Aller à la page : 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9
La Fête du 24
Ft : Des Gens !
Pourtant, c'était ce que tu étais car, à la base, tu avais une formation d'espion et ce genre de chose ne devait pas te mettre dans une panique aussi grande alors, respire et reprend tes esprits, maintenant ! Tu te mis alors à jeter de discrets coups d'oeil là où se trouvait Chloé en t'excusant intérieurement en te disant que la petite allait sûrement attendre un peu plus, le temps que tu trouves une solution pour te dépatouiller de cette situation embarrassante.
Pourtant, pour le moment, tu étais coincé. Tu n'allais tout de même pas fausser compagnie à Nemue qui avait prit le temps de revenir pour essuyer la tâche qu'elle avait malencontreusement faite sur ton kimono. D'ailleurs, en effectuant ce nettoyage, elle demanda à « Kurt », s'il appréciait cette soirée.
La pâleur sur ton visage n'avait pas disparu mais soit, tu allais te servir de ça comme d'une excuse :
« Cette soirée est, effectivement, très agréable. Quant à ma jeune amie, n'ayez crainte, je lui ai promis de la rejoindre très vite. J'espère que vous appréciez également cette soirée, Dame Lynella et cela, malgré ce malencontreux accrochage »
Demandas tu en souriant légèrement avant de pousser un léger cri en sentant le corps de la demoiselle contre le tien. Apparemment, c'était « l'instant bousculade » de la soirée ? L'homme en question, un peu émmêché certainement, s'excusa platement auprès de la demoiselle avant de lui mettre un pull vert sur les épaules.
Ce fut alors à cet instant précis que tu décidas de « t'engouffrer » dans la brèche, en t'adressant à Nemue :
« Je crains que nous ne soyons embarqués, bien malgré nous, dans un jeu de bousculades collectives » Tu eus un léger rire avant de grimacer et prendre ta tête dans la main, reprenant après un petit instant de silence : « Pardonnez moi, Dame Lynella mais je crains être dans l'obligation d'écourter ce court entretien... J'aurais pris plaisir à poursuivre une discussion avec vous, mais je crains que ma jeune amie ne me pardonne pas si elle ne me revois pas revenir. J'ose espérer que vous ne m'en voudrez pas de vous abandonner ainsi » Air peiné : « En espérant que nos chemins se croisent de nouveau. Je vous souhaite une agréable fin de soirée, Dame Lynella »
Un rapide garde à vous en guise de salut avant de tourner les talons pour revenir vers Chloé et sa « mission chamallows ». Pendant le trajet, tu te forças à respirer calmement et ne pas marcher trop vite pour arriver auprès de l'enfant avec un semblant de contenance et une excuse en tête.
Cependant, sur la « route » qui te mena jusqu'à Chloé, ton attention fut attiré par des ponpons décoratifs de couleur différente, un vert et un rouge que tu pris pour les accrocher à tes poignets comme des bracelets avant d'arriver à la hauteur de l'enfant dans un sourire :
« J'espère que vous n'avez pas attendu trop longtemps, Chloé. Je suis désolé de vous avoir abandonné mais je ne me serais jamais attendu à croiser une Dame que j'ai rencontré dans le cadre de mon travail. Je l'ai salué tout en m'excusant du fait que je ne pouvais pas rester très longtemps auprès d'elle parce que j'avais promis de revenir vers vous » Ton sourire se fit légèrement triste lorsque tu vis l'attitude de Chloé avant de marquer un petit temps de silence et reprendre pour demander, sur un ton volontairement timide : « J'espère que notre mission de traque au renne infernal n'est pas annulée à cause de mon attitude... Sinon, nous pouvons remettre cela à plus tard... »
Tu eus alors une attitude de chien battu, baissant la tête, signalant ainsi à la petite que tu étais désolé de ce contre temps mais que tu comprendrais si elle ne souhaitait finalement pas continuer votre « mission »
Solveig n’était et ne serait probablement jamais douée en relation humaine, toutefois elle avait presque l’impression que les deux se jaugeaient. Et que si ils l’avaient put, ils se seraient mutuellement jeté leurs arguments à la face sous forme de grosses caillasse. Fort heureusement ils devaient se contenter des éclairs que jetaient leurs yeux. Arquant les sourcils, elle passa son regard de l’un à l’autre, tentant de comprendre le pourquoi du comment ils en étaient arrivé ici. La réponse ne lui vint jamais, elle haussa les épaules pour toute réaction.
