C’était vrai qu’être un peu jeune dans des milieux comme la garde était certainement plus difficile que chez les aventuriers. Cela n’empêchait pas Violette de se faire sous-estimer de temps en temps mais à la Guilde, la valeurs des conseils n’était pas forcément basée sur l’âge. Et les aventuriers ne commençaient pas tous leur carrière à 16 ans à la sortie de l’académie. Enfin, il n’y avait même pas vraiment d’académie pour être aventurier de tout de façon à part les conseils de ses semblables.

Violette, en quatre ans sur les chemins, avait de son côté de nombreuses anecdotes, ou des créatures un peu uniques, comme ce rapidodo bleu qui pouvait courir sur l’eau même en étant monté. Ou un tas de gens ou d’endroits très atypiques. Enfin, des histoires d’aventuriers, en bref. Du genre que Jack a sûrement déjà dû entendre des centaines de fois.

A l’allusion des marrons glacés, c’est Lumi qui réagit la première en se rapprochant de Xylia et qui laisse échapper un petit cri voulant très certainement dire “oui”. Surtout parce-qu’il y a, en plus, glacé dans le nom. Et évidemment Lumi raffole encore plus de tout ce qui est glacé parce-qu’elle n’a pas à souffler dessus et peut manger encore plus vite. Pas bien étonnant.

« Oui, même si c’est pas dit qu’on puisse en manger beaucoup avec la grande morfale. »

La météo semblait assez clémente, surtout vu que la saison froide était terminée, cela rendait le camping encore plus agréable. Même si camper en pleine saison froide avec Xylia et Whiskeyjack aurait certainement déjà été une super expérience de tout de façon. L’oeil rivé vers le large alors que les discussions allaient bon train, le calme de l’endroit fut troublé par des bruits étranges. Les fantômes de la côte? Une petite forme sauta d’ailleurs droit dans les bras du conseiller, non pas pour le dévorer mais bien pour chercher un peu de réconfort sous son amicale moustache.

Après tout, devoir gérer des enfants, c’était un peu son métier. Même si d’habitude ils avaient une plaque. Le conseiller ne serait pas trop dépaysé.

Violette, elle, envoya directement son ombre sans hésiter vers la direction indiquée, avant de reporter sa longue vue vers la zone à leur gauche. Quelques falaises, rien à signaler de particulier à part ces bruits forts étranges. Certainement que c’était vers cet endroit que cela se passait mais aucune ligne de vue directe. D’un petit message télépathique vers son familier, elle demanda alors à Lumi d’aller survoler la zone pour essayer de trouver l’enfant ou des choses bizarres. Même s’il faisait nuit, voler depuis les airs serait utile. Surtout avec le déplacement rapide de son familier.

Un petit sourire rassurant vers la petite fille, quelques mots pour la réconforter et lui dire de ne pas s’inquiéter et qu’ils allaient s’en occuper. Après tout, son ombre était déjà en route à toute vitesse. Mais, pendant ce temps, l’aventurière écoutait calmement en parcourant ses affaires, rangeant sa longue-vue pour poser sur son nez sa paire de lunettes de jour, et sortir sa corde enchantée avec le grappin qui allait avec vu l’environnement qui l’attendait, pour la placer enroulée sur son épaule.

C’était étrange que des enfants puissent encore gambader en pleine nature la nuit tombée, d’ailleurs, mais peut-être avaient-ils bravé les conseils de leurs parents. Quoi qu’il en était, ça ne coûtait rien d’aller observer ces fameux fantômes de la côte. C’était peut-être lié à toute cette affaire! Mais même si ça ne l’était pas, il y avait tout de même un enfant à sauver.

« Est-ce-que tu sais où il est bloqué? Qu’est-ce-qui lui arrive? »

La gamine a l’air un peu paniquée, mais pas assez pour être complètement incohérente, et elle arrive à expliquer plus ou moins avec l’aide de Jack, et parler d’un passage en bas de la falaise. Acquiesçant, elle s’éloigna légèrement du camp, restant à portée pour entendre la petite parler, mais laissant son visage hors de vue de la petite pour ne pas l’effrayer.

Son ombre avait sauté directement en bas de la falaise, et Violette avait transposé un œil ainsi que sa bouche sur la plage et les rochers au bord des vagues. Grâce à ses lunettes de jour, elle remarqua assez rapidement une entrée dans la grotte, une sorte de cavité dans la roche, dont semblait parler la petite. Ainsi qu’un chemin pour y descendre. Violette regarda autour d’elle, avant d’interpeller Xylia qui était certainement motivée à intervenir aussi.

« Par ici! Il y a un chemin pour descendre un peu à ta gauche! Un peu dangereux, mais c’est le mieux! »

En espérant que la garde ne soit pas trop intimidée en se faisant interpeller par une moitié de visage de Violette entouré d’ombres à peine visibles dans l’obscurité… Peut-être aurait-elle pu la prévenir avant...

