- - Confusion - -
- feat Arya -
Newt avait été formé à son rôle futur toute sa vie durant. Il avait appris les lois, le commerce. Il avait suivi une éducation stricte mais complexe sur ce plan là, bien plus lâche en ce qui concerne le reste de sa vie. A ses dix-sept ans et jusqu'à ses vingt-trois ans, Newt n'avait eut que des relations professionnelles avec son père, ce qui en avait déstabilisé plus d'un. Malgré le pardon que Newt avait pu accorder à Aragon, ils entretenaient toujours cette distance quand ils traitaient de la ville portuaire.
Aujourd'hui, Newt jouait avec Odin en triant des papiers d'un arrivage ayant eut lieu la veille. Le jeune lumios reniflait la paperasse tandis que le jeune homme s'avachit sur sa chaise, regardant dehors. Le royaume était inquiet de cette tour, lui-même avait dit qu'il se joindrait aux escouades. Il n'avait pas beaucoup pu voir Grimvor ces derniers temps, ou même Athéas. Il savait qu'elle ne participerait pas. Et quelque part, il en était rassuré. Il n'était pas beaucoup allé à la capital à cause de la rumeur aussi : un soit-disant mariage entre lui et la princesse...
- Ah ! Les gens ne savent plus quoi inventer, pas vrai ? demanda-il au Lumios qui le regarda en penchant la tête.
Le jeune homme se leva, prenant son compagnon sur son épaule avant de sortir de la grande maison. Les papiers attendraient. Après un salut à Nivom, il se rendit en ville. Newt aimait sa ville ; son peuple était marqué par la mer qu'il avait toujours aimé. Les gens y étaient gentils et souvent reconnaissants. Lui-même l'était : le peuple avait accepté en son sein un dragon, avec tout ce que ça peut entrainer. Sur la place, un groupe de garçons jouaient à la bagarre avec des batons et Newt sourit attendrit par le spectacle. Un des gamins, qui devaient être le plus jeune, le heurta dans les jambes.
- Oh pardon monsieur...
- Eh ! Monsieur d'Arpheos, vous nous apprenez à nous battre ?
Rapidement, les gamins se groupèrent autour de lui. Newt céda à leur demande et rentra dans leur jeu. Le plus jeune partit se poser près d'eux avec Odin et jouait avec le lumios. Newt affronta un des ainés, glissant quelques astuces de véritable épéiste vant de jouer le jeu et de faire semblant d'être vaincu.
feat. Newt d'Arpheos
Arya avait besoin d’une grande bouffée d’air frais. Elle devait faire peur à voir tellement elle était de mauvaise humeur. Sa matinée avait été catastrophique. On l’avait mandatée pour donner des cours d’histoire à un très jeune enfant, et pour que ses parents se permettent cela, c’était donc un noble. Arya n’avait pas forcément l’habitude de faire ça : oui, elle donnait des cours particuliers, mais plutôt pour des personnes en difficulté. Elle n’avait pas du tout l’intention de devenir préceptrice pour de riches familles. Cependant, ils avaient une certaine importance dans le Royaume, et elle ne pouvait pas refuser lorsqu’on lui proposa ce travail, même si cela signifiait se coltiner le voyage entre la Capitale et le Grand Port, qui n’avait déjà pas été de tout repos.
Bien sûr, son malheur n’allait pas s’arrêter à là. En arrivant chez ses clients, il s’est vite avéré qu’ils ne s’étaient pas rendus compte qu’elle n’était pas la mieux à même de dispenser des cours à des enfants nobles. Elle n’avait jamais fait d’études particulières, et la jeune professeure n’avait jamais été formée : ce qu’elle savait, c’était ce qu’elle avait bien voulu lire et ce que ses parents lui avaient transmis. Ils ne lui avaient même pas laissé une chance de s’expliquer, sachant qu’au final ils étaient fautifs pour ne pas avoir pris meilleure connaissance de la personne qu’ils embauchaient, et elle avait été jetée aussi sec de la demeure de ces nobles pédants. Elle ne regrettait pas de ne pas avoir plus à faire avec eux, mais le coup avait été très dur à avaler pour la belle blonde, dont les larmes avaient encore plus creusés ses cernes déjà apparentes à cause du long voyage. Elle était censée rester pour plusieurs semaines, et être même logée et nourrie pendant tout ce temps. Heureusement, elle avait amené de l’argent, et elle savait que la population locale était connue pour sa grande générosité, mais ça n’avait pas suffi à la rassurer assez pour ne pas qu’elle fonde en larmes à peine la journée commencée.
Arya allait à présent mieux, sa peine était donc passée, mais celle-ci avait été remplacée par une rage grandiose envers ces sales nobles, qui se croyaient toujours tout permis. Et la malchance la suivait encore. Alors qu’elle se dirigeait vers l’extérieur de la ville, elle croisa sur son chemin une scène agréable d’apparence, ce qui la fit sourire de premier abord, mais qui réveilla à nouveau sa colère en comprenant son erreur. D’adorables garçons, d’une dizaine d’années à première vue, semblait s’être pris d’envie de s’attaquer à plus fort qu’eux. Cependant, cela n’inspirait pas du tout confiance à Arya, qui s’avança vers la troupe d’un pas rageur. Notre furie interpella l’homme qui se tenait à leur côté.
« Monsieur d’Arpheos. Que nous vaut l’honneur de votre présence au sein du bas peuple ? La vie politique ne vous prend pas tout votre temps ?» lança-t-elle, presque hargneuse.
Ce n’était clairement pas une question, mais une attaque. Cela, les enfants l’avaient très bien compris, et ils avaient déguerpi aussi sec sans demander plus d’explications à cette colère mal placée. Elle toisait le noble, qu’elle avait bien sûr reconnu. Dans d’autres situations, elle n’aurait jamais osé s’attaquer à un noble, encore moins au fils du gouverneur de la ville dans laquelle ils se trouvaient. La jeune femme avait du entendre parler de lui, une fois ou deux. Les nobles, ça parlait, beaucoup. Elle connaissait donc vaguement son passé, bien que étant bien plus intéressée par l’Histoire que par son histoire à lui, ou à toute politique du royaume. Elle était vraiment remontée, et tant pis s’il devait prendre pour les autres.