Les laissant à leur houleuse discussion, la valkyrie observa intriguée, l’étrange manège qui se jouait à quelques mètres de là. Un homme, somme toute parfaitement normal, s’amusait à changer de couleur les vêtements des gens autour de lui. Cela amusait fortement les enfants. Solveig également, bien qu’elle eut bien trois fois leur âge. D’ailleurs l’homme s’en rendit vite compte et ne manqua pas de gratifier la garde d’une robe verte qui lui donna immédiatement un air de buisson à escarpin rouge. Pouffant, elle le laissa sans aller lorsque son nom échappa aux lèvres du prétorien.
- Une armure légère. Répondit-elle distraitement. - Ma technique est basée sur des mouvements rapides et cadencés, je ne peux pas me permettre de m’entraver. Si je perd ma vitesse ainsi que mon amplitude, je perd mon avantage et je meurs. Pourquoi ? Demanda-t-elle finalement, intriguée par la question subite.
Ulys, toujours vêtu de sa belle cape rouge et verte prend donc la direction de la sortie au bras de dame Vestinia, la femme dont elle avait l'ordre de se rapprocher. Sans doute ne trouve-t-elle pas le roux dont Zahria a pris l'apparence repoussant, puisqu'elle glousse à son bras depuis vingt bonnes minutes, et semble tout à fait disposée à quelques confessions sur l'oreiller. Il serait bête de ne pas en profiter.
Après tout, sa mission est accomplie, et il ne lui reste que quelques heures avant de retrouver son apparence originelle, sous laquelle la moitié de la salle lui aurait immédiatement passé les menottes s'ils avaient su qui elle était... Non, vraiment, c'était une bonne soirée. Bien optimisée.
Elle court depuis un petit moment déjà, pourtant ses pieds ne lui font pas mal, ses joues humides ne la chauffent plus, ses yeux ne versent plus de larmes! En quittant le dôme du palais son pouvoir est revenu, son maudit pouvoir! C'est sans doute pour cela que Faolan n'a pas réagit? Il ne voulait sans doute pas la blesser mais qui pourrait vouloir d'une poupée? Son rythme ralenti, la course s'arrête, que faire alors qu'elle est là, vêtue d'une robe maintenant un peu trop grande puisque ses proportions sont redevenus celle d'un mannequin humain? Elle qui veut hurler sa peine sous les étoiles, s'installer là et ne plus rien faire d'autre que d'attendre que sa douleur ne passe - chose qui n'est pas près d'arriver malheureusement - que faire dans une telle situation? Elle regarde l'horizon, naturellement elle sait où aller : la demeure Sanward est toujours présente après tout! Elle va donc rentrer chez elle, dans sa demeure de la capitale, passer sa nuit à hurler sans aucun doute jusqu'à ce que finalement elle n'accepte la réalité : un monstre ne sera jamais aimé.
Nemue avait demandé par simple politesse si ce dernier appréciait la soirée. C’était aussi une façon de ne pas rester dans le silence et de changer ce moment de malaise alors qu’elle frottait vigoureusement son vêtement. Écoutant ce qu’il disait d’une oreille distraite, elle était concentrée à sa tâche. Donnant souvent l’impression qu’elle n’écoutait pas, celle-ci ne lui jeta pas un seul coup d’œil. – Oui, la soirée est plutôt agréable, cependant je me serais bien passée de ce petit accrochage. Elle ne pensa pas non plus à demander le nom de la jeune amie de ce dernier qui avait semblé avoir des étoiles plein les yeux tel un enfant devant un magasin de jouet chaque fois qu’elle regardait en direction du représentant. Il est vrai que ce dernier avait ses charmes, mais pour Nemue, il n’y avait pas de quoi en faire tourner une tête. Il faut dire que ses goûts étaient plus particuliers.
