Le pouvoir de mon confrère noble, ledit Cassiel, s’avère bel et bien très pratique, sa barrière de papier nous évite de se prendre les rochers qui, au lieu de s’écraser contre nous, vont bloquer la route qui nous tendait les bras. Le capitaine Al Rakija tire violemment sur les rênes afin de stopper notre convoi lancé à grande vitesse, maintenant que nous avons pu éviter les rochers ce serait dommage de finalement foncer droit dessus. Mon attention portée sur les alentours depuis que nous avons entendu le bruit de l’explosion m’a au moins permis de repérer quelques passages alternatifs. Grottes et tunnels qui devraient nous mener à destination puisque nous ne pouvons plus emprunter la route normale. J’hésite cependant à leur parlé de ça. Faut-il continuer notre route en passant par les chemins détournés que j’ai pu apercevoir ou bien faut-il essayer d’en apprendre plus sur ce qu’il vient de se passer ? Instinctivement je dirais qu’il vaut mieux rester concentrer sur l’objectif principal mais je doit bien admettre que cette explosion et l’éboulement qui en a découlé m’intriguent. De ce que j’ai pu voir, le prisonnier semblait aussi affolé que nous. Est-il bon acteur ou bien les gens à l’origine de tous ça ne sont-ils tout simplement pas concernés par notre petite escorte ?  Plus j’y pense et plus les questions affluent dans mon esprit. Quel sera le prochain mouvement des gens à l’origine de l’explosion ? Quel devrait être le notre ? Je manque d’information pour trouver le mouvement optimal alors je me décide simplement à partager mes informations avec le groupe. Peut-être ont-ils d’autres informations pouvant s’avérer utiles.

- J’ai pu repérer d’autres chemins pour arriver à destination. Cela prendras plus de temps que prévu mais nous devrons de toute façon passer par là. La question est de savoir si nous partons tout de suite et comment éviter d’autres dangers dans le genre de cet éboulement.

HRP:

Il pouvait enfin respirer. Les rochers ne les avaient pas écrasés et tout le monde était sauf. Il regardait l'état de ses feuilles pour en vérifier l'état. Ils avaient bien encaissés et ils ne pourraient plus beaucoup retenir grand chose, mais au moins ils étaient encore en un seul morceau. Dans un soupir satisfait, il les fit se séparer pour venir les ranger dans sa sacoche avant de se tourner vers la troupe.

- Je n'ai pas l'impression que l'on puisse déplacer ces rochers, Capitaine, vous pensez qu'il y a un moyen de les contourner ou on devrait continuer à pieds?

Il émettait ses hypothèse pour savoir la suite des choses et peut-être faire briller une idée chez l'un de ses coéquipiers. Après tout, il n'y avait jamais de mauvaises idées tant que le résultat restait le même.

La discussion au sein de la compagnie portait sur le chemin à suivre. Le capitaine de la garde semble de prime abord me rejoindre sur l’idée d’emprunter les chemins détournés que j’ai pu observer pour atteindre notre destination. Mais voilà que l’aventurière du groupe se propose de déblayer les rochers qui nous barrent la route. J’aurai aussi pensé, tout comme la demoiselle aux cheveux rosés, que notre gratte-papier aurait pu se charger de cette tâche lui-même mais il ne semble pas vraiment partant. C’est donc Tayra qui va s’abreuver du sang notre ami en cage, le dénommé Pablossa qui se retrouve désigné d’office. En même temps il n’a pas vraiment son mot à dire vu sa situation actuelle.

J’observe attentivement le pouvoir de Tayra en action, du moment où elle commence à boire le sang du prisonnier jusqu’à la dernière pierre dégagée. J’aime en savoir le plus possible sur les capacités des gens; il est bon de connaître toute l’étendue des possibilités des pions avec lesquels on veut jouer. Je dois dire que son pouvoir est assez impressionnant en comparaison du mien, tout comme celui de l’archiviste soit dit en passant. Il ne me reste plus qu’à découvrir quel est celui du capitaine de la garde. Les rochers déblayés, le garde nous informe que le convoi est prêt à repartir.

- Bien, inutile de s’attarder plus longtemps ici dans ce cas.

