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Au Village Perché, les préparatifs de la fête du Solstice vont bon train depuis quelques jours déjà. Tout le monde est pressé de terminer sa journée de travail pour pouvoir passer cette soirée avec sa famille, ses amis voire même ses collègues.. Ou bien de nouvelles personnes ! Après tout, cette soirée semble prometteuse, aussi bien en termes d’ambiance que de rencontres. Pour l’occasion, toutes les maisons et les différentes structures qui relient les bâtiments du village sont décorées de nombreuses plantes grimpantes lumineuses et/ou colorées. De loin, c’est toute la forêt qui semble être enchantée et qui invite petits et grands à s’émerveiller jusqu’au petit matin devant chaque décoration, qui sont principalement végétales. Les Gardes du Village Perché en faction ce soir sont aussi là pour garantir la sécurité.
Malgré la nuit qui vient envelopper cette partie du Royaume, chacun y voit comme en plein jour car, même sur le sol, de nombreuses plantes lumineuses sont disposées ici et là. Que ce soit en levant ou baissant les yeux, on ne peut que s’extasier des efforts déployés par tous. Doucement, quelques flocons viennent recouvrir les cimes des arbres. Il neige et, en quelques minutes, tout devient blanc.
Les marchés saisonniers
Du fait de son architecture particulière, les stands saisonniers sont installés en haut des arbres - à l’image de tout le reste du village. Les produits vendus sont principalement des articles locaux et qui respectent la nature. Chocolats et vins chauds, sucettes acidulées et d’autres objets de saison sont à la disposition de tous… Mais toujours contre une certaine somme de cristaux. Au marché magique, où sont regroupés apothicaires, alchimistes, herboristes, enchanteurs telluriques et potionnistes, chacun a redoublé d’imagination pour faire vivre un moment ensorcelant au plus grand nombre.
Les tavernes et les auberges en ont aussi profité pour faire quelques promotions sur leurs produits. C’est le moment de découvrir des spécialités locales si vous êtes de passage au Village Perché et, pour les habitués, de ravir ses papilles avec son plat préféré ! Personne n’est resté chez soi et, bien que cet endroit soit moins peuplé que certaines régions, il faudra parfois patienter pour pouvoir emprunter tyroliennes, ascenseurs ou encore corde pour découvrir ce magnifique marché.
La Grande étoile
Le gigantesque arbre au centre du Village Perché est celui qui a la décoration la plus fastueuse. En son sommet est situé une gigantesque étoile jaune qui semble ne jamais pouvoir s’éteindre. Il est possible de s’en approcher en utilisant ponts et escaliers pour l’admirer de plus près. Quelques-uns y ont ressenti la présence de Lucy et, dès lors, nombreux sont ceux qui viennent pour adresser une prière à la Déesse ou faire un vœu pour la nouvelle année. Il est aussi possible d’écrire son souhait ou sa prière sur un morceau de parchemin et de l’accrocher à l’une des branches proches de cette étoile.
La Grande Bibliothèque
Ce n’est pas parce que c’est la fête du Solstice que le savoir doit être mis de côté et délaissé pour une soirée. Tous les érudits travaillant à la Grande Bibliothèque se sont donné le mot pour venir raconter légendes et mythes sur cette fête. De sa conception à ses premières applications il y a des centaines d’années, tout le monde peut venir écouter ces histoires. Quelques-uns font aussi des discours sur l’état des connaissances du Royaume et sont ravis d’expliquer aux touristes le fonctionnement du Village Perché et les coutumes locales.
Ces événements ont lieu dans plusieurs salles aménagées spécialement pour l’occasion et certains ont même prévu d’illustrer ce qu’ils racontent avec des moyens connus d’eux seuls…
La pluie d'étoiles filantes
A l’heure du changement d’année, chacun est invité à rejoindre la cime des arbres et à s’allonger sur des tapis, très épais et moelleux, et à poser sa tête sur une multitude de coussins colorés pour observer le ciel et les étoiles. Bien sûr, au vu de la neige, une protection transparente a été aménagée pour éviter d’être gêné et toutes les décorations lumineuses ont été retirées dans cette zone. C’est une pluie d’étoiles filantes qui pourra être appréciée par les plus chanceux, spécialement créé par les alchimistes et les enchanteurs du royaume pour l’occasion. C’est une explosion de formes et de couleurs dans le ciel noir, certaines formant même des mots en rapport avec le festival. N’oubliez pas de faire un vœu !
Familiarités avec les familiers
Proches de la nature et des animaux, particulièrement des familiers, c’est aussi l’occasion de découvrir des centres spécialisés qui ont ouvert leurs portes pour l’occasion. Envie de découvrir des créatures que vous ne connaissez pas ou d’en adopter une, moyennant paiement ? C’est le moment !
Il y a même une balade à dos de rapidodo, de boufflonnus, de donyst ou encore de tsi’ly qui est possible. Un parcours, sur le sol, a d’ailleurs été spécialement aménagé pour découvrir le Village et ses décorations dans toute sa splendeur et vu d’en bas.
La matriarche sévère au cœur tendre, Sarnai Anggun, adressait ainsi ses voeux pour l'an 1002 à Lucy sous la Grande Etoile. Ses chansons murmurées attiraient parfois un ou deux curieux, qu'elle accueillait avec un grand sourire pour se joindre à elle et leur apprendre les paroles de ses prières.
Le père à la patience légendaire, Hasan Anggun, se régalait des événements organisés à la Bibliothèque. Passionné par les récits et les légendes partagés par la communauté, il papillonnait de conteurs en conteurs pour profiter de chaque petite ambiance.
Mais si elle pouvait faire confiance à ses parents, Java avait préféré envoyé des clones pour servir de chaperons à son frère et sa sœur – histoire de limiter les dégâts.
La petite sœur et sa langue de vipère étaient donc accompagnées par Java-1, affublée d'un numéro en ce jour de fêtes pour qu'on s'y repère mieux. Allongées sur les tapis aux sommets des arbres pour guetter la pluie d'étoiles filantes, Kusuma et Java-1 papotaient calmement de l'année passée et de celle à venir.
Le frère cadet, plein d'énergie, était encadré par Java-2. Bien décidé à courir dans tous les sens jusqu'au bout de la nuit, Nyoman était actuellement en train de hurler d'enthousiasme devant les familiers en exposition. D'ici quelques minutes, il remarquerait probablement le parcours et commencerait à faire son caprice pour pouvoir y faire un tour... ou vingt-cinq.
La véritable Java, était bien évidemment en train de se goinfrer à l'auberge de Magnus et Bernardine, « pour prendre des forces pour la soirée », soi disant. En vérité, elle se préparait surtout à dévorer tous les échantillons gratuits du marché. Ou, possiblement, à invoquer d'autres clones pour aider les Tortugrams à veiller sur les endroits les plus peuplés du Village Perché.
La jeune femme aux cheveux blonds et au maquillage flatteur cligna des yeux en le fixant, l'air plutôt sceptique, tandis que le Belluaire hybride croisait les bras, s'astreignant tant à garder son calme qu'à détacher son regard des boucles d'oreilles en or de la jeune femme par ailleurs emmitouflée jusqu'au nez d'un manteau de fourrure et d'une écharpe en laine élégamment assortis, qui témoignaient autant que ses bijoux d'un statut social bien plus élevé que celui que le garde pouvait espérer atteindre un jour – non pas qu'atteindre la noblesse du royaume ne lui faisait de l'oeil, au contraire, il était assez ravi de son sort de péquin moyen. Devant le sourcil arqué de la demoiselle, il réprima un soupir long comme le monde et rajouta :
- … On a changé les cordes ce matin, si ça peut vous rassurer.
Le second sourcil de la jeune femme s'arqua, tandis que l'hybride maudissait intérieurement les touristes qui n'avaient jamais mis un pied de la capitale, comme cette demoiselle, qui s'était sûrement pris d'une lubie de fin d'année en allant passer le Solstice dans un coin plus reculé du royaume. Mais avant qu'il ne puisse songer à un nouvel argument pour rassurer la jeune femme sur la fiabilité des tyroliennes du Village Perché, un remous dans la file d'attente d'accès à la tyrolienne accompagné d'un éclat de voix attira son attention, et il abandonna la jeune femme à son dilemme existentiel pour remonter la file d'attente de quelques pas. Le bruit de ses pas bottés renforcés de l'acier de ses talons sembla immédiatement calmer quelques ardeurs, sa main tirant machinalement un bruissement métallique des plaquettes de prières à Lucy et de son insigne de garde accrochés à sa ceinture.
- Du calme, hé ! Déclama-t-il en haussant un peu la voix. Tout le monde passera, c'est pas la peine de bousculer.
