Après ce coup de crâne, tout devient flou. Des sifflements me traversent les tympans, Kayn devient double, mes jambes peinent à me maintenir debout, et j'sens ma tête tanguer de tous les côtés comme si j'étais dans un vieux rafiot en pleine tempête. Mais le hurlement de Mad' me traverse la caboche, zyeutant d'un côté j'vois mon bras qui a était dévié vers le combat d'a côté. Non, Mad ! J'ferme le poing pour tenter d'éviter le pire et je ne vois que Riven, le fer rouge avant que mon amie se remette sur ses pattes. La savoir en vie m'a tellement rassuré que j'ai décroché ce que je devais faire. Sans reprendre encore le total contrôle de moi-même, j'me fais projeter au sol comme un sac de patates. Bizarrement, ça m'a presque remis les idées en place. Et il est temps d'agir.

Prenant l'emprise des mains encore sur mon col. J'tente de les carboniser toutes les deux d'un seul coup. Lâchant l'épée par la même occasion.

Impossible de savoir où en est Luciole dans son combat, mais si c'est la patronne et que déjà ses sbires nous mettent une sacrée raclée, j'souhaite tout de même qu'elle maîtrise un peu mieux la situation.

Mais ce n'est pas fini. J'ai pas dis mon dernier mot.

résumé:

Ses bras encore sur moi, lui brûler les mains n'a pas l'air d'être un argument suffisant pour qu'il me lâche de suite. J'ai bien cru qu'il allait m'étrangler, avant qu'il se détache de moi par dépit. Pas le temps de lever le petit doigt pour me relever, il est alors impossible de voir arriver le coup de pied qu'il m'a gentiment préparé pour ma mâchoire. le coup de pied part, arrive à destination et me fait rouler d'un mètre sur le côté. La main sur la mâchoire, j'tente de me lever assez vite.

Trop vite.

Encore sonné, j'titube d'un côté et de l'autre mais à une distance de sécurité pour voir un autre coup de pied arrivé si jamais il recommencerait. J'peux pas me permettre de surveiller mes deux collègues, on pourra se soucier les uns des autres que lorsqu'on aura terminé notre sauterie. Pas peur de prendre des coups et surtout de ce type, j'pousse un hurlement pour lui faire comprendre que j'ai encore la pêche et que c'est pas en jouant à la balle avec ma tête que sa changera quelque chose. Voyant que je suis à une bonne distance, j'tente une autre botte secrète. La main droite vers le haut, j'concentre mon pouvoir dans un point précis dans la paume de ma main qui s'illumine d'une sphère flamboyante. Relâchant la pression, un dôme de feu nous entoure tous les deux. Essuyant le sang de ma bouche, j'garde une posture défensive aux poings, menaçant.

- Si tu sors, tu brûles. Si tu restes, dans cinq secondes t'es cuit.

Que j'dis alors que nous sommes dans un dôme de feu qui avoisine bientôt les 1200°. Se rendre ou brûler vif. A lui de voir.

5...4...

résumé:

Résultats au dés:

Dans la fournaise, nous sommes dans mon élément. La paroi du dôme est tellement incandescente qu'il est alors impossible de zyeuter ce qui se trame derrière. Le grondement des flammes qui tourne autour et au-dessus nous règne en maîtres à l'intérieur. La sueur commence à se manifester, une question de temps avant qu'il ne soit complètement desséché. Dans élan téméraire ou complètement débile, il m'affiche un grand sourire, il n'a pas perdu le sens de l'humour et compte sur une dernière tentative en propulsant sa lame avec son poing, l'élan et la vitesse doivent être dus à son pouvoir.

Mais j'vois le coup arriver.

Me redressant, et retirant ma garde, je dévie simplement sa trajectoire du couteau à l'aide du gantelet, qui traversera le dôme a l'opposé du combat d'à côté. Monsieur va jouer ensuite le mec exemplaire et loyal, comme si je devais lui remettre la médaille du meilleur samaritain. Son corps s'affaiblit, sa peau commence à cloquer, et je m'avance tout doucement vers lui, le ton grave.

- Les lâches, sont les cloportes et cafards comme vous qui se cachent dans une sombre île de merde pour voler et piller pour vivre. J'vous pisserai même pas dessus si vous preniez feu.

Il tombe dans les pommes, et en usant de mon pouvoir, j'écarte les bras d'un geste vif qui déchire et fais disparaître le dôme dans une déflagration. Déshydraté, brûlé partiellement à certains endroits de la peau, le type est enfin hors course. Même si je n'ai aucun respect pour les pirates, faut reconnaître qu'il était un adversaire de taille. Mais la partie n'est pas terminée, mon regard cherchera directement la mezzanine et...

