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En voyant l’était sa collègue, Sammael se demandait bien comment Solveig allait pouvoir gagner son concours de beuverie après ça. La mixture spéciale Astrid avait l’air de brûler littéralement la gorge et la demi-chiraki mit du temps à s’en remettre. - Ravie même ! Commenta la rose, s’amusant de l’état de Solveig. Mais c’était maintenant à elle de recevoir son défi, et elle se doutait bien que l’hybride n’allait pas être tendre avec elle. La voyant s’éclipser et se diriger vers le cellier du bastion, Sammael se dit qu’elle aussi allait avoir droit à un truc horrible à avaler. Restait encore à savoir quoi. Finalement la demi-chiraki refit vite son apparition, un bocal à la main, et annonça le défi qu’elle avait en tête. La rose allait donc devoir danser et chanter avec des œufs dans la bouche. Ça promettait un sacré spectacle pour les gardes alentours ; sa crédibilité allait en prendre un sacré coup avec ça. Mais mieux valait une supérieure sachant s’amuser qu’un coincée non ?
- On vous a déjà parlé de mes talents de chanteuse la bouche plein ? Moi non plus a vrai dire mais aujourd’hui va peut-être marquer le début de ma carrière. Sans plus attendre la rose ouvrit le bocal contenant les fameux "œufs de cent ans", s’en saisit de deux et les enfourna dans bouche ce qui lui fit instantanément comprendre pourquoi on appelait ces œufs comme ça : le gout était si fort en bouche qu’on avait vraiment l’impression que ça faisait un siècle que ces choses vieillissaient dans le cellier de la garde du sud du royaume. - Je commenche à m’dire que ches trucs ont vraiment chents ans. Articuler la bouche pleine était devenue une tâche bien ardue pour la garde qui s’écarta un peu des deux autres pour avoir plus d’espace pour danser. La garde tacha d’imaginer le rythme de la musique dans sa tête et ses pieds se mirent en mouvement, suivant le rythme dans son esprit. Rythme trouvé, elle se mit alors à chanter et, autant danser n’était pas la tâche la plus ardue, autant chanter l’était. La garde qui chantait déjà faux d’ordinaire ne voyait ses talents de vocaliste qu’empirer maintenant qu’elle avait la bouche pleine. Il n’en fallut pas plus pour que les personnes alentours se retournent et se mettent à rire à gorge déployée du spectacle offert par la valkyrie. Elle alla malgré tout jusqu’au bout de la chansonnette avant de s’arrêter et d’avaler ce qu’elle avait dans la bouche. Revenant près d’Astrid et Solveig elle jeta un regard faussement inquisiteur à cette dernière. - Contente de m’avoir tourné en ridicule ? Puis éclata d’un rire franc. - En tout cas plus jamais je rebouffe un truc pareil, c'est horrible.
Elle se retourna vers celle qui avait proposé ce petit jeu, sourire goguenard sur les lèvres. - Pour toi j’ai déjà mon idée. Puisque t’es proche du capitaine… cap ou pas cap d’aller l’embrasser ? Devant tout le monde évidement, c’est pas drôle si on vous voit pas. Et puis avec un peu chances on aura bientôt droit à une nouvelle rumeur sur le capitaine… et toi. Elle rit à nouveau, contente de potentiellement mettre celle qui s’amusait des rumeurs sur Yuduar au beau milieu de l’une d’elle.
Bravant la fumée, pas par pas, le Capitaine Al Rakija arriva enfin à destination au milieu des commis et du Chef entrain de se dépatouiller contre le Grille-Gourmand qui semblait ne vouloir qu'en faire à sa tête. Pourtant le produit était flambant neuf, ce genre de pépin ne devraient pas arriver sur la première utilisation, étrange. A moins qu'ils n'aient forcer la dose à le faire tourner à plein pot dès la première fois, les résistances élémentaires internes ont peut-être vues flous avec la pression constante. Parce que mine de rien avec la tribu d'affamés de soldats autour, le repos n'était pas de mise pour le nouvel achat du Capitaine. pas faut de l'avoir laissé chauffé au calme une bonne partie de l'après-midi avant de le faire tourner à plein régime, il avait suivit les instructions au moins là-dessus. Bah, on verra bien si le machin tourne encore après!
"Si ce truc nous pète à la gueule on vas pas avoir l'air con tient!"
Un taquet sec résonna à quelques mètres du Capitaine "Dis pas de connerie toi, regarde les fixations en dessous là plutôt!"
"Besoin d'un coup de main Chef?"
"Oh Capitaine bah tient! Votre truc là, ouais, il commence à faire le fada, saloperie..."
"J'ai retiré toute la viande en attente Chef! Rien n'as cramé, une bonne moitié est cuite et l'autre aurait besoin de quelques tours de plus."
"Met moi ça sur des plateaux et envoi le tout aux gars du Bar alors, reste pas planté là!"
Tandis que le commis s'éxécutait, le Chef lui était déjà entrain de sabrer l'air devant lui d'un énième taquet à distance comme pour lui donner de l'élan. C'est qu'il déconnait pas et en plus il semblait sur les nerfs. Qu'une machine pareil vienne à presque foutre en l'air ses préparatifs, c'était à la limite de l'insultant pour un homme qui mettait un point d'honneur presque sacré à ne voir personne sortir de ses repas avec encore la faim au ventre. Un caractère de cochon par moment mais diablement efficace et surtout plus que digne de confiance. Sans compter qu'il avait été un soldat tout à fait exemplaire durant ses plus jeunes années, pour ne rien gâcher au tableau.
Se recentrant sur les soucis plus immédiat, Yuduar agrippa les côtés du Grille-Gourmand en évitant de se bruler au contact afin de pencher la machine légèrement vers l'avant, aidé dans son entreprise par un autre équipier des cuisines. Un autre avait le nez en dessous avec le Chef en copilote et c'était à se demander si il suais plus à cause de la chaleur ou de la pression de son supérieur juste à côté et de ses taquets vifs et précis. Finalement il fallut plusieurs minutes pour que les quatre gaillards présents réussissent à localiser le soucis et à réduire nettement la production de fumée autour d'eux. Ils allaient empester le graillon pendant un bon moment après ça, pour sûr.
Malgré tout leurs efforts ils allaient devoir encore attendre un moment avant que tout le bordel généré par le barbecue ne se dissipe entièrement. Mais au moins les cuissons pourront reprendre leurs cours là où elles se sont arrêtées, et -normalement- le soucis ne devrait pas revenir de si tôt. Puis au pire les gars savaient comment faire maintenant, il s'agissais bel et bien d'une résistance de cristaux élémentaire qui s'était légèrement décalée a cause du trop plein de pression dès la première utilisation. Yuduar ne manquera pas de retourner au magasin pour signaler le soucis et négocier une ristourne supplémentaire sur on ne sais quoi, il n'y a pas de petites économies dans la vie. Un grand sourire au visage, le gradé était entrain de s'essuyer les pognes sur un torchon que lui avait précédemment tendu le Chef. S'éloignant légèrement de l'agitation, Capitaine et Cuisinier discutaient, l'un en rigolant avec légèreté et l'autre en pestant comme à son habitude. Quand soudainement sur son chemin s'invita une nouvelle présence des plus inattendue: Allys!
"Et bien ma Reine, je ne vous attendais pas là vue le bordel avec la fumée du barbecue ahahah!" plaisanta le grand brun en terminant d'essuyer la graisse de ses mains. Chef récupéra le torchon et abandonna son compère à sa discussion à venir avec la Reine, notifiant la dame de tout ses respects et en lui souhaitant le meilleur repas possible. Le tout non sans s'excuser du précédent dérangement à cause du matériel. Une suite de diatribe qui eu le mérite de faire à nouveau rire Yuduar "Ah, sacré Chef, toujours aussi sérieux quoiqu'il arrive..." commenta t-il en le regardant partir vers le cellier "Donc oui, c'est bien moi qui ai organisé tout ce petit rassemblement! Enfin "moi" façon de parler, ça aurait pas été possible sans que chacun viennes mettre la main à la patte, mine de rien c'est pas facile de trouver le bon créneau et de réussir à rassembler assez de vivres et de boisson pour contenter tout le monde!"
Yuduar adressa un grand sourire fier de ses hommes à la Reine devant lui qui semblait quant à elle venue pour de bien différents sujets. Il n'avait pas la même relation avec Allys que celle que le liait à Grimvor par l'amitié, un état de fait qui devait l'avoir visiblement intriguée. Bien sûr il avait eu l'occasion d'échanger des termes officiels et officieux avec elle plus d'une fois, que ce soit lors de certaines de ses entrevues avec Grimvor quand elle passait de temps en temps ou, par exemple, lors du cas de la découverte de la véritable identité de Hel. Mais la plupart du temps tout cela relevait de son devoir de Capitaine envers la Reine du Royaume et rarement de Yuduar qui échange avec Allys à parts égales. C'est qu'elle était légèrement moins accessible que son mari de Roi lorsqu'il s'agit de prendre du temps loin des responsabilités de la couronne.
"Les soirées avec Grimvor?" questionna le Garde avec une moue dubitative "Qu'est-ce que voulez dire par là? Vous parlez des fois où on boit des coups tout les deux? Parceque mine de rien ça arrive pas souvent, entre moi au Sud et lui avec son boulot de Roi c'est pas le temps libre qui nous étouffe ahah!" sa bonhomie naturelle et son rire communicatif revinrent de concert face aux questions de la souveraine. Il savait que de toutes manières lui mentir ne servait à rien, principalement à cause de son don. Dans le fond Yuduar n'était pas homme aux mensonges et il avait confiance en la parole de sa régente si jamais elle tenait à lui arracher quelques vérités personnelles. Notamment autour de ce cas bien mystérieux de son irruption en caleçon au milieu des couloirs du Palais il y a de ça quelques lunes maintenant. Enfin, avant de s'avancer à quoi que ce soit, autant voir de quoi retournaient les interrogations d'Allys, ça se trouve il visais totalement faux dans ses prédictions.
ça y est ils donnent à toute le monde l'autorisation de vous frapper dessus! Vous avez déjà connu ça Thépa?" Et naturellement j'me bidonne encore une fois! C'est pas que mais j'suis techniquement pas en service, sinon j'aurais pas de l'alcool ainsi disposé devant moi ni ma chemise totalement ouverte, le capitaine a été bien clair sur ce point bien avant que je ne devienne lieutenant! La remarque concernant Khalie par contre, c'est cadeau, pour le plaisir de la foutre un peu mal à l'aise parce que moi, on va pas se mentir, j'en ai rien à foutre! Le jour où j'vais me sentir honteux de quelque chose n'est pas encore arriver! Avoir une grande gueule qui débite un nombre incroyable de connerie, c'est bien que si on l'assume complètement! Bref, Khalie se retire après m'avoir fait quelques remarques concernant le fait d'arrêter de dire des conneries et qu'il faudrait pas que les autres aient peur d'elle à cause de moi? Franchement, comme si quelqu'un dans ce régiment allait avoir peur de moi! Enfin, excepté peut-être Réno à qui j'fais encore un regard noir parce que bon, j'suis borgne mais mes deux oreilles fonctionnent parfaitement elles! Dans tous les cas, j'reporte mon attention sur l'ancien lieutenant parce qu'il faudrait pas que toute cette diversion ne détourne la conversation sauf que soudainement, les nuages pointent à l'horizon...
