Fâché n’est pas le bon terme à employé, mais disons que je suis plutôt mécontente de le voir dilapidé son argent gagné pour une garde telle que moi qui ne reverra peut-être jamais! Après tout, suite à cette histoire, nous ne nous reverrons peut-être jamais et si c’était le cas, je serais de nouveau une simple garde en patrouille vêtue conventionnellement, mais sans vêtement troué parce que c’est plus professionnel, il paraîtrait. Enfin, je ne fais que secouer la tête quand ce dernier me demande si cela me fâche. Je me serais permis de le répondre avec plus de détails, mais cette gérante était drôlement efficace et était déjà de retour avec quelques paires que j’essaie jusqu’à trouver celle qui me convenait. Malgré l’avoir avisé que je ne prendrai qu’une seule robe, je n’ai bien sûr par remarquer les mimiques que ce dernier faisait dans mon dos signalant que nous allions bien prendre les deux robes. Bien sûr je le découvre seulement à la caisse et je me tourne vers ce dernier en fronçant les sourcils tout en gonflant légèrement mes joues. Mon regard voulait tout dire. « Tu ne payes rien pour attendre! »
Enfin, nous passons à la caisse et nous voilà maintenant libres de nous rendre à sa demeure et comme j’ignore où elle se situe, je le laisse me guider observant autour de nous subtilement. Je ne dois pas éveiller les soupçons après tout, on pourrait croire que nous venions de commettre un vol et bien simplement agir de façon illégale. Puis, si assassin il y avait, il ne faudrait pas qu’il me soupçonne non plus. Enfin, je garde son bras sur le mien et je parle doucement en sa direction tout en conservant un sourire pour ne pas montrer mon mécontentement.
« Pourquoi ne m’as-tu pas écoutée? Je n’ai pas besoin de toutes ses robes. Je n’ai même pas la place pour les ranger… » Et je continue un peu plus pour moi-même cette fois-ci. « J’en connais un qui ne vas pas hésiter à se moquer de moi. »
Ce dernier me guide rapidement et semble prendre quelques rues au hasard en regardant derrière lui. Je jette un bref regard dans la même direction que ce dernier puis je l’entends me parler alors qu’il me presse un peu plus contre lui. L’homme derrière nous serait un assassin? J’arque un sourcil, je tente de l’observer à nouveau en tournant légèrement la tête pour le regarder du coin de l’œil et alors que je souhaite lui redonner de mon attention, je perçois sa dague de glace à moitié cacher, mais plutôt que de continuer notre chemin comme si de rien était, celui-ci se tourne vers moi et dépose un baiser sur mes lèvres. Je ne sais pas comment réagir, je suis surprise, choquée, mais totalement figée. Il ne doit pas s’attendre à un retour de baiser, parce que je ne bouge tout simplement pas et je garde les yeux grands ouverts. Quand celui-ci rompt le contact, il s’excuse puisqu’il était persuadé que l’homme était l’un de ses poursuivants. Sortie de ma torpeur, je lève mon doigt vers ce dernier. « SI tu recommences cela, je t’arrache les lèvres de mes dents. Je veux bien jouer le jeu de la fiancée, mais soyons un couple discret qui n’expose pas leur folie passionnelle devant les autres! Maintenant, dépêchons-nous et arrêtons de prendre des petits chemins par-ci par-là! J’ai mal aux pieds et je n’en peux plus… »
Oui, qui dit chaussure neuve dite aussi mal de pieds. Ces chaussures ne s’étaient pas adaptées à mon pied et cela héritait ma peau au niveau des talons et que dire de mes orteils comprimés l’une sur les autres. Même mes mollets me faisaient souffrir puisque mes jambes ne sont pas habituées à rester dans une position comme celle-ci. Heureusement, sa demeure n’était plus bien loin. Il s’agissait d’une grande mansion et quand nous arrivâmes à la porte, personne n’y était pour nous accueillir. Il ouvre la porte et me souhaite la bienvenue dans sa demeure et me signale de faire comme chez moi. Déjà, je retire aussitôt les souliers que je laisse à l’entrée. Marché pieds nus ne me dérangeait pas. La maison semble étrangement vide de tout son et je me retourne vers ce dernier en fronçant les sourcils.
« Tu n’as pas de serviteurs? Enfin, pas que ça me dérange, juste que c’est plutôt étrange venant d’un noble. »
Cela voulait donc dire qu’il faisait tout par lui-même allant du ménage, jusqu’à la cuisine ainsi que la lessive. C’était quand même impressionnant pour quelqu’un de son statut et surtout pour quelqu’un de sa trempe. Enfin, pas le temps de parler de la décoration de sa demeure. S’il n’y avait pas de serviteur, cela voulait donc dire que les menaces n’étaient pas internes. J’avance un peu plus loin et je me retourne en sa direction.
« Vous avez connaissance d’ennemis qui vous voudraient du mal? Avez-vous déjà trempé dans une affaire que vous n’auriez pas du tout? Avez-vous nui à quelqu’un d’autre causant ainsi une certaine perte chez elle? » Je cherche une façon d’identifier le potentiel suspect. « Faites-moi visiter la demeure que je note les endroits les plus propices pour un assassin d’y pénétrer et aussi la pièce qui vous semble la plus sûre… »
Eh oui, je n’avais plus à jouer de rôle maintenant que nous nous trouvions dans sa mansion. Après le tour et avoir convenu d’un plan, je me ferai le plus grand des plaisirs que de remettre mes habits à moi.
Oh certes elle est mécontente, en même temps qui ne le serais pas? Elle ne voulait pas que je paie les deux tenues et pourtant, je ne lui laisse pas réellement le choix là-dessus puisque nous partons avec les deux robes qu'elle a essayée. Certes, il est parfaitement possible qu'elle ne les mette jamais, je ne pourrais pas le savoir et encore moins lui en vouloir, très clairement cela n'est pas son style vestimentaire mais qu'importe? Je n'ai pas la moindre hésitation concernant ma dépense, on pourrait même dire que cela m'a fait plaisir de dépenser de l'argent pour cela plutôt que lors d'un paris ridicule comme j'ai l'habitude de le faire! Nous sortons de la boutique et marchons un peu lorsque la jeune fille me demande doucement pourquoi? Je me tourne vers elle en l'observant calmement lorsqu'elle ajoute qu'elle en connaît un qui va se moque d'elle je dois avouer que je suis quelque peu déçu même si je ne laisse rien paraître... Un autre homme donc? Non, je ne suis pas déçu qu'elle puisse connaître un autre homme, je ne veux pas d'une relation exclusive avec la demoiselle, je ne suis pas ce genre de personnage je vous rappel cependant, si elle est déjà attaché ne fut-ce qu'un peu à quelqu'un cela signifie que j'ai moins de temps pour la séduire! Être fidèle ne fait certes pas partie de mes intentions mais si je peux m'approcher de la famille de la jeune fille, cela sera avant que la belle ne soit déjà sentimentalement engagée envers quelqu'un. Rien ne me permet de dire que c'est le cas ou non bien-sûr, seul mes tentatives de la journée pourront me renseigner sur ce fait alors, je vais passer sous silence sa dernière remarque pour me contenter de répondre à sa question.
"Pourquoi? Parce que les deux te vont parfaitement! Vous êtes une jeune femme magnifique très chère Khalie! Que ce soit avec votre propre style, ou avec des robes hors de prix!" Je ris doucement, après tout on ne peut cacher que même avec ses tenues trouées, la demoiselle reste une très belle jeune femme, cela étant il est vrai qu'elle ne devrait pas renoncé à son autre côté juste pour cela alors je reprends. "J'ai bien compris que vous vous revendiquez plus comme garde que comme noble... Cependant, l'un n'empêche pas forcément l'autre vous savez? Voyez cela comme une offre : soyez qui vous voulez être certes, mais vous pouvez être garde et noble en même temps sans marcher dans les traces de votre famille! Et puis, qui sait, ces robes pourraient peut-être vous être utiles un jour!"
À nouveau je ris doucement, oh bien-entendu je jette une pierre dans le lac en espérant qu'elle va ricocher, je n'ai aucune preuve de ce que j'avance mais une jeune noble, qui entre dans la garde, qui porte des habits et un maquillage qui semble hurler la rébellion, il me semble évident qu'elle ne veut pas marcher dans les pas de sa famille! Ce n'est qu'une analyse, nous n'avons pas parlé longuement de sa personne mais que voulez-vous? On ne peut pas se targuer d'être un excellent manipulateur si l'on est incapable de voir des signes aussi évidents! Quoi qu'il en soit, nous continuons la route jusqu'à la scène ma foi, fortement osée du baiser! Je sais que je prends un énorme risque en faisant cela, après tout je ne sais toujours pas si elle est attaché sentimentalement ou pas! Première constatation, elle ne réagit pas du tout! Certes, elle ne répond pas à ce contact mais elle ne me repousse pas immédiatement non plus, il est évident que mon geste la prends de court mais cela me confirme une chose : elle ne doit pas être en couple! Pourquoi? Sous l'effet de la surprise les gens réagissent généralement par instinct et impulsion! Soit elle n'est pas en couple, soit ce n'est pas sérieux sinon elle m'aurait repoussé immédiatement quitte à griller sa couverture, de la même manière elle n'est pas encore intéressé par moi, sinon elle aurait finit par y répondre cependant, le fait qu'elle reste sans réaction signifie également qu'il est possible qu'il y ait quelque chose! Je note cela dans ma tête en m'excusant
C'est à ce moment qu'elle me menace, m'affirmant que si je recommence cela, elle m'arrache les lèvres? Je souris doucement, étrangement, j'ai l'impression de pouvoir affirmer qu'elle est sérieuse cependant, rien ne dit qu'elle pensera encore cela lorsque je recommencerai! Comme je l'ai dis, elle ne m'a pas repoussé et même maintenant, alors qu'il n'y a aucun témoin, elle ne fait qu'une menace orale, aucune réaction physique ou acte de violence alors que je viens de lui voler un baiser sans aucune permission? J'ai peut-être bien des chances d'arriver à mes fins dans ce cas. Cependant, je m'excuse tout de même une nouvelle fois, je ne désire pas la courroucer plus que cela, j'ai vu ce que je voulais voir. Sur sa demande je l'emmène donc sans traîner jusqu'à ma demeure et la laisse entrer avant de fermer derrière nous. Elle enlève ses chaussures et se tourne vers moi pour me voir torse nu! Pendant qu'elle enlevait ses chaussures, moi j'ai retiré le haut de ma tenue, d'ailleurs elle pourra voir qu'une chemise et un pantalon tout ce qui a de plus normaux se trouvent accrochés juste à côté de l'entrée, preuve que lorsque je suis chez moi, je ne suis pas vêtu en noble snobinard. J'enfile d'ailleurs la chemise avant de mettre mes mains au niveau de mon pantalon mais je me ravise en regardant la demoiselle... "Je fais sans doute mieux de ne pas l'enlever tout de suite ça par contre..." Je plaisante bien-entendu, d'ailleurs je semble extrêmement serein pour un homme menacé depuis que je suis entré dans ma demeure... Elle me questionne sur le manque de serviteurs et je hausse les épaules.
"Non pas de serviteur, comme vous le voyez une fois chez moi j'ai des goûts plutôt simple mais il convient de donner le change à l'extérieur... Je suis ce que l'on appelle un nouveau riche! Contrairement à vous je ne suis pas né noble, j'ai atteint ce statut suite à quelques bonnes affaires commerciales et à mon talent d'aventurier! C'est pour cela que j'affirme ne pas être comme les autres! De ce fait, j'ai tendance à tout faire seul..." Je souris doucement avant de me saisir de sa main. Pour le coup, il n'y a aucun mensonge dans cette phrase, certes les "affaires commerciales" est une explication vague qui justifie quelques actes criminels cependant, elle n'a aucune raison de douter de cela et j'ai travaillé suffisamment longtemps sur un navire marchand pour connaître le genre d'affaire que les propriétaires faisaient donc, si elle demande plus d'informations je pourrais facilement en fournir... Un bon mensonge se doit d'être naturel et pour cela, il faut le baser sur une bonne base de vérité, je ne le dirai jamais assez. Elle me demande si je me connais des ennemis et là encore, aucun soucis pour répondre puisqu'il suffit d'être honnête! "Sans doute oui... Des anciens partenaires commerciaux qui n'apprécient pas mon succès, des pirates que j'ai dépouillé suite à une mission pour la guilde, des brigands dont le chef est tombé lors d'une mission en partenariat avec la garde... La vie d'aventurier aide certes les villageois mais pas les criminels donc je me suis sans doute fait plusieurs ennemis je ne peux le nier..."
Suite à cela, tenant toujours sa main, je l'entraîne dans la demeure en lui jetant un coup d'oeil en coin et en souriant doucement. "Je vous fais visiter certes cependant... Lorsque vous vous serez assurée que tout est sous contrôle, peut-être puis-je vous proposer de vous changer? J'aime beaucoup vous voir dans cette tenue mais je me dis que vous seriez sans doute plus à l'aise dans votre tenue habituelle? La visite risque d'être assez longue cependant, cette maison est sur trois étage! D'ailleurs, la pièce la plus sûre est sans aucun doute ma chambre... Elle se situe au second étage et il n'y a qu'une fenêtre et une porte donc, un seul accès excepté si l'un des assassins est capable de voler..."
Ainsi je lui fais visiter la maison ce qui prend un long moment, je ne vais pas ici entrer dans le détail de toutes les pièces alors en résumé rapide : Le rez de chaussé est constitué du salon des invités, d'une énorme cuisine et d'une salle de bain... C'est en réalité l'endroit où je passe le moins souvent mon temps, c'est en réalité pour l'organisation de soirée mondaine ce que je fais rarement dans ma propre demeure. Au premier étage se trouve un salon plus petit mais tout de même de bonnes factures, ma salle à manger ainsi qu'une cuisine, il y a également une pièce qui me sert de bureau et là encore on peut trouver une salle de bain et cela ressemble plus à une demeure classique. Il est évident que c'est ici que je passe la plupart de ma vie lorsque je suis à l'intérieur. L'étage suivant ce sont les chambres, là encore une autre salle de bain. Finalement on notera la présence d'une cave totalement fermée et maintenue à une température interne bien précise puisqu'il s'agit de la cave à vin
"Et voici, vous avez vu l'ensemble de ma demeure... Je vous propose de vous changer si vous le désirez même si, encore une fois, c'est un réel plaisir pour les yeux que de vous voir dans cette magnifique robe! Je me propose également de vous cuisiner quelque chose en attendant si cela vous dit?"
