle puisse sortir des idées du brouillard de son esprit. Je me lève même, lui tenant toujours les mains pour me rapprocher d’elle, posant un genou à terre sur le sol dur et froid, à côté d’elle. Réduisant davantage la distance qui nous sépare. Être le Jack qui aide. Être l’épaule sur laquelle se reposer.

    -As-tu besoin de soin ? Est-ce que tu as faim ? Soif ?

    Les plus primaires des besoins. Ceux qu’on les animaux. Et si ceux-ci ne sont pas satisfaits pour nous humain, comment voulez-vous que la machine fonctionne bien ? Et puis, ces choses sont de la vie courante. Des choses simples. Le plaisir d’un bon repas chaud, ça peut-être la perspective de penser à autre chose. Vivre. Tout simplement. Pour la première fois depuis plusieurs jours ?
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    Nevaeh Farley
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    Re: Happiness Manager
    Mer 17 Nov 2021 - 17:35 #


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    L’extérieur. Ça lui faisait peur. Mais, peut-être, seulement peut-être, sortir pourrait lui faire du bien. Cette fois elle n’était pas seule. Lorsqu’elle avait sortie le lendemain de l'attaque, elle avait figé. Elle était seule et entourée de gens qu’elle ne connaissait pas. Elle se sentait vulnérable et s’imaginait des menaces de gauche à droite. Mais, peut-être que cette fois ce serait différent. Jack était avec elle et il lui avait promis que tout irait mieux.

    « J’ai essayé… Le lendemain de… J’ai voulu prévenir la guilde. Aller voir Camomille et lui dire que… Je ne serais pas capable de travailler pour quelques jours. Mais, j’ai paniqué. »

    Elle avait essayé. Mais au lieu de se retrouver à la guilde, ses jambes, dans sa fuite, l’avaient emmené jusqu’à la caserne. Elle avait essayé d’enfouir ses émotions et ses peurs loin dans son esprit. Elle avait essayé d’enterrer cette paranoïa et de croire qu’elle était en sécurité. Malheureusement, plus elle repoussait le traumatisme, plus il se relevait en force. C’est une chose de devoir se battre contre quelqu’un, mais s’en est tout une autre que se battre contre soi-même.

    À la question de Jack, son ventre répondit avant elle. Son estomac avait choisi le bon moment pour se faire remarquer. Les joues de Nevaeh se teintèrent de rouge et elle tourna la tête gêné de la situation. Il serait difficile de lui dire le contraire.

    « Manger serait une bonne idée. Mais, je te dis tout de suite, si je commence à cuisiner, mon logement va prendre en feu. »

    Elle sourit légèrement pensant à l’idée de cuisiner. Cela se terminait souvent avec quelque chose de brisé, une cuisine en feu ou quelqu’un de blessé. Elle avait essayé quelquefois, mais après être étiquetée comme un danger public en cuisine, elle n'osait toucher à rien. La seule chose qu’elle pouvait faire pour contribuer était de chasser du gibier.

    « On pourrait sortir. »

    Que se soit Nevaeh qui propose une telle chose était surprenant, mais avec l’aventurier avec elle, elle se sentait capable d’affronter le monde extérieur. Une victoire à la fois. Avant de pouvoir sortir, elle avait besoin de se vêtir plus convenablement. Elle avait été enfermée seule pendant quelques jours et elle avait oublié que se présenter d’une telle façon était peu convenable. Si elle avait su qu’elle allait recevoir de la visite, elle ne serait pas restée en petite robe de nuit. Ce n’était pas sa faute, comment pouvait-elle s’imaginer que quelqu’un allait venir chez elle. Elle retira ses mains de celle de l’homme devant elle.

    « Je vais, eum, aller m’habiller. »

    La jeune femme quitta la cuisine un instant pour retourner à sa chambre pour y trouver des vêtements. Elle ressortit de sa chambre peu de temps après avec un chandail à manches longues. Elle était habituée à porter des vêtements légers et révélateurs. Elle aimait son corps et n’en avait pas honte, mais après ce qui s'était passé, elle voulait cacher autant de peau possible. Elle n’avait ni ses bijoux ni son bandeau, elle ne voulait pas attirer l’attention et elle voulait absolument être capable de voir autour d’elle. Elle n’avait pas non plus manqué d’attacher les ganses de ses fourreaux à ses cuisses. Elle était si habituée à porter une jupe, que porter des pantalons était étrange pour elle. Au moins, elle n’avait plus l’air d’un fantôme. S’habiller était seulement la première étape. Maintenant elle devait réussir à mettre le pied dehors. C’était quelque chose de plus facile à dire qu’à faire. Son ventre l’encouragea en grondant une seconde fois. Il n’allait pas attendre toute la journée pour manger.

    « Je suis prête. »

    Soupirant, Nevaeh fixa la porte. Elle n’avait qu'à l'ouvrir. Elle posa sa main sur la poignée et resta figée un moment. Ses instincts lui hurlaient de rester à l’intérieur. Que le monde extérieur ne fût qu’un champ de bataille et que rien n’était sécuritaire. Elle perdait courage, mais un coup d’œil vers Jack et elle se calma. Tout allait bien aller. La mort ne l’attendait pas dehors, n’est-ce pas ? Elle finit par ouvrir la porte et sortir de sa prison qu’elle s’était créé. Une fois la porte refermée derrière elle, Nevaeh prit une grande respiration. C’était un début. Un pas vers l’avant.

    « Je te suis. »


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    Whiskeyjack CallahanLe glooby de toutes les femmes et la femme de tous les glooby
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    Re: Happiness Manager
    Jeu 18 Nov 2021 - 12:04 #
    La voir tenter de reprendre le cours d’une vie normale me rassure. Elle a du courage. Elle a de la force de caractère. C’est une femme forte qui saura surpasser cette épreuve. J’en suis convaincu à la voir se tenir bien droite dans l’encadrement de la porte donnant sur sa chambre. Vêtu différemment de ce qu’on a l’habitude d’avoir, mais prête à affronter le monde extérieur, ou qui en donne l’impression. Tout est possible. Et l’on peut faire confiance à notre corps pour aider l’esprit. Le grognement de son ventre m’arrache un nouveau sourire après le précédent. Ses quelques mots sur sa cuisine épouvantable m’ont aussi amusé et j’ai cru apercevoir un sourire sur ses traits épuisés. Un peu d’humour fait toujours un grand bien. Les choses de la vie de tous les jours sont un baume. Il va peut-être falloir jouer là-dessus. Pas juste penser à la surprotéger des épreuves qu’elle a fui jusqu’à maintenant, mais la rassurer à faire comme si la vie reprenait son déroulement. Comme si elle était guérie de ses traumatismes. C’est peut-être là la clé. L’humour.

    -Allons y. Il gronde tellement que je crains qu’on me croque la cuisse.

    Petite boutade avant de reprendre ma veste, jetant un dernier regard sur l’appartement bien triste de Nevaeh. Si je pouvais l’emmener ailleurs, ça lui ferait certainement du bien. Genre chez ma Môman. Je lui ai déjà ramené des personnes dans le besoin et elle s’est toujours bien occupée d’elles. Jusqu’à maintenant, c’était toujours de jeunes femmes, ce qui avait le don de la rendre très suspicieuse sur le genre de relation que j’entretenais avec elles alors que c’était purement amical. Ce que j’ai bien eu du mal à lui faire comprendre. Difficile de lutter contre les rêves d’une mère. Si le ton se fait plus léger, je le proposerais bien. Je pense qu’en ce moment, elle n’a pas encore l’esprit suffisamment calmé pour s’intéresser à l’idée. Je remets mon manteau avant d’observer en silence la jeune hôtesse lutter un instant pour se contrôler elle-même à faire un geste aussi simple qu’ouvrir une porte. Un instant de plus et je serais aller la réconforter, la rassurer, voire même revenir sur l’idée pour ne pas la brusquer, mais elle réussit ce geste fort de sortir par elle-même de sa prison. Une victoire qui me réchauffe le cœur.