Spoiler:

Il est vrai que j’ai une certaine habitude à gérer des grands enfants, même si c’est tout de même bien différent des vrais enfants. Au moins, mes aventuriers, ils sont capables d’être plutôt indépendant dans tout ce qu’ils veulent faire, même s’il s’agit le plus souvent de faire des bêtises. Et puis, j’arrive assez facilement à leur tirer les vers du nez à coup de tapes dans le dos, de verres partagés dans des lieux sympathiques et parfois des gros yeux courroucés quand vraiment, ils ont déconné. Dans le cas des enfants, c’est tout de suite plus compliqué. C’est que c’est pas du genre à être compris des adultes, malgré les efforts qu’on peut mettre à essayer de les comprendre et à se souvenir de nos jeunes années où, nous aussi, nous n’étions pas compréhensibles de nos adultes. Heureusement, pour les réactions pratiques, je peux compter sur les deux moins jeunes qui sautent sur l’occasion de briller. Grâce au cristal de communication, on peut facilement rester en contact et je les vois partir dans les ténèbres comme si rien ne pouvait les terrifier. Ah. La jeunesse.
Pas que je vais rien faire dans l’histoire, hein. J’ai une gamine à rassurer.

-T’inquiètes pas. Elles vont le retrouver plus vite que tu ne le crois.

Je lui envoie un sourire rassurant alors qu’elle reste prostrée dans un coin de notre campement de fortune, les yeux embués de larmes comme si quelque chose de terrible s’était produit, mais vous savez bien que c’est toujours terrible à cet âge là. Je surveille un instant les ténèbres, m’attendant à voir surgir les fantômes murmurant dans les bourrasques côtières. Rien. Tant mieux. Je retourne à la gamine et je m’en vais tirer le dernier marron glacé du stock de Xylia et je le lui tends gentiment. Reniflant très fort, son regard vient se poser dessus. Elle arrête un instant de pleurer et lève ses yeux pleins d’innocence vers moi, un air interrogatif sur le visage.

-Qu’est-ce que… c’est ?
-Quelque chose de très bon. Tu aimes les sucreries ?
-Ma maman, elle m’a toujours dit de ne pas accepter les sucreries des inconnus.

Une bonne mère ça. Je le coupe en deux et j’en mange la moitié. C’est vrai que c’est bon, même s’il est bien connu que je préfère le houblon au sucre. Ça a le don de la rassurer et elle gobe le morceau d’un goût. Son visage s’illumine un instant, oubliant ses soucis pour fondre dans la douceur du sucre. Je m’assoie à côté d’elle, tout en douceur et je lui tends ma gourde fontaine pour lui servir une rasade d’eau.

-Tu t’appelles comment ?
-Anassa…

Elle semble un peu en confiance, même son visage se tourne plus fréquemment à nouveau vers les ténèbres comme si son regard pouvait percer le voile la séparant de ce Basile.

-Moi c’est Jack. Tu peux me dire ce que vous faisiez ?

Elle tourne la tête vers moi et me juge du regard, un bout de sa langue passant sur sa lèvre inférieure récupérer un bout de sucre qui s’était échappé.

-Vous le direz pas aux autres grands ? Et surtout pas à mes parents ?
-Promis. Juré. Si je mens je vais en enfer.
-Han. Ça se dit plus ça. T’es un vieux !
-C’est vrai. Mais j’ai juré.
-Mmmh. D’accord. On était en train de jouer. En cachette. Parce qu’on devrait être au lit…

Ah. L’enfance. Le plaisir inégalable de braver tous les interdits. On finit par s’en lasser, surtout quand ça implique un sacré bout de travail administratif pour régulariser tout ça.

-Ce sera notre secret.
-Faut surtout pas que Papy le sache !
-Papy ?
-Oui… c’est un capitaine.

Un capitaine ? Est-ce qu’on parlerait du fameux capitaine Haddock. Drôle de coïncidence tout de même.

-Il est où Basile ? Il a besoin d’aide !

Elle revient à la charge et l’instant de paix prend fin. La panique revient avec plus de vigueur. Je la rassure par quelques mots en lui informant que je vais prendre contact avec les autres. Peut-être qu’elles pourront nous fournir des informations depuis le temps qu’elles sont parties comme le vent. J’active mon cristal.

-Xylia ? Du nouveau de votre côté. On est impatient de retrouver Basile pour jouer ensemble.

Spoiler:

Avec l’ombre de Violette capable de sauter de falaises sans aucun risque ni dégâts, elle était forcément légèrement avantagée dans ce genre d’environnements. Elle avait fait signe à Xylia pour lui faire gagner le plus de temps possible à elle et Freesia alors que Lumi continuait de survoler la zone, sans succès puisque ce qu’ils cherchaient était dans une grotte. Une petite consigne mentale à son familier, et Lumi se posa proche de l’ombre de Violette, donnant un petit coup de tête tout doux à Freesia une fois qu’elle l’avait rejointe, comme pour commencer un petit jeu qu’elle ne pouvait pas continuer vue la situation. Violette lui avait souvent dit qu’il y avait un temps pour le jeu, et un temps où il ne fallait pas jouer, et il fallait travailler. Parce-que travailler, ça rapportait encore plus à manger ensuite. Une logique imparable pour la laïum.

