Un fin sourire se dessine sur mon visage lorsque Yuduar explique que sa vie à Grand Port est clairement plus agréable qu’à la Capitale. Et la-dessus, je suis clairement d’accord avec lui. La Capitale, c’est un véritable nid de vipère… La commission, le commandant et tous les autres… Heureusement que ça se passe bien avec Arthorias. Sinon, ça serait un enfer…
Ca ne va pas t’étonner mais je te comprend Yuduar… C’est un enfer de gérer la commission et le commandant. Heureusement qu’il y a une bonne entente entre Arthorias et moi. En tout cas, profites à fond de ta famille, c’est le plus important.
C’est bien important de s’occuper de sa famille… Si la mienne acceptait mes choix, je serai bien plus heureuse, j’en suis certaine. Interrogeant Arthorias sur les mesures qu’il a prise après sa nomination au poste de Capitaine, je tique sur un commentaire de Yuduar. Von Andrasil a été nommée Capitaine du Nord ? Il faut dire que j’ai pas vraiment eu le temps de suivre les dernières nominations au sein de la Garde… Beaucoup de travail au sein du Myrmidon et à la recherche de la Princesse aux alentours de la Capitale. Il va falloir qu’on reparte sur une base plus saine que lors de notre dernière rencontre… Plutôt que de commenter, je suis la réponse du Capitaine de la Garde Royale même si je suis au courant de la majorité. Je hausse les épaules lorsqu’il évoque un rendez-vous avec le commandant Hols.
Je ne l’ai pas rencontré non-plus si cela peut te rassurer. J’ai juste eu le droit à sa signature en bas de divers bouts de papier. Et je dois dire que j’aimerai bien le voir en personne pour mettre deux ou trois choses au point.
Je ne tolère pas d'ingérence dans mon régiment. Il va falloir qu’il comprenne comme la commission que j’ai mes méthodes et que je n’y dérogerai pas. Posant mon verre, je lève les yeux vers l’un des gardes de Yuduar venu nous voir pour annoncer que nos quartiers sont prêts.
Je suppose que c’est l’heure d’aller se mettre au travail… Je pensais attaquer par un passage incognito dans les bars pour essayer de grappiller quelques informations. Un conseil sur le meilleur quartier pour commencer notre enquête ?
Si la princesse est dans le coin, il va falloir la dénicher car si elle n’est pas revenue d’elle-même, c’est qu’elle ne compte pas revenir. Une gamine sans le sous qui parle comme une noble, ça ne doit pas courir les rues non-plus…
"Meh, Arban est un vieux ronchon, ça m'étonne pas de lui qu'il ai même pas pris le temps de vous faire un entretient digne de ce nom." commenta Yuduar en levant les yeux au ciel "Mais bon, clairement il a dut regarder vos dossiers de prêt et sous toutes les coutures. C'est pas un modèle de sociabilité ça c'est sûr mais il laisse passer aucun détail, dans le genre méticuleux ça se pose là."
Dans le fond le Capitaine était étonné que ses alter-ego n'aient pas été convoqués par le Commandant en personne. De part leur lien particulier les deux hommes échangeaient assez souvent quand bien même ils ne se rencontraient que très peu en personne dut à la distance géographique entres eux. Mais pour ce qui est des gardes de la capitale, le problème n'aurait pas dut se poser. Curieuse tête de mule ce Arban quand il s'y met.
En tout cas toujours est-il que la Capitale avait l'air d'être entre de bonnes mains avec ces deux là! Métèria ne cachait pas les difficultés à devoir composer avec les officiels dans tout les sens mais à coup sûr qu'elle devait faire un bien meilleur boulot que Yuduar lorsqu'il y était. La blonde avait ce port de tête altier et cette aptitude à paraitre immaculée quoiqu'il advienne, deux aptitudes absolument absentes chez le fantasque Capitaine désormais en charge du Sud. Lui avait plus été reconnu pour son éternel aptitude à coller des pieds-de-nez à la Commission via des billets aux retours bien sentis, le tout couvert de grand sourire aussi charmeurs que venimeux. Oui, il déteste les cols-blancs et la nouvelle ne date pas d'hier. Dire que Arban comptait faire de lui le prochain Commandant, la seule idée de la montagne de paperasse qui colle avec le rôle suffisait à lui donner le tournis. Mais bon, ce genre de préoccupations n'étaient pas pour maintenant, loin de là même.
"En tout cas je vous souhaite bien du courage là-haut! Profitez du Port pendant que vous le pouvez, on est encore en cours d'installation mais jusque là tout se passe comme sur des roulettes. Quelques bricoles loin à l'Est, j'ai pas pus envoyer beaucoup de gars là-bas donc j'ai dut composer avec les engagés de la régulière, mais franchement pas de quoi s'alarmer pour le moment." Yuduar en asséna une bonne vieille tape sur l'épaule de Arthorias à portée, secondé d'un grand sourire encourageant. Ce gars avait l'air motivé, sûr de lui, du genre à en vouloir. Métèria semblait plus fatiguée en comparaison mais il était tout aussi sûr qu'elle saurait rebondir pour organiser le bordel de la Capitale. Après tout, partout où elle était passée la finalité avait été que rien ne dépassait nul part et que l'ordre était parfaitement établi. La Capitale ne serait pas une épreuve impossible pour elle non plus.
Puis arriva un page du Bastion pour les prévenir que l'installation des quartiers destinés à Arthorias et Métèria était terminés. Le remerciant, Yuduar invita ses convives à se lever pour qu'ils se dirigent tranquillement vers l'endroit où ils pourront à leur guise entreposer leurs affaires. Les trois Capitaines profitèrent ainsi du trajet pour continuer à bavarder, tant de sujets aléatoires que de choses utiles.
"Un conseil pour un bon quartier où commencer... hmm..." il se gratta la barbe, perplexe "Peut-être faire un tour vers le grand marché couvert, c'est pas loin en plus. Beaucoup de bouche à oreille là-bas. Sinon y'a tout Blanche-Allée et le quartier plus touristique sur la descente vers les quais, ça pullule de taverne à marin là-bas donc si une mignonnette comme Atheas est passée dans le coin ça manquera pas d'avoir fait jaser les curieux." en tout cas ça ressemblerait au genre d'itinéraire qu'il ferait à leur place "Après avec son pouvoir là ce sera coton de s'y retrouver. Mais qu'importe la forme elle reste toujours aussi capricieuse et surement bien apprêtée je pense. Le goût du luxe, elle doit tenir ça de son père j'suis sûr ahaha!"
Ce bon vieux Grim', un moment qu'ils s'étaient pas jetés un godet ensemble tient. Mais clairement le Roi ne pouvait s'autoriser à vadrouiller au Grand-Port sans un motif costaud au préalable. Ainsi vas la vie de ceux qui doivent subir le poids d'une couronne sur leur tête. Il soupira au coeur de son rire à la pensée de son ami esseulé sur son trône. Enfin, façon de parler, ce roublard saura bien trouver une oreille attentive avec qui passer ses soirées cachées à la taverne.