Appuyant ses mots de deux coups du talon de sa lance sur le bois de la passerelle, Enkhisae ne tarda pas à obtenir un silence complet de la file d'attente, et une discipline qui ne mettrait sûrement pas plus de cinq minutes à se briser. Enfin, pouvait-il vraiment en vouloir à des gens seulement enjoués à l'idée de fêter la fin de l'année... Cette pensée s'effaça de son esprit lorsque son regard doré se posa sur l'un des hommes dans la file, un homme d'une quarantaine d'années réputé dans le village pour être l'un des plus assidus piliers de comptoir que le village n'ait jamais connu.
- Hep, Ted', viens un peu par là. T'as attaqué un peu trop tôt, si tu veux mon avis.
Sans vraiment laisser le choix à l'ivrogne, l'hybride l'attrapa par la manche pour l'entraîner hors de la file, et revenir auprès de la tyrolienne sans le lâcher, sous le regard à la fois ébahi et répugné de la demoiselle qui n'avait toujours pas décidé d'emprunter la tyrolienne. Réprimant un grognement, l'hybride força l'ivrogne à s'asseoir contre le tronc de l'arbre géant qui soutenait la passerelle, avant de tourner les yeux vers la jeune femme blonde – ou plutôt, vers ses boucles d'oreilles ornées de petits diamant bien trop brillants pour son bien.
- Bon, décidez-vous, mais restez pas toute la journée plantée là, y'a des gens qui attendent derrière vous. Au pire, faites demi-tour, mais faites un truc.
La jeune femme piqua un fard, ce qui n'en fit que ressortir l'éclat de ses boucles d'oreilles, dont l'hybride dû détourner le regard en y employant toute sa concentration, pour baisser les yeux vers l'ivrogne, pinçant les lèvres.
- Et toi, Ted', tu restes là à décuver, tranquillement. Pas questions que tu montes là-dessus tant que tu peux pas mettre un pied devant l'autre en ligne droite, sinon tu vas te faire mal.
Plus d'une fois les gardes du Village Perché avaient dû l'attraper avant que son degré d'alcoolémie ne lui cause des problèmes – et ne cause des problèmes à d'autres. Ce jour-ci ne faisait pas exception. Surtout pas ce jour-ci. L'homme ne répondit que par un vague marmonnement avant de commencer à comater contre le tronc de l'arbre, Enkhisae ne lui accordant pas un regard de plus, et laissant finalement échapper un soupir de soulagement en voyant la jeune femme blonde attraper la tyrolienne et la serrer comme si sa vie en dépendait – ce qui n'était probablement pas loin de la vérité.
Reprenant son poste, l'hybride ailé jeta un œil en contrebas, vers une autre passerelle sur laquelle s'alignaient les étals des marchands qui profitaient de l'occasion pour s'enrichir quelque peu, ou, tout simplement, passer du bon temps. Après tout, l'ambiance était plutôt bon enfant, en cette fin d'année. Mais avant qu'il ne puisse imaginer l'idée réconfortante que d'aller passer une soirée de repos à apprécier un bon vin chaud et quelques marrons, une tension sur la corde de la passerelle l'alerta, son regard doré scrutant la file d'attente repérant immédiatement le problème.
- Les enfants, pas de chahut sur les passerelles ! Réprimanda-t-il en haussant le ton à nouveau.
La journée allait être longue.
Soudain, me voici sorti de ma rêverie alors que deux enfants chahutent proche de moi, se faisant immédiatement réprimander par le garde en service même en cette période de l'année... Pauvre être, j'aurais presque de la peine pour lui si son métier n'en faisait pas un potentiel ennemi si les choses venaient à mal tourner dans un futur plus ou moins proche... Je lui offre cependant un petit signe de tête, il semblerait que la journée - ou bien nuit? Je ne sais plus vraiment vu les éclairage flamboyants - risque d'être longue pour lui... De mon côté, je souris doucement en laissant les gens derrière moi me doubler. Nemue m'a dit que l'on devait se retrouver au niveau de la tyrolienne menant vers l'arbre central du village. J'ignore ce qu'elle a prévu mais je n'ai aucune intention d'avancer sans elle! Puisque c'est ici que l'on est supposé se retrouver, c'est ici qu'on se retrouvera! J'ose espérer cependant qu'elle ne sera guère longue, ces maudits enfants commence à jouer avec la neige et je ne désire pas voir ma tenue se parer de quelques traces indélicates! J'ai mon habit habituel de ce genre d'occasion, je me souviens que la belle apothicaire l'avait apprécié et il me va a merveille alors pourquoi m'en priverais-je? Enfin, sans doute l'aurais-je fais si j'avais su que de sales gamins seraient si proche de moi sans surveillance! Prions lady Fortune de veiller sur moi pour ce point je suppose? Au moins, le froid ne me dérange guère, j'ai l'habitude après tout vu mes capacités...
Soudain, une voix bien connue se fait entendre dans mon dos, je souris du coin des lèvres, ce sourire séducteur que j'arbore bien plus que de raison, et je me tourne pour me retrouver face à la magnifique apothicaire. "Nemue, un plaisir de vous voir ma chère amie..." Et c'est ce moment que choisi l'un des deux monstres en culotte courte pour propulser une boule de neige directement entre mes omoplates... Foutu gamin!
La demeure de Nemue était bien plus proche du grand-port que du village perché, alors pourquoi avoir choisi cet endroit pour y passer le Solstice? Simplement, parce qu’elle avait passé les derniers jours à sa boutique qui se situait à Manillam. Étant donné que le village se trouvait à égale distance de la Capitale, de la Forteresse et du Village Perché, Nemue avait l’embarras du choix. Sauf que beaucoup de ses patients et clients de la forêt lui avaient suggéré le village suspendu pour profiter des festivités. Elle les avait donc écoutés envoyant une invitation à son ami du Grand Port pour l’accompagner. Il n’était pas obligé d’accepter et peut-être avait-il déjà prévu de rester sur place pour profiter de ce qui se trouvait à porter, ça elle l’ignorait tant qu’il ne lui répondrait pas.
Évidemment, un sourire s’était dessiné sur ses lèvres lorsqu’elle avait vu la réponse à son invitation et s’était empressée de choisir une tenue convenable pour l’évènement. Elle ne voulait pas être trop chic pour la température qu’il y ferait, mais ne voulait pas non plus être trop dépareillée de son partenaire. Après tout, elle le connaissait et qu’importe la température, il sera vêtu de ses plus beaux atouts. Nemue avait donc opté pour un pantalon noir avec de jolis bottillons propres. Elle avait choisi une chemise blanche de satin qui était partiellement ouverte dans son dos et retenue d’un lacet au niveau de sa nuque. Bien évidemment, elle n’était pas visible puisqu’elle portait par-dessus un manteau feutré noir. Sa chevelure était légèrement remontée tenue par quelques bijoux ornés de pierre émeraude. Elle était restée simple malgré tout préférant le confort à l’extravagance. Même son maquillage était doux et semblait naturel. Évidemment, elle avait mis quelques accents par-ci et par-là, mais elle n’avait pas voulu en faire trop.
Elle avait donc fait le chemin en fiacre jusqu’au lieu de rendez-vous. C’était plus facile ainsi et cela évitait que les deux amis passent plus de temps à essayer de se retrouver qu’à profiter des festivités. Elle avait fait arrêter le cocher non loin de là et avait donc rejoint Aslander qui l’attendait déjà.
« Bonsoir, Aslander, j’espère que je ne vous ai pas fait trop attendre. »
Il se retourna alors dans sa direction et à peine avait-il fini de parler que Nemue fut témoin du spectacle qui s’était déroulé derrière lui. La boule de neige qui s’était écrasée dans son dos se défi en morceaux qui partirent dans toutes les directions. Évidemment, la demoiselle porta sa main à sa bouche pour camoufler un sourire amusé.
« Allons, les garçons, dit-elle d’une douce voix. Vous pourriez blesser quelqu’un avec cela. Heureusement, que mon ami est très fort et n’a rien sentit, mais ce n’est pas le cas de tout le monde.
- J’ai pas fait exprès, m’dame!
- Et bien il faut s’excuser rapidement dans ce genre de situation, intentionnel ou pas. »
Le jeune homme à la boule de neige, s’approcha alors, les mains dans le dos et les yeux rivés sur le sol et bredouilla ses excuses rapidement avant de retourner jouer avec l’autre enfant. C’était mieux que rien…
« Bon et si nous allions faire la file pour monter là-haut? J’ai bien envie d’aller voir la grande étoile! »
Sans lui demander son avis, Nemue glissa son bras sous le sien pour l’attirer à sa suite afin de suivre l’avancée. L’excitation se lisait dans ses yeux malgré qu’elle se voulait sérieuse. Après tout, montrer ouvertement ses émotions n’était pas digne d’elle, mais avec ce dernier, elle avait un peu de mal à se contenir laissant ses sentiments parler un peu plus. Son côté indéchiffrable ne l’était plus du tôt par moment.
— Camélia, tu la trouves ?