D’ailleurs, elle fut surprise de l’entendre crier légèrement lorsqu’elle se fit bousculer contre lui. Elle n’aurait jamais pensé que le garde soit si nerveux? Enfin, tous n’étaient pas faits de marbre. Du coup, la demoiselle se détourna afin de regarder derrière elle, prenant le chiffon qu’on lui tendit afin de s’essuyer le dos. Perdant sa seule source de chaleur qui la coupait du froid, elle frissonna légèrement avant qu’elle ne sente l’homme déposer son pull sur ses épaules. Le remerciant, elle n’était pas sûre de vouloir conserver le vêtement sur elle. – En effet, mais ne vous excusez pas, mon cher. Je suis celle qui vous mise dans cette situation délicate. Je vous savais déjà occupé. Je voulais simplement m’assurer de corriger mon erreur et maintenant que cela est fait, je vous laisse donc vaquer à vos occupations respectives. Nemue se pencha légèrement vers l’avant afin de le saluer poliment d’une petite révérence et le laissa donc retourner auprès de la jeune fille.
De nouveau seule, la femme se trouva finalement un endroit tranquille où poser ses fesses et elle croisa l’une de ses jambes sur l’autre tout en croisant ses bras contre sa poitrine. Soupirant, elle ne chercha même plus du regard de possibles connaissances. Peut-être devrait-elle quitter? Enfin, malgré tout, son visage de poupée arrivait à masquer l’ennui qu’elle éprouvait en cet instant même.
Et s'il ne le disait pas ouvertement, Arthorias était curieux de leurs méthodes. L'ancien régiment de Bridget était connu, et l'officier les avait suffisamment étudiés pour savoir qu'ils étaient relativement ordinaires dans leurs styles.
Pour le régiment de Solveig, c'était totalement différent. Deux philosophies radicalement différentes. Et apprendre des autres pouvaient toujours améliorer ses propres méthodes.
Et si l'armure lourde était le propre de la garde royale, hors du palais, il serait bon de les encourager à expérimenter tout les styles possibles.
-Car c'est différent. Non pas que les gardes royaux soient des blocs inamovibles en combat, mais nous préconisons un mouvement des lames plutôt que du corps. Et disons plus simplement que j'aimerai instruire certains éléments à quelque chose de plus... léger.
Si l'étoile du combat blindé demeurerait, rien n'empêchait des volontaires de s'instruire. Au contraire, ajouter une corde de plus à l'arc du capitaine ne pourrait qu'améliorer l'efficacité globale du régiment.
On prenait souvent les soldats en armure pour des jouets malhabile. Et si la réalité et la rapidité d'un soldat royal pouvait en surprendre plus d'un, il serait sans doute avisé de pousser la surprise.
-Peut être que je demanderais à Yuduar de prendre quelques unes de mes nouvelles recrues pour les former à votre façon... Qui sait... peut être qu'elles pourront vous apprendre quelque chose en retour.
Pas des anciens non, ces derniers étaient bien trop ancrés dans leurs méthodes pour en changer, surtout en quelques semaines...
Cela viendrait... en son temps.
-Vous voulez être instructrice Solveig ?
Dit il avec un petit rire
Elle s’apprêtait à lui répondre lorsque sa dernière question l’arrêta net. Ouvrant grand la bouche, elle la referma pour la rouvrir. Semblable à unjouet cassé. Finalement ses sourcils se froncèrent et son visage de poupée balafrée plongea dans une franche réflexion dont elle ne ressortie qu’une bonne minute plus tard.
- Non. Répondit-elle avec sincérité. - Je serais mauvaise. Je ne peux enseigner ce que je sais, parce qu’il me vient principalement de mon pouvoir. J’ai appris, à force de fréquenter les différentes garnisons, des techniques différentes mais je les aient toujours façonnées de manière à coller à ma propre technique. Autrement dit, à moins que vous trouviez quelqu’un comme moi, je ne pense pas être une bonne instructrice. En plus j’ai déjà du mal à m’occuper de moi-même ...Elle pouffa puis lissa un plie imaginaire sur sa robe avant de reprendre. - Nous n’avons pas de façon particulière de nous battre. Yuduar nous enseigne des bases différentes des autres gardes parce que sa propre technique repose dessus mais avant toute chose, il nous laisse nous épanouir dans nos domaines respectifs. Ma petite sœur combat principalement en armure lourde et à l’aide de ses boucliers. Alors que moi je préfère les dagues, les arcs et les armures plus légère. Nous avons suivit une formation similaire pourtant nous sommes parfaitement différents. Thépa ne serait pas bonne sans son armure et son épée. Comme je ne serais pas bonne enfermée dans une boite de conserve et avec une épée faisant la moitié de mon poids. Vous voyez ce que je veux dire ? Laissez plus de place à vos soldats pour exprimer leur art, vous pourriez être surprit ! Dit-elle tout en parant d’un léger rire.