Profitant d’avoir encore sa bouche transposée au niveau de son ombre, l’aventurière proposa quelque chose à la garde.

« Je pars à toute vitesse devant, avec juste un œil, je serai pratiquement invisible. Suis-moi avec Lumi et Freesia et je vous appellerai s’il y a besoin d’aide! »

Sans oreille transposée, elle était bien incapable d’entendre la moindre réponse alors elle tenta rapidement de lire sur le visage de la jeune garde avec un petit sourire, avant que son ombre ne s’engage en sprintant droit dans la grotte sans un bruit. Un œil attentif pourra distinguer une ombre furtive de laïum sous la lumière de la lune et des étoiles suivre sa maîtresse à toute vitesse, alors que Lumi, physiquement, resta avec Xylia et Freesia.

N’ayant plus que transposé son œil, l’ombre de Violette arriva dans une première pièce, cherchant rapidement des indices, une cachette. Un foulard vert, une torche posée sur le sol, un tas d’os qui ne semblaient pas ceux de Basile, bien trop blanchis, et empilés de manière que ne semblait pas tout à fait aléatoire… Pas le temps de s’attarder dessus, l’ombre fonça droit dans un renfoncement de la grotte, plus profondément encore, laissant l’analyse à sa camarade. Néanmoins, c’était sûr qu’il y avait sûrement eu du passage récemment, certainement de Basile. L’ombre, et son œil transposé, s’élancèrent à toute vitesse plus loin dans la grotte, prête à réagir au moindre danger.

Sur la plage au campement, au cas où, la véritable Violette qui s’était tournée pour ne pas laisser voir son oeil transposé à l’enfant, et qui avait fermé l’autre oeil pour pouvoir voir ce qu’il se passait du côté de son ombre et était donc aveugle, essaya de se faire un peu discrète. Elle s’empara d’un carreau et de son arbalète de poing d’une main, d’une dague de l’autre sans la dégainer. L’endroit ne semblait pas vraiment désert de toute vie et ce n’était pas une crevasse ou des rochers qui semblait avoir bloqué Basile… Alors autant avoir ça en main si elle devait s’y transposer toute entière.

« Qu’est-ce-qui l’a bloqué, Basile, dans la grotte? »

Une question un peu bizarre d’une aventurière retournée, mais qu’elle espérait qu’au pire le conseiller saurait appuyer pour faire parler l’enfant.

Spoiler:

Encore une fois, on m’emploie pour mes qualités les plus utilisées de mon panel de compétences : encadrer un enfant sans le choquer, le perturber ou l’indisposer. C’est qu’avec une garde qui peut à tout moment balancer que Basile est mort à travers le cristal de communication et une aventurière qui fait partir des morceaux de son visage à travers l’espace de sorte que ce ne doit pas être très beau à voir pour l’esprit innocent d’un enfant de dix ans, il y a de quoi vous choquer un enfant. Et même s’il est toujours envisagé qu’il soit arrivé un destin funeste à son petit camarade, il vaut mieux savoir ménager la gamine et ne pas la jeter sans pitié dans le trou de la cruelle vie. Heureusement, j’ai une paire d’astuces dans mon sac et une fois qu’elle a répondu à la question de Violette, il s’agit de lui changer les idées pour ne pas trop la perturber. Déjà qu’elle s’interroge sur ce que fait l’aventurière. Elle penche la tête sur le côté pour essayer de voir son visage qu’elle cherche à dissimuler.

-Fais attention, tu vas tomber.
-Pourquoi elle se cache ?
-Parce que…

Vite, une idée. Je lui fais tout bas sur le ton de la confidence.

-… je crois qu’elle m’aime bien, mais elle n’ose pas trop me regarder.
-Ah. Moi aussi, des fois, ça m’arrive.
-Je m’en doute.

Je sors ma plume d’anima de mon sac et je pose mon regard sur le premier truc venu qui pourrait détourner un peu son attention de l’opération de secours qui se joue. Un bout de bois. C’est bien ça, non ? ça joue souvent avec n’importe quoi et ça doit avoir des tas de choses à raconter. Une petite griffe dessus et le tour est joué.

-Tu fais quoi ?
-Tiens, une branche. Dis bonjour à la branche.
-On peut pas dire ça…
-AAAAAAAH ! J’AIIIII MAAAAAAL ! ACHEVEZ MOI ! PITIEEEEE ! BRULEZ MOI JE VOUS EN SUPPLIE ! JE N’EN PEUX PLUS D’ETRE SEPARE DES AUTRES ! JE VEUX QUE CA CESSE. JE MEUUUURS ! JE CREVE ! JE SOUFFRE !