Ah ban non ce sont pas des nuages bordel, c'est une fumée de tous les diables qui provient du véritable centre de l'animation - ouai j'lui laisse ma place de premier rôle mais juste pour cette fois - le grille-gourmand! Bordel la bibine c'est sympa mais si ce n'est pas accompagné par la viande c'est beaucoup moins intéressant! Pas de temps à perdre, j'm'excuse auprès du major et j'lève mon cul de mon siège pour m'avancer vers le bordel ambiant d'où s'échappe cette fumée, j'fais un pas, deux pas... Pas trois pas! Bah non, pas nécessaire, j'distingue une masse qui s'avance rapidement en bousculant sur son passage les curieux et mon avis que ça doit être le capitaine! Entre lui et le chef qui va sans aucun doute encore distribué de grandes claques aux commis je suppose que ma présence n'est définitivement pas nécessaire! J'vais donc reposer mon postérieur sur le tabouret que je viens de quitter et recommander une boisson : toujours la même merde, le même tue microbe, pas besoin de changer et j'veux pas de cette bière qui a le goût de la déception pour l'instant!
"Et Reno... Oh pardon Lara, j'avais pas vu que t'avais pris sa place... Tu me resserre s'il te plaît?"
-Tout de suite Lieutenant!
"Hey laisses tomber le grade aujourd'hui, on est tous égaux quand on n'est pas en service! Sauf l'autre vicelard de Reno bien-entendu!"
Et alors que la jeune femme me remplie mon verre, voilà qu'un autre type vient se taper à côté de moi et demande... Une bière? Bah là! Le pauvre gars demande ça de manière toute pompeuse mais sérieusement, le budget bière il crève pas le plafond pour être honnête du coup, c'est pas forcément le meilleur choix! Comme j'suis particulièrement sympathique, même si j'le connais pas réellement, j'vais pas le laisser se détruire ses papilles avec ça! Ce serait criminel non? J'lui envois donc une grande claque amicale dans l'épaule en riant de mon rire si particulier.
"Ben mon vieux t'es courageux! Cependant si tu considère cette mauvaise pisse de chat comme l'un des délices du grand port t'es loin du comptes tu sais! Et Lara, oublies cette commande et apporte plutôt à mon nouvel ami le même whisky qu'à moi!"
Une bière... J'ai déjà entamé la bouteille avec le major, autant continuer! Encore une fois, j'rembourserai de ma poche et tant pis! J'me tourne donc vers mon nouveau compagnon et j'lui souris à pleine dent de ce sourire que certains pourraient parfois qualifier de carnassier mais que voulez-vous? On ne se refait pas!
"Les délices du grand port hein? J'en conclu que vous êtes pas de la région! C'est cool d'avoir fait le déplacement et donc vous..." Une minute... Pas du grand port, cette couleur de cheveux, ces fringues... Oh ben merde! C'est le roi! J'fais donc la seule chose naturelle à faire dans ce genre de situation... "WOUARFOUAFOUAF! Bordel j'vous avez pas reconnu! Ouai définitivement vaut mieux partir sur le whisky, j'peux pas laisser le roi boire une mauvaise bière comme celle-là!" S'excuser? Faire preuve de révérence? Montrer un minimum de regret? Bien-sûr que non! À la place je ris comme le grand connard que je suis et je reste - malheureusement - naturel. J'vais pas commencer à faire des courbettes j'pense pas pouvoir donner l'illusion de toute manière alors...
-Ça marche la rose, mais faudra pas chouiner si je t'envoie...sur les roses, heh !
Le même humour totalement naze peu importe son interlocuteur, mais la femme à tout faire l'aimait déjà bien et pas que pour son physique avantageux. Yuduar savait décidément comment et qui recruter, ce petit enfoiré ! Aaaah, qu'est-ce qu'elle était jalouse vraiment, son propre harem... Surtout que les deux gamines avaient pas froid aux yeux, ce qui était appréciable pour des gardes.
-Debout, à genoux, à quatre pattes, c'est comme tu veux. Même si ça risque plus de finir assise sur des chiottes, héhé. Répondit-t-elle, ne cachant pas son ricanement en voyant l'hybride si confiante. Avait-elle raison de l'être, ou était-elle simplement naïve ? Dans tous les cas, ça arrangeait la citoyenne qui allait bien rire.
Et le défi commença fort avec Sol qui releva ses deux jambes vers le plafond pour qu'Astrid l'attrape, tout en faisant bien attention à ce que la gravité ne fasse pas son œuvre sur la robe. Une situation qui aurait été bien cocasse et qui aurait ravi plus d'un invité dont elle. Autant le dire, la tentation fur forte de soit lâcher la robe « malencontreusement », soit de jeter un coup d’œil à ce qu'il y avait dedans, mais les menaces furent très claires : Un seul regard et c'était une patate.
-Rooooh. On est entre filles non ? Où est le problème ? Puis j'suis curieuse de savoir à quoi ressemble la lingerie avec laquelle t'a séduite Yu…tes prétendants.
Cela étant, elle n'allait pas s'y risquer même si elle aurait pu jeter un coup d’œil discrètement à la vitesse du son et sifflota donc le temps que le piment fasse effet. Et elle n'eut pas à attendre très longtemps car très vite, la jeune femme se remit debout dans tous ses états et en larmes, arrachant à la citoyenne un rire amplement satisfait :
-Pffhahahahaha ! Bah alors elle est passée où ta confiance de taleur ? C'est à en pleurer de rire, tu trouves pas ? Mais tu te débrouilles bien ! Y'en a qui ont direct tout revomi ! Et tu verras, le plus douloureux ce n'est pas l'entrée, mais la sortie, heh.
Prochain défi destiné à Sam, Sol était revenue avec un bocal d’œufs qu'Astrid reconnut immédiatement, affichant alors un sourire jusqu'aux oreilles. Dans ses recherches de trucs les plus dégueulasses, la farceuse était bien entendu tombée sur cette immondice qui était bien placé dans son classement de merde à faire avaler aux gens. Et il fallait que la rose danse et chante en plus de ça ?
-Pas à dire, vous savez aussi vous amuser au Grand-Port.
Sous les rires hilares de la citoyenne et des autres gardes qui tapèrent dans leurs mains en plus d'accompagner le chant de la garde, cette dernière réussit avec brio son défi sans vomir ou sans recracher ce mets si délicat qu'elle avait gardé dans la bouche.
Et fatalement, c'était désormais au tour de la femme aux cheveux blancs. Qu'est-ce qu'on allait lui demander de faire ? D'avaler ?
-AH. S'exclama-t-elle au défi que venait de lui lancer Sam.
Elle eut une petite grimace et tira la langue de dégoût à l'idée d'embrasser Yuduar. En effet, elle aurait largement préféré avaler le piment ET les œufs en même temps plutôt que….ça.
Cela dit, elle n'allait pas reculer devant ce challenge, puisqu'elle avait lancé le jeu. Il serait bien bête qu'elle perde au deuxième tour. Prenant donc son courage à deux mains, elle finit par soupirer en se grattant le menton:
-Eeeh, ça me gêne pas comme rumeur. Je suis personne, une simple inconnue après tout. Par contre ouais, ça risque d'être plus problématique pour Yuduar et ça, c'est marrant heh. Bah, restez ici les jeunettes, et regardez faire une pro !
Où était le capitaine d'ailleurs ? Toujours à côté du barbecue, en train discuter avec Allys, la reine. Du coup forcément, les yeux étaient rivés sur les deux illustres personnages, au plus grand malheur de la femme à tout faire qui se contenta d'hausser les épaules. Trop tard pour reculer.
Prenant la peine de passer la main dans ses cheveux pour se recoiffer un minimum, la citoyenne apparut à côté d'eux en un clin d’œil.
-Heeeeey, resalut ! Putain, ça pue la fumée ici. Ah, Allys, ça te dérange si je t'emprunte le capitaine une seconde ?
Et sans crier gare, Astrid agrippa la chemise du gamin pour l'obliger à se baisser, marmonnant un vague « no homo » avant de l'embrasser sans aucune autre forme de procès. Bref mais intense, la femme à tout faire le relâcha et se permit de relever ses lunettes pour lui faire un clin d’œil qui se voulait séducteur pour ensuite lui mettre la main aux fesses :
-Alors ? Ça a rendu ton Al ra-KIKI-ja tout yu-DURE-ar ? Huéhuéhué. Allez, avoue-le, cette pouffe de Queen Milan m'arrive pas à la cheville hein ?
Plaçant ses doigts sur ses lèvres, elle envoya un dernier baiser à distance en direction de son ami avant de s'exclamer haut et fort, abandonnant tout acte de séduction et tirant même une nouvelle fois la langue :
-Berk, putain, j'vais en faire des cauchemars. Tu peux remercier tes valkyries pour ce défi ! Donc va pas te faire des idées hein, sale gosse ! Oh. Elle s'inclina devant Allys et lui dit : Désolée du dérangement et pour ce petit spectacle heh, reprenez donc votre discussion comme...euh, si de rien n'était. Ouais.
Et à peine le temps de fermer les yeux qu'Astrid était de nouveau à côté de Solveig et de Sam, une chope de bière à la main qu'elle avala d'une traite pour désinfecter ses lèvres et sa bouche. Elle allait en entendre parler jusqu'au solstice d'hiver où il ferait un froid de canard et où même l'épaisse neige qui recouvrait Aryon habituellement ne saurait cacher cette histoire.
Cela dit, terminé les plaisanteries et les défis gentils, il était temps de passer aux choses sérieuses !
Prochain défi, Astrid refouilla dans son sac et y sortit un nouveau flocon...flacon pardon, de piment qu'elle tendit une nouvelle fois à l'hybride avec un sourire mauvais:
-Cap ou pas cap…..de garder le piment dans ta bouche, t'embrasser Yuduar et de lui recracher ça directement dans le gosier ?
- Une pro tu dis ? S’étrangla-t-elle en regardant Astrid tourner les talons. Elle en profita pour se rapprocher de sa collègue, jouant des coudes contre ses côtes tout en lançant : - Une simple inconnue hein ? M’est d’avis que ça ne sera pas pour longtemps… Tu crois que Yuduar va réagir comment ? Il n’y a plus qu’à espérer que ça ne tourne pas au vinaigre. Ses yeux étaient rivés sur l’endroit où se trouvait leur cible principale. Les oreilles droites, tendues et aux aguets, elles étaient prêtes à saisir tout les sons qui pourraient leur parvenir. Dans la mesure du possible étant donné le nombre de personne autour d’eux.
