Ma petite mimique gênée ne semble pas passée inaperçue et ce dernier ne manque pas de sourire à cette vue que je lui offre. Tout comme moi, il ne doit pas avoir l’habitude de me voir dans cet état. Après tout, je suis la flemme incarnée. Je réponds à coup de soupir et de « ouais, ouais ». Cela m’a même valu mon surnom Sunny voire même Sunshine pour commémorer mon éternelle bonne humeur. En vrai, je crois que j’ai fait pas mal de chemin depuis mon arrivée au sud. Je ne suis pas à l’aise avec tout le monde, mais je me force pour essayer de me rapprocher de mes collègues. Enfin, on est bien loin de la jeune femme qui était prête à laisser derrière elle les autres en cas de nécessité. Bien sûr, l’objectif reste toujours la réussite de la mission, mais pour avoir risqué ma vie plus d’une fois, je pense que je comprends finalement ce que voulais dire Valentino lors de notre première rencontre.
D’ailleurs, Gerolt s’empresse de venir à notre table afin de passer au second service. Pour la seconde assiette, je n’ai pas fait compliqué. Je me suis dit que de manger de la viande après avoir mangé de la viande ça ferait un peu trop. Alors j’ai choisi de faire des farfalles aux tomates séchées, aux épinards et aux noix. Le tout servi avec parmesan. Pour ma part, j’ignore complètement Gerolt cette fois-ci en levant le menton vers le ciel tout en ne regardant pas en sa direction. Il m’a trahie deux fois! DEUX FOIS! Je ne pourrai plus jamais avoir confiance en lui, c’est terminé. Nan, en fait, je crois qu’il voulait simplement faire avancer les choses et mettre son petit grain de sel. Si ça se trouve, il nous voyait ensemble depuis longtemps. Bref, Nayah finit par le ramener à son comptoir et ses chaudrons n’oubliant pas de desservir le plateau d’entrée et nous fait un clin d’œil. Je pousse un léger soupir et je finis par questionner finalement Valentino. Question qui pourrait être compliquée à répondre lorsqu’on ne connaissait pas la réponse, mais cela ne sembla pas le troubler bien que j’ai le droit à l’un de ses fameux soupirs. Si je devais faire un concours entre lui et moi sur cela et je suis prête à ma main à couper pour dire qu’il gagnerait haut la main! Enfin, il me répond, alors que je prends avec ma fourchette quelques pâtes que je porte à ma bouche, sans pour autant le quitter des yeux. C’est vrai qu’on ne sait pas fait une bonne première impression et pire encore quand on a découvert tous les deux qu’on partagerait la chambre avec Calixte. Enfin, Calixte n’était pas du tout un souci, mais je pense fermement pouvoir dire que c’est parce que nous avons partagé la chambre que nous avons réussi à nous entendre. La proximité nous a forcés à nous rapprocher, établir des règles de bonnes ententes et finalement on a réalisé qu’on ne devait pas être si con puisque nous voilà maintenant dans à ce repas mangeant tête à tête.
Je profite de sa petite pause pour prendre aussi une gorgée de ma bière et le voilà qu’il repart. Ainsi donc, il avait cru trouver chaussure à son pied, mais cela n’avait pas fonctionné. Plutôt que de reprendre ses anciennes habitudes, il s’est refermé sur lui-même et a décidé de devenir plus sérieux? Enfin, je ne peux pas nier qu’au début, je croyais vraiment qu’il avait un manche à balai de pris dans le postérieur pour rester poli. Vouloir se faire appeler officier supérieur et insister sur le supérieur. C’était une bonne blague et j’ai bien fait de lui faire voir que c’était débile!
« L’exclusivité de ta perfection? J’échappe un rire soufflé malgré moi et ne peux m’empêcher de sourire lorsque j’entends son rire si communicatif. C’est vrai que Luce se doit d’être parfait n’est-ce pas? Enfin, je suis contente que nous ayons tous les deux réalisé des choses. Je suis surtout heureuse que tu ailles décider de ne pas vivre avec des regrets. Je me serais retrouvée face à un mur. Ça aurait été encore plus difficile pour moi et juste à y penser j’ai une goutte de sueur. » Je rigole un peu alors qu’une idée me vient soudainement en tête, mais il faudra attendre d’être à la caserne pour cela. J’aurais quand même dû penser à amener mon petit sac sans fond! Mon cadre magique m’aurait été plus qu’utile!
« D’ailleurs, tu aimes le repas jusqu’à présent? J’sais que tu aimes bien la viande, mais je voulais faire un peu différent. Bon je dois dire que c’est Gerolt qui s’est occupé de la cuisson des pâtes sinon elle n’allait plus être aussi bonne que le reste. »
Bon j’ai l’impression de lui faire subir un interrogatoire depuis tantôt, alors que ce n’est pas du tout le but. Je pourrais lui parler un peu plus de moi? D’ailleurs, j’ai une idée qui me chicote depuis un moment et je pourrais lui en parler, après tout cela l’implique tout de même un petit peu bien qu’il est libre de faire ce qu’il désire.
« D’ailleurs, ça fait un petit moment que j’y pense, mais comme j’ai toujours vécu avec mes parents, puis dans les casernes, je n’ai jamais vraiment eu de chez moi qui m’appartenait. J’ai envie de m’acheter une maison au grand-port ou tout prêt de la ville portuaire. Tu en penses quoi? »
Quoi qu'il en soit, il finit par partir sans rien avoir de ce qu'il désirait et cela quoi que ce soit, ou plutôt par se faire dégager par une jeune demoiselle qui, malgré sa petite taille, n'hésite pas à pousser l'homme afin qu'il nous laisse notre intimité, action qui cette fois provoque un réel rire de ma part alors que j'observe enfin le plat qui a été apporté. Et bien, voilà qui a la capacité de me mettre en appétit! Je dois avouer que cela me semble particulièrement excellent! Bref on parle, naturellement j'peux pas lui cacher les raisons de mon changement d'attitude : Solveig tout d'abord, ensuite cette histoire avec Jaina qui semblait regretter bien des choses... Évidemment je ne nomme aucune des demoiselles concernées, ça c'est certes passé avant que Khalie ne me fasse part de ses pensées me concernant - bien avant en ce qui concerne la valkyrie - cependant je sais avec certitude qu'il ne convient pas de parler d'autres femmes lorsqu'on est en rendez-vous galant avec - ou dans le lit d'une - autre femme! Je ne comprendrais jamais les hommes qui ont le culot de faire cela!
Enfin, quoi qu'il en soit suite à cela je l'écoute tranquillement en mangeant un peu de mon plat, faut profiter temps que c'est chaud pour le coup! Et comment que je me dois d'être parfait! Si je ne le suis pas, personne ne le sera après tout! J'ris doucement suite à sa remarque suivante, face à un mur? Plus difficile pour elle? J'peux pas m'empêcher de me moquer doucement d'elle! Ouai je sais j'suis un gamin parfois mais c'est plus fort que moi, j'suis sincèrement pas capable de m'en remettre : un bel'incandescent! "Oh j'sais pas, vu ton aide à la drague j'suis sûr que t'aurais trouvé un truc magnifique du genre..." Je prends alors une voix plus aigue comme une mauvaise imitation d'elle. "C'est dur de te parler mais je suis sûre qu'il y a une chose encore plus dure que j'aimerai chez toi..." Je ris doucement avant de reprendre. "Tu est si froid avec moi, je pourrais sans doute te réchauffer!" Cette fois j'éclate de rire avant de reprendre une voix plus normale mais toujours en riant fortement. "La prochaine fois demande moi, mes phrases sont encore meilleures que celles de ton objet!"
J'reprends mon sérieux quand elle me parle de la boustifaille - et qu'elle me fout un coup de pied dans le tibia - et j'hoche la tête pour seule réponse. J'dois avouer que, que ce soit grâce à Gérolt ou pas, j'suis touché par le fait qu'elle ait organisée tout ça! C'est con je sais mais, personnellement j'pense pas que j'en aurais fais autant! Moi et le romantisme ça fait bien longtemps qu'on s'Est pas entendu et même si elle affirme qu'elle n'est pas à l'aise dans ce genre de situation, j'trouve qu'elle se débrouille parfaitement bien! J'l'écoute encore quand elle me parle de son projet, attentif et sérieux et j'suis un peu surpris qu'elle me demande mon avis mais, après tout, si elle veut réellement savoir je me dois de lui donner une réponse.
"Une maison c'est un grand pas! Faut que t'y ailles en fonction de tes envies c'est sûr mais gardes en tête qu'une maison c'est aussi du boulot : de l'entretient, des coûts, des obligations! C'est une certaine indépendance certes mais c'est aussi à toi de voir si tu seras pas trop flemmarde pour t'occuper de tout après une journée de boulot! Si tu en veux vraiment une je ne peux que t'encourager à suivre cette envie! J'pourrais même faire le tour avec toi si tu veux!" Puis, parce que cette réponse est définitivement trop sérieuse, j'lui fais un clin d'oeil et je rajoute sur le ton évident de la plaisanterie. "Par contre si c'est juste parce que tu as peur que Cal' nous surprennes, je te rappel que j'ai une chambre individuelle!"
C’est qu’il trouve le moyen de se moquer de moi ma parole! Je lui exprime mes sentiments depuis le début, lui fais part que je suis heureuse qu’il ait trouvé le moyen de surpasser ce qu’il venait de vivre. Et comme de fait, le bel’incandescent est de retour dans les parages alors qu’il m’imite prenant une voix plus aiguë en me sortant des trucs bien foireux comparant deux choses durs… ou de sa froideur. Dans tous les cas, je fronce les sourcils, lui met un bon coup de pied sur le tibia alors qu’il éclate de rire en me précisant que je n’aurai qu’à lui demander conseil les prochaines fois. J’espère qu’il n’y en aura pas, parce que cela vaudra dire que ce ne serait pas avec lui et on vient seulement de se mettre ensemble! Je ne suis pas pressée de me faire jeter, m’voyer! Enfin, je finis par lui demander ce qu’il pense de la nourriture et cela semble lui plaire vu comment il plonge la fourchette dedans. Je suis contente, mais encore plus, lorsqu’il m’avise que c’est à son goût.