Alors que je lui avais demandé ce qui l’avait poussé à ne pas m’écouter, celui-ci me répond assez rapidement. Selon lui, je suis quelqu’un de magnifique, peu importe l’habillement que j’ai. Dois-je le croire? Enfin, ce qui suit par la suite me rend un peu plus perplexe. Il insinue des faits que je n’ai pas eu besoin de lui avouer. En effet, je me revendique bien plus garde que noble. Après tout j’ai passé la moitié de ma vie avec des gens de la garde et bien que je n’aille pas eu énormément d’amis durant ces années, celle-ci furent les plus belles comparé aux douze autres premières. Nous étions tous égaux, aucun jugement porté sur les autres et encore moins une mère égocentrique qui était prêtée à renvoyer n’importe qui sur un claquement de doigts pour un simple baiser sur la joue. En effet, je ne souhaitais pas marcher dans les pas de mes parents. Je ne désirais pas devenir une marchande comme le voulait sûrement ma mère et encore aujourd’hui elle a sûrement espoir que je revienne à la maison. Je me souviens de certaines lettres que nous avions échangées suite à mes seize ans. C’était à la toute de fins de mes études à l’académie militaire. Elle voulait que je revienne à la maison, maintenant que mon caractère était « dompté », mais je lui ai fait clairement savoir que j’étais une adulte et que j’allais faire mon service à la capitale. Cela fait maintenant huit et suite à cet échange, nous n’avons pas reparlé. Du moins, j’ai ignoré ses lettres. Je finis en soupirant doucement.
« Ma situation familiale ne vous regarde pas, Aslander, mais en effet, je préfère avant tout être une garde qu’une noble et je ne sais pas pour quelle occasion ces robes pourraient m’être utiles, mais j’espère ne pas en trouver une… » Bon il pouvait toujours y avoir un bal quelconque, comme celui ayant été organisé lors du changement de solstice en début d’année, mais même encore, les robes ce n’était pas trop mon truc, bien que la robe noire pourrait subir quelques modifications pour s’adapter à mon style. Enfin, s’en suivit alors l’épisode du baiser d’où je ne réagis pas plus surprise qu’autre chose, mais comme nous sommes sous couverture, je ne peux pas me permettre d’exploser devant le potentiel assassin qui n’en est pas un et je profite de son départ pour proférer des menaces à Aslander.
Enfin, nous sommes finalement à sa demeure et après avoir retiré mes chaussures, je m’avance doucement dans sa demeure pour me retourner vers ce dernier qui s’était à moitié dévêtis. Le voilà de nouveau torse nu et si ce n’était pas de son regard jeté en ma direction il se serait retrouvé en simple sous-vêtement devant moi. « Oui, en effet, il vaut mieux attendre que je ne sois pas présente pour le reste. D’ailleurs, la gêne vous ne connaissez pas? Je veux bien croire que sous ses vêtements se cache un corps athlétique et bien entretenu, mais ça ne veut pas dire que vous pouvez l’exposer comme bon vous semble... » Enfin, je commence donc à le questionner à commencer sur l’absence de serviteur puis il me parle de son nouveau statue. Donc c’est un nouveau riche qui a atteint ce statut suite à de bonnes affaires commerciales. Donc raison de plus pour que cette histoire ne s’ébruite pas jusqu’aux oreilles de ma mère. S’il avait réussi seul, elle serait très certainement intéressée à connaître sa façon de faire pour peut-être faire un partenariat. Enfin, il se saisit de ma main au même moment que je le questionne sur de possibles ennemis. Il est vrai que lorsque l’on travaille pour le bien d’un, parfois on cause du malheur à un autre, donc il ne pouvait pas me donner de nom précis. Bon, cela allait s’avérer plus compliqué que prévu. « Bon, et bien, n’importe qui peut être votre ennemi en ce cas présent. Heureusement que vous n’avez pas de serviteur, cela m’évite de devoir les surveiller. »
Je ne sais pas pourquoi, je ne fais pas réellement attention à sa main qui tient la mienne et qui me guide dans sa demeure et il mentionne la possibilité que je puisse me changer. « En effet, je ne vais pas rester vêtue de cette façon et je vais volontiers me changer à la fin de la visite. » Sauf que ce qui m’embête s’est d’être enfermé dans sa chambre le temps du confinement… Avec ces gestes, son baiser, sa façon de me parler, j’ai bien peur que cette histoire finisse mal pour l’un d’entre nous. Enfin, je ne devais pas m’avancer sur rien, peut-être était-ce simplement sa façon d’agir et puis nous étions sous couverture, non?
La visite prend quelque temps, le rez-de-chaussée semble inhabité alors que le second étage semble être occupé par ce dernier. On aurait presque dit qu’il s’agissait de deux demeures séparées, mais dans une même maison. Puis le troisième étage était sûrement utilisé pour les invités, puisqu’il ne s’agissait que de chambres avec une salle de bain. À la fin de la visite, ce dernier me signale qu’il peut me cuisiner quelque chose, mais cela veut donc dire se séparer. D’ailleurs, je le trouvais bien détendu pour quelqu’un qui avait un couteau sous la gorge…
« Hmm, vous me paraissez détendu, non? Est-ce que le fait d’être dans votre demeure vous rend si nonchalant? Vous ne semble plus avoir peur et vous m’offrez même un repas alors que la pièce la plus sécuritaire se trouve dans votre chambre alors même que je ne serai pas là pour surveiller vos arrières. D’ailleurs… mes vêtements se trouvent au rez-de-chaussée. Nous avons laissé le sac à l’entrée. Soit vous m’accompagner jusqu’en bas parce que vous avez trop peur de rester seul, soit vous me trouvez quelque chose à me mettre temporairement, ou bien j’y vais seule alors que vous préparez à manger… »
Certes sa situation familiale ne me concerne en rien, cependant j'ai vu juste... Cela signifie également plusieurs choses pour moi : il y a de fortes chances que la demoiselle ne soit pas en bon terme avec sa famille, voir même qu'elle ne soit pas du tout en contact avec eux! Dans un tel cas, malheureusement, mes plans s'avèrent être plus difficiles à mettre en place! Gagner les faveurs de la demoiselle pour gagner les faveurs de la famille sera bien plus dur s'ils s'ignorent mutuellement! Bah, qu'à cela ne tienne, dans le pire des cas, si mon plan fonctionne, je passerai un bon moment avec une belle demoiselle, rien dont je puisse me plaindre donc! Il faut savoir profiter des petits plaisir de la vie temps que celle-ci nous les offres de plus, vu la vivacité de la demoiselle, je ne peux qu'imaginer ce que cela peut donner dans une toute autre situation et j'y vois quelque chose des plus plaisant! Bref, sans passer plus de temps sur le reste, je la conduis donc jusqu'à ma demeure. Nous entrons et je vois son visage lorsqu'elle tourne la tête vers moi, je m'habilles de la chemise toute simple en la regardant discrètement du coin de l’œil... Je ne peux m'empêcher de sourire doucement suite à ses paroles d'ailleurs... Est-ce un compliment caché qu'elle vient de me faire? Je la regarde en haussant un sourcil avant de jeter un œil au sac que j'ai déposé à terre et contenant ses affaires... Je me tourne vers elle en terminant de boutonné ma chemise, ce pour quoi j'ai pris tout mon temps en réalité et je soupire finalement doucement, je trouve cela assez ironique qu'elle me dise cela mais qu'importe, je ne sais pas comment elle risque de le prendre mais autant être honnête.
"N'est-ce pas ironique que vous disiez cela alors que vos habits sont couverts de trous laissant voir votre peau? Je n'ai rien contre cela bien au contraire, cependant c'est un peu hypocrite non? Pour ma part, je n'ai aucun problème à me montrer non, pourquoi devrais-je être pudique ou honteux? Lucy a eu l'amabilité de m'offrir un corps plaisant que j'entretiens pourquoi devrais-je m'en cacher? Je suis plus surpris par votre attitude en réalité, vous affichez votre peau sans gêne aucune mais vous semblez ne l'accepter que lorsque vous portez vos propres habits? N'est-ce pas ironique en un sens? Cependant, je vous remercie pour le compliment..."
Je lui fais ensuite faire le tour de la maison non sans répondre à sa question avant... En effet, j'ai de nombreux ennemis c'est un fait et même si certains datent de mon époque de piraterie, je sais qu'aucun d'entre eux ne risquent de me retrouver et ceux qui n'ont pas appréciés mes actions durant mes missions d'aventurier ne risquent pas de venir m'emmerder chez moi, ils seraient bien trop exposés au grand port c'est un fait! Je sais que je ne risque rien et je sais que je suis plus détendu ici, chose que j'espère que la jeune fille remarquera je ne peux le nier, je serai déçu si tel n'est pas le cas. Elle dit d'ailleurs qu'heureusement je n'ai pas de serviteur car, de ce fait, elle ne devra pas les surveiller, une pensée extrêmement professionnelle en réalité je ne peux le nier, au moins la jeune fille ne perds pas de vue sa mission, je m'en voudrai presque de l'avoir attiré dans cette fausse affaire si je ne voyais pas tout le bénéfice que je pourrais en tirer! D'ailleurs, une autre remarque que je me fais : a aucun moment elle n'enlève sa main de la mienne! Elle aurait parfaitement pu se dégager de mon "emprise" et me suivre simplement de pièce en pièce mais non, nous restons main dans la main durant toute la visite, apparemment les contacts physiques entre elle et moi ne la dérange pas plus que cela, bonne nouvelle donc pour moi! Je vais sans doute pouvoir user de cela plus tard, c'est du moins ce que j'espère très fortement en réalité!
Nous faisons ainsi le tour de la maison et naturellement finissons dans ma chambre que je décris comme la pièce la plus sécuritaire selon moi, il faut dire qu'excepté par la porte personne ne peut rentrer, il y a bien une fenêtre mais elle est bien trop haute pour qui que ce soit ne volant pas! Je ne lui ai pas non plus montré toutes les facilités extérieurs, j'ai cependant peu d'espoir de véritablement la mener dans les jardins, vu son professionnalisme, elle risque de refuser que je m'expose à l'extérieur et cela est compréhensible! Elle relève cependant un point intéressant : je suis parfaitement détendu! En effet, je voulais qu'elle en parle, cela me permet de lui expliquer pour quelle raison je suis aussi à l'aise... Après tout, c'est une excellente remarque non! Moi qui semblait si craintif pour ma vie en dehors de ce bâtiment me voilà qui lui propose de lui faire à manger tout en me promenant comme si je ne risquais rien, c'est un peu ironique non? Où est passé le noble effrayé pour sa vie? Je dépose mon bras autours de la taille de la jeune fille pour l'entraîner à l'extérieur de la chambre, ce contact n'est véritablement là que pour la guider, à aucun moment ma main ne s'égare ou la touche d'une manière désobligeante, cela n'est qu'un mouvement accompagnateur mais je ne peux nier qu'il n'est pas fais pour rien, elle n'a rien dit que je tienne sa main, je me demande si elle réagira plus à un geste plus "tactile" encore bien que toujours absolument respectueux.
"Retournons chercher vos effets personnels, je vous expliquerai en même temps pourquoi je semble plus à l'aise, en réalité vous allez vite comprendre!"
Et ainsi, je me mets en route avec la demoiselle vers le rez-de-chaussée et tout en avançant je prends la parole. "Je n'ai certes pas de serviteur mais ma maison a peu de faiblesse, les fenêtres sont renforcés, les portes également, il est évident qu'avec un bon pouvoir n'importe qui peut pénétrer mais cela ne manquera pas d'attirer notre attention!" Nous passons dans la cuisine, endroit où je vais sans doute cuisiner pour la demoiselle mais je ne m'arrête pas, je désire l'accompagner jusqu'au bout et puis, j'ai encore d'autres choses à lui dire. "Certes, malgré ces protections et mon pouvoir, je n'étais pas véritablement sûr de m'en sortir alors qu'est-ce qui a changé depuis? N'est-ce pas évident? Vous! Depuis que je vous ai signalé les menaces pesant sur ma vie, vous vous êtes montré parfaitement professionnelle, vous posez les bonnes questions, vous voulez sécuriser la place et vous avez même joué le rôle de ma fiancée, un rôle pouvant être compliqué vu mon extravagance parfois agaçante je l'avoue... Disons qu'en votre présence, je me sens parfaitement en sécurité!"
Nous arrivons finalement au rez-de-chaussée, je ramasse le sac de la demoiselle et fais demi-tour en l'entraînant avec moi et sans lui rendre ses habits... Bien-entendu je ne comptes pas les garder en otage mais j'ai encore une petite idée derrière la tête, je fais donc quelque pas mais plutôt que de prendre les escaliers continue jusque dans la salle de réception. Une immense pièce dans laquelle il est aisé d'imaginer des musiciens et nombre de noble festoyant... Je me tourne vers la belle avec un petit sourire.
"Vous pouvez bien-entendu aller vous changer de suite mais, je me permets cependant une requête avant. Puisque votre statut de noble ne semble pas vous plaire, je suppose que je n'aurais pas d'autre occasion... Je retiens vos parole de tout à l'heure : vous serez sans doute maladroite au début mais puisque vous avez une magnifique robe faite pour cela, et bien que nous manquerons de musique, accepteriez-vous de danser avec moi?"