Laissant Arthorias et Métèria reprendre le cours de leur mission, Yuduar en profita pour synchroniser sa pierre de communication avec celles de ses alter-ego afin de faciliter leurs futurs échanges. Quitte à être équipés de ce genre de petites merveilles de technologie, autant en profiter. Puis, après un simple au-revoir tout aussi sympathique que leurs bouts de conversation plus tôt, le grand brun retourna en direction de son bureau pour reprendre son combat dantesque là où il l'avait laissé, contre sa némésis de toujours: les dossiers.
*Vivement que je retourne sur le terrain putain, ça me manque...*
Ah... Entre le commandant et la commission, il y avait pour sur de quoi se tirer les cheveux, chance pour lui, le commandant ne fourrait absolument pas son nez dans ses affaires.
A vrai dire, il était sacrément libre, et personne n'avait rien dit quand il avait décrété une refonte en profondeur de la garde royale.
Ni pour cela, ni pour la commande des nouvelles armures, ce qui représentait une sacré somme de travail et d'investissement. Mais jamais la royale n'avait été connu pour être une unité d'infanterie légère.
En conséquence de quoi, il avait voulu revoir les antiquités que portait la royale pour des modèles incluant les dernières avancées.
Enfin chacun ses soucis, et il haussa doucement les épaules. Commandant absent ou présent, il aimait sa nouvelle relative tranquillité.
Qui sait, peut être que d'ici un mois ou deux il se sentirait à l'aise dans ses fonctions
-Et bien je retire ce que j'ai dit tout compte fait, je préfère ne pas le voir et être tranquille dans mes fonctions
Dil il sur un air de conspiration avant de rigoler doucement.
Écoutant avec attention les recommandations du capitaine, il prit note de chaque indice possible, notamment celui sur le grand marché couvert.
Il ne connaissait pas vraiment la ville, et se reposerait sut Métèria pour l'orientation. C'était assez ironique, mais tant pis, le devoir passait avant la fierté.
-Je vois, ça s'annonce plutôt long et compliqué pour le moment. J'espère qu'on ne te dérangera pas trop longtemps.
Même si les chances de retrouver la princesse étaient mince.... Ils devaient tenter le coup. Manque de chance le garde de la princesse n'avait pas été disponible pour la mission, sinon il l'aurait joyeusement envoyé à sa place.
Après tout il la connaissait mieux que quiconque. Observant le capitaine du grand port s'éloigner, il se tourna vers sa collègue, se levant avant de s'étirer doucement.
-Bon, que pense tu de s'y mettre maintenant ? Plus vite on y sera, plus vite on saura si la princesse était là ou non
Si même Yuduar nous souhaite bon courage pour mener à bien nos missions à la Capitale, cela sent le début des problèmes… Si au moins tout se passe bien du côté de Grand Port, c’est déjà une bonne chose. Après, on peut pas dire que ça se passe “mal” de mon côté. Le Myrmidon tourne à merveille, c’est juste le côté relation avec les huiles de la Commission qui pose problème. Si au moins ils me laissaient un peu tranquille avec leur politique de roulement des unités… Mais j’arriverai à leur faire comprendre qu’on peut faire de meilleurs choix en prenant le temps de tester les nouvelles recrues correctement. L’arrivée du page de Yuduar coupe court à la discussion. Tout en prenant la direction des quartiers prêtés par son régiment, le Capitaine répond à ma sollicitation de conseils. J’ai bien encore en tête mes vieilles habitudes de l’époque où j'étais simple Garde à Grand Port mais les choses ont surement changées depuis le temps. Et effectivement, certaines choses ont changée depuis le temps. D’autres non, comme les lieux de rendez-vous des marins.
Quand je dis qu’on aurait dû lui coller une tatouage anti-magie… On aurait nettement moins de soucis aujourd’hui.
Je plaisante bien entendue mais ce n’est pas si faux que cela. La princesse abuse largement de son pouvoir pour filer entre les mains de la Garde Royale. Habituellement, ce n’était que de petites escapades dans la Capitale… Mais cela a pris une autre mesure cette fois.
Il va quand même falloir prendre des mesures pour ça d’ailleurs quand on l’aura retrouvée… En tout cas, merci Yuduar pour ton aide. On te tiendra au courant de l’évolution de l’enquête au fur et à mesure qu’elle avance.
Avant le départ du Capitaine, je prend le temps de synchroniser ma pierre de communication nouvellement acquise. Ce sera bien pratique pour communiquer si besoin, même si les portails de téléportation facilitent bien les choses. J’attrape mon paquetage prête à aller poser mes affaires dans mes quartiers lorsqu’Arthorias décide de tailler dans le vif. Je pouffe de rire à son espoir de savoir vite si la princesse était ici ou non. Grand Port est peut-être encore plus complexe à appréhender que la Capitale pour avoir une information. Les marins vont et viennent, les marchands aussi. La population permanent est minoritaire ici par rapport à la Capitale où presque tous les habitants ne s’éloignent pas vraiment.
On est sûrement bon pour faire le tour des tavernes plusieurs fois, les marins vont et viennent. Cela ne sera pas simple du tout pour avoir une information. Vu l’heure, je dirais qu’il sera plus aisé d’aller vers le quartier touristique pour faire une virée dans les tavernes. On verra pour aller dans les zones commerçantes demain. Comme l’a bien dit Yuduar, une princesse reste une princesse quelque soit son apparence.
Je propose à mon acolyte de prendre le temps de poser nos bagages avant de nous mettre en route pour les tavernes plus ou moins agitées de Grand Port. Avec un peu de chance, on aura le droit à une petite démonstration du maintien de l’ordre par les subalternes de Yuduar.
Je prend un peu de temps pour aller déposer mon paquetage dans mes quartiers. Je déballe rapidement le tout pour ranger correctement l’équipement que j’ai prévu. J’ai récupéré une épée à l’armurerie même si cela ne me sied guère mais cela serait trop voyant de me balader avec un trident comme à mon habitude. L’épée et son fourreau sont de facture moyenne, rien de bien extraordinaire mais ça participera à nous fondre dans le paysage. Je descend rapidement dans la cours pour retrouver Arthorias qui attend déjà certainement.
Bon, c’est partit pour une sortie en taverne… On est d’accord qu’on y va molo sur l’alcool ? Te laisse pas entraîner par les matelots, je te porte pas jusqu’au Bastion.
Je le laisse dans un caniveau, promis… Les choses clarifiées, on quitte le bastion prenant la direction du port, on va attaquer par là. Il y a souvent des petits boulots de proposer pour décharger les navires ou porter des missives. Avec un peu de chance, notre princesse aura fait un petit boulot là-bas vu que je doute qu’elle ait pu partir avec assez d’argent pour mener la grande vie aussi longtemp. Après une petite marche, on arrive devant une taverne déjà bien animée pour l’heure.
