Mémoires oubliées

─ avec Calixte

- Pour qu’elle digère faut bien qu’elle dévore. réponds-je à mon camarade.

Celui-ci lance les hostilités face à la colère croissante de la jeune femme, une lame retour qui, par une belle prouesse, est arrêtée par la demoiselle avant qu’elle la lui renvoie avec impertinence. Toujours se méfier des apparences, je sens qu’elle ou Hel ? - va nous donner du fil à retordre. Et tordue est son approche. Une histoire de pas … Et bien il nous suffira de reculer aussi lorsqu’elle s’approche non ?
C’est d’ailleurs ce qu’elle fait, un pas, et nous regarde tour un tour, un sourire carnassier aux lèvres. Elle semble bien sûr d’elle !

L’heure n’est plus à la parlemente. Attrapant mon arbalète pendant le discours de la violette, j’enclenche une flèche. Avec son pas en avant je ne devrais pas me louper, je ne veux pas non plus l’assassiner alors qu’elle ne nous a rien fait. Pour le moment. Visant le pied pour la ralentir, le mécanisme se détend, la flèche part en sifflant vers Hel.

code ─ croquelune

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Mémoires oubliées

─ avec Calixte

Je suis stupéfait des réflexes et surtout du bond de notre adversaire. A croire que le temps ralentit à la guise d’Hel, lui laissant toute le loisir de se mouvoir à nos dépends.
Très bien, j’attrape une flèche foudre et l’encoche dans l’arbalète. Ma vision périphérique m’avertit d’un danger imminent, et par un mouvement in-extrémiste j’évite de me faire trancher la carotide par une pelle. Je fais les gros yeux à Cal qui s’excuse, je m'écarte avant de finir estropié par mon propre camarade. Sérieux c'est quoi son problème ? Il me refait un dédoublement de personnalité là ? Prêt à se débarrasser de moi ? Pas le temps de m'interroger davantage sur les réelles intentions de l'espion.
L’outil tombe aux pieds de la jeune fille qui se met à nous rire au nez. Très bien, voyons si elle va te faire rire celle-là !

Rapidement je vise la tête, prenant en compte l’éventuel saut vertical de la gamine. Si elle recommence – ce dont je ne doute pas - la flèche devrait s’enfoncer dans sa jambe, au plus risqué son pied. Une décharge électrique devrait l’étourdir pendant quelques secondes, nous laissant une chance d’immobiliser la violette avant que ce jeu nous coûte la vie.

Loupiac, terrorisé, m'envoie des appels de détresse télépathique. Je tente de le rassurer, l'invitant rester dans un coin pour qu'il ne lui arrive rien. Il faudra que j'endurcisse ce petit Chantelune s'il veut m'accompagner partout. Chose que je compte bien faire !

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Inventaire màj:

Mémoires oubliées

─ avec Calixte

La flèche fait mouche, je reste un dixième de seconde étonné avant de me reprendre. Calixte, plus rapide, joue de nouveau les pyromane. J’entends vaguement Apolline lui donner des ordres, elle est donc le cerveau de ces attaques saugrenues. Pas le temps de tergiverser, j’arme de nouveau mon arc d’une simple flèche, espérant mettre en état de nuire l’être qui nous fait face.

Le problème étant que malgré ses menaces, la jeune femme ne nous a pas attaqué une seule fois. Et si, désespérée d’être coincée dans ce livre depuis un temps infini, Hel met fin à sa vie via nos attaques ? Je ne peux me résoudre à l’achever ainsi tel un animal sans défense. Mon instinct me criant le danger qu’elle peut représenter me pousse tout de même à l’immobiliser. La corde enchantée aurait été parfaite mais les flammes produites par Cal m’empêche de m’approcher de notre cible. Je décide donc, avec un pincement au coeur, de décocher ma flèche visant l’autre cuisse, espérant l’empêcher de se relever après cela.

