Arya lui décrivit son pouvoir, que Newt trouva très interessant. Il ne doutait pas de l'énergie que cela demandait. Son pouvoir a lui passait par Nivom, la distance qui le séparait de son dragon altérait la puissance de ses flammes... mais aussi son énergie vitale. Si Nivom partait trop loin du jeune homme, ce dernier s'effondrait comme une poupée de chiffon. Newt ne fit aucune autre remarque sur le pouvoir de la belle, le reste l'intéressait d'avantage.

Elle reconnut vivre seule à la capitale. N'avait-elle donc pas de compagnon ? La réponse fit hausser un sourcil à Newt tandis qu'on les servait et qu'ils purent enfin manger un morceau. L'heure du repas devait être quelque peu passée. Arya lui retourna sa question en soulevant le bon parti qu'il était et il manqua d'avaler de travers. Il se ressaisit.

- Euhum... Ouais je... Oui, ma situation aide. Mais non je suis... seul. Enfin je crois.

Il était perdu avec ces rumeurs. Qui sait, son père lui annoncerait peut-etre qu'il avait finalisé le mariage avec Grimvor. Qui sait ce qu'il adviendrait pour lui ? C'est vrai que, comme les Renmyrth, les d'Arphéos avaient longtemps eut la charge du Grand Port par héritage, aussi Aragon pressait son fils d'avoir une femme et une descendance, ce que Newt fuyait. I avait des conquêtes par-ci par-là, parfois d'une nuit dans les villages quand il patrouillait pour prendre des nouvelles du royaume. Parfois au port, avec des femmes de la garde qui étaient de passage. Newt avait eut des conquêtes mais jamais ce petit truc.

- On va dire que dans mon cas c'est un peu particulier... Je ne veux pas d'un mariage pour le principe d'un mariage. Je veux... Je veux juste être avec la bonne personne.

Il voulait aimé. Voila ce qu'il désirait. Il était un grand romantique qui voulait aimer et qui ne voulait être aimé parce que son pouvoir conféré un dragon ou parce qu'il était l'héritier du Grand Port. Il releva les yeux de son assiette pour observer Arya un instant :

- Désolé je veux pas t'embêter avec ce genre d'histoire ahah, fit-il avec un air quelque peu gêné.

La jeune fille balaya d'une simple réplique les doutes de Newt. Elle même cherchait le grand Amour, celui avec un grand A. Newt profita de cette seconde où Arya vantait l'importance d'un mariage d'amour pour la détailler. Son sourire, ses yeux bleus, ses gestes faisaient remonter dans son dos un léger frisson. Elle était jolie, il n'était qu'un homme et ne pouvait contester que la demoiselle face à lui avait un certain charme.

Il fut reconnecté à la réalité quand Arya vanta le restaurant. Newt hocha la tête avant d'avaler sa bouchée pour lui répondre :

- Le port est connu pour ses bons poissons, cet établissement en a fait sa spécialité. Il y a beaucoup d'habitués d'ailleurs.

Le poisson faisait parti de l'alimentation principale de l'héritier, il en mangeait régulièrement et ici il n'était pas bien cher. Nivom partait souvent pêché pour se nourrir et, rituel oblige, Newt avait du partager un poisson rôti une fois avec son compagnon. Expérience à ne pas renouveler. Il avait presque fini son assiette quand Arya souleva une question : une auberge qui ferait crédit ? Il devait bien en avoir mais Newt n'en avait pas la moindre idée. Il haussa les épaules :

- Je peux voir avec le patron, ne t'inquiète pas. Si besoin je te paie la chambre. je préfère ça plutot que te savoir dans la rue. le port est un lieu trop ouvert, les rues ne sont pas les plus sûre du royaume.

Tous les jours il y avait des signalement d'individus suspects, souvent des marins qui avaient passé trop de temps en mer et qui étaient en manque. Une jeune femme dans les rues du port était une proie facile pour ces chacals. Et puis l'argent n'était pas un soucis pour Newt : il ne le dépensait qu'en de rare occasion et en avait bien assez par le salaire de son père et l'argent que son parrain tenait à lui envoyer parfois. Il en avait d'ailleurs reçu en plus, et il ne se doutait pas que Grimvor désirait qu'il s'en serve pour faire un cadeau à la princesse. Même si cette dernière préférait une sortie aérienne à la plus belle bague du monde. Autant que cet argent serve donc à une fin utile, non ?