Hmm, je dois avouer qu’il n’a pas tort. Je me balade à moitié à poil et j’expose en partie le dessous de ma poitrine. Ce qui me vaut en grande partie des regards courroucer de certaines femmes surtout lorsque leur mari ou compagnon tourne légèrement la tête en ma direction. Je dois dire que je m’en fiche complètement, mais ce n’est pas pareil actuellement. Oui, il expose sa peau, mais nous ne sommes que tous les deux. Certains messages sont différents. J’hausse légèrement les épaules et le regarde sans vraiment m’en soucier. « Tu sais, entre l’action de se dénudé volontairement devant une personne quelconque peut porter plus à confusion qu’une autre qui porte des vêtements légèrement révélateurs. Le message n’est pas le même. Si je venais à me changer devant vous, ici alors que nous ne sommes que tous les deux, le message reste différent non? Dans un cas, je suis fière de moi, mais ce n’est pas une invitation à toucher… Alors que si je me dévêtis volontaire devant vous, c’en est une. Vous comprenez? » Je ne vais pas m’amuser à lui donner de nombreux exemple, mais j’espère m’être fait comprendre. Enfin, j’ai quand même eu un petit sourire quand celui-ci m’a remerciée pour le compliment. Ce n’en était pas un volontaire, mais si cela pouvait lui faire plaisir que voulez-vous que j’y fasse. « Si ça te fait plaisir, de rien! »
Nous faisons ainsi le tour de la maison et nous arrêtons au dernier étage où nous discutons ensemble un petit moment avant qu’il me suggère de l’accompagner pour retourner chercher mes vêtements. Bien sûr, il n’omet pas de me répondre. Je ne sais pas pourquoi, mais je me laisse tout bonnement guider par ce dernier qui passe sa main dans mon dos. Je n’y sens pas de manque de respect et je sais qu’il s’agit de faire de plusieurs nobles. Et puis certains était plus tactiles que d’autres. Tant que cela restait dans le respect de chacun et qu’il ne poussait pas ses mains trop loin, je n’y voyais pas d’inconvénient. Déjà, mon vêtement ne lui permettait pas de toucher ma peau directement, alors bon je n’allais pas en faire tout un plat. C’est dans les marches vers l’étage plus bas qu’il commence à m’expliquer la raison qui le pousse à être plus détendu. Sa maison est, certes, plus renforcée à certains endroits, mais cela n’empêche pas le fait que certaines personnes au pouvoir destructeur puissent entrer ici facilement. Même moi pourrais le surprendre avec mon pouvoir. Enfin, malgré son pouvoir et sa demeure, il ne sentait toujours pas à l’aise, mais depuis qu’il m’avait révélé la vérité, je faisais toute la différence. N’était-ce pas mon devoir de chercher à le protéger? Je devais me montrer professionnel et bien qu’il s’agisse d’une journée de repos pour moi, il en va tout de même de ma réputation. Il a voulu me faire confiance alors je ne devais pas le laisser tomber.
« Vous ne devriez pas vous sentir totalement en sécurité en ma présence. Je suis peut-être professionnelle, ici, mais je ne suis pas infaillible. Je suis jeune et comparée à certains vétérans, il se peut que je fasse des erreurs. Déjà, j’aurais dû m’assurer de me changer en premier lieu pour avoir une facilité à me déplacer. Ici, je suis obligée de tenir ma robe pour ne pas marcher sur cette dernière et risquer de tomber à tout moment. S’il décide de nous attaquer, je n’ai pas mes dagues pour nous défendre, une autre erreur de ma part. Vous voyez, vous devriez toujours rester sur vos gardes… »
Enfin, on arrive finalement au rez-de-chaussée et Aslander récupère mon sac rapidement, mais ne nous dirige pas vers l’escalier. Non, il semble nous amener dans une grande salle où il devait y avoir eu quelque réception. J’observe la pièce un moment et me tourne vers Aslander me dégageant ainsi de sa prise qu’il avait toujours sur moi. « Vous voulez que je danse avec vous? » C’était une question à laquelle je n’attendais pas vraiment de réponse puisqu’il me l’avait clairement demandé, mais n’était-ce pas dangereux et surtout avec toutes ses vitraux qui longeait les murs. « Vous êtes conscient de ce que vous risquez en restant ici? » Je lui prends finalement la main et le tire à l’extérieur de la magnifique pièce pour finalement le trainer jusqu’aux escaliers. « Ce ne serait pas judicieux. Vous êtes en danger et vous voulez vous amuser. Allons au moins à l’étage plus haut, là où on sera bien plus en sécurité, mais ça ne veut pas dire que je veux danser pour autant! » Une fois devant les marches, je le pousse devant moi en abandonnant sa main. « Allez! En haut et au pas de course! »
J'écoute attentivement sa réponse, alors selon elle la différence est le message? Certes, peut-être que le fait d'ainsi exposer mon torse lui envoi un quelconque signal? Après tout, est-ce le cas ou pas? Je pourrais rétorquer quelque chose, lui signaler que le fait qu'elle se "trémousse" en tenue ne laissant aucune place à l'imagination pourrait laisser penser qu'elle est une fille facile, je pourrais lui dire qu'elle se trompe, que changer de vêtements devant elle, et encore juste de haut, n'est rien de plus qu'un hasard, que cela n'implique rien, que du moment où je ne fais aucune proposition indécente alors il ne faut pas chercher plus loin qu'un simple changement d'habits? En réalité, cette réponse est la seule vraie réponse que je pourrais sortir, certes mes intentions vis-à-vis de la demoiselle sont pour le moins claires dans mon esprit, je sais que j'espère obtenir à la fin de cette journée, mais pourtant, elle va chercher bien trop loin en ce moment! Non, le fait d'ôter un vêtement pour en enfiler un autre n'est en aucun cas une tentative de l'attirer dans ma couche, cela n'arrivera en fait qu'au moment durant lequel j’ôterai mes habits pour ne rien enfiler d'autres! Cependant, je souris doucement en ne la lâchant pas du regard et je laisse passer une simple phrase qui, après tout, n'est pas loin d'être la vérité... Semons donc un peu le doute dans l'esprit de la demoiselle, voyons à quel point je peux jouer avec ses pensées, peut-être même pourrais-je réussir à implanter une idée dans son subconscient?
"Ce n'est rien de plus que ce que c'est : un changement d'habits... Si vous y voyez autre chose, peut-être est-ce ce que vous voulez y voir! Cela étant, si vous le prenez comme une invitation à toucher... Je ne m'en offusquerai certainement pas... Huhuhu"
Et je pars d'un petit rire avant de l'entraîner à ma suite. Suis-je sérieux ou pas? Est-ce que je l'invite à toucher ou pas? Pour moi il est clair que ce n'est rien d'autre qu'un changement de vêtements, si elle y voit autre chose grand bien lui fasse mais si tel est le cas... Peut-être la laisserais-je faire ce qu'elle désire? Quoi qu'il en soit, nous descendons et je réponds à ses questions concernant mon changement soudain au niveau de l’inquiétude... Certes, ce que je dis n'est que partiellement vrai, il est vrai que la belle semble parfaitement capable au niveau de son travail, après tout elle n'a eu de cesse de se méfier de moi ce qui est déjà une très bonne chose, la plupart des gens se laisse embobinée assez facilement par mes subterfuges, de ce fait elle est sans doute bien plus professionnelle et intelligente que ces imbéciles... Pourtant elle me donne le bâton avec laquelle la battre! Elle n'est pas expérimentée, elle pourrait faire des erreurs, elle aurait dû se changer, elle n'a pas ses dagues... Et là je remarque quelque chose qui aurait pourtant dû me frapper dès le début : la jeune femme souffre d'un grand manque de confiance en elle en réalité! Cela explique bien des choses maintenant que j'y pense : sa gêne concernant la robe, ses hésitations sur plusieurs sujets, sa réaction face à certains compliments et maintenant cela... Dans les faits c'est le seul défaut que je trouve à la demoiselle, si elle avait une confiance totale en elle, elle n'en serait qu'encore plus désirable! Certes, elle est jeune, c'est évident que cela peut venir avec l'âge mais tout de même, je soupire doucement en regardant la jeune fille du coin de l’œil.
"Certes vous ne vous êtes pas changé, mais vous avez fais le choix de faire le tour de la demeure pour vérifier les points d'accès avant! Si vous n'aviez pas fait cela, un assassin aurait pu se faufiler dans la demeure pendant que vous vous changiez et vous auriez été dans une tenue encore plus gênante pour vous défendre... Vous n'avez pas vos armes mais vous êtes avec moi et vous savez que je peux en générer et donc vous en fournir... Chaque choix a des conséquences, je pense que les vôtres n'ont rien de critiquables présentement, peut-être devriez-vous juste avoir plus confiance en vous très chère Khalie!"
Et je lui souris doucement, quoi qu'il en soit, nous récupérons ses habits mais je l'amène vers la salle de réception et non pas vers l'étage. Je lui propose alors simplement de danser avec moi cependant, après un rapide coup d’œil à la pièce, elle me demande si je suis conscient de ce que je risque en restant ici, elle prend donc ma main et m'entraîne vers les escaliers me forçant à monter les marches vers un étage plus sécuritaire selon ses dires... Je ris doucement en commençant à monter. "Vous voyez? Encore une fois votre décision est pleine de sagesse..." Et je me dirige donc vers l'étage cependant, je n'ai pas oublié ma proposition et même si elle affirme qu'elle n'a pas acceptée, elle n'a pas refusé non plus. Arrivé à l'étage, j'entre dans le salon qui est la première pièce et je dépose immédiatement le sac de la jeune demoiselle sur l'un des fauteuils présents. Quand la jeune fille finie de monter les marches, je ne lui laisse pas réellement le temps de se défiler, j'attrape immédiatement sa main et attire la belle vers moi, me collant légèrement à elle avant de faire un petit pas vers l'arrière revenant à une distance plus respectueuse de son intimité. "Navré, je ne vous imaginais pas si légère..." Ma main tenant toujours la sienne, mon bras libre se glisse dans son dos au niveau de la taille, là encore mes gestes sont respectueux, à aucun moment ma main ou mon regard ne s'égarent, je la fixe droit dans les yeux avec un léger sourire. "Je ne souffrirai pas d'un refus belle cavalière, soyez mon obligée je vous prie et acceptez de partager avec moi quelques pas de danse..."
Je lui explique la différence que je perçois entre mes habits habituels et le fait de se dénuder devant une autre personne bien que ce dernier semble réfléchir. Je sais que ce genre de discussion pouvait mener à un débat puisque bien des gens avaient des avis différents sur ce fait. Comme je le pensais, ce dernier m’affirma qu’il ne s’agissait que d’un simple changement d’habit. S’il le disait alors c’était ce qu’il en était, mais il ne s’arrêta pas là. Non, il ajouta la partie sur le fait que s’y j’y voyais autre chose, peut-être était-ce que je désirais. Pardon?! Il insinuait quoi par là? Que je voulais le toucher? En plus, il ose me dire que ça ne le dérangerait pas et il rigole en plus? Je ne sais pas dire s’il est sérieux ou non, mais je dois quand même l’empêcher de croire tout ce qu’il veut. « Déjà, c’était un exemple. Je ne perçois pas cela comme une invitation à « toucher » comme vous le dites. J’essayais de démontrer mon point de vue avec des exemples concrets, mais je vois que l’envie ne vient pas de moi, mais de vous si cela ne vous dérangeait pas. Je tiens à rester professionnelle et bien que la vue de votre torse ne soit pas des plus désagréables, ça ne veut pas dire que j’ai envie d’y mettre mes mains. »
Je pousse un soupir alors que je continue à le suivre vers le rez-de-chaussée pour récupérer mes effets personnels. Nous discutons de son humeur changeante et alors qu’il me déclare se sentir être en toute confiance en ma présence, je ne peux que percer sa bulle et lui affirmer que je ne suis pas sans faille tout en lui expliquant les points que j’aurais pu faire autrement dès mon arrivé ici. Il essaie de me convaincre que mes choix n’étaient pas partiellement mauvais tout en essayant de prouver son point de vue. En effet, me changer dès l’entrée de jeu aurait pu permettre à un assassin d’entrer dans la demeure, mais n’ayant pas de supervision à l’extérieur qu’est-ce qui empêche à ce dernier de pénétrer les lieux par un autre accès? Lorsque nous serons à l’étage du dessus, comment espérer qu’aucune intrusion ne soit faite par l’étage où nous nous trouvions pour le moment. Je sais qu’il ne veut pas que je me démoralise et que je garde confiance en moi. Parfois, être seule peut s’avérer plus compliquer surtout dans une aussi grosse mansion. « Je préfèrerais me battre dans une tenue gênante que de devoir le faire dans cette robe. Je risque de m’emmêler les pieds dans la jupe de cette dernière. Et au moins, ça aura l’audace de distraire l’assassin. » Je dis cela sur le ton de la rigolade. Après tout, si une attaque venait vraiment lors de mon changement de vêtement, je ne pourrais pas faire attendre le noble. Il s’agit d’une situation d’urgence. Si un feu se déclare dans votre demeure, prenez-vous le temps de vous vêtir? Non, alors c’est pareil ici.