Parce que tu cours vraiment en plus, avec ta griffroid qui te montre le chemin, zigzaguant entre les gens à la recherche de ta laïum dans un cache-cache improvisée dans le village en fête. Une manière de saluer les gens qui passent, mais aussi de profiter des festivités. Camélia a accéléré la cadence et l'entraînement improvisé de traque avec course d’obstacles en prime t'amuse au plus haut point. Tu en profites même pour aider une grand-mère qui a fait tomber son sac entre deux moments où tu ne perds pas de vue ton familier qui elle aussi cherche à faire attention à toi et à sa piste en même temps.
À la base c’était une simple idée comme cela que de profiter du monde pour aider ta griffroid à mieux gérer les foules et aussi toi a renforcé ton corps. Cela fait aussi travailler la discrétion de Freesia, même si elle vient de t’offrir la vision de Camélia avant de te rendre ta vue. Visiblement elle a été attrapée et attends la prochaine consigne tout heureuse. Même si tu ne ressens pas ses émotions, tu es certaine qu’elle est heureuse. Camélia se cajole contre Freesia et voir les deux ensemble ainsi que te fait toujours beaucoup de bien.
— Félicitation toutes les deux.
Les deux expriment à leur façon leur contentement et tu leur caresses la tête avec tes mains gantées. Tu jurerais presque les entendre ronronner. Quoi qu’il en soit, il est important de voir où tu as fini actuellement. Le marché saisonnier visiblement. Il est temps de prendre une récompense pour tes deux fières guerrières qui continuent l'entraînement malgré la fête qui bat son plein autour.
— Une douceur ?
Les yeux de Freesia brillent et la voilà déjà qui s’élance dans le marché vous laissant derrière avec Camélia.
— Je crois que cela veut dire oui. On est reparti, mais plus doucement cette fois-là ?
La petite griffroid hoche la tête et trottine joyeusement en suivant l’odeur de sa camarade tout en restant bien au niveau de tes jambes. Un sourire éclaire ton visage et tu es juste heureuse du moment présent.
L’aventurière était emitoufflée dans son manteau blanc anti-climat, secondé d’une écharpe aux motifs bleus et du même blanc que son manteau, et d’un petit bonnet tout deux très confortables.
- Tenue:
Accompagnée de Lumi, sa fidèle laïum qui vivait ses premières célébrations du Solstice, elle avait commencé par faire un petit tour vers le marché. Histoire de faire le tour des produits proposés, et, évidemment, d’y perdre une bonne moitié de ses économies en nourritures et autres objets divers et variés. Lumi était tout de même intimidée par tous ces gens et toutes ces lumières, et était d’ailleurs moins turbulente que d’habitude. Ce qui permettait à Violette de profiter de l’ambiance et des décorations l’esprit tranquille sans que son familier n’aille chaparder de la nourriture au premier étal venu. Ou bien elle était devenue meilleure pour le lui cacher, ce qui serait très inquiétant.
La Laïum avait déjà eu droit à quelques bonbons à la sève de pin, et Violette profitait tranquillement d’une tasse de vin chaud dont elle profitait de la chaleur et des arômes en la tenant à deux mains un peu sous son visage. Une expression ravie était affichée par l’aventurière, qui se laissa un peu absorber par les lumières, l’agitation, et les contenus des divers stands, jusqu’à remarquer qu’il manquait quelque chose. Une laïum.
Elle regarda rapidement autour d’elle, avant de lever les yeux et de voir la dragonne qui s’était envolée plonger dans la foule du marché. Qu’est-ce-qui lui prenait? Violette s’élança, bousculant malencontreusement quelques personnes et manquant de peu de renverser une partie de son vin chaud, avant d’arriver devant Lumi qui était en train de se bagarrer avec un autre laïum. Enfin, plutôt de jouer et de se rouler au sol, après une investigation un peu plus poussée. Dire que Lumi était maintenant adulte, mais elle avait gardé un caractère très joueur…
« Eh mais, c’est Fressia! »
La laïum releva la tête à l’évocation de son nom, alors que l’aventurière approchait pour la saluer de petites gratouilles. Cela faisait déjà quelque temps maintenant qu’ils s’étaient croisés. Elle jeta un petit coup d’oeil rapidement autour d’elle, sans trouver aucune trace de sa maîtresse. Alors elle gratifia la dragonne d’un petit bonbon également - d’un qui était de base pour Lumi, mais elle savait que si c’était pour Freesia, sa laïum la pardonnerait.
« Dis-moi ma grande, tu sais où est Xylia? »
Après tout, elle ne devait pas être bien loin! C’était vrai qu’elle était garde au Village Perché, et Violette avait envisagé de la rencontrer. Mais dans le doute où elle était en patrouille ce soir, elle n’avait pas osé la déranger dans un premier temps. Et elle n’avait pas envie d’harceler tous les gardes du coin à sa recherche. Mais peut-être que Freesia pouvait la mener jusqu’à elle!
Celui d'une boule de neige ayant heurté quelque chose. Ce son était reconnaissable entre mille, surtout pour le Belluaire qui avait passé son enfance au sein de la Forteresse, au Nord du royaume. Quel enfant des montagnes digne de ce nom ne reconnaîtrait pas de l'oreille seul les prémices d'une bataille de boules de neige ? Pour autant, si l'événement aurait pu faire sourire Enkhisae au sein de sa contrée natale, il ne lui tira, en l'occurrence, qu'un soupir blasé et un chapelet d'insultes qui demeura envers son esprit envers tous les gamins que ce monde puisse porter.
Se retournant, l'hybride posa son regard doré sur l'homme affable dont il avait croisé le regard quelques instants plus tôt, qui venait d'être rejoint par une jeune femme aux cheveux noir d'ébène toute aussi élégante que lui. S'il avait pensé immédiatement rappeler à l'ordre les enfants en insistant sur le danger des boules de neige sur les passerelles suspendues du village, il en oublia soudainement toute sa verve à la vue de l'étrangère. Non pas que sa beauté était à couper le souffle – quoique – mais l'éclat des bijoux ornés d'émeraude qui retenaient sa chevelure capta immédiatement le regard du Belluaire, toute pensée s'effaçant de son esprit. Secouant la tête, l'hybride ferma les yeux un instant, avant de les rouvrir, se massant la tempe du bout des doigts, sa seconde main quelque peu crispée sur la hampe de sa lance.
Emergeant de sa stupeur, il put entendre les dernières réprimandes de la jeune femme au regard émeraude, mêlant une douceur et une fermeté qui allèrent jusqu'à calmer les ardeurs même du Belluaire, et restaura quelque peu son capital de patience, même envers les enfants qui s'avéraient pourtant être la lie de ceux dont le rôle était de faire respecter un minimum d'ordre. Soupirant, et se morigénant intérieurement face à sa propre intolérance, le garde passa devant le couple élégant pour rattraper les deux enfants joueurs, venant s'agenouiller auprès d'eux en s'efforçant de ne pas avoir l'air trop sévère.
- Les enfants, dit-il doucement, je sais bien que vous voulez vous amuser, et que c'est la saison pour ça, mais essayez d'éviter les boules de neige sur les passerelles. C'est dangereux, et ça risquerait de faire tomber quelqu'un. Essayez de faire plutôt ça en bas, d'accord ?
S'efforçant d'étirer un doux sourire à la fin de sa tirade, l'hybride obtint un hochement de tête gêné de la part des deux enfants, qui bredouillèrent un vague 'oui' d'assentiment. Hochant la tête, le garde se redressa en posant sa main sur la tête de l'un des deux enfants avec tendresse, avant de tourner les talons pour regagner son poste, la file d'attente avançant par ailleurs beaucoup mieux depuis que la petite noble de la Capitale avait cessé de couper les cheveux en quatre pour emprunter la tyrolienne.
Ce qu'il n'avait pas dit aux enfants, c'est que les gardes du Village Perché veillaient également à faire en sorte que les accidents de chute des passerelles soient rattrapés, et que certains objets magiques garantissaient également la sécurité des passants en cas de chute. Ceci dit, mieux valait prévenir que guérir. Son regard se perdit quelques instants vers les hauteurs du village, avant qu'il ne remarque que l'avancée de la file avait naturellement fait parvenir le couple élégant remarqué plus tôt jusqu'à la tyrolienne. Inclinant la tête une nouvelle fois avec respect devant la jeune femme aux yeux émeraude et l'homme massif au bouc finement taillé, Enkhisae les pria d'avancer vers la tyrolienne d'un geste révérencieux.
- Messieurs dames, je vous en prie.
Rares étaient ceux qui comprenaient le labeur des gardes et des travailleurs qui se devaient de continuer leur labeur même en jour de fête. Si bien que lorsqu'il s'avérait que certains le reconnaissaient, Enkhisae ne pouvait que les en remercier à leur manière, sans pour autant chercher à attirer leur pitié. Après tout, c'était la vie qu'il s'était choisi.