Restez calme, voilà le maître mot de cette discussion. La suprématie de la Garde Royale dans toute sa splendeur. Comme s' ils étaient les héros de ce royaume mais ils ne protègent qu’une muraille pendant que certains vident les forêts, les montagnes pour empêcher d’approcher ses murailles. Swan serait là, elle aurait trouvé les mots, aurait brossé dans le sens du poil le Capitaine. A la place, je me tais ça ne servait à rien de rentrer dans ce débat entre la Royale, la Civile ou la Régulière. Chacun sa méthode, personnellement mes effectifs changent tellement souvent qu’il est difficile de définir un style. On improvise voilà tout mais dès fois je me dis que je serai très bien loin de tout ça, dans ma forteresse, dans les montagnes où personne nous dérange…
- Je vous laisse à vos échanges. Capitaine, Garde Prêth.
Je pars rejoindre ma collègue qui était en grande discussion avec un serveur. Je lui attrape le bras pour l’éloigner d’oreilles indiscrètes.
- Tu l’as fait exprès non ?
- De te laisser seule et tomber nez à nez avec le beau capitaine ?
- Au moment où je parlais exactement de leurs jolies armures ?
- J’ai bien ri à ce moment-là d’ailleurs. Ta tête… dommage que je n’avais pas de cadre magique !
- Franchement, faut faire attention à ce qu’on dit ici. Il y a beaucoup trop de gens de divers bataillons. Je ne sais jamais qui je vais offenser encore.
- Discute avec des serveurs alors ou des nobles. Pas de risques !
- Je vais surtout rentrer dans mes quartiers.
Je m’apprêtais à partir quand elle attrape mon bras.
- Non, tu restes ici. Nous avons encore plein de choses à faire !
- je ne boirais pas une goutte d’alcool en plus !
- Rabât joie.
- Je ne tiens pas à me ridiculiser une fois de plus.
- Allez, prends ce verre.
- Un piège ?
- Fais moi confiance un peu. Un jus de baies délicieux. Détends-toi et trouvons le prince charmant.
Pourvu qu’on ne le trouve jamais….
La Fête du 24
Libre
L’enfant qui continuait de bouder depuis un long moment sursauta en entendant la voix familière de Chess. Tournant la tête pour le repérer, elle resta ébahie quelques instants devant lui. Se figeant comme une poupée de chiffon.
“Monsieur Chess ? demanda-t-elle d’une voix insonore. Mais je pensais que… enfin…”
L’homme qui semblait bien désolé de son retard lui indiqua qu’il était revenu pour elle. Comme convenu, cette chasse aux rennes devait continuer.
Immédiatement, la petite se sentit bien bête. Elle baissa la tête peinant à cacher un large sourire sur ses lèvres. Elle s’était inquiétée pour rien, monsieur Chess était de nouveau là. En chair et en os. Chloé sentit son cœur tambouriner dans sa poitrine comme rarement alors qu’elle releva le visage avec une expression de fierté sur le visage. Pouvait-elle dire que monsieur Chess préférait passer du temps avec elle à chasser les rennes qu’avec cette jolie femme aux longs cheveux sombres. L’enfant ôta timidement son bonnet-chaussette pour cacher ses mains derrière son dos timidement.
“Est-ce que je vous pardonne ? se demanda-t-elle à voix haute alors que la réponse était déjà toute tracée. Hum… peut-être bien. Mais vous m’avez vraiment super beaucoup inquiétée ! J’ai vraiment crue pendant un moment que vous m’aviez oublié ! Ou que vous m’aviez envoyé chercher des bonbons pour mieux pouvoir vous éclipser ! Alors que vous aviez promis de chasser les rennes infernaux avec moi ! J’étais vraiment fâchée vous savez ! Et triste aussi… Un petit peu…”
Elle gonfla les joues en détournant le regard avant de continuer d’une toute petite voix.