On continue de manger un moment, mais comme j’ai l’impression que de lui imposé un interrogatoire et qu’il ne me semble pas très bavard de son côté, sachant que ça me semble très surprenant de sa part, je me décide à lui faire part de mes intentions. Cela fait un petit moment que je souhaite quitter le confort de la garde pour avoir mon propre nid. J’ai toujours été attachée à quelque chose, jamais vraiment eu ma propre intimité et je crois être capable de m’acheter une maison. Une maison c’est un grand pas qu’il me fait savoir et beaucoup de responsabilités dernières aussi. Je ne peux m’empêcher de sourire lorsqu’il fait une remarque sur la flemmardise, mais bon, je ne peux pas réellement lui donner tort. Sauf que, m’a-t-il déjà vu agir lorsqu’il s’agissait de quelque chose qui me touchait moi directement? Cette maison serait à moi, ma responsabilité. Personne ne pourra venir m’emmerder, je pourrai faire ce que je veux! Enfin, il finit bien évidemment sur une touche d’humour m’avisant qu’il avait sa chambre individuelle si j’avais peur qu’on nous surprenne. Je lâche un rire et dépose ma fourchette sur mon napperon avant de ne croiser mes bras sous ma poitrine.
« Si tu crois que me faire surprendre me fait peur, tu te mets le doigt dans l’œil. Par contre, vaudra peut-être mieux une chambre dans ma maison, pour éviter de déranger tout le régiment. » Que je dis en lui faisant une petite grimace. Bon j’exagère, mais je trouve ça tout de même rigolo de lui retourner sa bêtise en pleine poire. « Enfin, je conçois que je ne suis peut-être pas la plus active des personnes, mais je me suis toujours senti dans une cage, peu importe où j’allais. Ça sera à moi, ma maison, bien sûre que ça va me botter d’y faire le ménage. Je ne veux pas d’un manoir, rien de pompeux qui se voit à dix kilomètres. Je veux juste une simple maison avec un terrain sur lequel je pourrai mettre une petite écurie pour Arlequin ou tout autre familier qui seront accompagnés de leur maître. » À ce moment, je le regarde pour lui faire comprendre que je parlais surtout de lui. « Ma porte te sera toujours ouverte et ça ne t’engage à rien. Tu peux rester à la caserne si tu le souhaites bien évidemment. Enfin, je ne veux pas te faire peur en projetant aussi loin. Je n’ai pas encore réellement regardé. Mais bon, je me dis que si les gens avec de simples métiers arrivent à avoir une maison, moi qui suis dans la garde peux bien y arriver non? Dans le pire des cas, j’engagerai quelqu’un pour m’aider à l’entretien de celle-ci quand je ne suis pas là! »
Je me gratte doucement la tête en me disant que je parle quand même beaucoup, mais bon, ce n’est pas bien grave. Il n’en a pas l’habitude et c’est aussi ça qui est bien. Nous apprendrons à nous redécouvrir, mais cette fois-ci nos vrais nous. Pas la personne que nous projetons être en essayant de ne pas se mettre à dos qui que ce soit voulant toujours nos montrer sur nos meilleurs jours. Pour ma part, ça ne fonctionne pas réellement, après tout je suis quand même moi la plupart du temps. Je ne me cache pas sous de faux sourires et si ça me fait chier, je vous le fais savoir. Je mange un peu, prends une gorgée de ma bière et lève les yeux.
« D’ailleurs, maintenant que t’es lieutenant, t’as des projets en rapport avec ça? Quoi que ça ne me regarde peut-être pas après tout… Non, laisse tomber. On va essayer de ne pas parler de boulot ce soir! » Dis-je en secouant la tête. « Hmm, réponds plutôt à cela… tu dois bien avoir un rêve qui n’a aucun lien avec la garde, si oui, qu’est-ce que c’est? »
Bref quoi qu'il en soit, elle me fait part de ses projets d'acheter une maison et j'la regarde attentivement... Bien-entendu une demeure qui serait à elle, cela signifie beaucoup de choses dont elle devrait sans aucun doute s'occuper elle-même! Non pas que je ne la crois pas capable de le faire, loin de là même! Je sais qu'elle est pleine de ressources et je n'ai aucun doute concernant ses capacités mais tout de même, il me semble important de lui désigner la plupart de ces points afin qu'elle ne se lance pas trop vite tête baissée dans une aventure certes fantastique - cela lui permettrait d'avoir sa vie, sa liberté, ses affaires, une certaine tranquillité aussi - mais également difficile par moment! Bien-entendu, je ne serai sans aucun doute pas moi si je ne finissais pas sur une connerie légèrement en-dessous de la ceinture alors, je lui signale aussi que si elle a peur de se faire surprendre avec moi, ma chambre est individuelle donc il n'y a absolument aucun risque à ce niveau!
J'dois avouer que sa réponse me fait rire! Je ne lui connaissais pas de tendance exhibitionniste - quoi que vu son style vestimentaire peut-être - et voilà qu'elle m'affirme que de se faire surprendre ne l'inquiète pas du tout! Bon, au moins c'est réglé! Par contre, lorsqu'elle me signale qu'il vaudrait mieux une chambre chez elle plutôt que ma chambre pour ne pas déranger tous les régiment, je manque de m'étouffer avec une gorgée de bière! À qui a-t-elle parlé? Qui peut bien lui avoir décrit mes performances à ce point dans le détail pour qu'elle soit au courant que ses cris dérangeront tout le monde? Je comprends cependant qu'elle plaisante assez vite même si son humour sur le coup n'est sans doute pas loin de la réalité! Enfin bon, j'me reprends rapidement et j'écoute ses explications en souriant doucement! On dirait qu'elle a pensé à tout, puis bon, j'comprends sincèrement sa motivation derrière... Bon, elle se projette sans aucun doute un peu trop en parlant de moi, j'veux pas dire que cela me déplait totalement mais franchement, j'pense qu'on débute seulement et que c'est pas forcément une bonne chose de se projeter si loin! Une relation sérieuse c'est pas mal une première depuis longtemps pour moi, j'sais pas pour elle en vrai mais, ça sert à rien de se mettre trop de pression.
"J'serai ravi de visiter ton intérieur - et j'parle de ta barraque - une fois que t'en auras une et j'suis très heureux que tu me dises que ma porte sera toujours ouvertes mais...
Prévois rien pour moi Khalie! J'te dis pas que c'est impossible qu'un jour, dépendant de comment ça se goupille entre nous, j'abandonne pas ma chambre pour te rejoindre mais, j'pense qu'il est bien trop tôt pour penser à ça ma belle... J'te dis pas que ça arrivera jamais hein mais... On a le temps! Pour le reste, j'te comprends, si c'est ce que tu veux, fonces! T'as pas à hésiter! Je sais que t'es capable d'avoir tout ce que tu veux si tu t'en donnes les moyens!"
Puis viens une double question : celle concernant mon poste qu'elle chasse bien vite en affirmant qu'elle ne veut pas parler boulot ce soir, une sage décision parce que j'peux définitivement pas lui dire ce que j'avais en tête! Surtout que bon, si on est ensembles ce sera encore plus difficile à amener! Les ragots vont vites et j'voudrais pas que des rumeurs non fondés et insultantes pour la jeune femme ne se propage du genre qu'elle a son post uniquement parce qu'elle couche avec le lieutenant! Ce genre de saloperie, j'veux pas en entendre mais ça veut dire qu'il va falloir que j'sois encore plus dur avec elle pour qu'elle prouve qu'elle ne doit son post de second - si elle l'obtient - qu'à son mérite! Pas le genre de truc dont j'veux parler pour l'instant en vrai! Sa question suivante par contre... Bah elle est plus compliquée encore! Ce que je veux qui n'a aucun rapport avec la garde? Sérieusement j'en ai absolument aucune putain d'idée! J'hausse doucement les épaules en prenant une nouvelle bouchée et je finis par sourire en coin.
"C'est con je sais mais, j'me suis toujours définis en fonction de la garde en fait! Pour moi il n'y a jamais eu grand chose d'autre que le devoir! J'dois protéger le royaume, aider la population, protéger les faibles et arrêter les méchants... C'est ce que je suis, ça et un grand connard un peu limite sur les blagues! J'pense que... Le seul truc dans ma vie qui change s'éloigne un peu de ces préoccupations c'est ma soeur Lisa! J'suppose que si j'avais un rêve en dehors de mon boulot c'est simplement de la voir heureuse? Un peu débile je sais... Et toi alors? Je sais qu'avec ta soeur c'est pas toujours rose mais, pourquoi? J'dois t'avouer que même si j'm'entends pas toujours bien avec mon frangin..." J'ai alors une pensée pour ce qui s'est passé ici avec Jaina, son aide providentielle, son arrivée immédiate après mon appel... "Je sais que je peux compter sur lui! J'avoue que je ne comprends pas trop, tu m'as semblé inquiète pour ta soeur mais t'as l'air limite d'en avoir rien à foutre maintenant qu'elle est bloquée dans la résidence de tes parents... Pourquoi?"
Je crois que pour répondre à ses blagues graveleuses je suis tout de même douée, après tout, il rigole et manque même de s’étouffer avec une gorgée de sa bière lorsque je lui fais comprendre qu’il serait peut-être mieux une chambre loin de tous les autres membres du régiment afin d’éviter de les déranger. Bien évidemment, on ne rajoute rien à se sujet et je continue de parler de la maison que j’aimerais avoir surtout de mes ambitions de vis-à-vis, mais je pense qu’à un moment il ne comprend pas réellement ce que je veux dire par là. Parce que même s’il me dit vouloir visiter mon intérieur, ce qui me fait sourire même s’il précise qu’il parle de maison, il me mentionne de ne rien prévoir avec lui-même si ce n’est pas impossible qu’il abandonne sa chambre pour me rejoindre, mais cela allait dépendre bien évidemment. Je secoue alors la tête lorsqu’il termine de parler et déposant ma main contre la table.
« Je ne projette rien, mais je crois qu’il y a un malentendu. Je ne te demande pas de venir vivre avec moi, loin de là. Justement je ne sais pas ce que l’avenir nous réserve et ce n’est pas après un soir que je vais vouloir acheter une maison avec toi. Là-dessus on est clair, ça sera ma propriété et sera acheté en fonction de mes envies. Bref, tout ce que je dis c’est que SI tu souhaites dormir chez moi plutôt que de dormir seule dans ta chambre un soir quelconque, tu es le bienvenu. Je ne dis pas de partir de la caserne non plus. Après tout, on sait tous les deux que pour le moment, celle qui va squatter chez l’autre pour le moment c’est clairement moi. »
Je lève un petit sourcil pour rigoler alors qu’un petit sourire s’affiche sur mon visage. Je reprends une gorgée de ma bière puis je continue de manger avant de passer à un second sujet. Bien évidemment je me ravise aussitôt que je lui parle du boulot et si ça se trouve ses projets de lieutenant ne me concernent pas et je ne désire pas avoir un passe-droit sur les informations jugées confidentielles. J’suis qu’une soldate et rien de plus. Je fais mon boulot et j’obéis aux ordres, un point c’est tout. Enfin, je trouve le moyen de changer de sujet et je le questionne sur un rêve qu’il a peut-être et comme de fait, il a toujours vécu pour la garde. Sa famille entière est enroulée à la garde, il en va de père en enfants. Sur ce coup on a plus ou moins les mêmes ambitions. Veillez au bien-être et la sécurité du peuple est l’une de nos priorités, mais il réussit finalement à parler de quelque chose de clair; sa petite sœur, Lisa que j’ai rencontrée quelques jours plus tôt. Elle est vraiment adorable et j’ai pu voir tout l’amour que Val semble lui porter. C’était très touchant. Il dit que ça parait débile, mais pour moi ce ne l’est pas. Enfin, si ça n’allait pas tellement bien dernière pour lui, il est peut-être normal qu’il se soit concentré sur autre chose. Peut-être que maintenant qu’il accepte de s’ouvrir à d’autres possibilités, il trouvera de nouveaux rêves, mais pour lui?