- Elle l’a fait ! S’exclama la chiraki tout en plaquant le dos de sa main contre l’épaule de Sammael. C’est tout sourire qu’elle attendit que la blanche revienne à leur côté. - Des cauchemars hein ? Eh arrête de raconter des salades, je suis sûre que t’as adoré ce bisous, ça se voit ! Ne put-elle s’empêcher de la taquiner. - J’ai hâte d’entendre les rumeurs qui vont éclore ! Je vois déjà : « L’inconnu du barbecue vole un intense baiser au capitaine » à la cantine, entre deux cuillères de potage. Et alors qu’elle allait de nouveau partir à rire, le défi d’Astrid la fit déchanter. Un regard dans la direction du brun et elle secoua la tête. Mais subitement, son visage se fit rayonnant. - Oh… Et puis zut. Donne ! Sans lui laisser le choix elle se saisit de la petite fiole qu’elle débouchonna. Immédiatement les effluves épicées s’en échappèrent pour venir torturer ses fosses nasales. Sa langue était encore en feu, pourtant elle devint remettre le couvert. Parfois, elle se demandait pourquoi des idées aussi saugrenues lui traversaient l’esprit, n’aurait-elle pas pu se contenter de boire sa liqueur, accoudée à la table en discutant avec deux amies. Visiblement ce n’était pas assez pour elle. Qu’à cela ne tienne, elle allait en assumer les conséquences.
Après une grande inspiration, un pincement de nez parfaitement inutile et un couinement en prévision de la douleur qui allait l’attendre, Solveig vida l’intégralité du flacon dans sa bouche. A ce moment précis, elle eut un sourire aussi mauvais qu’avait eut la femme à tout faire à son encontre. D’ailleurs, après que ses yeux soient furtivement passé sur Yuduar, elle les reposa sur elle avant de la saisir brusquement par le col.
C’était un baiser franc, qui n’avait rien de délicat. Bien au contraire. La jeune Prêth prit grand soin de laisser sa langue aller caresser celle d’Astrid, afin qu’elle aussi, puisse goûter avec -sans aucun doute – le plus grand des plaisirs sa propre mixture. Elle fit même attention à laisser son avant bras fin mais puissant la saisir par la hanche afin de la plaquer contre elle et éviter toute fuite. Enfin, lorsqu’elle fut certaine de ne pas être la seule à subir les brûlures de la mixture, elle l’a relâcha et lui offrit un sourire carnassier qui dévoila ses petites canines acérées. - Ca c’est un baiser, Astrid. Je ne serais pas la seule à souffrir au prochain passage au toilette au moins ! Se penchant légèrement vers l’avant elle lui offrir son meilleur sourire. - Tout va comme tu veux ? Mais cela ne dura pas longtemps. Ses joues s’enflammèrent de nouveau, sa bouche également et ses yeux se mirent à pleurer, l’incendie était de nouveau là et par la sainte que cela lui semblait infernal. S’appuyant sur Sammael, elle soupira entre deux quinte de toux. - Un truc à boire ou a manger peu importe, mais calme ça, j’ai l’impression qu’un lac de lave me sort par les yeux….
" Effectivement... certains événements... sont difficiles à estimer."
Devait-elle les citer ? Non, ils n'étaient pas à un rassemblement officiel, mais elle avait un sourire de connivence, voire de compassion envers le capitaine Al Rakija. Le temps libre effectivement était un présent rare parfois dès que le devoir prenait le pas sur le reste... Enfin le devoir... elle avait entendu une rumeur qui lui avait rappelé d'autres rumeurs.. Alors qu'elle plissait les yeux comme pour faire son petit air d'enquêtrice, il y eut précisément une perturbatrice. Une femme vint pour littéralement embrasser Yuduar devant ses yeux. Elle fit des yeux immenses, se recula de trois pas en se disant qu'elle allait prendre congé avant de se retrouver avec un défi sur le dos... La reine se disait bien que vu la surprise, ce n'était pas prémédité.
" Très bien, peut-être aurons nous des moments de détente... comme celui-ci. Bonne soirée Capitaine"
La reine prit congé en se disant que le mieux dans cette histoire était de rejoindre l'équipe de logistique. La promesse d'un thé sonnait doucement à ses oreilles comme un bienfait absolu. Dans l'affaire, elle renversa à son passage un verre qu'elle avait saisi à la buvette. De toute façon, le thé lui correspondait mieux. En passant, elle voulut vérifier comment la soirée se passait pour Grimvor. Il avait l'air de bien s'amuser. Elle ne put s'empêcher de sourire tout en se rendant vers l'espace dont parlait Calixte. Quand elle arriva une charmante table avait été dressée. Elle y retrouvait enfin ses repères et surtout de la tranquillité. Mine de rien, elle avait eu peur de se retrouver mêlée à tout cela..elle ne pouvait s'empêcher d'adresser un regard fixe à Calxite... Il avait quand même fusionné avec sa robe, ce n'était pas banal et pire cela ne s'oubliait pas.
" Me voilà donc, je vois que cet endroit est très sympathique. La logistique se récompense après de lourds efforts, je comprends tout à fait" fit-elle en choisissant un coussin moelleux comme dossier. Après tout cet endroit se prêtait bien à cela.
Déchargeant les dernières bouteilles vides qui sonnaient la fin à venir de ses propres devoirs, Calixte termina machinalement de remplir le formulaire tendu par son collègue avant de rejoindre d’un pas enthousiaste la souveraine qui était installée par quelques âmes fébriles au cœur de leur salon de thé improvisé. Le souvenir de sa fusion inadéquate avec la robe de la Reine était encore frais dans son esprit et, malgré sa curiosité grandissant toujours plus avec les minutes passant, le coursier s’approcha avec prudence de son auguste interlocutrice.
- L’avantage d’avoir à parcourir le Bastion jusqu’à ses moindres recoins, c’est d’effectivement savoir où sont rangés les plus beaux trésors, Votre Majesté, acquiesça Calixte avec un sourire presque timide.
Il présenta à la souveraine les diverses concoctions que ses collègues avaient ramenées, et lorsqu’elle arrêta son choix, il lui prépara son thé.
- Mais je crois que c’est bien la première fois que nous avons la chance d’être graciés par la présence du trésor le plus noble du Royaume, poursuivit-il en amenant la tasse de grès rustique devant la Reine.
Un doux parfum fruité s’élevait à présent de celle-ci, et il lui sembla entendre dans son dos l’exclamation ravie de Marianne qui avait été celle mettant la main sur ce thé en particulier. Comme une bulle un peu atypique, un peu hors du temps, leur drôle de configuration attirait toujours plus l’attention à la fois respectueuse et curieuse des membres de la logistique qui tentaient, tant bien que mal, de vaquer à leurs tâches tout en observant innocemment leur hôte de marque.
- J’espère que vous nous pardonnerez ainsi l’intérêt quelque peu déplacé de notre audience…
Et comme s’il avait donné là le feu vert à ses camarades pour laisser libre cours à leur curiosité comme à leur admiration, le coursier sentit bientôt quelques présences surgir à ses côtés.
- Votre Majesté ! s’exclama Réno dont l’expression ressemblait actuellement plus à celle d’un gloutovor prêt à passer à l’action qu’à celle d’un garde. Est-ce que… est-ce que vous permettriez que Cal prenne une photo de vous et moi ? demanda-t-il d’une traite sans presque respirer, tendant fébrilement son propre cadre magique. C’pas tous les jours qu’on a la chance de croiser la Reine, et M’man serait tellement contente de… bref.
- Arrête de l’embêter Réno ! Est-ce que les pâtisseries vous conviennent ? J’espère que vous ne faites pas d’allergies, y a pas mal de petits gâteaux avec des fruits secs…
- On peut allez en chercher d’autres en cuisine ! J’ai vu qu’il y avait des tartes en préparation pour demain.
- T’as raison, faisons ça. Il manque clairement de choix sur cette table. Bougez pas, Votre Majesté. On va rectifier le tir !
- Si Réno peut avoir une photo, moi aussi ?
- On est désolés pour le standing, Cal nous a pas trop donné de temps pour dresser la table. Il manque peut-être un peu de coussins, non ?
- Tu penses pas que onze c’est suffisant… ?
- T’as raison, j’vais en chercher deux autres !
- Ah ça doit vous changer du Palais, non ? Le salon de thé fait à l’arrache, la fumée qui envahit toute la cour, les éclats de voix et les beuveries à chaque coin de table…
- Sans compter les embrassades un peu partout.
- Hé vous avez vu celle du Capitaine !?
- Quoi ?
- Vous avez bien fait de venir nous voir, Votre Majesté. Avant de finir au cœur d’un nouveau défi. J’peux avoir votre autographe sur mon gant ?
- Vous en faites souvent des soirées de régiment comme ça ? Z’êtes allée aussi au Blizzard ? Chez les Belluaires ? Au Myrmidon ?
- Croyez que je pourrais avoir une photo de vous et du Roi ?
- Hé Cal, tu lui as donné notre cadeau ? Bon c’est pas grand-chose parce qu’on ne nous avais pas vraiment prévenu, hein.
- Moi j’étais pas pour faire un cadeau…
- Toi vas-t-en si t’es pas content. Vas-y Cal, donne !
Et comme la logistique était de ces grandes familles décomposées recomposées dysfonctionnelles mais capable à la fois de ridicule comme de volonté, le coursier céda et sortit de sa poche un large carré de tissu aux armoiries du régiment Al Rakija, tagué d’une multitude de noms multicolores. L’offrant à la Reine, Calixte ne put s’empêcher de s’amuser de son visage perplexe.
- Alors, c’est principalement les noms de ceux de la logistique, mais on a réussi à faire signer les collègues pas trop loin du cellier…
- Arthus a renversé un peu de bière dessus d’ailleurs…
- Ca peut vous servir de mouchoir ou de torchon !
- Ou juste un souvenir. Hésitez pas à baver dedans ou vous torcher les fesses avec si Yuduar vous met en colère.
- Julie ! Un peu de tenue.
- Bah j’sais pas moi, c’est une possibilité ! Vous pouvez l’jeter aussi. On sera pas vexés.
- Toi tu seras pas vexée. Mais moi j’ai fait un petit dessin en plus, j’ai pris le temps ! Regardez Majesté, là j’ai fait la tête du Capitaine.
Et comme il semblait qu’elle était à présent entre de bonnes mains – ou en tous cas des mains attentives et bienveillantes – Calixte s’éclipsa doucement alors que la discussion s’étendait sur les talents artistiques de la Reine. Libre de son travail qui venait de se finir, amusé par l’enthousiasme débordant de ses collègues décidés à chouchouter leur souveraine, le coursier partit en quête de Solveig.
Il retrouva la Valkyrie un peu plus loin, aux côtés de Sammael et de l’étrange femme en tenue de plage, et il se glissa contre son amie, passant son bras sous le sien.
- J’espère que je n’interromps rien. On a rendez-vous avec un couple de fûts il me semble, non ? sourit-il à Solveig.