Il faut bien commencer quelque part.
Je hausse les épaules et entre sans plus attendre. C’est suspect de rester trop longtemps dehors sans bouger, à moins d’avoir une chope à la main.
Un tour de taverne.... Génial.... Lui qui ne tenait pas l'alcool et qui n'aimait pas spécialement ça.... Sa dernière taverne c'était finie.... étrangement. Et l'officier ne tenait pas à renouveler l'expérience. Une bêtise par mois suffisait amplement.
Et si au final il ne la regrettait pas.... ce n'était pas une raison de continuer, bien au contraire
-Ok va pour alors, cela dit, c'est toi qui mène, c'était ta région il n'y a pas si longtemps, et je ne tiens pas à nous perdre dans les bas fonds de la ville
Et surtout à chercher dans la mauvaise direction. Il ne fallait pas oublier que la rapidité était la clé. Et nul doute que deux touristes comme eux attireraient l'attention.
Ou plutôt.... Arthorias attirerait l'attention comme il n'avait pas du tout un profil de local
Il eut un grand rire devant la mise en garde de sa collègue
-Moi boire à l'excès ? Je te rappelle qu'à part le bar des officiers je ne fréquente pas ce genre d'établissement, néanmoins, si tu pars en vrille je ferais en sorte de te ramener a ta chambre
Et bien quoi ? Il n'allait pas laisser une collègue se vider de ses tripes dans la rue, quelle image cela donnerait des myrmidons après ?
Ils étaient déjà suffisamment servit avec le blizzard et leurs frasques. Un capitaine ivre par an suffisait surtout en publique.
Arrivé devant la taverne en question, Arthorias tenta de prendre un air habitué, mais préféra cela dit rester derrière Métèria, il ne savait de toute façon même pas commander dans ce genre d'endroit.
Les deux s'appuyèrent sur le comptoir, le tavernier se portant directement vers eux
-Alors qu'est ce que je vous sers ?
Première taverne, première épreuve du feu pour Arthorias qui va découvrir le vrai monde hors de la Garde visiblement. Cela me fait bien rire d’apprendre qu’il n’a jamais fréquenté les tavernes. C’est pourtant un lieu où se rendent presque tous les gardes pour décompresser de leur service et s’amuser avec leurs collègues. Mais il est vrai qu’il n’a pas l’air d’être le plus joyeux des lurons en temps normal, peut-être pour ça que la Commission l’a catapulté Capitaine de la Garde Royale. Entrant dans la taverne en première, je me dirige vers le comptoir. C’est la meilleure place pour écouter les conversations et, si besoin, prendre contact avec quelqu’un.
Deux bières, Tavernier.
Regardant mon partenaire, je hausse les épaules. Il faut savoir faire des concessions, boire pour se fondre dans le décor mais pas trop pour ne pas finir dans le caniveau. La fin de journée risque d’être longue, il est bien connu que la plupart des tavernes coupent leur bière avec de l’eau donc c’est le moindre mal. Rapidement,on nous dépose nos bières. Je sors rapidement les cristaux qu’elle réclame plus deux autres cristaux sombres.
Excusez-moi, nous sommes à la recherche de ma petite-soeur… Elle a fugué de la maison depuis une semaine. Brune, un petit mètre soixante enfin quand elle décide de se montrer sous son vrai visage. Elle a tendance à faire sa petite précieuse et des caprices, on pense qu’elle pourrait être venue par ici pour trouver un petit boulot pour financer sa fugue. Cela vous dit quelque chose ?
L’homme avise les cristaux encore dans ma main pesant surement le pour et le contre de vendre des informations. Quelques cristaux à se mettre gratuitement dans la poche, c’est pas forcément rejetable quand on est simple tavernier.
Vous savez des gamins qui cherchent des petits boulots, on en voit tous les jours par ici.
Je soupire en sortant deux autres cristaux sombres faisant ouvrir de grands yeux ronds à notre interlocuteur.
Allons, faites un petit effort. Quelqu’un qui fait un caprice pour avoir un petit boulot mais ne semble pas avoir l’habitude de travailler, ça ne s’oublie pas.
L’homme ne semblant pas vouloir faire d’efforts, je commence à tourner les talons prête à partir avec mes cristaux. Immédiatement, l’appât du gain se fait sentir et il se met à parler.
Un jeune homme est venu, il y a une semaine. Il parlait sacrément bien et voulait un petit boulot. Je lui ai proposé d’aider à ranger les tonneaux mais il arrivait même pas à les bouger. Il a piqué une crise de nerf quand je l’ai renvoyé…
Je me tourne vers Arthorias, haussant un sourcil interrogateur. Cela collerait bien au profil de notre petite princesse en fuite.
La première taverne.... Comme si Arthorias était très fan de ce genre d'endroit.... A vrai dire, il aurait préféré examiner un stock de poisson plutôt que de faire ce genre d'idiotie....
Mais qu'importe, le travail avant tout !
L'endroit était.... une taverne, ni plus, ni moins et avait au moins l'avantage de ne pas sentir trop mauvais, ce qui pour l'imaginaire de l'officier était déjà un exploit en soit.
Sa collègue commanda deux bière qui leur furent servie rapidement, et l'androgyne attrapa la chope tendue, inspectant le contenu comme si c'était du poison, remuant le liquide au fond du récipient avec un léger dégoût évident sur son visage
Et il fut nettement plus intéressé par la négociation habile de Métèria. C'était donc comme ça qu'ils faisaient chez eux ?
Lui serait arrivé avec un groupe complet de garde royaux, exigeant des réponses au nom du roi. Peut être que c'était ça la fameuse subtilité dont on parlait tant.... Et qu'il ne maîtrisait absolument pas
Parfois l'officier oubliait que la civile avait surtout un rôle de police, la royale ayant moins de soucis avec les nobles. A vrai dire c'était plutôt l'armée. Mais c'était une autre histoire qu'il aurait tout le temps d'aborder un autre siècle, et il fit mine de se rapprocher quand les informations intéressantes tombèrent enfin.
Devant la question à peine posée par la capitaine, il dit à voix basse.
-Je crois qu'on à notre piste, un jeune homme qui ne soulève même pas un tonneau, c'est typique de la noblesse en général, les roturiers ont l'habitude du travail manuel, et ce ne serait pas quelques tonneaux qui feraient peur.
S'accoudant contre le comptoir, il fit mine de prendre une pause détendue avant de goûter la fameuse bière. La grimace qu'il fit aurait pu rester dans les mémoires, et Arthorias déposa le récipient sur le comptoir avant d'ajouter.
-Inutile de rester là si notre charmant jeune homme c'est fait renvoyer, on sait déjà quel genre d'individus chercher. Reste à savoir qui pourrait employer un gars qui n'a aucune force physique mais un peu d’intellect et de prestance....