Bref, je ne m’attendais pas réellement à avoir cette question en retour. Il souhaite savoir ce qui se passe entre ma sœur et moi pour qu’on se voue une relation haine et entente, bien que la haine est reine de notre relation depuis longtemps. J’échappe un petit soupir et me redresse sur ma chaise en regardant loin. Est-ce que j’ai réellement envie de parler d’elle ce soir et de tout ce que cela implique, non, mais voilà. Je n’ai pas le choix.
« Écoute, elle et moi, ça n’a jamais été rose. Elle a toujours été la petite sœur agaçante qui ne se mêle jamais de ses affaires. Chaque fois que je faisais quelque chose, elle le rapportait à ma mère et je me faisais toujours engueuler! Ma mère a toujours porté une attention particulière sur moi. Oui, il fut un temps où elle se souciait réellement de ses enfants, mais bon à partir du moment où Ashley est née, c’est devenu le bordel. J’ai toujours fait ce qu’on me disait, mais dès que je bravais un interdit, la peste était toujours là pour me balancer. » Je regarde mon assiette en me disant que je devrais manger, mais parler d’elle ça me coupe l’appétit. À la place, je reprends ma chope et la porte à mes lèvres la gardant dans mes mains devant moi. « Je n’avais pas réellement d’amis, même ça je n’avais pas le droit de choisir, mais il y avait Ramah. C’était le fils d’une employée à la maison et il avait le droit de jouer avec moi. Il était un peu plus vieux si je me souviens bien. Enfin, on a grandi ensemble et je dois dire qu’il m’a raconté beaucoup d’histoire, on a vécu bien des aventures imaginaires, mais je ne pensais pas qu’il me voyait de cette façon. Enfin, il a voulu se confesser à moi, m’a embrassé sur la joue et ma sœur avait tout vu. Elle a tout dit à ma mère qui a renvoyé Ramah et sa mère parce qu’elle ne voulait pas qu’un gueux touche à sa fille… » Je dépose la bière, croise finalement mes bras devant moi. « La suite est simple, j’ai essayé de me rebeller, elle a envoyé ses gardes personnels m’attraper, j’ai lutté, j’ai découvert mon pouvoir, j’ai fait tomber le lustre dans l’entrée de la maison, les débris m’ont infligé ses cicatrices et j’ai été aussitôt envoyée à l’académie militaire parce que j’étais une enfant à problèmes. Je n’ai jamais revu mon ami, on s’est écrit, mais je n’ai plus du tout de nouvelle de sa part depuis des années. » Je lève finalement les yeux vers ce dernier. « C’est ma sœur, je n’y peux rien. Elle peut compter sur moi si elle est dans la merde, mais elle mérite ce qui lui arrive. Même à la fête, je suis sûre que c’est elle qui a avisé ma mère de ma présence. Brefs, voilà, vaut mieux qu’elle soit enfermée dans le confort de la maison, que dans une cellule, non? »
Je ne sais pas s’il s’agit d’un sentiment de jalousie maladif, mais si elle désire toute la pression qu’exerce notre mère, qu’elle la prenne entièrement si elle le veut. D’ailleurs, elle avait même osé me mentir lorsque je suis venue spécialement la voir l’autre soir juste avant de partir en mission sur l’affaire Wild. Je dois dire qu’elle me déçoit réellement.
Enfin bon on discute, naturellement j'vais pas mentir j'suis tout de même le genre de connard qui ne vie pas réellement pour lui-même : garde de père en enfant, j'suis ce genre de mec qui ne se voit pas spécialement en dehors du boulot! Pour moi, la garde c'est plus qu'un métier, c'est une vocation et j'me vois absolument pas faire autre chose alors naturellement, j'finis par parler de ma soeur! J'lui avait déjà parlé de ma cadette lorsqu'on a été à la soirée de monsieur Lovegood, depuis elle l'a aussi rencontré lorsque cette-dernière et Enzo sont venus pour fêter ma promotion. Dans les faits, j'pense que Lisa et Khalie s'entendait bien, faut dire que ma cadette est le genre de personne qu'on ne peut qu'apprécier, aussi franche que moi mais avec plus de doigté et un langage moins fleurit! Bref, naturellement puisque je parle de ma soeur bah, j'lui demande moi aussi des choses et notamment pourquoi la demoiselle et sa propre soeur ont une relation qui semble tellement... Conflictuelle! J'dois bien avouer que cela me dépasse, selon moi il y a comme une inconnue qui ne correspond pas à l'équation mais bon, j'me mêle peut-être aussi de ce qui ne me regarde pas quand j'y pense?
En vrai, rien n'empêche la demoiselle de m'envoyer chier - bon peut-être pas de manière si violente non plus - mais elle pourrait parfaitement me dire que cela ne sont pas mes affaires, que j'outrepasse mes droits, que c'est pas parce qu'on tente d'être ensemble que j'peux me mêler de sa vie familiale... En un sens, elle n'aurait sans aucun doute pas totalement tord mais, j'dois bien avouer que cela m'intrigue fortement! Elle boit de sa bière, visiblement elle a pas forcément envie d'en parler donc j'vais lui dire de laisser tomber mais finalement, elle ouvre sa belle petite bouche pour me répondre alors moi, ben j'ferme ma grande gueule et j'écoute! Bon, forcément, vu ce qu'elle commence par me dire j'peux comprendre une certaine animosité... Cependant j'relève aussi un autre point : sa mère lui portait de l'attention à l'époque et sa soeur allait forcément tout lui dire? Je souris doucement en coin sans rien dire, continuant à écouter ses explications et hochant la tête par moment. Bon, c'est sûr qu'elle doit considérer sa soeur comme responsable de la perte de son seul ami d'après ce qu'elle est en train de me dire, un traumatisme difficile à surpasser mais en même temps, j'sais pas forcément comment était Khalie gamine mais je sais comment elle est maintenant : flemmarde, peu souriante, qui a envoyé sa soeur chier dès qu'on l'a vu à cette fameuse soirée! Ouai, c'est bien possible qu'effectivement ce soit elle qui ait été cherché la matriarche Drak'gnir cependant... Faut aussi dire que la belle n'a pas été tendre avec la gamine! Je soupire doucement pour finir et je sors une clope parce que bon, ça fait longtemps quand même! J'l'allume, je rejette la fumée vers les airs après avoir prit une bouffée en bénissant le tavernier de ne pas interdire ce poison dans son établissement et j'me penche légèrement vers l'avant pour regarder le petit rayon de soleil qui se trouve en face de moi.
"Tu sais, dans une fratrie, quand t'es le plus jeune y a toujours des trucs que t'aimerai faire comprendre au plus âgé sans forcément y arriver... Tu me dis que ta mère faisait particulièrement attention à toi, toi, t'avais ton ami dont tu étais proche... Ta soeur, c'était rien d'autre qu'une gamine! J'veux pas forcément la défendre hein, j'me permets juste de relever ces quelques points parce que, j'suis prêt à parier que ta mère lui portait pas la même intention ou que tu passais pas spécialement de temps avec elle... Au fond peut-être qu'elle voulait juste que quelqu'un fasse attention à elle mais qu'elle savait pas comment le dire? Au bal c'était pareil! Elle est venue te voir, elle t'as posé des questions, elle voulait se renseigner sur ta vie actuelle et tu l'as remballé d'une manière plutôt brutale quand t'y pense... Enfin, j'suis pas le mieux placé pour parler famille, mon frère et moi c'est pas le grand amour comme t'as pu t'en rendre compte mais...J'pense pas réellement que ta soeur mérite ce qui lui est arrivé! Se retrouver seule avec Kovatch? En sachant ce qui lui est arrivé? J'pense que même toi tu penses pas vraiment ce que tu viens de dire..."
Je parle et je parle et j’ai le sentiment que j’en dis beaucoup trop pour une simple question. Pourquoi est-ce que je ne porte pas ma sœur dans mon cœur. Pour cela je dois commencer par le tout début ce qui implique mon enfance, le fait d’être isolé, de ne pas avoir le droit de choisir mes amis et de devoir agir parfaitement. Je devais être la petite fille obéissante avec de bonnes manières. J’étais un joli oiseau que l’on gardait en cage. Personne ne devait m’approcher et je n’étais pas libre de mes propres choix. Heureusement, il y avait Ramah. D’ailleurs, j’espère qu’il ne pensera rien de cela. Nous étions jeunes et pour ma part je n’éprouvais pas réellement la même chose que lui. C’était un ami voir plus un grand frère à mes yeux. Alors je dois dire que je suis restée choquée un petit moment quand il s’était confessé à moi. Enfin, je termine finalement mon histoire en mentionnant sans aucune onze de pitié qu’elle méritait ce qui lui arrivait actuellement. Bien évidemment, ce dernier garde le silence pendant tout ce temps, m’observe, sourit à certaines paroles, tourne des yeux et il finit bien évidemment par un soupir avant de s’allumer une clope. Je ne sais pas s’il le sait, mais la fumée, même s’il la jette dans les airs, je la sens pareil. Enfin, je ne vais rien dire pour le moment. Je n’ai pas envie de me prendre la tête avec ce dernier, surtout que lorsqu’il ouvre la bouche c’est pas nécessairement pour être en accord avec moi.
J’imagine qu’il tente de me faire voir ce que ma sœur ressentait lorsqu’elle était petite. Qu’elle cherchait simplement l’attention. Mais qu’est-ce que ça lui rapportait de me faire chier? Une caresse sur la tête, on lui disait que c’était une gentille fille et puis c’est tout? Ça lui suffisait, moi je ne ressens rien pour elle. Enfin, je n’ai pas spécialement envie de lui rendre visite. Certaine sœur s’entende très bien et sont même amie, mais nous, ça ne sera jamais comme ça. Selon lui, j’ai peut-être été trop brutale avec au bal, mais je fais que haussai les épaules. Et bien évidemment il parle de Kovatch et que je ne pense pas réellement ce que je dis. Alors là, il faut faire la différence. Je ne dis pas qu’elle a mérité de se faire brutaliser, pour rester dans le politiquement correct, par cet enfoiré, mais je dis simplement qu’elle mérite de rester enfermée dans la maison.