- - Confusion - -
- feat Arya -
Les gamins foncèrent sur le jeune noble qui éclata de rire, faisant le mort avant de se redresser en en attrapant un de sept ans. Il le chatouilla quand des pas agacés se dirigèrent vers lui. Au sol, redressé seulement sur un coude, Newt relâcha sa petite victime morte de rire avant de lever les yeux face à l'interjection. Son sourire disparut et il se redressa pour se lever.
- Aux dernières nouvelles, fit-il en se relevant, je ne suis que l'héritier. Il est donc normal que les affaires du Port n'impactent pas entièrement mon temps, surtout quand il s'agit de mes jours de repos.
Il la surplombait d'une tête, et elle avait l'air d'avoir son âge. Il secoua la tête. Elle n'était pas originaire d'ici, les gens du Port savaient que Newt occupait son temps à surveiller les alentours à dos de son compagnon ou bien qu'il veillait au bon vivre de son peuple.
- Puis-je savoir à qui ai-je l'honneur ?
Près d'eux, le petit jouant avec Odin vi que ses copains étaient partis, aussi il prit le Lumios et se leva pour le rendre à Newt, mais aussi rester près de ce grand monsieur. Newt le regarda et sourit avant de reporter son attention sur la demoiselle.
feat. Newt d'Arpheos
Des jours de repos… C’était bien une phrase de nobles ça. Pas que les citoyens n’en prenaient pas, mais si on avait besoin d’eux au dernier moment quelque part, il n’était pas question d’aller flâner en ville. Enfin, elle pouvait parler, mais pour sa défense, elle avait été plutôt injustement virée de son poste.
« Puis-je savoir à qui ai-je l'honneur ? »
Il était clair qu’elle n’allait pas lui révéler son prénom ou son nom. Ce serait se mettre dans un sacré pétrin, d’attaquer quelqu’un de haut placé et de devoir, en plus de ça, devoir répondre de ses actes quelques jours après. Arya ne ressentait clairement pas le besoin de ruiner encore plus la semaine qui allait être à venir. Elle se contenta de répondre avec une moue :
« Lynn… Heryth. »
Pour le prénom, c’était tout simplement celui de sa chère mère, qu’elle regrettait un peu de mêler à ça. Le prénom était emprunté à des parents d’enfants auxquels elle apprenait les mathématiques. Une famille fort sympathique d’ailleurs.
En y regardant de plus près, l’enfant qui s’était accroché à la jambe de son interlocuteur semblait plus effrayé par la jeune femme que par Newt. Cela provoqua un petit pincement au cœur pour la jeune femme. Elle n’avait pas l’habitude d’être redoutée par les enfants, et la simple vue de l’effet qu’elle lui faisait la calma un peu. Arya s’accroupit pour se mettre à sa hauteur.
« Désolée, je ne voulais pas être méchante... »
Il n’avait pas l’air bien plus rassuré, alors elle se leva et ajouta à l’attention de monsieur d’Arpheos, non sans un petit dédain :
« Je suppose que je vous dois aussi des excuses pour mon comportement. »
On pouvait dire qu’on lui avait arraché des lèvres, celle-là. Au moins, elle faisait un effort pour être polie. Et puis, elle se disait qu’il avait au moins un air gentil. Et puis, même si sa question avait été une attaque, elle n’était pas moins surprise de voir un noble se balader au milieu des enfants. Arya se rappelait de certains qui n’auraient pas mis le pied dehors, alors traîner avec la populace.
« Et donc, que venez-vous faire dans ces quartiers de la ville ? » Se permit-elle donc de demander.
- - Confusion - -
- feat Arya -
La jeune femme se présenta et Newt pu confirmer qu'elle n'était pas d'ici ; le nom ne lui disait strictement rien. Le noble ebourriffa les cheveux du bambin à sa jambe, qui fixait la demoiselle ; pas qu'il avait peur, mais il connaissait d'avantage le dragonnier qu'une inconnue. Odin descendit le long du bras de son maître pour renifler l'enfant. L'étrangère se baissa au niveau du bambin pour s'excuser mais l'effet n'y fut pas, c'est facilement intimidable un bambin de cet âge. La demoiselle se releva et insinua qu'elle s'excusait envers lui aussi pour son comportement. Newt haussa un sourcil, surpris. Avec tant d'agressivité, il s'attendait à plus de rancoeur, mais non. Il balaya l'air de sa main, soulignant que ce n'était pas bien grave.
La question qui suivit ne l'étonna pas : il avait l'habitude de voir les gens se demander si ce grand gamin était bel et bien le futur gouverneur. Avant qu'il ne pu répondre, un des gamins vint chercher le plus jeunes, qui salua les deux adultes d'un petit "Au revoir" et qui caressa le lumios avant de déguerpir. Odin remonta sur l'épaule de Newt et se blottit dans son col. Newt regarda les enfants partir et se reconcentra sur la dame face à lui :
- J'aime à savoir comment va mon peuple. Mon père et moi sommes en charge de cette ville, il est important pour nous, et surtout pour moi, d'avoir un oeil au sein même du peuple, en plus de le protéger de toute menace. Puis j'aime bien les enfants, jouer avec eux crée une agréable sensation.
Il avait fini sa petite tirade avec un sourire et un hochement de tête. En un instant, le dragonnier était passé de sérieux à infantil. Newt était un enfant de 24 ans, rien de plus. Avec un sourire en coin, il relança la jeune femme.
- En revanche, je n'ai pas l'habitude d'être réprimander de la sorte, fit-il avant de rire doucement, montrant bien que ça ne l'affectait pas. Auriez vous de la rancoeur envers mon père ou envers moi ?
