Oui, pas de pièges magiques à l’horizon.

Une bonne chose à mes yeux puisque cela réduit considérablement les risques liés à l’exploration de la salle où nous pénétrons. Le changement de décor est brutal entre le boyau et la pièce de pierre taillée. Cela va dans le sens de mes espérances, une civilisation assez avancée pour construire cela devait connaître des formes de magies assez puissantes pour réaliser tout cela. En bonne aventurière, Carciphona se jette sur les armes pour voir ce qui pourrait peut-être être récupérer. La laissant fait, c’est aussi une part de l’exploration, je m’intéresse aux statues. Elles ne brillent pas sous la lumière fantôme donc elles ne devraient pas s’avérer magique mais je reste prudente quand même. Certaines représentent des combattants mais d’autres sont bien différentes. Elles sont abîmées mais semblaient tenir quelque chose à plat dans leurs mains, peut-être un livre… Impossible à dire en l’état. Mais cette salle devait être un endroit où des guerriers s’entrainaient, peut-être aussi des utilisateurs d’une magie inconnue. Cela ressemble aux terrains d'entraînements de la Garde sur lesquels Caïn s'entraînait quand j'étais enfermée à la Caserne par mon tuteur…  Je me retourne vers Carciphona lorsqu’elle m’interpelle visiblement contente d’une trouvaille. Je hausse un sourcil lorsqu’elle me montre sa découverte, objet de mort silencieuse…

Est-ce vraiment utile ? Ce truc, ça me fait plus penser à des brigands aux mauvaises intentions. Genre l’autre qui a essayé de cambrioler ma maison, tu te souviens ?

Et puis un machin aussi vieux va certainement se bloquer au mauvais moment, c’est presque sûr. Laissant ma compagne à sa découverte, je reprend mon étude des statues fouillant un peu le sable au pied d’une des statues vraisemblablement cassées. Avec un peu de chance, je trouverais des bouts de pierre pouvant indiquer ce qu’elles tenaient à l’époque. En même temps, j’interroge ma compagne sur les trouvailles de sa loutre.

K’awill a trouvé quelque chose ? Et Madeleine ?

Et voilà, c’était prévisible vu l’état de la lame. En essayant de faire fonctionner le mécanisme, voilà la lame bloquée… Rien d’étonnant en vrai mais cela confirme que cet endroit est assez ancien à mes yeux. Cela rend Carciphona nettement moins heureuse mais c’est la dure loi de l’exploration. Après avoir lancé au hasard le gantelet inutilisable, Carciphona se joint à moi pour chercher d’éventuels restes de ce que la statue pouvait tenir… À deux, il ne faut pas longtemps pour sortir deux puis trois barres de pierres dont l’une semble dotée d’une “pointe” rocheuse. Cela ressemble à une lance comme Carciphona le fait remarquer.

Sûrement qu’elle s’est cassée comme ça en tombant au sol. Elle n’est pas très intéressante, j'espèrait quelque chose de plus utile…

Une lance n’a pas d’intéret pour moi, tout ce que cela indique, c’est que les créateurs de cet endroit étaient des guerriers et de bons artisans tailleurs de pierre. Penchée au sol juste devant la statue, je regarde de nouveau la statue après avoir reposé la “lance” au sol. Le temps n’a pas été très clément avec elles, la pierre s'est abîmée contrairement à celle des murs… Je passe une main sur la roche pour essayer de nettoyer un peu la surface. Sous mes doigts, j’ai l’impression de sentir des aspérités régulières. Ni une ni deux, je récupère une petite brosse dans mon sac sans fond pour nettoyer un peu de surface. Sous la crasse et la mousse se dessine rapidement de nombreux sigles plus ou moins abîmé par le temps. En l’état, ils sont trop abîmé pour en tirer un quelconque texte mais je peux affirmer que ces sigles me sont inconnus bien que semblant similaire à ceux du monument du dôme de la Ville Aquatique… Malgré tout, je prend le temps de fixer le tout sur mon livre-mémoire. Ces signes pourraient avoir une utilité si j'arrivais à les reconstitué plus tard. Cette observation terminée, je fais un rapide tour des autres statues mais ne trouve rien de plus. Avec un signe de tête, j’informe Carciphona que nous pouvons continuer notre route.

Rien de plus ici, continuons l’exploration.