Il nous amène donc jusqu’à la salle de réception où il m’offre de faire quelques pas de danse, mais je refuse en l’obligeant à monter. La pièce et ma tenue s’y prêtaient bien, mais pas la situation et nous n’étions pas là pour nous amuser. Alors je l’attrape par la main et l’oblige à me suivre avant de lui ordonner de monter les marches aux pas de course. Bien sûr, c’était simplement une façon de lui mentionner d’aller plus rapidement. Je ne voulais pas non plus qu’il glisse et se casse le cou suite à une mauvaise chute et surtout que je me trouvais derrière lui. Oui c’était par pur égoïsme et je ne voulais pas être entraînée avec lui. Je suis, comme de fait, la dernière arrivée au palier supérieur, mais je n’ai pas le temps de réagir qu’il m’attrape par la main collant nos deux corps l’un contre l’autre. Je suis surprise et le regarde un moment me demandant ce qu’il avait encore derrière la tête, mais il fait un pas s’éloignant de moi. Il ne m’imaginait pas si légère? Bon il est vrai que je ne suis pas bien grosse ni grande et qu’avec tout cet entraînement je n’ai pas de quoi accumuler les kilos en trop. Enfin, il m’observe avec un léger sourire et je ne sais pas si c’est le fait qu’il soit si entreprenant et qu’il soit à la fois si sûr de lui, mais malgré le fait qu’il avait entouré mon corps de son bras, je ne reculai pas. Plutôt, je mis ma main libre dans son dos au niveau de son omoplate et je forçai un simple pas de danse. Le faisant faire un pas vers l’arrière, puis je me fis tourner pour me retrouver près de la chaise où il avait déposé mon sac. Ma main glissa finalement jusqu’à son torse que je pressai l’obligeant ainsi à prendre ses distances. « Je ne suis pas de celle qui aime danser, malheureusement pour vous. Alors je suis dans l’obligation de vous dire non. » J’ai un petit sourire en coin, puis je me déloge de son emprise pour attraper le sac rapidement avant de ne m’enfuir vers la salle de bain. « Ne faites pas de bêtises! » Que je dis en sa direction avant de fermer la porte derrière moi. Je pousse un soupir en me disant que ce n’était pas passé loin, puis je fouille rapidement à la recherche de mon pantalon de cuir ainsi que de mon débardeur. Je retire la robe avec un peu de difficulté. Je sautille pour me rendre jusqu’au zip, je manque de tomber, puis je finis par l’attraper et l’ouvrir. Je glisse la robe vers le bas enlevant ainsi les manches puis j’enfile aussitôt mon débardeur avant de ne continuer à descendre la robe qui se retrouve maintenant à mes pieds. Je fais un petit bon sur le côté, puis que je ne veux pas marcher sur cette dernière et j’enfile aussitôt mon pantalon. Je dois bondir sur moi-même pour réussir à le monter jusqu’en haut et je finis par l’attacher. Je ne vais pas mettre mes bottes, puis nous sommes tout de même dans sa maison, puis je prends ma précieuse poche où se trouvaient mes dagues. Je prends la robe que je plis délicatement et que je glisse dans le sac et je me dépêche à rejoindre Aslander.
« Vous parliez de préparer à manger, vous avez besoin d’aide? » que je lui demande sans vraiment savoir où il se trouvait.
Je ne dirai rien concernant sa remarque, je dois avouer que cela ne me dérangerai pas qu'elle touche en fait c'est une évidence mais inutile de le préciser. Par ailleurs, je retiendrai surtout le fait qu'enfin, elle avoue que mon torse n'est pas désagréable à regarder... C'est déjà une bonne avancée, pour une fois au moins elle reconnait cela! Pas besoin donc d'insister sur ces faits, cette affirmation me suffit, je la note dans un coin de ma mémoire et je continue mon chemin avec elle, pour le reste inutile de reprendre tout le trajet, bien que je relève le fait qu'elle affirme préférer se battre dans une tenue gênante que dans cette robe qui est moins pratique? J'ai du mal à l'imaginer combattre en petite tenue voir complètement nue si elle ose à peine se montrer dans cette robe cependant elle a raison sur un point : cela risque fort de distraire l'assassin et pas juste lui en réalité, il est évident que même moi resterait sans doute estomaqué par un tel spectacle! Soyons honnête, il est évident que la demoiselle a tout ce qu'il faut là où il le faut : assez grande, un corps relativement élancé, une poitrine généreuse... Non, aucun homme ne pourrait sciemment détourné le regard d'une telle jeune femme c'est une évidence! Après tout, si tel n'était pas le cas je n'aurais pas imaginé tout ce stratagème pour l'attirer dans ma demeure, il est évident qu'elle a un charme suffisant pour que je m'intéresse à elle alors, je me risque à répondre, sur le même ton de la rigolade qu'elle a employé même si, dans mon cas, ces paroles sont bien plus sincères qu'elles ne sont plaisanterie vous vous en doutez...
"Ma foi, si tel venait à être le cas, je ne vous serais d'aucune aide... Je pense que l'assassin ne serait pas le seul éblouit par la vue! Huhuhu."
Nous montons ensuite à l'étage la belle et moi, elle me fait passer devant elle ce qui pour le coup est un parfait exemple de manque de connaissance de la galanterie! La femme se doit de passer devant ainsi, si elle trébuche, l'homme peut la retenir mais soit, je ne puis discuter ses ordres à cet instant et de plus, cela me permet d'agir immédiatement une fois en haut. En effet, à peine apparaît-elle au dessus des marches, entrant dans le salon, que j'attrape sa main pour l'attirer jusqu'à moi! Je dois avouer que je ne m'attendais pas à ce qu'elle atterrisse ainsi dans mes bras, la demoiselle n'étant véritablement pas lourde à moins que je ne sois plus fort que je ne l'imaginais? Après tout, peut-être l'idée de l'attirer dans mes bras a-t-elle décuplé ma force? Je me recule doucement en m'excusant pour cela et je glisse un bras dans son dos pour lui demander, une nouvelle fois de m'accorder une danse. La jeune femme ne se recule pas, son regard ne quitte pas le mien et elle glisse sa main dans mon dos, la déposant au niveau de mon omoplate comme une parfaite cavalière. Je souris doucement, heureux de voir qu'elle répond favorablement à ma proposition, cela fait bien longtemps que je n'ai pas eu l'occasion de participer à un bal quelconque, et puis je suis curieux de voir la capacité de la demoiselle à ce niveau cependant, après un seul pas de valse, elle lâche ma main, dépose la sienne sur mon torse et me repousse doucement pour mettre fin à ce moment qui était, ma foi, bien plaisant... Ainsi elle s'enfuit de mon étreinte en affirmant ne pas aimer danser et me signale de ne pas faire de bêtises alors qu'elle s'isole dans la salle de bain pour se changer...
Je ne peux cacher ma déception en réalité, j'ai vraiment cru que la demoiselle allait accepter ma demande et m'accompagner pour une petite danse et, lorsque je suis déçu il y a deux choses qui me change les idées : dépenser de l'argent inutilement, ce que je ne peux absolument pas faire sans quitter la demeure et enfin, l'autre choix! Je prends donc la direction des escaliers pour retourner à l'étage précédent, puisque la jeune fille n'est plus en ma compagnie, je me permet de retirer mon pantalon luxueux bien trop cher pour remettre celui qui m'attend au niveau de l'armoire de l'entrée : un simple pantalon beaucoup plus léger que je porte normalement lorsque je pars pour ma carrière d'aventurier. Je retourne ensuite en direction de la salle de bal dont la demoiselle m'a fait partir quelques temps auparavant, heureusement que je ne risque pas réellement ma vie car cela aurait été la pire décision possible dans un autre cas mais que voulez-vous, je suis particulièrement déçu surtout qu'elle m'a fait croire que nous allions partagé ce moment ensemble. De ce fait, je m'installe simplement assit dans la salle de réception.
À l'étage, lorsque Khalie sort de la salle de bain, elle ne me voit forcément pas, je n'ai bien-entendu pas conscience de ce qu'elle me demande puisque nous ne sommes plus au même étage elle et moi... Au bout de quelques secondes, elle pourra sans doute entendre des notes de musiques, assez sonores, qui viennent du rez-de-chaussée, si elle descend elle me trouvera, installé au piano en train de jouer une mélodie et lorsque je la vois, je me mets à chanter, ce qui est un de mes nombreux talents je ne peux le nier.
Je me permets un petit rire quand ce dernier répond à ma plaisanterie concernant ma tenue puisqu’il me mentionne qu’il ne serait pas d’une très grande aide, mais je ne réponds pas. Après tout, je ne tiens pas à m’aventurer sur ce terrain glissant, car un mot mal placé et il pourrait en croire quelque chose. Déjà qu’il m’a mentionné que si je venais à avoir les mains baladeuses que cela ne le dérangerait pas. Enfin, nous sommes maintenant en haut sur le palier du dessus et ce dernier m’invite de nouveau à danser sans me laisser le temps de mettre remis de mon ascension avec cette robe qui me nuisait plus qu’autre chose. Bien sûr, j’ai failli accepter, avec cette poigne et cette aura qu’il dégageait, je me sentais, anormalement, de moins en moins suspicieuse de ce dernier, mais il ne le fallait pas. Je trouve donc le moyen de me défaire de son emprise empoignante mon sac et m’enfuyant dans la salle de bain. Je pousse un profond soupir et je me change rapidement.
Une fois à l’extérieur de la salle de bain, je demande à ce dernier s’il désire de l’aide pour la préparation du repas, mais je n’ai aucune réponse de sa part. À vrai dire, il n’est pas dans mon champ de vision. Je sens soudainement mon cœur s’affoler et je le cherche dans toutes les pièces de cet étage. Je vérifie les fenêtres, je l’appelle par son prénom, mais toujours aucune réponse. Venais-je de faillir à ma mission de le protéger? Enfin, ma recherche n’avait duré que quelques minutes, mais après avoir cessé de bouger et tenter de me calmer, j’ai l’impression d’entendre du son venant de l’étage du dessous… Je sers les dents. Ne me dites pas qu’il est parti en bas le bougre alors que je lui ai dit de rester ici!
Je commence donc ma descente ENCORE vers le rez-de-chaussée et je vous jure qu’il me fait encore descendre, je trouve le moyen de l’attacher à son lit et pas pour des raisons malsaines, mais simplement pour qu’il arrête de me faire courir dans la maison. Les notes se font de plus en plus fortes à la mesure que je m’approche de ce dernier et la mélodie me dirige vers la salle de réception. Je reconnais la mélodie de l’instrument utilisé, puis quand j’arrive à ladite salle, je le vois assis en train de chanter sa complainte qui disait tout simplement qu’il ne voulait que danser avec moi. Je m’appuie sur le cadre de la porte en croisant mes bras sur ma poitrine et en croisant mes jambes derrière l’autre. Un petit soupir s’échappe d’entre mes lèvres. Lui aurais-je fait de la peine? Enfin, je m’avance en sa direction prenant le temps de remonter ma chevelure dans un chignon plus ou moins distingué et je prends place sur le banc de son côté gauche et regarde ses doigts défiler sur les touches du piano. Cela faisait si longtemps que je ne m’étais pas retrouvée de ce côté-ci de l’instrument alors je le regarde légèrement désolé de ne pas avoir répondu à sa requête de danser en sa compagnie, mais je pouvais peut-être faire autrement… Alors sans scrupule j’interromps sa mélodie en appuyant sur quelques touches. Je bouge rapidement mes doigts tentant de me rappeler rapidement de ce que je savais, mais c’était comme si je n’avais jamais oublié.
Je débute doucement la mélodie et alors que mes doigts effleuraient les touches du piano je regarde en sa direction pour l’inciter à m’accompagner. Une douce mélodie commençait et il s’agissait d’une chanson qui me rappelait beaucoup de souvenirs bien que cela impliquait ma famille.
« Nous ne danserons peut-être pas, mais je veux bien jouer un morceau en votre compagnie. Et après, c’est tranquille au second étage, compris?!»
Tant pis s’il ne connaissait pas, il n’aurait qu’à improviser à mes côtés ou simplement m’écouter. Je ferme doucement les yeux me laissant bercer par les notes, je me rappel le dos de mes parents assis côtes à côtes, une époque fort lointaine, où ils jouaient ensemble cette mélodie. Je revois leur sourire lorsqu’ils se regardaient. Il peut m’entendre doucement soupirer à ses côtés, mais j’ouvre les yeux pour regarder en sa direction avec un petit sourire.
Elle a remit sa tenue régulière lorsqu'elle apparaît dans mon champs de vision, je la regarde de haut en bas tout en chantant, revoici ma petite rebelle... Encore une fois, je ne peux pas dire que cela lui va mal mais je regrette tout de même de ne pas la voir plus longtemps en robe, elle en était renversante... Je m'attendais à l'entendre hurler, voir à ce qu'elle me menace à nouveau à cause de mon manque de sérieux par rapport à cette affaire mais non, il n'en est rien! Bien au contraire en fait, elle s'avance vers moi en rattachant ses cheveux de manière bien plus distingué... En réalité, je ne peux m'empêcher de me dire que cette manière d'apprêter ses cheveux convient bien mieux à la robe qu'elle vient d'enlever plutôt qu'à la tenue qu'elle porte présentement mais qu'importe? Elle ne dit pas le moindre mot alors qu'elle vient s'installer à mes côtés... Je la regarde du coin de l'oeil sans cesser de jouer, me demandant ce qu'elle peut bien avoir en tête lorsque soudainement, elle dépose ses doigts délicats sur les notes de mon instrument... Je l'observe en arquant un sourcil, elle prend de gros risques, normalement je ne laisse personne toucher cet instrument, je n'apprécie pas que l'on se permette cela mais, je peux faire une exception pour la demoiselle, après tout en se mettant à jouer, elle me montre également une autre partie d'elle-même, je n'aurais jamais cru qu'elle soit capable de jouer d'un si noble instrument en réalité, bon bien-entendu elle est fille de la noblesse mais tout de même, elle a été dans l'obligation de quitter sa famille a douze ans pour rejoindre l'académie militaire si je ne m'abuse, il est donc surprenant qu'elle puisse jouer si aisément d'un tel instrument...