“Moi aussi j’aimerais vous demander pardon en fait… pendant un moment j’ai pensé que vous vouliez vraiment me fausser compagnie. J’ai pensé n’être qu’un poids pour vous. J’ai vraiment detesté cette femme ! Et… je me rends compte que j’ai un peu surréagit. Si je la revoyais, je pense que je lui demanderais pardon. Je… je ne devrais pas être jalouse comme ça. Mais c’est compliqué… je…”
Elle plongea dans un long silence en fixant ses pieds. Les mots venaient dans son esprit avant de se perdre aussi tout. Se retrouvant simple jouet de ses émotions, l’enfant ne trouvait pas le courage de dire simplement ce qu’elle avait sur le cœur. Qu’elle appréciait beaucoup la compagnie de messire Chess. Enfin, apprécier était un doux euphémisme. Elle se souvint de la façon dont le garçon lui avait dit qu’elle devait être elle-même et voulant croire en ses paroles elle se pinça le bras fermement pour revenir au sein de la réalité. Relevant son regard pour confronter ses yeux de jade à ceux de l’homme, elle commença à balbutier.
“Monsieur Chess ! Ne partez plus ! S’il vous plait ! Je… Je m'amuse beaucoup quand je suis avec vous. J’aime beaucoup discuter avec vous. Et… j’aime beaucoup quand vous dites des trucs sages et gentils.”
Elle cacha un peu son visage entre ses mains avant de se pincer de nouveau en grimaçant. Elle n’allait pas se cacher pour toujours tout de même ? Elle voulait lui faire comprendre qu’elle tenait beaucoup à lui bien qu’elle n’était pas assez savante pour l’expliquer avec des mots.
“On va recommencer la chasse aux rennes ! s’écria-t-elle joyeusement. Mais avant ça il va falloir que vous passiez un test ! Pour savoir si je vous pardonne. Oui parce que je ne peux pardonner qu’aux gens les plus repentants et les plus euh… brillants ! Oui c’est ça ! Il faudra que vous brillez autant que la plus lumineuse des étoiles ! Et pour ça…”
Elle devint immensément écarlate en s’imaginant terminer sa phrase. Avait-elle réellement le courage de le faire ?
Elle repensa tout d’abord à la fête qui verrait son terme arriver à un moment ou un autre. Elle serait alors forcée de retourner punie loin de la capitale et ses chances de revoir monsieur Chess tomberaient rapidement au néant pour un long moment. Le temps jouait contre elle.
Je préfère regretter mes gestes que d’avoir le remord de ne pas avoir agi, pensa la petite en prenant la main du garçon, remarquant au passage les amusants bracelets colorés qu’il avait.
“Si vous voulez être pardonné et que la chasse aux rennes reprenne ! continua-t-elle avec un sourire. Vous allez devoir m’apprendre à danser ! Promis je vous marcherais pas sur les pieds ! Je serais super attentionnée ! Et puis euh… il parait que la danse est l’un des points faibles des rennes infernaux ! Ils fuient tout ce qui est joyeux ! Comme ça on fera d’une pierre deux coups en préparant notre arme secrète !”
Elle le fixa avec sérieux. N’arrivant plus à avaler correctement sa salive qui s’accumulait dans sa bouche, elle ne le montrait pas mais elle était terrifiée de la potentielle réaction du garçon. Elle ne savait pas encore comment réagir en cas de refus. En cas d’accord non plus remarque.
Elle se pinça de nouveau discrètement le bras pour couper court à ses tremblements.
Dans un coin, des enfants faisaient du bruit que personne n’entendait en manipulant leurs poupées et jouets. Mais avec les conversations des adultes, et le bruit de l’orchestre par-dessus, même si les airs joués étaient indéfinissables, personne n’était capable de les entendre et, partant, de les rabrouer, en tout cas tant qu’ils ne couraient pas au milieu des dames avec leurs robes à froufrous et traînes.
Après un petit tour de l’assemblée, le Prince retrouva le Capitaine de la Garde Royale, toujours en grande conversation, cette fois plus technique, avec la Garde Prêth. Ils pouvaient bien s’entendre, et évoquaient à présent le matériel qu’ils avaient à disposition pour effectuer leur office, ainsi que la flexibilité qu’ils offraient. Il était vrai que la Garde Royale appartenait davantage à une infanterie lourde, contrairement aux Valkyries, manifestement.