Elle n'avait pas l'air mauvaise, aussi il était décidé à lui laisser sa chance de se rattraper.
feat. Newt d'Arpheos
Elle s’arrêta pour le regarder, droit dans les yeux, quelques secondes. On dit bien, après tout, que les yeux sont le miroir de l’âme. Et il avait l’air honnête, à première vue, et son comportement semblait appuyer ses dires. Peut-être, je dis bien peut-être, qu’il méritait un peu plus de sympathie de la part de la jeune femme. En tout cas, elle pouvait se ranger à ses côtés vis à vis de la remarque sur les enfants. Ce n’était pas pour rien qu’elle avait choisi ce métier, après tout. Les enfants étaient une source de bonheur incomparable à toutes les autres choses de la vie, même certains des plus pestes. Peut-être qu’Arya attendait le jour où elle serait mère avec impatience, mais elle tentait d’enfouir cette idée au plus profond en attendant ce jour, pour ne pas faire flotter son désir d’enfant sur ceux dont elle s’occupait parfois. Elle hocha la tête, pour signaler qu’elle le comprenait, et l’écoutait sincèrement. Cela la fit même un peu rougir d’être accusée de le réprimander, et l’air léger avec lequel il avait dit ça. Elle chercha autour d’elle du regard un échappatoire, un peu mal à l’aise, avant d’affronter à nouveau son regard. Il était fort possible que l’héritier dise vrai, le peuple d’ici avait toujours eu la réputation d’être plutôt heureux et vivait dans un certain confort de vie.
« Pas contre vous… Je dois bien avouer ne connaître votre famille qu’au travers de rares ouvrages... »
Voilà, elle l’avait dit, ce qui faisait presque que notre charmante héroïne avouait s’être emportée contre la mauvaise personne, confirmé par ses dires suivant :
« Je suis désolée. Je n’ai aucune rancœur envers le Gouverneur ou vous-même, mais contre une autre, résidant au Grand Port. Peut-être les connaissez-vous... »
C’était bien bas d’en vouloir à quelqu’un pour avoir déjà été en contact, avoir déjà connu, des gens mauvais. On ne choisissait même pas toujours ses relations, et c’était un personnage important, ici. Il devait connaître toutes les familles de nobles du coin. Après tout, c’était aussi son avenir, de gérer les relations de la famille. Sans qu’il lui en demande plus, elle ajouta dans un murmure :
« La famille Cheyron est la raison de ma colère... »
Non pas qu’elle souhaitait raconter sa vie à ce pauvre noble pris injustement pour cible, mais si ces personnes étaient aussi exécrables avec leur entourage qu’ils l’avaient été avec elle, le jeune homme comprendrait peut-être sa haine, déjà alimentée par des années de mauvaises rencontres au sein de cette classe sociale. Elle se tourna à moitié, déjà prête à prendre la fuite pour éviter plus de gêne.
« Sur ce… Je suis sincèrement désolée de vous avoir importuné. »
- - Confusion - -
- feat Arya -
La demoiselle reconnut ne rien avoir contre lui en particulier. Il souffla doucement, satisfait d’être seulement un défouloir et pas quelqu’un de mauvais pour de bon. Il était néanmoins curieux de connaitre la cause de cette colère soudaine et violente. Il croisa les bras tandis que la demoiselle parlait d’elle-même ; les Cheyrons étaient à l’origine de cette tornade. Newt chercha en son esprit un nom pareil, il lui semblait être celui d’un noble, propriétaire d’une boutique. Il haussa les épaules, au fond ça ne l’étonnait pas des gens de son rang.
- Le nom me dit vaguement quelque chose, en effet.
Il apprécia les excuses, bien qu’il ne soit pas particulièrement attaqué dans son égo ou même rancunier. Elle reconnaissait son tord et, encore une fois, il balaya l’air de la main ; ce n’était vraiment pas grave. Il chercha néanmoins un moyen de la taquiner, désireux de passer un peu de temps en sa compagnie.
- Bien bien, ce n’est pas grave, ça arrive d’être énervé. Pour vous excuser, vous pourriez peut-être… prendre un verre avec moi ?
Cette histoire était déjà oublier, et c’est avec un grand sourire que le jeune homme fit sa proposition. Newt avait souvent draguer mais il avait perdu cette manie d’adolescent, mais pour autant, il appréciait toujours la douce compagnie féminine.
feat. Newt d'Arpheos
Elle soupira de soulagement. Il n’avait pas l’air de le prendre mal du tout, c’était déjà ça. Arya n’aurait probablement pas de problème. Il semblait d’ailleurs prendre cette altercation très à la légère, ce qui n’était pas plus mal finalement. La belle blonde aux yeux de saphir le remercia d’un grand sourire, enfin apparu sur son visage après cette matinée qui s’annonçait très mauvaise. Elle le perdit automatiquement au profit d’un visage choqué et d’une teinte rouge prenant ses joues à sa proposition. Un verre ? Avec le fils du Gouverneur ? Même sans être de ce rang, il restait tout de même un inconnu, qui lui proposait tout bonnement d’aller se poser avec lui quelque part. Arya resta muette pendant quelques secondes, avant de balbutier :
« Je… oui, oui, bien sûr. »
Après tout, il était vraiment qu’elle avait à se racheter. Et puis, il n’avait pas l’air de mauvaise compagnie… Sans compter qu’il était probablement son type d’homme physiquement, grand, l’air intelligent, plutôt gentil d’apparence aussi… Il portait aussi sur lui ce petit air intriguant qui avait certainement le mérite d’en faire tomber plus d’une. Mais Arya n’en était pas à ce point là. Elle le trouvait charmant, alors pourquoi pas. Et puis, elle n’était pas non plus une jeune jouvencelle, donc prendre un verre avec un homme ne l’effrayait pas. Même si elle doutait fort que quoi que ce soit se passe, après tout ils n’étaient pas de la même classe sociale. Cela devait probablement être uniquement pour se faire pardonner, et c’est ainsi qu’elle se rassura sur les intentions du jeune homme. Cela ne mènerait de toute façon à rien, alors pourquoi pas. Reprenant ainsi confiance en elle, la jeune femme se redressa et ajouta d’un air plus doux qu’auparavant :
« Je ne connais pas bien la ville, par contre. Je suis certaine que vous saurez nous guider vers un endroit sympathique, monsieur d'Arpheos. »
Voilà qu’elle était audacieuse, lui faisant un petit clin d’œil qui était innocent par la pensée, mais le geste pouvait tout de même porter à confusion. Même face à un noble, il avait ce petit quelque chose qui lui donnait envie d’être naturelle.