Le drôle de trio était bien divertissant à observer, mais à la disparition de mon amie, je ne savais plus trop où me mettre, puis je ne voulais pas coller Valentino même si ma présence n’était que le résultat de l’acharnement de ce dernier. Seulement, il était peut-être bon que nous nous séparions un peu lors de la soirée histoire de pouvoir discuter et créer des liens avec autrui, même si faire les premiers pas n’était pas la chose la plus facile pour. Il faut dire que je ne suis pas très sociable de base, mais au moins j’ai fait l’effort d’être ici et de mettre une tenue correct et sans trous, même si mon ventre était quelque peu exposé.
Enfin, je regarde encore un peu autour de moi, espérant revoir mon amie rouquine, mais toujours rien. Bon, tant pis, seulement, qu’est-ce que je vais faire de cette boisson? Je ne suis pas pour la boire puisque j’ai déjà ma bière! Je trouve donc une table libre et dépose son verre avant de me retourner pour voir Calixte s’approcher de moi. Un sourire sur les lèvres, je me demande bien ce qu’il a en tête. Du coup, il me met une boîte en main, m’obligeant à déposer ma pauvre bière et me demande de l’aider à chouchouter la reine. En vrai, je ne sais pas dire si je suis heureuse qu’il me tienne occupée de la sorte ou si ce genre de corvée m’emmerde. Attention, ce n’est pas le fait d’aider la reine qui me turlupine, mais seulement, vous me connaissez. Je suis la flemme incarnée et travailler quand je ne suis pas payée ne fait pas partie de mes plus grands plaisirs. Mais bon, je ne vais pas dire non à mon ami et colocataire. Après tout, il se peut qu’il se retrouve seul d’ici quelque temps. Cela dépendait de mes recherches.
« Nan, Val est un grand garçon et il peut très bien survivre sans moi un après-midi, non? » Je lui fais une petite grimace, alors que je replace la boîte dont j’ignore son contenu et que je zyeute un bref moment. « Et bien, je regarde, je regarde, mais je n’ai pas encore trouvé quelque chose qui m’a fait un dire un gros Wooow. Et je ne cherche pas nécessairement un truc bien décoré sans travaux, mais voilà… » Je lui fais un sourire avant de lui mettre un petit coup d’épaule amical. « De toute façon, tu ne te débarrasseras pas de moi aussi facilement! »
Enfin, on passe à côté d’une table où se trouvaient quelques desserts qui attendaient tristement que les plats principaux se soient écoulés pour être goûtés, mais pour ma part, je ne me gêne pas prenant un petit macaron de couleur vert et le met entièrement dans ma bouche. Pour le reste, j’écoute plus ou moins la conversation qu’il y entre Cal et les autres de la logistique. Je les plaints de devoir courir de droite à gauche pour nous permettre de bien manger, mais bon, je ne peux que les remercier par la même occasion et c’est pour cela que je mets aussi la main à la pâte pour aider mon petit prince!
J’observe alors l’endroit choisi pour décider de la disposition de celui-ci afin que le confort soit à son maximum. Je ne sais pas dire s’il s’agit des habitudes de ma mère, mais j’y mets le paquet. Mettant à contribution mon pouvoir pour accélérer le processus, je place tout ce qu’on amène à ma disposition. Puis je m’arrête soudainement alors que je réalise que je suis en train de placer mon je ne sais trop quelième coussins…
« Vraiment? Onze coussins?
- Il n’y a jamais assez de coussins!
- Si vous le dites, enfin, je m’en lave les mains, han. »
Bref, tous avaient mis la main à la pâte. Le thé fut trouvé par une demoiselle bien heureuse de sa trouvaille, un bouquet de fleurs fut amené par un autre alors qu’une troisième personne avait réussi à dénicher une part de cake accompagné d’une confiture de châtaigne. Je croisai les bras sur ma poitrine observa ainsi le travail achevé alors que mon collègue revint alors vers moi me posant une bien drôle de question. Haussant les épaules, je tourne alors la tête vers lui en poussant un petit soupir.
« Ma famille ne m’en parle pas, elle est loin l’époque ou ma mère m’appelait son petit sucre d’orge. Enfin, je dois dire que depuis le passage d’Ashley en garde à vue, je suis soudainement plus appréciable et moins rebelle. D’ailleurs, c’est certainement la raison pour laquelle je ne suis pas déshéritée. Mais bon, au moins pour le moment, ils sont bien occupés à tenter de gérer la crise et tant qu’ils ne me présentent pas à un supposé fiancé caché dont je suis liée depuis la naissance, je suis tranquille pour le moment. » Je finis par lui donner une tape sur l’épaule en lui montrant du menton le petit nid. Bien évidemment il rajouta son grain de sel avant que l’invitée principale n’arrive en ce lieu.
À peine fut-elle entrée, qu’une colonie d’abeilles se mit à bourdonner autour d’elle clamant requête après requête. Les questions fusaient de gauche à droite et un cadeau lui fut remis. Calixte s’éclipse et pour une raison que j’ignore, je reste pour surveiller la troupe.
« Oh! C’est sensé être un endroit tranquille ou ça se passe comment?
- Ah, ouais pas faux.
- On est désolé, Votre Majesté.
- Vous pouvez discuter, mais donner lui le temps de vous répondre au moins! »
J’ai l’impression de jouer à la mère qui réprimande ses enfants. Je secoue doucement la tête faisant bouger ma longue chevelure de droite à gauche, puis je m’avance alors vers le groupe. Bon, faut avouer que je suis moi aussi curieuse.
« J’espère que le tout vous plaît, majesté. Je suis le soldat Drak’gnir, enfin, vous pouvez m’appeler Khalie. Si vous avez besoin de quoi que ce soit, je serais dans les parages. Même si vous avez de nombreux chevaliers servant » dis-je en ouvrant les bras pour montrer cette petite troupe.
- Aaaaah… Ça va mieux… Astrid ! Je me venge… La chaleur d’un corps se glissa contre le sien, la faisant sursauter. Il fallait dire qu’avec ce qu’elle venait de s’envoyer dans la bouche, son nez n’était plus capable de capter une odeur correctement et si il y avait bien une personne qu’elle ne s’était pas attendu à voir revenir de si tôt c’était bien le jeune homme. Elle tourna donc vers lui ses grands yeux étonnés et le dévisagea. - Euh… Non. Je dirais même que tu arrives pile à temps. Avec un peu de retard. Si seulement il était arrivé dix minutes plus tôt elle n’aurait pas eut besoin d’avaler une seconde fiole de la mixture brûlante d’Astrid. - Mais pile à temps. Avec douceur elle laissa reposer sa tête contre son épaule. - Le rhum, ça te va ? Je ne sais pas si tu aimes mais je me vois mal tourner à la bière, ça serait un coup à finir la partie à cause de nos vessies trop pleines ! Le gratifiant d’un clin d’œil, elle l’abandonna ensuite pour s’approcher d’une table, intimant à Sammael de l’aider. Sans trop de difficultés les deux jeunes femmes déposèrent le madrier devant le coursier et au centre d’un petit cercle de curieux qui ne cessaient de passer en leur prêtant plus ou moins attention.
Comme si son instinct le lui avait dicté, Astrid revint avec non pas une mais deux bouteilles de rhum ainsi que deux petits godets qu’elle déposa devant eux. - Il faut croire que tu es plus réactives pour certaines choses que pour d’autre, mais je crois que tu nous surestime un peu là... La charia Solveig avant de reporter son attention sur son compagnon. - Bien ! Mon cher Calixte, c’est aujourd’hui et en ce lieux que je vais te démontrer à quel point l’escouade des valkyries est bien meilleure en matière d’alcoolémie que la logistique. Défend tes couleurs soldats ! Lui dit-elle en lui tendant la main, un sourire amusé étirant ses joues. Solveig ne prenait pas vraiment ce genre de jeu au sérieux, cependant il fallait admettre une chose ; elle aimait gagner. Elle adorait gagner même, et si elle adorait tout autant le coursier elle n’était absolument pas décidé à lui laisser gain de cause. - Les règles sont simples, un shot chacun son tour. Le premier à déclarer forfait à perdu et… Son bras se tendis au dessus de la table et ses doigts se refermèrent sur le col de sa chemise qu’elle tira légèrement pour l’obliger à se pencher, de sorte à ce qu’il soit l'un des seul à entendre les paroles qu’elle prononça ensuite. - Il devra un gage au gagnant. Immédiatement elle le relâcha et se mit à tapoter dans ses mains tout en sautillant. - Je suis bonne joueuse je commence ! Astrid, je te laisse servir !
Dès que son verre fut plein, elle l'avala d’une traite en grimaçant.
- Il faut croire qu’alcool et piment ne font pas bon ménage. Le verre claqua sur la table, retourné et vide. - Alors Alkh’eir, tu me suis ? L’invita-t-elle avec toute sa joie de vivre habituelle.
- HRP:
Taux d'alcoolémie : 2/18
Aussi, ce fut avec excitation qu'elle attendit que l'hybride fasse son défi qui réaliserait le plan machiavélique d'Astrid de coller encore plus de rumeurs au cul du brun, en espérant que cette fameuse Milan tombe dessus et lui demande des explications si leur relation était bien vraie.
Avec son grand sourire de sale gamine donc, elle regarda Sol boire de nouveau le flacon et se prépara à savourer le spectacle qui allait s'offrir à elle. Mais elle ne se doutait pas un seul instant qu'elle allait savourer....autre chose.
-Allez, fait de ton m….Attends, pourquoi tu me regardes co…. ?
Pas le temps de finir sa phrase qu'elle sentit des lèvres sur les siennes, puis une langue puis…le piment. Comprenant soudainement la situation critique dans laquelle elle se trouvait, Astrid tenta vainement de se dégager et de repousser la garde mais sans succès car celle-ci avait fermement plaquée la femme à tout faire contre elle. Cette sale…Fichu pour fichu, elle arrêta de se débattre, plaqua ses deux mains sur les fesses de l'hybride et lui rendit le baiser en fronçant les sourcils pour montrer son mécontentement.
Putain de merde. Elle aurait pas pu juste déclarer forfait normalement au lieu d'abandonner de façon aussi flamboyante ? Un baiser, elle n'aurait certainement pas craché dessus, mais celui-là elle s'en serait très bien passé.
Enfin, quand les deux jeunes femme se séparèrent, la citoyenne s'apprêta à insulter l'hybride de tous les noms :
-Sol', t'es une vraie bâta….
Rapidement et efficacement, parfaitement comme Astrid l'avait inventé, le piment fit effet. Les gouttes de sueur auxquelles vinrent s'ajouter des larmes, ses joues qui devenaient rouges, la langue et la gorge en feu….Chaque mouvement de langue, chaque bouffée d'air lui donnait une folle envie de crier, aussi elle ne pipa pas un mot, se contentant de sauter sur place comme si ça allait calmer ses douleurs. Puis vinrent les toux incontrôlables, les rots, le hoquet, les hauts le cœur, puis, oubliant la douleur de sa langue, une pluie d'insultes entrecoupée de respirations difficiles tomba sur...personne en particulier :
-Putain de….merde de mille...milliards de *hic* mille Fenrir...buurp....de fille de peu de joie de putain de pute de chiottes…. ! Parlant de...chiottes, rendez-vous….aux chiottes plus tard, si tu...penses que c'est la *hic* partie la plus….douloureuse, prépare *hic* ton derrière au pire ! AAAAAAAAH PUTAIN !