Laissant le comptoir derrière lui, il prit une dernière gorgée de bière, juste histoire de dire....
Pas de question de la part d’Arthorias ? Je m’attendais à ce qu’il soit plus fougueux sur le coup vu qu’on parle de la princesse qu’il a juré de protéger au prix de sa vie si nécessaire. Il faudra quand même que je lui précise d’éviter d’employer des mots comme roturiers devant ces mêmes personnes… Cela serait dommage qu’ils refusent de nous parler parce que le Capitaine de la Royale les a vexés. Par contre, je me moque allègrement de sa tête lorsqu’il goûte la bière. Cette enquête va vraiment être amusante partie comme cela. Sans même avoir toucher à ma bière, je tourne les talons en laissant, sur le comptoir, les cristaux que j’ai fait miroiter au tavernier. De nouveau à l’extérieur, je me tourne vers mon homologue.
Alors cette première bière dans les tavernes à marins de Grand Port ? Nous disions donc, un travail où un beau parler et une certaine tenue pourraient être apprécié et ne nécessitant pas trop d’efforts physique…
Là comme ça, j’en voit un sacré nombre… Toutes plausibles si l’on considère que la princesse est capable de ravaler sa nature profonde de gamine trop gâtée pour prolonger sa fugue loin du palais.
Toi qui est Garde Royal depuis longtemps, tu dois bien avoir une idée du genre de travaux qu’elle serait prête à accepter pour éviter de devoir rentrer au Palais ? Serveuse, ménagère dans une auberge, blanchisseuse ? Il y a tellement de possibilités, il faut qu’on réduise notre champ de recherche...
La princesse peut être n’importe où et faire n’importe quoi… Je me demande juste si elle est encore à Grand Port et que notre déplacement n’est pas vain.
Les bières de tavernes du grand port ? Comment décrire.... Il aurait difficilement la comparer avec de la pisse, comme il n'en avait jamais bu.... néanmoins à l'odeur.... Oui ça c'était facilement reconnaissable.
-Pour comparaison, ça me rappelle une histoire ou on avait arrêté un noble à l'entrée du palais, un de ces courtisant zélés voulant couvrir la reine de cadeau.
Il criait partout qu'il avait dégoté une potion miracle dont il voulait faire cadeau à la reine. Il gesticulait dans tout les sens avec sa potion alors qu'on l'empêchait d'approcher de la salle d'audience.
Il à même fini par en boire une partie pour nous prouver que c'était inoffensif et bénéfique....Bon fort heureusement, je n'ai pas du nettoyer quand il à tout revomit.
Il réprima un sourire en y repensant, voir son visage si emprunt de fierté virer au vert, puis au blanc avant qu'il ne recrache tout.
-Enfin, disons que la pisse d'âne, ce n'est pas une super potion même vendue à prix d'or. Tout ça pour dire que l'odeur de la bière me le rappelle un peu.
Y a des expériences qui sont moins enrichissantes....
Mais Métèria n'avait pas tort, il commençait à connaitre les habitudes des nobles, et la princesse risquait bien de se tourner vers ce qu'elle connaissait. Ou du moins ce dont elle avait entendu parler à la court.
-Les personnels qui possèdent des talents et une certaines classe peuvent officier dans des salons de thés uppés, des clubs de divertissement en tant que serveur.... ça ne nécessite que peu de force et surtout une bonne tenue
Beaucoup disaient que les serveurs de ces maisons ont d’excellentes manières
Posant une main sous son menton l'air pensif, il fit pendant quelques instant abstraction de l'agitation ambiante, avant de soupirer.
-Je ne vois que ça pour le moment, la princesse n'irait surement pas dans un endroit trop... banal ?
C'est tout de même une noble, elle a de l'estime d'elle même.
Tu connaîtrait quelque chose qui correspond à ces types d'établissement ?
Je ris un bon coup au commentaire d’Arthorias sur les bières locales en comparant ça aux mésaventures des nobles de la Capitale. Les nobles sont généralement une bonne source de comparaison. Benét et maladroit à souhait, il ne doit pas passer une journée sans que les Gardes Royaux n’en découvre une nouvelle.
C’est pas étonnant, difficile de vendre de la bonne bière à des matelots pas forcément très bien payés. Ils coupent à l’eau la bière.
D’un haussement d’épaule, je signifie que c’est ainsi. Chacun sa pitance. La Capitaine de la Garde Royale réfléchit plus sérieusement à notre problématique. L’un comme l’autre, nous avons la même logique. Atheas a dû se rendre dans des lieux plus huppés après avoir échouée à dans les zones moins chics. Des capacités physiques sont nécessaires pour travailler dans une bonne vieille taverne. On ne déplace pas de simples tonneaux sans un minimum de force. interrogée pour savoir si je connais un endroit qui correspondrait mieux à nos nouveaux critères de recherches, je me plonge dans mes souvenirs de la ville. Il y a tellement d’endroits pouvant faire l’affaire… J’écarte les lieux ayant une vocation trop choquante pour la jeune noble.
Il y a une auberge un peu haut de gamme au niveau du quartier touristique. Le genre que les nobles apprécient pour les bains et le cadre.
Cette auberge avait un certain standing à l’époque, j’espère que cela n’a pas changé.
L’auberge des Milles Délices accueille beaucoups de nobles principalement pour profiter des bains et autres bienfaits. Je suppose qu’elle existe toujours. On peut essayer d’y faire un tour.
De toute façon, cela ne nous coûtera pas grand chose d’aller y faire un tour ce soir. Nous pourrons retourner faire un tour dans les tavernes demain. Prenant la tête de notre duo, je me met en route vers l’Auberge. C’est revigorant d’être à nouveau dans l’air marin. Cela m’avait plus manqué que je ne le pensais. Avec la fraîcheur marine qui s’installe tranquillement, je me sens presque comme chez moi. Arrivés dans le quartier touristique, je m’immobilise devant la façade de pierre de l’auberge. Ses arches n’ont pas changée mais cela n’a plus cette prestance qu’avait le bâtiment à l’époque. Et pourtant, l’auberge a toujours l’air aussi vivante.
Une auberge plus huppée ? Voilà qui pouvait bien correspondre à ce qu'ils cherchaient. A vrai dire, c'était exactement ça. Il claqua des doigts alors que son sourire s'illuminait, c'était une piste à suivre, et il emboîta le pas de Métèria.
Après quelques minutes de marche ils arrivèrent devant la fameuse auberge, de moins haut standing qu'il l'avait pensé, mais c'était bien ce genre d'établissement qui plaisaient au noble.
Et même s'il n'était pas au top de ce qu'il se faisait, Arthorias voyait déjà quelques signes de la richesse de ses clients. Oh bien sur, ils n'étaient que des nobles de campagne, rien à voir avec la haute noblesse de la capitale.
Un gros bras se planta devant le duo, croisant les bras avec un air peu avenant.