- - Confusion - -
- feat Arya -
Elle ne semblait pas à l’aise, sans doute intimidée et surprise par le jeune homme. Néanmoins, elle accepta et un grand sourire se dessina finalement sur les lèvres de Newt. Elle semblait reprendre confiance en elle la demoiselle. Elle se plaint cependant de ne pas connaître la ville, il haussa les épaules et lui fit signe de le suivre.
- Pas de soucis pour ça ! Je connais ma ville ! clama-t-il avant de rire. Il lança un regard à la jeune femme. D’ailleurs, moi c’est Newt. Monsieur d’Arphéos, c’est mon père.
Il lui fit un clin d’œil. Il n’aimait pas vraiment qu’on l’appelle que par son nom de famille. Nevra avait pris cet habitude après leur mésaventure et Solus se permettait de le taquiner. Mais a part dans le cadre du travail de gouverneur Newt n’avait affaire a ce fameux monsieur d’Arphéos.
Il débarqua sur le port avec la demoiselle et entra dans un établissement propre, dont il avait l’habitude. A tel point que le barman l’apostropha, sans doute car il n’avait à cette heure ci que des gens de bonnes familles et quelques marins à ses tables.
- Hey Newt ! Sa majesté ne traine plus avec le lieutenant Argent ?
- Non, Solus est rentré à la capitale. Tu peux nous servir deux hydromels ? demanda le jeune homme en prenant place à une table contre la fenêtre.
feat. Newt d'Arpheos
Arya leva son verre de bon cœur pour venir trinquer avec son nouveau compagnon. Il avait réussi à la mettre de bonne humeur et ça, ça se fêtait. Elle se sentait mieux maintenant qu’elle l’avait vu interagir avec le tavernier, bien que cela lui donnait une sacrée image. Venait-il ici si souvent que ça ? Ca devait jaser chez les gens du peuple, mais cela amusa Arya. Au moins ça prouvait qu’il ne souciait pas plus que ça de ce que les gens pensaient, et il devait être fortement apprécié pour sa manie de se mêler aux citoyens lambda. Elle lui fit un grand sourire avant de boire une gorgée de son hydromel. La belle n’en buvait pas tous les jours, mais elle pouvait différencier une boisson convenable d’un semblant de pisse de rat, et celle-ci était tout à fait à son goût.
« L’alcool n’est pas trop mauvais, à croire que j’ai bien fait de te suivre ! »
Elle ne s’était pas faite prier pour passer du vouvoiement au tutoiement. Son attitude déteignait sur Arya petit à petit, qui se sentait beaucoup plus tranquille. Elle posa son verre avant de rire doucement. La belle blonde venait de se rappeler qu’il ne connaissait toujours pas son vrai prénom. Après tout, elle se voyait bien le faire tourner en bourrique.
« A ce propos… Je ne m’appelle pas Lynn machin-chose. »
La jeune femme lui laissa le temps de digérer cet odieux mensonge, bien qu’inoffensif. Oui, elle l’aimait bien, au final. Il n’était probablement pas comme tous les nobles, ou bien il saurait le prouver.
« Je te propose un petit défi, si tu veux vraiment connaître mon nom, » ajouta-t-elle avec un clin d’œil en direction de l’intéressé.
En effet, en arrivant, elle avait aperçu une table de billard dans un coin de la pièce. Peut-être grâce à l’heure – d’ailleurs, personne ne s’offusquait qu’ils boivent déjà dès le petit matin ? – personne ne se trouvait autour pour le moment. Elle jeta un regard amusé à son partenaire, ses yeux pareils à un topaze bleu resplendissant se perdant pendant moins d’une seconde dans les siens, plus sombres et plus profonds, et pointa du doigt la table de jeu.
« En une manche gagnante, ça te va ? »
- - Confusion - -
- feat Arya -
Newt avait l'habitude de l'endroit. Il était venu il y a peu avec Solus. Le tavernier avait l'habitude des deux jeunes : Newt et Solus avaient pris leurs meilleures cuites dans cet établissement ! Aussi, ce ne fut pas étonnant qu'il débarqua en cette fin de matinée. Ils furent rapidement servis et la demoiselle prit une gorgée avant de déclarer la boisson à son gout, arrachant un sourire au dragonnier. Ce qui le surpris fut le tutoiement, auquel il ne s'était pas attendu. Elle n'était peut-être pas si méchante.
L'autre surprise fut qu'elle avoua qu'il ne s'agissait pas de son vrai prénom. Cette fois, Newt se recula dans son siège, les sourcils légèremment froncés en attente de l'explication. On lui avait déjà fait le coup pour profiter de son argent, il restait donc sur ses gardes. Quand il sortait dans la ville, le jeune homme était humblement vêtu, sans richesse apparente. Sur la table, Odin renifla le verre du jeune homme avant de froncer le museau et de se tourner plutot vers la fenetre.
La jeune femme était pleine de surprise, lui proposant un défi en désignant la table de billard ou Newt avait passé déjà tant de temps avec Solus. Il réalisa soudain a quel point il n'était pas sage quand son ami était dans lesparages. Il se reconcentra sur la demoiselle qui lui proposa une manche gagnante. Il haussa les épaules, acceptant, et se leva pour gagner la table du jeu.
La partie s'engagea, et il se révela bien plus doué que son adversaire, qui manquait de précision. La partie allait être vite gagnée.
feat. Newt d'Arpheos
Elle perdait. Sans être mauvais joueuse, Arya était tout de même un peu compétitive, et malgré tous ses efforts, il s’avérait que Newt avait bien plus l’habitude de jouer qu’elle. Après tout, elle sortait rarement en ville. Mais elle n’allait pas se laisser abattre pour si peu, et puis il ne fallait pas oublier le jeu dans le jeu qui était sur le point de s’installer. Minant une moue déçue, elle alla se placer à côté de lui.