J’espère tout de même que l’on trouvera rapidement des choses intéressantes. On pourra ainsi plus rapidement partir de cet endroit sombre et oppressant…

La grande salle d’entrainement m’a laissée une certitude. Ici, je vais trouver des choses intéressantes à exploiter pour mes travaux. Difficile à dire si cela m’aidera pour le dôme mais ce ne sera pas perdu, j’en suis certaine. Maintenant que l’on a vu qu’il n’y a rien de plus, il faut continuer l’exploration. A commencer par la pièce en face où quelque chose brille à la lumière et qui ne m’inspire que le piège… Et mon instinct s’avère malheureusement tout à fait fiable lorsqu’un mur de lumière bleue se dresse face à nous dès notre entrée dans la pièce. Mon premier réflexe est de bondir en arrière pour me retrouver derrière ma compagne et ne pas me retrouver à nouveau au milieu d’une troupe de monstres. Il ne faut pas bien longtemps avant que je ne constate que rien d’autre n’arrive. Enfin, si mais les monstres sont comme coincés de l’autre côté de la lumière. Alors que je m'apprête à répondre à Carciphona concernant la nature du mur, une voix résonne dans ma tête.

Je n’aime pas ça…

Après les goules et le mur, on a maintenant des voix qui nous parles directement dans la tête… Je n’aime pas ça, la magie peut-être traîtresse quand elle est mal utilisée ou vise à piéger les gens. Me tournant pour commencer à chercher des indices expliquant la nature de cette barrière, je sursaute en remarquant le fantôme de tout à l’heure. Fantôme qui nous a envoyé dans un piège de goule un peu plus tôt… Mais là, j’avoue ne pas avoir envie de tenter un combat contre des jagras affamés. Carciphona semble vouloir aller vers le fantôme contrairement à ce que nous dit la voix. Je ne sais pas trop ce qui est le mieux entre écouter une voix inconnue ou aller vers le fantôme… Dans l’idéal, je préférerai mettre de la distance entre les jagras et nous. J’attrape le bras de Carciphona pour la retenir.

Je pense qu’il vaut mieux éviter de s’approcher de ce fantôme… On est tombées sur les goules quand on est allée vers lui la dernière fois. Je ne veux pas qu’on prenne le risque que les jagras nous tombent dessus, surtout avec Madeleine dans les parages. Retournons dans le tunnel et avançons, il ne semble rien y avoir d’intéressant ici…

Je la tire un peu vers le tunnel poussant Madeleine devant moi au passage. Je préfère qu’on évite un affrontement inutile et de potentielles blessures supplémentaires.

Qui nous a collé un tel boulet… Le boyau est déjà bien assez long et oppressant pour ne pas en rajouter mais non, Mamie Madeleine est déjà en difficulté… Carciphona est bien trop gentille avec la vieille à mon goût à proposer gentiment les services de sa monture. Ce n’est pas faute de l’avoir prévenue au début, une exploration, ce n’est pas de tout repos…

Il va falloir vous faire violence, l’exploration ne va certainement pas durer une heure. Si vous êtes déjà fatiguée, vous devriez retourner en ville.

Cet endroit est déjà bien assez dangereux sans devoir assurer la protection d’une personne impotente… Je suis déjà en peine d’assurer ma propre sécurité face à des monstres alors elle est clairement au second plan pour moi. Mais Carciphona décrète une pause pour soulager Madeleine. Avec un soupir, je m’assoie contre la paroi avant de sortir ma lampe magique et retirer mes lunettes de jour. Je garde la lampe magique juste à côté de moi pour éloigner l’obscurité le plus possible pendant que ma compagne distribue de la nourriture. Pour agrémenter la pause, elle sort son cube de la destinée… Ce truc qui est tout sauf fiable à mes yeux, un attrape-nigaud tout au plus. Et ce truc le prouve en affirmant qu’il est impossible que l’on trouve des choses qui me seront utile ici. Alors que Carciphona commence à pressentir une explosion de ma part, je lui tend la main pour avoir son cube.

Donnes, je vais le réparer.

Le balancer à travers la grotte plutôt… Je ne suis pas venue dans ces grottes oppressantes avec, en prime une vieille dans les pattes, pour me faire faire une prémonition aussi moisie ! J’avale les restes des vivres et remet mes lunettes de jour en éteignant la lampe magique.