Et puis, en cette période ou chacun se rappelait de l’autre et que les convenances sociales appuyées d’attentions plus ou moins bien placées incitaient à adresser quelques missives respectueuses ou cadeaux obligeants, le coursier avait sillonné le Royaume pour transmettre les vœux de ses camarades, et des familles de ceux-ci, en plus de ses prérogatives plus étroitement professionnelles. Si la Garde organisait d’une main ferme les pénibles rotations de cette fin d’année, et des festivités du Solstice, elle se montrait en contrepartie bien plus laxiste, voire ouverte, à l’utilisation de ses services administratifs pour quelques agréments personnels.
Tout ça pour dire que la présence actuelle de Calixte au Village Perché n’avait rien à voir avec ces histoires-là. Si vous avez lu jusqu’ici, c’est cadeau. Et donc si plus tôt, en fin d’après-midi, l’homme avait passé le portail de téléportation du Grand Port après de longues minutes de queue en compagnie de Solveig, Samaël, et une partie de leurs divers compagnons de crocs, de fourrure et de toile, c’était pour profiter des festivités du Solstice en famille. La chance, pour une fois de leur côté – assurément Lucy avait-elle bu avant de lancer ses dés, habituellement elle était bien moins clémente – avait libéré les emplois du temps des deux soldats qui avaient alors décidé de mettre le cap sur la ville sylvestre, que l’enfant des terres méridionales ne connaissait guère. Ainsi, ayant franchi les premières lattes des circonvolutions suspendues serties de bijoux végétaux aux couleurs chatoyantes sous la fine pellicule de neige, l’éclat majestueux et conquérant de la Grande Etoile leur parvint derrière l’enchevêtrement des constructions humano-sylves.
Il n’en fallait pas plus pour décupler l’émerveillement de Samaël, aviver l’enthousiasme fébrile de Solveig, et exacerber la curiosité naïve de Calixte. Leurs pas trouvèrent tout naturellement le chemin de l’immense arbre soutenant l’astre de lumière et apprêté de circonstance, et ils évoluèrent bientôt au cœur d’une foule baignée d’une ambiance joyeusement décontractée. Drapés des parfums exquisement appétissants émanant des stands alentours égrainés comme une ribambelle de guirlandes odorantes et animées à travers les passages vertigineux de la ville, le trio se laissa rapidement séduire par quelques douceurs assurément exotiques pour l’enfant charmé par le décor festivement sylvestre, et le coursier rangea sa bourse de cristaux dans son tatouage au poignet – une autre, plus généreusement remplie pour cette journée faste, était précautionneusement gardée par Abdallah. Armés d’un sachet en tissu diffusant la douce chaleur des marrons chauds qu’il contenait, d’une boite de divers végétaux confis, de sucettes acidulées et d’un jus de fruit brûlant et épicé versé dans un thermos magique qu’ils se partageaient, ils esquivèrent une plateforme où l’attente pour utiliser les tyroliennes s’éternisait pour une raison obscure, et poursuivirent leur chemin à travers les allées joliment ornementées pour tenter de se rapprocher de la Grande Etoile.
Jusqu’à ce que devant eux, ouvrant la marche avec James, Ka’tea ne redressât le museau avec intérêt. Parmi les multiples relents, plus ou moins savoureux, embaumant les lieux, il semblait que la jeune griffroid ait trouvé une piste odorante qui la séduisait davantage. N’ayant pas encore eu l’occasion – ni les finances… – pour attribuer à la petite dragonne une magie facilitatrice de communication, Calixte avait dû s’armer de patience pour se familiariser au discours en piaillements soutenu de postures corporelles plus ou moins explicites de celle-ci, mais cet effort payait présentement ses fruits. Ainsi, il était actuellement certain de ne rien savoir à ce qu’elle voulait lui transmettre comme information. Si ça n’était que cela avait à voir avec sa sœur, Camélia. Peut-être. Ou pas.
- C’est Lia et Camélia que tu sens ? Que tu as vues ? reformula le coursier qui n’arrivait pas à décrypter la réponse précédente du familier.
Celle-ci pencha la tête de l’autre côté, et rétracta encore plus ses ailes contre sa silhouette glacée. A quelques centimètres d’elle, fasciné et joueur, James, le jeune grand bleulet, imita grossièrement ses actions.
- Formidable… et si je te demande par où tu veux aller ?
Cette fois-ci, Ka’tea attrapa délicatement le jeu de l’une de ses bottes et le tira quelques centimètres sur sa gauche avant de montrer le chemin qui s’enfonçait au contact de la ribambelle de stands des marchés.
- Evidemment, pas vraiment du côté de notre destination initiale…
Mais comme il semblait qu’entre les merveilles des comptoirs présentés et ceux de l’astre brillant au-dessus de l’arbre paré de son plus beau manteau ni Samaël ni Solveig n’avait de préférence impérieuse, le petit groupe emprunta le pas à celui quelque peu hésitant de la griffroid. Même si elle avait aperçu ou humé la présence de sa sœur, rien ne garantissait qu’ils la retrouvassent dans le tohu-bohu de la foule présente. Au pire, ils en profiteraient pour remplir davantage leurs poches de friandises et alléger leurs bourses de cristaux.
Kaname avait à nouveau emprunté le collier de métamorphose que Calixte avait acheté pour tous les familiers. Pour tous. En théorie. En pratique, qui d’autre avait vraiment besoin de celui-ci alors qu’elle, elle visait l’entrée dans la Garde Royale ? Le blondinet avait bien essayé de l’en dissuader, à grand renfort d’arguments tout à fait sensés, mais la loutre géante n’avait que faire de ces formalités d’humain. K’awill avait réussi à être Saphir, elle réussirait à être garde royale. Et c’était donc à elle que revenait la priorité de ce fabuleux objet de pouvoir, afin de servir son noble et audacieux objectif.
Présentement, l’objectif était surtout de réussir à tenir sur les deux baguettes qui lui servaient de pattes tout en réussissant à ne pas glisser sur le sol recouvert d’une fine couche de poudreuse. Au niveau des passages délaissés par les lueurs festives installées, la neige piétinée s’était liquéfiée et la froideur vespérale avait verglacé le bois. Kaname, agrippée à une balustrade comme à une bouée, patinait joyeusement de ses deux membres inférieurs en essayant de se redresser.
- Le regard à l’horizon, là, sur les miches réhaussées de fourrure de la dame, tu peux pas les louper, lui conseilla aimablement Apolline qui avait fait le choix de délaisser Calixte, Solveig et Samaël pour rester avec la loutre transformée en humaine. Cal-bute t’a mis un air coussin dans ton sac si jamais tu essaies de voir si les loutres volent ?
- Pas air coussin Cal. Kana croit pas, fit insouciamment l’interpellée dont la situation était à la fois pour elle un amusement curieux et un défi respectable. Kana essayer fil, là, quand K’awill là.
- Bien sûr ma belle, j’ai hâte de voir la tête du Belluaire qui va calculer si ça rentre dans le pourcentage de perte prévu ou pas. C’est pas le Khisaliste qui nous fait du bouchon d’ailleurs ? Doit être obnubilé par les pierres miroitant comme les boules d’un sapin de souvenir sur la dame.
- Cal a sapin souvenir.
- Ceci dit il a raison : elle est bonne. Son mec aussi, tiens. Un peu maculé de neige, mais ça ne peut que contrebalancer son charme torride.
- Kana besoin contrebalancer pour mieux tenir debout ?
- Certainement. On ira voir si on peut contrebalancer le Khisaliste, si K’amour traine trop.
Hochant fébrilement la tête, la loutre humaine s’agrippa davantage à la balustrade et se replongea avec attention dans l’observation de la marche des gens alentour. Ca ne devait pas être si compliqué !
Une chose était certaine, il allait lui mettre une laisse lorsqu’il sortait s’il ne voulait pas se retrouver à nouveau dans cette situation embarrassante à courser l’animal plutôt que de profiter sereinement des festivités de la cité.
« Claudios ! Appela à nouveau l’archonte. »
En vain, lorsque son appel se perdit dans le brouhaha incessant. Il traversa la place tant bien que mal jusqu’à trouver son familier qui sautillait entre les branches de l’arbre central, saisissant de ses petits crocs les aiguilles du pin. Oscar se passa une main sur le visage en poussant un profond soupir presque dépité. Son familier semblait suffisamment stupide pour ne même pas choisir de la nourriture comestible. En quelques pas, l’archonte rejoignit Claudios, l’attrapant dans ses bras pour ensuite le soulever face à lui, le regard dépité.
« Qu’est-ce que je vais faire de toi… ? Soupira-t-il doucement. »
Machinalement, il l’installa sur son crâne et aussitôt, le fiouk s’était mis à mâchouiller ses mèches brunes. Oscar baissa les épaules vaincu, le laissant faire. Il traversa l’immense place, dépassant l’arbre pour enfin profiter des festivités. D’abord intéressé par la grande bibliothèque, il se ravisa bien vite en constatant le monde qui s’agglutinait devant le bâtiment, et il pouvait déjà entendre Sarah lui hurler de se sortir de ses livres pour une fois. Il fit demi-tour pour rejoindre les étals du marché. Il s’arrêta à l’un d’eux, se délestant de quelques cristaux pour s’offrir un en-cas bien mérité. Partageant son gâteau en deux, il tendit l’autre moitié à son compagnon qui se hâta bien vite de gober sa part, salissant l’épaisse chevelure brune de quelques miettes, Oscar s’empressa alors de secouer ses cheveux à l’aide de sa main pour s’en débarrasser.