« Je n’y peux rien, je n’ai pas eu de bon professeur. »
A nouveau, c’était au tour du jeune homme, et tandis qu’il se penchait pour tirer, elle se plaça à ses côtés, se penchant avec lui sur la table, dans une tentative vaine de le déconcentrer. Elle était extrêmement proche de lui, et pas inconsciente de ses charmes. Quelques mèches de ses longs cheveux blonds tombaient sur le tapis de billard, ses yeux allant chercher ceux de son compagnon. A nouveau, elle vint se perdre dans ceux-ci pendant quelques secondes, avec un petit rire joueur. Elle espérait bien lui faire rater son coup, à coup d’œillades et de sourires. C’était petit, c’était mesquin, mais elle ne pouvait se retenir de l’embêter. Est-ce que ce n’était pas un peu motivé par ce sentiment toujours enfoui en elle, qui lui dictait que les nobles méritaient une petite vengeance de temps à autres ? Sauf que sa vengeance se transformait petit à petit en quelque chose de beaucoup plus marrant pour elle, et peut-être même pour eux deux. Après qu’il ait tiré, elle se redressa.
Il ne fallut que quelques manches encore pour qu’il gagnât, et elle se résigna à lui donner son prénom. Elle demanderait probablement une revanche, un autre jour, si elle le croisait à nouveau.
« Arya Evergarden. Je doute qu’on me connaisse au Grand Port mais je me devais de garder l’anonymat… Au cas où cette situation m’échappe. »
A présent, elle avait parfaitement la situation en main. Du moins, la belle aux yeux bleus perçants le pensait-elle. Elle avait fini sa chope pendant la partie, et se lécha les lèvres pour en enlever les légères gouttes d’hydromel qui y étaient restées, innocemment. Le peu d’alcool qu’elle avait bu n’était pas assez pour la rendre hors de contrôle, mais on pouvait dire qu’elle était un peu plus joyeuse qu’auparavant, et avait facilement tendance à oublier de réfléchir avant de parler.
« Et maintenant, Newt ? Je ferais bien un tour de cette si jolie ville que je connais si mal... Si tu veux bien être mon guide. »
La jeune femme souhaitait simplement passer encore un peu de temps avec lui. Après tout, il était sa seule connaissance dans la ville, et elle s’ennuierait grandement s’il disparaissait après cette rencontre.
Newt avait l'avantage, menant largement la partie d'une main de maitre. Arya perdait mais avait l'air de prendre ça bien. Ils tournaient autour de la table de jeu, buvant leurs choppes respectives. La jeune femme se plaignit de n'avoir eut de bon professeur, faisant rire le jeune homme qui garda un sourire en coin quelque peu arrogant quand ce fut son tour de jouer - c'est de ce sourire que les jeunes filles du royaume tombent amoureuse souvent, disait-on.- - Confusion - -
- feat Arya -
Alors qu'il s'apprêtait à jouer de nouveau, la demoiselle se pencha avec lui sur la table. Newt est un homme comme les autres, peut être mieux élevé, mais une jeune femme de cette trempe là, avec ces charmes, pouvait parfaitement avoir raison de lui. Elle faisait tout pour le déconcentrer, et allez savoir comment il avait réussi à mettre une balle sans même regardé, ou du moins, en ne regardant que d'un oeil.
Il gagna, sans grande surprise, malgré la distraction. Il n'aurait pas cru lui-même faire preuve de sang froid. Il finit sa chope quand Arya se présenta, cette fois-ci sous son vrai nom.
- Arya te va bien mieux que Lynn, sache le, fit-il avec ce sourire en coin.
Quand la jeune femme demanda à l'héritier un tour de la ville, Newt posa son regard à l'extérieur avant de voir passer dans le ciel une forme connue des gens de la ville : Nivom. Il lança un regard en coin à Arya avant d'innocemment proposer :
- Que dis-tu de passer par les airs ?
Il l'entraina a sa suite dehors et siffla entre ses dents : le sifflement retentit puissament, preuve d'un entrainement. Dans la minute d'après, Arya pouvait voir se poser sur cette place le majestueux dragon, gardien du port.
feat. Newt d'Arpheos
Elle suivit son regard, voyant qu’il fixait un point au loin, et eut un instant du mal à décerner ce qui l’intéressait. Sa remarque lui mit la puce à l’oreille et elle marqua un temps d’arrêt en voyant la bête monstrueuse traverser le ciel. Le dragon blanc, majestueux, ne se privait pas de rappeler sa présence aux gens en parcourant le ciel de la ville. L’animal était impressionnant, vraiment, et c’est avec une légère appréhension qu’Arya se vit tirée vers l’extérieur, laissant le confort de la taverne pour se retrouver nez à nez avec l’immense bête. Il lui sembla que le sol trembla lorsque Nivom se posa au sol, et son grand corps écailleux tenait à peine dans les rues de la ville. Pourtant, il semblait calme, face à son maître, qui semblait prendre un malin plaisir à présenter ce qui était bien plus qu’un trophée à la jeune femme.
Même à la capitale, tout le monde savait que le fils du gouverneur avait un dragon, mais personne de là-bas n’en avait jamais vu un vrai face à face. Arya était plus qu’impressionnée par la bête, une légère terreur venant s’installer sous sa peau, la faisant frémir. Cependant, sa curiosité prit rapidement le dessus, et l’aisance avec laquelle son partenaire se tenait à côté du dragon la détendit un peu. Même les autres citoyens semblaient tout à fait tranquilles, certains passant même à côté de la bête en ne lui envoyant qu’un coup d’œil léger, trop occupés dans leur journée pour y prêter plus attention. Et puis, si elle continuait à montrer la panique dans laquelle elle était, il se jouerait probablement d’elle à nouveau. Elle prit donc son courage à deux mains et s’avança vers le mastodonte.
« Tu es sûr que c’est une bonne idée ? » adressa-t-elle à Newt.