Toutefois, les deux avaient leurs utilités respectives. En tout cas, c’était ce que Père assurait. Aeron devait bien avouer qu’au-delà d’une connaissance théorique, il visualisait mal les conséquences d’un choix dans une direction ou l’autre. Il supposait qu’en raison de sa position, des défenses renforcées le serviraient davantage, et aideraient également le Royaume. D’un autre côté, son pouvoir le rendait par ailleurs particulièrement résilient, donc privilégier l’agilité pouvait également être une stratégie supérieure.
Toutes ces questions l’auraient sans doute conduit à quelques expérimentations dans les jours à venir, s’il s’entraînait encore. Mais tout cela était bien loin, et les formations qu’il avait reçu des maîtres d’escrime de la Couronne semblaient lointaines.
Il soupira.
La Fête du 24
Ft : Des Gens !
D'ailleurs, pour être totalement honnête, cela commençait même à te faire peur car, de part ta formation, tu ne faisais confiance à personne et, même si tu pouvais être entouré, tu te retrouvais toujours seul au final donc, le fait que quelqu'un t'accorde sa confiance aussi aveuglément... Quelque part, tu ne savais pas comment gérer la situation mais tu allais finir par trouver.
Il fallait réfléchir et c'était une chose dont tu avais l'habitude. Ton visage était extérieurement avenant mais, intérieurement, tu savais que tu n'éprouvais rien d'autre que de la méfiance pour ton environnement. Oh non, tu n'étais pas méfiant envers Chloé en particulier. Tu faisais une généralité.
Enfin, la question n'était pas là car l'enfant semblait gênée et, lorsque tu lui demandas de bien vouloir te pardonner, tu la vis se poser la question avant de te débaler ce qu'elle avait sur le cœur si bien que tu n'eus pas besoin d'utiliser ton pouvoir, ce qui était pratique.
Tu appris donc, de la bouche même de Chloé, que tu l'avais effectivement inquiétée car elle croyait que tu l'avais abandonnée pour Nemue, avant de t'avouer qu'elle était en colère et triste, enfin un petit peu. Tu te composas alors un léger sourire peiné même s'il était impossible de savoir si tu étais réellement sincère ou non. Cependant, ce qui était sincère était que tu écoutas attentivement Chloé, sans l'interrompre un seul instant, jusqu'à la fin de son discours.
Elle avait éprouvé de la jalousie pour Nemue et avait même commencé à la détester. Que répondre à cela ? Ton cœur, non habitué à autant d'attachement, ne savait pas quoi en penser, même si l'attitude sincère de l'enfant te toucha :
« Bien sûr que non, je ne vous aurais pas oubliée, Chloé et puis, n'avons nous pas fait la promesse à Mademoiselle Psolie d'explorer cette salle de réception tous les deux ? Elle vous a, en quelques sortes, confiée à moi et je prend cela pour une mission. De plus, il est inutile de vous excuser auprès de moi car vous n'avez rien fait de mal» Tu t'accroupis une nouvelle fois pour te mettre à la hauteur de Chloé, avant de reprendre dans un sourire : « Pour ce qui est de la dame qui m'a salué, il s'agit simplement d'une connaissance que je ne pensais vraiment pas retrouver ici. Je me suis simplement dit qu'il serait respectueux de ma part de la saluer alors, ce n'était pas la peine de vous mettre dans des états pareils » Faisant silence, le temps de réfléchir, tu repris en demandant à Chloé : « Votre intention de vous excuser est noble, Chloé mais je ne pense pas que Dame Lynella vous en veuilles vraiment. Cependant, si vous souhaitez quand même vous faire pardonner auprès d'elle, je vous conseillerais de le faire vous même. J'ai conscience que cela peut être difficile pour vous mais, en faisant ce genre de chose, toute seule, vous pourrez vous prouver à vous même que vous êtes capable d'agir comme une adulte. Ce serait quelque chose d'enrichissant pour vous, n'est ce pas ? »
évidemment, il y avait une intention cachée derrière ce beau discours. Déjà, parce que tu allais te mettre en retrait et ne pas « prendre le risque » de croiser une nouvelle fois Nemue mais, également, tu flattais surement l'ego de la fillette en lui proposant d'agir comme une adulte.