Cassiel regardait l'aventurière prendre le sang du prisonnier avec une légère touche de dégoût dans le regard. À son avis, le sang c'était beaucoup mieux à l'intérieur qu'à l'extérieur, mais sa curiosité surpassa bien vite le dégout alors que sa tête fourmillait déjà de questions. "Quelle quantité lui faut-il avant qu'elle perde le contrôle? À quel point ses capacités sont augmentées et combien de temps le seront-elles?" Mais celle qui lui trottait le plus dans sa caboche était ce qui pourrait arriver à celui à qui l'hémoglobine était retirée. C'est pour cela qu'il s'est mis à regarder le prisonnier pour voir des signes que Tayra était bel et bien passée par là tandis qu'elle s'appliquait à bouger les rochers. Il savait qu'il n'était pas supposé porter trop d'attention au captif, mais il ne pouvait pas s'empêcher de l'examiner de haut en bas en silence avant de se détourner en constatant qu'il survivrait, de toute façon il ne l'aurait pas aidé et ce n'était que par pur intérêt scientifique qu'il l'avait regardé, non pas parce qu'il s'inquiétait pour lui. C'est alors qu'il entendait l'annonce du capitaine disant qu'ils étaient prêts à reprendre la route.

- Le conseiller Véga a raison, en avant!

Reprenant sa place, il se mit à réfléchir sur le chemin qu'il leur restait à faire jusqu'à leur destination et il trouvait regrettable qu'il n'ai pas passé plus de temps à étudier les écrits relatifs à la région avant de partir, mais peut-être qu'il pourrait se remémorer quelque chose en réfléchissant bien? En attendant que le convoit ne reparte, il commença à réfléchir sur ses connaissance déjà existante pour voir s'il ne pourrait pas faire une suggestion éclairée par rapport au chemin qu'il leur restait à faire. Au moins, ils étaient encore en un seul morceau malgré leur mésaventure et sa première fois à faire une manœuvre comme celle-ci avec son papier s'était plutôt bien passée. Encore un peu de pratique et il pourra maîtrisé cette technique.

HRP:

Notre route recommence, après avoir dégagés les obstacles nous barrant le chemin, plutôt calmement. Le mutisme caractérisant notre groupe depuis le début du voyage a refait son apparition et nous continuons tranquillement, dans le silence, jusqu’à arriver à un petit plateau, idéal pour monter le camp à première vue.

Malheureusement la cruauté de la nature se rappelle bien vite à notre bon souvenir lorsque nous apercevons plusieurs carcasses de sangliers des montagnes complètement déchiquetées. Ces cadavres m’intrigue dès l’instant où ils entrent dans ma vision. A moins que ces animaux ne soient mort très récemment j’ai du mal à imaginer comment autant de viande peut rester ainsi, sans être mangée. Que ces bêtes aient été tuées par pure défense et non dans le but d’être mangées directement ne m’étonne pas plus que ça mais qu’aucun charognard ne soit passé ici pour se repaître des carcasses, ça m’intrigue. Peut-être est-ce là l’œuvre d’humains et non d’une quelconque monstruosité des montagnes ? Cela pourrait aussi être l’œuvre des gens qui nous attaqués précédemment.

Intrigué par tout cela, je me hâte hors du convoi peu de temps après l’aventurière, faisant fi de ses conseils. Je laisse tout même une bonne dizaine de seconde d’avance à la jeune femme pour éviter un trop gros manque de respect qui ne ferait qu’engendrer des tensions inutiles au seins du groupe. La cohésion est importante pour une mission comme celle-ci. Ayant donc un peu de temps à perdre, je juge qu’il est temps pour moi de convoquer une arme grâce à mon don. Et puis je m'attends fortement à ce qu'on ai à combattre très prochainement. Cela ne me prend qu’un bref instant mais un tel instant peut s’avérer précieux en cas d’attaque, d’embuscade ou autre mésaventure quelle qu’elle soit. Comme a mon habitude lorsque je fais appel à mon don je ferme donc les yeux quelques secondes avant de matérialiser mon arme, le temps d’une prière à Lucy en espérant obtenir sa clémence. Mon arme cette fois-ci sera donc une hallebarde. Bien, on verra ce que je peux faire de ça.

Ceci était maintenant chose faite, je m’élance derrière l’aventurière et vais examiner les bêtes décédées. Toutes information sur la date de leurs mort ou la façon dont elle se sont retrouvées dans cet état est bonne a prendre. Je prend cependant, avant d’examiner les bêtes, le temps de vérifier les alentours à la recherche d’un tout indice pouvant indiquer la présence de prédateurs ou d’une embuscade.