Ses yeux noirs la transperçaient et elle marchait difficilement. On n’avait pas demandé son avis au dragon, après tout. Souhaitait-il vraiment qu’elle lui grimpe dessus ? Elle n’avait en aucun cas envie de brusquer l’animal. Cependant, elle sentait que c’était le genre d’expérience qu’on ne faisait qu’une fois dans sa vie. Elle s’aida de son compagnon pour monter sur le dos de l’animal, dont chaque mouvement était lourd. Pourtant, il se mouvait avec une aisance qu’Arya n’aurait pas soupçonnée lorsqu’elle était encore au sol.
« Bon, alors… allons-y... » indiqua-t-elle, s’agrippant à ce qu’elle pouvait.
Arya sembla intimidé : croiser un dragon n'était pas donner à tous et si le grand port était habitué à Nivom, ce n'était pas le cas de la jeune femme. Le dragon blanc se posa avec une habilité témoignant de l'habitude qu'il avait à venir en ville. Il rabattit ses ailes contre lui et ramena sa queue. Newt glissa le Lumios dans sa veste avant de se poster près du dragon, surlaquelle était mise une selle que Newt avait laissé sur Nivom après son vol matinal.- - Confusion - -
- feat Arya -
- Ca te tente une ballade mon grand ? On a une passagère.
Frottant son museau contre l'épaule de Newt, le dragon blanc émit un ronronnement comme pour dire que ça ne le dérangeait pas : s'il pouvait voler, alors il ne se ferait pas prier. Newt aida Arya à se mettre en selle avant de grimper avec agilité sur son camarade, derrière la selle. Il avait l'habitude des écailles avec le temps et avait déjà renforcé ses vêtements pour ne pas se blesser.
- Attrape ces sangles, et profite juste de la vue, sur la selle tu ne risque rien.
Le jeune homme plaça un bras de part et d'autre d'Arya pour se tenir tandis que Nivom reprenait sa taille avant d'écarter ses ailes pour décoller. Newt lâcha un sifflement moins fort que le précédement et le dragon blanc bondit en avant avant de décoller rapidement. Il gagna de la hauteur sans trop de mal, habitué à porter un ou plusieurs cavaliers.
Quittant le port par la mer, le dragon se stabilisa dans les airs, à plus de quinze mètres du sol, au dessus de toute toiture. Les deux humains sur son dos avaient une vue imprenable sur la ville et la mer. Newt affichait ce sourire franc, ivre de la liberté que lui offrait son draconnique compagnon. Maintenant dans ses mains les sangles qui permettaient de diriger Nivom sans trop le forcer, Newt le fit se diriger vers la mer avant de faire baisser d'altitude. Nivom se stabilisa près de l'eau, la rasant de ses ailes à chaque battement.
- On va dire que tu me fais confiance, ok ?
Il resserra ses bras autour d'Arya avant de faire remonter en spirale le dragon. Ils gagnèrent de la hauteur avant de que Nivom ne décide à plonger vers la ville. Il faisait un effort pour ne pas faire faire de haute voltige à la demoiselle. Néanmoins, il rapprocha ses ailes de son corps afin de gagner de la vitesse, puis il remonta dans le ciel au dessus de la ville. On pouvait voir derrière les remparts des champs et des plaines, au loin, les montagnes. La vue était magnifique, si bien que Newt glissa à l'oreille d'Arya :
- Alors ?
feat. Newt d'Arpheos
La confiance qui régnait entre le maître et sa bête ailée était impressionnante. Plus que ça, ils semblaient se comprendre parfaitement et échanger comme deux amis liés par un destin dont Arya ignorait l’ampleur. Le dragon semblait être bien plus qu’un animal de compagnie, pourtant c’était bien une sorte d’affection qu’ils se témoignaient l’un l’autre. La jeune femme soupira. Bien que cela soit un peu rassurant, elle se trouvait déjà bien haute, assise sur la selle de Nivom, que Newt lui avait gracieusement cédé. Elle le remercierait plus tard pour ça, bien que se sentant un peu coupable de le laisser assis sur les écailles aussi dures que de la roche du monstre volant. Il n’avait pourtant pas l’air dans l’inconfort, ce qui fit penser à Arya qu’il en avait probablement pris l’habitude.
Le départ fut un peu rude pour la peintre, qui s’agrippa d’autant plus aux bras de son partenaire. Ce contact la rendait un peu plus sereine, et elle ne se priva pas de se blottir contre lui pour tenter d’oublier la peur qui lui tiraillait le ventre de plus en plus au fur et à mesure qu’ils prenaient de l’altitude. La vue avait beau être incomparable, Arya cachait son visage contre l’épaule du cavalier céleste, terrifiée par la hauteur vertigineuse à laquelle ils se trouvaient. Chaque changement de direction faisait presque sursauter la belle blonde dont les cheveux volaient au vent. Petit à petit, elle se décida à quitter sa cachette pour admirer le paysage, une fois qu’ils furent bien à l’horizontale. La ville, entourée par l’eau aussi bleue que les yeux de celle qui la contemplait, révélait toute sa magnificence sous cet angle. Le panorama était grandiose et la jeune femme prenait un peu plus de plaisir à survoler les habitations à présent.
« C’est… c’est magnifique. » répondit-elle, un sourire d’émerveillement illuminant son visage.
Les quelques figures entreprises par le garçon eurent à nouveau raison d’Arya qui se retourna cette fois ci presque complètement pour s’accrocher à ce dernier. Lui faire confiance, peut-être, mais elle faisait beaucoup plus confiance à la gravité qui semblait les rattraper d’un seul coup. Elle murmura un « pardon... » mais ne lâcha plus prise. Elle attendait avec impatience qu’ils atterrissent, bien que le voyage ait eu au moins une portée initiatique. Elle se redressa un peu et croisa le regard de son compagnon de vol. Il était clair qu’il prenait plaisir à faire cette petite balade dans les airs. Trop effrayée par la distance avec le sol, elle continua de le regarder longuement. Ses cheveux semblaient de plus en plus décoiffés par le vent et il avait cet air enfantin qui lui donnait un certain charme, contrastant avec sa fonction. Sa posture lui donnait aussi un air plus grand, plus sûr de lui, sa carrure était elle aussi plus imposante. Arya, qui n’était pas de ceux qui accordent beaucoup d’attention aux physiques des autres, découvrit qu’elle aimait, à ce moment précis, le regarder de manière plus détaillée.