Dès qu'elle se met à jouer, j'arrête ma propre musique, je suis curieux d'entendre ce qu'elle me propose... Les premières notes me font doucement sourire, bien-sûr je connais cette mélodie, tout amoureux du piano l'a forcément déjà entendu mais je suis surpris qu'elle se lance dans une telle musique... C'est le genre de mélodie que l'on ne peut jouer qu'à quatre mains, je dois donc dire que je ne comprends pas réellement pourquoi elle choisit cette musique... Est-ce un sourire triste que je vois sur son visage? Sans doute cette musique lui rappelle-t-elle des souvenirs? Elle me regarde ensuite, me disant qu'elle ne dansera pas avoir moi, malheureusement je n'aurais pas la chance de la voir tournoyer... Je ne pourrais pas, comme l'un de mes amis fervent défenseur de la poésie avait l'habitude de dire "regarder tourner sa jupe qui fait tourner mon monde entier" en soit c'est sans doute mieux, cette phrase fait bien trop romantique comme le veut la poésie... Cependant elle me propose de jouer un morceau en ma compagnie? Je la regarde du coin de l'oeil en souriant doucement, j'ai bien envie d'ajouter quelque chose suite à ses paroles cependant, je suppose qu'il vaut mieux ne pas le faire... Cela pourrait briser l'instant présent et pourtant, il y a une chose qui est un fait : Jouer ensemble sur un seul instrument tel que celui-ci... Cela induit forcément une certaine proximité, on doit être proche l'un de l'autre, parfois je devrais jouer de son côté du clavier, de plus la mélodie n'est pas anodine. Jouer ensemble est bien plus intime que de danser ensemble, j'ignore si elle en a conscience mais, que cela soit le cas ou non en fait, je me retiens de le lui signaler, je ne désire pas briser le moment.
Je la laisse commencer seule naturellement, je l'observe alors qu'elle a les yeux fermés et je soupire très légèrement... Elle se tourne vers moi après avoir ouvert les yeux en souriant et je dépose mes doigts sur les touches, la rejoignant dans la musique en silence, je lui jette parfois quelques regards en souriant quelque peu surpris en réalité, je ne m'attendais pas réellement à prendre du bon temps ainsi avec la demoiselle en dehors d'une chambre du coup, c'est une surprise en soi. Nous jouons à l'unisson, jusqu'à la dernière note, parfois elle doit se pencher vers moi, entrant dans mon espace personnel pour atteindre les notes, parfois c'est moi mais jamais je ne fais le moindre geste déplacé. Je la regarde lorsque nous avons terminé, restant fixe, mes yeux ancrés dans les siens comme si le temps venait de s'arrêter et finalement, je me racle la gorge en souriant doucement. C'était fort agréable, vous avez énormément de talent Khalie..." Je me lève alors du banc se trouvant devant l'instrument et je tend la main à la demoiselle, l'invitant à s'en saisir pour l'aider à se remettre sur pieds. "Je suppose qu'il est temps de retourner "tranquillement au second étage"?"
Assise à ses côtés, je l’observe un moment jouer, puis je note qu’il me regarde intrigué. Après tout, il ne s’attendait sûrement pas à ce que je le rejoigne sur le banc volontairement. Après tout, jouer du piano à deux nécessitait d’être près de son partenaire. Selon moi il s’était sûrement attendu à ce que je hausse le ton de ma voix pour le traiter d’insouciant, mais parfois il fallait savoir laisser aller. Si je voulais que ce dernier m’écoute par la suite, je devais lui accorder au moins l’une de ses demandes. J’avais refusé de danser avec lui, mais jouer du piano en duo était quelque chose qui rapprochait aussi les gens non? Je l’interromps donc et il s’arrête de jouer alors que je le regarde arquer les sourcils, sauf que ça ne m’arrête pas pour autant. Je l’invite donc à poursuivre avec moi cette mélodie qui me rappelait des souvenirs de mon enfance. Je ferme les yeux et écoute attentivement un moment avant que ce ne dernier se joigne à moi. Au plus profond de moi, j’étais heureuse qu’il connaisse et nous nous lançons tous les deux dans cette folle danse entre nos doigts qui caressait doucement les touches de l’instrument. Nos bras se croisaient, nos mains s’effleuraient pour atteindre les notes qui se trouvaient devant l’autre. Puis on revenait à nos places respectives.
J’ai mal aux mains et j’ai l’impression qu’une crampe me guette à tout moment. Je termine la chanson les mains toutes tremblantes. Je me sens légèrement essouffler, mais je suis fière de moi et ce que j’ai pu accomplir. Je pose mon regard sur ce dernier, un sourire aux lèvres et sans que je ne sache pourquoi, nous ne nous lâchons pas du regard. Je ne détourne pas la tête loin de là, mais je ne m’approche pas non plus. Un dernier souvenir s’affiche dans mon esprit et je revois mon père embrasser ma mère en cet instant, mais nous n’étions pas eu et son raclement de gorge me le rappelle tout aussi bien. Je bats des paupières à quelque reprise et je l’observe se lever alors qu’il vient de me complimenter. « Merci bien. Dis-je dans un sourire. Mais ce n’est pas le seul talent caché que j’ai, mais, en effet, ce fut plaisant de jouer en votre compagnie. » Je prends donc la main qu’il me tend et me lève du siège avant de n’abandonner ses doigts pour l’inviter à sortir de la pièce. « En effet, on retourne au second étage et vous y restez tranquille. Je ne veux plus avoir à vous courir après. Sinon, je vais devoir employer les grands moyens, mais ce ne sera pas une bonne idée si jamais j’ai besoin de votre aide. » D’ailleurs, quelle heure pouvait-il être environ? J’avais plus ou moins perdu la notion du temps puisque nous avions passé notre temps à parcourir les dédales de la ville puis les boutiques et que dire le temps perdu à monter et descendre les marches. D’ailleurs, je monte la première pour vérifier que tout était en ordre puis je lui fais signe que tout est correct et qu’il peut me rejoindre.
Enfin, j’en profite un peu pour fouiner légèrement observant les murs qui nous entouraient. La décoration était correcte, mais je trouvais cela vide. Pas trop de cadres, rien de très personnel. Je me retourne alors en sa direction, les mains dans le dos. « Vous n’avez pas de famille ni enfants? » Bon je me doute bien qu’il n’a pas d’enfants, sinon il ne les laisserait pas seul ainsi. Il n’avait pas de serviteur pour s’en occuper et il n’y avait ni trace de l’existence d’enfants. Et je ne pense pas non plus à une rupture qui s’est mal terminée, car j’imagine qu’il en aurait gardé des souvenirs. « Enfin, vous n’êtes pas obligé de me répondre. Cela pourrait être sensible pour vous et comme je vous les dis, ma situation familiale ne vous regarde pas, alors il est de soit que cela vaut aussi pour moi. Ça ne me regarde pas. Enfin, comme je vous ai demandé tout à l’heure, mais que vous aviez disparu jouer du piano, avez-vous besoin d’aider pour la préparation du repas? » Après tout je n’avais pas oublié qu’il m’avait mentionné vouloir faire à manger durant mon changement de vêtements.
Nous avons joué ensemble, c'était relativement agréable et lorsque la musique s'est terminée, la jeune femme et moi-même nous sommes regardés un long moment sans bouger... Il ne fait aucun doute que cela aurait été le moment parfait pour tenter un rapprochement, nous aurions sans aucun doute pu nous embrasser et je suis persuadé qu'elle ne m'aurait pas repoussé, j'en ai la certitude en réalité alors, pourquoi ne pas l'avoir fait? Depuis le départ je sais quel est mon but, je sais exactement ce que je veux et alors que j'en ai l'occasion je ne tente rien? J'ignore pourquoi mais, lorsqu'elle s'est assisse à côté de moi, lorsque j'ai regardé son visage alors qu'elle fermait les yeux, durant un bref instant... Je l'ai trouvé plus belle que jamais, au point que je me suis dis que je ne pouvais pas faire cela... Ridicule je sais, mais je me suis dis que même moi, ne pouvais m'abaisser à profiter de ce moment... En jouant avec moi, en replongeant dans ses souvenirs, en provoquant ce rapprochement, elle s'est dévoilée bien plus que jamais et je pense que j'aurais été le pire des connards si j'en avait profité! Et pourtant, comme je le dis, durant ce moment, je l'ai trouvé plus belle que jamais! C'est pourquoi mon raclement de gorge a été fait en sorte de mettre fin à cet instant, de me ramener à la raison, de m'empêcher de faire ce que je voulais faire car, si depuis le début j'ai pour objectif de la dénuder et de la mettre dans ma couche, jamais, autant qu'à ce moment, je n'ai eu envie de l'embrasser! Elle prend la main que je lui tend, se levant délicatement en m'affirmant que ce n'est pas le seul talent caché qu'elle possède et je souris doucement à cette information.
"Vraiment? Après avoir vu votre talent musical, je ne peux qu'espérer découvrir les autres..."
Sans savoir de quoi elle parle il est évident que cette phrase peut être pleine de sous-entendu, je ne m'en cache cependant pas, cela fait déjà plusieurs fois que je complimente tant son physique que sa personnalité, il est évident que je ne suis pas insensible aux charmes de la demoiselle, si cela était le cas, nous ne serions pas là où nous sommes présentement. Nous retournons vers les escaliers, je la suis donc tranquillement puisqu'elle désire monter avant moi, je ne fais pas de cas de cela, c'est elle la garde après tout! J'attends donc son signal pour monter les marches et la rejoindre... Quand j'arrive, elle me regarde les mains dans le dos et me pose une question à laquelle je ne m'attendais pas... Vraiment? Elle s'empresse soudain de préciser que je n'ai aucune obligation de lui répondre, et que cela ne la concerne pas plus que ses propres histoires familiales ne me concernent... Je ris doucement en rejoignant la demoiselle, je passe à côté d'elle sans rien répondre et l'invite d'un signe de tête à me suivre. Après tout, elle me demande si j'ai besoin d'aide pour le repas alors autant l'amener directement dans la pièce concernée et donc, dans la cuisine... Je n'ai toujours répondu à aucune de ses questions et pour cause, je ne désire pas le faire immédiatement. A la place, je prends une bouteille de whisky dans l'armoire ainsi que deux verres. Je m'en sers un et regarde ensuite la demoiselle. "Whisky?" "Oh... Juste un doigt" Me dit elle et je ne peux m'empêcher de sourire en la regardant. "Vous ne préférez pas un whisky avant?" Et je ris doucement en lui servant un verre et en lui donnant. Je l'invite à prendre place à table et je m'installe en face d'elle.
"Pas de famille non... Mon père a disparu en mer lorsque j'étais enfant et ma mère est maintenant décédée." Ceci est faux mais je ne peux pas prendre le risque que qui que ce soit ne puisse remonter ma piste et découvrir ma véritable identité. "Excepté cela et bien... Personne non! Je suis sans doute trop extravagant pour avoir une femme dans ma vie! Je suis seul depuis l'âge de seize ans environs, j'ai travaillé quelques années comme aventurier, j'ai rencontré un homme d'affaire qui m'a apprit les ficelles du métier et j'ai commencé à me bâtir une fortune grâce à cela, sans jamais cesser mon activité d'aventurier pour autant et me voici : trente-sept ans, pas d'amis, pas d'amour... Mais des emmerdes par contre j'en ai ahahaha" Pour la première fois, je ris sincèrement, abandonnant le rire de snob en uhuh pour quelque chose de plus normal va-t-on dire... Je soupire doucement, je sais pas pourquoi je lui dis cela, à dire vrai, je viens sans doute de lui en dire plus sur moi qu'à quiconque, alors oui, ce sont sans aucun doute des conneries pour la plupart, seul la partie sur mon père et ma solitude sont réelles mais, je n'ai jamais parlé de mon père à quiconque avant. Bref, me levant je regarde la demoiselle. "Je te propose une recette de poisson au vin blanc, spécialité du grand port, tu m'en diras des nouvelles!"
Je ne sais pas pourquoi je lui avais déclaré que j’avais d’autres talents cache, mais j’espère tout simplement qu’il n’interprète pas mes paroles pour quelque chose qu’elles ne sont pas. J’ai eu une éducation de noble jusqu’à mes douze ans alors j’en ai appris des choses tout de même. Enfin, me dire qu’il ne peut qu’espérer découvrir les autres ne me dit rien qui vaille, mais je laisse couler. Puis je l’incite finalement à retourner à l’étage suivant, là où je pourrai garder un œil sur ce dernier. Il m’avait parlé d’un repas et je dois dire que je suis bien affamée. Alors une fois en haut, car je passe la première, je vérifie bien vite et lui permets de me rejoindre. Puis pendant son ascension je fouine légèrement observant un peu de tout. Je ne sais pas pourquoi je cherche à connaître ses antécédents familiaux, mais la curiosité fut plus forte que je ne le pensais et je lui demandai une fois qu’il mit les pieds sur le palier.
Il rigole? J’ai dit quelque chose de drôle? Je ne comprends pas et en plus il ne me répond même pas pour m’aviser qu’il ne souhaite pas en parler, alors je le regarde passer à mes côtés et il me fait un signe de tête pour que je le suive. Nous changeons donc de pièce nous rendant jusqu’à la cuisine et là, il part vers une armoire et sort une bouteille ainsi que deux verres. D’où je suis, je ne vois pas, mais dès qu’il me propose la besoin en soi, je me demande si je dois accepter. Je suis en mission volontaire tout en n’étant pas de service alors si je bois, je ne me ferai pas taper sur les doigts. Bon allez! Soyons fous, puis je vais rester raisonnable… « Oh... Juste un doigt», mais je n’attendais pas du tout à ce qui allait suivre. D’ailleurs je ne compris pas dès le premier coup. Je dus me répéter sa phrase en tête et aussi à haute voix, puis j’ouvre grand les yeux. Mon visage devint légèrement rouge par cette allusion. « Aslander! » que je dis tout simplement alors que de son côté, il rigole doucement. Il me tend alors le verre et je m’installe à la table à laquelle il me rejoint peu après.
Sans attendre, il me parle de sa famille, m’expliquant la disparition en mer de son père et du décès de sa mère. Je trempe mes lèvres dans le précieux breuvage qu’il m’avait donné, puis je continue à l’écouter et son histoire avait tout de même quelque chose de triste. Seul depuis ses 16 ans, sans amis, sans amour et maintenant 21 ans plus tard, il n’a ni famille, ni femme. Personne avec qui partagée son extravagance, des souvenirs et sans aucun héritier à qui passer son héritage et je ne parle pas seulement d’argent, mais de son expérience personnelle. Je ramène ma jambe gauche que je croise sous ma jambe droite, ma cheville se trouvant coincée sous ma cuisse, alors que mon autre jambe se balance toujours dans le vide et je m’appuie sur la table d’un coude.