Pourtant, cela ne t'empêchas pas d'être sincèrement surpris lorsque la petite te demandas en te suppliant presque, de ne pas la laisser, de rester avec elle. C'était risqué, très risqué même mais pourquoi pas après tout. Cependant, c'était comme autoriser un jouet à un enfant : à force, il allait finir par s'y habituer et tu espérais ne pas avoir à en arriver là.
Tu secouas cependant la tête, sans te départir de ton sourire :
« J'ignore si je mérite vraiment vos paroles, Chloé mais sachez qu'elles me touchent sincèrement » Douce ironie venant de quelqu'un qui n'avait, volontairement, aucune attache : « Je restes avec vous, pour l'instant, mais il faudra que vous compreniez que je ne suis pas à l'abri d'imprévus. De plus, je ne voudrais pas vous monopoliser car ne pensez vous pas que votre famille s'inquiétera de ne pas vour voir revenir ? »
Il s'agissait peut être de paroles cruelles pour l'enfant mais tu ne faisais qu'énoncer une vérité même si tu avais à présent compris que Chloé n'était pas le genre d'enfant à rester sagement à jouer avec des poupées mais il faudrait bien que la fête se termine et qu'elle retourne auprès des siennes.
Cependant, avant cela, tu fus obligé de constater que la petite était pleine de surprises, notamment lorsqu'elle t'annonças que, avant de vous remettre à cette fameuse « chasse aux rennes », tu devrais briller plus qu'une étoile si tu voulais te faire pardonner par elle. Pardon ? Qu'entendait elle exactement par là ?...
Par ailleurs, cette demande était réellement surprenante car, étant ordinairement un homme de l'ombre, tu n'étais pas habitué à briller, ni à te mettre sur le devant de la scène. Tu n'eus cependant pas le temps de répondre oralement car, étant toujours accroupi à hauteur de Chloé, le violet de ton regard rencontrant le jade du sien, tu peux entendre ses pensées qui « disaient » qu'elle préférait regretter ses gestes plutôt qu'avoir des remords de ne pas avoir agit.
Impressionné par de si courageuses pensées, tu laissas Chloé te prendre les mains, où étaient toujours accrochées les ponpons verts et rouges en guise de bracelets en l'écoutant te dire que tu allais devoir lui apprendre à danser. Une nouvelle fois, tu étais conscient du caractère risqué de la chose mais... :
« En voilà une demande incongrue. Cependant, j'avoue avoir été impressionné par le courage dont vous avez dû faire preuve pour oser faire cette demande alors c'est avec un honneur que j'accepte de vous apprendre à danser, Chloé. Cependant, si je puis me permettre, pourrais je vous dispenser cette leçon un peu plus loin ? » Tu argumentas ensuite cette demande, qui pouvait paraître étrange aux yeux de Chloé : « Je vous demande cela car, pour danser, il nous faut avoir un minimum d'espace et, entre les invités et les serveurs, nous risquerions d'être gênés et de les gêner eux mêmes dans leur travail. Le comprenez vous, Chloé ? » Demandas tu sans lever la voix avant de reprendre : « Dans ce cas que diriez vous d'aller près de la fenêtre, au fond de la salle, là où il n'y a pas grand monde ? »
Effectivement, tu avais repéré cet « endroit » depuis peu et constater que peu de monde semblait s'y attarder. De plus, tu y voyais plusieurs avantages : celui de ne pas être gêné pendant la « leçon de danse », certes mais également aucun risque de te faire de nouveau bousculer et, enfin, tu aurais une vue générale sur la salle de réception et cela pouvait te permettre de continuer à jouer les observateurs.
Mais qu'importe, la suffisance des gens n'était pas le problème de l'officier. A force d'être traités de bibelots de la royauté, il c'était installé une certaine résignation à voir autant de gens penser les choses à l'inverse de ce qu'elles étaient.
Ce ne serait pas un officier issus du rang qui changerait cela. Qui plus est... laisser les gens découvrir à leurs dépend la réalité était assez amusant, tout comme voir leurs mauvaises blague tomber à l'eau.
Solveig se montrait elle, plus ouverte et plus intéressante, son franc parler avait quelque chose de rafraichissant dans cette soirée au rang social bien trop élevé pour lui.
Il n'était un mystère pour personne que l'officier n'était pas hostile aux avis divergent. Ecoutant attentivement la Valkyrie, il pris ses remarques avec un hochement de tête.