Usant de son pouvoir, elle alla à pleine vitesse à travers tout le Bastion, le fouillant de fond en comble pour trouver le Saint-Graal. Et elle le trouva ! Toute sourire, toujours haletante et souffrant de martyr à cause de sa propre mixture, sûre et certaine que de la lave sortirait de son cul d'ici la fin de la soirée, elle revint où se trouvait ses deux comparses de la soirée.
-DU *hic* LAAIIIIIIIIT ! Hurla-t-elle en avalant le tout d'une traite, calmant l'enfer qui se trouvait dans sa bouche. PUTAIN…..JE….REVIS ! Elle pointa du doigt la garde avec un sourire triomphant, qui ne l'était pas tant que ça vu son état : SOL ! T'as perdu ! Tu me dois quelque chose ! Je sais pas quoi encore...buuuuuuuurp....mais on verra!
Nettoyant avec son avant bras la sueur qui perlait de son front puis le filet de lait qui coulait de sa bouche, elle jeta un sourcil interrogateur au gamin qui venait de les rejoindre. Un autre garde donc, et le concurrent de Sol pour le concours de boisson. Du rhum eh ? Ni une ni deux, Astrid était revenue avec deux bouteilles et des godets.
-Tous les chemins mènent au Rhum ! Et voyons, on m'avait promis un concours et des gardes qui tiennent l'alcool. Le Grand-Port a une réputation à tenir non ? C'est rien ça !
Avec un grand sourire rendu légèrement moins éclatant à cause de la douleur qui n'avait absolument pas disparu, elle servit les deux adversaires et annonça haut et fort :
-En tant qu'arbitre, je déclare dès à présent ce duel entre Solveig et Calixte ouvert ! Faites vos paris messieurs dames ! Qui d'entre la belle et sournoise, très sournoise hybride de chez les Valkyries et...euh….le garde de la logistique mignon comme tout va rouler sous la table en premier ? Avec un clin d’œil en direction du jeune homme, elle lui dit : T'inquiète gamin, je t'ai préparé le terrain. Deux flacons de piment super-extra-méga-fort-de-la-mort-qui-tue, elle survivra pas, heh. Allez, CUL-SEC ! CUL-SEC ! CUL-SEC ! Wow, Solveig commence fort et sans hésitation! Mais notre cher Calixte ne se laissera pas faire, n'est-ce pas? Je le vois à son regard déterminé! Vous savez sinon qu'avec le rhum, on a moins de chance d'avoir un rhume après? Héhéhéhé.
Si le métier de commentateur de concours de boisson était un vrai métier, nul doute que la citoyenne y aurait brillé comme personne d'autre. Malheureusement, ce n'était pas le cas, aussi elle se contentait d'amuser les personnes assez curieuses pour observer le cirque et le duel, pariant ci et là.
Après avoir resservi les adversaire, elle se tourna rapidement vers la rose pour lui demander :
-Alors ? Tu veux qu'on continue les défis, ou qu'on fasse notre duel également ? Je te préviens, c'est ta tête qui va rencontrer la table avant la mienne, heh.
Astrid adorait gagner et détestait perdre. Aussi, souvent, plus que souvent, elle avait toujours...deux ou trois bottes secrètes pour s'assurer de sa victoire, honorable ou non.
La Valkyrie se détacha de son bras pour prendre en main la suite des évènements, et cela convint bien au coursier qui en profita pour vérifier l’intégrité de ses narines et remettre en place ses pensées éparpillées sous les relents piquants. Acquiesçant distraitement aux propositions de son amie, il bougea enfin pour aider les deux Valkyries à installer leur matériel succinct de boisson. A l’orée de son champ de vision, il nota que leur remue-ménage attirait l’attention de quelques de leurs collègues. Et lorsque l’étrange femme au visage étonnamment similaire au sien et aux goûts vestimentaires discutables déposa les bouteilles de rhum près d’eux, des exclamations enthousiastes fusèrent à la ronde. Bientôt, dans un joyeux fouillis désorganisé, ils ne furent pas les seuls à préparer leur terrain de jeu. S’installant dans un sourire amusé et joueur – car s’il se fichait de gagner ou perdre, Calixte restait extrêmement facile à séduire pour ce type de compétition – l’espion fit face à Solveig.
- On attend toujours que vous osiez nous défier aux soirées valkystiques, commenta-t-il taquin. Mais cette fête fera tout aussi bien l’affaire. Défends les tiennes, Valkyrie !
Les lèvres étirées en miroir l’un et l’autre, un éclat joyeux d’anticipation, peut-être un peu fou, faisant scintiller leurs prunelles, ils se jaugèrent un moment tandis que Solveig énumérait les règles – succinctes – de leur duel. Puis elle se pencha par-dessus la table, et les songes du coursier s’envolèrent à nouveau. Ses yeux plongèrent involontairement le long du généreux balcon de son amie, et y restèrent sans doute sciemment un peu plus de temps que la décence ne l’aurait voulu. Son odorat accusa de nouveau un moment d’immense solitude aux effluves épicées parvenant des lèvres de son interlocutrice, et lorsque celle-ci retrouva sa position initiale, Calixte dut se rendre à l’évidence que pour tout un tas de raisons plus ou moins avouables, il n’avait rien saisi de ses messes basses.
Astrid – puisqu’il devait s’agir du prénom de l’étrange jeune femme grande gueule, commère avérée, grande gagnante de l’humour beauf, proche improbable des dignitaires, cerveau des opérations foireuses et ambitieuses, personne à tout faire visiblement – se saisit de l’arbitrage comme des commentaires et la Valkyrie s’enfila rapidement son premier shot de rhum, sans vaciller d’un iota.
- Piment… nota distraitement le coursier dans le flot de paroles d’Astrid. Ah mais c’est pour ça que…
- Qu’elle pue de la gueule ? suppléa Apolline, toujours aidante.
Elle s’était hissée avec Louis sur la table. Et tandis que ce dernier insistait à faire remarquer à Solveig que ce type d’occupation n’était pas correct pour une femme de son rang, la trousse de cuir semblait toute inspirée par la diatribe d’Astrid. Nul doute que si elle avait eu sa scribouilleuse, elle aurait pris des notes.
Choisissant la réponse qui lui parut la plus appropriée, l’espion avala d’une traite son godet. Le liquide de qualité médiocre laissa sur son palais une emprunte échauffée, mais sans plus. Presque déçu, il fit pivoter la bouteille ouverte pour en aviser l’étiquette à moitié effacée.
- T’es sûre de c’que tu nous as pris, Astrid ?
Retournant à son tour son verre, il reposa son regard défiant sur la silhouette de Solveig.
- Jusqu’au bout d’Aryon, Prêth, répondit-il en lui tirant intelligemment la langue. Mais reprends donc un shot.
- Résultats dés:
Taux d’alcoolémie à (ne pas) atteindre : équivalent 1d30 : 20
Ce tour : OH : 1d6 : 1/20
- J’espère bien qu’elle sera au cœur d’une rumeur après ça. C’est une amie de Yuduar nan ? Il doit être prêt à tout en l’ayant fait venir ici, j’suis sûr que ça va bien se passer.
Astrid n’avait pas hésité à embrasser le capitaine, offrant aux gardes -et à la reine juste à côté- un spectacle des plus drôles. Tout comme sa collègue, la rose avait déjà hâte d’entendre les rumeurs à venir sur la femme ayant charmé le capitaine du Grand-Port lors d’un barbecue organisé pour ses troupes. Mettre une telle commère au cœur d’une rumeur avait quelque chose de délicieusement ironique. Mais la citoyenne avait visiblement décidée de se venger en proposant un défi encore pire à la demi-chiraki. Sammael se demandait bien si elle allait accepter celui là et elle ne fut clairement pas déçue de ce qui arriva. Ce n’est pas Yuduar que l’hybride partit embrasser, la bouche pleine de sauce extra piquante, mais bel et bien celle qui venait de lui lancer le défi. La rose éclata une nouvelle fois d’un rire franc devant la scène inattendue puis se reprit et exécuta la demande de Solveig, partant lui chercher de quoi calmer le feu dans sa gorge. - Tiens, avale ça. Ça ira mieux après. dit-elle en lui tendant le morceau de pain qu’elle avait dénichée.
Calixte fit alors son apparition, sonnant l’heure du début du concours de boisson opposant les Valkyries et la Logistique, représentés par leurs deux champions : Sol’ et Calixte. Un concours qui promettait d’être amusant à regarder lui aussi. Sammael aida la demi-chirkai à mettre en place la table pour son concours puis se plaça à côté de la commentatrice et arbitre autoproclamée qu’était Astrid.
- Et pourquoi pas mêler défi et alcool hein ? Aide moi à installer une table pour nous deux à côté de ces deux-là. Elle n’attendit pas vraiment de réponse, certaine qu’Astrid allait accepter son idée, et commença à tirer une seconde table pour venir l’installer à côté des deux gardes ayant commencés leur concours. - Bouge pas, j’vais nous chercher de quoi corser un peu les choses. Sammael s’éclipsa alors au bar, récupéra un petit tonneau de bières pour ls deux alcooliques, quelques bouteilles d’alcool fort et plusieurs choppes qu’elle ramena à table ou attendait Astrid. - Je te propose quelques culs-sec originaux, la première qui arrive plus à suivre à perdue et devra quelque chose à la gagnante. Ça te va j’imagine, tu vas pas te défiler maintenant ?
La valkyrie attrapa une première choppe, vide, y déversa un fond d’une des bouteilles d’alcool fort qu’elle avait dénichée puis rempli le reste de bière et la tendit -sourire sournois sur les lèvres- à la blanche. - Puisque t’es si sûr de toi, tu commences. Allez hop, cul-sec ! Et je veux pas voir la moitié qui déborde de ta bouche hein !
Le rhum n’était définitivement pas l’alcool qu’elle préférait, et la grimace qui venait de lui être arrachée en était une preuve. Au delà du goût, la morsure de l’alcool au fond de sa gorge en fut aussi la cause. Solveig avait l’habitude de boire mais ses goûts tendaient plutôt vers des boissons sucrées tel que les liqueurs de framboises. Le genre d’attrape nigaud qui vous faisait liquider des litres sans aucun soucis jusqu’au moment où vous vous souveniez subitement que, non, votre collègue ne possède pas de frère jumeau. Enfin, une fois qu’elle eut claqué son verre sur la table et qu’Astrid ait vendu sa meilleure description alcoolistique, ce fut au tour de Calixte.
D’aussi loin que remontait sa mémoire, c’était la première fois qu’elle voyait son ami avec un tel air de défi. Peut-être même une pointe d’arrogance. Cela déstabilisa et elle resta bouche bée quelques instants avant de se fendre d’un sourire, de se redresser et de poser un poing sur sa hanche. De la même façon que lui son regard soutint le siens et elle ne put s’empêcher de le taquiner.
