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S'il avait su, sans doute n'auraient ils pas finis chez ses parents. Pour le moment, il fallait faire avec.
-Hors de question de te laisser dormir sur un canapé. Tu n'as pas fait tout ça pour mal dormir et puis... les nuits sont trop froides ici
Le capitaine mentait de façon éhonté, surtout au vu des cristaux de chauffages disposés dans la pièce, donnant à cette dernière une bonne chaleur malgré ses murs de pierre.
Attirant son amante jusqu'à lui, Arthorias s'empara de ses lèvres avant de la laisser aller se changer et d'en faire de même.
Ce ne fut qu'une fois changés qu'ils purent aller se coucher, profitant pour la première fois d'un véritable sommier, cette fois à l'abris du moindre trappeur ou n'importe quel monstre de la région.
-Une nuit ne sera pas de trop, j'espère simplement que te tenir contre moi n'est pas considéré comme une infraction au repos tant demandé.
Sinon... J'ai bien peur qu'il faille rester ici longtemps.
Soulignant par là sa décision, il mit la couverture au dessus d'eux, prenant la rousse dans ses bras avant d'enfouir la tête dans son cou, soupirant de joie en retrouvant les bras de son aimée.
-Promis, je ne bougerais pas trop alors.... Bonne nuit ?
Dit il en déposant un dernier baiser dans le cou de son amante et de se blottir contre elle
Ayant peur de lui faire mal, je me contente de me blottir contre lui, savourant la joie de pouvoir ressentir sa chaleur contre moi, et d'entendre battre son cœur dans le silence de la nuit. Et même si l'espace d'un instant, mes pensées s'évadent quelques peu, la fatigue de cette journée plus qu'éprouvante me rattrape bientôt et nous plonge aussi bien l'un que l'autre dans un sommeil des plus réparateurs.
Et lorsque l'aube se lève enfin et laisse filer un faible rayon de lumière, j'ouvre les yeux la première, prenant le temps de prendre conscience de mon espace et surtout du corps contre lequel je suis tout en ressentant une joie qui n'est pas la mienne.
"Alors, heureuse ?"
Roulant des yeux, je choisis d'ignorer la sale bête bien qu'un petit sourire se forme sur mes lèvres alors que je me resserre contre l'homme qui ne m'a pas lâchée de la nuit. Heureuse ? Oui, bien plus qu'on pourrait le croire. Et ce, même si, maintenant que j'y pense, la journée risque d'être particulièrement stressante encore...
Non mais franchement, pourquoi il m'a ramené chez ses parents ?..
Après... Nous avions prévu de faire une journée à rester au lit sans rien faire... Peut être est-ce l'occasion ? D'autant plus que je doute qu'il soit miraculeusement guéri ce matin et que je me vois mal aller arpenter une nouvelle fois les couloirs de l'ancienne caserne devenu demeure familial des Hekmatyar sans lui.
Alors je choisis de ne pas bouger, restant là, blottie contre lui et souhaitant plus que tout pouvoir le rester jusqu'à... seule Lucy sait.
-Décidément, certains matins méritent d'être vécu
Dit il en caressant les cheveux de la demoiselle, dessinant les contours de son visage avec sa main avant de déposer un baiser sur son front.
Si d'habitude l'officier aimait se lever le plus rapidement possible pour ne pas gaspiller une seule seconde de sa journée, force était de constater qu'aujourd'hui, trainer avec Luna constituait une activité des plus passionnante.
-Tu me pardonnera de te garder captive quelques temps encore ?
Demanda le prétorien avant de la serrer un peu plus contre lui, savourant le parfum de la jeune femme. Si tôt le matin, tout cela sonnait comme le paradis.
Le temps des visites dans sa chambre pour vérifier si elle prenait bien du repos semblait bien loin maintenant. Et d'ailleurs, il ne put s'empêcher de lancer une petite pique à la jeune femme.
-Aurai-je du forcer ton repos ainsi ? Pour éviter que tu ne t'amuse à jouer à la boxe avec tes draps
Un léger sourire apparut sur ses traits avant qu'un baiser ne coupe la réponse toute nette. Mieux valait éviter de repenser à cette scène ou elle l'avait vu énervé pour peut être la première fois de sa vie
- Dis celui qui est aller combattre des Trappeurs alors qu'il s'est pris des tuiles sur le dos. Je pense, monsieur le capitaine, que vous me ressemblez beaucoup plus que vous ne souhaitez l'admettre. Et suite à vos déclarations d'hier soir, je commence à me dire que vous avez vraiment fait du zèle ce jour là, profitant de votre rôle de supérieur pour couver un peu trop la pauvre cuirassière que je suis et dont vous êtes épris.
Cela dit, ça aurait été totalement de l'abus de pouvoir aussi que de me forcer à venir me blottir contre toi à ce moment là...
Même si... Je dois avouer que maintenant, je comprends mieux ce que tu as pu ressentir.
Voir souffrir quelqu'un que l'on aime sans rien pouvoir faire est une véritable torture. Et si en plus on lui amène des solutions et qu'il ne les écoute pas, trop tétu pour admettre qu'elles pourraient être salvatrice, cela à vraiment de quoi rendre fou.