HRP:

Les cadavres n'étaient pas un bon présage. Les paroles de l'aventurière non plus. S'ils devaient se préoccuper d'elle en plus des potentiels dangers, vraiment ce serait une épine dans le pieds dont il se passerait bien. Enfin, on dirait que tout se passait bien et il était plutôt content de n'avoir qu'à s'occuper de la tente alors que les autres vaquaient à leurs occupations. Une petite tâche sans danger pour l'archiviste et il en était bien content.

- Bien m'sieur! Vous pouvez me tutoyer aussi, ce n'est pas l'endroit pour les formalités.

Croquant dans la pomme qu'il avait emmené (la seule source de nourriture qu'il avait avec lui) il commença à monter la tente tranquillement en laissant des feuilles flotter au vent. Quatre d'entres elle précisément et elle semblait faire un cercle allant de 25 à 50 mètres autour du jeune homme. Le vent jouait-il des tours ou c'était une nouvelle façon de surveiller le périmètre. Voyons si les éventuels intrus sauront le dire.

Cette situation était étrange. Les rochers tout à l'heure et maintenant les carcasses d'animaux, est-ce que c'était une sorte de menace que l'on essayait de leur faire passer? Leur criminel avait-il des alliés prêts à aller aussi loin, voire subir la même sentence, pour le sauver? Ou sinon possédait-il des informations que certains préféreraient ne pas savoir révélées et préféraient s'assurer qu'il ne parlerait pas? Des théories apparaissaient dans son esprit alors qu'il montait doucement le campement. Clairement, quelque chose ne tournait pas rond dans cette mission et peut-être allaient-ils découvrir quelque chose de plus mystérieux en approchant de la frontière? Que de mystères qu'était cette mission. Plus il y pensait, plus sa crainte était allégée par de l'excitation de l'inconnu. Tant que tout le monde revenait plus ou moins entier, ce sera une réussite.

Alors qu'il réfléchissait, il essayait de garder un oeil sur le prisonnier alors que les trois autres étaient en train d'analyser les cadavres ou peu importe. S'ils n'allaient pas le surveiller, Cassiel le ferait. Une cinquième feuille était plus près du prisonnier entravé, qui sait ce qu'il pourrait tenter...

HRP:

Alors que je commence à m’approcher prudemment des carcasses de sangliers une énorme bête parvient à échapper à ma vigilance et me repousse vers le vide dans sa course.  Je n’ai jamais vu de chose pareille auparavant; ce monstre ressemble en tout points à un warg à l’exception que celui ci arbore un pelage blanc et est bien plus imposant que ses congénères noirs. A vu de nez ce warg doit faire une vingtaine de centimètres de plus que moi, je dois dire que la bestiole est plutôt impressionnante. Je mesure cependant mes émotions et me concentre plutôt sur mes jambes afin de de ne pas côtoyer le vide de trop près. Je parviens heureusement à me rattraper sans trop de difficulté et garder mes appuis bien en place, mais je ne doute pas qu’une bête si imposante pourrait aisément me faire valser si je n’y accore pas la plus grande attention. J’espère pour les autres qu’ils sont prêts à se battre. Le pouvoir de Yuduar nous est encore inconnu donc impossible de savoir s’il sera utile, le mien est assez faible bien que j'ai eu de la chance au tirage aujourd'hui, quand à ceux de l’aventurière et du jeune noble ils devraient faire des ravages si ceux deux là savent s’en servir. Après tout la sauvage de service n’arrête pas de nous mettre en garde vis à vis de son pouvoir et Cassiel vient de nous démontrer l’incroyable étendue de sa portée. Nul doute que le garde et l’aventurière savent se battre mais j’émets des doutes vis à vis de mon confrère. Je tourne mon regard vers lui pour capter son attention avant de repasser sur le Warg.

- C’est le moment de nous montrer ce que tu sais faire petit. Assistes nous avec ton pouvoir  en te maintenant à distance du warg.

Les encouragements ne sont d’ordinaire pas dans mon habitude mais cela motivera un peu le jeune noble. J’espère qu’il ne viendra pas nous gêner au corps à corps du warg, qu’il manipule son papier à distance me paraît être l’option al plus sûr pour le moment.