- J’espère que tu tiendras la cadence… Minauda-t-elle tout en remplissant son verre tranquillement, vu qu’à côté Sammael et Astrid semblaient être partie pour se lancer un défi parfaitement similaire. - Rassure toi, je me ressers d’ailleurs… Tu es un homme téméraire alors je te propose de corser la chose. Je vais… Maintenant que son verre était plein, elle le porta à ses lèvres, le vida d’une traite et le reposa avant de se resservir. - Boire mon shot pour commencer. Ensuite que dirais-tu d’un pierre feuille ciseau ? Simplement. Une manche. Un verre en plus pour le perdant. Son sourire eut pendant quelques seconde des airs carnassiers, ses canines pointues dont la blancheur contrastaient avec le cuivré de sa peau étincelaient.
- Solveig ! S’égosilla pour la vingtième fois la dague.
- Aaaaah tu vois quand tu veux ! Dit-elle en cessant enfin de l’ignorer.
- Vous ne m’avez pas laissé le choix ! Par la sainte mademoiselle Prudence, n’avez vous pas honte !
- Ne commence pas Louis, je suis une grande fille, je n’ai pas besoin de ton avis !
- Et vous Sammael, n’avez vous pas honte ? Vous êtes des valkyrie, un bataillon d’élite, un exemple pour les jeunes générations Et…
- Moi je suis sûre qu’Apo approuverait ! Répondit Solveig tout en se penchant vers la trousse. - Qu’est ce que tu en penses hein ? Étrangement, Louis balbutia quelques mots puis termina ses remontrances dans sa barbe. - C’est bien ce que je pensais. Alors Calixte ? prêt à prendre un risque en plus ?
Dès qu’il eut accepté, non content de l’avoir déjà resservit pour prévenir du prochain verre qu’il aurait à boire, elle tendit le poing le secoua trois fois et ouvrit la main entière. Feuille.
- HRP:
Taux d'alcoolémie : 5/18 (2 + 3)
Chifoumi : Feuille ( Gage pour le perdant : +2 taux d'alcoolémie)
Son regard quitta un temps la silhouette tranquille de la Valkyrie pour observer Sammael et Astrid préparer leur propre table de jeu, puis revint sur son adversaire qui semblait pour le moment aussi peu affectée que lui par le rhum. Son défit précédent semblait cependant l’avoir quelque peu désavantagée, rosissant déjà légèrement ses pommettes zébrées comme décapant certainement le voile de son palais. Restait encore, malgré l’alcool fort, quelques relents de piment. Cela donnait-il un avantage au coursier ? Peut-être. Mais l’ambre détaillant la blancheur des crocs joueurs lui faisant face n’avait pas forcément très envie de s’y attarder. Il se força à la retenue pour ne pas tâter du doigts les deux appendices, curieux de leur tranchant. Louis, s’époumonant, l’aida dans cette démarche.
- Veux-tu abandonner maintenant ? proposa-t-il en fausse innocence pour appuyer les propos outrés de l’âme artificielle. Personne ne saurait en vouloir aux Valkyries, exemples des jeunes générations, de ne pas participer à ce type de compétition. On ne peut pas être bon sur tous les plans.
- Moi j’les trouve assez bonnes. Pas toi, Cal ? Pas vrai Loulou ?
Choisissant encore la solution de facilité, Calixte se saisit du godet nouvellement rempli devant lui et l’avala d’une traite tandis que Louis rougissait – enfin dans la mesure où une lame peut rougir – et qu’Apolline entamait un laïus sur les mérites des qualités orales de toutes ces personnes capables de descentes aussi franches. Puis, délaissant le verre vide comme la sensation toujours plus prégnante de chaleur au niveau de ses papilles, il positionna ses mains en miroir de celles de Solveig.
- Prête pour ta première défaite ?
Ils secouèrent trois fois leurs mains closes, et lorsque le coursier ouvrit la sienne sur des ciseaux… il éclata de rire en contemplant les doigts en feuille lui faisant face. Saisissant sans attendre deux nouveaux verres, il les remplit généreusement pour les pousser devant la Valkyrie.
- Prête à risquer une nouvelle manche ? proposa-t-il en versant encore du rhum dans un troisième godet qu’il plaça entre eux deux.
Et comme il semblait qu’aucun des deux n’était très raisonnable, dès que Solveig eu descendu ses shots, leurs mains se firent à nouveau face.
Plongé dans l’euphorie du moment, Calixte avait perdu notion de leur entourage festif. Dans cette bulle joyeuse où n’avait plus place que l’amitié et l’émulation, comme un certain abandon confiant et généreux, les bruits de la soirée battant son plein ne lui parvenaient que comme une douce mélodie de fond. Conscient de Sammael et Astrid se défiant à la table voisine, il l’était bien plus de l’éclat taquin des yeux vairons lui faisant face. Du vermeil des lèvres étirées sur un sourire enjoué. Des crocs éclatants contrastant avec la peau hâlée, zébrées d’histoires intrigantes et séduisantes. De la couronne nacrée flattant la finesse des traits enthousiastes. Des oreilles expressives captivant par leur velours comme leurs réactions sincères. Des courbes joliment illuminées par la tenue apprêtée choisie pour l’occasion.
L’esprit distrait, fasciné, le coursier manqua presque le coche de leur nouvelle manche de shifumi, et dévoila un peu sur les chapeaux-de-roue sa dextre repliée en feuille.
- Résultats dés:
- Taux d’OH : 1d6 : 2/20 (1+1)
Shifumi : 1d6 : 1-2 pierre, 3-4 feuille, 5-6 ciseaux -> 5 = ciseaux = ET BIM ! VAINQUEUR !
2e shifumi : 1d6 : 1-2 pierre, 3-4 feuille, 5-6 ciseaux -> 4 = feuille
-J'ai trouvé ce que j'ai pu, pas ma faute si le Bastion a de que la merde en alcool, heh. De ce côté là, la capitale est bien meilleure ! Mais bon, demande à ton capitaine, peut-être qu'il pourra débloquer des fonds supplémentaires en discutant avec la trésorière royale. Même s'il risque plus de se vider les bourses que de les remplir si tu vois ce que je veux dire, huéhuéhué.
Un rire gras après cette blague d'une beauferie sans nom. Cette rumeur n'était même pas confirmée que bientôt tout le royaume la croirait réelle à cause des palabres de la citoyenne qui ne ratait pas une seule occasion pour y mettre son grain de sel. Vraiment, répandre et amplifier des rumeurs, c'était sacrément marrant !
Mais ce qui était encore plus marrant pour le moment, c'était le petit duel de boisson qui avait lieu entre Sol' et Cal'. Toutefois, Astrid et Sam' n'allaient pas être en reste et avaient prévu leur propre duel sur le côté.
-Allez, c'est parti. Répondit-elle avec entrain à la rose.
Avec son grand sourire narquois, la blanche aida à installer leur terrain de jeu en ramenant deux chaises et attendit patiemment tout en observant ce qu'il se passait sur la table à côté.
Il ne fut pas bien longtemps avant que Sam revienne avec le doux nectar qui enrichirait un peu plus la soirée. Ouvrant les bras pour l'accueillir, la femme à tout faire s'exclama :
-Enfin ! C'est ce que j'attendais le plus en venant ici ! Et t'inquiète pas ma belle, je me défile jamais ! C'est l'heure du du-du-du-du-du-duel ! Oops, j'ai bégayé. CUL-SEC !
Sans hésiter un seul instant, la femme à tout faire leva la chope vers le plafond et avala le tout d'une traite pour commencer les festivités comme il se devait. Nul doute, la rose avait bien choisi ses bouteilles car Astrid sentit l'alcool passer, et bien passer qui plus est, notamment à cause de ce foutu piment que Sol lui avait forcé à avaler. Un mélange désagréable et même franchement dégueulasse qui lui arracha un rot qui en fit sursauter plus d'un et un haut-le-cœur. Et dire que sans tout ça, le goût aurait été super agréable !
Déposant lourdement sa choppe sur la table en gardant son sourire sur le visage, elle s'occupa cette fois de remplir le godet de la garde avant de le lui tendre :
-À ton tour ! Je me demande combien de verres il faudra avant que tu tombes sur le cul avant moi...7 peut-être ? Heh. Oublie pas, cul-sec hein !
Un chiffre totalement hasardeux, le produit d'une totale coïncidence dont seule Lucy connaissait la provenance mais qui arracha néanmoins à la blanche un petit rire amusé.
- Alcoolémie:
9 + 17 => 26 dé 6 => 6
6/26
- Ne me fait pas rire Cal, railla-t-elle, tu ne te débarrassera pas de moi aussi facilement ! De son côté, Louis manqua de s’étouffer en entendant les paroles de la trousse. Crachotant après avoir été prit d’une amère quinte de toux.
- Je… Ma dame… Apolline… Mh… Oui… Marmonna-t-il, pas certain de saisir le sous-entendu. Mais pas le temps pour lui de tergiverser, la voix de Solveig, un peu trop haut perchée se fit de nouveau entendre.
- Ma première défaite ? Lui avait-elle demandé dans un rictus de défi. L’attitude de Calixte était complètement différente de celle qu’elle lui connaissait et si leur échange restait parfaitement bon enfant, il éveillait chez la valkyrie des envies de bravades. Pour l’heure, tout ne semblait pas mal engagé. Sa tête ne tournait pas, elle n’avait pas commencé à draguer la moitié des personnes présentes et surtout elle se sentait encore apte à tenir le coursier en respect. En écho, ses oreilles s’agitèrent sur son crâne avant de se tendre, son attention entièrement offerte. - Ne me sous estime pas trop jeune homme ! Et elle tendit la main pour sortir une feuille, qui fut contre carré immédiatement par le ciseau. Grimaçant elle prit le verre qu’elle avala d’une traite. - Bien sur que je suis prête ! Si je te laisse gagner là dessus, ça te ferait bien trop plaisir !Rira bien qui rira le dernier ! Éclatant de rire, elle tendit la main.
Un coup, deux coup, trois coups, et ils ouvrirent leurs mains. Les rôles furent cette fois inversés et la chiraki fut incapable de retenir un bon qui lui fit presque dépasser la hauteur du tonneau. Pointant du doigt son camarade, elle clama dans un sourire : - La chance est en train de tourner j’en suis sûre ! Je le sens ! AH ! Si tu crois que je vais abandonner si facilement… Le narguant, elle se pencha vers l’avant, poussant du bout de la griffe le petit verre à destination du perdant. - Aller, ne fait pas ton difficile, c’est chacun son tour visiblement. J’ai toujours apprécié l’équité… S’approchant encore un peu elle prit son menton entre deux de ses doigts et planta ses iris dans les siens. - Dis moi, tu connais l’expression : Jamais deux sans trois… ? Puis tout aussi brusquement qu’elle s’était emparée de son visage, elle le relâcha et se recula. - Mais avant ça… Ses doigts s’enroulèrent autour du verre qu’elle avait reremplit. Elle n’en fit qu’une bouchée.