Alors oui, je comprends sa colère de ce moment là. Et je la comprends d'autant plus que je l'ai longtemps vécu avec Elion. Le voir s'autodétruire sans rien pouvoir y faire, être obligé de le regarder alors qu'il refuse les mains tendu, trop borné pour accepter de voir la vérité...
Mais chacun est maître de son propre chemin. Et si le chemin de la souffrance est celui que les gens qu'on aime veulent emprunter, on ne peut que les regarder s'y engouffrer en tendant la main pour les sortir de là, et espérer qu'enfin ils l'attrapent et acceptent les évidences.
Suivant ma pensée ma main rejoint celle d'Arthorias tandis que mes doigts se glissent entre les siens.
- Mais si ça peut te rassurer... Les draps n'avaient strictement aucune chance contre moi !
Oui, ma vanne est bidon, mais moi, ça me fait rire. D'autant plus quand je repense à la colère sourde du Prétorien qui m'a semblée tellement démesurée... Non mais franchement, un garde qui ne veut pas se reposer pendant sa convalescente... Je ne suis surement la seule dans ce cas !
Haussant les épaules, il renchérit
-En tant qu'officier, il est normal d'encaisser pour les autres, ou serait l'exemplarité de ma charge sinon ? Et puis... Quand j'ordonne à quelqu'un de se reposer, ce n'est pas pour aller chercher le médecin de la garnison pour refaire ses bandages et ses sutures par qu'il à subitement décidé que s'entrainer au corps à corps serait bon pour la prochaine
Posant son doigt sur le bout du nez de la demoiselle, il appuya légèrement avant de relâcher la pression, voulant bien lui accorder que manquer de casser la porte était peut être un peu éxagéré.
-Mais maintenant que tout est résolu...
Et s'il n'avouait pas l'inquiétude qu'il avait ressentit ce jour là, Lunarya n'avait pas besoin de l'entendre, comprenant d'elle même le problème.
Cela dit, la dernière plaisanterie finit par lui tirer un petit rire.
-Oh ça, je n'en ai jamais douté, même si vu la quantité de sang qu'il y avait au sol... Ils t'en ont fait baver plus que de raisons. Pour le prochain j'espère ne pas avoir à appeler de médecin
Dit il en soulevant doucement la couverture, mais faisant machine arrière en découvrant que l'extérieur était bien trop froid pour le moment.
Ou du moins, que le froid était une bonne excuse pour rester avec la jeune femme
Du moins, jusqu'à ce qu'il se moque une nouvelle fois de moi tout en faisant mine de s'enfuir pour ensuite revenir. Et plutôt contente qu'il abandonne l'idée de sortir du lit, je me love une nouvelle fois contre son torse tout en répliquant finalement.
- Alors, ça peut paraitre bête hein, mais vraiment, il n'y en avait pas tant que ça... Par contre, je sais pas si tu as remarqué mais j'ai les cheveux rouges... Et j'ai tendance à les perdre. Ça a du te jouer des tours...
Oui bon, l'excuse est pas terrible mais je suis sûre qu'une vrai, ça a pu jouer. Ou en tout cas, si je m'en convaincs je le convaincrai peut être par la même occasion.
- Mais... si les draps m'en font tant bavé... Maintenant, je compte sur toi pour que tu m'en protège. En échange, je couvrirai tes arrières contre les vilaines tuiles, promis.
Un peu moqueuse, je viens alors poser un baiser dans son cou, ma main caressant doucement le tissu qui protège son torse, en ressentant les muscles cachés dessous, mais aussi les égratignures...
- D'ailleurs, comment tu te sens ce matin ? Tu penses pouvoir te lever sans forcer aujourd'hui ou on se contente de faire cette fameuse journée à rester là toute la journée sans rien faire d'autre ?
Si cette perspective était déjà plutôt alléchante deux nuits plus tôt, maintenant que nous sommes dans ce petit cocon de confort, dans l'antre même de ces parents, cette option me semble plus qu'intéressante...
Même si, d'un autre côté, je doute que cela arrange mes affaires au niveau de ce que pourrait penser les Hekmatyar de la rousse qui a ravie le cœur de leur fils... Bon, c'est peut être pas une si bonne idée que ça finalement mais...
On est si bien là.
Ses yeux finirent néanmoins par regarder dehors, où une fine couche de neige était alimentée par des flocons tombant sans cesse .
Une journée froide mais belle qui promettait d'être surement meilleur que celle d'avant.
-Un peu mieux oui, mais je ne vais pas trop forcer, si ça ne te dérange, notre concours de soulevé de tronc devra attendre un peu
Dit il s'arrachant difficilement au confort du lit, répondant par la même à l'interrogation de la demoiselle. La journée de paresse devrait attendre un peu.
Sa famille ne l'avait pas vu depuis des lunes, et mieux valait se renseigner dès maintenant sur le devenir de ses parents.
-Il y a plusieurs personne que nous devons aller voir, à commencer par ma famille, mais pas seulement. J'ai l'impression que quelque chose ne vas pas dans le village.
En dénotait les murailles bâties autour de ce dernier. Et si sa famille ne lui avait pas immédiatement parlé de troubles, c'était simplement pour le préserver au vu de son état.
Cela dit, son œil aiguisé n'avait pas manqué d'observer que l'entrainement n'était plus destiné seulement aux enfants
-Quand je suis partit, nous n'avions ni muraille ni milicien, pas plus que des invasions de trappeur. Et si je ne peux pas me charger moi même de ces créatures pour le moment, j'ai dans l'idée que tout à un lien. Ténu, certes, mais un lien.
Dit il en enfilant une tenue légère, grimaçant à mesure que ses blessures se réveillaient.
Cela dit, cela ne l'empêcha pas de sourire à la demoiselle, sortant un cheveux rougeoyant de sa chemise avant de se mettre à rire.
-Ah je ne t'ai pas dit mais si tu perds des cheveux... il se peut que tu retrouve également les miens, en plus blond je le crains
- Je croyais qu’on était là pour se reposer ?..
Mais au vu de ce qu’il vient de dire, adieu les journées à faignanter… Et surtout mon plan finement pensé à rester cacher au fond des draps…
Bon. En vérité, c’est peut être pas plus mal, car je doute que lui comme moi soyons vraiment capable de ne rien faire tout une journée. Dixit la fille qui a fait de la boxe avec le deuxième matelas le lendemain de s’est faite passer à tabas par sept types malintentionnées… et sortant avec le mec qui s’est battu contre de nombreux trappeurs et à chevaucher toute une journée le lendemain de s’être pris un toit sur la tête.
- Bon. S’il le faut.
Un peu boudeuse, je sors enfin du lit et vais récupérer mes affaires pour me changer. Prenant soin de passer mon peigne magique dans ma chevelure pour être rapidement coiffée… Vraiment au vu de la longueur de ma tignasse, c’est vraiment une invention merveilleuse.
« J’espère que tu seras un peu plus convaincante aujourd’hui… »
Je m’arrête sous la remarque du mist, soufflant un moment avant de me tourner vers Arthorias, perplexe.
- Dis moi, on en a que vaguement parler mais… Que comptes tu dire sur nous à tes parents exactement ? Parce que… je t’avoue que je serai assez mal à l’aise de leur dire clairement la situation dans laquelle je suis…
Donc, si il veut leur dire, il devra le faire lui. C’est ses parents, il est bien mieux placé que moi pour juger s’ils sont dignes de confiance ou pas.
Mais ce qui est sûr, c’est que j’ai confiance en lui alors… Je le laisse décider.
S'approchant de cette dernière, le blond passa les bras autour de sa taille l'attirant à lui avant de poser sa tête sur son épaule.
-Que devrais-je leur dire exactement ?
J'avoue être moi même assez perplexe et j'ai le sentiment qu'il faudrait voir ça tout les deux.
Certes, il était amoureux de Luna. Mais ça n'expliquait pas pour autant leur présence ici. Jusque là, le blond avait toujours été discret dans ses amours, laissant sa famille en dehors de bien des choses.
Il était donc logique pour sa famille de se douter quelque chose allait de travers
-Avouer mes sentiments pour toi n'est pas bien compliqué, et je pense que ce n'est pas vraiment un mystère
Leur façon de se regarder était de toute façon plus qu'équivoque. Cela et l'inquiétude qu'avait eut Luna devant les blessures de l'officier...
-Que dois je leur dire selon toi ?
Ils comprendraient la situation j'en suis persuadé, et ça ne serait pas la première fois qu'ils entendraient parler des frasques de la noblesse.
Mais l'histoire n'était pas que la sienne et Lunarya avait son mot à dire la dessus.
Le capitaine pouvait en parler à sa place. Mais pour cela... l'aval de la demoiselle était plus que nécessaire.
-Mes parents n'iront pas te juger, pas plus qu'ils ne te rejetteraient.
Ils ont été gardes... Ils savent ce que c'est
Et de toute façon, le choix n'était pas vraiment laissé.
Resserrant son étreinte il déposa un baiser sur sa joue avant d'ajouter
-Notre première décision à deux
- Je ne veux pas être prise en pitié...
Je pose ma tête sur l'épaule d'Arthorias, réfléchissant longuement. Depuis toujours, je cache au mieux cette situation a tout le monde. Ce n'est que depuis l'annonce de mon obligation de me marier que j'ai commencé à m'ouvrir. Mais avant, ma fierté me l'interdisait... Ça et aussi la peur bien entendu. Mais aujourd'hui, si beaucoup de choses me semble différente, je reste tout de même encore suffisamment fier pour refuser d'ébruiter autant que faire se peut ma situation.
Alors quoi dire ?
- On leur doit la vérité pour le mariage. Non pas que je doute de notre réussite mais... En faite si, je doute de notre réussite... Désolé, c'est une question d'habitude pour moi. Même si j'ai la chance de vivre un rêve à tes côtés, je ne peux m'empêcher de me dire qu'il finira par prendre fin et que tout cela nous conduira inexorablement à nous jurer fidélité et amour pour toujours. Et si, parce que c'est toi, cela me semble tout à fait envisageable... J'ai peur de l'avenir que nous réservera cette union mêlée de la famille Lys...
Je souffle, redressant finalement la tête pour plonger mes yeux d'émeraudes dans les siens.
- Ce sont tes parents, et ils ont l'air de grandement tenir à toi alors... Tu leur dois la vérité. Nous la leur devons tous les deux... D'autant plus si finalement ce mariage abouti.
Je caresse un instant sa joue tout en lui souriant. Même si au fond j'ai peur d'être jugée et prise en pitié, je rêve aussi de pouvoir vivre une vie honnête.
Et pleine d'amour.
- Donc si tu veux bien, je te laisse tout leur expliquer...
Le récit allait être long, et connaissant les deux anciens gardes, rien en lui serait épargné.
-Je vais y aller, tu peux m'attendre ici si tu veux, je comprendrais que cela te gène
Et, le blond disparut dans les escaliers, le bruit de ses bottes contre la pierre attestant de son départ, avant que le grincement d'une porte ne vienne clore sa disparition.
Sa chambre n'était pas bien loin de la pièce à vivre et si en ce jour il trouva ses deux parents, ce fut majoritairement grâce au jour de repos des aspirants
-Et bien le bonjour !
Lança t'il gaiement, redécouvrant des odeurs qu'il pensait avoir perdu avec l'âge. Ses parents en plein petit déjeuner levèrent les yeux avant de sourire
-Et bien, notre princesse à finit par se lever
-J'espère que tu ne te lève pas aussi tard à la capitale
Et s'engagea une conversation légères qui dura plusieurs minutes, l'officier prenant une chaise qu'il tira pour se mettre face à sa famille.
Ses yeux semblaient s'émerveiller de sa propre maison, et après un long silence, le blond s'autorisa un léger soupire
-Je dois vous parler
Lâchés comme une ancre de marines, les mots résonnèrent longuement dans la pièce avant que ses deux géniteurs ne posent leur nourriture, prenant un air bien plus sérieux.
Débuta alors une longue séance de question réponse et un récit qui sembla interminable et ne fut qu'au bout d'une heure qu'un long silence s'installa.
Un silence des plus inconfortables avant qu'il n'ose lever la voix.
-Alors ?
Mais le silence perdura un moment avant que son père ne lève les yeux vers lui.
-Tu l'aimes ?
-Oui bien sur !
Répondit t-il avec conviction, manquant presque de se lever avant de réaliser que les yeux de sa mère étaient tout aussi fixe que ceux de son mari.
-Dans ce cas, nous ne pouvons que faire au mieux pour vous aider, et si nous ne connaissons pas encore Lunarya, si tu l'a choisi, ce n'est pas pour rien... pas vrai ?
En quelques mots, Arthorias eut les larmes aux yeux, trop heureux de constater que parents le suivaient dans ses choix, mais avant qu'il ne puisse dire quoi que ce soit, un plateau fut mis dans ses mains, contenant plusieurs tranches de pain avec de la confiturer et des tasses de cafés
-Mais pas la peine de s'emporter jeune homme, vu le temps depuis lequel tu l'as laissé, elle doit mourir de faim, file la retrouver !
"Tu devrais le suivre, non ?"
- Probablement...
Mais je préfère me rapprocher de la fenêtre, regardant au dehors les enfants sortir sous la neige et commencer à faire les différentes partis d'un bonhomme de neige tout en mangeant des petits gâteaux sablés. Cela me rappelle mes jeunes années où nous jouions de la même manière avec Elion. Et si je souris un instant à cette pensée, je me sens soudainement nostalgique. Ces années sont si loin, et ne reviendront finalement jamais.
"Ça va aller Luna, tu le sais non ?"
Je détache mes yeux de la fenêtre pour me tourner vers mon mist positionné en direction de la cheminée où les braises encore incandescentes se meurent petit à petit.
- Oui. Alors allons y.
Haku me sourit tandis que je ressens sa joie et après m'être finalement préparée, je choisis de descendre les marches de la chambre pour rejoindre la cuisine où j'entends la voix d'Arthorias expliquer avec justesse ma situation si délicate.
Et sous la voix de son père qui lui pose une question, je m'arrête avant d'être visible à la porte. Finalement, franchir ce pas me semble bien plus compliqué que prévu. Alors je reste là, adossée au mur. Ecoutant tout le récit, toutes les questions... Tout. Jusqu'au blanc final, et la conclusion.
Et mon cœur semble fondre d'amour quand j'entends la réponse si ferme d'Arthorias à la question s'il m'aime ou pas. Bêtement, je souris de plaisir. Tandis que je n'ai plus qu'une envie, c'est de le rejoindre. Même si la voix de sa mère me fait hésiter un instant, jusqu'à ce qu'elle l'envoie me retrouver.
Alors je me montre enfin, un peu gênée et bredouillant simplement.
- Ce... ce ne sera pas la peine. Je peux rester avec vous tous.
Et rapidement, je rejoins Arthorias, mourant d'envie de l'avoir simplement près de moi. Ne serait ce que pour glisser ma main dans la sienne, bien loin d'avoir véritablement faim tant mes sentiments semblent chambouler tout mon organisme.
-Et bien, visiblement il est difficile de vous séparer, même si on le voulait
Dit Alicia en souriant, invitant la demoiselle à sa table, l'invitant à se servir comme elle le voulait. Arthorias lui se laissa faire, souriant peut être un peu naïvement grâce à la présence de la demoiselle. Et durant tout le temps que dura le repas, pas un seul des Hekmatyar ne remis cette histoire sur le tapis, sans doute par respect pour celle qui avait tant traversée jusque là.
-Mais maintenant que les choses sont mises à plat, j'ai moi aussi quelques questions
La voix de l'officier se fit un peu plus dure, alors qu'il repensait à tout les évènement anormaux qui lui avaient sautés aux yeux jusque là.
-Pourquoi le village est t-il fortifié ? Et pourquoi entrainons-nous des miliciens pour garder les murailles. Ce n'est pas notre tache. Depuis quand la garde ne se charge plus de ça ?
Et s'il connaissait la situation de la région... Le blond ne s'imaginait pas qu'elle c'était dégradée à point.
D'ailleurs à y repenser... Il n'avait pas vu le moindre garde...
Comme lisant dans ses pensée, ce fut Loyd qui répondit.
-Il n'y a plus de gardes.
-Plus de gardes ? Ils ont désertés ?
-Oh non, bien sur que non. Cela fait plusieurs lunes que les trappeurs se font plus audacieux, et le commandant de la garnison locale à emmené tout ses hommes dans la forêt dans les bois.
Malheureusement, ça fait depuis tout aussi longtemps qu'ils ne sont pas revenus.
Un grand silence vint rapidement meubler la pièce, laissant l'officier perplexe.
Une garnison entière disparut... Voilà qui commençait à expliquer tout ça. Un fait à porter directement à la commission...
-Et vous n'avez rien signalés ?
-Oh bien sur que si, mais tu connais la garde, le temps d'envoyer quelqu'un...
-Et me prévenir moi ?
S'étonna le capitaine, déçu que sa famille n'ai pas jugée bon de le tenir au courant
-Toutes nos lettres sont restés sans réponses, à vrai dire nous avons pensés en te voyant que tu venais pour ça
Perplexe, Arthorias se tourna vers Lunarya, visiblement perdus sur la marche à suivre. Ce n'était pas comme s'il pouvait faire quoi que ce soit dans son état.
-Je vais.... je vais voir ce que je peux faire...
- Tu ne vas rien voir du tout. As-tu déjà oublié ce que le médecin a dit ? Toi tu restes là et tu te reposes. S'il faut, j'irai tenté de retrouver leurs traces.
Et tandis que je mords férocement dans ma tartine, les deux Hekmatyar en face de moi me dévisage avec désapprobation.
- Une garnison entière a disparue sans laisser de trace. Envoyer une garde seule ne serait clairement pas raisonnable.
- Je n'aurai qu'à prendre Yuna et Yio avec moi. Et mon but n'est pas de les sauver, simplement de retrouver leur trace et tenter d'en apprendre d'avantage. Au moindre problème, je fuirai immédiatement.
D'autant plus que maintenant, j'ai une très bonne raison de vouloir rester en vie. Car Arthorias a mes côtés, j'ai enfin l'amour et l'espoir de pouvoir revoir ma fille qui me manquait.
Et bien sur, en entendant son nom, la grande warg blanche se lève et vient taper son museau contre mon bras. Je me tourne alors vers elle et attrape sa tête dans mes mains tout en la gratouillant et lui disant :
- Toi aussi tu veux aller dans la forêt avec moi hein ma belle ?
"Ma belle... Mais qu'est ce qu'il ne faut pas entendre..."
Je dévisage un instant le mist jaloux avant de laisser la louve et retourner vers la famille qui ne semble clairement pas de mon avis.
- Je ne vous laisserai pas y aller seule. Si vous y tenez vraiment, alors je vous accompagnerai.
Je fixe alors le père d'Arthorias, si me retrouver seule avec lui me semble plutôt malaisant, dans le contexte, je ne vois alors qu'un soldat en accompagnant un autre.
- D'accord.
Puis mes yeux se tournent vers Arthorias qui semble presque sur le point d'exploser.
- Réfléchis-y. C'est soit ça, soit je chevauche jour et nuit jusqu'à la capitale pour demander de l'aide sur tes ordres. Qu'est ce que tu préfères ?
Personnellement, après ce voyage de trois jours, je préfèrerai ne pas faire le chemin arrière immédiatement...
Même s'il voulait aller voir ce qui se tramait, il dut se résoudre à rester ici.
-Très bien...
Concéda t'il en laissant son regard s'abaisser pour fixer son père, qui lui souriait, bien trop heureux de reprendre un peu de service.
A en juger par le petit déjeuner qu'il commença à attaquer, il comptait bien expédier la chose au plus vite.
-Mais n'allez pas vous fourrez dans je ne sais quel guêpier. Car si au crépuscule, vous n'êtes pas de retour, je viendrais personnellement vous chercher blessure ou pas.
Et si ça ne suffisait pas, il mettrait la garde royale complète pour nettoyer cette forêt de ces créatures, ou ce qui les avaient troublées.
Même si cela ne l'enchantait guère. Mais avant qu'ils ne partent il retint son amante, l'intimant de rester à sa place le temps qu'il aille chercher quelque chose.
Après quelques minutes passées dans la chambre, il redescendit avec le fourreau qu'il avait d'habitude à sa ceinture. Un massif fourreau en cuir noir, faisant la longueur d'un bras.
De ce dernier dépassait une poignée texturée, dont le cuir sombre affichait une empreinte : celle de l'officier.
-Il serait fou de te laisser aller au devant du danger seule, prend cela.
Pénitence... L'épée du capitaine depuis plusieurs années. Une relique précieuse forgée à partir de la créature qui avait mis fin à sa vie pour la première fois.
Une arme dont la lame noire semblait presque absorber la lumière et le sang. Dans une parfaite symétrie à tout ce que représentait Arthorias
-Je te confie Pénitence, prend en soin
Dit il en peinant à déposer cette dernière dans les mains de son amante
Alors, tenant Pénitence d'une main, je l'enlace, à la fois pour le remercier et le rassurer.
- A choisir, je préfèrerai largement t'avoir avec moi mais... J'en prendrai soin, promis, et je te la rendrai moi même avant le crépuscule, alors ne t'en fait pas. Tout ira bien.
Je pose alors un baiser sur ses lèvres avant de me détacher difficilement de lui, allant rapidement mettre l'armure de voltigeur que nous avons pris pour ce voyage histoire d'être prête en cas de pépin. Ça, plus un bouclier, les deux wargs et le destrier d'Arthorias... J'aurai presque l'impression de le dépouiller.
Et tandis qu'il m'accompagne aux côtés de sa mère jusque dans la cour, je me tourne une dernière fois vers lui, lui murmurant avec un sourire.
- Avec tout ça, j'aurai vraiment l'impression que tu es avec moi... Alors ne t'inquiète pas, et repose toi.
Ma main caresse une dernière fois sa joue avant que je n'enfourche sa monture en étant encadrée par ses familiers, son épée accrochée à ma taille, et me voilà partie aux côtés de Loyd pour traverser la ville avant d'en sortir, direction la forêt.
Et c'est une bonne heure après notre départ que nous arrivons finalement en vu de notre objectif.
- Avec la neige qu'il est tombé ses derniers temps, je doute qu'on trouve la moindre trace au sol...
- C'est là tout l'intérêt des deux miss, s'il reste une odeur, alors elles sont notre meilleure chance de la débusquer.
Hochant la tête, je me tourne alors vers les deux louves géantes. Cela dit, je ne les connais pas encore assez pour connaitre leur degré d'intelligence... Plus qu'à espérer que j'en tire quelque chose.
- Yuna, Yio, vous vous souvenez des trappeurs de la nuit dernière non ? Vous pourriez en débusquer d'autres ?
Yuna me répond soudainement d'un petit aboiement alors que Yio me dévisage longuement, réfléchissant surement sur le degré d'obéissance qu'elle me doit... Mais je soutiens son regard et après quelques longues secondes, elle se décide enfin a partir devant avec sa sœur, flairant les environs.
- Je suis pas certain que débusquer les trappeurs soient une bonne idée.
- Je préfèrerai aussi rechercher les hommes mais... Les trappeurs, elles connaissent alors que les soldats de la garnison de votre village...
- Oh, tu les sous estimes tu sais. Elles sont tout à fait capable de retrouver une trace humaine.
- Humaine oui, mais si c'est pour nous emmener au village voisin parce qu'un marchant est passé par là, ça ne nous avancera pas des masses.
- Vous savez, par les temps qui court, je doute qu'il y ait le moindre voyageur qui se risquerait à s'avancer dans cette forêt.
- Soit, on peut toujours essayer dans ce cas.
De toute façon, on a pas énormément de piste potentiel, et j'ai jamais été très douée en repérage en pleine nature. Mais, contrairement à d'autres, j'ai deux paires d'yeux pour s'intéresser à mon champs de vision. Et tandis que nous rejoignons les deux wargs pour changer leurs ordres, Haku reste concentré sur notre environnement, à l'afflux du moindre détails qui passerait dans mon champs de vision mais que je ne remarquerais pas.
Et pendant une bonne heure, nous nous enfonçons dans la forêt au pas, tentant d'étudier le paysage à la recherche du moindre indice tout en restant sur nos montures pour pouvoir décamper le plus rapidement possible au moindre problème. Jusqu'à ce que Loyd m'interpelle.
- Regardez... Les tronc ici semble en parti mort... Comme toute la végétation à leur pieds. Et ça continue par là, comme si... Comme si quelque chose était passé dans le coin et avant provoqué leur état.
Le rejoignant, je regarde à mon tour ce chemin de décrépitude qui part d'un bout de la forêt et semble s'enfoncer vers son cœur
- Personnellement, je n'y connais rien en monstre... Mais ça n'augure rien de bon. Qui sait si ce n'est pas l'œuvre d'un pouvoir ? Vous pensez qu'on devrait suivre cette piste ?
- Oui, mais restons prudent.
Et c'est sur ces mots que Yuna se met subitement à grogner, rapidement rejointe par Yio. Là où nous sommes, la forêt est bien plus dense et la lumière du jour peine à percer au travers de l'épais branchage des pins environnant. Et plus loin, cette obscurité semble s'étendre tandis que, entre les arbres, nous pouvons voir de trop nombreux points rouges apparaitre, comme s'éveillant de leur torpeur.
"Regarde au sol, il y a un casque qui reflète la lumière du soleil. Et je crois qu'il y a d'autres morceaux d'équipements un peu plus loin."
- Oublions la piste. On devrait faire demi tour.
- Bonne idée. Même si les trappeurs ne sont pas bien malins, ils sont bien trop nombreux pour nous quatre.
Un dernier regard sur les monstres qui se rapprochent et dont la silhouette se précise lentement et nous choisissons finalement de rebrousser chemin, partant au travers de la forêt au grand galop.
Et finalement, à peine quatre heures après notre départ, nous sommes de retour à la caserne où vivent les Hekmatyar.