« Ça ne vous ennuie pas de toujours être seul, dans cette grande mansion? Je suis sûre qu’une femme, ou bien même un homme, que sais-je, pourra survivre à vos caprices. Et puis, vous n’êtes pas si extravagant que vous ne voulez le laisser croire. Un peu énervant, mais tolérable quand vous êtes un peu plus sérieux. Enfin, un peu trop tactile parfois, mais j’imagine que cela fait de vous qui vous êtes… » Je pousse un petit soupir, je me sens presque obligée de lui parler de ma situation à moi, mais en même temps, je ne l’ai pas obligé non plus. « En tout cas, je peux dire qu’on se ressemble sur certains points. Je n’ai pas plus d’amis, ni d’amour, mais je ne vous dirai pas mon âge, car une dame n’a pas d’âge! » Je lève le nez doucement pour jouer le rôle d’une noble, puis je me délecte de nouveau du whisky qu’il m’avait versé. Pour repas, il me proposait une recette de poisson au vin blanc, ce qui semblait être une spécialité ici. Je mangeais de tout alors cela m’allait. « Très bien, monsieur le cuistot! » Je décroise mes jambes et m’étire sur moi-même toujours assise levant bien haut mes bras tout en arquant le dos révélant un peu plus de ma peau. Un petit son aigu sortit de ma bouche malgré moi pendant ce temps.
Il ne me dit pas ce que je dois faire, alors j’improvise, et je me mets à fouiner dans les armoires et tiroirs à la recherche d’une nappe pour commencer. Car j’allais dresser la table même s’il ne me l’avait pas demandé. « Enfin, j’espère que ça ne te dérange pas que je fouine dans la cuisine. À moins que tu aies des choses à cacher. » Je souris en sortant ma tête de l’armoire en l’observant du coin de l’œil, puis je trouve finalement l’objet désiré que j’installe sur la table d’un grand geste. Bon maintenant les assiettes. Les gens avaient plutôt tendance à garder la vaisselle près des éléments de cuisson ou bien même de l’endroit où il lavait la vaisselle, alors je finis par trouver les assiettes et peu de temps après les couverts que je plaçai dans l’ordre. S’il ouvrait une bouteille de vin blanc pour le poisson, il allait très certainement nous en servir durant le repas. Je trouve donc les coupes que je dépose près de nos assiettes. Oui, je suis totalement en train d’oublier que je suis ici pour le protéger, mais je ne sais pas pourquoi, mais cette journée qui avait mal débuté me semblait plus agréable? Je m’approche donc de ce dernier qui semble préparer de son côté les aliments et je dépose une main dans son dos pour lui signaler ma présence. « Qu’est-ce que je peux faire pour t’aider? »
Cette journée se passe de mieux en mieux ne le cachons pas, j'ai l'impression que la demoiselle se sent déjà plus en confiance depuis notre petit morceau de piano joué ensembles, tout va pour le mieux donc cependant, lorsque je monte l'escalier et qu'elle me pose une question, je ne répond pas, passant à côté d'elle et l'invitant à me suivre en riant doucement... Pour une jeune fille qui m'a dit que sa situation familiale ne me concerne en rien, elle est bien curieuse en réalité! Mais je trouve cela amusant en fait, cela signifie qu'elle s'intéresse tout de même à moi après tout! Nous arrivons donc avant tout dans la cuisine et je lui propose un verre de whisky, après tout elle a largement l'âge pour boire un verre et elle n'est pas en service, je ne vois donc pas pourquoi elle refuserait mon offre... Elle me répond et je suis obligé de faire une petite blague relativement graveleuse avouons-le mais cela était véritablement tentant! D'ailleurs, la belle semble mettre un petit moment avant de la comprendre puisqu'elle la répète à haute voix avant de rougir, ouvrant grand les yeux par la surprise et criant mon nom sur un ton de reproche je suppose alors que moi, je ris de bon coeur! Cette ambiance est plaisante, et puis, je ne peux pas dire que la compagnie ne le soit pas également avouons-le! Quoi qu'il en soit, je lui sers un verre avant de m'asseoir face à elle, buvant une gorgée de whisky et lui racontant une infime partie de mon histoire... Oh certes, la seule chose vraie dans tout cela est la partie sur mon père mais cela est déjà beaucoup d'une certaine manière, surtout pour moi!
Elle s'appuie sur la table et me répond, je l'écoute attentivement, une femme pourrait survivre à mes caprices? J'en doute, si seulement elle savait toute la vérité... Enfin, quoi qu'il en soit, je ne peux que sourire lorsqu'elle me parle, elle s'interroge sur mon ennuie, me complimente étrangement mais en plus elle finit par parler d'elle juste un peu : pas d'amour, pas d'amis... Elle refuse cependant de me dire son âge ce que je trouve logique d'une certaine manière, on ne demande pas l'âge d'une dame! Cependant, ses nombreuses paroles m'ont mit une idée en tête je ne le cacherai pas, je prends à mon tour appuie sur la table, me penchant légèrement sur celle-ci pour approcher mon visage de celui de la demoiselle, plongeant mon regard dans le sien avec un léger sourire sur le visage. Elle vient de me dire que j'étais parfois un peu trop tactile, mais a également ajouté que cela faisait aussi de moi qui je suis non? De ce fait, ma main qui n'est pas sur la table vient se déposer sur la joue de la jeune femme dans un geste presque romantique et je la regarde toujours dans les yeux.. "Alors vous connaissez la même solitude que moi? Proposez-vous que l'on comble ce vide ensemble? Je pourrais me laisser séduire par l'idée en réalité..." Ma main se retire alors de sa joue et je recule comme je me suis avancé, lentement et sans la lâcher du regard. Suis-je sérieux ou non? Elle ne le saura pas car je ne laisse rien paraître, pas de rire mais pas non plus de geste qui pourrait continuer cette actions, comme des paroles lâchés au vent que je laisse tourner dans sa tête... Nous verrons sa réaction.
Quoi qu'il en soit, il convient maintenant de cuisiner, je lui ai dis ce que je comptes préparer et elle s'étire laissant paraître un petit son ma foi fort mignon et surtout, plus de peau encore que précedemment... Non vraiment? Et après elle me dit qu'elle est gênée de porter une robe comme celle qu'elle avait plus tôt? Je soupire doucement même si je ne dis rien, et puis, je ne suis pas contre de découvrir un peu plus de son corps soyons honnête! Enfin bon, je me lève et je me mets au fourneau alors qu'elle se permet de fouiller dans mes armoires... Elle se tourne tout de même en me demandant si j'ai des choses à cacher et je rigole doucement. "Fouilles autant que tu veux..." Je ne permet même de continuer, pour en ajouter à mon affirmation précédente concernant le fait de combler le vide ensemble. "Après tout, qui sait? Il est peut-être utile que tu découvre cette demeure de manière à t'y retrouver plus facilement?" Bien-entendu je n'ai rien à caché, rien dans cette demeure ne permettrait de me relier à ma vie passée, et encore moins à mes activités malhonnêtes actuelles! Certes, on peut trouver des objets ou autre me reliant à ma vie d'aventurier, après tout je vis ici, mais rien qui ne concerne mes quelques crimes... Elle finit de préparer la table et me rejoins, déposant sa main sur mon omoplate et me demandant si j'ai besoin de quoi que ce soit et je souris doucement. "Tu sais que l'on va vraiment finir par ressembler à un couple?" Lui dis-je en la regardant tendrement avant d'éclater de rire, ne pouvant plus me retenir cette fois.
Je finis par secouer la tête en lui souriant amicalement. "Vas juste t'installer, tu en as déjà bien assez fais! Quel genre d'hôte serais-je si je fais travailler mon invitée?" Et je reprend la préparation du repas, cela ne sera pas très long en fait, c'est un plat relativement rapide à préparer... Quelques temps après, j'apporte sur la table deux assiettes remplies et m'installe devant la demoiselle, je remplis sa coupe de vin, faisant de même pour la mienne et prends une gorgée avant de regarder la demoiselle. "Et bien, bon appétit ma "bien-aimée"" et je lui fais un clin d'oeil avant de rire doucement.
Alors que nous discutions tous les deux ensembles calmement et comme des gens civilisés assis à cette table, je m’ouvre quelque peu à ce dernier lui affirmant que nous nous ressemblions sur certains point. Tout comme lui, je n’avais pas réellement d’amis ni même d’amoureux. À vrai dire, c’était, pour le moment, le cadet de mes soucis. J’avais des choses bien plus importantes à régler et je n’étais pas du genre à séduire les hommes. Bien trop compliqué et j’avais plutôt la flemme. Avec moi, ça passe ou sa casse. Si je ne ressens pas le courant passé, je laisse tomber, mais je ne parle pas nécessairement d’amour. Enfin, suite à mes paroles, j’observe ce dernier qui s’appuie à son tour, mais contrairement à moi, il ne reste pas sur place. Non il s’avance dangereusement vers moi, plongeant son regard dans le mien. C’est là que je vois sa main s’approcher de mon visage et le contact de cette dernière sur ma joue, me laisse légèrement…interrogative. Je fronce les sourcils, je penche légèrement la tête dans l’autre sens. Et il me propose que l’on comble tous les deux ce vide et qu’en réalité, il pourrait se laisser séduire par l’idée. Bon, déjà je ne sais pas dire s’il est sérieux et s’il parle d’amour ou d’amitié, mais ce genre de sous-entendu ne me plait pas trop. Cela me porte à croire qu’il a une tout autre intention et si c’est ce que je crois, j’espère pour lui qu’il est prêt à subir les conséquences de ses actes. Enfin, je ne dis rien, du moins, je détourne le sujet sur autre chose.
« Oh, mais bien sûr, si vous vouliez que nous soyons tous les deux amis, je n’y vois pas d’inconvénient… » Je souris malicieusement et prends une nouvelle gorgée de whisky. S’il croit m’avoir avec ce genre de phrase, il se trompe. Nous nous levons donc tous les deux, nous occupant chacun de notre côté. Je souhaite mettre la table, alors pour ne pas le déranger, je me permets de fouiller dans les armoires tout en lui demandant bien sûr s’il a quelque chose à cacher et que je ne dois pas voir, mais il me donne son feu vert. Tout en y ajoutant une autre petite phrase qui voulait toujours insinuer quelque chose. « J’espère bien! Après tout, j’espère qu’en tant qu’amie ta demeure me sera toujours ouverte. Après tout, faites comme chez vous, non? » Je me détourne en me mordillant la lèvre fière de mon coup. Je sais qu’il ne parle pas de ça, mais après tout s’il veut jouer à cela, autant me moquer de lui, non?
Je finis d’installer la table et me dirige jusqu’à lui. Je dépose ma main dans son dos, bien qu’au niveau de l’omoplate et je constate à quel point ce dernier est grand… Enfin, je lui demande s’il veut de l’aide, mais avant de me répondre, il me mentionne qu’on va finir par ressembler par un couple… J’ai envie de rigoler, mais il me regarde droit dans les yeux et finit par éclater de rire. Je pousse un soupir avant de m’éloigner de ce dernier et retourne m’asseoir. Je secoue la tête désespérer par son comportement de jeune adulte prépubère et attrape mon verre de whisky que je termine d’une dernière gorgée. Je ne peux qu’observer ce dernier cuisiner, fixant son dos. Je me perds légèrement dans la contemplation de celui-ci imaginant ainsi les formes qui se dessinait sous ce tissu. Ça n’avait rien d’une attirance quelconque, mais comme il était agréable à regarder de face, cela devait être le cas de dos non? Un autre soupir s’échappe d’entre mes lèvres. Mais qu’est-ce qu’on s’ennuie quand il ne se passe rien. Bon en même temps, je suis la pire des flemmardes, alors je ne devrais pas m’en plaindre, mais je surveillais ce dernier dans l’espoir d’avoir un peu d’action…et me voilà en train de souper avec ce dernier buvant du whisky et bientôt du vin. Il dépose les assiettes devant nos places respectives et remplis nos coupes après s’être installé devant moi. Je me mets dans une position droite, relevant les épaules et sortant le buste. Je ne voulais pas avoir l’air d’une larve toute molle à table tout de même, puis je l’observe boire une gorgée de son vin avant de ne prononcer ce qui, ma foi, était des plus normal, mais l’ajout de la fin n’était pas nécessaire.
Mon pied s’élance donc en direction de l’un de ses tibias que je frappe de mes orteils. Je le fixe droit dans les yeux pendant que je fais cela, volontairement. Et j’espère qu’il se renversera sa coupe sur lui! Ça lui permettra de reprendre ses esprits. « Oups, c’est parti tout seul… » À vrai dire, je m’apprêtais à prendre en bouche un peu du poisson, mais je dépose ma fourchette sur mon assiette et je le fixe. « Je ne sais pas à quoi tu joues et je ne sais pas si tu es sérieux ou pas et ça commence à légèrement m’agacer. » Je me lève doucement de ma chaise, posant mes deux mains de chaque côté de mes couverts et je me penche légèrement vers l’avant. « Alors si tu désires quelque chose de ma part, arrête de tourner autour du pot et dis-le franchement! » Je suis du genre direct et franchement trop honnête à quelque reprise, mais depuis le début j’ai le sentiment qu’il me cache quelque chose… et je crois que je commence à voir clair dans son petit jeu.