-Navré, le salon est fermés au publique.
Fermé au publique, ou comment dire poliment que le duo n'avait pas l'allure de noble et que par conséquent, ils n'étaient pas bienvenue.
S'ils avaient eu carte blanche, il lui aurait collé son insigne sous le nez, à vrai dire.... son armure était tellement reconnaissable, qu'il n'aurait sans doute pas eu besoin.
Oh... l'apparence hein ?
Se redressant, il fit jouer sa grande taille en prenant Métèria par le bras, affichant un air parfaitement dédaigneux.
-C'est ainsi que vous traitez votre clientèle ?
Dit il d'un air pincé et précieux, son visage s'empourprant.
-Je ne pensais pas que l'on recevais les marquis aussi mal ici... Dire que j'étais venu sous le conseil du gouverneur !
Il était facile d'imiter ces gens quand ont passait ses journées avec eux. Mieux que cela, il était même à la place de ce garde privé d'habitude. Et il savait donc sur quelle corde jouer.
Des grands nom, un air important, des grands titres.... La première chose qu'on inculquais à un garde royal. Ne pas se faire embarquer dans une discussion stérile avec un noble, et laisser l'anonymat du heaume faire son effet.
-Venez ma chère, je m'en vais de ce pas écrire une missive à Monsieur le Gouverneur
Arthorias fit mine de faire demi tour, ayant juste le temps de se retourner avant d'entendre.
-Monsieur le Marquis, il y a eu une erreur, je vous en pris... veuillez entrer et me pardonner
Le sourire qu'il afficha et que seule sa collègue pu voir était mémorable.
Effectivement c'est qu'on enseignait aux gardes royaux, pas aux videurs d'une taverne.
-Que ce soit la seule fois, venez avec moi madame
Et, sans quitter son air contrarié il pénétra dans la taverne, découvrant un endroit modérément luxueux, mais qui sans nulle doute accueillait une partie de la petite noblesse locale
Là, on s’apprête à entrer dans un domaine maîtrisé par Arthorias alors je vais le laisser gérer la situation. Je fronce les sourcils lorsqu’on nous barre le passage en affirmant que l’auberge est fermée. Je suis à peu près certaine que c’est un mensonge, à la rigueur une soirée privée. Prête à lui flanquer une baffe, je suis surprise par la prise de mon homologue sur mon bras. D’abord surprise, je comprend vite ce que fait Arthorias. Les nobles, c’est son domaine… Il va falloir jouer à la gourdasse noble… Génial… Sourire idiot, port droit mettant en avant ma poitrine, voilà, une parfaite posture de gourde noble. Et on laisse faire monsieur le marquis ! C’est tout ce que j’aime, des menaces à base de bouts de papier et de titre de noblesse.
L’important, c’est que ça fonctionne… Le vigile est carrément en train de ramper maintenant devant Arthorias qui arbore un sourire vicieux. C’est qu’il est vraiment vicieux le Capitaine qui paraît aussi innocent en temps normal. J’emboite le pas d’Arthorias lorsqu’enfin on nous libère le passage.
Qu’ils sont mal élevé ici, il faudrait vraiment que le régent fasse mieux son choix d’employé.
Faire la femme outrée, c’est pas vraiment dans mon répertoire. Je suis plus dans le registre “coup de poing” normalement… Chacun son domaine dira t-on. Enfin débarrassés du vigile, on entre enfin dans l’auberge. C’est à peu prés comme dans mes souvenirs, décor plutôt richement décorés, ambiance légèrement feutrée. Un peu plus qu’avant à vrai dire. Cela me laisse un drôle de sentiment comme si l’ambiance était radicalement différent depuis mon dernier passage ici. Accompagnée d’Arthorias, je m’installe à une table. Je ne me souvenais pas que toutes les tables étaient ainsi isolées des autres par de tels paravents. J’ai l’impression de ne pas être du tout à ma place… Et ce n’est pas le fait que cela soit un endroit où les nobles se rassemblent loin des citoyen lambda.
C’est plus intimiste qu’avant. Je te laisses la discussion, c’est ton domaine.
Je m’adosse contre le dossier rembourré guettant les tables alentours. Je ne suis pas sereine dans cet endroit où je ne peux pas voir qui occupe les autres tables. J’ai une impression de déjà. J’ai l’impression que ce n’est plus une simple auberge où les nobles de Grand Port viennent se désaltérer loin des citoyens. Alors qu’Arthorias est en pleine discussion avec l’une des serveuses, cela me revient. Une de mes premières interventions après la sortie de l’Académie… On a démantelé un bordel qui vendait des femmes esclaves sexuelles… Ils se cachaient derrière une taverne avec le même type de décoration. Je me penche vers mon coéquipier pour lui murmurer quelques mots.
Je ne pense pas qu’on la trouvera ici… ça me rappelle un vieux bordel que l’on a démantelé il y a une douzaine d’années. On peut creuser un peu au cas où mais je doute qu’elle soit restée ici bien longtemps pour travailler.
Où alors, sa fugue l’a sacrément changée. Et dans ce cas, cela risque de devenir vraiment très compliqué de la retrouvée…
Heureusement, Métèria avait compris le jeu et jouait parfaitement la comédie. Il faut dire qu'imiter un noble trop sur de son statu n'était pas bien difficile. Il suffisait de toiser d'un air méprisant n'importe quelle personne qui n'était pas à l'évidence quelqu'un d'important.
Lucy qu'il l'avait vu souvent au palais. Suffisamment subi aussi mais autant que cela serve.
Le "couple" rentra donc tranquillement dans ce qui semblait être une taverne mais qui avait bien quelques différences notables. Notamment la tenue des serveuses et serveurs. Ce n'était à l'évidence pas vraiment une taverne de noble...
Et cela fut vite confirmé par Métèria. Mais... mieux valait être sur. Le jeune homme n'avait de toute façon aucune réputation à défendre, et attira une serveuse, si légèrement vêtue, que la regarder ailleurs que dans les yeux aurait été inconvenant
-Dites moi jeune femme, vous n'auriez pas vu un jeune homme venu pour du travail dans votre établissement ? Du genre distingué avec pas mal de manières
La jeune femme n'avait visiblement pas l'habitude qu'on lui demande des choses aussi triviale et hésita un petit moment, forçant Arthorias à la rassurer
-C'est l'enfant d'un de mes amis, une petite fugue, vous savez ce que c'est, papa est méchant, devoir gérer un château c'est un travail dévalorisant, tant de petites tracasserie
-... Vous savez Monseigneur, des jeunes j'en vois plus d'un et comme vous me dites là....
L'officier laissa tomber une bourse bien garnie dans la main de la serveuse, dans un geste sensuel forcé destiné à tromper quiconque regarderait avant de poursuivre
-Je suis sur que vous pouvez me dire si quelqu'un correspond à la description, personne n'a fait une courte carrière ici ?