« Tu veux pas manger plus proprement ?»
Jalouse de Cereza, la maîtresse va secrètement lui envoyer un baume de beauté, un présent que Cereza pense venir de Goemon. L’appliquant sur son visage, le produit défigure la peau de Cereza pour lui donner un aspect tuméfié et rouge comme une viande brûlée. Rentrant chez lui, Goemon est horrifié et s’enfuit pour la nuit. Le désespoir de Cereza n’était malheureusement pas fini… Le lendemain, Goemon revient avec une triste nouvelle : son pauvre père était décédé. Seule, avec un mari qui n’arrivait plus à l’aimer, Cereza venait à se demander comment elle allait s’en sortir…
Goemon continuait de fréquenter sa maîtresse, et projetaient déjà de se marier, l’hiver prochain. Le chevalier avait d’ailleurs obtenu le droit d’entrer au service du père de sa maîtresse en tant que protecteur personnel, lui procurant une excellente situation. Le problème était qu’il fallait qu’il trouve le moyen d’évincer Cereza ; pour ce faire, Goemon avait un plan. Le soir venu, un ami de Goemon se présenta chez Cereza. Goemon avait payé ce dernier pour séduire sa femme, et prétexter l’adultère pour la divorcer en bonne et due forme. Voyant le visage défiguré de la pauvre femme, le malfrat eut soudaint un élan de pitié et lui révéla toute la supercherie. Complètement désemparée, Cereza se donna la mort cette nuit-là, maudissant Goemon de toute son âme…
Goemon épousa sa maîtresse. Mais, ce soir-là, lors de la nuit de noce, lorsqu’il se tourna vers sa nouvelle épouse pour l’embrasser, Goemon ne vit que le visage de Cereza qui lui crachait dessus. Courant pour attraper son épée, Goemon trancha la tête de Cereza. Roulant au sol, cette dernière reprit l’aspect de sa nouvelle épouse. Terrorisé par l’acte qu’il venait de commettre, Goemon appela à l’aide. La silhouette qui entra avait, elle aussi, la figure de Cereza. Cette fois, cette dernière lui hurlait qu’il l’avait trahi, qu’il méritait de mourir. Goemon la transperça de son épée, pour révéler le père aristocrate de son épouse, tombant également au sol, mort.
Goemon fut forcé de fuir pour ses crimes. S’exilant dans les montagnes, il ne faisait que voir le visage de Cereza, où qu’il aille, peu importe à qui il parlait. Il finit par devenir complètement fou, cherchant sans relâche refuge dans les ténèbres des grottes les plus profondes pour échapper au spectre de Cereza. »
- Et voilà, j’ai fini mon histoire. Fit Lunar en fronçant les sourcils en regardant son auditoire.
Face à lui, il n’y avait que des visages choqués, des enfants terrifiés et des parents emportant leurs mioches au loin pour fuir l’académicien. Les mains posées sur sa canne de métal, Le Fiel dardait l’assistance de son regard narquois. Un homme, rabougri avec des moustaches en tire-bouchons, se décida enfin à prendre la parole :
- Mais vous vous fichez de nous ou quoi ?!
- Quoi ? S’indigna Lunar. Vous vouliez une histoire du Solstice, vous êtes pas content ?
- En quoi est-ce que c’est une histoire du solstice ? C’est terrifiant !
- Ils se marient en hiver, je l’ai précisé. Répondit le jeune homme avec flegme. Donc, l’action principale se passe durant le solstice, par conséquent c’est une histoire du solstice.
- Mais… mais c’est… !
- Mais puisque je vois que vous n’appréciez pas mes histoires, alors débrouillez-vous.
Le scientifique tourna les talons et fit des moulinets avec sa canne pour forcer la foule à s’écarter, partant nonchalamment dans une direction pour vaquer à d’autres occupations. Une histoire du solstice qu’ils voulaient… Ils n’y comprennent rien !, pestait le bel académicien en levant le nez.
Festival du Solstice
Des gens & Obsidian
”Ca fera 10 cristaux noirs mon bon monsieur !” S’exclama un homme avec ton joyeux tout en te tendant un verre de vin blanc chaud et épicé et d’un beignet de pomme de terre qui avait frit devant toi. Tu sortis la monnaie, et récupéras ton dû. En quittant le stand, tu évitas de justesse une groupe de gamins qui courraient en direction du grand sapin pour y admirer l’étoile. Il fallait dire qu’avec la tombée de la nuit, les illuminations étaient particulièrement agréables à regarder.
”Froooooid”
La plainte provenait de ta petite vipère.Tu laissas échapper un petit rire et lui répondis dans un doux siflement: ”je t’avais dit de rester à l’auberge avec le petit.” Tu la sentis se déplacer, passant en dessous des vêtements pour profiter de la chaleur de ta peau. ”Non... Pas rester seul.” Tu eus un petit sourire en croquant dans le beignet salé. Ta vieille amie se faisait de plus en plus mère-poule au fil du temps. Tu rajusta ton écharpe, laissas passer quelques personnes avant de te mettre à évoluer dans la foule. Tout ça te rappelait ton enfance, quand ton père te lâchait avec ton frère et ta sœur dans les marchés saisonniers en vous soufflant “Vous avez une heure pour ramener un maximum de bourses”. Tu te revoyais te faufiler entre les familles et les couples pour dérober quelques cristaux avant de revenir vers Voron pour lui montrer les résultats de vos “trouvailles”. Si ta sœur et ton frère avaient l’avantage del’expérience, toi tu pouvais jouer sur ton âge. Peu de personnes suspectaient un gamin qui n’avait même pas 8 ans. Tu te souvenais même avoir déclencher une bagarre entre deux personnes, la victime pensant que l’homme lui avait volé sa bourse alors qu’il était totalement innocent. Cette distraction t’avait permis de vider lespoches des spectateurs et même un jouet à l’un des stands.
Un léger sourire se forma sur tes lèvres avant de disparaître alors que tes pensées se dirigeaient vers ta sœur. Et seul la vue d’un visage familier détourna ton attention de tes sombres idées. N’était-ce pas la jolie apothicaire qui avait su te charmer cet été ? Elle avait hanté tes fantasmes en compagnie d’une autre beauté. Tu l’admiras une seconde, la belle était en charmante compagnie, avant de t’en détourner pour continuer ta route un peu plus loin. Tu croisas un instant ton propre reflet du regard –ton apparence avait changé pour l’occasion, revêtant ton “troisième visage”. Au moins, tu n’aurais pas à t’inquiéter d’être reconnu si un garde te prenait la main dans le sac si tu te décidais à te faire un peu d’argent. Combien pourrait coûter cette fameuse étoile?
Quand je sors et ferme finalement le centre, le soleil est depuis bien longtemps aller se coucher, la lune ayant pris sa place, de toute sa rondeur et de toute sa beauté. La neige est devenue reine depuis plusieurs semaines déjà, mais la revoir tomber aussi doucement et légèrement, ça fait tellement du bien.
Je me suis portée volontaire pour aider à l'organisation de l'animation autour des familiers. J'ai volontiers amené quelques familiers de mon centre d'adoption, afin d'avoir l'espoir de les voir partir avec une famille aimante et de vivre heureux jusqu'à la fin de leur vie...
Arrivée devant l'animation, c'est pour découvrir un queue immense, et trop peu de familier pour tous les satisfaire... j'essaye de me frayer un chemin, mais comme d'habitude, c'est une mission impossible. Je me cogne dans tout le monde, me fais basculer à chaque mouvement que j'essaye de faire, et me retrouve rapidement a essayé de rester sur mes jambes. Ah non ! Pas une nouvelle fois par terre !
Enfin devant l'animation, je trouve rapidement une bénévole, et lui demande comment je peux l'aider. En...en accueillant les clients ?! Heu...et bien oui...pourquoi pas... il est vrai que j'ai fait des progrès niveau relationnel, mais est-ce que je suis vraiment opérationnelle à ce point ?! Il va falloir que je passe l'épreuve finale maintenant...
- B...bonjour ? Vo-vous voulez....quoi ?
L'enfant s'approche suite aux remarques de la belle apothicaire, bredouillant une excuse que je ne saurai dire si elle est sincère ou forcée mais qu'importe? Déjà les nuages de colère ou de lassitude sont loin pour moi, ne reste que la douce demoiselle et son sourire amusé, peut-être même moqueur, dans mon esprit alors que je secoue distraitement la main en signe d'acceptation - voir d'exigence que ce gamin ne disparaisse sans faire plus d'esclandre? - pour le congédier comme s'il s'agissait d'un domestique qui me dérangeait légèrement à un moment inopportun. J'ai bien plus important à faire que de m'occuper de ce genre d'événements sans la moindre importance après tout! Même si, pour l'enfant, l'affaire n'est pas terminé puisque le garde vient lui signaler qu'il se doit d'être prudent. Pour ma part, je suis ici pour profiter du solstice et non pas pour me fâcher sur deux enfants jouant avec un certain manque de respect pour les autres visiteurs, je laisse le soin à leur parents de les éduquer ou aux gardes de s'assurer qu'il n'y ai point de débordement!