On repart.

La lampe magique retourne dans mon sac sans fond et je me lève prête à continuer d’avancer.

Cela devient compliqué pour la grand-mère mais elle n’a pas voix au chapitre. Elle s’est imposée et doit maintenant assumer ses décisions débiles. Elle a beau râler, je commence déjà à avancer dans le tunnel. Il ne semble pas avoir de fin mais j’ai l’impression qu’il fait de plus en plus chaud au fur et à mesure de notre avancée. Certainement un reste d’activité volcanique qui chauffe l’air. Le volcan est endormis depuis longtemps, on ne devrait pas avoir de soucis avec ça… La marche dure un long moment avant que l’on n’arrive à un virage du tunnel d’où une lumière filtre. Le problème venant surtout de la chaleur qui en émane déjà…

Carciphona… tu penses qu’on a marché jusqu’au volcan ?

Cela craint si on arrive à une sorte de lac de lave… Je me tourne vers Carciphona et la prend par le bras pour l’éloigner de Madeleine. Je lui susurre quelques mots.

On ne va pas pouvoir avancer avec Madeleine, il va faire trop chaud… J’ai une cape en tissu anti-climat mais je ne suis pas sûr que ça me protège beaucoup si on est au milieu de la lave. Tu as de quoi te protéger de la chaleur ?

On ne pourra pas continuer à avancer avec la vieille, ce serait trop dangereux pour elle. Tout comme pour K’awill certainement… Je réfléchis à nos options pendant un instant essayant de me remettre les différentes intersections en tête avant d’en faire part à ma compagne.

De mémoire, on a presque tout explorer sauf un passage à la première intersection… Tu en penses quoi ? Soit on continue par là, soit on retourne en arrière. Mais si on retourne vers l’entrée, je te jure que je jette la vieille hors de la grotte avec mon pied au fesse !

On n’avance pas assez vite à mon goût à cause d’elle… Je sors quand même ma cape Anti-canicule pendant que Carciphona me fait part de sa proposition.

Carciphona essaye de me calmer mais je reste quand même perplexe sur l'utilité d'avoir laissé la vieille suivre le mouvement. Mais, au moins, elle va avoir sa pause pendant que l'on s'occupe de la suite avec ma compagne. Et moi, je n'aurai plus Madeleine dans mon champ de vision… Me couvrant de ma cape en tissu anti-climat, je m'avance avec Carci dans le boyau. Très vite, la lueur de la lave devient largement suffisante pour éclairer tout le tunnel puis la grande salle. S'il n'y avait pas une telle chaleur, je me serai apesantie sur cette salle visiblement de création humaine vu la structure.

Je fixe un instant la grande statue qui trône au centre de la salle et de la lave brûlante. Commençant à m'avancer, je ressent la morsure de la chaleur dégagée par la lave.

Dépêchons-nous, je ne sais pas toi mais ça chauffe sévèrement…

La statue me parle, même si j'ai grandie au couvent de Lucy, je reste une érudite. Ce n'est pas ma spécialité mais je reconnais quand même l'effigie d'un dieu concurrent de la déesse de la chance.

La statue ressemble à Helmex… Quelle idée d'installer une statue dans un endroit pareil.

Il faut vraiment être fou pour vouloir installer un temple au milieu d'un lac de lave.

Je souris légérement au commentaire de Carciphona sur le côté brute épaisse sans cervelle des fidèles d’Helmex… J’aurais bien commenté plus longuement si la chaleur n’était pas accablante et fatigante. Arrivant aux pieds de la statue et juste devant le livre, Carciphona propose que je prenne le livre pendant qu’elle assure notre sécurité en cas de besoin.

On fait comme ça.

Sans attendre, je m’approche du livre et l’ouvre. Autant ne pas s’encombrer s’il s’agit juste d’une liste de noms de fidèles ayant réussi l’épreuve… Mais en ouvrant au hasard, je reconnais immédiatement certains sigles qui hante littéralement mon esprit depuis des semaines. Je le referme immédiatement et le prends en annonçant notre direction à Carciphona.

On retourne vers K’awill et mémé, le livre a l’air intéressant.

Avec cette chaleur, il vaut mieux partir avant de finir cramés. J’aurais tout le loisir de l’étudier lorsqu’on sera plus au calme.