-Maintenant que vous le dite.... Y a ptet quelqu'un qu'est venu pour travailler y a pas longtemps, mais il est partit d'est qu'on lui à expliqué le travail, un bon gars très maniéré, mais il n'a pas tenue une journée
-Et vous avez une idée de la ou il pourrait être allé ? Une piste ?
-Ptet qu'un bonhomme comme lui pourrait trouver du travail chez un scribe, ou un libraire, vous savez quelqu'un qui sait lire comme il le faisait...
Remerciant la serveuse, il revint vers Métèria, l'écoutant avec attention avant de hausser les épaules
-Effectivement, elle n'a pas du rester longtemps ici... Mais je ne pensais pas qu'on tomberait dans un bordel pour nobliaux ici... on ferait peut être mieux de partir avant qu'on te fasse une proposition indécente
Dit il en rigolant doucement
Laissant la conversation avec la serveuse affriolante à mon coéquipier, je balaye la zone du regard écoutant juste d’une oreille distraite. Vraiment, je doute même qu’elle soit restée ici plus de cinq minutes… Il faudra peut-être prévenir le Capitaine Al Rakija, il sait peut-être que cet endroit existe mais ça ne coûte rien de l’en informer pour une petite descente de contrôle. Difficile de savoir si la jeune femme nous a bassiné mais il faut bien avancer. Une fois la serveuse repartie, Arthorias me fait part de son avis qui concorde avec le mien. Je ris lorsqu’il me fait part de son inquiétude à ce que l’on me fasse des proposition indécente si l’on reste plus longtemps ici. Je lui assène un tape sur l’épaule tout en riant.
C’est plutôt toi qui devrais te méfier Arthorias. C’est bien connu que les nobliaux aiment bien les garçon au joli minoi comme toi !
Je me lève tout en reprenant la discussion plus sérieusement.
Il va falloir attendre demain pour aller faire un tour chez les scribes et autres. On va boire un verre tranquille, je connais une taverne qui sert de la vrai bière locale ?
Les serveuses nous jettent un regard d’incompréhension lorsque l’on quitte la table. Cela va être drôle quand elle apprendrons que l’une d’elles a empocher un bourse compléte. A la sortie, je me retrouve face au vigile qui me bloque le passage. C’est comme ça que l’établissement fonctionne maintenant ? Tu ne pars pas si tu ne consommes pas ? Ca va faire plaisir aux Gardes locaux ça… Sans un mot, je pose ma main sur son épaule et le pousse sans ménagement.
Veuillez vous écarter monsieur, vous génez le passage.
On ne pourra pas dire que je n’ai pas été polie. L’homme reste bouche-bée nous laissant le passage. J’ai beau être une femme, je suis largement aussi forte qu’un homme. Il ne doit pas avoir l’habitude de croiser des femmes avec un peu de force dans les bras… Je salue tout de même l’homme sans me retourner avec un bon vieux “A la prochaine”. On est en stand-by maintenant, plus la peine de prendre autant de pincettes. La taverne que j’ai en tête n’est qu’à quelques rues du bordels, on y sera bien pour finir la soirée en buvant et mangeant un peu. Arrivé devant, je montre l’accés à mon coéquipier. Quelques marches et une simple porte conduisant à une taverne souterraine. Même porte fermée on peut entendre que c’est bien vivant à l’intérieur.
Je te présente l’Antre. La meilleure taverne de Grand Port si tu veux manger et boire des choses décentes. Allons chercher une table pour manger un morceau.
J’emboite le pas à mon acolyte. Finalement, c’est la première fois qu’on va être dans un contexte complètement hors de nos missions de la Garde...
Si la vue sur la serveuse n'était pas des plus déplaisantes, on ne pouvait pas en dire autant du reste de la taverne qui, à mieux y regarder n'était pas aussi luxueuse qu'elle le prétendait. A chaque coup d’œil appuyé, il avait l'impression que le verni d’élégance s’effritait et ne se fit donc pas prier pour sortir, suivant sa collègue qui mis surement à bas la fierté d'un homme ce soir.
Lui même haussa les épaules, les nobles et leurs fantasmes... Qu'ils aiment les jolis homme n'était surement pas la pire. Entre les fils à papa voulant monter leurs entreprise sans succès, les déviants et les consanguins... Non ce n'était décidément pas le pire.
-Allez faisons ça. Je ne me sens pas à essayer tout les coins à tarés de la région, ma patience sera à bout bien avant.
Parfois la subtilité était une qualité, mais Arthorias s'il en connaissait le principe, avait d'avantage l'habitude d'ouvrir des portes à coup de bélier qu'à coup de belles paroles.
Les rues de grand ports étaient largement plus animés que ses homologues de la capitale, ce n'était pas vraiment le nombre de soiffard qui différait, chaque ville avait presque un cota de déchet constant. Mais ici... Il y avait, par delà les effluves d'alcool, cet air marin qui semblait chasser la puanteur, renouvelant l'air sans cesse, et l'officier fut presque triste de devoir s'enfoncer sous terre.
Mais s'il fallait en passer par là pour pouvoir manger correctement.
Lorsqu'il ouvrit la porte, le blondinet fut assaillit par une vague de musique et de voix, un joyeux brouhaha qui semblait bien accueillant en comparaison des autres lieux précédemment visités
-Si c'est décent selon tes critères, je suppose que je ne risquerai pas de mourir empoisonné, alors allons y
Il dut se baisser pour éviter de ramasser l'étai qui soutenait le plafond, découvrant par la même diverses inscriptions, surement des différents clients qui avaient visités l'endroit. Et si pas un seul des sigle tracés n'étaient compréhensif, au moins n'étaient ils pas, à l'évidence, des menaces.
Quelques marches plus bas, l'officier put découvrir une grande pièce bien éclairée, avec un pléthore de table, fort heureusement, pas toutes occupées.
Le duo s'installa sur l'une d'entre elle, qu'Arthorias prit d'avantage pour son état que pour la bougie à moitié fondu qui ajoutait un peu de lumière à l'ensemble.
-J'ai déjà connu plus mal famé et moins accueillant, c'est déjà un bon point
Une serveuse vint prendre leurs commandes, qui pour Arthorias se trouva être un simple bouillon de légume agrémenté de morceaux de viandes, et d'une nouvelle bière.
Et cette fois, il prit celle qui semblait de meilleur qualité, le brouet clair du premier débit de boisson ne l'ayant que moyennement convaincu.