Newt haussa un sourcil quand Arya parla de le rembourser. Il secoua la tête : il n'était pas question qu'elle le rembourse, il avait bien plus de moyen qu'elle, il ne fallait pas abuser non plus.

- Tu n'as pas besoin de me rembourser. Je t'assure.

Elle ne semblait pas l'entendre de cette oreille si bien que le jeune homme abandonna la lutte pour cette fois. Elle lui demanda si d'ailleurs il connaissait quelqu'un ayant besoin d'un peintre. Son assiette terminée, Newt prit un instant pour réfléchir. Les nobles les plus vaniteux se trouvaient à la capitale et son propre père était en voyage à la capitale pour des affaires d'état.

- Ca doit pouvoir se trouver, même si aucun nom ne me vient en tête. Le Grand port n'est peutêtre pas le meilleur endroit du monde pour ce qui est de trouver des nobles ne voulant rien d'autre que leur portrait, fit-il avec un léger rire.

Quand ils eurent tout deux finis, on débarassa leur assiette et Newt en profita pour se pencher vers Arya :

- Par quels moyens puis-je t'empêcher de me rembourser ?

Il affichait ce petit sourire en coin qui pouvait lui donner un air plus que sur de lui. Il était prêt à user de toutes les ruses pour qu'elle ne lui rende pas le moindre cristal, sombre ou clair. Il n'avait alors pas vraiment réalisé sa proximité avec la jeune femme.

Quand Arya se rapprocha à son tour, Newt sentit son souffle sur son visage et du se retenir pour ne pas rompre les derniers centimètres qui les séparaient. Mais Arya se recula en affirmant que rien ne la ferait changer d'avis quant au remboursement qu'elle voulait faire à Newt. Le jeune homme afficha une petite moue quand la jeune femme lança :

- A moins que je trouve un autre moyen de te rembourser, bien sûr.

D'abord perplexe, il saisit rapidement le double sens et lança à la jeune femme un sourire avant d'éclater de rire tandis qu'elle comprenait elle-même le double sens de sa phrase. Le jeune homme se recula dans son siège tandis que leur amenait la carte pour un dessert. Il n'avait plus spécialement faim, aussi le choix fut vite capitulé. Newt n'était pas du genre gourmand, il devait faire parti des rares momes de nobles à ne jamais aller chiper dans les cuisines. Allez savoir pourquoi il avait prit cette habitude à l'âge adulte.

- Heureusement je ne suis pas de ce genre là haha, fit-il en s'esclaffant.

Il bu un verre d'eau pour calmer son rire mais ne parvenait pas pas a effacer le sourire qu'il avait sur les lèvres.

- Ca va détends toi ! Si tu veux prendre un truc, t'en fais pas va.

Il ne comptait pas revenir sur les propos de la jeune femme, même pour la taquiner. Ce serait la mettre gratuitement mal à l'aise et là n'était pas le but du garçon.

- On verra pour ce qui est du remboursement, je peux encore espérer que tu oublis d'ici là.

L'espoir fait vivre, il se doutait que c'était vain, mais autant essayé.

Arya exagéra encore les choses, agrandissant le sourire de Newt. Elle fit mine de se laisser mourir de faim avant de rire à son tour. Il rit doucement en secouant la tête devant son caractère infantile qui lui plaisait bien. Mais l'euphorie de l'instant ne dura qu'une seconde et Arya sembla vite en panique, regardant partout autour d'elle. Le jeune homme fronça les sourcils, inquiet. La demoiselle sembla réfléchir un instant et lui demanda encore une fois son aide. Le jeune homme éclata de rire devant la requête.

- Allez, je veux bien t'accompagner ! fit-il avec un rire léger en se levant en même temps qu'elle.

Il se dirigea vers le comptoir où il régla l'addition avec les cristaux qu'il avait sur lui - jamais beaucoup pour éviter tout vol à la tire. Une fois que tout fut réglé avec le restaurateur, le jeune homme rejoignit Arya en lui tirant la langue avant de sortir de l'endroit.

- Allons-y, je te suis, je ne sais pas ou vivent chaque habitants du Port héhé, dit-il en haussant les épaules en glissant un clin d'oeil à la demoiselle.

Il la suivit jusque chez le couple, se postant derrière Arya. Lui ne savait peut-etre pas qui ils étaient mais eux avaient plutôt intêret à savoir qui était leur futur gouverneur. Se tenant droit, Newt faisait d'avantage impression, et sa carrure était tout à leur avantage. Soit la valise revenait à Arya, soit ils allaient devoir lui payer des affaires et des dédommagements. On en viendrait pas là, si ?