Je brise la branche en deux d’un coup sec. Anassa lève les yeux vers moi, les sourcils froncés avec un quelque chose dans le regard comme quoi elle ne veut pas chercher à comprendre pour mieux la protéger d’une expérience future qui pourrait se produire. Je lui fais un sourire jovial comme si c’était une blague qui était tombée à l’eau.

-C’était quoi ?
-Une blague qui est tombée à l’eau.

Je viens pourtant de vous le dire. Un crachotement du côté de Xylia et je me détourne à de trois quart de la fillette pour échanger un mot avec la garde, ma main contre ma bouche et le cristal pour que le moins de chose ne filtre. On s’échange une banalité dont Xylia aura tout le loisir de décider du contenu avant que je ne revienne à Anassa qui continue de me fixer, intrigué par mon comportement, ce qui a du coup l’avantage de la détourner de la terrible attente.

-Pourquoi tu te caches ?
-Parce que…

Vite, une idée. Je lui fais tout bas sur le ton de la confidence.

-… on s’aime bien alors on s’échange des mots que pour nous. C’est normal, non ?
-Ah. Oui. J’ai déjà fait ça. Avec des petits bouts de papier.
-Je m’en doute.

Mon regard tourne pour trouver autre chose qui ne crierait pas son envie d’en finir. Je pense à ma chaussure. C’est une belle chaussure. Elle va surement bien se comporter. Je me mets en tailleur et je fais une petite griffe sur ma godasse sous le regard toujours aussi intrigué d’Anassa.

-Tu fais quoi ?
-Tiens, regarde cette chaussure. Dis bonjour à la chaussure.
-On peut toujours pas dire ça…
-Ouai bah la chaussure, elle en a marre ! ça fait une plombe que je crapahute n’importe où alors que j’avais rencontré une ballerine plutôt sympa. On était bien, mais il a fallu partir en vadrouille à l’autre bout du monde. Et voilà que c’est pas plat. Et voilà que les pieds puent. Et voilà qu’on va finir par se mouiller les miches dans de l’eau salée pour mieux se faire taillader par un monstre bourré de dents et finir en rond de cuir au milieu des cadavres de vous au…

Il m’a fallu un peu de temps pour enlever ma chaussure, incapable de le faire taire rapidement, et une fois planqué au fond de mon sac, on entend plus que des petits marmonnements intelligibles. Je lui fais un sourire comme si c’était une blague qui était tombée à l’eau, espérant qu’elle n’ait rien compris de ce qu’il a pu dire.

-C’était quoi ?
-Une blague qui est tombée à l’eau.

La chute, vous la connaissez. Vivement qu’on avance.

Spoiler:

Ce n’était pas très facile de garder tout son calme avec le conseiller et son petit numéro, même si pour la brune il était uniquement auditif. Était-ce un raté tout à fait honnête ou un moyen parfait de distraire la petite? Elle ne savait pas trop, mais il ne fonctionnerait qu’un temps de tout de façon. En tout cas elle pouvait dire merci au conseiller pour son efficacité - et sa façon bien à lui de gérer la situation qui en plus la détendait. Sans la faire rire, la situation pouvait être dangereuse pour un enfant, donc elle n’avait pas spécialement la tête à rire aux éclats, mais elle ne pouvait pas nier avoir souri quelques fois devant ce festival…

En attendant, son regard avait parcouru rapidement la pièce, sans rien n’y voir de dangereux, uniquement le petit Basile de bloqué.

« Je… Suis juste un peu timide, c’est tout! D’ailleurs je vais y aller! Il faut aider Basile! En un petit tour de magie! »

Un petit sourire en coin, se libérant les mains de potentielles armes, un claquement de doigts et Violette disparu dans un petit voile d’ombre qui se dissipa en moins d’une seconde pour qu’elle se retrouve, elle, dans la grotte, devant un gamin légèrement surpris d’entendre une voix derrière lui sans que personne n’ait vraiment approché. Même si il avait l’air d’avoir été plus concentré en essayant de se dégager.

« Hey! Du calme, du calme… Ton amie m’a dit que tu avais besoin d’aide, non? »

Elle était peut-être apparue d’un coup, mais elle n’avait rien d’un monstre. Enfin, elle pensait. A vrai dire ça risquait même d’être plus compliqué à expliquer pour le conseiller, même s’il ne serait pas surpris : Il avait déjà vu son pouvoir en action. Basile, lui, à priori ne l’avait pas vue apparaître, et au final avait l’air peut-être un peu plus penaud qu’autre chose.