-J'ai presque l'impression d'être revenu à mes débuts en tant que cadet, la taverne du vendredi soir était presque sacrée
Il y avait une once de nostalgie dans sa voix et le jeune homme se demanda si son aînée ressentait la même chose, ou bien si d'autre souvenirs bien différents venaient remplir son esprit
Princesse disparue Métèria • Arthorias • Atheas Encore un travail de perdue. Pourquoi n'arrivait-elle jamais à garder un boulot plus d'une journée. Non, ce n'était pas de sa faute ! C'était les emplois qui n'étaient pas fait pour elle et les employeurs qui étaient tous des crétins ! Elle venait d'être viré de son dernier emploi, si on peut appeler cela comme ça étant donné qu'elle n'y est pas resté plus d'une heure : après avoir traité un client de crétin dans une librairie, le propriétaire l'avait mise à la porte. Ce n'était pas sa faute ! Quelle idée de vouloir acheter un livre quand on ne savait pas lire ? Atheas ne comprenait pas pourquoi il fallait se plier en quatre pour servir des gens qui n'en valent pas la peine. Partant de la boutique en shootant dans un cailloux, elle avait repris une apparence féminine : celle d'une jeune femme qu'elle avait croisé quelques heures plus tôt, avec de jolies oreilles félines sur la tête et habillée d'une robe bleue. Si elle prenait une apparence masculine pour chercher un travail, c'est parce que les hommes étaient plus susceptibles d'embaucher un homme qu'une jeune femme. Mais elle préférait largement utiliser une apparence proche de la sienne -au moins elle pouvait aller aux toilettes tranquillement. La journée était bientôt finie et elle n'avait aucune envie de chercher encore du travail pour aujourd'hui, elle en avait assez fait à son gout. Aussi elle ouvrit en grand les portes de la première taverne qu'elle croisa et s'assit à une table, les sourcils froncés. Une charmante serveuse vint prendre sa commande : - Je veux un verre de lait, avec du chocolat en poudre dedans ! Et une assiette de Loukoum ! La gentille serveuse, toujours en souriant lui répondit alors : - Mademoiselle, nous n'avons pas de... Loukoum ici. Mais je peux vous conseiller nos poissons, ce sont les meilleurs du Grand Port ! Atheas grimaça. - Non ! Je veux des Loukoum, allez m'en trouver ! Son attitude était décalée par rapport à son apparence de jeune femme, elle se comportait comme une enfant. Mais elle se comportait simplement comme elle l'avait toujours fait. - Je suis désolée, on a pas de Loukoum. ça sera une soupe de poisson pour vous ! Et la serveuse repartie avant qu'Atheas ai pu rajouter quoi que se soit. La princesse grogna et s'étala de tout son long sur la table, fatiguée de sa longue journée de fainéantise. Elle soupira pour elle même. - C'est nul la vie de roturier en fait... |
Autant finir la soirée comme il se doit et profiter d’un petit moment de répit. La salle est toujours aussi accueillante, cela fait plaisir de retrouver quelque chose qui n’a pas changé. Je m’installe à une table suivant Arthorias. Je ris, cette taverne est loin d’être mal famée, assurément, elle n’inspire pas à la plus grande des confiances à être sous terre mais le tavernier veille au grain pour maintenir une certaine “respectabilité” de son établissement. Combien de fois l’ai-je vu virer des chahuteur à coup de rouleau pendant mon service à Grand Port ?
Les tavernes les plus cachée sont bien souvent les meilleures. Je n’en connais pas meilleure que celles-ci.
Rapidement, l’une des serveuses, une des filles du patron, vient prendre nos commandes. Je prend la même bière que mon homologue mais préfère prendre un plat de côtelette cuite sur le feu. Un bon morceau de viande et une bonne bières seront parfaits pour effacer cette soirée chou-blanc dans notre recherche.
Les petits rituels sont parfaits pour entretenir une cohésion. Je passe moi-même du temps au milieu des Gardes de mon régiment. Entrainement que je dirige ou auxquels je participe, repas de temps en temps, tout est bon pour maintenir le lien. Vous ne faites pas ce genre de choses à la garde Royale ?
Ils ont un fonctionnement bien différent de celui que j’essaye de mettre en place dans mon régiment. Ils sont moins nombreux, le lien se maintien peut-être plus aisément. Nous faisions ce genre de chose aussi à la Brigaderie, c’était un vrai rituel du bataillon, une semaine sur deux pour rouler avec l’unité en activité. Nos chopes de bière arrivent rapidement avec l’annonce que nos plats arrivent rapidement. Prenant une gorgée, je continue à discuter avec Arthorias.
Cette recherche promet d’être plus compliquée que prévue. Elle a visiblement sauté de petit-travail en petit-travail, cela ne va pas nous faciliter la tâche. On la trouvera mais cela va prendre un peu plus de temps que prévu.
Avec son pouvoir, c’est une véritable plaie. Mais sans lui, nous ne serions pas là à chercher notre princesse. On va dire que cela nous fera quelques vacances au soleil… Dérangée par des éclats de voix provenant d’une table un peu plus loin, je me retourne chope à la main. Cela me fait sourire de voir une jeunette faire un caprice en réclamant quelque chose qu’elle ne trouvera jamais ici. C’est tout à fait le profil des petites nobles qui veulent s’offrir un peu de changement en descendant dans une taverne des plus classiques.
Je reviens, je vais voir comment ça tourne là-bas.
Je me lève sans oublier de prendre ma chope. En prenant une longue gorgée, j’approche de la jeune femme allant même jusqu’à m’installer en face d’elle.
Pour des loukhoum, il va falloir changer de quartier jeune fille. Il y a de bonnes adresses aux alentours de la Guilde Marchande mais il n’est pas nécessaire de faire une scène pour si peu, cela dérange les autres clients.
Je me lève sans vraiment attendre de réponse.
Il ne sied pas à une jeune demoiselle d’être raccompagnée chez elle par la Garde.
Menace à peine couverte par un grand sourire, je laisse la jeune demoiselle aux oreilles féline. Je lâche un cristal sur la table en lui faisant un clin d’oeil.
Prenez un “Ostzel”, vous m’en direz des nouvelles.
Les vrais Ostzel ne se trouvent qu’ici, fabriqué ici-même par la tenancière. Une sorte de boisson qu’elle glace à l’aide de sa magie devant le client. C’est onctueux et très agréable quand les chaleurs commencent à monter. Je reviens jusqu’à la table partagée avec Arthorias en commentant.
Les jeunes nobles de Grand Port ne sont pas si différents de ceux de la Capitale. Tous les mêmes à faire des caprices inutiles pour un oui ou pour un non.
Les tavernes cachées. Rien que ce terme avait de quoi faire rire. Mais il ne pouvait pas dire le contraire, c'était presque un trésor caché. Cela li changeait des tavernes habituelles ou son ami essayait de l'emmener
Posant sa cuillère, le capitaine répondit à son homologue avec un sourire.
-La Garde Royale est si mal connue que cela ? Nous passons donc pour des golems inanimés sans vie ahahahah. Si bien sur, l'entrainement est une phase importante, chaque compagnie s’entraîne une lune par saison. Et les repas... c'est un peu plus aléatoires. En général, ils sont à l'initiative des gradés de lune. Mais j'ai la chance d'être convié à quasiment tous.