Arya frappa chez les Cheyron tandis que le brun restait en arrière, les bras nonchalamment croisés sur son torse. Il pouvait sentir la tension de la demoiselle mais n’avait pas prévu d’intervenir, au pire, il ferait pression de par sa présence. A peine Arya leva la main pour frapper que la porte s’ouvrit sur Madame Cheyron, beuglant contre la jeune femme. La situation arracha presque un sursaut à Newt, surpris. Elle s’en prit à Arya, ne lui laissant aucune chance de s’expliquer, puis l’aperçut furtivement et redoubla de haine. Newt haussa un sourcil face à la paranoïa de la femme, qui finalement s’aperçut de son identité. Elle devint soudainement blême et Arya en profita pour, d’un ton mielleux, réclamer son bien. Mme Cheyron glissa alors à Newt une invitation mais, avec un sourire, le jeune homme se laissa entrainer par Arya, avant de rire doucement en s’éloignant à la suite de la jeune femme.

Une fois qu’ils furent suffisamment loin, Newt éclata de rire tandis qu’Arya affichait un grand sourire, le remerciant encore de son aide. Il n’eut pas le temps de répondre que la jeune femme monta sur la pointe des pieds pour déposer un baiser au bord de ses lèvres. Les joues du jeune homme prirent une teinte rosée légère et se dit qu’il aurait bien recommencer. Le revoici comme un ado qui vit ses premiers émois. Il se gratta la nuque, ne sachant trop comment réagir mais se disant que son béguin pour la jeune femme était sans doute réciproque.

- On devrait recomm… euh enfin, on devrait chercher une auberge pour que tu y passes la nuit et que… hurum, tu y poses tes affaires

Il lui sourit et se retient de craquer, ce n’était pas le moment, peut même qu’il se faisait des idées. Il se racla la gorge pour se donner contenance et invita la jeune femme à le suivre tandis qu’il attrapait la valise, en bon gentleman.

Arya n’était pas dupe, elle avait repéré l’acte manqué de Newt. Prêt à aller à l’auberge, le jeune homme partit avec la valise d’Arya quand cette dernière le retint. Le fils du gouverneur fut contraint de s’arrêter puis de faire face à la jeune femme, fronçant les sourcils devant sa remarque. Il se détendit quand, en face d’elle, il posa les yeux sur le sourire qu’elle arborait. Il afficha un doux sourire à son tour, relâchant les muscles de ses épaules tandis qu’Arya se rapprochait de lui.

- On devrait... faire quoi ?

Elle était si proche qu’il sentait son souffle sur son corps. Quelques centimètres alors qu’elle ne lâchait pas sa main. Il déglutit, un peu perdu, hésitant. Et pourtant, il n’avait pas lâché ses lèvres des yeux. Il serra un peu la pression de sa main. Puis, sans prévenir, il posa ses lèvres sur celles d’Arya, l’embrassant doucement. Quelques secondes à peine qu’il se détacha, un petit sourire sur les lèvres. Il avait posé la valise et de sa main libre, il dégagea une mèche du visage d’Arya.

- Je pensais à ça, fit-il en agrandissant son sourire.

Il avait peur d’avoir franchi une limite, Arya ne semblant pas apprécier de base son espèce - les nobles. Il ne savait pas trop ce qu’il attendait de la suite ; une aventure, un truc sérieux ou encore autre chose ? Il ne savait pas, il avait juste cédé à une envie passagère.

A sa surprise - heureuse surprise - Arya l’embrassa de nouveau, avec plus de fougue que lui n’en avait mis, soulignant le contraste entre les deux personnages. Il glissa sa main libre sur sa hanche avant qu’elle ne se détacher. Quand elle fit un pas en avant, il s’attendit à un autre baiser mais la jeune femme se contenta de prendre sa valise, le coiffant au poteau et lui laissant un sentiment offusqué dans la poitrine. Quand elle lui parla d’aller à l’auberge, Newt sentit un frisson remontant son dos. La voix de la jeune femme était chargée de sens et le jeune homme ne pu que la suivre. Il n’était pas contre l’idée de se poser… en tête à tête avec la blonde de préférence.

Il fronça les sourcils quand elle lacha sa main, lui lançant un regard surpris, mais il n’insista pas et la suivit. Néanmoins, par moment, il s’amusa à la frôler l’air de rien. Il les conduisit vers une auberge qu’il connaissait de réputation et y avait logé Solus une fois. Le patron était sympa, autant en profiter ! Ils entrèrent dans le batiment assez calme et Newt se tourna vers Arya :

- Attend moi là, je vais négocier ta chambre, comme ça tu n’auras rien à me rendre. Et ce n’est pas négociable fit-il avec un clin d’oeil avant de se diriger vers le comptoir.