« Xylia? Lumi? Tout va bien, vous pouvez venir! »
« Ah non, tout va pas bien! Je suis coincé! »
« Ne t’inquiètes pas, on va te sortir de là, et je dirai rien à vos parents sur vos escapades, si tu restes tranquille. Qu’est-ce-que tu as essayé de chercher? »

Il ne fallut pas attendre longtemps pour que Lumi, suivie de près de Freesia qui ne semblait plus vraiment la quitter, ne déboule dans la crevasse, où Basile avait réussi à se coincer la main. Elle ne savait pas vraiment comment il en était arrivé là, l’aventurière s’était d’ailleurs approchée, pour jeter un petit coup d'œil. Clairement, elle ne voyait vraiment pas comment il avait pu réussir à se bloquer ainsi.

« Ah, désolé petit, mais je pense que va falloir couper, je vois pas d’autres solutions. »

Bien sûr que si, il y en avait d’autres, et Xylia sera certainement parfaitement à même de l’aider, même si Violette aussi, en fait. Mais bon, elle n’avait pas pu se retenir de faire une petite blague douteuse, histoire en même temps lui apprendre à pas mettre ses mains n’importe où. Après, on se retrouvait coincé. Ou, pire, on se faisait manger la main par une laïum affamée.

Spoiler:

Super.

Je me retrouve seul avec la gamine. Heureusement, les propos de Violette sont plutôt rassurants, et je ne cause évidemment pas du fait qu’elle est timide, mais ceux concernant Basile. Même si la disparition soudaine de l’aventurière devant les yeux d’Anassa a eu le don de l'interpeller un peu, je la rassure rapidement.

-C’est son pouvoir, t’inquiètes.
-Ouah ! Trop bien ! Moi, mon pouvoir, c’est de faire pousser les poils des oreilles.
-Effectivement, ça manque un peu de… magie.
-Je pourrais jamais être une aventurière comme elle…
-Mais si, mais si. Être aventurier, ce n’est pas seulement avoir un pouvoir utile, c’est un état d’esprit. On peut être une brillante saphir sans avoir de pouvoir utile. ça existe. Je citerai pas de nom, mais ça existe, crois moi.
-Ah bon ?
-Au pire, tu peux devenir encore mieux que Saphir.
-ça existe ?
-Bien sûr. Ce sont les agents d’élites de la guilde. Les ombres parmi les ombres. On ne les voit jamais, mais ils sont indispensables à la guilde. Ils ne cherchent pas la gloire alors qu’il la mérite. Ce sont les membres du personnel administratif de la guilde. Les brillants et fabuleux examinateurs de la guilde.
-Je préfère encore faire comme papy.

L'échec dans mes recrutements est un sentiment familier, il ne faut pas s’arrêter là-dessus. Seule l’élite parmi l’élite est capable de comprendre les nobles responsabilités des examinateurs. Et comme on a besoin que de l’élite, on peut se passer de ceux qui n’ont pas la foi dans ce fabuleux métier. Je me tourne vers les ténèbres comme pour les percer de mon regard de bureaucrate, mais il n’y a rien si ce n’est la rumeur des vagues sur la plage. La fille n'aurait pas été là, je serais bien partie en avant. C’est que je ne sers pas grand-chose. Dans les rapports que j’ai pu lire sur des quêtes, j’ai pas souvenir d’avoir souvent entendu parler de garder des enfants.

-T’as vu ? Elle a dit qu’elle était timide. Moi c’est ce que je dis quand je suis intéressé mais que je veux pas l’avouer.
-Ah.

Se faire apprendre des leçons d’interprétation de comportement féminin par une gamine de dix ans. On aura tout vu. Elle semble vraiment s'intéresser à cette bétise, peut-être bien comme un moyen de ne pas penser à Basile qui est en vie, mais qui a besoin d’aide. Je préfère changer de sujet avant de m’enfoncer beaucoup trop vite dans une mytho fait à la va-vite.

-C’est quoi, cette histoire de tas ?
-C’est pour se protéger contre les mauvais esprits !
-Le mauvais esprit ? Tu veux dire, être un peu malveillant, méfiant voire trompeur. Une sorte d’ironie incisive, mordante et un peu maligne ?
-Non non ! C’est mes parents qui en parlaient l’autre jour. Ils disaient que les mauvais esprits étaient sur le village. Parce qu’il y a des problèmes dernièrement. C’est des fantômes qui nous veulent du mal.
-Ah. Et du coup, ce tas ?
-C’est pour leur faire peur. On a fait une statue.
-Pourquoi vous l’avez fait ici ? C’est tout de même pas très pratique et un peu à l'écart.
-Depuis quelques temps, il y a plein d’ossements. Avant, il y’en avait pas. Alors, tout ça, c’est plus pratique pour faire une statue.
-Effectivement.

Je vous dirais que les fantômes n’existent pas puisque j’ai la capacité de sortir de mon corps pour explorer les environs, tels un fantôme que les gens peuvent tout de même ne pas voir. Mais du coup, le concept n’est pas choquant. Par contre, on peut s'étonner de vouloir faire ça loin de tout. Surtout loin du village. parce que bon, si les mauvais esprits ont effectivement peur de leur statue, ils vont donc fuir… vers le village. Aucune logique à dix ans. Clairement, elle aurait fait une mauvaise examinatrice. Heureusement qu’elle a décliné.