    L’étape suivante est l’escalier. A sa demande, je prends les devants, prêt à la réceptionner s' il lui arrive quelque chose. Au-delà de la peur de l’extérieur, il y a la fatigue qui se lit sur son visage. On est pas à l’abri qu’elle rate une marche. Chacune d’entre elles sont descendues d’un pas lent comme s’il s’agissait d’une opération nécessitant une précision millimétrée. Je n’ose toujours pas la toucher, pour qu’elle puisse y arriver seule et se féliciter de l’avoir fait seul. La faire reprendre une vie normale ne serait-ce que quelques heures, ce serait un grand succès, et dans une vie normale, personne ne tient une autre à descendre un escalier. Sauf une personne âgée. Et on n'est clairement pas dans ce cas. J’observe donc le visage de Nevaeh, tentant d’analyser le moindre mouvement de ces yeux ou de ces lèvres. On y est presque et ce qui devait arriver arriva. A surveiller la jeune aventurière, c’est moi qui fait l’erreur de rater une marche. Me v’là à descendre deux marches d’un coup, perdant l’équilibre et battant des bras comme un oiseau tentant de s’envoler avant de descendre les dernières marches d’un pas rapide et de me rattraper contre le mur d’en face dans un petit *poum* sans grande gravité, heureusement. Juste une petite douleur qui disparaîtra bien rapidement. Je tourne la tête dans sa direction pour remarquer un regard où se mêle inquiétude et surprise tandis qu’elle s’accroche doucement à ne pas faire la même opération du haut de son état de fatigue. Je désamorce tout de suite la situation.

    -C’est ce qui arrive quand on est bête de marcher à reculons. Tu n'aurais pas, par hasard, l’habitude de faire vaciller les hommes ?

    Je cherche à la faire rire. A lui rappeler ce qu’elle a été. Ce qu’elle est toujours sous une couche protectrice, comme des vêtements pour nous protéger de la froideur de l’extérieur. Je fais une grimace que je l’ai bien cherché, puis je l’invite à finir de descendre avant qu’on ne sorte. J’ouvre la porte du bâtiment en premier et je l’attends à l’extérieur. Il fait frais pour un milieu d’après-midi. Il n’y a pas trop de monde. les gens travaillent. C’est pour le mieux. la foule pourrait créer un sentiment de panique difficilement gérable. Je la surveille, prêt cette fois à véritablement lui venir en aide si elle n’y arrive pas. Si l’effort est trop grand à fournir seule. Qu’elle a besoin d’une main, d’un bras pour l’aider à avancer. Et cette fois, c’est pas si aberrant de se tenir le bras dans la rue, ça serait comme la vie normale.

    -Tu as un endroit où tu veux aller ? Que tu apprécies ? Je connais bien un petit bistrot tranquille où le patron ne dira pas non à réchauffer ses fourneaux.
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    Nevaeh Farley
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    Re: Happiness Manager
    Jeu 18 Nov 2021 - 17:01 #


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    Après la fameuse porte, elle devait maintenant affronter l’obstacle qui se trouvait entre elle et l’extérieur. Les escaliers. Jack prit les devants pour s’assurer qu’elle ne tombe pas. Ne faisant pas confiance en ses jambes, elle décida de prendre son temps pour descendre. Une marche à la fois. Pour Nevaeh, descendre les escaliers semblait plus simple que pour son ami. Son inquiétude ne dura pas longtemps.

    « D’habitude, ils ne marchent pas à reculons. »

    Elle lui offrit un petit sourire pour son effort de lui faire de l'humour. Devoir aider quelqu’un à remonter la pente n’était pas facile, mais il était là pour lui tendre la main. Après ce qui avait semblé une éternité, elle était enfin au rez-de-chaussée. Si l’intérieur de l’appartement était noir et blanc, l’extérieur était d’une multitude de couleur. Mais surtout chaleureux. Malgré le vent frais, sentir les rayons de soleil faisait un grand bien. La lumière l’aveugla un instant, mais si c’était le prix pour pouvoir enfin être libre, elle le paierait. Une fois habitué par la lumière, elle prit le temps d’observer la rue et les gens. Elle pouvait voir quelques enfants jouer avec un ballon et des personnes âgées prendre une marche. Rien de menaçant. Il n’y avait rien de dangereux. La menace était dans sa tête, créer de toutes pièces. Il n’y avait rien qui pouvait lui faire du mal. C’est ce qu’elle se répéta sans cesse, essayant d’enterrer l’autre voix qui lui disait que ce n’était qu’un faux sentiment de sécurité.

    « Le bistrot serait parfait. Si on attend plus longtemps, je ne dirais pas non à croquer ta cuisse. »

    Elle avait dit qu’elle allait essayer d’aller mieux. Mais, ses mots sonnaient étranges à ses oreilles. Précipitait-elle la chose en essayant de lui retourner de l’humour ? Est-ce qu’elle essayait trop ? Non, elle essayait juste assez. Ce n’était pas facile, mais elle allait y arriver. Et le chemin de la guérison commençait vers le bistrot.

    La jeune femme resta près de l’ex-examinateur tout au long du trajet. Il était son bouclier, son protecteur contre le monde extérieur. Malgré tout, il ne pouvait pas la protéger de sa panique chaque fois que quelqu’un passait un peu trop près d’elle. À plusieurs reprises, ses doigts ont effleuré la poignée de sa dague. Chaque fois elle devait se rappeler que ce n’était qu’un autre citoyen vivant leur vie bien tranquille. Poignarder tous les passants n’allait pas aider. Plus la marche s’étendait, plus elle devenait agitée.

    « Est-ce que le bistrot est encore loin ? »

    Elle avait besoin de se distraire avant d’égorger le prochain qui allait passer trop près. Elle glissa sa main sous le bras de Jack pour se rapprocher de lui et essayer d’ignorer les gens autour d’elle. Les rues étaient pratiquement vides. Les gens pouvaient marcher où il le voulait. Alors pourquoi devaient-ils tous passés à côté d’elle ? Ils le faisaient exprès. Heureusement, le duo a réussi à se rendre à l’établissement sans incident. En entrant à l’intérieur elle fut bien contente de constater qu’il y avait peu de gens aux tables. Son stress descendit un peu. Elle prit place dans un coin, prenant la chaise qui faisait dos au mur. Elle voulait être capable de voir les mouvements de tout le monde et savoir qui entrait et sortait.

    « C’est joli ici. Est-ce que tu viens souvent ? »

    Les murs étaient décorés et les grandes fenêtres éclairaient bien l’intérieur. Ça lui rappelait un peu la guilde. Un endroit chaleureux et accueillant. Un endroit où les gens ont envie de rester


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    Re: Happiness Manager
    Ven 19 Nov 2021 - 0:02 #
    J’en serais presque surpris de cette repartie. Je ne m’y suis pas attendu. J’ai observé en silence comment elle s’est comportée une fois dehors. Aveuglé par une lumière qu’elle n’a pas observée depuis plusieurs jours, envahie par les arômes de l’extérieur et par le bruit des enfants non loin. Des choses simples de la vie quotidienne qui ne sont clairement pas des menaces. Elle aurait pu mal réagir. Comme une crainte panique de l’inconnu. mais ça s’est bien passé et ces mots auraient pu se glisser dans n’importe quelle discussion d’auparavant, comme si rien ne s’était passé. Comme si rien ne s’était produit. Mais je ne suis pas dupe. C’est sûrement un once de calme au milieu des vagues du tourment. la saillie a le don de me donner un sourire géné, incapable de savoir ou commence et s’arrête la simple taquinerie.

    Le chemin vers notre destination s’est bien passé aussi. Une fois encore, je suis resté vigilant, comme un grand frère surveillant sa petite sœur autant qu’il la protège de tous ceux qui pourraient l’importuner. A ceux qui me paraissent avoir un peu trop d’intérêt pour elle, je leur lance des regards noirs, sa proximité avec moi leur signifiant très clairement qu’il leur faudra me passer dessus avant de ne serait-ce que lui adresser la parole. Et que le fait de croiser son regard est déjà quelque chose que je tolère difficilement. Pas la peine que le moindre regard, le moindre rictus, le moindre morceau de visage ne lui rappelle les souvenirs qu’elle voudrait oublier. Il y a des millions de visages différents et on ne croise pas que des connards. Mais il suffit juste d’une chose, aussi petite soit-elle, pour réduire à néant tous les efforts d’aujourd’hui et tous les résultats obtenus. Et encore ceux à venir, car il y a surement du potentiel, encore. Peut-être que j’ai un talent inné pour rassurer les gens, qui sait ?

    Je sursaute même quand elle glisse sa main sous mon bras, comme si elle avait soudainement besoin d’être rassurée davantage et que quelque chose venait de la gêner. Quelqu’un l’avait obligé à trouver plus de réconfort auprès de moi. Suffisamment lentement pour ne pas la brusquer, je tourne la tête en tous sens, cherchant du regard le fauteur de troubles, mais personne n’est suspect. Tout le monde vaque à ses occupations. Car pour eux, ils mènent cette vie normale que l’on cherche tant à retrouver pour Nevaeh. Elle avait l’air d’avoir une peur paranoïaque que ces agresseurs pouvaient revenir alors qu’ils étaient en prison. Au final, je répète le même schéma de me méfier de tout le monde. M’en apercevoir me fait sourire. Peut-être que je devrais arrêter de trop me méfier et de faire confiance à Nevaeh. A trop en faire, ça risque de causer plus de problèmes que d’en régler.