Leur petite envolée prit fin au bout de quelques dizaines de minutes de plus et Arya souffla de soulagement en retrouvant la terre ferme. Elle rougit un peu en considérant qu’elle l’avait probablement scruté pendant une grande partie de la fin du voyage et détourna son regard vers la rue qui s’offrait à eux. Elle avait envie de vite changer de sujet pour ne pas se mettre dans l’embarras.
« Où allons-nous à présent, monsieur le guide ? »
Newt n'avait pas vraiment fait attention au regard d'Arya sur lui pendant ce vol. Voler était sa passion, il pouvait faire ça toute la sainte journée sans le moindre soucis ! Il ne calculais rien d'autre a part l'horizon sans limite. Il avait sentit Arya contre lui mais n'en tint pas rigueur, il fallait avoir l'habitude pour se lâcher autant que lui ! Nivom prenait aussi plaisir à voler au dessus de la ville. Il avait néanmoins remarqué que la demoiselle s'accrochait à son camarade. Aussi le dragon blanc amorça un atterrissage sur une place vide de la ville, non loin du centre du Grand Port. Il se posa avec le plus de douceur possible et Newt descendit pour réceptionner Arya - il est grand l'animal.- - Confusion - -
- feat Arya -
Le brun passa une main dans ses cheveux en remerciant son dragon d'une gratouille au menton tandis qu'Arya retrouvait ses esprits. Newt détourna le regard d'Arya un instant, recouvrant ses esprits : la jeune femme lui faisait de l'effet. Le jeune homme mis ça sur le compte du baptême de l'air. Arya lui demanda ce qu'ils faisaient a présent et Newt réfléchit un instant. Nivom profita de ce temps de battement pour pousser Newt vers Arya. La distance entre eux se réduisit et Newt ne pouvaient reculer, le dragon se tenant derrière lui. Il observa la jeune femme et se laisser haper un instant par ses yeux azurs. Il se gratta la nuque, un peu déstabilisé et se racla la gorge :
- On peut aller manger... Si t'as fait hein !
Il l'entraina donc avec lui vers un resto qu'il connaissait, qui faisait le meilleur poisson du grand Port. Le rapprochement était tangible mais le jeune homme, au vu des rumeurs sur son compte, hésitait entre se rapprocher ou créer encore de la distance.
Ils furent installés et on leur laissa le choix du plat. Arya commanda et Newt décida de suivre son choix, pourquoi pas après tout. Le jeune homme hésitait : se rapprocher, quitte à être lourd, ou attendre de voir ou Arya veut en venir ? Il réfléchissait en regardant la jeune femme, lui trouvant des charmes auxquels il n'était pas insensible. Il détourna le regard vers la fenêtre pour masquer les rougeurs apparues sur ses joues... En cherchant à retrouver un peu de contenance, il se tourna vers Arya :
- Tu ne m'as pas dit ce que tu faisais dans la vie. Moi, comme tu l'as dit, je ne fais rien de mes journées, mais toi alors ? fit-il avec un sourire.
Il aimait sa voix et voulait en savoir plus sur la jeune femme. Le physique et le peu de personnalité qu'il connaissait, il appréciait, aussi il poussa sa curiosité pour en savoir davantage, attrapant le regard de la jeune femme dans son regard sombre.
feat. Newt d'Arpheos
Le fait qu’il avait lui même détourné le regard n’avait pas échappé à Arya, mais se faisait-elle des idées ? Après tout, il ne serait pas étonnant qu’elle espère qu’il y ait un petit quelque chose aussi du côté de Newt. Mais elle gardait la tête froide : Ca n’allait pas changer sa vie s’il ne ressentait pas le même béguin qui commençait à s’installer chez elle, à force de passer du temps avec le beau brun. Il ne lui laissa même pas le temps de répondre avant de l’attirer derrière lui pour aller manger. Tant mieux, elle commençait à avoir faim. Il avait ce côté un peu enfantin, à partir comme ça, dans l’insouciance la plus totale. Cela tranchait clairement avec le caractère d’Arya, un peu plus réfléchie – anxieuse ? – à chaque fois qu’elle devait faire un choix. Cela la détendait un peu, surtout après une journée pareille, de se mettre entre les mains de ce guide si charmant et beaucoup plus tranquille qu’elle. Cependant, elle rougit de plus belle car il se trouvait clairement dans son cercle de vie, n’ayant pas l’habitude d’avoir des gens trop près d’elle.
Ils arrivèrent bien vite devant un restaurant, dont l’extérieur promettait déjà beaucoup. Arya rentra à la suite de Newt. Ils avaient beau être arrivés un peu tôt – à vrai dire, quelle heure était-il ? La jeune femme perdait la notion du temps à force de traîner avec lui – il y avait déjà un certain monde. On les plaça pourtant sans attendre, le rang de l’homme qui l’accompagnait jouant sûrement.
Elle s’assit et se perdit un moment dans le menu pour éviter de regarder son compagnon dans les yeux. Le poisson semblait clairement leur spécialité, chose plutôt commune dans un port. Après un court instant, son choix se pencha sur un filet de lieu, qu’elle n’avait pas l’habitude de manger si souvent que ça à la Capitale, et Newt suivit son exemple, ce qui lui fit plaisir : Cela voulait probablement dire que c’était un met agréable ici et qu’elle n’allait pas être déçue. Elle fut un peu coupée par la question de ce dernier et sembla embarrassée, d’un seul coup. Il avait raison, elle avait dit ça sur un coup de rage et ça avait été totalement injuste. Heureusement, elle avait conscience qu’il la taquinait, mais elle s’en voulait quand même un peu. Elle lui adressa une petite moue, avant de reprendre son sérieux. Elle était toujours sérieuse quand elle parlait de son travail.