« Bordel Val, c’est plus une gamine maintenant! Elle a dix-huit ans! Elle sait ce qui est bien ou pas et en plus, je suis de la garde! Dès que Kovatch a parlé d’elle quand je l’ai arrêté, même si j’étais amochée, j’ai pris mon courage et je suis allée passer la soirée dans la demeure familiale. Je me suis coltiné ma mère pour m’assurer qu’elle allait bien! J’ai même pris un bain avec elle et dormis avec elle. Je ne peux pas la détester, je sais qu’elle était qu’une gamine à l’époque, mais elle m’a juré que tout allait bien et qu’elle n’avait pas de problèmes. Je lui ai fait promettre de venir me voir en cas de soucis et jamais elle n’a osé me parler de ce qui ce passait! Je ne dis pas qu’elle mérite de s’être retrouvée à la solde de Kovatch. » Je prends une certaine pause, serre doucement les poings ainsi que la mâchoire. Après tout on sait très bien ce qu’il lui a fait sans que je ne le répète ici. Puis, j’ai dû me faire toute la violence du monde pour ne pas aller lui arracher ce qui fait de lui un homme de mes propres mains, alors bon. Je ne suis pas indifférente sur ce passage-là. J’inspire profondément et relève les yeux vers ce dernier. « Elle mérite, tout simplement, de rester enfermée dans la maison! Comment veux-tu que je lui fasse confiance maintenant? À mes yeux, c’est qu’une peste et une imbécile. »
J’ai une jambe qui se met à faire des siennes, tremblant doucement sous la table et je dépose mes mains contre mes cuisses tout en essayant de la calmer. Je déteste parler de ma famille et il le sait, mais, je ne peux pas non plus l’envoyer promener. Déjà, il faudrait qu’on arrête de se prendre la tête pour tout et pour rien, parce qu’on n’ira pas bien loin. Alors je change de position croisant mes bras sur ma poitrine et que je le veuille ou non, mon regard se porte sur sa clope qui se trouve entre ses deux doigts. Bon, ce n’est pas le même genre de stress que la dernière fois, mais je dois avouer que ça m’avait calmée. Alors je fais la chose à laquelle il ne s’attendra pas. Je me lève d’un coup, me penche au-dessus de la table et je lui pique sa clope. Il doit penser que je veux l’écraser, d’ailleurs je l’entends déjà protester. Alors que je suis toujours penchée vers lui, une main contre la table, je finis par la porter entre mes lèvres, inspirant doucement sur cette dernière laissant la fumée se promener doucement sur ma langue, puis dès que j’ai fini avec ce petit bâton si meurtrier, je lui glisse entre les lèvres histoire de ne pas l’écouter, tout en le regardant avec une tête qui voulait dire « J’en avais besoin » puis je me rassois en expirant doucement la fumée vers le sol.
« Je sais très bien ce que t’essaies de me faire comprendre, mais t’oublies l’idée de pouvoir souper avec ma famille. C’est mort. »
Malgré son agacement évident traduit par cette jambe qui bouge de bas en haut dans un rythme effréné, je pense qu'il est temps de lui faire part de cette vérité cependant, elle ne m'en laisse pas le temps! Se redressant pour prendre appuie sur la table, elle vient me voler ma clope que je suis persuadé qu'elle veut éteindre et je commence à protester contre ce geste absolument inhumain et inadmissible mais, contre toute attente, en réalité, elle porte mon bâton de tabac à ses lèvres et tire sur ma cigarette dans une inspiration qui me surprend et me laisse, durant un petit instant, sans réaction! Elle vient véritablement de fumer là? Je fronce les sourcils alors qu'elle remet la cigarette entre mes lèvres comme si de rien n'était et je secoue la tête de droite à gauche! Je savais qu'elle m'avait menti la dernière fois! Lorsque elle et son ami se sont retrouvé dans une salle histoire suite à une enquête dans un bordel! Elle m'a appelé avec le cristal de communication, c'est d'ailleurs ce jour là qu'elle a prévu cette fameuse soirée et maintenant, je sais avec certitude qu'elle était réellement en train de fumer cette fameuse journée!
"J'avais pas réellement l'intention de souper avec ta famille tu sais! Même si ton père semble sympathique et que j'peux sans doute comprendre un minimum ta soeur, tu oublies la harpie en chef qui ne voudra définitivement jamais entendre parler de moi! Cependant, j'tiens à te signaler que t'es mal placée pour signaler que ta soeur a menti et que tu pourras pas lui faire confiance du coup! Dis-moi Sunshine, tu ne fumais vraiment pas lorsque tu m'as contacté?"
Et j'fronce les sourcils un moment avant de me mettre à rire! Définitivement, la jeune fille a aussi fait des conneries, qu'elle le veuille ou non elle peut pas réellement s'en cacher! Mais cela étant, ce serait bien le comble de lui faire la morale pour la cigarette alors que j'suis sans aucun doute celui qui en fume le plus! J'rejette d'ailleurs la fumée dans les airs une nouvelle fois, même si elle fumait de manière régulière j'aurais le respect de ne pas lui balancer mes rejets dans la tronche et j'suis persuadé qu'elle fume pas souvent contrairement à moi! J'dépose ma clope dans le cendrier et j'reprends une bouchée du repas avant de jeter un regard circulaire autours de nous, on va pas se mentir même Gérolt et la gamine nous regarde suspicieusement, faut dire que la manière d'élever la voix de Khalie avant d'élever son corps pour me piquer mon objet fétiche ne sont pas passer inaperçu... Dans le genre discrétion on a fait mieux! J'm'en moque un peu en vrai, être le centre de l'attention c'est une habitude voir même un plaisir pour moi en réalité mais, cela étant dit, j'me dis aussi que c'est une attention dont j'me passerai bien pour un premier rendez-vous...
"Ça te dit qu'on parte d'ici toi et moi? J'sais pas si t'avais prévu plus que ça pour le repas ou que tu pensais qu'on resterait ici des heures durant mais... J'me dis que ça pourrait être pas mal de discuter plus intimement vu qu'apparemment, même en rencart on est obligé de finir par élever la voix! De toute évidence on sera pas le couple le plus calme du grand port mais bon, j'm'attendais pas vraiment à autre chose en nous connaissant!"
Bien sûr qu’il est sur le cul quand je lui vole sa clope pour en aspirer son venin, mais que voulez-vous. Il s’avère que cela arrive parfois à me calmer, mais ne vous inquiétez pas, je ne fume pas régulièrement et ni socialement. Cependant, cela ne doit pas devenir une habitude. Val’ est déjà un grand fumeur, je ne voudrais pas nous aider à mourir plus rapidement, m’voyez. Enfin, je lui rends aussitôt son bâton de tabac que je glisse entre ses lèvres avant de l’entendre pousser une quelconque protestation, puis je reprends place en ne trouvant que comme justification que j’en avais besoin. Bien évidemment celui-ci réalise très certainement que je lui ai menti la dernière fois, mais ça aussi c’était un cas exceptionnel. Bref, au moins, ça m’a permis de fermer ma gueule non?
La harpie, cela m’amuse chaque fois qu’il appelle ma génitrice de cette façon. Je dois dire que cela lui va si bien en réalité avec sa longue chevelure noire ainsi que ses yeux perçants. Sauf que ce dernier me fait une remarque concernant la confiance et le mensonge de ma sœur tout en précisant que j’étais mal placée pour cela. J’arque un sourcil, même s’il se met à rire par la suite. C’était peut-être une plaisanterie, mais mon mensonge n’a rien à voir avec celui-ci de ma sœur. L’importance de celui-ci n’égale pas l’autre. Enfin, je le regarde sérieusement et je dois dire que mon regard s’attriste légèrement. C’était d’ailleurs la dernière fois que j’avais vu Aslander et malheureusement, nous n’avons pas eu la chance de nous recroisé. Je me demande s’il se porte bien et s’il n’a pas eu d’ennuis suite à cette altercation dans le bordel.
« Écoute, si tu ne peux pas me faire confiance parce que j’ai menti sur le fait de ne pas fumer cette journée-là, c’est bien dommage, mais j’ai failli mourir à ce moment. On m’a littéralement mis une dague sous la gorge et je ne pouvais rien faire. C’est d’ailleurs ce moment qui m’a fait comprendre que je devais te parler. Bref, j’ai vécu beaucoup de stress ce soir-là… Je n’ai pas pu m’en empêcher. Alors désolé de t’avoir menti à ce sujet, mais je suis la première à te faire la morale quand tu fumes, bref je me voyais mal dire que je fumais à ce moment-là…»
Je termine sur un soupir et regarde mon assiette presque terminée. Je dois dire que j’ai peut-être vu trop grand pour ce soir. Le plateau de viande et fromage était quand même bien chargé, plus les bières et les pattes. Ça bourre un estomac assez rapidement tout cela. Alors j’avoue ne plus avoir faim. J’avais prévu un dessert, mais je ne pense pas que cela soit nécessaire et comme de fait, Valentino regarde autour de nous ce qui attise ma curiosité et j’observe à mon tour. Bien évidemment notre discussion animée à attirer l’attention. Certains nous regardent avec curiosité comme s’il s’attendait à plus et même Gerolt et Nayah nous regarde. Je dois dire que notre relation est bien explosive depuis notre première rencontre. Je ne sais pas où cela va nous mener, mais j’espère au moins que cela ne nous mettra pas des bâtons dans les roues. Du coup, Val semble déduire la même chose que moi. Il serait peut-être temps de mettre les voiles pour avoir droit à notre intimité afin de pouvoir discuter calmement sans nous soucier des autres. Je hoche doucement la tête et me lève de ma chaise, je me dirige vers lui et dépose mes mains contre ses épaules après m’être placé derrière lui et appuie mon menton contre son épaule pour le regarder.
« Y’a que toi qui trouves le moyen de me faire sortir de mes gonds je te signale. Alors soit heureux que j’utilise ma voix pour communiquer avec toi. »
Je souris moqueusement avant de lui embrasser la joue et je lui fais un clin d’œil avant de me diriger vers le bar où Gerolt me regarde calmement un torchon à la main en train d’essayer l’un de ses verres.
« Nous allons y aller, vous pouvez garder le désert pour vous, vous l’avez bien mérité. Et désolé pour tout à l’heure…
- T’inquiètes ma p’tite. J’admets que parfois je me mêle de ce qui ne me regarde pas. Bon au moins, ça c’est bien terminé. Enfin… j’espère.