Contrairement aux autres fois, l’alcool ne lui mordit pas la gorge, il ne laissa pas non plus un goût désagréable. Il lui sembla au contraire étrangement bon. Manchonnant dans le vide d’un air étonné, elle haussa les épaules et concentra son attention sur son adversaire.
- Calixte ! S’écria-t-elle d’une voix qui semblait devenir plus pâteuse. - Si tu perds, je te donnerais un gage ! Eheheheheheh ! D’un mouvement vif elle vint saisir le bras de la camarade qui se trouvait à sa gauche et pointa le coursier du doigt. - Tu es témoin ! S’il perd, c’est un gage ! Aaaaah, tu aurais du venir plus tôt Cal, on se serait amusé bien avant ! Relâchant le bras qu’elle avait fait prisonnier, elle vint déposer ses mains sur le bord du tonneau, se balançant d’avant en arrière comme un gosse qui ne tiendrait pas en place. Maintenant qu’elle avait cessé de s’agiter, il était aisé de constater que ses joues avait prit une jolie teinte rouge rosée et que son sourire naturellement présent se voyait affublé d’un air hagard. De nouveau, elle tendit la main, l’agita et la déplia en ciseaux !
- HRP:
Taux d'alcoolémie : 10/18 (2 + 3 + 3 ) +2
Chifumi :
Manche 1 --> Feuille (Perdue)
Manche 2 --> Ciseaux (Gagnée)
Manche 3 --> Ciseaux
- Peut-être que la chance est effectivement en train de tourner, acquiesça-t-il en se saisissant du godet qu’il avait placé entre eux deux pour le vider d’une traite.
Le temps – et les verres – passant, le goût du rhum s’était perdu pour devenir une sensation continue de chaleur sur son palais, s’intensifiant à chaque nouveau passage du liquide ambré. Diffusant davantage sa flamme de long de son œsophage, de son buste, pour s’insinuer peu à peu jusqu’à la racine de ses jambes. Même s’ils avaient évité la bière pour des raisons pratiques, Calixte était presque certain que la soirée se finirait non loin des toilettes.
Il allait enchainer sur son shot usuel, lorsqu’une paire de doigts hâlés vinrent se saisir de son menton, relevant son visage et ses prunelles vers la Valkyrie. Deux sans trois… ? Et peut-être que, finalement, Astrid avait mis la main sur des alcools dignes de ce nom – dont le financement outrancier vaudrait assurément un nouveau passage du Capitaine chez la Trésorière – car la première chose à laquelle le coursier songea fut les récurrentes partitions pour trois voix à la Volière aux Dragons. Et, plus le temps passait, les lunes apaisant et modifiant la musique de son propre cœur, plus son esprit – et d’autres parties moins chastes de lui-même – s’interrogeait sur le déroulement de ces harmonies singulières. Son attention suivant avec toujours plus d’intérêt la silhouette généreuse de Luz, les formes sensuelles de Naëry.
Les phalanges aux callosités attestant du maniement régulier des armes quittèrent son visage, et Calixte fut à nouveau happé par le regard joueur, captivant de Solveig. Machinalement, il engloutit le rhum qu’il tenait encore en main. Et peut-être aurait-il du vérifier son verre, car il lui sembla que cette descente-ci fut bien plus corsée que les autres. Avait-il été généreux sur sa dose ? S’était-il servi de la deuxième bouteille, peut-être plus forte en alcoolémie ? Peut-être. Mais était-ce vraiment important ? Rigolant à la vision de la mi-chiraki gobant son propre godet sans la moindre hésitation, le coursier poursuivit son remplissage des verres sans se soucier d’autre chose que du jeu.
- Solveig ! répondit-il bêtement à l’exclamation de son amie, avant de rire encore plus longuement.
Hochant frénétiquement la tête à la proposition de celle-ci, l’espion se dit qu’il y avait là comme un air de déjà vu, mais qui comptait ? Et puis, probablement qu’elle aurait pu lui soumettre n’importe quoi qu’il aurait acquiescé aussi vite. Parce que c’était Solveig. Une camarade émérite, une amie chère. Qu’elle était gentille. Et marrante. Et adorable.
- Et bonne, affirma Apolline, qui visiblement lisait ses pensées ou alors il les exprimait un peu trop clairement.
- Exactement, admit distraitement Calixte avant de taper dans ses mains avec enthousiasme. Un gage ! C’est bien les gages. Ca a un nom sympa, en plus. Simple. Ca peut se dire pareil à l’envers. Ca peut se dire pareil à l’envers ?
Sa langue s’emmêla sur le mot alors que son regard essayait de suivre les balancements anarchiques de la Valkyrie accoudée au tonneau leur servant de table. Et il n’en fallu pas plus pour que l’espion se jetât presque par-dessus le plateau de bois pour poser ses mains sur les épaules de la Valkyrie. Ou ses bras. La précision n’avait jamais été son fort, et son sang s’embourbant d’alcool n’avait pas amélioré la chose. Ses mouvements chassèrent quelques godets qui partirent rencontrer le parterre, mais il n’y prêta aucune attention.
- Soool, se plaignit-il d’une voix rieuse démentant son ennui mimé. Si tu bouges trop, je te perds ! Je ne veux pas te perdre.
La silhouette de moins en moins nette de la Valkyrie lui répondit de soubresauts joyeux, et il se laissa aller à l’hilarité. Il était vrai qu’ils s’amusaient bien. L’année n’avait pas été facile, mais peut-être avait-elle au moins trouvé sa valeur dans ce moment. Simple. Heureux. Dans le rose teintant les joues de la Valkyrie. Le voile pas tout à fait lucide de ses prunelles. Les sursauts curieux et amusés de ses duveteuses oreilles.
- Tu savais que « gage » se dit pas à l’envers ? fit remarquer Calixte le regard obstinément planté sur les deux blancs appendices.
Ils avaient l’air doux. Et confortables. Copiant instinctivement les mouvements de son amie, le garde joua sa troisième manche de shifumi absolument distrait. Et avala d’une traite le verre qui lui fut tendu. Il n’aurait pu dire s’il avait gagné ou perdu, mais si ce godet était apparu entre ses mains, assurément devait-il le boire.
- Je crois que si j’avais dû être une partie du corps, j’aurais été des oreilles, annonça-t-il très sérieusement.
Quelque part, son cerveau de plus en plus imbibé nota qu’Apolline et Louis avaient changé de table pour s’intéresser de plus près à d’autres défis. Peut-être celui d’Astrid et Sammael ?
- Pas celles de Val, elles sont trop collées. Celles de Khalie elles sont mignonnes mais faudrait cohabiter parfois avec un bel’incandescent. Peut-être celles d’Astrid, on a presque les mêmes. Mais je préfèrerais pas être les miennes, donc finalement peut-être pas. Celles de la Reine étaient jolies, mais je sais pas si j’aurais le droit d’être ses oreilles. Déjà qu’être dans sa robe n’était peut-être pas très correct. Même si elle était très jolie. Très jolie comme la tienne. Celle de Vaelin aurait aussi été très belle pour son mariage shalupin, mais il a disparu. Peut-être avait-il peur de la robe ? Moi j’ai pas peur des robes. Tu crois que le Capitaine en donnera une à la Trésorière lorsqu’il retrouvera les bourses qu’Astrid dit qu’il a tendance à vider ?
Comme il n’était pas bien sûr d’où est-ce qu’ils en étaient de leur jeu de boisson, il se saisit de la bouteille de rhum pour remplir quelques verres supplémentaires. Et verser maladroitement une partie du breuvage sur le bois du tonneau.
- Mais j’aimerai mieux être tes oreilles. Ou celles de Zahria. Quoi que j’ai pas envie d’entendre Vren… eli ? Non. Rene. Eli. Reneli. Vren. Ca marchait jusque-là ! Bref. Celui qu’on oublie toujours. C’est moche d’ailleurs. Jamais trois sans quatre ? proposa-t-il sans transition en relevant ses mains prêtes à l’action.
Et peut-être s’embrouilla-t-il un peu dans sa coordination, car au moment opportun, encore focalisé sur les oreilles de Solveig, il oublia de bouger sa dextre. Présentant de fait une pierre.
- Résultats dés:
- Taux d’OH : 1d6 : 11/20 (1+1+5)+(2+2)
Shifumi : 1d6 : 1-2 pierre, 3-4 feuille, 5-6 ciseaux
1e manche : ciseaux = vainqueur
2e manche : feuille = perdant (+2 ici)
3e manche : feuille = perdant (+2 ici aussi)
4e manche : pierre
- Attentioooooon ! Tu gaspilles ! Râla-t-elle en essayant de suivre le mouvement de la bouteille qui tanguait. - M’enfin Calou… Soyons honnête… Les oreilles ça n’a rien de sexy. Non ? Enfin peut-être que toi tu aimes mais franchement… Les lèvres sont plus jolies ! Toutes ! Charnues, fines… Ça te donne envie de croquer dedans. Non ? En plus franchement tu n’aimerais pas être les miennes ! D'oreille, j'entends... J'entends, d'oreille... Non ? Elle éclata d’un rire gras dont elle tenta de réfréner les accents alcoolisés. - Non content de te faire maltraiter tout les jours tu serais d’un sensible… Tendant le doigt, elle effleura le dos de la main du coursier, juste assez pour déclencher un petit frisson. - Imagine que ça, manque de te faire grimper aux rideaux ! Tu imagines comme ça serait gênant ? J’te souhaite pas d’imaginer ! Une horreur. Ah. Tiens. A moi. Réalisa-t-elle soudainement, attrapant le premier verre remplit à ras-bord qui lui faisait de l’œil. - Au début je pensais que tout les humains étaient sensibles des oreilles, et en vrai bah j’ai plein de copines qui m’disent que ça leur fait de l’effet mais aucunes au même niveau qu’les miennes. T’dire que c’est quelque chose. Yud pourrait en tém… Le verre en l’air, elle ouvrit des yeux ronds et avala tout rond une gorgée. - Oublie ce que tu viens d’entendre. Tout en reposant son verre, elle se mit à agiter sa main afin d’entamer une nouvelle manche de chifoumi, qu’elle perdit. Aussi étonnant que cela pouvait paraître.
- Ouaip ! Si je devais choisir, moi je serais tes lèvres. Déportant ses yeux de ceux de Calixte, elle les déposa sur sa bouche qu’elle fixa intensément. - Fais moi un sourire pour voir ? Ah ouais… Pas cadre magique, c’est bien plus joli qu’une paire d’oreille. Ajouta-t-elle rêveuse. - Ça me fait penser que gage se dit à l’envers ! Ça se dit : A-G-E… Non attend… E-A-G… E-G-A-G… Egag ouais ! Tu vois que ça se dit. C’juste toi qui a une langue aussi active qu’un dumptolumptus… Comment ça s’appelle déjà ces bestioles ? Tu sais comme le vieux fous sur le bateau. Ah j’t’en foutrais moi de la navigation. Se mit-elle subitement à ronchonner. D’un air parfaitement distrait elle se mit à aligner les verres les uns derrière les autres, allant jusqu’à les placer au millimètre près. Langue sortie, yeux plissés, son cerveau était complètement absorbé par cette tâche qui lui prit le double du temps qu’il aurait dû. A vrai dire, il était difficile de saisir le bon godet lorsqu’on en voyait un où il n’y en avait pas, mais aussi lorsque l’équilibre précaire lui donnait l’impression que le sol était en mouvement sous ses pieds. Par chance, son mal de mer ne fit pas des siennes et malgré ses airs malhabiles son estomac resta bien en place. Ce qui ne serait probablement pas le cas le lendemain matin, mais elle était bien trop éméché pour y penser.