Il expliqua la situation à l’aubergiste et après quelques minutes, il pu obtenir une clé et un crédit pour la jeune fille. Il comptait bien tout payer en douce mais sans lui dire. Il revint vers Arya avec la clé et un air fier sur le visage.

- Et voila demoiselle, votre chambre vous attend lui dit-il en s’inclinant d’un air exagéré, tendant la clé.

Sans attendre, il prit la valise d’Arya et monta les escaliers jusqu’à la dite chambre, attendant que la jeune femme lui ouvre. On aurait dit un enfant a la Sainte Lucy alors que le jeune homme n’avait qu’une envie : se retrouver en tête à tete avec Arya.  

Newt attendit calmement qu’Arya ouvre la chambre et se laissa entrainé a l’intérieur par la demoiselle. Elle observa la chambre, quelque chose de très bien, tandis qu’il la dépassait pour poser la valise au pied du lit, observant la pièce à son tour. Une fenêtre permettait d’éclairer la pièce et donnait vue sur la rue et sur la mer. Une salle de bain permettait de faire une toilette, chose peu désagréable quand on est en voyage comme Arya. Il retourna vers elle alors qu’elle fermait la porte. Il sentit alors en elle une légère tension, une gêne si bien qu’il chercha à accrocher son regard du sien pour comprendre d’ou venait ce sentiment soudain. Il attrapa sa main libre tandis qu’elle levait ses doigts vers lui et l’effleura du bout des doigts, lui arrachant un frisson qui dressa les cheveux sur sa nuque.

D’une voix douce qu’il appréciait de plus en plus, elle demanda ce qu’il voulait à présent et souligna qu’elle l’appréciait fortement en tant que personne. Le jeune homme sourit et remonta sa main le long de son avant bras.

— Je t’apprécie beaucoup aussi, vraiment. J’ai passé une excellente journée avec toi

Il lui fit un sourire doux. Voir Arya se mordre la lèvre ainsi éveilla en lui une douce chaleur dans le creux de son ventre. Il résista contre cela pour ne pas donner l’impression de ne vouloir d’elle que son corps. Il s’éloigna d’un pas puis se tourna vers la fenêtre. Ils pourraient sortir, il n’était que le milieu de l’après midi. Mais sur l’instant, le jeune héritier ne voulait sortir de cette douce bulle dans laquelle ils se trouvaient.

—Oh et puis…

Cédant à sa pulsion, le jeune homme fondit sur Arya pour l’embrasser. Un mélange de douceur et de chaleur, le jeune homme du faire un effort pour ne pas laisser ses mains s’enflammer. Il glissa une main sur la joue de la jeune femme et l’autre sur sa hanche. Après plusieurs secondes, minutes - il n’en savait rien - il rompit le contact, ayant besoin de reprendre pleinement son souffle. Son pouce caressait doucement la joue d’Arya et il ne pu contenir un sourire en posant son front contre le sien.

— C’était ce que je souhaitais, ça

Newt ouvrit les yeux quand la lumière du port vint taper sur son visage. Il prit un instant pour s'habituer à la luminosité matinale et réalisa qu'il avait dormi jusque tard ce matin là. Il observa autour de lui la chambre de l'auberge et posa les yeux sur Arya qui dormait contre lui. La couverture tombait au milieu de son torse et laissait à la jeune femme le loisir d'avoir le brun comme coussin. Newt profita d'être le premier réveillé pour observer Arya qui dormait.

Le souvenir de la veille était comme ancré dans son esprit. Ils avaient finis par sortir en ville après leurs échange charnel de l'après-midi, obligés de se restaurer le soir pour ne pas mourir de faim - et la jeune femme avait du laisser le jeune héritier payé contre son gré. Newt avait ramené la jeune femme mais s'était vu "obligé" de rester la nuit au contact de sa belle - et il ne s'était pas fait prier. Il avait encore en mémoire les caresses laissant des traces indélébiles et invisibles, les baisers échangés, le contact de leurs peaux...

Il soupira d'aise, croisant un bras derrière sa tête. Sa main libre autour des bras d'Arya, il lui effleura le bras doucement, puis la joue, attendant calmement qu'elle se réveille, même s'il aurait pu rester là toute la matinée à la regarder, agréablement posé ainsi.