Le trait siffle par la puissance du tir, la corde se relâche d’un coup sec, ma respiration se coupe. Vais-je faire mouche ? Hel arrêtera-t-elle de nous menacer ? Avons-nous eu tord d’engager le combat ? Trop de questions, trop de cas de conscience qui peut nous valoir la vie.

Comme mue par un élan d’héroïsme, Loupiac vole dans un chant de guerre au dessus du bûcher qui se joue devant nos yeux, je ne l’ai jamais vu comme ça. Il s’agite, virevoltant de plus en plus rapidement au dessus de la scène avant d’attraper Apolline de l’épaule de Calixte pour la jeter loin de notre combat. L’animal a-t-il une affection particulière pour la trousse ? Je crois qu’il la prend pour une sorte de sœur … Me voilà pas dans la mouise avec une fille pareil !

Cal va devoir se débrouiller seul dorénavant. Peut-être les attaques seront-elles plus constructives sans les « conseils » de l’âme artificielle !

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Mémoires oubliées

─ avec Calixte

La scène devient des plus improbable, le sauvetage d’Apolline par mon oisillon – okay il est grand, mais il restera toujours mon oisillon – Hel qui se relève tout feu tout flamme, et sa furtive attaque sur Calixte. Le jeune homme s’écroule, mon cœur accélère. Non non non !

La jeune fille est trop loin pour une attaque à la dague et le tire à l’arbalète est trop longue pour que je la touche. Avec ses réflexes flash j’aurais à peine le temps de relever la tête qu’elle aura disparu. Et Hel est trop proche pour que ma dague retour est assez d’élan pour se planter dans sa chaire. Est-elle seulement faite de peau comme nous ? Sans vraiment y réfléchir ma senestre vient actionner mon sabler à gousset, le faisant tourner pour un temps à la fois long et court, car dans ce type de scène le temps se déforme et les secondes paraissent de longues minutes. Longues minutes durant lesquels je vois mon coéquipier à terre.

D’une simple pensée une nuée de papier s’envolent de mon petit sac sans fond lâché à mes quelques pas de là, se pliant de mémoire en nombreux oiseaux au bec en forme de lames. Virevoltant autour de la tête de notre ennemi celle est aveuglée par cette masse blanche. Loupiac rejoint la nuée, et tel le commandant en chef de cette armée volante, le Chantelune pique du bec vers la menace devancé par mes nombreux origamis. Beaucoup ne font que s’écraser contre le corps de la jeune femme, d’autres lui infligent de nombreuses entailles, loin d’être assez profonde pour en finir avec la menace. Cependant cette diversion est suffisante pour mettre un terme, en quelques pas, à la distance qui nous sépare. Ma dague vient alors s’enfoncer dans l’abdomen de la jeune femme avant de la repousser plus loin. Le reste de mes pliages encore apte au vol continue leur méfait tandis que je me jette sur Calixte.

Mon visage au dessus de lui, mes yeux sondent, paniqués, les siens. Du bout des doigts je vérifie son poul dans le coup, mon coeur battant la chamade m’empêche de sentir le sien lorsque, miracle, je sens des tapotements affolés sur la pulpe de mon index.

- Calixte tu m’entends?
- Seul le baiser d’un amour véritable pourra réveiller la Belle au bois dormant.

Énonce Apolline tout en roulant vers nous.

- Outch ...

Le jeune homme essaie de communiquer, ma tension rechute d’un coup pour laisser place au soulagement. Loupiac se pose sur mon épaule, je n’y prête pas attention trop tracassé par l’état de mon partenaire. Sa main se lève vers mon visage, et avant qu’elle n’en touche la peau, je l’attrape pour le soulever, l’aidant de manière peut-être un peu trop abrupte à le remettre sur ces deux jambes. Je le maintiens encore le temps qu’il se remette du choc, il n’a visiblement rien de casser. Heureusement, mon action aurait sans nul doute aggravé son cas. D’une tape sur l’épaule je le ragaillardis.