La capitaine va crever !

Merde, merde et merde ! Luciole a l'air de tenter de faire une compression sur la plaie béante, le sang teintant ses mains et le haut des vêtements de son adversaire. De trois grandes foulées vers l'avant, mes jambes prennent entièrement feu avant de me propulser d'un immense bond qui m'amène vers la mezzanine. J'amortis ma chute d'une roulade, mes jambes reprennent leurs formes initiales et j'm'approche du duo.

- Bordel, qu'est-ce qui s'est passé?!
- Elle s'est tranchée la gorge !
- Merde ! Attend une seconde.
- On a pas une seconde !
- J'me grouille ça va !

Frottant mes mains à vitesse grand V, mes deux mains fument, deviennent écarlates, puis incandescentes. Comme si je voulais l'étrangler, j'empoigne sa gorge sur un bruit de crépitement. Le sang s'évapore aussi au contact...

... Plus qu'a espérer que je ne sois pas arrivé trop tard.

résumé:

Résultats au dés:

Incision hyper profonde, tu m'étonnes qu'elle pisse du sang par tonneau. Ma cautérisation prend fin et le spectacle n'est pas beau à voir : la peau est cloqué, déformé d'une couleur rose rougeâtre avec l'ancienne entaille refermée à l'arrache. Mais au moins, plus d'hémorragie. Luciole ne perd pas de temps et administre une potion qui va peut-être plus avoir d'effet que mes premiers soins. À la base, les gens, je les brûle, j'pensais pas que c'était en sauvant une vie, du moins, en essayant. Le Sergent continue le traitement avec un baume qui devrait apaiser la brûlure et assurer une meilleure convalescence. À l'aide de trois doigts, elle tente de chercher un pouls. Bingo. On soupir, parce que mine de rien elle a failli passer l'arme à gauche. À peine nous avons le temps de se regarder pour que je puisse la féliciter et tirer un trait sur nos différents une bonne fois pour toutes qu'un énorme objet vient percuter la tête de mon binôme.

Par réflexe j'me retourne et constate que c'est Horace, toujours ferré comme un clébard qui tente le tout pour le tout. Peu de solutions face à moi, une seule fraction de seconde pour apercevoir l'épée de Zahria sur le plancher que je la dégaine pour la mettre face à mon adversaire et tenter un estoc dans le torse alors que ce dernier se jette sur Luciole comme un mort de faim.

C'est elle ou lui.

résumé:

Résultats au dés:

J'ai senti la lame rentrer dans la chair de l'homme comme dans du beurre. Aucune résistance, le corps chute à la même vitesse sans être freiné par l'arme, à croire que le tranchant ainsi que la pointe de l'épée ignorait ce qu'il pénétrait. C'est quoi sa matière? Tout les gardes se battent avec ? Mais je n'ai pas le temps de réfléchir au pourquoi du comment Luciole possède l'une des lames les plus affûtées qui m'ont été données d'utiliser. Le corps tombe sur elle, inerte. Mais les gémissements de douleur de Mad' vont faire écho et captiver mon attention.

Mad' est en danger.

Pas le temps de jouer les princes charmant, Luciole va bien pouvoir se démerder avec la carcasse d'Horace sans moi. D'un saut carpé, j'retombe sur mes pattes, celles-ci prendront feu, et tout en restant à moitié flamboyant j'me propulse jusqu'au combat. Pour être précis, derrière le duo. Cette garce est aveuglé par l'idée de buter l'aventurière sans sommation. Une fois atterri, j'prend de l'élan, et me propulsant comme une pierre enflammé catapulté, en tête plongeante, je percute son adversaire avec qui on fera des roulée-boulées sur quelques mètres. Dans l'inertie, mon bras emprisonne le cou de la donzelle et exerce une pression sur les carotides pour exécuter un étranglement sanguin. On arrête de rouler, on finira corps contre corps, elle est dos contre moi, puis mes jambes viennent fermer sa nouvelle prison de chair autour de sa taille, tandis que le gantelet continue de compresser sa carotide, à l'écraser, grâce à mon bras droit qui tire la Main Ardente vers moi.