-T’as quel âge ? T’as l’air vieux pour elle.

Je roule des yeux. Elle est aussi têtu que ma mère, c’est dingue. C’est bien un truc de fille de vouloir mettre son nez dans les histoires des autres. Alors, je lui retourne la monnaie de sa pièce.

-Et toi, Basile, c’est ton amoureux ? Vous vous êtes fait un bisou ?

Spoiler:

Cette petite histoire était peut-être une fausse alerte, mais elle avait aussi permis d’en apprendre plus que prévu. Était-ce l’antre d’un monstre? A quel point ces ossements étaient-ils récents? Violette n’avait pas vraiment eu le temps de voir mais en général les os blanchis et immaculés étaient anciens. Rares étaient les créatures capables de ne laisser que des ossements intacts sans la moindre trace de sang. Les enfants étaient saufs, mais leur mission ne s’arrêtait pas là.

Violette était rentrée au camp avec la petite troupe, retrouvant le conseiller et Anassa, et, une fois les enfants partis et ayant peut-être appris de leurs bêtises, il était assez important de refaire le point.

« C’est… Pas très habituel comme situation. Mais y avait quelques trucs étranges dans la grotte, on devrait peut-être aller y rejeter un œil non? Ça met un peu en péril cette soirée d’observation d’étoiles et de la mer nocturne, et même si je pensais explorer la côte demain avec le Captain… Ça peut pas faire de mal d’aller jeter un œil. »

Un petit regard vers les enfants déjà loin, bien en train de retourner vers le village. il ne faudrait pas qu’ils refassent des bêtises maintenant. Surtout si le monstre qu’avait évoqué Basile était bien réel. C’était peut-être plus risqué que prévu. Violette prit quelques instants pour réfléchir, s’étant retournée vers l’horizon aquatique de l’océan. Pas de lueurs à l’horizon, il semblerait.

« Si c’est la tanière d’une créature, peut-être aller en observer l’entrée à bonne distance. En même temps que l’horizon, de loin. Ça pourrait être intéressant. »

Il était vrai que Violette n’avait pas forcément pensé qu’il pouvait s’agir d’une créature marine qui était responsable de tout cela. Mais comment concilier tous ces témoignages parfois un peu contradictoires. Des fantômes sur la côté, plus de poissons, une grotte étrange le long de la côte avec justement des restes de poissons… Violette avait déjà entendu de nombreuses histoires de marins ou d’autres rumeurs et légendes parfois complètement dingues, même s’il y en avait peut-être une qui pourrait coller avec une partie de ces constatations.

Parce-que des créatures amphibiennes capables de dévaster un écosystème à ce point, et émettant de drôles de lueurs pendant la nuit… Elle ne voyait que les “Étoiles de la Mer” pour une telle prouesse. Même si rien n’était aussi sûr que cela, et c’était peut-être ces stupides histoires de marins à moitié saouls qui lui montaient à la tête.

« Vous en dites quoi? Explorer à nouveau l’endroit et changer de point d’observation pour pouvoir peut-être voir l’occupant de l’endroit rentrer chez lui pendant la nuit? »

Dans tous les cas, mieux valait se relayer une fois le campement réétabli pour pouvoir un peu profiter de sommeil - aussi agréable qu’était la compagnie de ses camarades d’aventure, ils seraient bien moins efficaces avec une nuit blanche dans les pattes.

Spoiler:

J’écoute à moitié, la tête concentré à suivre du regard les enfants aussi loin que je peux. Parce qu’il serait dommage qu’il leur arrive quelque chose en chemin. La distance n’est pas bien grande, mais on sait jamais et ça serait plutôt irresponsable de penser qu’il ne peut rien arriver à des enfants qui font le mur pour aller s’amuser dans une grotte remplie d’ossements. Je les aurais bien suivis, mais il a fallu que je sois un peu lent à réagir, évidemment. C’est que ça doit être la fatigue. La nuit est avancée et même si je suis un habitué des soirées alcoolisées se finissant à des heures tardives, le travail ne manque pas ces derniers temps, la fatigue s’accumule et on se plaît à faire des nuits entières plutôt qu’à refaire le monde autour d’une bière. Je me frotte les yeux un instant avant de cogiter rapidement.

-Il faudrait voir ce qu’en disent Cyrhila et les gens du village. Il y a peut-être des choses qu’ils connaissent sur cette grotte. Un historique ou quelque chose dans ce genre.