- Allez mon pote ! T’es pas mort!

Tournant le visage sur le corps gisant quelques pas plus loin, je m’en approche avec méfiance, arme en main. S’en est-il finit de cette mascarade ?

- Un jouur mon Prince viendra! chantonne la trousse derrière nous.

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Mémoires oubliées

─ avec Calixte

Hel se disloque en mots qui flottent dans les airs avant de disparaître. Des mots d’artifices silencieux, laissant une scène emprunte de magie et de nostalgie. Hel D. Vhor est-elle l’une des personnalité de la propriétaire de ce livre ? Sans nul doute la représentation de son impulsivité.

Hel disparaît, Calixte est de nouveau sur ses jambes – certes pas totalement remis à en croire par ses régurgitations – et Kerv – ou Krev ? - refait son apparition, nous mettant gentiment dehors.
Quoi, c’est fini ? Sommes-nous restés si longtemps dans ce livre ? J’ai l’impression d’y être de puis quoi … quinze minutes ? Allez, disons trente !
Il est loin le discours de l’ectoplasme nous mettant en garde contre l’errance éternelle qui nous pendait au nez. Je me méfie donc du portail qu’il nous montre. Et si c’est un nouveau piège ? Une autre Hel qui nous attend ?

Cette dernière a laissé derrière elle bottes et anneau. Cal me passe la bague au doigt, oui je le veux ! Apolline chantonne, Loupiac s’installe dans le creux de mon cou. C’est une manie qu’il a prise, je crois que de sentir mon pouls pulser à travers ma peau le rassure. Oisillon il s’endormait ainsi contre ma peau. Et lorsqu’on part à l’aventure et qu’il fatigue, c’est ici qu’il se cale.
D’un regard entendu nous quittons l’endroit s’en trop tarder, ma main se campe sur la garde de ma dague, près à dégainer à la moindre suspicion. Au lieu de cela l’air frais de la forêt nous accueille, Kerv ne nous a pas menti, nous sommes ai pied de l’Arbre Sacré. Nous retrouvons les mêmes visages que lorsque nous sommes arrivés. A croire que toute cette aventure n’était qu’un rêve.
Un rapide coup d’oeil vers mon coéquipier me rassure, dans sa main dépasse le livre, l’a-t-il récupérer sur la table du bureau ou la magie a-t-elle encore opérée. Peu importe, la mission est menée à bien, nous allons pouvoir rentrer.

- Retour à la Capitale?

Je réfléchis quelques secondes avant de lui proposer un petit détour par le village perché. J’y ai quelques connaissances dont j’aimerais prendre des nouvelles : les aurelias aquilas que nous avions capturé pour le compte de deux vétérinaires avec Carci.
Le jeune homme accepte aussitôt sans vraiment réfléchir la question,. Je suis ravi de partager un peu plus de route avec lui. Notre entente se porte au mieux et, par ce voyage, j’aimerais renforcer ce lien, ou, du moins, m’assurer que ce n’est pas juste une façade de sa part. Calixte semble soulagé, se logeant sur son épaule Apolline en profite pour chantonner un nouvel air, je la laisse dans son délire de comédie musicale.

- Je voudrais lui dire je t’aime, mais comment lui avouer ...

Elle finit fissa dans le sac à dos de son propriétaire. Pauvre trousse ...

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Le retour à la Capitale a été un peu plus long que prévu, retournant tous deux à la Guilde nous remettons le livre à une hôtesse qui va se charger de le faire parvenir à sa propriétaire. Elle en profite pour signaler la mission terminée en bonne et due forme, ce qui va faire tinter nos bourses de plaisir. Je crois bien que ni l’un, ni l’autre, n’a envie de rencontrer la véritable Hel D ; Gher, trop de risque qu’elle se comporte comme son homologue littéraire.

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