- Oui, tout va bien. Lui dis-je en souriant.
- En tout cas, passez une belle soirée! »
Je lui fais un petit salut puis je retourne auprès de Valentino, glissant ma main dans la sienne et je lui souris doucement.
« On va chercher nos maillots à la caserne? »
"Comme si ce genre de détail allait suffire à diminuer ma confiance en toi! Faut vraiment pas que tu te formalises sur tout tu sais! J'préférai que tu fumes pas, ce poison est déjà une merde bien suffisante pour moi mais j'vais sans doute pas te faire la gueule parce que tu l'as fais une fois sans le dire! Tu sais, t'es une grande fille, assez grande pour faire tes choix et prendre tes décisions! C'est pas parce qu'on tente le coup ensemble que j'vais te dire quoi faire - sauf dans le cadre du boulot parce que j'reste ton supérieur et tu vas en chier encore plus du coup je te préviens - tes choix tu les fais et tu les assumes ça s'arrête là! Temps que tu fais pas une vraie connerie, c'est pas ce genre de chose qui va faire que j'vais douter de toi ma belle!"
Bref, quoi qu'on en soit il est l'heure de partir j'pense! On s'est déjà assez fait remarquer et puis franchement, j'me dis que Khalie et moi on a beaucoup de choses à se dire c'est un fait! Quand on y pense, on a jamais été très doué pour converser et la seule fois qu'on a réellement été sincères sur nos pensées, nos vies, nos envies ou notre façon d'être, c'était lorsqu'on s'est retrouvés seuls sous la coupole de la ville aquatique! J'pense pas forcément qu'on va retrouver un tel moment tout de suite mais sérieusement, j'pense que ça va nous faire du bien d'être un peu seul à seul et de pouvoir dire ce que l'on veut sans se soucier que quelqu'un écoute la conversation! Elle accepte bien-sûr, m'affirmant que je suis le seul à pouvoir la faire sortir ainsi de ses gongs ce qui n'est pas forcément une bonne chose selon moi mais après un bref baiser sur ma joue - qui me fait sourire doucement - on se met en route! J'la laisse régler ses comptes avec Gérolt - façon de parler, ça reste courtois - et on prend la route en direction de la caserne! Pas besoin d'alimenter tout de suite les rumeurs, cela ira bien assez vite donc j'la laisse aller seul jusqu'à notre ancienne piaule pour prendre son maillot et j'vais dans la mienne prendre le mien, un bain de minuit ce serait sympa mais on va éviter de se faire arrêter pour avoir fait trempette à poils! J'prends aussi une bonne bouteille de rhum de ma réserve personnelle, après tout faudra peut-être se réchauffer après s'être mouillé!
J'rejoins la demoiselle devant la caserne et on prend la route en direction des quais. On va bien se trouver un petit coin de plage calme et reposant pour profiter de cette fraiche soirée non? On arrive assez vite sur place, faut dire que ça grouille pas de monde la nuit dans les rues, au moins c'est déjà ça reste plus qu'a espérer qu'on va pas croiser quelques brigands de ruelles qui auraient la mauvaise idée d'interrompre notre rendez-vous! J'm'installe lourdement sur le sol, assit sur le cul comme on dit - remarque que c'est con c'est difficile de s'asseoir sur autre chose - et j'regarde l'horizon éclairé uniquement par le ciel étoilé... C'est une situation spéciale on va pas se mentir, j'm'attendais pas à me retrouver ainsi avec ma subalterne favorite même si j'suis pas censé faire de préférence c'est que Khalie et moi on en a fait du chemin ensemble quand on y pense...
"Depuis quand?" J'lui demande ça simplement, j'ai beau y réfléchir je m'explique pas comment notre relation difficile du boulot s'est transformé en ce que l'on vit ce soir. "Depuis quand t'es tombé sous mon charme irrésistible, presque divin même?" Bah ouai, faut bien que je dise de la merde pareil, m'voyez j'ai une réputation moi!
Ce qu’il me dit après que je lui aille parler de ce qui c’était passé le soir au bordel, me fait comprendre que je n’ai pas à avoir peur d’être moi-même avec ce dernier. Je sais qu’il se moque souvent de moi la plupart du temps, mais n’empêche que je suis trop susceptible et je le sens dans son ton de voix. Enfin, ce n’est pas que maintenant, mais avec recul j’entends ses reproches dans son ton et je pense que si je ne prenais pas tout au premier degré, nous aurions eu bien moins de débats oraux. Bon, en même temps des débats physiques seraient assez difficiles à orchestrer vous m’direz. Enfin, mais je réalise aussi autre chose par le moment et c’est peut-être ça qu’il essayait de me faire réaliser plus tôt. Si lui et moi sommes ensemble, je n’aurai droit à aucun traitement de faveur, ce à quoi je me serai opposée de toute façon, mais ce n’est pas réellement ce à quoi je pense en ce moment. Je vais devoir travailler encore plus fort et montrer à tous que tout ce que j’obtiendrai me sera acquis par mes efforts et non par le biais d’une tierce personne qui ici se trouve maintenant à être mon lieutenant ainsi que mon copain – je ne sais pas trop comment l’interpeller ici – mais voilà, quand le reste de la caserne l’apprendra, je sens qu’il va y avoir des ragots dans mon dos. J’sais qu’on ne conseille pas de mélanger amour et boulot, mais quand l’on passe beaucoup de temps avec une même personne, parfois c’est plus fort que nous. Bref, j’hoche simplement la tête adoucissant par la même occasion mes traits et ce dernier suggère finalement de mettre les voiles ce que je ne peux refuser. Il est temps que nous nous retrouvions que tous les deux et ne pas se soucier des regards autour de nous.
Suite au baiser sur sa joue ainsi qu’un au revoir à Gerolt, je retourne vers ce dernier afin que nous nous dirigions finalement vers la caserne où nous nous séparons pour récupérer chacun de notre côté nos effets personnels. Pour ma part, j’enfile aussitôt mon maillot de bain avant de remettre les vêtements sur moi, puis je mets dans mon sac ma serviette sèche ainsi que mon cadre magique. Je laisse mon petit sac à main sur mon lit, parce qu’il ne me sera pas utile et met mon petit sac sans fond contre ma hanche. Dernière chose, avant de partir, j’attache mes cheveux dans une queue haute afin de dégager mon visage. Je ne suis pas habituée de les porter détacher et je me dis que pour l’occasion il serait peut-être mieux ainsi.
Dans tous les cas, on se rejoint en face de la caserne et Valentino m’y attend déjà et on prend la route en direction de quai. De là, il sera possible de descendre jusqu’à la plage et d’y longer la côte pour trouver un endroit tranquille. Le trajet est plutôt tranquille et on ne croise que très peu de citoyens et nous terminons donc notre avancé sur un petit coin de plage tranquille où nous nous installions tous les deux. Val est le premier assis et je fais tout mon possible pour ne pas mettre une tonne de sable sous ma jupe. Ça serait déjà mal commencé la soirée, mais bon que voulez-vous. C’était mon idée de venir à la plage. Enfin, je prends place à ses côtés alors que ma hanche touche la sienne et je replie mes jambes contre ma poitrine les entourant d’un bras tout en y appuyant le dessous de mon menton pour regarder la mer qui semblait très calme. Seul le bruit des vagues venant se briser sur le sable était présent ce qui rajoutait un côté apaisant. Un petit moment de silence plus tard, Val se décide finalement à poser les vraies questions. Depuis quand est-ce que j’éprouve des sentiments pour lui? Je lâche un, bien évidemment, un petit rire sarcastique quand ce dernier rajoute la suite et tourne la tête pour regarder en sa direction.
« Et bien, ça fait un petit moment… Je sais que dit comme ça c’est vague, mais ce l’est. Malgré ce que l’on pourrait croire, j’ai compris au fil du temps que lorsque nous nous prenions la tête, c’était souvent pour mon bien que tu le faisais. Je suis une flemmarde défaitiste, mais tu vois autre chose en moi. Puis, en réalité j’ai compris depuis la nuit du bal que je pouvais compter sur toi. Je pense que c’est l’élément déclencheur. Je me suis éprise de toi d’une certaine affection, mais ce n’était pas réellement de l’amour, seulement je dirais comme une personne de confiance avec qui il est agréable de passer du temps, mais plus le temps avançait plus ça se transformait. »
Je détourne la tête pour regarder de nouveau devant moi, mais je mets dans une position agréable pour observer le ciel étendant ainsi mes jambes sur le sable et appuyant mes mains derrière moi.
« Il m'est arrivé quelques merdes et j’ai compris que finalement ce que je ressentais pour toi c’était plus qu’une amitié, mais comme le travail et l'amour ne font pas toujours bon ménage, j’ai préféré rester silencieuse jusqu’à la nuit au bordel… »
Je glisse ma main qui se trouve du même côté de ce dernier sur le sable et finis par la ramener vers l’avant pour y chercher la sienne afin d’enlacer mes doigts aux siens.
« Et comme t’es impossible à lire, je suis partie du principe que c’était un non, parce que tu n’as montré aucun signe d’intérêt à mon égard. J’étais sûre que tu me voyais surtout comme une petite sœur chiante et agaçante alors voilà. M’enfin, je pourrais te retourner la question, non? Je ne suis pas facile à vivre et tu le sais déjà…»
Je lui offre un petit sourire. Je suis peut-être sûre de mes sentiments, mais pour sa part, je n’en sais rien. Est-ce qu’il a décidé d’essayer un bout de chemin avec moi sans savoir ce qu’il éprouvait pour moi ou y avait-il une petite flamme qui ne demandait qu’à être embrasée.
Un léger rire s’échappe de ses lèvres, résultat probable de ma dernière remarque mais je ne lui en veut pas; bien trop intéressé par sa réponse – et aussi parce qu'il n'y a aucune raison de lui en vouloir – depuis un petit moment? C'est pas vraiment précis ça on va pas se mentir! Elle pourrait faire un effort quand même! Mais bon, j'lui laisse l’occasion de continuer en écoutant sa réponse et en souriant doucement. Forcement la soirée chez ce connard de Lovegood! C'est vrai qu'avant cela nos discussions n'avaient rien de très amicale. Elles n’étaient pas hostiles mais elle étaient celle d'un soldat et de son supérieur! Pour le coup, c'est lors de cette soirée qu'elle a été elle-même et moi aussi au final! Je me souviens ses pleurs a cause de sa mère, mes conseils foireux et le parfum de la glace achetée… Évidemment cette soirée a été le déclencheur comment pourrait-il en être autrement? Mais voilà qu'elle me retourne la question alors que je serre sa main qui a rejoint la mienne.