D'ailleurs, Nemue ne semble pas réellement plus patiente que ces-dits enfants! Un certain empressement se lit dans son regard alors qu'elle vient me saisir le bras sans aucune gêne, me prenant un peu par surprise je dois bien l'avouer. Non pas que cela me dérange mais je l'ai connu plus réservée, moins empressée dans ses actions. Il faut aussi dire que beaucoup de choses ont changés, notre relation n'est plus tout à fait la même que l'on veuille l'avouer ou non. Je ne m'en plaint pas cependant, que du contraire! Quel genre d'homme pourrait se plaindre d'avoir pareil beauté à son bras? Et puis, ce n'est pas comme si je devais faire attention, ce n'est pas comme si j'avais courtisé une demoiselle pouvant se montrer jalouse dans ce village, du moins pas sans être parfaitement clair avec - il est difficile de savoir si j'y ai courtisé ou non une midinette vu mes voyages et le nombre "d'amie proche" que j'ai eu par le passé... "Si vous ne m'aviez pas fait attendre, nous y serions déjà vous savez? J'ai bien cru que la saison froide allait se terminer avant votre arrivée..." Dis-je avec un léger sourire taquin. Rien de sérieux bien-entendu mais, elle a cette capacité à faire resurgir chez moi un côté bien moins sérieux qu'à l'accoutumée.
Nous faisons donc la file, attendant notre tour pour emprunter la tyrolienne qui a été bloquée durant un instant par une dame à la chevelure de blé. Visiblement elle avait peur d'emprunter ce dispositif? Je ne comprendrai jamais les gens, pourquoi venir au village perché en craignant la disposition de l'endroit ou les moyens de déplacement locaux? Il aurait suffit de prendre un passe de téléportation pour se rendre ailleurs non? Enfin, qu'importe, ce n'est pas comme si j'étais pressé. La belle et moi avons tout notre temps devant nous. "Et donc, pendant que nous patientons, y a-t-il une raison particulière pour laquelle vous avez choisi le village perché cette année? Je ne vous imaginais pas réellement amatrice d'accrobranche." Léger sourire charmeur, une petite plaisanterie même si je suis réellement curieux de ce qui l'a poussé à choisir cette destination plutôt qu'une autre.
Au bout d'un moment, l'inconnue qui bloquait la file se décide et nous pouvons enfin avancer, à partir de là l'attente n'est plus réellement longue, une tyrolienne c'est bien plus rapide que je ne l'aurais cru en réalité... Nous arrivons face au garde qui nous invite à avancer et je ne me fais guère prier, il y a définitivement des gens étranges en ce lieu, comme cette personne accrochée à la rembarde qui semble prête à tomber à tout moment – aurait-elle déjà abusé des alcools locaux? À moins qu'elle n'est quelque chose de gênant dans ses chaussettes vu sa manière de bouger - quoi qui l'en soit, j'invite d'un mouvement ma compagne à passer devant, peut-être aussi est-ce un moyen de signaler qu'elle est avec moi en réalité, et je me tourne vers le garde, souriant, amical, un peu hypocrite aussi sans doute.
"Merci pour votre bon travail mon brave! Cela ne doit pas être simple en cette période de l'année... Pas trop de cas difficile ce soir?" Dis-je dans une tentative de discuter un peu en attendant que tout soit prêt pour le déplacement, après tout mieux vaut se faire bien voir des autorités locales, surtout lorsqu'on connaît une haut placée dans la hierarchie...
Pour autant, ce fut vers l'homme que son regard doré se tourna, alors qu'il rendit un sourire presque maladroit à celui affable que le sans-nul-doute-noble lui adressa, avant qu'il ne baisse les yeux vers Ted', qui était tranquillement en train de comater contre le tronc de l'arbre porteur de la passerelle, un ronflement doux et régulier s'échappant des lèvres entrouvertes de l'ivrogne. Arquant un sourcil, Enkhisae désigna le pilier de comptoir à son interlocuteur d'un geste vague de la main.
- Comme vous pouvez le constater, des cas, il y en a, difficiles... Et bien, pour le moment, on se limite à des gens qui ont trop bu, des accidents de passerelle, des enfants un peu trop dissipés et à des embouteillages de tyrolienne, donc... rien de tragique, en soi. Pas de vol à la tire, pas d'explosion accidentelle dû à je ne sais quelle innovation magique, pas de meurtre, pas de guerre mondiale...
Haussant un peu les épaules, désinvolte, l'hybride ailé s'agenouilla auprès de Ted' en venant tapoter sa joue du bout des doigts. L'ivrogne ouvrit un œil, laissa échapper un vague marmonnement avant de se rendormir, rassurant tout de même le garde sur son état de conscience relatif. Il ne manquerait plus qu'il ait à gérer le coma éthylique d'un des alcooliques les plus renommés du Village. Se redressant, il plissa des yeux en jetant un regard vers la passerelle d'en face, guettant le retour de la tyrolienne.
- Ah, et, hm, ne vous inquiétez pas, je n'essayais pas de vous subtiliser votre compagne, j'admirais simplement la qualité de ses bijoux.
Les mots avaient franchi ses lèvres bien trop rapidement, avec bien trop de franchise pour qu'il ne puisse se rendre immédiatement compte de l'outrage qu'ils pouvaient constituer. Se mordant la lèvre, légèrement embarrassé, Enkhisae jura mentalement au nom de la troisième paire de chaussettes de sa grand-mère décédée, avant de toussoter, son regard toujours rivé sur la tyrolienne au loin, espérant dissimuler quelque peu son embarras.
- Je, euh... suppose que vous venez de la capitale ? Enchaîna-t-il rapidement.
La tentative de détournement de conversation était on ne pouvait plus visible, mais quelque part, le souvenir de sa récente mutation au sein du Village Perché à cause d'un outrage similaire commis auprès d'un noble d'importance au sein de la Capitale était encore un peu trop récent. Même si, au final, il se plaisait mieux au sein du régiment du Village Perché qu'au sein de celui de la Capitale, il espérait ne pas commettre deux fois la même erreur. Histoire, de, justement, au moins passer cette saison froide, et toutes celles qui suivaient, au sein du même régiment. Être muté toutes les années pour avoir été un élément un peu trop perturbateur du régiment ne faisait pas vraiment partie de ses objectifs de carrière.
Le retour de la tyrolienne fut peut-être ce qui le sauva le plus de l'embarras. Levant les mains vers la corde pour réceptionner la poignée enchantée et la tendre à la compagne de cet aimable et peut-être un poil imposant interlocuteur. Empruntée chaque jour par des dizaines de villageois, jeunes comme vieux, les tyroliennes du Village avaient fait l'objet d'un enchantement qui les rendait aisément accessibles sans fournir de grand effort physique, si bien qu'il n'y avait guère de soucis à se faire quant aux capacités des visiteurs à les emprunter, quelle que soit leur expérience de la chose.
- Après vous, madame. Il vous suffit juste de prendre les poignées et de vous laisser glisser. Je, erm, m'excuse si je vous ai offensée, d'ailleurs.
Et il se mordit la lèvre avant de rajouter quoi que ce soit qui ait pu le faire s'enfoncer suffisamment pour lui faire envisager un changement de carrière.
Traversant une allée marchande au pied d’un des arbres du Village, Lunar agitait une de ses mains devant son visage, repoussant une flopée de bulles multicolores que des bouteilles de verre ensorcelées crachaient à intervalles réguliers vers la rue. Laissant échapper un râle d’agacement, le scientifique pestait alors qu’il manqua d’écraser un gnome de terre cuite disposé sur ce qui semblait être une charmante scénette hivernale. Ici, la plupart des habitations étaient décorées, surchargées de luminaires magiques et de bibelots enchantés lâchant dans l’air couleurs, bruits ou flocons de neige. Partout autour de lui, le jeune homme était de cris, de rires ou d'appels, si bien que l’effervescence de la ville commençait à lui gagner les nerfs. L’Académie des Sciences l’avait envoyé ici pour mettre à jour les archives académiques sur les coutumes et habitudes festives du Solstice, d’autres émissaires avaient été dispersés dans les autres villes pour couvrir le territoire. Lunar, à son grand dam, avait été éloigné de la Capitale. Mais il était cependant soulagé de ne pas avoir été forcé de retourner à la Forteresse, bien que revoir le capitaine Harald aurait pu lui faire plaisir, en un sens…
- Contes du Solstice ! Brailla un autre marchand près de lui. Venez réviser vos classiques ! Nouvelles parutions pour petits et grands, le nouveau tome d’Henri à l’école de sorcellerie par Jika Rohlingue !