Suis-je sérieux? Ne le suis-je pas? Une grande question en réalité à laquelle même moi ne peux pas forcément répondre... Si depuis le début mes intentions sont claires, je dois avouer que depuis la scène du piano je me demande moi-même ce que je fais! C'était le moment parfait pour l'embrasser, pour profiter de l'émotion pour conduire la demoiselle exactement où je le voulais, comme un joueur d'échec déplace ses pions car, au départ du moins, ce n'était rien de plus qu'un pion dans mes plans... Mais je ne me suis pas saisit de cette occasion, moi Aslander O'Sullivan suis passé à côté d'une occasion en or? Pourquoi? Non ne me sortez pas des idioties quelconque, je ne tombe pas sous le charme de la demoiselle, je ne suis pas en train de tomber amoureux ou d'autre idiotie du genre, c'est bien pire que cela : je crois que je la respecte? J'apprécie la demoiselle pour ce qu'elle est et non pour ce qu'elle peut m'apporter? Je viens réellement de me dire que je ne désire pas me servir d'elle? Pourtant cela n'est pas cohérent avec mes sous-entendus il faut l'avouer! Non je ne désire pas combler un quelconque manque, je n'ai aucun manque de plus laisser quelqu'un entrer dans ma vie serait véritablement stupide, ce serait le meilleur moyen de me foutre dans une merde profonde, surtout qu'il s'agit d'une garde tout de même! De plus, ne nous mentons pas, je ne suis pas le genre d'homme qui se contentera d'une relation unique, cela serait plus que surprenant, la monotonie des relations monogames? Très peu pour moi! Alors pourquoi lui dis-je cela? Ça ne correspond ni à mes envies, ni à ce que je ressens! Si elle répondait favorablement, cela pourrait conduire à une situation difficile pour elle comme pour moi...
Si elle répondait par la positive à une telle offre que pourrais-je faire? Lui dire que je plaisantais et la briser alors qu'elle se laisse aller vers quelqu'un? Cela ne collerait pas avec le fait de la respecter, jouer le jeu alors que je sais que je ne veux pas d'une telle relation? Cela serait encore pire... M'en tenir à mon plan initial de passer une nuit unique avec? Aurais-je vraiment envie de couper tout lien? Heureusement elle me répond en m'affirmant que l'on peut être amis? Est-ce cela que je recherche? Je n'ai jamais eu rien d'autre que des partenaires, est-ce que je considère la demoiselle comme une potentielle amie? Peut-être en fait! Il y a également des personnes qui mêlent amitié et intimité, sans jamais devenir plus, pas de couple, juste des amis qui parfois partagent leur couche... Cela pourrait-il m'intéresser? Sans doute mais si je ne veux déjà plus me servir de la demoiselle, apprendre à la connaître plus et plus intimement ne risquerait-il pas de me pousser plus loin encore? Sans doute et pourtant, je fais une nouvelle remarque qu'elle repousse habilement, se décrivant encore une fois comme une amie... Ma foi, si elle repousse ainsi toutes mes allusions, au moins je saurai en quoi m'en tenir et il n'y aura rien de plus que ce qu'elle voudra ce qui, sans doute, serait bien plus simple! Je m'en veux de lui mentir également... Cependant, si je lui disais maintenant la vérité, sans doute notre amitié naissante serait-elle mise en péril et je ne le désire pas pour être honnête alors, je vais jouer le jeu jusqu'au bout en espérant que cela ne gâchera pas tout... Sainte Lucy, me voilà à espérer ne pas gâcher une amitié, cette jeune fille est décidément pleine de surprise!
Nous passons à table et je lui souhaite bon appétit en ajoutant le terme bien-aimée, après tout, elle joue tout de même le rôle de ma fiancée, cette fois c'était plus une blague que toutes les allusions que j'ai pu faire précédemment mais celle-là passe moins, elle me décroche un coup de pied dans le tibia qui fait que je me renverse du vin dessus... Je soupire doucement et je défais ma chemise, je sais ce qu'elle a dit du fait de se changer devant elle mais cette fois, c'est sa faute! Je suis donc torse nu lorsqu'elle me demande ce que je fais... Je l'observe légèrement alors qu'elle me parle, affirmant que ne pas savoir si je suis sérieux ou pas l'agace... Oui, après tout c'est compréhensible! Elle me dit ensuite que si je désire quelque chose d'elle, je dois le dire franchement? Je soupire doucement... La franchise n'a jamais été mon fort et pourtant, il est peut-être temps d'essayer pour une fois? Bien-entendu, je ne peux pas être totalement sincère, je ne peux ni parler de ma vie précédente, de mes activités parfois illégales ou même de pourquoi elle se trouve ici présentement et donc de mon éhonté mensonge! Mais je peux au moins lui dire ce que je ressens depuis un moment déjà...
"Je n'attends rien de toi! C'est ce que j'aimerai te répondre, de plus c'était vrai au départ... Je n'attendais rien de spécial lorsque je t'ai demandé de me protéger si ce n'est justement de la protection..." Je ne peux pas parler du fait que j’espérais m'approcher de sa famille ou encore de passer un moment avec elle, je veux être sincère mais pas au point qu'elle me haïsse! "Puis nous avons discutés, ris, presque dansé ensemble... Jouer du piano et je dois avouer que ta présence est bien plus agréable que je ne l'aurais cru au départ..." Je me lève, toujours torse nu et m'approche d'elle lentement en continuant à parler. "Oh non, ne crains rien, je ne parle pas d'amour, je suis ce genre d'homme déjà prêt à rester seul jusqu'à la fin de son existence sur un plan sentimental... Cependant oui, je caresse l'espoir qu'une amitié soit possible entre nous! Cependant..." Je m'arrête juste devant elle et dépose une main sur sa joue en plongeant mon regard dans le sien. "Même si je ne veux rien sentimentalement parlant, je ne peux nier qu'une envie irrépressible m'assaille depuis que nous avons joué ensemble alors... Puisqu'il faut être honnête, je ne puis me retenir plus longtemps, j'espère seulement que cela ne tuera pas notre amitié naissante..." Et tant pis si je suis reçu d'une gifle suite à cela mais, puisqu'une démonstration vaut mille mots, je me penche et laisse mes lèvres entrer en contact avec les siennes.
Nous passions finalement un bon moment, sans que j’aille besoin de le ramener à l’ordre ou bien même besoin de lui rappeler qu’il devait rester en sécurité. Il faisait des petites allusions, mais j’arrivais tout de même à esquiver d’une autre façon. Je ne savais pas s’il pensait ce qu’il disait, mais je crois qu’il faisait cela pour m’embêter, mais en même temps. N’essayait-il pas de me passer un message? Mais je vous l’ai dit. Avec moi sa passe ou sa casse, alors si tu tournes autour du pot et que tu ne me dis pas réellement ce qu’il se passe vraiment dans ta tête, je ne vais pas le deviner seule et encore moi te donner la joie que je fasse les premiers pas. Enfin, bien que la journée ait mal débuté entre nous deux, je le trouve plutôt agréable quand il n’essaie pas de me transformer ou de me changer pour quelque chose que je ne veux pas être et surtout, je n’aurais jamais cru rejouer du piano de cette façon avec ce dernier. C’était quelque chose que j’avais mis de côté depuis mes douze ans, remplaçant l’art de la musique pour l’art de la guerre.
Nous passons donc à table, mais ce dernier utilise un terme qui ne me plait pas. Nous sommes à sa demeure et nous n’avons plus besoin de jouer la comédie. Je n’avais pas prévu de rester toute la journée à l’extérieur de la caserne alors je n’avais pas prévu de quoi manger et je n’avais encore moins refusé son offre. S’il voulait aussi que je sois efficace, il me faudrait avoir le ventre plein. Du coup, comme son petit jeu de sous-entendu commence légèrement à m’agacer, je lui donne un coup de pied sur le tibia et comme de fait, ce dernier avait sa coupe et en main et la répercussion de mon coup lui fit renverser le breuvage sur sa chemise maintenant sale par ma faute. Sans aucune pudeur, ce dernier retire doucement sa chemise devant moi et c’est à ce même moment que je me lève pour lui demander ce qu’il attendait réellement de moi, car j’en avais marre de ne pas savoir s’il était sérieux ou pas. J’attends dans cette même position une réaction de sa part et je le fixe droit dans les yeux cette fois-ci sans me laisser déranger par son torse ainsi exposé.
Il aimerait me dire qu’il n’attend rien de moi, bien que c’était dans ses intentions de départ, puis il explique qu’au fil de la journée, nous avons passons du temps ensemble, rigolé et malgré ma sympathie légendaire que je pouvais parfois démontrer dans les premiers temps, il a réalisé que j’étais une personne plutôt agréable. Bon, il ne parle pas d’amour, mais je vois venir la suite, je ne suis pas idiote, sauf que je ne m’attends pas du tout à ce qu’il me dit par la suite. Il a espoir que nous puissions être véritablement amis? Je fronce un sourcil. Lui et moi ami? Je crois que cela pourrait être possible. Même s’il se prétend extravagant, il est plutôt agréable à côtoyer et même moi je me surprends à commencer à développer une certaine forme d’appréciation à son égard. Je ne dis pas l’aimer, mais sa sympathie et sa bonne humeur semblent contagieuses.
Je l’observe se lever et s’approcher de moi contournant ainsi la table qui nous séparait. Je dois lever la tête me brisant presque le cou pour l’observer et il dépose sa main sur ma joue, que j’aurais pu repousser, alors que nos regards se rencontrent. Je l’entends prononcer ces dernières paroles et je retiens un bref instant mon souffle. J’aurais pu m’éloigner de ce dernier ou bien même le repousser, mais je ne bouge pas. Il se penche alors doucement vers moi et dépose ses lèvres contre les miennes. C’était la seconde fois qu’il m’embrassait aujourd’hui et cette fois-ci, il n’y avait pas de subterfuge. Ce n’était pas dans l’intention de tromper qui que ce soit. Non, il n’y avait que nous deux ici et maintenant. Deux êtres esseulés, ayant partagé de bons moments ensemble. Mais…il est tout de même en danger et moi je suis supposée le protégé. Je dépose alors mes mains sur ses pectoraux et je le repousse un peu plus brusquement que je ne le voulais, mais je ne le pousse pas. Je l’observe un moment sans rien dire, je sens mon cœur qui palpite légèrement dans ma poitrine. Je me mordille la lèvre sans le quitter du regard. « Je suis censée te protéger… » Je dis cela à voix haute, comme pour me convaincre de ne pas agir bêtement, mais c’est assez dur dans cette situation… « Ah, et puis merde! » Je secoue la tête et il peut sentir mes mains faire pression sur son torse alors que je l’accule dos au mur de la salle à manger. N’ayant pas de quoi m’accrocher à lui pour l’abaisser à ma taille, je glisse mes doigts derrière sa nuque et l’abaisse à ma hauteur bien que je me lève sur la pointe des pieds. Je me presse contre lui et plaque mes lèvres contre les siennes l’embrassant ardemment. Il m’a menée toute la journée comme bon lui semblait, a joué à la poupée avec moi me demandant de me vêtir selon ses goûts. Ce baiser était à la fois colère et feu ardent. Je ne me détache de ce dernier que pour reprendre mon souffle et je l’observe sans m’éloigner. « Notre amitié ne fait que commencer, mon cher. » J’ai un petit sourire en coin, qui pourrait être interprété de bien des façons.
Après tout, c'est elle qui me demande ce que je veux, ce que j'attends d'elle, elle me demande de la sincérité à moi qui ait passé une grande partie de mon existence à ne pas en donner... Alors je lui dis ce que je pense réellement, après tout c'est ce qu'elle attend de moi non? Je lui fais donc une déclaration que je n'ai pas l'habitude de faire à qui que ce soit, j'espère que l'on puisse devenir amis? Sans doute oui, pourtant j'ai tout de même une envie folle de l'embrasser, goûter la douceur de ses lèvres une nouvelle fois, sans excuses, sans faux semblants, juste parce que je le désire! Je dépose une main sur sa joue et elle ne réagit pas, je m'avance lentement vers elle et elle ne bouge pas, je l'embrasse et elle ne se dégage pas! Ce baiser ne dure pas trop longtemps, après quelques instant elle dépose ses mains sur mon torse et me repousse, assez vivement certes mais sans me pousser cependant... Je suppose qu'au moins je sais à quoi m'en tenir, il semble plus qu'évident qu'elle ne partage pas mon envie, que ce baiser sera sans aucun doute le seul que j'aurais... Soit, il est vrai que cela est quelque peu décevant, j'aurais aimé recevoir plus cependant, j'ai le temps je ne suis pas spécialement pressé et puis, après ma déclaration il est sans doute mieux que les choses ne dérapent pas n'est-ce pas? Sauf que voilà, la jeune fille ne s'est toujours pas éloignée de moi! Les mains toujours sur mon torse, elle ne me lâche pas du regard.
Elle doit me protéger, elle dit cela comme si elle le répétait pour elle-même plus que comme si elle me faisait une déclaration, visiblement elle tente de s'en convaincre je suppose? Pourquoi? Je ne l'ignore pas durant un long moment, en effet elle secoue la tête, laissant passer un "et puis merde" dont je ne comprends le sens que quelques instant plus tard. Elle me pousse, m'accompagnant en même temps jusqu'à ce que mon dos ne touche le mur de la salle à manger, elle passe sa main derrière ma nuque et m'attire à elle en se mettant sur la pointe des pieds et à nouveau, nos lèvres entrent en contact. Un baiser intense, je ne puis le décrire autrement, visiblement je ne suis pas le seul à l'avoir désiré, elle se colle à moi et je dépose mes mains sur ses hanches pour répondre à son baiser avec envie je ne peux le nier... Mais soudain, aussi vite qu'elle m'a embrassé, elle met fin à ce contact. Elle me regarde avec un sourire que je ne peux traduire et m'affirme que notre amitié ne fait que commencer... A aucun moment elle ne s'éloigne de moi, ce sourire et la proximité de nos corps me fait dire que l'on pourrait avoir plus, c'est pour cela que je l'ai amené ici après tout, découvrir son corps, parcourir sa peau du bout de mes doigts, embrasser ses lèvres et plus encore en fonction de la chaleur de la nuit... C'était mon objectif principal et pourtant... Pourtant j'ai été sincère en affirmant vouloir son amitié, et voilà qu'elle m'affirme que notre amitié ne fait que commencer? Je l'ai amené ici sous un faux prétexte, lui ai mentis à propos de tout et en plus, je suis prêt à la coucher dans mon lit alors que, au moins un peu, elle me fait confiance?