    -On arrive.

    Le Joyeux Procrastinateur est un bistrot que j’aime bien. Ce n’est pas bien grand. Imaginez. Une salle tout en longueur avec dès l’entrée, la moitié du passage qui est pris par le comptoir du bar derrière lequel se tient René, un honorable sextagénaire toujours fringuant, passant la plupart de ces après-midi à jouer aux cartes avec des habitués du quartier qui sont clairement plus âgés. Au fond, plusieurs tables dans plusieurs alcôves accueillent une clientèle du quartier pour partager une nourriture simple, abondante et chaleureuse des mains expertes d’Henriette qui tient les fourneaux ici depuis plus de trente ans. Les murs recouverts d’écusson, de dessins de dizaines d’artistes amateurs passés par ici et de publicité pour des artisans locaux laissés là depuis des années donnent un charme inimitable à l’établissement qui ne range jamais sa décoration en l’honneur de leur nom de bistrot. Les grandes fenêtres en hauteur donnent une belle lumière à la salle qui semble toujours bien vivante. Évidemment, on arrive après la guerre et l’établissement est plutôt vide. On surprend René entrain d’essuyer ses verres et de le replacer avec une minutie maladive sur son étagère de peur qu’ils soient mal alignés. Un vieux toc à lui. A part un couple de vieux probablement habitués à prendre trois heures pour leur repas chaque jour, il n’y a plus personne. Les gens s’activent. Nevaeh choisit sa place. Je m’assois en face d’elle, observant son visage pour y lire un éventuel dérangement, mais tout à l’air de lui convenir.

    -Il y a tellement d’endroits sympathiques dans cette ville qu’il est difficile de tous les fréquenter souvent. J’y viens quand j’ai des affaires dans le coin.

    René et Henriette ont l’avantage de faire partie des petits potes, mon réseau d’informateurs de propriétaires de comptoir. Donc on se connait plutôt bien. On a déjà eu l’occasion d’avoir de longues discussions ici même et généralement peu sobres. Même s’il a l’air d’avoir de l'âge, l’énergie de René le rend combatif quand il s’agit d’encaisser de l’alcool. la force de l’habitude, dira-t-on. En parlant du loup, le v’là qu’il se ramène, débarrassé de ses verres.

    -Jack ! Crénom ! Qu’est-ce tu fais c’t’heure ci, fieu ? T’as pas miré l’heure ?
    -C’est un peu particulier, René. On te dérange pas ? Est-il toujours possible de ?
    -Oh bah bien sûr, Jack ! tu tombes bien, ti. On a fait d’la carbonade et il en reste !
    -Ah ! Parfait alors !
    -T’as tout compris. J’vais causer à Henriette. J’vous mets quelque chose en attendant peut-être ?

    Je commande une bière, je sais que René en a toujours une plutôt légère qui n’est pas désagréable et je laisse Nevaeh commander à son tour. Je surprends un bref regard interrogateur du vieil homme en direction de la jeune femme avant de revenir vers moi. je lui intime d’un regard de ne pas poser de question. C’est pas méchant, mais c’est une habitude de toujours vouloir se renseigner sur les choses. Surtout qu’il me connaît. Qu'il ne la connaît pas. Qu’on arrive à une heure particulièrement peu commune et que je lui intime de pas poser de questions. Il y a donc de quoi s’en poser, mais il n’aura pas de réponse, ce qui n’est pas forcément mieux. Mais il tiendra sa langue. Juste que la prochaine fois que je passerais, il n'aura pas oublier de me demander des informations, à voir son petit sourire en coin. Puis, il s’éloigne vers la cuisine.

    -La carbonade, si tu ne connais pas, c’est de la viande qui cuit pendant trois heures à feu doux dans de la bière, un peu de sucre et des condiments qui piquent un peu. Avec des panais. C’est très bon. Et la tradition veut que les gens trouvent ça encore meilleur quand c’est réchauffé. On ne sait pas pourquoi.

    C’est une anecdote rigolote que j’aime bien partager. C’est un plat que je mangeais souvent en repas dominical chez mes parents. C’est long à faire, mais qu’est ce que c’est bon. En confiance et sur le ton de la conversation, je m’empresse d’enchainer comme si nous étions tout simplement à un repas normal. Entre deux collègues.

    -Tu n’as pas l’air d’accorder beaucoup d’attention à chez toi. Tu dois sortir souvent, je suppose. Est-ce que tu n’aurais pas une activité nocturne ?

    Genre du chant. Ou un club de je sais pas quoi. N’allez pas vous faire des idées. Peut-être qu’à lui rappeler des choses qu’elle aime faire pourra l’aider.
    Nevaeh FarleyLa crème de la crème!
    Nevaeh Farley
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    Re: Happiness Manager
    Ven 19 Nov 2021 - 16:36 #


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    Une fois à l’intérieur, l’esprit agité de Nevaeh put se calmer. Il n’y avait aucune raison de paniquer et tout allait bien. Dans sa périphérie, elle put remarquer quelqu’un s’approcher peu de temps après avoir pris place. Il n’est pas menaçant et il n’a pas l’air méchant, mais ses yeux ne le quittent pas une seconde. Il a l’air de bien s’entendre avec Jack, elle aurait cru qu’il passait dans le coin plus souvent. En même temps, elle a toujours l’impression que tout le monde s’entend bien avec lui. Alors qu’il se commande une bière, elle commande un simple verre d’eau. Elle n’allait pas boire avant un bon moment. Il était trop facile de dissimuler quelque chose dans un cocktail. Mais, de l’eau, ça ne goûte rien et on peut facilement voir si quelque chose a été ajouté.

    « Ça sonne délicieux. »

    La description de la carbonade lui mettait l’eau à la bouche. C’était bien meilleur que des bols de céréales à moitié mangés ou du pain. Avec ses talents inexistants en cuisine, la chose la plus facile à faire était un bol de céréales. Pouvoir manger un vrai repas ne serait pas de refus. Puis, à la question de Jack, elle prit le temps de réfléchir et souris en se souvenant d’un certain aventurier qui l’avait aidé à s’entraîner.

    « Il y a un bois à l’extérieur de la capitale. Il est à un peu moins d’une heure de marche. Je l’ai découvert il y a un an. Je devais aller rejoindre un aventurier, Red, pour m’aider à m'entraîner. »

    Elle se souvenait de ces moments passés avec lui comme si c’était hier. Il y avait cependant quelque chose de frustrant. Elle avait passé son temps à s’entraîner, et pourquoi ? Elle avait tout de même été incapable de se défendre. Malgré tout, se rappeler de la forêt lui rappelait de bons moments.

    « J’aime m’entraîner là ou parfois juste prendre une marche. Il y a un petit Kapitaliste d’ailleurs. J’ai remarqué qu’il aimait me suivre lorsque je prends une marche et j’ai mes bijoux. Et lorsque je n’en ai pas, il reste couché dans un buisson. »

    La jeune femme prit une pause et sourit au souvenir du petit dragon essayant de partir avec son collier. Elle leva sa main pour pouvoir jouer avec son collier, mais elle réalisa trop tard qu’elle ne l’avait pas avec elle. Zut, jouer avec quelque chose l’aidait à se concentrer et parfois réduire son stress.

    « J’ai vu une fois un Shupon. Il était bien caché. Je l’ai dessiné puisqu’il était plutôt mignon, mais je ne l’ai jamais revu. Il y a beaucoup de petites créatures qui se cachent dans les bois. »

    Elle était plus chez soi dans les bois que dans son logement. Peut-être car cela lui rappelait la grande forêt. Il y a quelque chose de calmant à se promener dans les bois. Alors que certains pourraient craindre de marcher le soir dans la forêt, elle en profitait pour observer la nature. Parfois cueillir des plantes, parfois caresser un lapin. Autant pouvait-elle aimer la capitale, rien ne pouvait remplacer ce sentiment familier d’être en forêt.

    « Quand il commence à se faire tard, je visite les tavernes et les auberges pour manger avant de retourner dormir chez moi. »

    Une vie plutôt simple. Le matin elle se levait et allait travailler, puis selon son humeur elle allait dans les bois pour s’entraîner ou s’y promener. Mais, elle aimait la simplicité. Pourquoi se casser la tête ? Rien de bon n'arrivait lorsqu’on se rendait la vie difficile. Et lorsque l’on réfléchit trop, parfois nos pensées mènent vers des solutions compliquées alors qu’il y en avait une toute simple.