Exaspéré, Lunar se dirigea vers le stand de livres pour arracher des mains l’exemplaire du nouveau tome et l’ouvrir brusquement pour en parcourir quelques pages, sous le regard circonspect du commerçant. Après la lecture d’un bon chapitre, il referma brutalement le roman pour le renvoyer dans le visage du libraire.
- Absurde ! On ne lance pas des sortilèges en prononçant des formules ridicules ! Et qui serait assez stupide pour mettre la divination au programme d’une école de magie digne de ce nom ?!
Lunar tourna les talons, plus rageur qu’avant s’être présenté, le vendeur penaud et un tantinet terrorisé par ce qu’il venait de se passer. L’académicien partit s'asseoir seul à une table en bois, près d’une balustrade, du haut de laquelle il pouvait admirer un festival de lanternes et de pétards en contrebas. L’esprit bouillonnant, il s’apprêtait à sortir son porte-documents mais une main déposa deux verres devant lui. Les cocktails posées devant lui pétillaient bruyamment, et une cerise confite trônait fièrement sur une montagne de petits cubes de glace. Relevant la tête, Lunar tomba sur un homme avec une grande tignasse de cheveux, noirs comme du charbon, noués en un petit chignon à l’arrière de son crâne. Il avait des yeux fins avec de beaux iris d’un gris métallique, un beau nez et une barbiche en pointe. Habillé d’une simple chemise sous un veston noir, d’un pantalon de lin et de chaussures luisantes.
- J’ai fort aimé votre histoire, dit l’inconnu, d’une voix douce.
Lunar cligna des yeux subitement, observant le grand homme qui restait debout face à lui. Il était beau, et avait l’air dans l’expectative. Sans doute était-ce pour celà qu’il avait emmené deux boissons avec lui ?
- Vous êtes bien le seul, répondit Lunar en guise de remerciement.
- Puis-je vous en demander une autre ?
Le scientifique ne s’attendait pas vraiment à ce qu’on l’accoste de la sorte, il était parti pour passer la soirée seul à ruminer dans son coin. Mais voilà qu’une bien étrange figure venait de croiser sa route, quelqu’un qui osait aller à contre courant face à l’avis des autres ruffians qui avaient détesté une histoire qu’ils avaient réclamé. L’homme commençait à avoir l’air quelque peu gêné, voyant que Lunar ne répondait toujours pas après plusieurs secondes.
- Je ne voudrais pas vous déranger, reprit-il en attrapant son cocktail. Gardez le verre, je tenais à vous l’offrir.
- Non, attendez, s’écria alors Lunar, serrant sa canne dans sa main, la singularité de la situation ayant fortement piqué son attention. Asseyez-vous… hm… ?
- Zagreus, je m’appelle Zagreus.
Solstice du village Perché
La fraîcheur se vivifiait de jour en jour, et ce matin plus particulièrement le givre s’invitait à la beauté du paysage. La saison fraîche laissait doucement la place à cette chère saison froide que j’affectionnais tout particulièrement. J’avais l’impression que le temps se figeait pour nous permettre d’observer les trésors que nous offraient Lucy. Un froid qui vous glaçait réchauffé par les quelques rayons du soleil qui persistaient à rendre la vie plus douce.
Je traversais les ponts suspendus, comme à mon habitude depuis moins d’une lune. J’étais venu au Village pour me ressourcer suite à quelques mésaventures, pour me retrouver et panser les blessures que mon cœur venait de subir. Et bien que le brouillard de désespoir me poursuivait encore, il se dissipait jour après jour devant les merveilles qu’offraient la Grande forêt et les rencontres joviales qui me valaient bien quelques repas bien arrosés. Mieux encore, le bonheur de voir mes familiers s’épanouir ici. Loupiac, mon Chantelune, me régalait de ses mélodies harmonieuses chantaient au rayon de l’astre pâle. Quant à Asti, elle gambadait librement entre les feuillus qui magnifiaient le village. Je ne parlerais pas de Tarapaca, le glooby restait collé sur moi à réclamer des cookies à longueur de journée.
Toujours est-il que l’idée de venir vivre ici faisait son chemin, et les festivités du Solstice ne faisaient que me confortaient dans cette nouvelle lubie. Il était tôt encore et pourtant les villageois s’attelaient déjà dans leur boutique et les stands tenus spécialement pour l’occasion. Cela me rappelait celui que nous avions eu avec Carci, « L’Eau rit Gamin », avec tous les origamis que je m’amusaient à animer sous les histoires plus rocambolesques les unes des autres que contaient ma comparse. La nostalgie me prenant, j’attrapais mon cristal de communication pour me mettre en lien avec la poivre et sel.
- Carci ? Ça va ? Dis je suis au village Perché là et …
- Sans blague, ça fait une des lustres que tu y es!
- Tu exagères, bref ce n’est pas la question. Je suis aux festivités du Solstice, tu passeras par là?
- Ce n’est pas dans le programme immédiat mais j’ai une excellente nouvelle pour toi, je t’envoie K’awill ! Tu peux le récupérer et lui donner quelques cours de tenu ...
Et de retenu oui surtout pensé-je pour moi-même
- Il veut améliorer sa transformation humaine, tu sais, pour plaire à Kaname.
- Seulement s’il ne retente pas de monter Asti, je n’ai pas envie de passer la journée à la chercher.
Une obsession de la loutre géante que de chevaucher elle aussi une monture, traumatisant au passage mon familier têtue comme une mule. J’ai passer des heures à me racheter auprès de la Tsi’Ly pour qu’elle daigne revenir et me laisser l’approcher.
- Ouais ouais t’inquiète je le briefe. Je l’amène au portail de téléportation, prépare toi à l’accueillir ! Merci beau gosse ténébreux.
J’eus à peine le temps de la saluer que la communication se coupa. Plus qu’à me rendre sur les lieux de « réception ». J’attendis bien plus longtemps que je ne l’aurais cru, observant la foule qui traversait le portail pour profiter de l’événement au Village. Quand soudain, je le vis avec ses yeux émerveillés et tout excité à l’idée de vivre sa propre aventure.
- K’awill je suis là! Je fis un grand signe avec mon bras que l’homme-loutre s’empressa d’imiter. Il courut – non, bondir serait un terme plus exact – vers moi.
- K’awill content de retrouver Naë ! Nous apprendre à plaire à Kaname?
Je regardais le familier humain de haut en bas. Il avait troqué ses habits de loutre aventurière contre des tissus aux multiples couleurs. Pire encore, les chaussettes qui dépassaient des bottes.
- Tu t’es habillé seul K’awill?
- Oui, Maîtresse a dit que Naë apprécier jolie tenue!
Ah … donc quand Carci m’a demandé des cours de tenu ce n’était pas de la posture dont elle parlait … Tenue vestimentaire donc. Très bien. Elle devait bien rire en imagiant ma tête à cet instant précis.
- Ta tenue est … originale K’awill. Je ne connais pas les goûts des loutres, sûrement plairait-elle à Kaname. Je ne voulais pas froisser l’animal. Allez viens, on va tester quelques autres habits tu veux? Dans son éternelle bonne humeur K’awill sautilla de joie et nous partîmes à la conquête des stands vestimentaires._________________________________
Le temps passa sans que l’on s’en aperçoive, la matinée s’égraina et la faim nous invita à déjeuner sur les étables élégamment décorés d’une étable.
- Te voilà beau comme un cristal neuf! Je vis à la tête de l’homme qu’il ne compris pas l’expression. J’enchaînais. Ça te dit que je te laisse un peu seul ? Tu as été assez chaperonné comme ça. Tu te tiens bien, ne sautille pas trop dès que tu es content, je sais que c’est tentant mais çapeut paraître bizarre pour les humains.
- Naë devrait essayer de sautiller, sautiller procurer joie.
Je souris.
- On sautillera une prochaine fois K’awill.
Que n’avais-je pas dit ?! Car plus tard vous me retrouverai en train de sautiller avec l’animal pour son plus grand bonheur, ma parole étant resté gravé dans sa mémoire.
- Je reste dans les parages d’accord, là tu vois pas loin de la fontaine. Si tu as besoin tu y vas je te verrais et je te rejoindrais, d’accord?
Ses yeux s’ouvrirent sur un large sourire encore tordue, il m’attrapa dans ses grands bras musclés et frotta sa tête sur la mienne.
- Ça aussi faut éviter K’awill, allez file et profite. Pas de bêtises hein?
- K’awill Saphir, K’awill ne fait plus de bêtise!
Et il s’empressa de découvrir les mondes des Aryoniens.code ─ croquelune
— Camélia ? Il y a un souci ? Ton museau te pique ? Il y a une odeur étrange ?