De là à se faire confirmer que la grotte est l’ancien lieu de réunion d’une secte diabolique s’adonnant aux sacrifices multiples, ce qui fait attirer les pires créatures par une force sanglante dans ces recoins, ça pourrait répondre à certaines questions. Je jauge du regard la distance nous séparant du village avant de jeter un regard vers la grotte. Peut-être que ce qui nettoie aussi bien les arêtes dans cette grotte ne reste pas très longtemps et ça serait bête de le rater. Jusqu’à maintenant, on a fait preuve de prudence, mais les éléments ici présents sont plein de ressources, autant mettre à profit notre autonomie.

-Il vaut mieux nous séparer. On couvrira plus de distance et il y a moins de chance que les choses nous échappent. Il vaut mieux que tu surveilles l’intérieur de la grotte, grâce à ton pouvoir, en restant à l’extérieur pour plus de sécurité. Rien ne dit qu’il n’y a pas d’autres accès. Xylia pourrait surveiller les abords de la grotte et intervenir si c’est nécessaire. Quant à moi, je peux prendre position au-dessus de la grotte et surveiller la plage.

Un peu comme si je supervise l’ensemble pendant que les autres s'occupent de tâches précises. Même dans ce genre d’environnement, on en revient à une juste répartition des tâches afin d’être plus efficaces. Se concentrer sur la grotte est peut-être une erreur, mais entre un lieu assez étrange et une longue plage de sable suffisamment grande qu’il peut s’y passer n’importe quoi sans qu’on y voit quelque chose, il vaut mieux prendre ce pari. L’important, c’est de se fondre dans le décor et d’attendre. Peut-être que des réponses tomberont dans nos filets. Ou on tombera dans les filets du sommeil. Aussi.

Spoiler:

Finalement, les indices semblaient s’accumuler sans vraiment faire plus de sens que cela. Dans les témoignages, où s’arrêtaient les faits et où commençaient les légendes? Même si l’aventurière était friande d’histoires de tavernes et autres récits fantastiques et mythologiques, ils n’aidaient pas du tout à percer un tel mystère. Bien au contraire, même. Après, est-ce-qu’en restant autant près de cette grotte, ils n’allaient pas en faire fuir le ou les potentiels habitants? Peut-être, mais si les enfants y jouaient en toute impunité, le prédateur qui y logeait était sûrement nocturne. Humain ou non.

Les ossements ne donnèrent d’ailleurs pas grand-chose, même si l’aventurière prit le temps de faire quelques croquis - elle n’avait pas grand chose de mieux à faire de tout de façon. Ca pourrait toujours servir avec un village de pêcheurs à côté bien au courant de la faune marine. Violette n’avait pas forcément une patte très artistique pour ce genre de choses, mais elle avait parfaitement le temps de s’appliquer, pendant que Lumi se reposait.

Elle avait convenu avec son familier de se relayer - ce n’était pas la première fois qu’elle faisait ça avec elle d’ailleurs. Dans les milieux les plus dangereux, cela permettait de dormir sur ses deux oreilles pour l’aventurière en se sachant bien gardée. Et elle n’avait jamais surpris lors d’un de ses réveils Lumi en train de roupiller, preuve que le concept était plutôt bien passé.

D’ailleurs, son ombre et celui de son familier étaient restées proche de Xylia, histoire de pouvoir s’échapper de la grotte en cas de pépin, et de piéger quiconque aurait voulu la piéger elle à l’intérieur. Plutôt un bon plan, mais qui ne fut pas nécessaire. Si la grotte protégeait bien des éléments, l’odeur de poisson à moitié pourri n’était pas vraiment agréable. Pas vraiment ce qui allait empêcher la brune de dormir, mais ça ne valait pas une nuit sur la plage près d’un feu ou dans une auberge. Le sommeil fut rapidement plus fort que cette sale odeur, de tout de façon.

Au loin, à l’entrée de la grotte, les premières lueurs du jour finirent par se pointer à l’horizon. Violette ne tarda pas à se faufiler en dehors de la grotte avec Lumi une fois qu’elles furent toutes deux réveillées. Pas de grasse matinée cette fois-ci, elle avait après tout prévu une croisière avec le fameux capitaine à la barbe blanche. Un petit signe de la main de loin en apercevant Xylia, puis Jack, et elle ne tarda pas à s’approcher d’eux avec les petits yeux de celle à qui il manquait un peu de sommeil et qui n’était pas complètement réveillée.

« Vous allez bien? Vous avez passé une bonne nuit? Enfin, correcte, au moins… »

Bonne, c’était effectivement un peu vite dit. Violette ne tarda pas à se débarbouiller rapidement avec un peu d’eau, faire chauffer une petite infusion épicée, et préparer un petit déjeuner prêt à leur redonner un peu d’énergie. Enfin, du moins au minimum à elle-même selon si les autres en voulaient ou non. Quelques biscottes, du miel, quelques baies séchées, un tout assez équilibré et sain. Et aussi quelques biscuits spécialement préparés pour Lumi - même si la laïum allait forcément avoir droit à un peu du petit déjeuner de Violette. L’aventurière avait l’habitude et en faisait un peu plus, maintenant.