« Bonne question! Au départ j'te voyais juste comme une flemmarde chiante ayant un problème avec l’autorité! J'me suis souvent demandé ce que j'allais bien pouvoir faire de toi en réalité. La soirée chez Lovegood, j'ai vu une gamine un peu paumée qui sait pas trop quoi faire exactement de sa vie, tiraillé entre ses envies, ses devoirs et les attentes des autres! C’était une nouvelle Khalie pour moi mais rien de sentimental, juste de l’affection pour une gamine qui en manquait visiblement! » Et j'me marre légèrement. Dit ainsi on pourrait croire que j’l'ai pris en pitié mais c'est pas vraiment le cas. « Puis il y a eut cette demande avec l’autre chieuse noble là… J'vais pas mentir j'pense que c'est cette Khalie là : déterminée, sérieuse, appliquée qui m'a plus plu! T’étais plus juste une gamine qui se cherche, t'avais mûrie et j'ai commencé à me dire que t’étais pas juste une gamine! Puis t'es arrivée, tabassée par ce fils de pute de Kovatch et j'me suis rendu compte que ma colère a son égard était pas la même que j'aurais ressenti s'il avait touché quiconque d'autre et donc… voilà! » Et oui je termine mon speech comme ça, c'est pas le genre de truc dont je parle généralement les sentiments et moi on n'est pas amis!
J'me redresse légèrement, comme j'l'a stipulé j'suis pas le genre de mec qui s’étale comme ça généralement, du moins pas dans ce domaine, j’voudrais bien dire que c'est pas très grave mais j'me sens nu sans la partie amusante du truc quand j'passe à table ainsi. Du coup, j'fais la seule chose que j'me vois faire dans ce genre de cas, je reviens à un sujet sur lequel je suis bien plus à l'aise en fait.
« Tu sais que notre nouvelle relation va avoir des conséquences pas vrai? Ça va sans doute pas rester secret bien longtemps et j’parles pas juste de tes partenaires de la garde! T'es noble malgré tout, certes pas le plus grand modèle parmi les nobles mais ta famille va sans doute vite en avoir vent! Tu pourras gérer le mécontentement de ta mère? »
En effet, c’est une bonne question et je ne lui ai pas retournée pour rien. Parce qu’en réalité mon petit commentaire concernant le fait qu’il n’était vraiment pas facile à lire n’a pas été fait pour rien. Je crois pas que ce soit le genre d’homme à profiter de la situation, mais n’empêche qu’une part de moi pense que c’était tellement improbable qu’il me retourne mes sentiments à son égard que je me dis que peut-être qu’il ne m’aime pas? Peut-être qu’il va essayer et voir comment ça se passe. Enfin, j’imagine que niveau relation au travail ça ne serait pas génial s’il finissait par me jeter, mais voilà. J’ai cette sombre pensée en moi malgré tout et pourtant je ne devrais pas parce qu’il m’aurait certainement dit que nous n’avions pas la même vision pour notre duo ou une connerie du genre. Enfin, je le sens resserré son emprise sur ma main que je regarde un bref instant et je ne peux m’empêcher de sourire. Non, Val’ ce n’est pas un connard et il joue de façon règlementaire.
Je l’écoute donc attentivement décrire la façon dont il me percevait au tout début de notre histoire. Parce que oui, celle-ci débute dès notre première rencontre. Flemmarde et chiante sont deux adjectifs qui me vont à ravir et je dois dire que si on me le disait encore aujourd'hui, je ne me sentirais aucunement rabaisser. Non, je leur dirai un simple merci avec un beau grand sourire digne de moi. Ce qui veut dire force presque sarcastiques. Enfin, ce n’est pas réellement le point. Du coup, bien évidemment il parle de la soirée de Lovegrove. Soirée qui semble être très importante pour tous les deux. Je crois que c’est le seul endroit où nous avons parlé de sa famille plus en profondeur dont le décès de sa mère qui est sujet très sensible de ce que j’ai pu comprendre, mais ce n’est pas le sujet de la soirée. N’allons pas rendre cela triste tout de même. Cette soirée nous a fait du bien niveau relationnel, car elle nous a permis de voir une nouvelle facette de chacun. Puis c’est en me voyant travailler à ses côtés qui lui a permis de voir que j’étais pas qu’une gamine désagréable tout en terminant sur un simple « donc, voilà » qui en disait long sur sa capacité à parler de ses sentiments. Je ne peux m’empêcher de rire, à cette fin qui en disait bien long, et j’ai presque envie de le taquiner pour lui faire dire, mais ça viendra un jour. Puis il faut avouer que je ne lui ai pas réellement dit ces trois mots si difficiles à dire que je n’ai jamais dit à qui que ce soit mis à part dans mon enfance quand j’étais encore stupide et que j’aimais encore mes parents. Bon, j’aime toujours mon paternel, mais c’est plus le genre de truc que je dirai.
Sauf qu’il semblerait que ce dernier ramène un sujet désagréable sur le tapis…de sable. Oui, il y aura des conséquences, oui les collègues vont parler dans mon dos, ils vont crier au favoritisme même s’il n’y en aura pas. Ils vont exagérer pour trouver le moyen de parler, mais ça nous le savons tous les deux et je m’en fou complètement! Non, là il veut parler du fait que je sois noble et que les rumeurs vont bien vite et surtout, il veut savoir si je saurai gérer. Je hausse les épaules.
« Je pourrais te dire oui, mais en réalité je n’en ai aucune idée. Je ne sais pas quelle ampleur cela va prendre, mais tout ce que je sais c’est que je ne vais pas me laisser crouler sous la pression. Je ne suis plus la petite gamine qui doit agir dans le plus grand des secrets. Qu’elle en fasse un scandale si grand bien lui fasse, mais moi, tout ce qui compte c’est moi, enfin nous. Et je dois quand même la remercier de m’avoir envoyée à l’académie militaire, c’est peut-être une des seules choses de bien qu’elle a fait…après m’avoir mise au monde bien sûr. » Je lui jette un petit regard amusé parce que je sais que c’est le genre de bêtise qu’il pourrait dire, alors je le devance. « J’aime ce que je fais, même si je n’en donne pas l’air d’un premier coup d’œil, mais je suis comme ça. Faut me donner un petit coup de pied pour que je démarre. »
Un petit rire, rien de forcer, s’échappe de moi malgré tout.
« Puis tu seras là pour me soutenir comme cette fois-là, bien que cette fois-ci c’est moi qui parlerai! »
Ah ça pour sûre, je ne vais pas le laisser prendre ma défense éternellement, sa présence et/ou une main sur mon épaule suffira! Je suis une grande fille – enfin presque, parce que 1m60, ce n’est pas bien grand – alors je peux m’exprimer en n’espérant pas me prendre une gifle matriarcale de nouveau. Enfin, je pousse un soupir et je tape finalement dans mes mains.
« Bon, c’est sensé d’être une belle soirée. On est sensé se baigner, s’amuser et non de parler de sujet ennuyeux comme celui des états d’âme de ma mère! On en discutera une prochaine fois. »
Je me lève d’un bond frottant mes mains l’une contre l’autre pour retirer le sable, puis je m’étire un petit moment avant de me retourner en sa direction pour essayer de le tirer par le bras. « Bon aller debout, grosse paillasse! » Bien évidemment seul comme ça je ne peux pas le relever surtout que le sable ne m’aide pas et je finis par abandonner. Je dépose mon sac sans fond au sol et sors vite fait ma serviette sèche que je mets dessus, parce qu’on ne voudrait pas qu’elle se recouvre de sable, puis avec un petit sourire et comme si je lui faisais une petite prestation, j’écarte les bras et envoie une légère impulsion magique vers mon maillot qui fait disparaître mes vêtements comme s’il n’était qu’illusion pour me retrouver dans un joli bikini turquoise accompagné d’un paréo blanc cachant en partie mes jambes, mais en laissant assez.
« Aller! Le dernier à l’eau subit un gage de l’autre! » Dis-je alors que je suis déjà en train de courir vers l’eau.
Déjà le boulot! Le fait qu'on va probablement finir un jour dans le même lit - bah ouai on est deux jeunes personnes en pleine possession de nos moyens - va rendre le travail plus compliquer! Déjà parce que forcément ça va causer un minimum et puis si cela dure - ce qu'on va espérer quand même - faudrait pas que les disputes du boulot entre un supérieur absolument irréprochable et sa subalterne parfois un peu trop flemmarde ne restent en suspens et ne provoque des merdes dans le ménage! Et ouai j'vois loin mais c'est aussi une de mes caractéristiques de penser à toutes les conséquences d'un choix ou d'une situation donnée! Pour le coup, j'me dis que ce que les mecs vont dire au départ c'est pas très important! Khalie est dans l'avant-garde depuis avant que j'sois lieutenant donc j'pense que ses équipiers vont pas être trop casse burnes! Elle a déjà démontré ses capacités et sa valeur et puis, ils vont rapidement voir qu'elle n'aura aucun traitement de faveur donc les ragots devraient s'arrêter d'eux-mêmes. Par contre, l'autre point va sans doute être plus dérangeant...
Le fait que la demoiselle soit noble j'm'en fou! C'est sûr qu'un grand connard comme moi qui jure, qui picole et qui n'a pas sa langue dans sa poche, c'est pas réellement le gendre idéal pour une famille de la haute! Puis moi les nobles vous savez... Suffit de voir ma relation avec les cols blancs de l'administration pour savoir que j'suis pas spécialement en très bon termes avec ce genre de personne qui naissent avec un balais dans le fondement! Mais dans les faits, il y a des exceptions - suffit de voir Sao' et ses parents après tout - cependant j'doute très fortement que la mère de ma nouvelle conjointe accepte la venue de ce borgne qui l'a totalement menacé de l'embarquer pour agression d'un garde dans sa famille! À mon avis elle risque plutôt de tout faire pour nous séparer Khalie et moi et - même si j'doute que la demoiselle lui rende la tâche aisée - j'imagine bien que l'une des familles les plus riches du grand port doit avoir le bras assez long! Bon, J'vois mal le capitaine me foutre à pied parce qu'elle vient chouiner dans son bureau - il aurait sans doute plutôt tendance à l'envoyer paitre ailleurs parce qu'elle a rien à dire sur son régiment - par contre, vu que j'suis déjà pas dans les petits papiers de la commission, il est pas impossible qu'eux soient plus sensibles à son discours et viennent me casser les roubignoles! Après j'ai l'habitude, j'suis prêt à me battre et à redoubler d'effort pour qu'ils ne puissent rien redire sur mes affectations! Le soucis c'est que Khalie risque d'avoir une pression double avec la pression directe de la harpie! Vaut mieux s'assurer qu'elle est prête!