La petite stoppe son action et tire sur ta chaussette droite comme pour te tirer dans une nouvelle direction, différente de celle prise jusqu’à présent. Tu fronces les sourcils parce que tu es certaine que dans la vision que t’a offerte Freesia il y a la couleur jaune en fond et que cela ressemble plus au stand dans la direction que vous prenez que les stands de couleur bleus où elle semble vouloir aller.
— C’est un danger ? On doit sauver quelqu’un ?
Ta voix devient un peu plus nerveuse, tu n’aimes pas ne pas comprendre, surtout que tu tentes d’être à l’écoute de la petite encore instable. Tu ne veux pas la gronder alors qu’elle souhaite peut-être sauver la vie de personnes souhaitant simplement fêter le Solstice en paix. Elle te regarde et gazouille comme si tu allais comprendre et tu le regardes toujours sans rien comprendre. Ce qui est certain c’est qu’elle n’a pas l’air nerveuse pour le moment.
— Je ne sais pas ce que tu veux me montrer, mais on doit trouver Freesia avant. On ne va pas l’abandonner, n’est-ce pas ?
Les yeux de Camélia s’arrondissent et elle piale à nouveau avant de reprendre votre progression plus rapidement vers la couleur jaune. C’était donc bien la bonne direction. Voilette apparaît dans ton champ de vision et tu lui offres un grand sourire comme si tu l’avais toujours attendu.
— Violette ! C’est un plaisir de te revoir ! Freesia ne t’a pas… Freesia repose tout de suite cette pomme au four. Tu demandes, tu ne te sers pas comme ça !
— Laissez m’dame, je sais que c’est la vôtre et que vous allez payer.
— Oui, mais j’aimerais qu’elle ne se serve pas sans autorisation…
— C’est moi qui lui ai dit qu’c’était bon.
— Merci.
Tu payes le vendeur sans faire de remarque inutile en plus et prends une pomme au four pour Lumi par la même occasion. Freesia est tout heureuse de voir qu’elle pourra partager sa douceur avec son amie et se met déjà en tête de refroidir de son mieux le plat en question pour qu’il soit comestible. Heureusement le vendeur a choisi des pommes au four froides depuis un moment. Des produits qu’il ne pensait même pas vendre à la base et qu’il voulait jeter, ça ne te dérange pas de les payer, il fait de bons produits de base.
— Franchement parfois je me demande qui mange le plus entre Freesia et moi… Au fait, tu es venu pour voir quelque chose en particulier ? Tu veux que je te montre ce qui est possible ?
Pendant ce temps Camélia s’impatiente et tente de te tirer vers la direction de tout à l’heure. Visiblement elle veut vraiment y aller maintenant que vous avez retrouvé Freesia. Comment est-ce que tu pouvais comprendre qu’elle avait senti sa sœur et voulais la voir en même temps ? Pour toi cela pourrait juste être la saison froide qui semble sentir étrange et rien d'autre.
Festival du Solstice
Des gens & Obsidian
Tu sirotais ton verre de vin chaud en regardant les gens qui passaient devant toi. D’un simple coup d’œil il t’était facile de repérer les visiteurs les plus riches et donc les plus rentables à voler. D’autant que le festival du Solstice poussait les gens à ramener une jolie bourse bien pleine. Il fallait bien se faire plaisir, n’est-ce pas ? Ton regard se posa sur une petite vieille qui semblait sourde comme un pot car elle n’arrêtait pas de demander le prix d’une horrible paire de chaussettes. Allait-elle vraiment acheter ça ? Les motifs étaient vraiment laids. Ça c’était un crime bien plus affreux que de voler quelqu’un. Tu quittas ton banc et repris ta “promenade” après avoir jeté les emballages désormais vides. Tu remontas le col de ta tenue, c’est que le temps s’était bien rafraîchie avec l’arrivée de la saison froide.
Bon, autant profiter un peu de cette journée pour te remplir les... quelqu’un te bouscula. Un gamin. Il devait avoir dans les dix ans et il n’était pas seul. Trois autres gosses s’étaient arrêtés pour l’attendre.
”Oups ! Pardon msieur, je vous avais pas v... AAAAh !”
Tu lui attrapas le poignet avant même qu’il ne puisse terminer sa phrase.
”Tu vas me rendre tout de suite ce que tu as pris p’tit con.”
Sifflas-tu d’une voix menaçante.
”J’AI RIEN FAIT ! A L’AIDE !”
Se mit à hurler le gamin, en tentant d’attirer l’attention de quelqu’un, n’importe qui, mais tu ne lâchas pas. Tu l’avais senti. Sa petite main s’était faufilée dans ta tenue pour y voler quelque chose. Le petit était assez doué, mais il avait choisi la mauvaise cible.
Toutefois, elle fut rapidement rassurée en voyant justement la garde approcher avec un griffroid. Xylia avait deux familiers qui devaient se sentir particulièrement bien en cette saison froide. Violette de son côté se redressa légèrement en la voyant arriver, ses yeux améthystes reflétant un court instant les nombreuses lumières féériques dansantes de l’endroit.
« Xylia! Je me demandais si j’allais te trouver ici justement, tu n’es pas en patrouille au moins? J’ai voulu faire quelques détours vers le Village Perché dernièrement mais j’ai jamais eu l’occasion… »
Le temps de la saluer que Freesia s’était déjà emparée d’une pomme au four le temps que l’attention de l’aventurière et de sa maîtresse soit détourné. Lumi, d’ailleurs, était en train d’essayer de se servir à son tour en suivant l’exemple de sa camarade et abandonna assez rapidement suite à une injonction mentale de la brune. Si déjà seule elle posait quelques soucis, si elles s’influençaient mutuellement avec Freesia, nul doute que la dragonne deviendrait incontrôlable. Heureusement, la vendeuse était pour le moins compréhensive, et Lumi eut même droit à sa part de sucrerie également.
« Tu sais comment amadouer Lumi de ce que je vois. Même si c’est pas sorcier… »
Déjà rien qu’à la voir toute heureuse à côté de son amie laïum en train de refroidir leur pomme, cela rendait Violette heureuse. Elle reporta rapidement son attention sur la garde d’ailleurs, et sur son compagnon qui semblait un peu tout fou pour une raison qu’elle ne comprenait pas bien. Mais son griffroid semblait particulièrement impatient.
« Je pense que pour la quantité de nourriture qu’on avale on est quatre à avoir une belle prétention au titre régional, voire national… »
Violette arrivait parfois à tenir sur un régime assez léger lorsque c’était nécessaire mais elle arrivait aussi à activer un véritable mode d’ogresse, notamment lorsqu’elle tombait devant un plat des plus succulents. A ce moment, rien ne l’arrêtait, sauf peut-être la taille de sa bourse de cristaux. Heureusement, elle avait quelques réserves pour ce soir!
« D’ailleurs, les laïums vont nous voler la médaille à ce rythme. Je peux t’offrir quelque chose? J’avais vu un stand qui avait l’air de faire des bubble waffles qui avaient l’air trop bonnes! Enfin, je suppose que c’est toi l’experte du coin, tu connais même les gens dans les stands! »
L’aventurière marqua un petit temps d’arrêt pour réfléchir à ce qu’elle voulait vraiment faire, mais de mémoire, tout le programme avait l’air vraiment bien!
« A vrai dire j’avais rapidement vu le programme annoncé des festivités et clairement celui-ci était mon préféré! Le marché est sûrement celui avec les meilleures choses et il faut ABSOLUMENT que j’aille voir les étoiles filantes, et sûrement les familiers aussi! Mais j’ai pas envie de rater les histoires non plus et j’ai envie d’en connaître plus sur la Grande Etoile aussi et raah! Je me sens et me comporte comme une gamine, mais je veux tout faire! »
Pas sûr qu’elle en ait vraiment le temps… Surtout qu’elle s’emportait totalement dans ses idées et ses fantasmes. Mais d’ailleurs, puisque l’autre compagnon de Xylia semblait insister pour aller quelque part, et se déchainait presque sur les chaussettes de la pauvre garde pour la tirer avec lui. Peut-être faudrait-il tout de même l’écouter? Peut-être avait-il trouvé un super stand de nourriture trop bonne! Enfin, ça, c’était sûrement ce que Violette espérait.
« D’ailleurs, tu ne m’as pas présenté ton autre compagnon! Il s’appelle comment? On ne devrait pas le suivre? Il a l’air de vouloir aller quelque part… »
D’ailleurs, Violette risquait de ne pas reconnaître le concerné que le petit familier de givre voulait retrouver, puisqu’elle l’avait rencontré sous son autre apparence et que ses deux compagnons de visite au musée n’étaient pas avec lui actuellement. Elle en profita d’ailleurs pour jeter un petit coup d'œil autour d’elle, le temps de voir un visage connu, qui semblait galérer avec une boule de poils également. Un petit signe de la main timide, au cas où elle se plantait de personne, pour le saluer également. L’endroit était fréquenté de beaucoup de connaissances, il semblait. Et encore, elle n’avait pas vu tout le monde… Les festivités du Solstice attiraient vraiment beaucoup de monde.
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