Je pense que pour la première fois de mon existence, je ressens des remords! La jeune fille est délicieuse, désirable, je suis certain que seul un fou la repousserait dans de telles circonstances, de toute évidence elle est sans aucun doute prête à s'offrir à moi mais puis-je réellement accepter? Si je profite de la situation, si je l'amène plus loin alors que, pour la première fois, j'ai une certaine sorte d'affection pour quelqu'un, qu'est-ce que cela pourrait faire de moi? Je soupire doucement, je ne peux agir de la sorte n'est-ce pas? Délicatement, j'approche mon visage de celui de la demoiselle, avec douceur je viens une nouvelle fois cueillir ses lèvres pour un chaste baiser. Je ne mets aucune pression, je ne fais que l'embrasser rapidement et brièvement, comme pour mettre fin à l'escalade qui semblait s'être annoncé... Je ne peux... Non, je ne veux pas profiter de la demoiselle! J'en aurais la capacité, cela ne fait plus aucun doute maintenant mais je ne le désire pas, j'abuse les gens constamment, mentant sur mes origines, sur ma vie, sur mes activités et sur mes sentiments, je manipule les informations et les sentiments comme je manipule ma glace avec l'entièreté de ce royaume! Je ne désire pas que la demoiselle soit l'une de mes victimes! Oh certes, elle ne saura jamais toute la vérité sur moi, elle est garde malgré tout... Mais, pour une fois, je peux tout de même faire ce qu'il faut faire! Une fois ce rapide baiser interrompu, je dépose mes mains sur ses épaules pour la repousser en douceur, l'écartant de moi et je souris doucement mais sincèrement, je ne veux pas la repousser, je me fais douleur pour résister à mes plus bas instincts et pourtant, c'est sans difficulté que je prononce la phrase suivante.
"Je l’espère sincèrement Khalie, maintenant, il est temps de manger avant que cela ne soit froid... De plus, je dois aller changer de chemise avant que tu ne cries à l'exhibition..."
Et je ris doucement en m'écartant du mur et de la jeune fille, c'est mon moyen de mettre un arrêt à tout cela bien malgré moi... Je file dans la salle de bain en ne lui laissant pas réellement le temps de m'arrêter. Si jamais elle m'arrêtait maintenant, je ne serai plus capable de faire marche arrière. Je ferme la porte derrière moi, passant de l'eau sur mon visage pour souffler un grand coup. Je ne peux pas lui faire cela! Je me frotte le visage, l’essuyant puis je prends une nouvelle chemise dans l'une des armoire, l'enfilant et m'assurant de fermer tous les boutons excepté le premier. Cela fait, je sors de la pièce pour rejoindre la demoiselle en souriant, il est temps de prétendre que je ne la désire pas, il est temps de faire semblant que je pourrais me contenter d'un repas et d'une discussion avec elle, il est temps de faire semblant ce qui est assez simple normalement sauf que cette fois, c'est pour une bonne cause et, c'est moi-même que je dois tromper!
"Bien... Mangeons!"
Je ne fuis pas son approche et encore moins son baiser alors que c’est ce que j’aurais dû faire dès le début, mais je ne bouge pas. Les yeux fermés et la tête inclinée vers l’arrière, je reste près de lui, mais le doute s’installe et je le repousse me parlant à moi-même bien qu’à voix haute. J’essaie de me convaincre que je suis ici pour le protéger et rien d’autre, mais à force, je ne peux pas nier que ce dernier avait ses charmes. Attention, je ne parle pas d’amour ici, mais disons qu’il jouait légèrement avec le feu et cela avait quelque peu allumé une flammèche en moi. C’est pour cela que j’hésitais vraiment sur ce que j’allais faire par la suite. Je pouvais faire comme si de rien était, reprendre mon calme, mais je dois dire que mes pensées n’étaient pas bien claires et mon cœur qui battait follement dans ma poitrine ne m’aidait pas à me concentrer. Je finis par abandonner et je le pousse contre un mur me collant ainsi à ce dernier avant de venir l’embrasser ardemment. Je sens ses mains se déposer sur mes hanches alors que je ressens l’envie dans notre échange. À ce moment, j’avais mis de côté ma mission pour me focaliser sur ce dernier, mais je dois reprendre mon souffle quelque part, n’est-ce pas? Je délie nos lèvres tout en le regardant de mes yeux gris gardant un petit sourire sur le visage. Je lui mentionne que notre amitié ne fait que débuter, mais bien sûr, mon corps parle de lui-même et je laisse un énorme sous-entendu en suspens.
Il m’observe un instant qui me parus une éternité alors que j’attends toujours mon corps coller au sien. Avait-il besoin d’un meilleur signe pour passer à une autre vitesse? Enfin, je ne le quitte pas du regard et attends, me pressant un peu plus à lui, mais ce dernier ne m’offre qu’un baiser chaste et finit par déposer ses mains contre mes épaules pour me repousser en douceur. Je ne comprends pas et arque un sourcil alors que ce dernier me sourit. Il espérait sincèrement que notre amitié débute et me parla du repas qui se trouvait à la table et qui était en train de refroidir. QUOI?! À ce moment, mon esprit refuse d’écouter ce qu’il dit. Il n’a pas le droit de me faire ça! Je m’en fiche de sa chemise, s’il voyait ce que je pensais, il réaliserait que mes envies n’impliquaient pas les vêtements de ce dernier. Mais il réussit à m’échapper habilement. Je me tourne vivement alors que ce dernier se dépêche de se rendre vers la salle de bain et ne me donne même pas la possibilité de lui parler ou de le retenir.
Je suis…déçue? Je frotte ma main fortement contre mon visage et observe la porte maintenant fermer. En même temps, ce n’est pas plus mal, après tout, si l’assassin décide de frapper en cet instant, nous ne serions absolument pas prêts à nous défendre. Je pousse un long soupir et m’avance contre le mur y collant ainsi mon front légèrement réchauffé par ce qui venait de se passer. Je croise mes bras autour de moi et ferme les yeux profitant de la froideur du mur. J’ai besoin de me changer les idées, mais assez difficile dans cette situation alors que tout ce que je revois en ce moment c’est son visage et la sensation de ses lèvres contre les miennes. Je laisse mon rythme cardiaque se calmer puis je vais m’asseoir à ma place attendant que ce dernier revienne. Je n’ai plus envie de manger, mais je ne vais pas gaspiller.
Ce dernier revient alors dans la salle à manger arborant le même sourire qu’à l’habitude. Est-ce que je me suis trompée et ai mal interprété les signaux? Alors pourquoi m’aurait-il embrassée? Est-ce le fait que je lui retourne la pareille ne lui avait pas plus? Tant de question, alors que je reste insatisfaite sur ma chaise, mais je ne suis pas comme lui et je ne peux pas faire comme si rien ne s’était passé.
« Aslander… c’était quoi ça? » Je plonge mon regard dans le sien. « Est-ce que je me suis fait des idées ou bien tu as une façon particulière de te lier d’amitié avec autrui? » Bien sûr je ne suis pas sérieuse pour la deuxième partie de la question bien que je fais mention de son baiser… « Je ne comprends pas… Je croyais…enfin, bref, laissons tomber. Je ne suis pas là pour ça, n’est-ce pas. Je dois te protéger et je ne voudrais pas perdre mon premier ami que j’apprécie tout de même bien à cause d’un manque de jugement…» Je finis sur un petit sourire qui malgré moi montre une certaine déception, puis je plonge finalement ma fourchette dans la chair cuite du poisson que je finis par porter à ma bouche. La nourriture était plutôt bonne et m’apportait un peu de réconfort alors qu’après avoir avalé quelques bouchées, je porte finalement ma coupe à ma bouche buvant ainsi une petite gorgée de vin blanc. Peut-être est-ce parce que je suis mal à l’aise de la situation, mais je ne sais absolument pas quoi dire.
J'ai fuis... Je ne vois pas réellement d'autre manière de le dire en réalité... Je suppose que c'est mieux, je ne veux pas traiter la première personne que j'apprécie vraiment comme un objet dont je me servirai avant de la jeter. Certes, cela était mon but à la base mais c'était avant les événements de la soirée. Je ne suis pas le genre d'homme qui change d'avis comme de chemise, généralement mes plans fonctionnent toujours et je me moque de qui je blesse en chemin, je prends ce que je veux lorsque je le veux, j'ai ramené nombres de demoiselles dans cette demeure, ai profité de la chaleur de leur corps et j'ai oublié leur nom le lendemain... En quoi est-ce différent ici? Je ne saurai réellement le dire, la jeune femme a du caractère, elle refuse son rang, son origine mais reste tout de même forte et noble dans ses manières même si je suis sûr qu'elle n'apprécierait pas que je la définisse comme tel... En un sens, elle me fait penser un peu à moi je crois! J'ai tout fait pour sortir de la pauvreté dans laquelle mon père m'a laissé, obligé de servir sur un navire pirate je me suis fais un nom jusqu'à devenir le capitaine et encore maintenant, ce sont les rêves de gloires et de grandeurs qui m'attirent, au fond je reste le pauvre gamin de paysan qui s'est révolté contre sa nature... Nous avons choisit des chemins différents mais Khalie et moi sommes tout de même semblables, c'est peut-être pour cette raison que je me sens ainsi avec elle? Oui elle m'attire! Difficile de dire le contraire, elle est belle, forte, intelligente, sérieuse malgré une tendance évidente à râler... Ce n'est pas le genre de femme qui pourrait me laisser indifférent cependant, elle ne mérite pas que je la traite comme un morceau de viande comme je le fais avec toutes les autres!
Cela va sans aucun doute être difficile vu la situation, faire comme si de rien n'était après cet échange sera une torture sans nom! Même si je ne veux pas faire d'elle un nom de plus sur mon tableau de chasse, l'attirance est bien présente et ses gestes, avant que je ne la repousse en douceur, me font affirmer que je ne suis pas le seul à la ressentir, il est évident que ma jeune amie - ce mot semble étrange quand c'est moi qui le pense - est prête à mener notre connaissance à un lien plus intime mais, que se passera-t-il si elle et moi franchissons cette étape? Que restera-t-il de notre amitié naissante et plus encore, comment pourrais-je ensuite me dire que je ne l'ai pas simplement traité comme toutes les autres, celles sans importances que je prends et je jette sans la moindre hésitation? Est-ce que je veux réellement prendre ce risque? Si je cherche à entretenir un rapport avec elle, qu'il soit de nature amical ou plus intime, je prends des risques au vu de son métier, cela c'est mon choix certes et je l'assumerai, cependant... Je ne peux m'ôter de l'esprit que ce ne sera pas réellement son choix à elle! Elle est ici parce que j'ai mentis, elle ne m'aurait pas suivi sans cela, je l'ai manipulé, trompé et j'ai profité de sa sympathie et son professionnalisme pour cela. Habituellement, cela ne me pose aucun problème mais encore une fois, elle n'est pas une fille ordinaire!
Je m'installe donc à table une fois que je sors de la salle de bain et je prends une première bouchée de mon repas. Elle ne fait aucune allusion à ce qu'il vient de se passer, en fait nous ne nous disons rien au départ. Un silence pesant qui m’attriste légèrement mais qui est sans doute mieux en réalité... Malheureusement, cela ne dure que peu de temps... La demoiselle finit par briser le silence, naturellement elle désire une explication et je soupire doucement, j'avais prévu cette possibilité mais pour une fois, je n'ai pas forcément les mots! En effet, qu'était-ce? Cependant plutôt que de me remettre en question moi, on dirait que c'est elle qui doute! Comme si elle avait mal interprété les signes comme si c'est elle qui avait été folle de croire qu'il y avait plus qu'un repas et une mission de protection entre nous! Je peux voir sa déception alors qu'elle dit ne pas vouloir perdre son ami pour un manque de jugement. Je dépose les couverts sur la table en secouant la tête. Pourquoi? Je suis celui qui fait le premier pas et qui se débine en même temps et pourtant, elle parle comme si c'était elle qui s'était faite de fausses illusions! Je ne peux absolument pas lui dire toute la vérité, mais je ne peux pas la laisser croire une telle chose! Si je dois au moins être honnête sur un point, autant que ce soit celui-ci non?
"Il n'y a pas d'erreur de jugement non... Je ne vais pas te mentir Khalie, j'ai pour toi une affection que je ne pense jamais avoir eu pour personne auparavant... Comme je te l'ai dis, je n'ai pas spécialement d'amis, je n'en ai jamais voulu..." Les amis, j'ai toujours vu cela comme un handicape alors pourquoi en aurais-je voulu? "C'était en tout cas le cas avant aujourd'hui... Au moment de notre rencontre, je te voyais comme une garde pouvant me protéger cependant, nos échanges me font dire qu'il peut y avoir plus entre nous, une amitié est possible et pour la première fois j'espère que cela puisse réellement arriver." Je lui souris doucement, dire la vérité est plus compliqué que prévu car cela implique de cacher énormément de choses en même temps : mon identité, mes actions, mon passé... "C'est pour cela que je t'ai repoussé... Ne crois pas que ce soit de gaieté de cœur! Tu es une jeune fille magnifique et, pour être honnête, j'ai dû me faire douleur pour ne pas faire voler nos repas et te coucher directement sur cette table!" Je ris sincèrement en disant cela, après tout, ce n'est pas totalement faux, je ne sais pas si j'aurais tenu jusqu'à la chambre si nous avions continué cependant, je ne peux pas dire que je ne le désire pas toujours alors, pour une fois, je vais véritablement lui laisser le choix. "Je n'ai pas l'habitude de m'attacher aux gens, j'ai peur que si nous allons trop loin, alors cela complique les choses! Serons-nous capable de nous voir comme des amis si nous nous découvrons totalement?" Double sens ici, je parle bien-entendu des habits mais aussi de nos vies, serait-elle capable de pardonner mes mensonges et ma véritable identité si elle l'apprend un jour? "Je te désire mais je ne désire pas tout gâcher... Si tu crois cependant que c'est possible, tu n'as qu'un mot à dire, un geste à faire et crois-moi... Je ne te repousserai pas une seconde fois, j'en serai sans nul doute incapable de toute manière!"