Le temps d’échanger quelques informations, et ce que le conseiller avait pu apercevoir était plutôt intéressant.

« Et bien, on a une croisière de prévue ce matin à l’aube. Et en général dans ce métier ils sont du genre à se lever tôt. Si ça se trouve, on est même déjà attendus! On pourra aller investiguer ça de plus près, et poser quelques questions au Captain. J’en ai même encore quelques unes en réserve! »

Spoiler:

Qu’est-ce que j’ai en réserve, moi ? Des bâillements. J’en lâche un monstrueux sur les derniers mots de Violette. Je ne suis clairement pas frais. Je suis plus assez jeune pour faire des nuits quasi blanches sans en subir les affreux contrecoups. J’ai les paupières qui tombent tellement que je fais même plus l’effort de les relever, me concentrant le plus possible pour ne pas m’endormir d’un coup. Et quand j’ouvre les yeux dans un effort surhumain, je ne peux que m’étonner du relatif bon état de Violette. Mais bon, elle est plus jeune. Elle a surement l’habitude de sortir jusqu’à pas d’heure en faisant la bringue tout en se saoulant la gueule. Moi, je bois peut-être, mais je ne rentre pas trop tard parce que demain, il y a souvent le travail aux aurores. C’est ça d’avoir des responsabilités et de ne plus être si libre que lors de ma prime jeunesse. De son côté, Xylia tient aussi pas mal la route. C’est qu’elle est jeune aussi et puis, la garde, ça vous habitue probablement à veiller tard et à encaisser plus facilement le manque de sommeil.

Je baille à nouveau. La journée va être rude.

-Ouai… va falloir faire ça…

Je vous avoue que la virée nautique de si bon matin avec pas de sommeil dans les pattes, ça me promet rien de bon. Même si la virée peut nous renseigner sur pas mal de choses intéressantes, vu que le capitaine Haddock semble être de ce genre d’homme qui aime parler et qui a tout vu et tout entendu sur les flots impétueux de la haute mer, je voudrais pas qu’on s’enflamme trop vite pour ce que j’aurais aperçu. C’est le moment où j’envisageais de prendre mon coussin de rêve pour taper un petit roupillon, idée en grande lutte avec mon sens du devoir et l’appréhension de manquer quelque chose d’important. Et c’est peut-être mon esprit qui m’a joué des tours. Une façon de me donner ce que je voulais pour me permettre d’aller dormir le plus vite possible. Ça ne serait pas con. Et comme l’aventurière a l’air de s’enthousiasmer un peu trop sur une vision trouble de la part d’un type fatigué, je voudrais ne pas décevoir. Ça serait pas mon genre.

Une fois le ventre un peu rempli, on lève le camp après un ultime tour de l’endroit pour voir si on a rien manqué. On aura au moins sauvé deux gamins, mais vraisemblablement, cette soirée est un demi-echec. Mais un échec est une victoire en soi. Il faut bien éliminer des possibilités avant de trouver la bonne. Ça fait partie du long travail d’enquête. On retourne au village en longeant la plage jusqu’à atteindre le port. J’ai une petite pensée pour nos chambres qui n’ont pas servi. Dire que je vais faire une note de frais pour ça. Ça fait un peu mal à ma fibre administrative. Les dépenses non utiles dans la trésorerie de la guilde empêchent de mener des projets vraiment intéressants. Une fois au port, on constate qu’il y a de l’activité. C’est pas jour de pêche, parait-il, mais les pécheurs ont toujours à cœur de vérifier que leur matériel est en bon état, histoire de pas avoir de mauvaises surprises une fois en mer. Les mines sont maussades. Les problèmes actuels sont dans tous les esprits. A côté, on avise le bateau du capitaine Haddock. Avant de le rejoindre pour notre petite virée, je tape un peu la discussion avec des pécheurs. Le beau temps, la famille, tout ça. Le problème de poisson, évidemment. Comme on est pas du coin, ça se doute qu’on est là pour traiter cette affaire. A ma gueule qui n’a pas vu le sommeil depuis une journée entière, ils se disent qu’au moins, on fait des efforts. J’en profite pour demander s’ils ont des histoires concernant leur phare qu’est automatisé, mais on me répond que non. Personne n’y va. Ce qui me perturbe un peu dans mon âme de bureaucrate, parce que même quand ça marche, il est toujours bon de faire des vérifications régulières. Peut-être que le système marche bien et va durer mille ans, mais si le phare s’effondre parce que les fondations avaient besoin de renforts, ils auront bien l’air con.

Du coup, que ça s’active à côté du phare, c’est assez improbable. J’ai surement dû rêver. Je m’en retourne vers le bateau du capitaine Haddock, en espérant chopper un coin tranquille histoire de dormir un coup sans qu’on fasse trop gaffe à moi. Même si je doute que le roulis de la mer me laisse trop l’opportunité de me reposer.

Spoiler: