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Secouant la tête en souriant.
-Disons.... Que je pense que l'on peut rester à côté l'un de l'autre ?
Je n'ai guère envie de m'éloigner de trop, même si c'est au prix de quelques douleurs.
La serrant contre lui, il lui fit bien comprendre que la distanciation n'était pas au programme, redoublant ses attentions envers la jeune femme avant de prendre un air plus sombre.
Y avait t-il réellement besoin de parler de son passé ?
Il devrait être mis sur la table un jour... Mais pour le moment... Ne pouvaient ils pas laisser cela de côté ?
- A vrai dire... Laissons cela pour plus tard
Dit il en souriant, caressant la joue de son amante avec douceur, tenant à ne pas gâcher ce moment si unique.
Et s'il comptait bien lui en parler, l'officier préférait garder ça pour un autre lieu.
-L'idée de m'endormir avec toi dans les bras... n'est pas des plus désagréable. Mais c'est une promesse, tu saura tout de ma vie d'avant, de mon mariage raté, et de celle que j'ai appelé ma femme auparavant.
S'allongeant avec la jeune femme face à lui, il resta un moment à admirer son visage, n'arrivant pas à détacher son attention d'elle.
-Lunarya... Je ne sais pas si c'est grave mais.... J'ai envie de rester une lune entière avec toi... ici... à ne profiter que de toi...
Si un jour on m'avait dit que j'arriverai à être aussi heureuse, j'aurai surement ris aussi, pensant que la personne disant de telles insanités est complètement folle.
Mais ainsi proche de lui, je ressens alors tous ces changements d'humeurs, alors même s'il me sourit alors qu'il décline de me parler de ce qui le trouble, cela m'inquiète. Et quand il me révèle que cela à un rapport avec son premier mariage, au fond, je sens naitre en moi une petite pointe de jalousie que je trouve franchement déplacé venant d'une fille qui a très clairement dit qu'elle était encore amoureuse du père de sa fille.
Heureusement, son visage juste en face du miens me fait fondre, encore. Et je ne parle même pas de sa dernière réplique.
- Je crois que c'est très grave oui. Seulement une lune... ?
Mon regard malicieux se moque très clairement de lui avant que je ne l'embrasse encore, et encore, et encore... Avant de replonger mes yeux dans les siens, passant ma main dans ses cheveux dorés.
- Une lune... c'est à la fois trop long et trop court... Trop court parce que je ne pense pas être capable de me lasser de ta présence. Et trop long, parce que... tu sais, j'ai des obligations moi... Il faudrait que je demande à mon capitaine s'il m'autorise à rester si longtemps avec lui... Malheureusement, j'ai peur que même s'il est d'accord, rester si longtemps ici avec toi ce serait me mettre toute la garde royale à dos, moi la cuirassière insensible qui ne parle à personne, qui n'attends que d'être muté, et qui se retrouve totalement piégée sous le charme du premier officier de la compagnie... Je n'ose même pas imaginer le scandale que ça va être...
J'ai dit ça comme ça, sans vraiment y réfléchir... Et maintenant que j'y pense, ça me fatigue d'avance.
- En fait, rester là pour toujours serait peut être plus sage...
-Hum... Peut être que je pourrais lui en toucher deux mots à cet officier... Après tout je dois bien le connaitre. C'est le privilège d'avoir du grade.
Pour sur il va me demander si je suis sûr de ce que je fais...
Mais le problème qu'elle soulevait était légitime sur un point... Si tout le régiment commençait à s'imaginer des choses, cela ferait surement jaser. Lui même subirait bien des critiques, mais d'un autre côté l'annonce déjà répandue du mariage légitimait la chose.
Un mal pour un bien.
-Cela dit... Si le mariage est déjà annoncé, personne ne trouvera étrange que tu dorme dans ma modeste petite chambre non ?
Surtout si je plaide une certaine cohérence avec notre plan initial.
Même s'ils s'avançaient sur quelques lunes, le duo étant en mission au moins pour cette durée, prévoir la chose ne serait pas de trop.
Sa main vint jouer avec quelques mèches rouge, l'embrasant de nouveau il ajouta joyeusement.
-Mais il vrai que nous pourrions refaire cette auberge, avec un peu de travail, l'endroit deviendrait surement plus accueillant.
En abandonnant la garde, nous serions libéré de tout cela. Vivre comme des commerçants, loin de la capitale et de ses complots, laissant armes et armures au placard.
L'image de Lunarya avec un tablier de cuisine était plaisante, même s'il ne la voyait absolument pas réduite à ce seul rôle.
Le problème étant surtout l'officier qui n'aurai su gérer quoi que ce soit tant son éducation l'avait poussé vers la garde.
-De toute façon l'avantage de notre petite unité, c'est que les rumeurs s'essouffleront très vite. A quoi bon ressasser les mêmes informations si tout le monde les connait déjà.
Et puis...
Ai-je vraiment envie de te cacher ?
Ajouta t-il en la serrant contre lui, s'enivrant de son parfum et de la douceur de sa peau
J'ai pas rêvé hein ? Il veut... Il veut que je m'installe avec lui ? Mais... Mais enfin ! Ne me disait-il pas qu'il avait vécu tant de déceptions amoureuses ? Et pourtant, là, alors même que je lui ai avoué ne pas savoir si je l'aimerai pour toujours, si mon cœur ne retournera pas vers Elion, il veut que... Je dorme... dans sa chambre.
Non, non. Je m'emballe. Il doit surement ne penser qu'à quelques nuits de temps en temps, comme là maintenant par exemple, c'est tout, rien de bien méchant, pas de plans sur la comète...
Mais alors pourquoi ? Pourquoi parler de reprendre cette auberge ?! De... De tout plaquer ?! N'aime t-il pas son travail ? Et puis en plus, je ferai une très mauvaise aubergiste. Mais vivre loin de la capitale et des complots... ça. Ça a toujours fait parti de mon rêve.
Et quand vient sa dernière question en même temps qu'il resserre son étreinte... Non, vraiment, ça ne peut pas durer plus.
- Pour cette question, il faut d'abord que tu te demandes si tu es sûr de ce que tu fais, non ? Et quelque soit ta réponse, je te suivrai. Car même si je préfère te voir sourire et heureux, plus vivant que travaillant, je dois dire que j'aime assez l'idée d'être là seule à profiter de ton véritable toi. Cela dit, je ne suis pas certaine d'être suffisamment professionnelle pour te croiser et faire comme si de rien n'était... D'autant plus maintenant que tu as brisé l'armure que j'avais mis tant d'années à consolider...
Arriverai-je seulement à refaire semblant ? A rester de nouveau à l'écart ? Ce faux mariage... Cet événement qui a provoqué tant de tristesse en moi semble finalement devenir ma délivrance. L'ironie du sort ?
Non, juste la bonne personne qui a su faire parler mon âme au bon moment.
- Mais il y a quand même un point où je dois te prévenir... Si j'aime bien construire des cabanes et dormir dedans, je serai incapable de tenir une auberge ! Pour dire vrai, je ne saurais pas faire grand chose d'autre que garde... Ayant été éduquer dans cet unique but par ma merveilleuse famille... Mais par contre, j'adore vraiment l'idée de vivre loin de la capitale... Et de ses complots.
Certains de façon bien plus informelle que d'autres, mais c'étaient là ses complices pour mieux confondre les lys.
Ainsi, cela ne choquerait probablement personne si la jeune femme découchait pour partir dormir dans les appartements de son futur mari. L'inverse aurait put être inquiétant
-Il suffira de ne pas nous croiser au mauvais moment alors
Lui souffla t'il avec malice avant de se mettre à rire.
Décidément Luna avait bien plus de point commun avec le blond. Formée à devenir garde, ils ne savaient rien faire d'autre.
Manier une épée ou une lance, appliquer des lois. Le reste était un abime d'inconnu.
-Tu sais... J'ai été élevé dans le même but, et je serais bien incapable de faire quelque chose de mes dix doigts si cela ne concerne pas de près ou de loin la garde.
Et je ne suis pas prêt à quitter mon poste... Aussi dur et impitoyable soit il. Etre l'un des cinq capitaines du royaume à toujours été mon rêve, et si certains le prennent avec nonchalance, je ne suis pas de ceux là.
Bien convaincu qu'il s'agissait d'un honneur inestimable, surtout pour un garde partit de rien, le prétorien comptait bien faire de sa fonction un des grands points d'orgue de sa carrière.
Peut être un jour pourrait-il briguer le poste de commandant ?
-Mais l'un n'empêche pas l'autre, qui sait, peut être qu'il serait temps d'implanter la garde royale hors de la capitale.
Un jour ou l'autre, il faudra songer à y penser
Et il y avait fort à faire pour cela. Comme il l'avait découvert, les sous terrain de sa forteresse cachaient leur lot de surprise.
Mais présentement, ils avaient bien mieux à faire.
-Une fois que nous aurons finit Lunarya, il n'y aura plus de complots. Plus de mensonges ou de menaces. Tu pourra refaire ta vie comme tu le voudra.
Libérée de tes chaines et de ton passé
Et c'était sans doute le plus important. Si Arthorias espérait que leur idylle dure après tout cela. Son esprit rationnel l'enjoignait surtout à se focaliser sur l'objectif de tout cela.
L'embrassant pour chasser ces mauvaises pensées, il enfoui sa tête dans la nuque de son amante
-J'avoue avoir rêvé de faire cela depuis quelques temps
Si cette phrase est sortie en réponse à sa dernière réplique, ma voix teintée d'un fond de tristesse en dit long sur mes pensées cachées. Oui, après tout ça, je serais libre de faire ce que je souhaite. Mais le serai-je vraiment, au fond ? Une nouvelle fois, les visages de ma fille et de son père me reviennent en mémoire alors que je sens le souffle du Capitaine dans ma nuque. Alors je soupire longuement avant de me pencher sur Arthorias, me blottissant contre lui, tentant vainement de chasser les bribes de malaise qui viennent de me reprendre.
De toute façon, à quoi cela sert-il d'y réfléchir maintenant alors que nous sommes que tous les deux à des lieux de toute civilisation.
- J'espère bien que tu resteras Capitaine. Je m'en voudrais vraiment de te faire perdre cet honneur que tu mérites plus que tout autre. On a vraiment beaucoup de chance de t'avoir alors continue comme tu le fais... Enfin, sauf ce que tu fais pour moi. Ça...
Je m'arrête dans ma phrase, soufflant une nouvelle fois. De quel droit je me permettrai de le priver de trouver le bonheur avec une autre alors même que je ne sais pas si je resterai avec lui une fois libre ? Aucun. Je n'en ai aucun. Et pourtant, la simple idée qu'il puisse sourire à une autre comme il me sourit me tord le ventre.
Et petit à petit, ce que je voyais autrefois comme une condamnation me semble presque devenir une solution.
- Tu sais, même si notre plan échoue et... Et qu'on se retrouve à devoir véritablement se marier... Je ne suis pas certaine que cela me rendrait malheureuse... Loin de là...
Parfois, les chaines ont ce petit gout d'obligation qui permet de ne pas assumer ses choix. C'est tellement plus simple de dire que c'est la faute des autres plutôt que d'avouer avoir simplement changer d'avis.
Même si au fond, ça n'enlève pas la culpabilité que j'éprouve. L'atténuant juste à peine pour qu'elle soit supportable...
S'il aurait voulu tempérer cette déclaration audacieuse, de peur que la demoiselle regrette ses dires, il ne put cependant pas.
Force était de constater qu'il était du même avis. Même si sa vie sentimentale avait toujours été un chaos total, enchainant espoir puis échec, il voulait croire au fond de lui que ce serait différent...
Sachant cela dit pertinemment qu'une fois libre, Lunarya aurait toutes les raisons de lui préférer son amour d'antant.
Une réalité cruelle qu'il voulait accepter stoïquement. Alors caressant la joue de la demoiselle, il se fendit d'un regard chaleureux.
-Notre plan n'échouera pas, car si je serais plus qu'heureux de vivre avec toi, je ne saurais en profiter en te sachant toujours dans les griffes de ta famille
Amour ou pas, je t'ai promis de te libérer de ces gens
Et s'il était proverbial que les gardes royaux tiennent toujours parole, le premier d'entre eux n'avait pas le droit de rompre cet adage.
Savourant la chaleur humaine qu'il n'avait plus connu depuis des lunes il ferma doucement les yeux
-Mais je te rassure, il sera beaucoup plus simple de faire semblant si derrière tout ça se trouve beaucoup plus qu'un mariage politique.
Navré de te dire cela, mais je n'ai nullement l'intention d'inviter ta famille à notre véritable mariage s'il doit se faire
Termina t'il en tirant a couverture jusqu'à eux, enserrant son amante dans ses bras avant de déposer un baiser sur sa joue.
-Et maintenant... Peut être acceptera tu de trinquer avec moi
Non, ma seule famille, c'est Kahlua... et Elion. C'est du moins ce que je me suis toujours dit. Mais là, vu l'endroit où je me trouve et le feu de mes joues brûlant à cause d'un autre que le rouquin que j'ai toujours imaginé à mes côtés, ai-je vraiment encore le droit de le considérer comme tel ?
Et si son baiser me redonne le sourire, la question qui vient ensuite, elle, me fait franchement peur. Assez pour que je me redresse sur mes coude et plante mon regard sérieux dans ses yeux.
- Tu veux vraiment me détester ?
C'est un fait, à la moindre gorgée d'alcool, je dis absolument tout ce qui me passe par la tête, en plus de ressentir chacune de mes émotions amplifiées. Si quelqu'un m'énerve, je n'aurai aucun scrupule à le frapper. Si je suis triste, je pleurerai toutes larmes de mon corps et raconterait toutes ma vie et mes pensées à qui veut l'entendre.
Et si je suis joyeuse, alors ce sera pareil... Le tout pouvant passer de l'un à l'autre en moins de temps qu'il ne faut pour le dire... Me mettant dans des situations franchement gênantes. Il n'y a qu'à se souvenir de la dernière fois que c'est arrivé lors de la soirée...
Non, vraiment, je ne veux pas qu'il me voit comme ça. Plus personne ne dois jamais me voir dans un état similaire...
- Je trinquerai avec toi avec du thé si tu insistes, ou n'importe quel boisson de ton choix qui ne contient pas d'alcool mais... Vraiment, j'ai l'impression de perdre ma dignité à chaque fois... En plus de perdre des bribes de mémoires... C'est... C'est vraiment trop gênant, d'autant plus que tout ce que je risque de faire c'est de te faire du mal, que ce soit en tentant de te frapper ou en disant tout ce qui me passe part la tête et qu'il ne vaut mieux pas que tu entendes...
Je ne veux pas qu'il perde toute l'estime qu'il a de moi, et j'ai encore moins envie de lui faire du mal bêtement. Je veux pouvoir le rendre heureux au moins autant qu'il me rend heureuse, pas lui balancer toutes mes angoisses à la figure et qu'il culpabilise à cause de ça...
- Mais si toi tu veux boire, je ne t'en empêcherai pas, hein ! Juste... Je n'ai vraiment pas envie de me rendre ridicule et mauvaise devant toi.
Je me recouche alors, m'allongeant sur le dos, son bras sous ma nuque et fixant la toile de notre cabane qui nous recouvre, encore gênée à la simple idée de tout détruire juste parce que je n'arrive pas à me tenir sous l'influence de la boisson...
Et s'il l'avait vu en larme, peut être que de garder un souvenir d'elle plus que convenable suffirait.
-Non, inutile, je ne bois pas beaucoup plus, je voulais simplement t'embêter.
S'allongeant finalement, il attira Luna jusqu'à lui, l'embrassant tendrement, se noyant momentanément dans le contact de ses lèvres, ne pouvant pas vraiment s'habituer à cette sensation.
Finalement, l'enllassant, le blond se colla contre elle
-Mais nous aurons tout le temps de parler de tout cela demain... Cela fait déjà quelques temps que je rêve de dormir à tes côtés.
Le moment est peut être venu d'accomplir ce dernier ?
Son cœur était partagé entre l'excitation de passer la nuit avec son amante dans les bras, et celle de découvrir ce que la journée de demain leur réserverait.
Jouant avec une des mèche de ses cheveux, Arthorias finit par susurrer à son oreille.
-Bonne nuit ma chérie
Avant de déposer un baiser sur son front, levant la couverture jusqu'à leur nuque, se pelotonnant dans le chaleur humaine qui lui était offerte, peinant à cacher sa joie, souriant comme un enfant.
Laissant la respiration de son aimée le bercer, l'officier s'endormit plus rapidement que jamais, oubliant pendant un moment ses tracas, ses pensées tournée vers une seule personne.
Une sensation apaisante, mais aussi assez euphorisante. Après tout, je suis là, contre cet homme que j'aime, et qui m'aime ! Et qui veut tout faire pour me sauver, et qui fait tout pour me protéger ! Et quel homme ! Le capitaine ! Mon capitaine. Admiré de tous, jalousé de beaucoup, craint et respecté... Et pourtant, quand je le regarde dormir tout contre moi, comment imaginer cela ? Regardant son visage si paisible, sentant sa tendresse même dans l'inconscience de ses rêves... Il est tellement plus que ce que les autres savent de lui, de ce qu'il parait.
Tout comme je le suis aussi.
Au final, ne sommes nous pas deux êtres qui nous cachons derrières nos armures pour mieux protéger nos cœurs meurtris ? Son cœur... Il m'a promis de me parler de son premier mariage, de ce qui le tourmente. Je me demande à quel point il a souffert pour devoir se sentir obligé de se construire cette muraille autour de lui.
Et j'espère juste... J'espère que je ne rajouterai pas trop de peine à son cœur. Pourtant, je sais qu'il faudra bien que je choisisse un jour... Et que je blesse quelqu'un.
L'amour... A la fois une bénédiction et une malédiction.
Et c'est sur ces pensées que j'arrive enfin à m'endormir au chaud dans ses bras.
Si la nuit s'est passée sans plus de péripétie, le réveil au son du hurlement des loups à quelque chose d'assez effrayant. Et l'un comme l'autre, nous sursautons à cet appel des wargs qui sont censés être bien sages dans leur box. Suivit d'un autre bruit qui n'a rien avoir avec les deux louves... Mêler aux hennissements des chevaux.
En bon gardes entraînés, nous sortons tous les deux immédiatement de la cabane de toile pour nous précipiter à l'extérieur, épée en main.
- C'est quoi ce bordel ?!
Sautant hors du lit, Arthorias fut dans son armure en un flash de lumière. Et ce fut avec le cliquètement régulier d'une armure qu'il sortit foulant la neige fraiche.
Pénitence en main, il observa les alentours tachant de repérer le moindre danger, mais mis à part les cris des chevaux...
A mieux écouter... Il n'y avait qu'un seul équidé qui hurlait...
-L'étable !
Dit il en fonçant à toute allure, ouvrant avec précipitation la porte des box, y trouvant les deux wargs qui grattaient frénétiquement la porte ou se trouvait la monture de Lunarya, leurs pattes géantes arrachant de grosses esquilles de bois, taillant en pièce la maigre protection, laissant entrevoir une marre de sang dans le box qu'ils avaient cru fermés.
-Yuna, Yio !
Dit il d'un sévère, rappelant ses loups derrière lui qui se mirent derrière l'officier sans plus protester, montrant des dents aussi longues que des doigts humain.
Et si la terreur entendu était celle des chevaux, les deux wargs eux exsudaient d'une agressivité à peine contenue, prêt à déchiqueter tout ce qui serait menaçant pour les soldats avec une sauvagerie que Luna n'avait pas encore pu voir jusque là.
Ouvrant le lourd loquet métallique, le prétorien fut frappé par l'odeur du sang, découvrant un cheval à moitié dévoré par des créatures de grandes tailles aux multiples bras.
Des monstres connus dans la région...
-Des trappeurs !
Dit il avant de s'élancer sans plus réflechir, son épée à deux tenue fermement avec une absence totale d'hésitation.
Et si les horribles créatures feulèrent un moment, ce fut pour mieux couiner quand la longue lame noire les faucha, découpant la chitine comme du papier ajoutant au carnage d'avantage de sang, l'officier enfonçant son arme dans la chair des monstres avec une aisance presque effrayante.
-J'aurai du regarder les alentours avant que nous nous installions
Se reprocha t-il en terminant de décapiter la dernière des créatures. Mettant fin aux banquet des trappeurs dans le sang.
Son heaume souillé se tourna vers Lunarya, ses yeux vairons visibles dans les fentes de son heaume brulant de rage
-Ils sont surement tout autour de l'auberge
Déclara t'il en voyant déjà des yeux rouges s'avancer dans la nuit.
-Allez y
Dit l'officier en regardant ses loups, ces derniers n'attendant qu'un ordre pour se jeter sur les formes sombres devenues plus téméraires qu'à l'accoutumée.
Terrifiant en apparence mais certainement pas un défi pour des loups de guerre, ces derniers se jetant sur les créatures avec la rage commune à leur espèce.
-On dirait que la nuit qui nous étais promise va devoir attendre
Souffla t'il en essuyant son épée sur l'un des cadavres, sa lame noire semblant absorber la moindre trace de sang.
Le mist tourne la tête soudainement boudeur sous ma remarque alors que je me laisse bêtement impressionnée par mon partenaire, le laissant prendre les devants de la défense de l'étable, du moins, jusqu'à ce que l'odeur de mort viennent à mon nez et que je découvre ma jument au sol.
Là, je vois rouge. Fais chier. Alors quand le chevalier se tourne vers moi pour me signaler la probabilité qu'on soit vraiment encerclés, je resserre ma prise sur mon épée et part en même temps que les loups, sans plus de réflexion.
Et effectivement, les bêtes infâmes sont bien présentes et en nombre. Assez pour risquer de devenir dangereuse. Est-ce que ça m'arrête ? Non, j'ai toujours été une tête brûlée alors ce n'est ni le froid, ni leurs gueules de morts qui vont m'arrêter.
Laissant les wargs dans un coin, je me tourne vers un autre endroit autour de l'auberge et m'enfonce seule en bordure de forêt où se trouve les trappeurs. Mon épée frappe, fauchant de nombreux membres des créatures qui reculent alors que d'autres arrivent, crachant leurs fils gluant sur moi dans le but d'immobiliser mes jambes et de me tenir à distance. Est-ce que ça fonctionne ? Assez pour m'empêcher de réagir assez vite pour éviter de me faire attraper mon bras libre par l'un des monstres pendant qu'un autre arrive sur moi, gueule béante.
Mais il n'a pas le temps de m'atteindre qu'un éclair blanc le fauche et me rejoint, se positionnant entre moi et les créatures qui m'avaient totalement encerclées.
- Yuna !
Et même si je suis une tête brûlée, je sais appréciée l'aide que l'on m'apporte. Et celle là était clairement bienvenue. C'est donc ensemble que nous continuons à frapper ces immondes choses, jusqu'à réussir à en tuer assez pour mettre les autres en déroutent.
Et bien que l'idée de les poursuivre étant tentante, je doute que ce soit une bonne idée. La warg blanche me fixe alors tandis que je lui offre une caresse de ma main libre avant de revenir vers l'auberge et mon amant. M'approchant de lui, je place ma main sur un de ses bras avant de le regarder, étrangement inquiète.
- Tu n'as rien ?
Étrangement parce qu'après tout, c'est lui qui était blessé avant toute cette histoire. Mais à peine à t'il le temps de me répondre que nos regards sont de nouveaux attirer vers la forêt où des points rouges semblent nous guetter.
Ma main resserre alors sa prise sur l'armure du Prétorien, tandis que je souffle d'exaspération.
- On ferait peut être mieux de quitter cet endroit dès maintenant... D'autant plus maintenant que nous n'avons plus qu'un cheval.
Car je doute franchement qu'ils nous laissent poursuivre notre nuit tranquille. Et encore moins dormir deux nuits d'affiler ici.
Secouant la tête, et sentant doucement les blessures lui rappeler son état, il haleta un moment avant de répondre.
-Non, tout vas bien
Mentit-il en s'efforçant d'oublier la douleur, se préparant déjà à repartir tailler dans la masse quand un bras le retint, des yeux plein de reproche se dardant sur lui.
-Mais... Si nous les laissons nous...
Un regard plus appuyé lui fit baisser son arme. Sans doute avait t-elle raison. Au vu du nombre d'yeux qui les fixaient avec avidité, tenus en respect par le sang de leur congénères, les créatures d'habitudes peureuses semblaient décidées à tuer les soldats.
-Bon... Mieux vaut partir, tu as surement raison récupère tes affaires rapidement, et nous partons
Prenant son amante par le bras, il partit au cheval, le préparant rapidement pendant que la jeune femme récupérait ses affaires, la faisant monter avant de grimper derrière elle, la callant contre lui avant d'essayer d'avoir une position confortable sur la selle qui n'était pas faite pour
-Filons d'ici, et sortons de la forêt, je signalerais à la garde le problème une fois retourné à la capitale
Dit il sombrement avant d'agiter les reines.
Le cheval s'ébroua avant de repartir, rapidement suivit par les deux wargs dont les babines étaient couvertes de sang.
Laissant derrière eux l'auberge en ruine, ils entendirent distinctement les bruits de mastications des monstres qui dévoraient les cadavres, ces derniers résonnant sous la cime avec un sinistre écho
Les facteurs sont nombreux, beaucoup trop. Et pourtant, malgré la douleur et les crampes du à cette position loi d'être confortable, j'arrive à me dire que ce n'est pas si mal... Après tout, même s'il est en armure, les bras d'Arthorias m'enlacent continuellement.
Ahlala, si seulement il était pas autant fan de sa coque de métal... Enfin, est ce que fan est vraiment le mot ? Après tout, nous sommes partis plus que précipitamment. Pour tout dire, j'ai tout juste eu le temps de ramasser deux trois trucs qui pourraient nous être utile, de les fourrer dans mon sac sans fond, d'accrocher ma cape sur mon dos et de le rejoindre avec ses propres affaires.
Ma capuche relevée sur ma tête pour me protéger du froid du métal de sa carapace, je reste appuyée sur son torse, regardant le paysage et le soleil qui se lève enfin après plus d'une bonne heure de chevauchée.
- Finalement, ça aurait pu être pire, il ne manquait pas grand chose pour qu'on atteigne l'aube.
Mon corps ankylosé par la position, je cherche un peu à me repositionner sans pour autant arriver à grand chose... Et ressentant une certaine gêne dans le bras, je passe ma main opposée dessus tout en restant bien à l'abri tout ma cape. Au touché, je sens bien que quelque chose ne va pas... Déjà parce que ça fait mal, mais en plus que c'est salement poisseux.
Alors, discrètement, je sors mes doigts de dessous le tissus qui me garde au chaud et remarque le liquide rouge, soufflant de lassitude sous cette découverte...
"C'est encore le même bras hein ? Surement quand la créature t'a attrapée."
Dans d'autres circonstances, je n'aurai probablement rien dit, préférant encaisser et trouver un moment seule pour m'administrer les premiers soins. Sauf que ça, tout le monde me le reproche, Arthorias compris.
- Ça t'embête si on fait une pause ? Je... Je ne sens plus mes jambes à force d'être ainsi comprimée.
Est-ce un mensonge ? Non. Est-ce la vraie raison pour laquelle je veux faire une pause ? Non plus mais... Hein. L'important, c'est que je nettoie la plaie et que je la désinfecte. Heureusement que la dernière médic qui s'est occupée de moi a pris le temps de m'expliquer les propriétés de certaines plantes qui ne me quitte plus depuis...
-Non bien sur
Dit il avec un peu trop d'empressement, arrêtant la monture hors de la forêt, il tacha de regarder aux alentours avant de laisser son amante descendre en première, la rejoignant bien assez vite, commençant à défaire les sangles de sa cuirasse pour la fourguer dans son sac sans fond, s'arrêtant au milieu de son travail en remarquant le visage de Lunarya.
-Un soucis ?
Dit il en arrivant dans son dos, se penchant pour découvrir une entaille fraiche dans son avant bras. Sursautant presque en voyant le flot de sang couler, le capitaine lâcha les pièces d'armures qu'il avait dans les mains, laissant la ferraille tomber avec un bruit mat au sol
-Fais moi voir ça
Ordonna t'il en fouillant dans son sac, en sortant sa trousse du parfait maladroit, faisant s'asseoir la demoiselle sur une des pierres bordant le chemin.
Levant le tissus rendu poisseux par le sang, l'officier eut une petite grimace en découvrant la blessure.
-Tch... C'est pas joli à voir, bénin, mais pas joli.
Fort heureusement... Ces saletés ne sont pas connus pour êtres pleine de venin
Débouchant une petite bouteille à l'odeur d'alcool, il versa l'antiseptique sur la plaie, nettoyant le tout avec une petite éponge. La blessure une fois nettoyée était plutôt étrange, irrégulière, son tracé n'était pas profond mais devait faire assez mal.
-C'est le genre de blessure qui s'infectent assez vite, mieux vaut les nettoyer avec attention
Dit il en repassant son linge sur cette dernière.
-Le mieux serait de suturer... Mais je ne sais absolument pas faire... Heureusement... Nous ne somme pas très loin de chez moi...
Je connais quelqu'un qui saura faire
En attendant, je peux mettre un pansement si ça te vas ?
Ses yeux se levèrent vers son amante, réellement inquiet pour la jeune femme qui jusque là c'était faite une spécialité de cacher sa douleur
Est-ce vraiment douloureux ? Lorsque l'antiseptique passe c'est à peine si cela me rappelle que ma peau est ouverte, ne la regardant qu'une seconde avant de reporter mon regard sur le beau chevalier à moitié en armure entrain de nettoyer consciencieusement ma blessure et concluant finalement sur les soins à apporter. Et lorsque mon avis est demandé, je lui souffle simplement en souriant.
- Je me fis à toi.
Et tandis qu'il sort de quoi faire un bandage des plus classiques, je me rappelle alors sa réaction de la veille, alors que je m'occupais de lui après l'éboulement qu'il a reçu sur son corps.
- Il y a du bon à être blessé parfois, hein ?
Je le regarde, à la fois moqueuse et amoureuse, recherchant son attention avant tout, me sentant bien malgré le lieu et la situation. Même malgré ce bras qui ne me fait vraiment pas si mal que ça. Et tandis qu'il enroule le tissu autour de mon membre, mon visage se penche vers le siens, venant chercher ses lèvres dans un baiser cherchant à exprimer toute ma gratitude, mais aussi se voulant réconfortant quand à ses inquiétudes.
- Ne t'en fais pas trop pour moi, ce n'est vraiment trois fois rien mais... merci de prendre soin de moi.
Je l'embrasse une nouvelle fois avant de le laisser terminer son oeuvre, un peu gênée de ce que je viens de faire, n'en ayant pas vraiment l'habitude. Puis, une fois libérée de ces soins, je me relève rapidement et le regarde.
- Et toi, tu es sûr que tout va bien ?
Malgré ma forte résistance à la douleur, je doute qu'à sa place j'en mènerai aussi long que lui... Après tout, se prendre un toit sur la tête et enchaîné sur une journée de chevauchée, je ne suis pas certaine que les médecins donneraient des avis médicaux favorables à ce genre de pratiques...
Terminant un petit nœuds pour serrer le bandage sur la plaie, il répondit une fois le travail terminé
-Il y a du bon oui, mais si tu veux de l'attention il suffit de demander.
Et devant l'attention de son amante, le blond agita la main pour dissiper toute inquiétude.
Avec un sourire plein de résolution, il rangea sa trousse de soin avant d'attaquer le reste de sa cuirasse
-J'ai le dos en ruine, et j'aimerai sans doute passer une lune entière couché, mais jusqu'à ce qu'on arrive je ferais avec
Et au vu du paysage, cela ne devait pas tarder. Si la forêt était désormais une frontière pour eux, elle longeait une grande plaine au bout de laquelle se trouvait une colline solitaire en haut de laquelle était visible un petit village fortifié, donc les nombreuses maisons laissaient échapper une petite fumée.
-La bonne nouvelle, c'est que nous somme presque arrivés... A nous une chambre sans trappeurs et une douche ! Voir un bain
Et s'il se voulait optimiste, c'était précisément parce qu'il connaissait les lieux.
Entrainant son amante derrière lui, le blond dédaigna le cheval, préférant suivre la route sinueuse au travers de la plaine, dont l'entretien semblait avoir été fait il y a peu.
-Ne t'en fais pas, je tiendrais bien quelques heures de plus le temps d'arriver. Qui plus est...
De quoi aurai-je l'air de me présenter à mes parents sur une civière ?
Si je ne peux rêver de meilleure compagnie, il faut encore que j'arrive à te présenter
Passant sa main dans les cheveux de Luna, l'officier ajusta son sac sur son épaule avant de reprendre le chemin
Et si intérieurement, son corps était une souffrance indescriptible, Arthorias comptait bien arriver sur ses deux jambes
Franchement, l'idée est presque tentante... Enfin... J'ai peut être simplement mal entendu, non ?
- Tes... Parents ?!
Résumons un petit peu le contexte. Moi, Lunarya, garde royale depuis plus de dix ans maintenant et totalement prisonnière de ma famille de merde, me suis retrouvée fiancée au beau capitaine de cette même garde royale qui a accepté uniquement pour m'aider parce qu'il est sympa... Uniquement pour ça ? Moi c'est vraiment ce que je croyais au début ! Mais alors qu'au cours de ce voyage le Prétorien me couvre d'attention, moi je découvre une nouvelle facette de cet homme que je me surprends à aimer de plus en plus.
Et alors même que ça ne fait pas dix heures que nous nous sommes déclarer à l'autre, il m'amène chez ses parents ?! PIRE ! Il avait déjà prévue de m'amener chez ses parents !
- Mais enfin, Artho, tu es fou ?!
Et maintenant que j'y pense, tout prend un certain sens... Je veux dire, il m'a pourtant clairement dit qu'il m'emmenait là où il avait grandit mais... Mais moi, naïve, j'ai pas pensé un seul instant qu'il irait jusqu'à mêler ses PARENTS à l'histoire !
Alors devant lui, je me décompose, mettant une main sur mon front, regardant le lointain, ces nuages de fumés qui s'élèvent... Non mais ses parents... Qu'est ce qu'ils vont dire en me voyant ?! Et qu'est ce qu'il va leur dire ?! Je veux dire, au début de ce voyage je n'étais que sa subordonnée en pleine dépression qu'il fallait à tout prix emmener loin de la ville mais... Mais maintenant, je suis quoi moi ? Je serais quoi, moi, au yeux de ses parents ?!
- Artho je... Je ne sais pas si c'est une bonne idée... Je ne les connais pas mais, s'ils t'aiment comme j'aime ma fille, je peux t'assurer qu'ils vont me détester et...
Je ne veux pas les décevoir. C'est aussi simple que ça et pourtant ces mots n'arrivent pas à franchir la barrière de mes lèvres. Mais lentement, mes yeux se rivent au sol, honteuse, avant de finalement se relever lentement vers le capitaine.
- Tu comptes me présenter comment à eux... ?
Collègue en détresse ? Amie ? Amante ? Personne totalement folle pour qui il met en péril toute sa réputation durement acquise et peut être même bien plus que cela ?
Non mais franchement, comment pourraient-ils m'apprécier ?
Prenant la main de son amante dans la sienne, il lui offrit un léger sourire.
-Allons Luna, je t'ai promis de te mettre dans un endroit tranquille, avec des personnes en qui j'ai toute confiance.
Crois tu vraiment que je te ferais venir ici si j'avais le moindre doute ?
Non, décidément, elle se faisait des idées, sans doute biaisée par sa propre famille. Et alors qu'ils approchaient, ils purent voir la muraille qui entourait le village, le terrain commençant doucement à monter.
-C'est étrange, la muraille n'était pas là avant...
Dans ses souvenirs, son village natal était bien plus ouvert que cela, à croire que les troubles dans le royaume gagnaient même les endroits les plus reculés.
Quant à la question de la demoiselle, il hocha la tête avec vigueur
-Bien sûr ! Reste à savoir comment...
Si je comptais leur exposer le problème depuis sa racine... Les choses sont devenus... Un peu plus compliquées
Enfin...
Conscient que présenter la chose ainsi serait source d'une certaine colère chez son amante, il s'empressa de déposer un baiser sur ses lèvres, profitant une dernière fois avant de rentrer dans le village dont les portes étaient grandes ouvertes
-Je n'aurais pas pu rêver mieux, mais fait est de constater que je ne n'imaginais présenter un mariage factice et un amour bien réel...
Quelques casques dépassaient des murailles, d'un style bien différent de ce qu'on voyait d'habitude.
Et si le blond avait quitté un endroit en paix, il avait l'impression de rentrer dans une garnison de la garde prête au combat
-Mais ne t'en fais pas, mes parents ne sont pas vraiment... ordinaire
Entre la main du beau blond qui vient chercher la mienne et le regard de mon mist résigné, je choisis de rendre les armes tout en gardant le silence. Est ce que je suis rassurée ? Non, non clairement pas. Mais Arthorias est blessé et a besoin de se reposer, je ne peux pas me permettre de faire durer son supplice plus que nécessaire.
Et puis, comme l'a dit Haku, j'ai choisi de lui faire confiance, hein ?
Mais il n'empêche que je passe le reste du trajet la tête basse, sans pour autant résister à la traction de sa main qui m'emporte à sa suite. Mes pensées par contre son libre d'imaginer tous les scénarios possibles que me suggère cette rencontre avec les parents du capitaine. D'autant qu'il n'a pas répondu à ma question. Où du moins, pas avant qu'on atteigne les portes de ce village fortifié... Fortification qui ont l'air de grandement le surprendre... Au vu du travail colossale qu'elles ont du demandé, je me demande... Depuis combien de temps n'est-il pas revenus les voir ? Les a-t-il croisé à la capitale ?
Et combien de fille leur a-t-il présenté ?
Cette dernière question me braque soudainement, presque autant que ses réponses qui arrivent enfin. Il a beau m'embrasser, tenter de détendre l'atmosphère, ça ne prend clairement pas.
Alors, là, à deux pas de notre destination, je finis par craquer.
- Non.
Je lâche subitement sa main et me tourne vers le cheval qui nous suit, récupérant mon sac sans fond accroché à la selle.
- Je suis désolée Arthorias, je ne peux pas faire ça. Ce n'est pas que j'ai des doutes sur le fait d'être bien traité ou pas. La dessus, je te fais confiance, tu ne m'aurais jamais fais faire tout ce chemin si il y avait le moindre risque mais... Je n'accepte pas de te créer encore plus de problème. Et là, clairement, ça me parait évident que ça va en créer ! Tu m'as dis que tes parents t'aiment, t'ont toujours soutenu et encourager... Alors ça ne peut pas bien se passer ! Réfléchis un peu : tu leur ramène une de tes subordonnée que tu as promis d'épouser pour tenter de la libérer de sa famille noble, quitte à ruiner toute ta réputation et ta carrière et dont tu es tombé amoureux ces deux derniers jours ! Et c'est pire que ça : elle a un enfant et elle est même pas certaine de savoir ce qu'elle veut !
Tout parent digne de ce nom ne veut qu'une chose pour son enfant : qu'il soit heureux. Et là, moi, a part des risques, des épreuves et des potentiels déceptions... Comment veux-tu qu'ils ne me jugent pas ? Qu'ils puissent me voir autrement que comme la fille qui risque de pourrir la vie de leur cher fils ?
Moi je n'y arrive pas. Alors je ne vois pas comment il pourrait en être autrement.
Je n'ai pas envie de le laisser, je n'ai pas envie de devoir une nouvelle fois me retrouver seule... Mais j'ai encore moins envie de lui imposer les remontrances de ses parents sur ces choix. Et surtout, de me confronter à leur jugement. Alors, mon sac sur l'épaule, triste, je viens quand même me lover une dernière fois dans ses bras tout en lui déclarant à l'oreille.
- Va te reposer chez eux, tu en as besoin. Pour ma part, je me débrouillerai, ne t'inquiète pas pour moi.
Et déposant un dernier baiser dans son cou, je me détache alors sans un regard supplémentaire et prend la fuite comme j'aurai sans doute du le faire il y a plusieurs heures...
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