Une bonne poignée de seconde s’était écoulée lorsque, enfin, son cerveau daigna délaisser les pauvres verre pour se rappeler d’une chose importante. - AAAAAH ! Cria la valkyrie. - Tu me devais un gage si tu perdais et… Tu as perduuuuu! WOUHOU ! Le point levé elle n’hésita pas à exprimer sa joie alors que ses iris se plantèrent dans… - Deux Calixte ? Wow ! Géant ! J’en veux un pour moi ! Cela dit je prendrais bien les deux. Deux pour le prix d’un. Elle se pencha par dessus le tonneau, sur la pointe des pieds, les deux oreilles parfaitement pointées dans sa direction. - Tu veux bien ? Hein? D’toute façon pas l’choix ! C’est ton gage ! Ooooh je pourrais être tes cheveux aussi tiens. J’aime bien leur couleur et si j’étais eux je suis presque sûre que tu en prendrais plus soin. Plutôt que de laisser Azaz… Je parle trop hein ? Marmonna-t-elle. - Mais je sais que tu aimes l’son de ma voix ! Elle lui fit son clin d’œil le plus enjôleur et reposa ses pieds parfaitement sur le sol.
Comme elle l’avait fait un peu plus tôt, elle tendit le poing devant elle ; invitation muette à une nouvelle manche et son autre main libre, vint prendre le verre qui incombait à sa défaite. A cet instant, en voyant le sourire qui étirait le visage de son ami, elle se surprit à prier silencieusement qu'il ne le perdit jamais.
- HRP:
Taux d'alcoolémie : 16/18 (2 + 3 + 3 + 4 ) +2 +2
Chifumi :
Manche 1 --> Feuille (Perdue)
Manche 2 --> Ciseaux (Gagnée)
Manche 3 --> Ciseaux ( Gagnée)
Manche 4 --> Ciseaux (Perdue)
Manche 5 --> Pierre
Il accusa un moment de silence, le cerveau pataugeant pour retrouver l’information que sa bouche cherchait.
- Qui maltraite les oreilles !? choisit-il finalement de s’insurger. Ils ont pas le droit. C’est écrit dans le formulaire O31 de la charte R54 de l’amicale des oreilles du bâtiment L7. Je crois. Ou c’était peut-être autre chose. Mais si on…
La caresse du doigt de son amie sur le dos de sa main le fit dérailler de ses pensées. Et il visualisa un rideau pourvu d’oreilles.
- Oui, c’est une horreur à imaginer… Je ne savais pas qu’elles étaient expertes en grimpette. Vous les Valkyries, vous êtes remarquables. Z’êtes trop fortes au combat, déjà. Et ça tombe bien parce que j’ai pas l’impression qu’on vous alloue un large budget pour l’armurerie. Pour les armures. Et le tissu. Les armes j’en ai vu plein. Mais de la peau à nue aussi. Y a ça aussi ! Z’êtes trop belles. Ca doit être dans les critères de sélec-fion. Sélection. Et puis z’êtes trop intelligentes. On a été méga efficace pour retrouver le peigne du Capitaine grâce à toi. Et heureusement ! Parce que c’était ul-tra important. Genre important cooooomme ça. Oui, oui, à toi.
Et comme il restait des verres remplis…
- A moi aussi. Je crois. Peut-être. Hé Astriiiiiid ! C’est pas si mauvais finalement c’que tu as ramené. Ça, là. J’crois. C’est pas l’autre notre bouteille ? Bah, les deux c’est bien aussi. Elle serait triste toute seule. Et d’être triste, c’est la tristesse. Comment ça sensible ? Si elles peuvent grimper comment…
L’ambre se reposa sur les appendices duveteux. Et, comprenant enfin le sous-entendu, Calixte gloussa.
- J’oublie ce que je viens d’entendre, répondit-il sagement comme il était loyal.
Avant que sa curiosité comme son esprit aviné ne prissent le dessus.
- Attends, attends. C’est érogène ? Mais du coup c’est comme si tu te baladais avec… je sais pas… l’entrejambe à l’air ? A la merci des moindres éléments. Des mouvements indélicats. Des chapeaux ! Amis ou ennemis, les chapeaux ? Faudrait pas que tu mettes comme… des sous-vêtements d’oreilles pour les protéger ?
- Wow, y a du niveau ici.
- Laraaaaaa ! Fais-moi un câlin.
- Souris à Solveig, c’est elle qui te le demande. Et t’as bien fait d’amener Khalie avec toi au cellier. Sans son intervention j’crois que les autres auraient bouffé la Reine toute crue.
- Elle doit pas être mauvaise. Ses oreilles sont jolies. Mais Soly préfère croquer les lèvres.
- … eeeet je vous verrai demain, hein. Allez à plus. Rends-moi mon bras Cal.
- Je suis un dunpticus ! Dumptolimptus. Dumploducus. Diplodocus. C’est Soly qui l’a dit ! Comme le monsieur QuiAllaitALaPêche. J’ai eu peur ce jour-là, avoua soudainement sérieusement le coursier. Que tu passes par-dessus bord et que les tanhiwas te gardent. Parce que ce sont des gardiens de trésors. Et c’est bien comme métier, c’est très honorable. Mais les chiraki ça nage pas bien, tu aurais été malheureuse dans l’océan. Et puis moi aussi. J’aime pas quand tu es malheureuse, ça me rend malheureux. Et d’être malheureux, ça me rend malheureux. Tu comprends ? Parce que je suis pas sûr de comprendre. D’être malheureux quand tu l’es. Mais tu sais qui est heureux ? Ce verre ! Parce qu’il a plein de copains.
Et comme Solveig alignait les godets, il entreprit de l’imiter dans un élan artistique. Avant de sursauter à l’exclamation de la Valkyrie.
- J’ai perdu ? J’ai perdu ! hurla-t-il d’une allégresse contrastant avec ses propos. Attends. T’es sûre ? C’est moi ou c’est l’autre ? fit-il confus en regardant à côté de lui à la recherche de lui-même. J’ai dû le louper. Oh. Oui, oui, tu peux prendre l’un ou l’autre. Plutôt moi, je préfère. Je pense que j’ai pas de garantie sur l’autre. Enora est un peu pointilleuse sur la Prévoyance.
Ses mains se levèrent instinctivement, et jouèrent automatiquement. Avant d’attraper le shot le plus proche, car Solveig l’avait dit : il avait perdu. Donc il fallait boire, non ?
- Soly. Si je veux être des oreilles, c’est bien pour écouter. Et puis être duveteuses comme les tiennes. C’est mignon. Et puis elles sont élancées aussi. Et ça c’est sexy ! Et puis… Elles sont érogènes ! s’exclama-t-il avant de se mettre à rire bêtement pendant de longues secondes. Hé ! Si j’avais pas perdu, et que t’avais perdu, et que j’avais gagné puisque j’aurais pas perdu, et que t’avais pas gagné puisque tu aurais perdu. T’aurais eu un egag ! J’aurai pu avoir les oreilles ? Juste un peu ! J’fais pas de fixette. Enfin, je crois. Ou peut-être un peu ? Mais elles ont l’air si douces. Et toutes chaudes. Et toutes… ça va Soly ? Tes yeux on dirait ils sont… au-delà du ciel.
Le temps de quelques secondes une bribe d’inquiétude le fit s’arrêter pour contempler la Valkyrie, avant que le sourire rassurant et déterminé – si ça n’était vacillant – de celle-ci réaffirmât le sien.
- Hé ! On peut les shifumiser ! Les oreilles, pas les yeux. Quoi que les yeux aussi ? Prête Prêth ?
- Résultats dés:
- Taux d’OH : 1d6 : 14/20 (1+1+5+1)+(2+2+2)
Shifumi : 1d6 : 1-2 pierre, 3-4 feuille, 5-6 ciseaux
1e manche : ciseaux = vainqueur
2e manche : feuille = perdant
3e manche : feuille = perdant
4e manche : pierre = vainqueur
5e manche : ciseaux = perdant (+2 ici)
6e manche : pierre
Astrid semblait encore subir les effets du piment que Solveig l’avait forcée à avaler. Sammael remercia intérieurement sa collègue pour ce coup de pouce involontaire puis ce fut à son tour de boire. Astrid venait de lui préparer le même mélange d’alcool fort et de bière.
- Combien de verres j’sais pas mais ce qui est sûr c’est que ce soir c’est moi qui t’enterres. On ne bat pas une valkyrie aussi facilement que tu le crois. Eh. dit-elle en relevant le visage dans un air supérieur largement exagéré avant de saisir sa choppe et de la porter à ses lèvres. - Cul-sec ! Elle avala à grandes gorgées le contenu de son verre en prenant le soin de ne pas laisser tomber la moindre goutte d’alcool à côté car le gaspillage c’est mal.
- Hic ! Un petit hoquet lui avait échappé mais elle se sentait encore parfaitement en état pour le moment. Malgré le goût de son verre un peu entaché par le gout des œufs de cent ans qu’elle avait dû avaler et qui lui restait encore en bouche, le mélange était plutôt bien passé. - Et voilà madame, c’est comme ça qu’on boit chez nous ! Ne dis rien, t’es impressionnée d’avoir trouvée plus forte que toi je sais. Mais que veux-tu, tout le monde peut pas être parfaite hein.
Sammael éclata de rire pour ses propres bêtises puis attrapa la choppe d’Astrid et commença à la remplir de bière.
- Cette fois y a que la bière mais le défi est un peu différent. Je voudrais pas que tu gaspilles nos précieuses bouteille plus corsée en foutant tout à côté tu comprends. Son ton et son sourire était narquois, trahissant qu’i y avait un petit piège dans le défi qui allait suivre. - Pour ce tour tu dois boire ta bière en gardant le bras tendu. Et pas question de garder un bras tendu et de boire avec l’autre hein, ce serait trop facile. T’as le droit qu’à un seul bras. C’est le fameux "cul-sec bras tendu" ! Ouais je sais ils se sont clairement pas foulé pour l’trouver celui-là. En tout cas essaye de bien viser et pas tout foutre à côté ok ?
Pour la rose ce petit tour était simple, c’était de l’ordre des farces qu’elle avait l’habitude de faire aux gens qui buvaient pour leurs première fois. Mais peut-être qu’Astrid ne connaissait pas l’astuce. Et elle ne connaissait pas elle risquait bien de galérer de renverser la moitié de sa bière. Bien évidement Sammael priait pour que ce soit cette option qui arrive.
- HRP:
- 10+9 = 19
d6 = 2
total : 2/19
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