« Je suis professeure et peintre. J’exerce mon premier métier à domicile, notamment pour des citoyens, tandis que je prends mes commandes pour des bourgeois ou des nobles. C’est d’ailleurs ce que j’étais censée faire ce matin... »
Elle laissa sa phrase en suspens, voir s’il se souvenait de ce qu’elle lui avait raconté lors de leur rencontre. Elle souffla un peu et essaya de ne pas plus y penser. Les gens désagréables ne méritaient pas une place dans notre esprit. A l’inverse, elle reprit avec confiance :
« J’adore faire ce que je fais. Mon premier travail… Il ne me rapporte pas beaucoup d’argent, techniquement je n’ai pas eu le choix de me mettre à la peinture, mais j’ai toujours adoré ça et j’avoue que mon don m’aide énormément. J’en suis vraiment heureuse. »
Sa voix était plus posée, pleine d’une assurance certaine. Et puis elle aimait lui raconter ça. La jeune femme passa sous silence le fait que son emploi du temps était toujours complet, que ses clients étaient parfois d’horribles couillons, qu’elle n’était jamais assurée d’avoir assez d’argent. Elle s’habillait bien, se tenait bien, on ne pouvait pas croire qu’elle ait pu avoir quelques soucis de la sorte. Cela lui rappelait d’ailleurs la fois où on l’avait agressé, dans un village, à cause de ça…
A sa petite pique, Arya fficha une petite moue qui fondit bien vite face au sourire du jeune homme. Le dragonnier, les bras croisé sur la table, écoutait attentivement la jeune femme parler de son métier. Elle semblait passionné, absorbée au même titre qu'il l'était quand il volait avec son compagnon. Elle était donc professeur d'une part et peintre de l'autre. Elle expliqua les différentes facettes de son métier, ses clients, se remémora la raison de sa colère ce matin.- - Confusion - -
- feat Arya -
- Les Cheyron oui.
Elle semblait vouloir ne plus y penser aussi il n'insista pas. La peinture avait été le moyen d'arrondir ses fins de mois mais c'était évident qu'elle faisait ça par passion plus que par contrainte de nécessité. Newt avait laissé s'installer sur son visage un petit sourire attendrit.
- Ton pouvoir tourne donc autour de l'art ? Ca change... Je connais peu de gens avec des pouvoirs comme celui-ci, qui ne tourne pas autour de la bagarre, de la défense. C'est le défaut de grandir dans un contexte politique...
Il se s'attarda pas. Il n'avait pas le droit de se plaindre de sa vie, il était un des hommes les plus prestigieux d'Aryon, connu dans chacune des grandes villes du royaume. Il allait devenir d'ailleurs un des hommes les plus influents si cette histoire de mariage aboutissait. Il secoua la tête pour chasser ces rumeurs de son esprit et se reconcentra sur Arya :
- Tu vis à la capitale donc ? Toute seule ? Ce serait étonnant pour quelqu'un de ton allure, fit-il avec un air plus serein, presque charmeur, mais avant tout attentionné, tandis qu'on amenait leur plat devant eux.
C’était vraiment agréable de voir à quel point il était attentif à ce qu’elle disait. Plus le temps passait et plus Arya le trouvait charmant, notamment grâce à ce sourire qui aurait fait céder et bien plus tôt un bon nombre de femmes. Et plus que l’écouter, il l’encourageait même à parler un peu plus de ce qui lui plaisait tant.
C’est vrai que beaucoup de gens avaient des pouvoirs offensifs, ou qui pouvaient le devenir s’ils le tournaient de cette façon. Malgré de multiples essais, Arya n’avait toujours pas réussi à utiliser sa télékinésie pour autre chose que poser sur le papier ou modeler ce qui se trouvait dans son esprit. Lorsqu’elle essayait de soulever ses pinceaux sans idée derrière la tête, ils restaient tout simplement en place, comme si sa magie n’opérait pas. Cela était en totale contradiction avec la facilité avec laquelle ils se pliaient normalement à sa volonté. C’était assez frustrant. Voyant qu’il attendait une réponse, elle s’empressa de rajouter :
« Je peux écrire, peindre et sculpter tout ce que je vois. Mon matériel m’obéit et reproduit les images que j’ai dans la tête. Malheureusement, cela n’est pas aussi simple qu’on pourrait le penser, cela prend du temps et de la concentration... »
Pourquoi cette précision ? L’artiste ne voulait pas être à plaindre, mais il lui était déjà arrivé par le passé qu’on pense, à tort, qu’elle pouvait réaliser n’importe quoi en un claquement de doigts. Depuis, elle évitait les quiproquos en le précisant tout le temps. Et puis, ce qu’Arya ne s’avouait pas, c’est qu’elle ne voulait pas que Newt pense qu’elle se la coulait douce. Elle ne souhaitait pas qu’il la voit comme quelqu’un qui avait un talent tel qu’elle pouvait se permettre de mener une vie facile et sans effort. Elle désirait… qu’il l’estime.
Il semblait ne pas lui faire de remarque là dessus, ce qui était une bonne chose, mais décontenança la jeune femme avec sa question suivante. Elle se mit à bredouiller, un peu gênée.
« Oui, je vis à la Capitale… et oui, toute seule... »
C’était étrange, pourquoi lui poser la question ? Cependant, sa curiosité l’emporta. Elle aussi, voulait savoir.
« Et toi ? Tu es… sympathique, hasarda-t-elle, tandis que de nombreux autres adjectifs bien plus proches de la vérité tels que mignon, séduisant, attirant se bousculaient dans sa tête. Et puis tu as une très bonne situation. »
Clairement, elle avait esquivé la question portant sur elle-même. De quelle allure voulait-il parler ? La jeune femme savait bien pourquoi elle était seule : elle n’avait pas trouvé celui qui la faisait vibrer, et puis il fallait quelqu’un capable de la suivre dans son mode de vie hyperactif. Elle se laissait tout de même la possibilité de quelques aventures mais ça n’allait que rarement plus loin.