Et alors qu'ils s'éloignaient, l'officier resta un bon moment à suivre leur départ en haut de la tour de guet, soupirant quand ils disparurent de l'horizon
Ne lui restait qu'à attendre le retour de la demoiselle et s'occuper comme il le pouvait. Et bien qu'il lui fut interdit de s'exercer, l'officier se retrouva bien rapidement avec une arme en main, examinant les tranchant émoussé.
-Et bien... On dirait que je ne vous ai pas ménagé...
Dit il en récupérant une pierre d'aiguisage qu'il passa sur le fil d'une hallebarde. Rectifiant petit à petit le métal tordu. Le travail fut long, lent mais lui occupa l'esprit. L'arme se voulait usée, mais le métal à son cœur encore sain.
On ne pouvait pas dire d'elle que l'artisan qui l'avait fabriqué y avait mis tout son amour. C'était une pièce commune que l'on pouvait retrouver dans toute la garde, et que le jeune Arthorias avait usé jusqu'à réussir à abimer son âme.
-Tu sais très bien qu'ils vont s'en sortir non ?
La voix d'Alicia résonna longuement dans la pièce, ne surprenant pas vraiment le blond qui ne leva pas la tête.
-Bien sûr. Qui mieux que papa pour réussir une mission comme ça.
-Tu doute de Lunarya dans ce cas ?
-Pas vraiment, c'est simplement que...
Sans réussir à trouver ses mots, il resta la quelques instants sa mère reprenant rapidement la parole.
-Simplement que l'inquiétude fait oublier tout le reste ?
-C'est ça, je sais que ça peut paraitre bête.
Et s'engagea une longue discussion, qui si elle ne permit pas vraiment de rassurer le capitaine, fit au moins passer le temps. Et quand les deux silhouettes furent en vue, la hallebarde semblait avoir retrouvée une seconde jeunesse, ses accrocs réparés, et sa poignée de nouveaux tressée comme au premier jour.
Ne manquait qu'un petit aiguisage qui suivrait quand il en trouverait le temps.
-Visiblement ils vont bien
Mais cette simple assertion ne suffit pas à rassurer le prétorien qui descendit rapidement les quelques marches de la tour, retrouvant le duo et les deux wargs qui se précipitèrent sur lui, réclamant des caresses et peut être quelques friandises, trop heureux de retrouver leur maitre.
-Alors ? Quelques pistes ?
Demanda t-il alors que son familier lui transmettait quelques impressions... plutôt négatives sur ce qu'ils avaient vu.
Pas suffisamment pour qu'il se fasse une idée. Mais plus qu'assez pour comprendre que quelque chose clochait.
-Ou bien des nouvelles assez graves ?
Et tandis que je souffle, ne sachant trop comment annoncer la chose, son père prend alors les devant.
- Les trappeurs sont nombreux. Trop nombreux pour que ce soit normal. Et surtout, ils ne sont pas seuls. Quelque chose ou quelqu'un capable de faire mourir la végétation semble se cacher au cœur des bois. Est ce que tout est lié ? Ça, c'est difficile à dire.
- Et je doute que les gardes qui sont partis avant nous soient encore vivant... J'ai pu voir de l'équipement au sol, au milieu des trappeurs, juste avant que nous partions. C'était loin donc impossible de savoir avec précision ce qu'il en est mais... s'ils ne sont pas revenus, je doute qu'ils aient pu survivre dans une pareille forêt tout ce temps.
Terminant de libérer le cheval, je pose alors la selle sur son support avant de planter mon regard sur Arthorias.
- Si la garnison complète de ce village n'a rien pu faire contre leur nombre et la chose qui se cache dans la forêt, je doute qu'on est la moindre chance, d'autant plus avec toi dans ton état.
Je détache alors l'épée de ma ceinture et la lui tend avant de reprendre, la mine basse.
- Finalement, je vais surement devoir tout de même repartir à la capitale pour chercher des renforts...
Et pourtant, Lucy sait que je n'en ai clairement pas envie.
- Même en chevauchant jour et nuit, vous mettriez trop de temps pour y retourner, rassembler du monde et revenir. J'ose croire qu'il y a encore un espoir pour les hommes qui s'y sont perdus, mais nous devons faire au plus vite. La forteresse n'est qu'à une demi journée de là, et je peux très bien m'y rendre moi même. Ma présence sera surement plus convaincante qu'une énième lettre... Et pas la peine de m'accompagner, si vous souhaitez aider, en m'attendant, vous pouvez essayer de trouver quelle est cette chose qui tue les arbres.
Nous sortons tous les trois de l'écurie, retrouvant alors Alicia sur le pas de la porte tandis que Loyd s'avance plus prestement vers elle pour lui expliquer la situation et s'enquérir de son avis. je profite alors de cet instant pour glisser mes doigts dans ceux du capitaine, légèrement inquiète de ce qu'il peut ressentir dans cette situation où il se voit soudainement impuissant.
-Hors de question.
T'envoyer à la capitale signerait ton arrêt de mort, jamais tu ne pourra passer les trappeurs, aussi douée soit tu.
Et tu ne pourras pas faire le voyage sans t'arrêter. Et je n'enverrais pas mes soldats à la mort. Quant à toi, je ne pense pas que la forteresse ne te soit d'un grand secours, il te faudrait forcément passer par la forêt.