Sa réponse est pas forcément rassurante, le fait qu'elle puisse pas l'affirmer ne fait pas forcément descendre la pression cependant, j'vais pas mentir cela aurait été étonnant qu'elle soit capable d'être catégorique immédiatement. J'souris quand même, après tout si elle a besoin d'aide j'peux rien faire de plus que la lui apporter pas vrai? "Bien-sûr que j'te soutiendrai! Après tout, t'es plus uniquement ma petite Sunny maintenant! J'vais pas laisser la harpie reposer la main sur toi sans lui voler dans les plumes même si, j'suis sûr que tu te débrouillera bien sans mon intervention! T'es plus la gamine qui ne sait pas si elle doit continuer dans la garde ou retourner gentiment dans la famille pas vrai?" Non, de toute évidence cette question est balayée depuis un petit moment : après tout, Khalie est une excellente garde et je suis certain qu'elle a comprit que sa voie est bel et bien celle-ci! J'dois avouer que j'ai envie d'éclater de rire quand elle n'arrive pas à me lever, je pouffe légèrement d'ailleurs me retenant autant que possible! Ça me rappel quand elle a été incapable d'ouvrir une porte alors qu'on était retombé en enfance tant elle était minuscule à cinq ans! J'vais pas mentir non plus sur le fait que je n'en perds pas une miette lorsqu'elle fait disparaître ses vêtements, c'est vrai qu'habituellement ses tenues ne cachent pas grand chose mais elle a quand même une silhouette des plus appréciable faut bien l'avouer! Mais voilà qu'elle part en courant vers l'eau en me lançant un défi! La bougresse, l'odieuse traitresse, la bachibouzouk! Elle triche lamentablement! Je me mets donc à courir, je pourrais sans doute la rattraper avec mes grandes jambes mais finalement, je souris... J'entre dans l'eau un peu après elle et oui, j'ai ralentis pour la laisser gagner alors que mes vêtements disparaisse grâce à ce magnifique maillot magique! J'attrape les hanches de la jeune femme, me collant à son dos et je dépose mon menton sur son épaule murmurant à son oreille.
"Tricheuse... Mais bon... On dirait que je te dois un gage..."
Val’ m’affirme ce que je sais déjà. Quoi qu’il arrive, il sera là pour m’épauler si problèmes familiales il y a. Bien évidemment, même si je le souhaite fortement, je le sais qu’il y en aura certainement et ma mère à le bras long, très long. Elle n’aime pas les scandales familiaux, mais lorsqu’elle se montre en publique, elle fait comme si de rien et elle se réjouit de tous ses gens qui parlent d’elle. Après tout, que ce soit en bien ou en mal tant qu’on parle des Drak’gnir cela lui va très bien. Notre réputation est assez houleuse en réalité et cela m’étonne qu’on ne soit pas déjà venu me chercher des noises à la garde et qu’on ne m’aille pas questionner un peu plus surtout concernant l’histoire de ma sœur. Après tout, les cols blancs doivent bien avoir vu mon nom dans le rapport que Val et moi avons écrit ensemble. Cela aurait déjà du sonné une cloche dans la tête de certaines personnes. Pourquoi la sœur ainée s’est chargée de l’arrestation de la cadette. Est-ce que la famille en soi est liée à cette histoire aussi? Déjà que les rumeurs concernant le capitaine font déjà mouche avec cette affaire de corruption il manquerait plus qu’on n’essaie de lier ma famille à cela.
Mais bon, nous ne sommes pas des malfaiteurs – en tout cas, pour mon cas – et j’espère que ce n’est pas le cas pour mes parents. Bref, pour toute réponse suite à cela. Je hoche simplement la tête avec un sourire bienveillant. Bien évidemment que je ne suis plus la gamine qui ne sait pas quoi faire entre rester dans la garde ou retourner dans la cage même si parfois je doute un peu. Mais si après m’être fait tabasser ou presque égorgée je suis toujours là, c’est que ma décision est prise. Je vais poursuivre ma carrière de soldat et il semblerait qu’on en attende pas mal de moi malgré tout.
Bref, nous ne sommes pas là pour broyer du noir. C’est sensé être notre soirée à nous et aussi une façon de fêter aussi le poste de lieutenant de ce dernier, même si cela avait été fêté avec sa petite sœur ainsi que son frère aîné. Je me lève donc envoyant une impulsion magique dans mon maillot de bain magique faisant ainsi disparaître les vêtements que je portais, ne gardant sur moi qu’un top turquoise qui cachait ma poitrine ainsi qu’une culotte de la même couleur cachée d’un paréo blanc. Joueuse, je me mets à courir criant ainsi que le dernier à l’eau devra un gage à l’autre et j’éclate de rire. La dernière fois que j’avais fait cela, j’étais perdante, mais cette fois-ci je m’étais permis une petite avance. Je ne tourne même pas la tête pour voir son avancé et je trace vers l’avant retirant le paréo au dernier moment avant de ne toucher l’eau. Celle-ci n’est pas très chaude à ce temps-ci de la journée, mais elle n’est pas gelée. Seulement, plus j’avance et plus je regrette mon choix, mais pour gagner, je dois continuer d’avancer. Alors j’inspire, je lâche des petits « Ouuuhh » ou des petits « Froid! » par-ci par-là tout en retenant finalement ma respiration. J’entends les éclaboussures d’eau juste après que je sois rentrée et lorsque je tente de me retourner, je sens ses mains s’agripper à moi pour me coller à son torse chaud. J’ai un léger frisson lors de cette différence de température et je tourne légèrement la tête en sa direction pour l’observer lorsqu’il s’appuie le menton contre mon épaule.
« Je ne triche jamais, moi monsieur. Il y a une loi permettant aux personnes mesurant très exactement un mètre soixante de prendre une certaine avance. » Dis-je en rigolant.
Je me retourne face à lui passant mes bras autour de son cou tout en l’observant doucement. Le voir dans cette tenue était bien différent que de le voir avec sa chemise à moitié ouverte. Je me permets un petit regard sur son torse et lève finalement les yeux pour l’observer lui.
« Que vais-je demander comme gage? Est-ce que je suis gentille ou une emmerdeuse? »
J’ai envie de l’embêter tout en restant gentille à la fois. Cela doit être réalisable et sur le moment aussi. Ça pourrait être tout con en fait. Je m’approche finalement de son oreille, m’appuyant sur ses épaules pour cela et tout comme lui, je murmure doucement à cette dernière.
« Embrasse-moi… » que je lui dis tout simplement avant de le fixer dans les yeux, enfin, son seul œil. J’ai un petit sourire amusé sur les lèvres éclairé par la lune. Après tout, je ne comptais pas réellement en faire mon esclave, han!
Je plonge finalement dans l'eau, peu de temps après la jeune femme! Juste assez pour faire croire que je l'ai véritablement poursuivi en tentant de la rattraper tout en ne laissant aucun place au doute quand au fait qu'elle soit première pour cette fois! Généralement je ne triche jamais que ce soit pour gagner ou pour perdre mais, je suppose que je peux faire une exception cette fois-ci? Immédiatement, je passe mes bras autours de sa taille l'attirant contre moi, collant son dos contre mon torse et posant ma tête sur son épaule. Je ne peux retenir un petit rictus à sa réponse : une règle spéciale pour les gens qui mesure exactement un mètre soixante? Je secoue doucement la tête en ricanant! En plus elle invente des règles? Définitivement une tricheuse! Il faut que je note cela dans un coin de mon esprit, après tout il ne faudrait pas qu'elle pense pouvoir toujours s'en sortir impunément en trichant! La prochaine fois, je vais m'assurer de gagner peu importe la fourberie dont elle pourra faire preuve! Après tout, il vaut mieux lui apprendre rapidement que la tricherie n'apporte jamais rien de bon!
Mais tout d'abord, j'ai un gage à accomplir, après tout c'était la teneur de ce paris, j'ai accepté cela quand je suis rentré dans son jeu et encore plus en la laissant prendre la tête et ne jamais la lâcher. Elle se tourne vers moi sous mon regard attentif et je ne la lâche pas du regard attendant de voir ce qu'elle a prévu pour moi. Je ne dis rien suite à ses première paroles, je n'y vois pas réellement l'intérêt! Après tout, je suis pratiquement persuadé qu'elle ne va pas choisir la seconde solution! Elle le pourrait sans aucun doute, je n'ai absolument aucun soucis à croire en ses capacités d'emmerdeuse cependant, cela ne collerait pas je suppose! Après tout, c'est notre première soirée ensemble dans ce contexte, notre premier rendez-vous, je suppose qu'elle aura mille autre occasions pour jouer les emmerdeuses mais ce sera peut-être la seule de me demander quelque chose qu'elle désire vraiment en sachant que je serai obligé de le faire! Après tout, je ne suis pas le genre d'homme qui revient sur un engagement! J'ai accepté le défi, je ne comptes pas faire machine arrière quoi qu'elle me demande!
Finalement, la sentence tombe : que je l'embrasse? Je ris doucement suite à cette demande - ou plutôt cet ordre - qu'elle émet ! Alors c'est juste cela? Quel dommage que de gâcher un gage de cette manière! Soyons sérieux un instant, elle n'avait pas vraiment besoin de me forcer pour avoir ceci, cependant, si tel est son désire... Qui suis-je pour lui refuser cela et surtout pour me le refuser? Ma main glisse le long de son flanc, passant de sa taille à sa joue sans jamais quitter le contact de sa peau mouillée, mon autre main se dépose dans le creux de son dos, au niveau de sa taille et je souris doucement alors que je m'approche lentement et, sous le couvert de la nuit, mes lèvres viennent se presser contre les siennes. Un baiser tendre qui veut prendre son temps, finalement le contact entre nos lèvres prends fin, je recule doucement mon visage du sien et ma main, toujours sur sa joue, caresse cette-dernière du pouce alors que je souris en coin.
"Tu sais qu'il n'y avait pas besoin de gage pour ce genre de demande n'est-ce pas? Tu viens de gâcher ta seule demande pour quelque chose que j'aurais fais de toute façon..."
Nous sommes tous les deux ensembles, dans les bras de l’un et de l’autre ayant pour seule lumière la lune qui nous éclairait rendant nos regards métalliques encore plus brillants que ne le sont déjà. Je l’observe un moment, me question sur ce que je pouvais bien lui demander. Après tout, un gage ne peut être refusé alors je pourrais en profiter. Lui demander des noms de ses anciennes conquêtes ou bien que représente réellement pour lui son amie à la chevelure blanche. Je pourrais, mais à quoi bon? Je ne suis pas jalouse, normalement, mais je ne veux pas me faire de mal surtout si ce sont des gens que je connais. Puis si je me mets à le questionner de la sorte, il voudra savoir aussi et je ne pense pas vouloir parler de ce qui est arrivé avec Aslander surtout s’il sait que lui et moi sommes toujours amis. Enfin, à quoi bon faire compliqué quand on peut faire simple et la seule chose qui me passe réellement par la tête est le désir de l’embrasser, mais ça ne serait pas marrant si c’est moi qui m’avance la première alors voilà son gage; m’embrasser.
Bien évidemment, il ne se fait pas prier et sa façon de s’y prendre avant de déposer sa main contre ma joue me fait frémir. Je suis à la fois déconcertée par cette douceur dont il fait preuve, mais je suis heureuse. Heureuse de ne plus avoir à me soucier de cacher mes sentiments pour lui et de savoir que c’est réciproque. Je ferme donc les yeux à l’approche de ses lèvres et profite finalement de ce baiser sous la lune. Ça a presque de quoi de romantique et cela aurait fait un parfait premier baiser, mais bon, il est trop tard pour cela. D’ailleurs, lorsqu’il s’éloigne doucement de moi avec un petit sourire en coin, il m’affirme que j’ai gaspillé mon gage pour une chose qu’il aurait faite de toute façon.
« Hmm, peut-être, mais je me dis que nous n’avons plus 17 ans. Je n’ai pas besoin d’un gage pour apprendre de tes secrets ou quelque chose dont tu gardes le silence volontairement. Je préfère les apprendre lorsque tu décideras d’en parler par toi-même et quand tu jugeras le moment bon. Puis, un baiser, pour quelqu’un qui a triché, est plutôt juste comme demande, non? »
Je lui fais une petite grimace amusée et il faut dire que je suis curieuse. Qu’est-ce qu’il aurait voulu que je lui demande à la place? Non! Que m’aurait-il demandé s’il avait gagné? Je suis sûre que ça n’aurait pas été mieux que moi. Puis, c’était un gage parfait puisqu’il semble bien avoir apprécié de pouvoir goûter à mes lèvres. Alors je me recule doucement, nageant sur place en ayant que la tête hors de l’eau.
« Si tu avais gagné, que m’aurais-tu demandé? Je suis curieuse de voir si ça aurait été mieux que moi puisque je semble avoir gaspillé mon gage. »
Non parce qu'on va pas se mentir, certes elle va apprendre des choses sur moi de manière naturelle je suppose! Des secrets ce sera plus difficile j'en ai peu en réalité : juste deux! L'un qu'elle connait déjà qui est cette enquête officieuse que je mène - et qui d'ailleurs a rencontré une impasse vu que j'ai appris la mort du dernier nom sur ma liste par Saori dernièrement - et l'autre... L'autre est un secret dont seules deux personnes sont au courant, une erreur de parcours, une idiotie d'un jeune connard qui voulait se rebeller et qui a mal finie! Quoi qu'il arrive elle ne saura jamais ce qu'il est advenue c'est une certitude! On fait tous des erreurs mais j'ai payé le prix de la mienne alors je préfère l'oublier. Cependant, comme elle le signale nous ne sommes pas de jeunes idiots ayant tout juste atteint la majorité! C'est bien beau de dire cela pour ce qui est des conversation mais, quémander un baiser c'est pas réellement mieux! J'ai pour mentalité de me dire que si tu veux embrasser quelqu'un suffit juste de le faire! Bon, pas si la personne t'as clairement dit non ou qu'elle démontre ne pas vouloir, pas de baiser surprise non plus! Mais dans le cas de deux adultes qui ont décidé d'entamer une relation, c'est un peu con d'utiliser un pari pour avoir cette récompense alors que clairement, ce sera ni le premier ni le dernier!
J'lui fais naturellement remarqué dans ma bonté presque divine et elle rétorque tout naturellement en me demandant ce que moi j'aurais demandé... Je souris largement suite à cette innocente question! En effet qu'aurais-je fais en cas de gain? Sans doute quelque chose de fou, ou de chiant, ou les deux! On va pas se mentir, un gage c'est surtout fait pour s'éclater, c'est fait pour demander des choses qui vont soit emmerder l'autre soit le mettre un peu mal à l'aise, c'est pas pour faire quelque chose de gentillet qui ne dérange aucunement! J'pause donc ma main sur mon menton en faisant mine de réfléchir et en balançant tous les trucs bien chiants auxquels je peux penser pour lui donner un aperçu de pourquoi elle ne devrait jamais parié avec moi...
"J'aurais pu te demander de remplir tous mes rapports pendant une semaine? De te lever tous les jours à l'aube pour préparer le terrain d'entraînement? D'exiger que tu portes l'uniforme pour dix missions... Je sais pas trop mais une chose est sûre en tout cas!" Et sur ce, je me rapproche d'elle en déposant mon front contre le sien et en souriant en coin sans la lâcher du regard. "Rien d'aussi agréable que ce faux gage que tu m'as demandé! Cependant tu as raison sur un point : c'est bien que t'ai pas demandé plus sale tricheuse!" Et je la pousse à l'eau en riant parce qu'il faut quand même punir sa fourberie!
Alors que moi je fais montre de ma bonté, en lui offrant un gage facile, ce dernier fait montre de sa fourberie en me déclarant sans aucune pitié qu’il m’aurait fait remplir ses rapports pendant une semaine, me faire lever tôt pour préparer le terrain d’entraînement. Je dois froncer les sourcils à ses deux idées, mais la pire d’entre elles c’est de m’obliger à porter l’uniforme complet. Je dois avoir la mâchoire qui se déboîte à ce moment et je le regarde outrée d’avoir eu une idée comme celle-ci. Mais bien évidemment, il ne me donne pas le temps de riposter puisqu’il s’approche de moi collant ainsi son front aux miens. Je crois que j’avais compris le fait qu’il ne serait pas aussi gentil et doux que moi pour le choix de son gage et par la même occasion il me pousse dans l’eau. Sauf que ne m’y attendant pas, je me retrouve la tête submerger et je remonte vite fait à la surface avec une tête de chat mouiller. Je lui jette des éclairs avec les yeux ainsi que des couteaux par la même occasion.
« Tu viens vraiment de faire ça, là? T’as osé? »
Je m’allonge aussitôt sur le dos et bas des pieds de toutes mes forces pour bien l’arroser à son tour. Ce n’est pas vrai que je vais le laisser s’en sortir. Dommage que je ne puisse pas soulever l’eau pour lui en mettre plein la gueule.
« Tu sauras que tu ne t’en prends pas à la bonne personne! »
Et je continue jusqu’à ce que mes mouvements m’aillent trop éloigner de ce dernier et quand je tente de redresser, je sens une poigne sur l’une de mes chevilles et je suis attirée vers cette chose, qui n’est que Valentino, sauf qu’à la vitesse qu’il me tire, je finis par boire la tasse parce que l’eau décide de m’entrer dans le nez. Petit moment de panique où je me débats doucement pour tenter de me redresser et je ne peux m’empêcher de tousser pour essayer de reprendre mon souffle. Ah! Mais ça fait mal l’eau dans le nez. J’en ai toujours eu horreur et je ne sais pas pourquoi, je me suis accrochée au cou de ce dernier comme si cela allait m’aider à reprendre mon souffle. Je le regarde un moment après m’être ressaisie et je le fixe dans les yeux.
« Ça va… D’ailleurs, je note que tu aimes bien me faire souffrir. Déjà mêler le boulot avec nos gages ce n’est pas du jeu, puis maintenant t’essaies de me noyer par deux fois. Tu devrais avoir honte. »
Je dépose mes deux mains contre ses épaules toujours en le regardant puis je m’approche pour lui voler un léger baiser fugace aussi rapide puis que je me donne un élan pour monter vers le haut et l’enfoncer dans l’eau.
« Ça t’apprendra! »
Puis je fuis telle une lâche le combat en nageant vers la plage et dès que je peux mettre pied à terre je me redresse en regardant derrière moi. Je ne peux m’empêcher de rigoler comme une véritable gamine qui vient de faire le plus drôle coup de sa vie.
La voici qui se met sur le dos, ses petites jambes dans ma direction, et qui commence à battre des pieds pour m'envoyer autant d'eau que cela lui est possible directement dessus. Me protégeant d'un bras le visage pour éviter que les éclaboussures ne pénètrent dans mon œil valide, je continue à rire face à cette situation alors qu'elle s’éloigne à force de me soumettre à son attaque. Je ne m'en prends pas à la bonne personne? N'est-ce pas ironique que ce soit elle qui dise cela alors qu'elle s’attaque ainsi à moi? Elle ne se rend même pas compte de sa propre erreur. Je tend le bras pour me saisir de sa cheville droite et je tire un coup dessus pour la ramener vers moi… Bon j'avoue que je n’avais pas prévu de tirer si fort, ou de la ramener si vite en réalité mais elle est si petite et si légère… Je lui fais involontairement boire la tasse bien malgré moi et quand elle ressort de l'eau et s'accroche a moi tel un koala en toussant, je lui frotte doucement le dos et la regarde avec une certaine inquiétude.
« Tout va bien? »
C'est tout ce que je peux lui demander vu que je suis en partie responsable de son état actuel… Elle me réponds par l'affirmative avant de me dire que j'aime la faire souffrir? Quelle connerie! Comme si cela était volontaire. Ce n’était rien de plus qu'un malheureux incident! Certes je mêle le boulot à nos petits paris mais en même temps jamais personne n'a dit qu'un gage devait être agréable pour la personne qui le subit! C'est pas de ma faute si elle est trop gentille dans ses choix… Dans tous les cas, j'ai absolument pas honte, j'vois pas pourquoi je devrais. Certes j'ai ressentis une certaine inquiétude mais voyant qu'elle va bien , je considère mes actions comme parfaitement justifiées! L'une pour punir son mensonge l'autre pour punir son agression! Sauf qu'elle n'en reste pas là! Se redressant, elle dépose un bref baiser sur mes lèvres avant d'appuyer sur mes épaules pour m'enfoncer la tête sous l'eau avant de fuir lâchement… La bougresse ! Je fonce derrière elle à la nage et lorsqu'elle se tourne en riant visiblement bien contente de son coup vu son rire, je suis déjà sur elle, surpris de son arrêt impossible de m’arrêter! Je l'attrape donc faisant du mieux que je peux pour ne pas lui rentrer dedans, posant mes mains sur ses hanches je me fais tourner et tombe dans mon élan sur le dos, l'entrainant dans ma chute mais m’assurant de toucher le sol de sable le premier. Je rigole alors que la voici au-dessus de moi
« Tout va bien? Pas de mal? » Visiblement notre position ne me dérangeant pas le moins du monde.