Passes une bonne nuit, grognasse.

résumé:

Bordel, c'est qu'elle ne se laisse pas faire la cocotte ! J'dois bouger ma tête de tous les côtés tout en maintenant la pression sur sa gorge pour esquiver ses attaques. Laborieuse et ne durant qu'un instant, Mad' vient terminer la fête en jouant avec Portecendres dans le creux de sa plaie. Les mains attachées également, j'peux continuer à essayer de l'endormir de nouveau. Mais cette garce va pivoter d'un seul coup qui va accueillir la lame trop profondément. Elle bredouille des mots, puis perd connaissance. Mad' me fait un signe de tête me disant que c'est fini, du moins pour elle. Alors j'pose ma main sous son menton, l'autre derrière la tête, puis je la dénuque, avant de jeter son corps sur le côté. J'ai plein de sang sur mes vêtements, heureusement que j'porte du noir. Toujours inquiet de l'état de mon partenaire je m'approche d'elle, glissant mes mains sur ses joues et tournant sa tête de chaque côté pour me donner un aperçu de la sale gueule qu'elle s'est faite.

- Feuf' !
- La ferme, j'regarde.
- Un coup de tête...
- J'ai bien compris...
- Alors ?
- T'es presque plus jolie, comme ça. Allez, Kayn est encore en vie aux dernières nouvelles, j'te laisse la fouiller voir si y'a pas quelque chose d'intéressant.

Poing contre poing, on se sépare là-dessus. J'récupère mon épée et m'en vais voir mon grand brûlé. Son torse continue de monter et descendre, légèrement, péniblement, mais il respire. Fouillant dans mon paquetage, j'en ressors une corde pour lier ses poings et pieds, même si vu son état j'doute qu'il fasse quelque chose. Mais on a bien vu leur capacité étonnante à se foutre en l'air dès que ça va plus pour leurs fesses. Le portant sur l'épaule, j'retourne vers la mezzanine avec Mad'.

- Alors?

J'attendis sa réponse, et constate que Luciole a fait le travail en arrêtant toute les personnes présente dans cette immense pièce. J'pose Kayn à terre, et rejoins aussitôt le Sergent.

- C'est fini on dirai. Que j'chuchote.
- Non, pas tout à fait.
- Ah ?
- A en croire le Faungupta, on est sous l'eau.
- On arrivera pas à sortir d'ici sans eux.
- C'est ça. Et on ne sait toujours pas ce qui se trame ici.
- Des aveux?
- En quelques sorte, Flammèche.
- Evidemment.

J'avais l'impression de revenir dans ce tripot, y a juste moins de femmes, moins de pognon et que des ploucs. Tabasser toutes ces personnes pour récupérer des informations va être épuisant, et j'doute que Zahria puisse me laisser faire une telle chose. Hm..Ah moins que... Mais oui, bien sur. Merci Marx, j'pensais pas reproduire la technique d'un videur.

- Ils nous ont vu à l'oeuvre avec nos pouvoirs.
- Et ?
- Mais pas Mad'.
- Où tu veux en venir?
- Tu te rappel, dans ce tripot?

J'lui laisse quelque secondes pour qu'elle repasse au crible cette nuit là. Ses yeux s'écarquillent pis elle étire un léger rictus.

- T'apprends vite.
- Le professeur se débrouille bien faut dire.

C'était ma manière de lui dire malgré qu'elle m'ait brisé les valseuses aux Village Perché, j'ai pas oublié sa capacité étonnante à se faufiler à travers les mailles du filet. Faut espérer maintenant qu'ils ne soient pas aussi malins que Luciole. Reluquant Mad touchant timidement ses coquards pour essayer d'en mesurer la gravité, elle capte mon regard à ce moment-là. Elle comprend que j'ai un plan derrière la tête, croise les bras et s'adosse à la rambarde de la mezzanine attendant mon signal. Me mettant au-devant de la scène face à tout ces mords-moi le nœud, j'prends un ton grave.

- Bonjour les connards. C'est pas une mutinerie, désolé pour la mauvaise nouvelle. Enfaîte, vous êtes dans une sacrée galère. Vous allez devoir passer à la caisse, et nous dire c'qui se trame dans ce merdier que vous appelez "votre chez vous".

Puis j'pointe du doigt mon amie, sans quitter des yeux mon public.

- Elle a la capacité de savoir si vous dîtes la vérité, ou non. Si oui, boom ! Vous gagnez. Tout va bien pour vos fesses et vous pouvez continuer à être et vivre comme des sombres vauriens. Sinon... Dommage, fin de la partie, et c'est moi qui m'occupe de vous...

Dans ce même élan, j'reprends mon corps flamboyant, qui fera réagir mon auditoire. Ma voix rechange en n'hésitant pas d'être encore plus rauque.

- ...Et j'vous jure que vous allez chier mou.

Mon corps revient à la normal, parce que j'ai beaucoup trop utilisé mes pouvoirs et que j'peux pas me permettre de jouer les soleils sur commande sans prendre une collation pour reprendre de l'énergie. Maintenant faut espérer qu'ils tombent dans le bluff....