    Un peu plus tard, elle vit René revenir avec deux assiettes en main. Alors c’était donc ça de la carbonade. L’odeur flottait jusqu’à ses narines la faisant saliver.

    « Bon appétit »

    Elle était affamée, mais elle savait bien qu’il fallait prendre son temps pour manger. Elle voulait garder son dîner à l’intérieur d’elle. Dès sa première bouchée, elle était sûre que ce plat allait devenir un de ses repas préférés. La viande était si tendre qu'elle fondait dans la bouche. La sauce était excellente et juste assez épicée.

    « C’est super bon. »

    Parfois, le bonheur se trouve dans les petites choses de la vie. Dans un après-midi calme avec un ami et un bon repas. À ce moment, Nevaeh était convaincu que la vie pourrait reprendre le cours normal. Enfin, après s’être débarrassé de cette paranoïa. Si elle voulait pouvoir continuer à travailler dans la guilde, elle allait devoir arrêter de penser que tout le monde était une menace. Un jour. Un jour, tout ira mieux.


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    Whiskeyjack CallahanLe glooby de toutes les femmes et la femme de tous les glooby
    Whiskeyjack Callahan
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    Re: Happiness Manager
    Lun 22 Nov 2021 - 12:54 #
    Je réfléchis longuement à ce qu’elle me dit, souriant de ces anecdotes, haussant les sourcils à l’évocation de Red, un aventurier plutôt connu à la guilde, maitre des bêtes et ayant une certaine idylle avec une autre aventurière, ce qui avait été la source de quelques facéties de la part d’une saphir lors de la kermesse de l’année dernière. Une saphir dont je tairais le nom, car c’est une amie. A part quelques mots qui n’ont d’utilité que d’animer la conversation et de réagir aux propos de Nevaeh, je me tais, sirotant la bière que l’on m’a servie. Discrète à la guilde, elle l’est aussi dans la vraie vie. Son appartement est à son image. Selon mes critères. Elle semble faire assez rapidement le tour de ses activités. Comme si elle cherchait encore un sens à la vie. Qu’elle vivotait doucement, entre son métier à la guilde dans une relative discrétion et ses promenades en solitaire. Aucune mention de groupes d’amis, de famille, de quelqu’un de particulier. Sauf Red, mais s’il y a eu plus entre eux, ça aurait des répercussions. La jalousie, tout ça. Bien pour ça que l’intrusion de ces individus dans sa vie est un cauchemar. Elle ne peut pas avoir la confiance de se reposer sur d’autres. Pour ça qu’elle se repose beaucoup sur la guilde, à penser à ses camarades et à la gêne qu’elle génère alors qu’elle doit d’abord penser à elle. C’est que la guilde est beaucoup, finalement, pour elle. Et dans un sens, ça ne fait que conforter ce que je dis souvent, la guilde est une famille.

    René finit par nous apporter le plat et je dois vous dire que je suis bien embêté. C’est que dans l’histoire, j’ai déjà mangé. Alors, j’allais pas aller chez l’ami René et ne pas prendre de la carbonade, ça aurait été mal interprété, mais maintenant, je me retrouve avec un truc suffisant pour rassasier un affamé avec de quoi nourrir son homme déjà dans le ventre. Et laisser la moitié de son assiette et clairement une insulte en devenir à la cuisine d’Henriette. Je ne peux pas me le permettre. Alors, je déguste avec une certaine lenteur, faisant confiance à mon estomac pour ranger tout ça dans mon ventre avec autant de précision qu’un archiviste de la guilde, le tout en surveillant Nevaeh du coin de l’œil. Elle mange avec appétit, appréciant le plat, le tout sans montrer de réticences à se nourrir. On pourrait penser qu’il y a du poison aussi dedans, c’est qu’elle est en confiance ici, avec moi, surement. Ou que l’odeur est si agréable qu’il est difficile d’y résister. Puis si son instinct a réagi rapidement, il est bon de ne pas avoir trop de blocage sur ce point et que son jeun de ces derniers jours est probablement plus dû à son incapacité à faire une cuisine convenable couplé à son incapacité à sortir de chez elle.

    Je profite du confort d’une cuisine familiale gouteuse et du calme de la salle pour tenter une approche plus direct.

    -Tu n’as pas de famille vers qui te tourner ? Quelqu’un de confiance, d’intime, vers qui te tourner ? Peut-être que quelques jours chez eux pourra te faire le plus grand bien et te changer les idées ?

    Je connais ma place. Je suis son supérieur, on se connait, mais pas plus que ça. Je sais bien que je ne suis pas le plus capable de lui offrir le cadre dans lequel elle pourrait le plus se reposer. Ce contact avec des gens qui lui sont importants. Je ne cherche pas à m’en débarrasser, loin de là. Je ne cherche que le meilleur pour elle. Je n’ai pas vocation à me croire être la meilleure solution. Surtout qu’il faut se poser la question de la réheberger aussi. J’imagine difficilement de la laisser entre les quatre murs de son appartement pour qu’elle se morfonde à nouveau et qu’on détruise les efforts obtenus aussi vite qu’un claquement de doigt. Et je me rends compte que ce que je dis pourrait être vu comme une sorte de trahison, alors je préfère compléter.

    -J’ai juré de ne pas t’abandonner et je le ferais. Je cherche juste à savoir ce qui est le mieux pour toi. Tu n’as pas à rester seul. Tu ne le mérite pas.

    Ai-je suffisamment sa confiance pour l’inciter à changer totalement d’air ? A bouleverser aussi ses habitudes dans l’espoir que ça l’aide ? A m’immiscer dans ce qui lui reste de cocon protecteur dans la quête de la sauver de ses cauchemars ? Autant de questions qui restent sans réponse et qui sont importantes. Connaitre mes limites. Parce qu’en ce qui concerne la fin de mon repas, la limite est presque atteinte. On peut prendre ce qui reste pour chez nous, au moins, c’est pas perdu. Et comme je l’ai dit, c’est encore meilleur réchauffé.
    Nevaeh FarleyLa crème de la crème!
    Nevaeh Farley
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    Re: Happiness Manager
    Mar 23 Nov 2021 - 1:52 #


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    Pendant un moment, Nevaeh aurait pu oublier tout son mal. Alors que Jack écoutait attentivement le récit de sa vie tranquille, elle avait laissé le monde autour d’elle disparaître. Au lieu d’être entourée des murs du bistrot, elle s’imaginait des arbres et des fleurs. Au lieu de partager l’espace avec des humains, elle le partageait avec des animaux. Juste un instant, elle oublia le reste du monde. Mais, ce fut bref. La mention de sa famille la ramena sur terre. Sa famille. Elle l’avait vu il y a deux semaines environ. Il y a deux semaines, la vie était belle. Elle avait vu ses frères et sa sœur. Elle avait vu ses parents et ses cousins. Une grande famille dont elle était proche. Du moins, autant qu’elle le pouvait. Il y a de cela quelques jours, elle ne ressemblait pas à une momie. Elle avait un sourire accroché au visage en tout temps. Mais plus maintenant. En deux semaines, la vie peut se chambouler.

    « J’ai un frère ici à la capitale… Lovis. Il est docteur à l’astre de l’aube. J’ai aussi un grand frère, Killian, il est aventurier. Je ne suis pas certaine où il se trouve en ce moment… »

    Il n’arrivait pas souvent à Nevaeh de mentionner sa famille. Elle était plus du genre à écouter les autres que de parler d’elle-même. À moins qu’on ne lui pose des questions, elle préférait en apprendre plus sur les autres. Mais à ce moment ci, parler de sa famille lui donna les larmes aux yeux. L’idée de trouver confort chez eux ne lui avait jamais traversé l’esprit. Lors de l’attaque, les gardes l’avaient emmené jusqu’à l’astre de l’aube. Elle avait souhaité que son frère ne s’y trouve pas, mais évidemment, il était là. Il fut le premier à voir son piteux état et elle aurait pu mourir de honte. Elle ne pouvait pas s’imaginer faire face à un autre membre de sa famille. Spécialement Killian. De toutes les personnes qu’elle pouvait se tourner, Killian était bien la pire personne. Non pas car elle ne lui fait pas confiance. Mais parce qu’elle adore son frère de tout son cœur. S’il la voyait, que penserait-il ? Que dirait-il ?