A peine ai-je finis de prononcer mes mots adressés au noble, je passe à l’action hallebarde bien en mains. La bête semble avoir son attention porté sur l’aventurière, aussi je compte en profiter pour me replacer un peu plu loin du précipice tout en restant à portée du monstre. Après ce petit déplacement je tente de balayer les pattes du warg en frappant d’un large coup circulaire à mi-hauteur de patte.

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Les quatre feuilles avaient cessées de tourné il y a maintenant quelques minutes. Le warg avait été trop rapide pour qu'elles fasse quelques chose et tout se passait tellement vite que Cassiel avait eu du mal à suivre. Il lui avait fallu quelques secondes pour vraiment réalisé l'ampleur de la situation, mais c'est alors qu'il s'était mis à attendre le bon moment pour rejoindre la bataille. Le conseiller le surprenait par ses paroles presque encourageantes et il regardait l'aventurière qui semblait...différente. Il ne savait pas trop comment l'exprimer, mais c'est comme si elle était devenue plus animale qu'humaine. Honnêtement, il avait encore moins envie de l'approcher et il se doutait que le sentiment était sans doute partagé au vu de l'attitude qu'elle avait démontré jusqu'à présent tout en pensant que c'était dommage.

Enfin, analyser la situation était une chose, mais il fallait bien qu'il agisse lui aussi un jour. Kayn avait eu une bonne idée en blessant l'une des pattes et que l'idée germa dans l'esprit de l'archiviste. C'est à ce moment que les feuilles volantes trouvèrent leur utilité. De feuilles, elles s’effilèrent, se repliant sur elle-même jusqu'à devenir semblable à des aiguilles de papier qui attendait le bon moment pour s'abattre sur la bête. Cassiel visualisa leur trajectoire, partant du ciel pour frapper le Warg sur la patte que le conseiller avait blessée un peu plus tôt. Il espérait seulement que l'animal ne le verrait pas trop venir. Le Warg avait sûrement l'intention de se jeter sur celui qui l'avait blessé à la patte, mais Cassiel espérait qu'en attisant la douleur, il l'empêcherait d'agir ou, si Lucy le permettait, de l'handicaper de sa patte. Par précaution, il sorti une autre feuille au cas où 4 ne suffirait pas.

- Si ça touche, le combat devrait tourner en notre faveur.

En voyant le groupe, il ne pouvait s'empêcher d'être optimiste quant à leur succès. Le Warg blanc était impressionnant de par sa taille que par sa férocité, mais il n'était pas seul et laisser la peur le posséder n'apporterait rien de bon. Il aurait voulu faire face à la bête directement plutôt que d'être protégé par le capitaine, mais il savait qu'il ne ferait pas le poids au corps-à-corps.

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Mon attaque portée aux pattes de la bête a le bon goût de toucher sa cible, une patte arrière du monstre ainsi donc frappée par mon hallebarde. Ladite hallebarde me permet normalement de garder une certaine distance avec mes ennemis et ainsi donc de garder mes distances tout en molestant mes cibles. Malheureusement il faut se rendre à l’évidence, si cet avantage que m’offre l’allonge de mon arme est bien efficace contre des adversaires lambda il est dérisoire face à pareil monstre. Un monstre tout en muscles, me dominant de sa hauteur et profitant de sa longueur pour surpasser mon allonge.

La bête se retourne donc violemment vers moi juste après que je l’ait frappée de ma lame et m’attrape dans sa gueule. Je sens les crocs acérés faire pression sur ma chair tandis qu’une douleur atroce me parcourt. Mes vêtements et ma peau se déchirant sous les crocs du warg blanc. Je sens ma main qui commence à se desserrer sous la douleur et la hallebarde s’échapper doucement. Je parviens finalement tant bien que mal à resserrer mes doigts autour de l’arme, m’agrippant à celle-ci de toutes forces pour ne pas la laisser tomber sous la douleur. La bête finit par me balancer vers l’aventurière. L’arme tombe à mes pieds lorsque je touche le sol, je m’empresse de la ramasser dès que je parviens enfin à récupérer mes appuis. Appuis qui me prennent plusieurs secondes à récupérer. Le corps blessé et ensanglanté à cause de la bête, je peine à repasser directement à l’attaque. Je prend quelques inspirations profondes en position défensive, hallebarde pointée vers le monstre et moi même à bonne distance de celui-ci. J’observe et attends un nouvelle ouverture. Je dos penser à frapper juste au prochain coup.

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