Et si une garnisons de gardes n'a pas réussit à avancer, de plus de quelques lieues dans les terres, je vois mal comment un homme seul pourrait y arriver.
Non décidément, la solution n'était pas là. Et s'il fallait ajouter à cela l'éloignement du lieu, il faudrait bien du temps pour avoir des renforts.
Mieux valait prendre le temps d'y réflechir
-Je crois cependant que les trappeurs sont en train d'avancer. Jamais ils n'avaient été aussi proches. Ils doivent fuir quelque chose, quelque chose d'assez dangereux, au point de vouloir s'en prendre à des soldats armés.
La nouvelle tombait comme une pierre au mauvais endroit, car le seul endroit sur la route des créatures était le village. Ce qui laissait penser au pire.
-En somme, nous risquons d'avoir de la visite en d'ici quelques jours... De mieux en mieux...
Je crois bien que pour cette fois, il va falloir se débrouiller avec ce que nous avons sous la main.
Autant dire pas grand chose, car si Luna était une bonne combattante, le nombre de soldat était drastiquement réduit.
Trois praticiens confirmés et un autre blessé au point de peiner à tenir sa position.
L'officier observa les remparts dressés, tachant de les jauger du mieux qu'il pouvait. Avec une compagnie de cuirassier, ils auraient tenus contre n'importe qui.
Mais avec des miliciens peu équipés, l'équilibre était plus précaire.
-Nous avons des armes en réserves ?
-Peu, juste de quoi former nos aspirants. Si nous réquisitionnons le forgeron du village, nous pouvons peut être réparer les autres.
L'option était désespérée, mais peut être leur seul espoir. L'ambiance bonne enfant de son retour chez lui tournait doucement à un état de siège comme personne n'en avais connu depuis des années.
-Faisons cela alors, je vais avoir besoin des plans du villages, et d'un résumé des effectifs que nous avons.
Il me faudra aussi une armure, et ce sera la priorité pour le moment.
-Il reste l'ancienne de ta mère, mais je ne sais pas
-J'ai un plan
Dit il en souriant. Quelque chose se dessinait lentement dans son esprit, et alors qu'il serrait la main de son amante, il commença à rebrousser chemin jusqu'à l'ancienne caserne qui leurs servait de maison.
-La situation est désespérée, mais je ne me suis que rarement sentit aussi en vie
Des années de formations pour arriver à ce moment. Et si la garde plutôt morne du palais royal n'avait rien de compliquée, pouvoir mettre à l'épreuve toutes les théories et les entrainements de l'académie avait de quoi faire bouillir les sang dans ses veines.
-Au fait Luna, j'ai cru comprendre que la hallebarde te convenais mieux ? J'ai peut être quelque chose pour toi
Dit il en tirant l'immense arme préparée plus tôt avant de lui la tendre.
-Inutile de te mentir, je crois qu'elle sera bientôt mise à contribution
Mais je suppose que c'est pour cela qu'il est parti plusieurs fois en expédition, déléguant son rôle de capitaine à ses deux amis Prétoriens... Un peu comme en ce moment pour cette petite escapade dans son village natale. Et dire qu'on est venu là pour que je me repose.
Mais au fond, même si je lève un sourcil quand à ses doutes sur le fait que je ne puisse pas passer la forêt, après tout, on s'est très bien débrouillé à deux dans l'autre sens... Et je pense que je saurais éviter le plus gros danger de la route : à savoir les chutes de tuiles provoqué par les hippogriffes. Mais je préfère ne pas argumentée, trop contente au fond de ne pas avoir à traverser la moitié du pays une seconde fois en deux jours.
Et ce n'est finalement que lorsque nous nous retrouvons que tous les deux et qu'il m'avoue se sentir vraiment vivant que je retrouve enfin l'usage de ma langue.
- Avoir enfin la chance de pouvoir réellement apporter notre aide aux autres... Oui, je comprends assez ce que tu veux dire.
Car c'est ce pourquoi j'ai voulu devenir garde lorsque j'étais enfant : pour pouvoir protéger les opprimer. Et là, clairement, les trappeurs sont devenus une véritable menace pour le peuple.
Et alors que je lui souris, nous voilà de nouveau dans sa chambre où il me tend une belle hallebarde qui semble tout droit sorti de la forge.
- Oh... Artho... Tu n'étais pas obligé... Après tout, j'en ai une dans mon sac sans fond... Mais... Elle est superbe, merci beaucoup.
Récupérant l'arme, je la regarde un instant avant d'aller me pendre aux lèvres du capitaine pour le remercier, souriant bêtement sous cette attention avant de décrocher mon regard du siens et de reporter mon attention sur ce présent, le faisant tourner dans mes mains pour en juger le poids et l'équilibre.
- Je te promets de m'en montrer digne. Avec ça, les trappeurs n'auront qu'à bien se tenir... Mais... Artho, je te rappelle que tu es blessé. Quelque soit ton plan et l'urgence de la situation, je ne serais pas rassurée à te savoir aux prises avec ces monstres dans ton état... Tu es sûr que tu ne veux pas de potion de soin ?
Après tout, la situation a changé. Mais j'espère qu'il a pris se facteur en compte dans son plan... Car actuellement, il est hors de question qu'il participe à une quelconque bataille...
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