    « Le restant de ma famille se trouve dans la grande forêt… Mais… Je ne peux pas. Qu’est-ce qu’ils vont penser de moi ? Si ma mère ou mon père… ils ne me regarderont plus jamais de la même façon. »

    Nevaeh déposa ses ustensiles pour essuyer quelques larmes qui s’étaient échappées. Que dirait sa mère ? Dirait-elle qu’elle l’avait cherché ? Qu’elle était idiote d’avoir bu avec un étranger ? Est-ce qu’elle commenterait sur ses vêtements ? Et son père ? Est-ce qu’il lui reprocherait de ne pas avoir été assez forte ? Aurait-il honte d’elle ? Elle ne pourrait pas les blâmer, après tout ce serait la vérité. Elle n’avait pas fait attention cette soirée-là et maintenant elle devait payer le prix. Si elle n’avait pas bu ou si elle n’avait tout simplement pas été au festival, rien de cela ne se serait passé. Tout était de sa faute.

    Mais, si elle ne pouvait pas se tourner vers sa famille, vers qui se tourner ? Elle avait participé à plusieurs aventures et rencontré plusieurs aventuriers. Malgré tout, elle n’était pas très proche de qui que ce soit. Elle pouvait vous expliquer en détail les routines de certaines personnes, mais personne n’aurait pu dire ce qu’elle aimait et ce qu’elle détestait. Elle était un fantôme. Elle n’était qu’un coup de vent dans la vie des autres. Elle entrait aussi rapidement qu’elle sortait de leur vie. Ne s’attachant à personne et ne laissant personne s’attacher. Elle était une personne qui aimait la liberté. Quelqu’un qui, avant d’être hôtesse, ne restait jamais au même endroit. Elle ne se faisait pas d’ami, ni d’amoureux. Si elle laissait un homme ou une femme entrer dans sa vie, ce n’était que pour une soirée.

    « Je ne peux pas rester nulle part ailleurs. »

    Puis, les larmes tombèrent à flot. Comme si quelqu’un avait ouvert les robinets et elle était incapable de les refermer. Elle réalisa à quel point elle était seule. Toute cette façade de personne extravertie et énergétique commençait à tomber. Elle n’était qu’une coquille vide. Peut-être que c’était pour cette raison qu’elle ne laissait personne se rapprocher d’elle. De peur que les gens découvrent à quel point elle était vide. Bien rapidement, ses sanglots attirèrent l’attention des clients et Nevaeh commença à paniquer. Les regards étaient partagés entre elle et Jack, se demandant ce qui avait bien pu se passer. Et quand la panique s’empara de Nevaeh, elle fit la première chose qui lui vint à l’esprit, fuir.  Rapidement, elle fit grincer la chaise au sol avant de partir en flèche vers la porte. Sa fuite ne dura pas longtemps. Dans sa course hors du bistrot, sa vision s’embrouilla. Les mouvements soudain l’étourdirent, et elle perdit l’équilibre. Peut-être que sortir était trop demander finalement.

    « Je suis fatiguée. Essayons une autre fois. S’il te plaît. »


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    Whiskeyjack Callahan
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    Re: Happiness Manager
    Mer 24 Nov 2021 - 11:38 #
    J’assiste, impuissant, à la rapide dégradation de l’état de Nevaeh, les lames apparaissant soudainement à l’évocation de souvenirs que je n’aurais pas dû évoquer, avant que le flot s’accélère et que la panique la gagne. Elle se lève soudainement et je n’ai pas le temps de la retenir. Le devrais-je ? Je me lève à mon tour, laissant mes affaires. Je fais un geste de la main à René, en passant, lui indiquant que je vais revenir et il comprend bien. Ça se saurait si je partais sans payer. Je la rattrape à la sortie, plus parce qu’elle semble perdre l’équilibre d’affronter soudainement l’extérieur, ces bruits et ces gens. Je la récupère avant qu’elle ne s’effondre sur elle-même. Un instant, elle se pose contre moi, levant son visage mouillé de larmes dans ma direction, son regard troublé par un trop plein de sentiments refoulés qui reviennent au galop. Elle est à sa limite. Il ne faut pas abuser. C’est un travail de longue haleine et les progrès sont déjà encourageants. N’insistons pas. Je tente de la rassurer d’une paume de main rassurante sur la joue, séchant ces larmes.

    -D’accord. D’accord. On va rentrer chez toi.

    Je souhaite la ramener à l’intérieur, mais elle s’y refuse, comme si, dorénavant, ces lieux étaient à éviter. Un endroit où l’on se rappelle les mauvais souvenirs. J’avise René non loin et je lui demande une chaise pour assoir l’hôtesse, le temps de régler l’affaire. Reprendre mon manteau, régler la note. Henriette a suivi de loin et a bien compris que ça s’arrangerait pas, alors, elle a pris les devants, mettant nos restes dans un récipient pour le finir un autre jour. Ce sera toujours un repas facile à faire pour Nevaeh quand elle se sentira un peu mieux. Je remercie le couple d’anciens qui se font un peu de soucis pour la jeune femme et je les rassure sur mon ambition de l’aider à retrouver le moral. Ils ne comprennent pas forcément tous les tenants et les aboutissants de cette histoire, se faisant surement des fausses idées, mais c’est normal. Ils ne peuvent pas comprendre s’ils ne savent pas. Et on ne va pas s’épancher sur le sujet. Je la retrouve bien rapidement et je l’aide à se relever, la tenant bien fermement autant pour éviter qu’elle s’effondre à nouveau de son malêtre que pour l’aider à avancer vers chez elle, sa tête contre moi, pour l’empêcher de voir, de croire qu’elle se fait juger. Une main contre une oreille. Pour l’empêcher d’entendre, de croire qu’on murmure sur elle. L’isoler de tout ce qui pourrait l’angoisser.

    En marchant d’un pas sûr, je jette des regards noirs à tous ceux qui pourraient nous importuner, mais surtout elle. Je crois deux connaissances qui, en temps normal, seraient venus vers moi pour discuter un peu du beau temps, de la famille, des affaires, de la vie de tous les jours, mais je leur fais comprendre bien rapidement que c’est peut-être le lieu qu’on a l’habitude, ce n’est pas contre pas le moment et qu’il ferait mieux de passer leur chemin s’ils ne veulent pas essuyer une réponse aussi négatif que pressé. Pendant ce temps, je gamberge à ce qui s’est passé. La crise de larmes et de panique s’est déclenchée au moment de parler de ses proches et de sa famille. Elle semblait avoir les mêmes sentiments envers la guilde. De bons sentiments envers eux, mais pas forcément proche, cette fois géographiquement, pour bien profiter d’eux. Et toujours cette peur du regard des autres sur elle. Elle n’a jamais eu l’occasion d’être confronté au jugement des autres. Ou elle ne le connait que trop bien. Moi-même, je ne peux pas vraiment dire que je suis habitué aux regards manipulateurs et moqueurs de la noblesse. Il faudra peut-être travailler à l’avenir sur ça. Sur cette peur panique d’être jugé. D’être malaimé. Un frère à l’astre de l’aube, l’autre aventurier. Ça ne devrait pas être trop compliqué de les retrouver et, surement, ils feront tout pour venir en aide à leur sœur. Et l’amour fraternelle sera un plus pour panser les plaies de son cœur.

    Avec le temps, on finit par retourner chez elle. Les lieux immédiats de son appartement semblent lui donner un peu plus de vigueur, comme si le retour chez elle allait être une sorte de délivrance à ces yeux. Un retour en arrière pour moi, mais ce n’est pas moi qui mène la danse. Cette fois, je vais bien attention de ne pas me casser la gueule dans l’escalier, ce qui serait pire puisque toujours, je supporte Nevaeh. C’est avec une sorte de sentiment de délivrance qu’elle rentre chez elle. Je reste sur le pas de la porte, comme si je ne voulais pas m’immiscer à nouveau dans son cocon protecteur qu’elle a réclamé, là où je vois une prison. Je dépose les restes de repas à côté et je la regarde.

    -Veux-tu que je reste davantage ?

    Je n’ai pas envie d’être celui qui part. Ce serait fuir. Il faut que ça vienne d’elle. Qu’elle soit suffisamment sûre d’elle que ça ira. Toute façon, je reviendrai le lendemain.
    Nevaeh FarleyLa crème de la crème!
    Nevaeh Farley
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    Re: Happiness Manager
    Mer 24 Nov 2021 - 15:44 #


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    Lorsque Jack revint après avoir payé, elle s’excusa profondément. Il ne le prit pas mal. Il ne fut pas fâché. Lorsqu’il la colla près de lui, Nevaeh ne résista pas. Au contraire, elle se colla davantage, comme pour se cacher encore plus. Elle profita de la chaleur de son corps et du réconfort qu’il lui apportait pour égaliser son souffle et sécher ses larmes.

    Le trajet vers l’appartement de Nevaeh sembla moins long que tout à l’heure. Elle n’allait pas s’en plaindre, elle voulait retrouver son lit. Elle voulait retrouver les murs de son appartement empêchant tous les regards de se river sur elle. Elle était reconnaissante envers Jack d’avoir coupé le monde extérieur de ses sens tout le long du chemin. Une fois à son logement, elle s’empressa presque d’ouvrir la porte.

    « Je vais me reposer pour le reste de la journée. Essayer de dormir. La guilde doit avoir besoin de toi. Je ne voudrais pas te retenir plus longtemps. »

    Avant de retourner dans la protection de son logement, Nevaeh s’avança pour enlacer le conseiller d’une grande étreinte.

    « Merci, merci pour tout. »

    Il avait réussi à lui donner plus de courage pour affronter le monde extérieur et le futur. Après leur dernier aurevoir elle referma la porte pour aller retrouver son lit. Demain irait mieux. Elle essaierait encore demain. Si seulement elle avait su que le futur allait s’empirer….

    Tous les efforts de Nevaeh et Jack furent anéantis après la visite du Non-mort.

    ***Ellipse***

    L’hôtesse n’avait pas trouvé de refuge autre que la guilde pour le fuir. Après avoir donné la peur du siècle à sa collègue Amara, elle s’était barricadée dans une chambre. Si le sommeil avait été difficile à trouver auparavant, son esprit refusait complètement de dormir maintenant. N’étant pas capable de fermer l’œil, Nevaeh décida d’essayer de calmer ses nerfs sous une douche chaude. Le sang de l’hybride ne voulait pas s’enlever et pendant un moment, elle frôla une crise de panique. Mais, après avoir frotté plus que violemment, le sang finit par disparaître.

    Une fois un peu plus calme, elle retourna dans le lit pour réfléchir à ce qu’elle devrait faire. Elle avait du mal à croire qu’elle avait survécu. Elle ne pouvait pas imaginer qu’elle avait réussi à s’enfuir. Pourquoi voulait-il elle en particulier ? Il y avait tant de questions et si peu de réponses. L’angoisse l’empêchait de fermer l’œil.  Elle devrait sûrement aller voir Arthorias ou Lunarya. Mais elle avait trop peur. Ceci était entre elle et le Non-Mort. Il la voulait elle et personne d’autre. Elle n’allait pas impliquer plus de personnes qu’il ne le fallait. Elle ne pouvait pas mettre en danger ceux qui l’avaient aidé. Elle aurait voulu dessiner le portrait de l’homme qui avait envahi son logement, mais elle n’avait pas son carnet. Elle n’avait que ses vêtements et des dagues.

    À un certain moment elle avait dû s’endormir, car un bruit provenant de la porte la réveilla. Encore stressée la nuit précédente, elle ne réalisa pas tout de suite où elle était. Sans réfléchir, elle prit sa dague et la lança. Celle-ci fila vers la porte atterrissant sur le cadre de la porte. La panique s’empara d’elle. Il l’avait déjà retrouvé et il venait pour l’achever. Elle prit sa seconde dague et s’approcha du bruit qui sembla de plus en plus instant. Une fois à la porte, la jeune femme ouvrit ce dernier violemment avant de laisser ses réflexes prendre le contrôle. Dans sa torpeur, elle ne réalisa pas qui était devant elle et se jeta sur la pauvre victime avec sa dague. La personne ne s’attendait pas à se faire attaquer tomba à la renverse et la lame se retrouva au cou de la personne.

    Nevaeh réalisa enfin où elle se trouvait et réalisa qui elle avait jeté au sol. Elle se releva subitement et retira la lame du cou de Jack.

    « Par Lucy ! Je suis tellement désolée. »

    Dans sa panique, elle avait presque blessé gravement la personne qui l’avait le plus aidée. Elle ne pouvait pas vivre de cette façon. Elle allait finir par tuer quelqu’un par accident si ça continuait.



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    Re: Happiness Manager
    Ven 26 Nov 2021 - 15:40 #
    Elle se relève brutalement, secouant la tête en se confondant en excuse, reculant d’un pas avant de buter contre son lit provisoire. Je me permets à nouveau de respirer, ayant senti ma dernière heure arrivée quand j’ai aperçu une multitude d’émotions dans le regard de la jeune femme. La détermination à vivre quoi qu’il en coute. La rage de se battre sans jamais abandonner. Et une profonde peur. Bien pire que celle que j’ai pu voir quand je suis passé la voir. Lentement, je reprends mon souffle, mon regard glissant silencieusement sur la lame qui vient de quitter ma carotide, mais qu’elle garde toujours sur elle, comme si un nouvel ennemi pouvait apparaitre sur le pas de la porte. Justement, elle s’empresse de fermer la porte, non sans avoir jeté un regard dans le couloir, sondant les ténèbres de l’étage bien silencieux. Puis, elle retourne à son lit et s’assoit dessus tandis que sa détresse bien de nouveau humidifier ses yeux qui ne semblent n’avoir connu que ça. Je la dévisage un instant. Ces traits sont encore plus féroces qu’auparavant. Elle était une femme blessée. Elle est dorénavant une femme traquée. Tressaillant au moindre bruit. Elle a fui son appartement. Son cocon. Elle semble exténuer autant physiquement que mentalement. Tout ceci ne fait que converger mon avis vers la seule conclusion valable : il s’est produit quelque chose de terrible.

    Déjà, je m’en doutais un peu. Quand vous vous faites réveillés en pleine nuit par une hôtesse en panique qui vous demande de venir urgemment à la guilde, vous vous attendez à tous. Ma première pensée a été que le bâtiment était en feu. Et même si l’important, c’est que personne soit blessé, car la guilde, c’est le sentiment d’appartenance qu’il y a dans le cœur de chacun de ses membres, on oublie bien vite que la perte des archives serait très certainement quelque chose dont on ne se relèverait jamais. Et surtout pas Lou Trovnik.

    -Mais qu’est ce qui se passe ?
    -Je ne peux rien dire ! Les murs ont peut-être des oreilles.

    La sympathique Amara a beau être une hôtesse efficace, il est tout de même difficile de sortir du lit et de chez soi sans informations précises. Ou alors, il s’agirait d’un rendez-vous coquin secret que sa timidité manifeste lui interdirait d’en dire davantage. De toute façon, la guilde appelait à l’aide alors je n’aurais pas fait demi-tour et il ne m’a fallu que quelques minutes pour sortir de chez moi. J’allais encore être frais avec une nuit courte, moi. On peut se demander comment l’hôtesse a su où j’habitais et non, je n’ai pas pour habitude de donner mon adresse aux hôtesses dans l’espoir de les voir à ma porte. C’est surtout qu’on sait bien que ça arrive les problèmes. Et qu’il est utile d’avoir un responsable à contacter facilement pour gérer ces situations. Alors, j’ai laissé mon adresse pour les besoins de la guilde. Ce n’est pas le cas de tous les conseillers. Peut-être que je suis le suis le seul qui me suis fait avoir. C’est juste que j’aime bien aider les gens. Arrivé sur place, je me suis rassuré à pas voir la maison flambée. Amara me fiat entrée par une entrée de services utilisés par les hôtesses et me donne le numéro d’une des chambres de la guilde. Pour ceux qui ne savent pas, la guilde ne fait pas hôtel, mais elle pense aux jeunes aventuriers qui n’ont pas forcément les fonds pour pouvoir se loger. Alors, la guilde leur fournit une chambre dans ses locaux pour leurs premières semaines, le temps qu’ils se fassent un pécule suffisant pour louer une chambre ou mieux. Elles servent aussi aux aventuriers habitués à la province qui sont de passage à la capitale, dans la limite des places disponibles. Du coup, je me suis rapidement dit que ça concernait un aventurier. Je ne m’attendais juste pas que ça concerne Nevaeh.

    Retour sur le sol froid de la chambre. C’est pas le grand luxe, hein, mais ça suffit. En même temps, si c’était le grand luxe, les petits jeunes ne voudraient jamais quitter ces petits nids douillets. Je me relève doucement sans geste brusque. On n’est clairement pas loin d’être sur le point de rupture pour la jeune hôtesse. Debout, je viens m’assoir à ses côtés, passant une nouvelle fois un bras protecteur sur ses épaules, pour la rassurer. Peut-être que ça entrave ces mouvements, mais je la protège. Je prendrais des coups à sa place. Il faut qu’elle s’imagine ça. Si elle se sent si en danger que ça. A nouveau, tenter de la rassurer. Je ne l’assaille pas tout de suite de question. Je voudrais que son souffle se calme. Qu’elle prenne le temps de poser ses idées et de comprendre qu’elle est vraiment en sécurité ici. C’est la guilde. En vrai, ma parole a encore plus de valeur ici même sur le sujet.

    -Il ne t’y arrivera rien. Jamais personne n’a osé infiltrer la guilde.

    C’est vrai. En tout cas, je ne crois pas avoir lu ça quelque part. Que ce soit dans les histoires des autres ou dans les archives. Les lieux où l’on stock les primes des aventuriers sont très sécurisés et je ne peux pas vous en parler pour raison de sécurité. Sinon, le reste des infrastructures ne contiennent rien d’intéressant, si ce n’est des tonnes d’informations sont la plupart sont aux archives et il faudrait plusieurs jours pour ne serait-ce que comprendre comment ça fonctionne. La meilleure des sécurités contre l’espionnage. Bref, ce n’est qu’une fois qu’elle a l’air de se sentir mieux que je me permets enfin de chercher comprendre.

    -Nevaeh. Il faut que tu me dises. Il faut que tu me dises ce qu’il s’est passé.
    Nevaeh FarleyLa crème de la crème!
    Nevaeh Farley
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    Re: Happiness Manager
    Ven 26 Nov 2021 - 17:48 #


    FT Whiskeyjack
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    Assise sur le lit, Nevaeh avait peine à retrouver son souffle. L’adrénaline coursait dans ses veines, son corps prêt à devoir fuir encore ou se battre. Elle aurait tant voulu croire Arthorias lorsqu’il lui avait dit que personne ne voulait sa mort. Elle aurait désespérément voulu croire Jack, croire que tout ira mieux et que personne n’oserait infiltrer la guilde. La réalité était malheureusement bien cruelle. Ne connaissant pas l’organisation qui l’avait attaqué et ne sachant pas qui pouvait travailler pour le Non-Mort, il était mieux de croire que le royaume entier voulait sa peau. Penser que chaque homme, chaque femme et enfant allait essayer de lui rendre la vie un enfer. De plus, pouvait-elle faire confiance à la guilde ? Avait-il des personnes de son organisation parmi les employés, parmi les aventuriers ? Elle avait des doutes. S’il l’avait contacté, cela devait signifier qu’il n’en avait pas. Mais, la graine du doute avait été planté et la jeune femme ne savait plus à qui faire confiance. Il avait réussi à extraire les trois brutes de la prison. Il était sûrement capable de faire plus.

    Alors qu’elle sent Jack s’approcher et prendre place à ses côtés, elle doit se battre contre tous ses instincts pour le laisser faire. Il n’est pas une menace. Il n’est pas un danger. Ses peurs sont difficiles à dompter, mais elle y arrive. Elle ne baisse pas sa garde toutefois. Elle tient encore sa dague fermement, n’osant pas la relâcher de peur qu’un ennemi pourrait se cacher dans l’ombre. À la question de Jack, elle figea.

    « Je, je ne peux pas. »

    Le Non-mort avait réussi à s’infiltrer chez elle. Il aurait facilement pu l’enlever. Il aurait pu la tuer. Il aurait pu faire tant de chose, mais il avait décidé d’orchestrer un festin. Elle ne doutait pas des capacités du criminel. Et s’il décidait de s’en prendre à ceux qu’elle aimait, il s’en prendrait sans doute à la guilde et sa famille. Il l’avait dit lui-même qu’il avait l’habitude de passer par la voie de la violence en premier. Elle ne pouvait pas avoir leur mort sur sa conscience.

    « Je ne peux pas. Ils vont te tuer. Il va me tuer. »

    Tout ce temps, elle pensait que cette histoire était pour se venger de ne pas avoir laissé Marcel coucher avec elle. Elle avait été une idiote. Elle aurait du savoir. Maintenant, la guilde est en danger. Elle craignait le pire pour sa famille et comment allait-elle se faire pardonner de Lunarya ? Elle avait été une victime collatérale.

    « Je ne peux pas rester. »

    Elle ne pouvait pas impliquer Jack plus que nécessaire. Il était déjà en danger. Elle n’aurait jamais dû venir se réfugier à la guilde. Qu’allait-elle faire s’ils l’avaient suivi ? Nevaeh se libéra des bras du conseiller, pour se lever. La panique avait encore ses griffes profondément plongées dans son esprit. Pourquoi est-ce que cela devait arriver à elle ? Elle vivait une vie si simple, cherchant seulement liberté et plaisir. Elle n’était loin d’être parfaite, mais elle faisait de son mieux pour ne jamais être dans le trouble. Alors pourquoi l’avait-il choisi ? Pourquoi choisir la simple petite Nevaeh. Depuis quand avait-il ses yeux sur elle ?

    « Ça n’a jamais été juste une agression. Ce n’était pas une question de hasard. »

    Elle faisait les cent pas devant Jack. Elle était agitée et ne savait pas comment calmer son esprit qui courait dans tous les sens. Elle avait toujours détesté les choses compliquer et maintenant la voilà dans une situation qu’elle avait encore du mal à comprendre.

    « Pourquoi ? Pourquoi fallait-il que ce soit moi ? Qu’est-ce que j’ai fait ? »

    Elle avait réussi à garder son calme dans l’appartement devant le criminel, mais maintenant son sang-froid avait été jeté par la fenêtre. Elle avait tant de questions et il se jouait d’elle, ne répondant qu’à quelques-unes d’entre elles. Et lorsqu’il répondait, les réponses n’étaient jamais satisfaisantes. Malheureusement, Jack n’avait pas plus de réponse qu’elle. Sa frustration et sa peur se transformèrent en larmes et elle ne pouvait pas empêcher son corps de trembler. La lumière au bout du tunnel avait complètement disparu.

    « Je ne sais pas quoi faire. Si je reste, tout le monde sera en danger. »

    Elle ne voyait aucune solution, aucun espoir de pouvoir échapper à tout ce qui lui pesait. Elle avait désespérément besoin d'aide, mais elle ne pouvait pas se permettre de mettre les gens qu’elle aimait en danger. Ce serait un poids qu’elle ne serait jamais capable de porter. Si quelqu’un devait finir blessé à cause d’elle, elle préférait mourir.


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    Whiskeyjack CallahanLe glooby de toutes les femmes et la femme de tous les glooby
    Whiskeyjack Callahan
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    Re: Happiness Manager
    Lun 29 Nov 2021 - 16:10 #
    Ce n’est pas juste qui a trop cogité entre les murs froids de son appartement. Il s’est passé quelque chose. C’est ce que je me dis et ça saute aux yeux à travers les propos qu’elle a entre deux phases de paniques. Tout ce que j’ai pu faire pour elle est détruit. Par sa faute. Ce « Il ». Un inconnu que Nevaeh ne voudra pas me donner son identité. J’en suis convaincu. Pas comme ça. Pas maintenant. Elle croit encore qu’elle doit porter le poids de toutes les conséquences sur ces épaules alors qu’elle n’est pas seule. Elle fait partie de la guilde et la guilde est là pour elle. Mais impossible de lui faire entendre raison. La culpabilité se lit sur son visage. Il ne faudrait pas grand-chose qu’elle fuit le bâtiment à son tour. Un geste de trop. Une parole futile. Alors je gamberge alors qu’elle tourne devant moi comme un lion en cage. Une cage dont les barreaux sont suffisamment écartés, mais elle n’a pas peur de sortir, elle a peur de ce qui pourrait y entrer.

    Pas une agression. Pas un hasard. Au-delà des mots et de l’émotion sous-jacente qui pourraient lui faire exagérer son ressenti, je sens qu’elle a toutefois une pensée construit. Grâce à son esprit administratif, surement, mais ce n’est pas le bon moment pour louer les talents de nos hôtes et hôtesses et de tout ce que la guilde offre en terme d’expérience qui peut servir dans la vie de tous les jours. Elle semble faire face à une menace qui la dépasse. Une menace qui dépasse même la guilde. Si elle n’a qu’à moitié raison d’avoir peur, c’est déjà une grande menace. Pourquoi elle ? Qu’a-t-elle fait ? Quel rapport avec les hommes qui l’ont agressé la première fois ? A-t-elle vu quelque chose qu’il ne fallait pas ? C’est l’explication la plus logique. Un témoin gênant. Il y a dans les ombres bons nombres d’organisations et d’intérêts qui souhaitent rester dans l’anonymat dans laquelle ils prospèrent. QU’elle est réussi à leur réchapper jusque-là tient peut-être déjà du miracle et qu’il ne faut pas laisser à Lucy l’occasion de décider s’il a encore du capital chance lors de la prochaine tentative. Un mot d’Amara me revient, alors que l’on faisait le chemin vers la guilde. Elle parlait de « faire disparaitre ». Je n’ai pas compris sur le moment, mais maintenant, je le sais. Nevaeh lui a parlé de vouloir disparaitre. Ne pas exister, c’est ne pas pouvoir être menacé. Disparaitre de la guilde comme si elle n’avait jamais existé.

    Ce n’est pas possible.

    C’est un vœu pieu, mais personne ne peut disparaitre ainsi. Il ne suffit pas de rayer le nom d’un listing pour dire qu’elle n’a jamais été dans la guilde. Il faut la supprimer de la mémoire des dizaines, voire de centaines d’aventuriers avec qui elle a interagies aux comptoirs de la guilde. Ses amis, ses proches, ses rencontres, tout ceux à qui elle a pu parler de la guilde et de son travail. Tous ceux qui connaissent son nom. Je ne peux pas savoir combien ça fait, mais on oublie toujours des gens dans l’équation. Moi-même, il m’arrive souvent des gens qui me reconnaissent, qui me disent être des amis, et pourtant, je ne les remets pas. On ne peut pas me supprimer de la guilde. Personne ne le peut. Car même si on pouvait la mémoire de tout le monde, il reste les archives. Le centre mémoriel de la guilde. Tout y est inscrit, compilé, recensé. Son nom doit apparaitre dans des dizaines de documents. Rien que participer à une réunion et son nom est sur la liste des présents. On ne peut pas tout effacer. Il faudrait rien que plusieurs jours avant de trouver la localisation de tous les documents concernés. Avec de la chance. Si sa vie est véritablement en danger, que la guilde est en danger, il faut faire quelque chose. A partir d’un moment, il faut aussi faire confiance à nos membres pour juger et ne pas s’enfoncer dans une attitude paternaliste où les conseillers savent bien mieux que leur personnel. Moi-même, dans mon expérience, j’ai été confronté à des menaces contre lesquelles on lutte difficilement. Je ne suis pas quelqu’un d’extraordinaire pour monopoliser ce genre de dangers. Tout peut arriver à chacun. Et donc il faut passer par des solutions extrêmes.

    -Il y a une solution, Nevaeh. Tu dois mourir.

    Je dissipe rapidement le malentendu de quelques secondes après cette déclaration, surtout qu’elle a toujours son arme dans la main et que ça pourrait passer pour une menace.

    -Si ceux à ta poursuite veule ta mort, donnons le leur. Une fausse mort. Il ne devrait pas être compliqué de le faire croire et je pourrais lancer la machine administrative de la guilde pour soutenir la supercherie. Tu ne seras alors plus menacé. Et nous pourrons lutter contre ce qui te menace.

    Une solution extrême. Et puis si on parvient à régler ses ennuis, le retour à la vie normal ne sera pas simple. Apprendre qu’elle est en vie en fait, ça doit faire bizarre. Quoique c’est un monde de magie, pourquoi ça serait choquant, hein ? Mais les conséquences à courts termes sont terribles et elle doit bien en prendre conscience.

    -ça veut dire que les personnes aux courants doivent être réduites au minimum. Ta famille, tes amis. Personne ne doit savoir. Serais-tu prêt à leur infliger ça ? Serais-tu prêt à survivre à ça ?

    Survivre à une supercherie de mise à mort, c’est un concept plutôt drôle dans les mots, mais qui est bien vrai. Et sa réponse à la question déterminera sa foi en son sentiment de peur et de menace.
    Nevaeh FarleyLa crème de la crème!
    Nevaeh Farley
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    Re: Happiness Manager
    Lun 29 Nov 2021 - 21:02 #


    FT Whiskeyjack
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    Les mots de Jack lui glacèrent le sang et elle s’arrêta brusquement. L’air de la chambre s’était refroidi et tout l’oxygène dans ses poumons avait disparu. Le temps avait arrêté et pendant une seconde, Nevaeh se demanda s’il allait la tuer. Là. Dans la guilde. L’endroit qu’elle pensait qu’elle pouvait se réfugier lorsque le ciel avait décidé de lui tomber dessus. Elle fit un pas vers l’arrière, se collant au mur pour se distancer de Jack. Le sentiment de tristesse et de trahison passa brièvement sur son visage. Si elle devait mourir, alors il lui donnerait sûrement une mort plus paisible que le Non-mort. Mais, elle n’était pas prête à mourir. Elle n’avait pas fui pour se faire tuer quelques heures plus tard. En voyant la réaction, il rectifia la situation sans perdre une seconde. Il n’allait pas la tuer littéralement. Il allait laisser le monde croire qu’elle était morte. C’était une solution qu’elle n’avait pas envisagée. S’il apprenait qu’elle était morte, elle avait une chance de pouvoir enquêter sur lui sans avoir peur d’être traquée. Mais, le monde entier devait apprendre sa mort, cela devait inclure sa famille.

    « Honnêtement, je ne pense pas pouvoir leur faire vivre une telle chose. »


    Elle devra leur mentir, leur briser le cœur. Faire croire à sa mère qu’elle avait perdu sa fille. Faire croire à son père qu’il n’avait pas réussi à protéger sa famille des dangers du monde. Elle briserait la promesse qu’elle avait faite à son frère. Elle lui avait promis de toujours revenir à la maison. Au plus profond de son cœur, elle ne pouvait pas leur infliger cette douleur. Mais, elle savait ce qui devait être fait.


    « Ils ne s’en remettront jamais… Mais, c’est ce qui doit être fait. Et pour protéger ceux qui me sont chers, je ferais n’importe quoi. »


    C’était la seule chose qu’elle pouvait faire pour les garder en sécurité. Pour les garder hors de portée du criminel, elle n’aura pas d’autre choix que de briser leur cœur et ses promesses. Tel était le prix de sa liberté. Lorsque le temps viendra pour réparer les dégâts, elle leur donnerait la lune, l’océan et irait au bout du monde pour se faire pardonner.

    « Est-ce que l’on peut au moins leur faire croire que ma mort fut douce ? »

    Elle ne voulait pas que son père et son frère décident de prendre vengeance dans leur propre main. Elle ne voulait pas non plus s’imaginer sa mère en sanglots. Maintenant qu’elle avait une solution, l’esprit de Nevaeh se calma un peu. Elle pouvait accrocher son attention sur un but, sur quelque chose d'autre que la panique. Elle poussa ses émotions de côté afin de pouvoir mieux réfléchir. Après une longue respiration, elle reprit place sur le lit.

    « Je ne suis pas assez forte pour faire ça moi-même… »


    Si elle devait mourir, alors elle devait se créer une nouvelle identité. Cela impliquait un nouveau nom, un nouveau visage et une nouvelle histoire. Ce n’était pas un petit travail. Cela demandait beaucoup de choses et Nevaeh n’était pas certaine si elle pouvait faire cela par elle -même. Elle devait inévitablement demander de l’aide. Jack lui avait promis de l’aider et elle ne doutait pas de ces paroles. Elle aurait voulu faire tout cela par elle-même, évité de causer des problèmes supplémentaires à Jack. Mais, elle n’avait pas le choix.

    « Tu pourrais réellement faire comme si j’étais morte ? »

    Si elle devait laisser sa vie entre les mains de quelqu’un, alors elle choisissait le conseiller. Il serait la seule personne qui saurait la vérité. La seule personne qui saurait qu’elle était en vie. Devoir dépendre sur quelqu’un d'autre que soi-même était un peu étrange pour Nevaeh. Et avec une telle situation, elle avait l’impression de marcher sur un champ de mines. Elle ne savait ni quoi dire ni quoi faire. Son monde ne cessait jamais d’être chamboulé. D’abord l’agression, puis la visite du Non-mort, voilà qu’elle devait laisser derrière tout ce qu’elle était. Il était sa seule lumière durant une tempête sans fin.

    « Je te fais confiance. »

    Les gestes étaient plus forts que les mots, alors elle décida de déposer sa dague. Toutefois, celle-ci n’était pas bien loin. Il ne fallait pas trop demander. Elle voulait faire confiance à Jack et lui montrer qu’elle ne le voyait plus comme une menace, mais il ne fallait pas oublier que la menace était réelle. Le moindre faux pas pourrait tout gâcher. Elle devait se forcer à enterrer qui elle était au plus profond de son être. Mais, serait-elle capable de jouer la comédie aussi longtemps ? Pendant combien de temps pouvait-elle cacher au monde qui elle était vraiment ? Elle n’en avait aucune idée. Tout ce qu’elle savait, c’est qu’elle devait essayer d’être forte. Forte pour ses parents, pour ses amis et la guilde qu’elle voulait protéger. Protéger. Cela lui donna une idée.

    « Je crois que... Raelyn serait un beau nom. Un nom qui veut dire ‘protecteur’. »

    Elle porterait un nom qui lui rappellerait en tout temps son but. Un nom qui lui donnerait la force de continuer, même durant les jours les plus sombres.



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