Et il essayait, autant que possible de s'y rendre. Lorsqu'il aurait son second, ce dernier aurait la chance d'y aller au moins aussi souvent que lui.
Ces repas étaient l'occasion rêvée pour prendre la température du régiment, mais aussi pour nous des liens.
Arthorias n'avait appartenu qu'à la compagnie de l'épée, puis avait rapidement rejoins les rangs des Prétoriens et de fait n'avait eu que peu de contact avec les autres.
Acquiesçant, il tenta, sans succès de trouver une idée qu'ils n'avaient pas déjà eu. Mais il fallait se rendre à l'évidence... A moins d'arrêter chaque personne dans la ville et de leurs passer des menottes anti magie...
Métèria s'absenta pour voir le cas d'une petite noble au caractère bien trempé qui semblait faire un caprice pour un plat.
De loin l'officier observa la scène souriant doucement devant la scène avant de sursauter, renversant son verre vide qui se brisa au sol, tirant un juron à l'officier qui se leva. Le bruit c'était noyé dans le brouaha, mais une idée lui venait.
Prenant Métèria à part, il n'eut qu'un regard pour la noble qu'il ne reconnu pas, son physique bien différent de la princesse.
Elle par contre aurait pu le reconnaître plus que facilement, la crinière blonde du capitaine de la garde royale étant difficilement imitable
-Dit moi Métèria, on cherche bien un ou une personne capricieuse avec des manière de noble ?
Pas la peine de sauter sur la suspecte, surtout si cette dernière appartenait à une grande famille locale. Et s'ils voulaient être discret...
-Peut être que tu pourrais lui poser quelques questions supplémentaires... Si elle avait vu notre fuyarde... Je suis sur qu'elles s'entendraient bien au vu de leurs caractères respectifs...
Princesse disparue Métèria • Arthorias • Atheas Atheas attendait que sa commande arrive en tapant impatiemment du doigt. Elle observait les aller et venue de la serveuse et était choquée par tant de familiarité avec les clients... Au palais si un domestique se comportait de la sorte avec un invité, il était renvoyé. Mais la demoiselle devait comprendre qu'elle n'était plus au palais. Avant que sa commande n'arrive, une jeune femme arriva pour lui faire la leçon. Atheas n'eut pas le temps de répondre quand la femme la menaça, mais elle n'avait pas l'air d'être de la garde au premier abord, ne disait-elle cela que pour l'inciter à ce calmer ? Atheas était bien placé pour savoir qu'il ne faut pas se fier aux apparences et elle ne répondit pas, fusillant du regard cette intruse qui se prenait pour la reine du bal avec ses sermons à deux balles. Si elle avait envie de Loukoum ici, elle avait bien le droit d'en réclamer. Visiblement, tout était différent depuis qu'elle avait laissé son apparence de princesse de côté... Elle serra les dents. Elle devait prendre sur elle. Elle ne s'était enfuie que depuis quelques temps, elle devait tenir bon ! Après tout, c'est elle même qui a décidé de partir, elle doit se tenir à ces décisions. Finalement la femme lui laissa un cristaux sur la table en lui recommandant une boisson. Atheas hésita et la suivi du regard quand elle retourna s'asseoir à côté de son compagnon. Finalement, la serveuse arriva -il lui en aura fallu du temps à cette cruche ! Elle lui déposa sous les yeux un grand bol avec une étrange mixture verte. Elle avait déjà mangé des soupes de poisson au palais mais elles ne ressemblaient pas à ça... Atheas hésita mais avant que la serveuse ne reparte, elle rajouta : - Et un "Ostzel" s'il vous plait... Elle espérait que cette femme prétentieuse ne s'était pas foutu d'elle mais à voir la réaction de la serveuse ce n'était pas le cas. Cette dernière afficha un grand sourire : - Oui bien sur ! Voilà une demande plus raisonnable ! Je te l'apporte de suite ! Et elle reparti en cuisine, laissant Atheas devant son bol de soupe. Elle plongea la cuillère dedans et ne pu réprimer une grimace lorsque le potage fit "ploup" Cependant, malgré cette apparence, une odeur particulièrement attirante fumait. Elle ferma les yeux et mit la cuillère dans sa bouche et surprise : c'était un vrai régale. |
A peine de retour à la table occupée avec Arthorias, celui-ci me prend à part en zieutant la jeune demoiselle que je viens de rabrouer. Je penche la tête sur le côté lorsqu’il me rappelle notre recherche. Cela met plusieurs secondes à faire tilt dans ma tête, il faut dire que j’était partie en phase de repos, bien loin des considérations de notre enquête partant du principe que la piste menant à la princesse était perdue jusqu’au lendemain…
Tu penses que ce pourrait être elle ?
Ce serait quand même un sacré coup de bol que voilà… Arthorias semble plutôt penser qu’elle est une fille de Grand Port mais, à juste titre, évoque la possibilité qu’elle ait rencontré la princesse et même sympathisé vue le caractère de gamine pourrie-gâtée dont elle fait preuve. J’évalue cette possibilité avec sérieux. Cela serait un grand coup de bol que de tomber aussi bêtement sur une piste valable.
Mangeons tranquillement, j’irai la voir quand elle goûtera ce que je lui ai conseillé. Elle sera peut-être moins sur ces gardes. Surveilles-la discretement pendant ce temps pour ne pas éveiller les soupçons.
Je tapote l’épaule de mon homologue. Je sais qu’il préférerait qu’on fonce dans le tas mais je crois qu’il vaut mieux éviter de brusquer les gamines comme celle-ci. Elle sera mieux disposée à discuter après un bon dessert. Reprenant nos places à notre table, nos plats arrivent pour un repas qui me semble amplement mérité. J’ai presque pitié pour Arthorias qui a pris un bouillon. Je me demande comment il fait pour tenir le rythme en ne mangeant que des trucs comme ça. Tout en mangeant mes côtelettes, je prête l’oreille à la salle et plus particulièrement à la zone où est installé la jeune fille aux oreilles félines. Lorsqu’Arthorias m’informe qu’elle a commencé son Ostzel, je quitte ma position pour venir m'asseoir en face d’elle. Sourire bienveillant au visage, j’essaye la bonne vieille tactique de la sympathie.
Alors, c’est comment ?
Par dessus la table, je lui tend la main pour la saluer en me présentant, enfin, plus ou moins.
Moi c’est Bridget. Tu pourrais peut-être m’aider, ma nièce a fugué la lune dernière. Cheveux longs et noir, yeux bruns aux légers reflets de rubis. Elle est haute comme ça environ et est toute jolie comme toi. Cela te dit quelque chose ?
J’accompagne mes paroles de gestes pour illustrer mon propos.
Ma soeur est malade et on craint qu’elle n’en ai plus pour longtemps, avec mon mari, on essaye de la retrouver avant que ses deux-là soient définitivement séparés.
Bon, le théâtre, c’est pas vraiment mon fort mais je fais de mon mieux pour rendre mon discours potable.