-Je vous comprend, enseigner n'est pas inné, et pas forcément plaisant pour tous !
Quand à laisser ses soldats plus libre, là était le soucis... Si chaque personne étaient libre de son style en dehors du palais, la même chose n'était pas vrai en son sein.
-Voyez vous, chaque soldat peut faire ce qui lui plait en dehors du palais, et les gardes que j'envoie assister les garnisons ne portent pas tous la lourde cuirasse qui nous rend si.... voyant.
Mais dans le palais, nous devons être aussi dissuasif que remplaçable. Avant que je sois nommé à la tête de la royale, les soldats étaient tête nue. Mais si j'ai appris une chose ici, c'est que certains nobles se servaient de la moindre faille des gardes royaux pour grapiller un avantage ou les menacer.
En leur imposant une tenue complète et un style unique, je vise à les protéger en les rendant identique. De plus pour des régiments comme le votre ou un milliers de soldats sont disponible, il n'est pas compliqué de trouver des styles semblables.
Hors nous ne somme que peu, et je dois m'assurer que chaque garde peux combattre avec son homologue, former une sorte de socle commun pour que chaque personne puisse trouver une base fiable.
Une armure pour protéger l'intégrité et l'identité des soldats... Une lourde décision, mais qui portait ses fruits.
Les gardes royaux devenant aussi imperturbable que les plaides ou les rideaux en dentelle du palais.
-Mais vous seriez surprise de trouvez des royaux combattant sans armure, disons simplement que parmi une foule de garde, il faut trouver celui qui salut différemment ou qui à une plaque un peu différente
J'avance entre les invités, une coupe de champagne à la main. Souriant de ce sourire charmeur qui me va si bien, quelques discussion mondaine sans réelle importance, quelques poignées de mains sans aucune réelle chaleur, quelques compliment soufflés sans en penser mots! Je déteste les soirées de la noblesse! Ce n'est que ramassis de mensonge et de faux-semblant, l'hypocrisie dans sa pure espèce simplement pour s'attirer les faveurs de celui qui sera le plus utile et même si j"ai un haut le coeur chaque fois que j'approche les membres haïssables de cette classe sociale, je suis bien présent ce soir! La raison? Parce que dans les mystères de la cour on trouve parfois des choses bien intéressantes! Je suis un aventurier certes, mais noble également! Un rang que je n'apprécie nullement mais avec lequel on gagne certains avantages, qui plus que la noblesse ne peut réellement nous apprendre des choses intéressante : Le conte est en voyage? Monsieur De Roseville vient d'acquérir un objet d'une valeur inestimable? Madame Boutin cherche un partenaire en affaire mais n'y connais pourtant rien? Oh oui, les discussions de la noblesse lorsqu'ils sont entre eux, persuadé d'être plus malin que le petit peuple, c'est le meilleur endroit pour flairer les bonnes affaires qu'elles soient légales ou non!
Soudain, une femme se dresse devant moi, plus très jeune, un petit sourire sur le visage, un regard qui ne me lâche pas. "Monsieur O'Sullivan! Quel plaisir de vous voir!" "Madame Dalia, un plaisir partagé! Cette dentelle vous va à ravir!" Lui dis-je en accompagnant mes paroles d'un baise-main. Cette femme, j'ai dû la croiser à deux soirées avant de la revoir aujourd'hui, elle s'est mit en tête de me marier avec sa fille! Une mignonne demoiselle malheureusement, si je dois me mettre la corde au cou je vise un plus gros poisson qu'une simple fille de marchand! Aucun intérêt pour moi d'épouser une femme dont la dot ne sera qu'une goutte d'eau dans l'océan de richesse que j'ai dérobé en quittant mon équipage! Certes, j'hyperbolise sans doute mais la comparaison est la même, c'est comme vouloir couvrir un lit entier avec un plaid pour enfant! Aucun intérêt donc! Alors qu'elle me parle une énième fois de sa "ravissante fille", je remarque une personne que je connais dans la foule : Enfin... Connaître est un bien grand mot! Une garde rencontré à la ville aquatique : Solfège? Non... Solveig! Heureusement elle me tourne le dos pour l'instant, évitons qu'elle ne me remarque, je ne me souviens même plus sous quel non je me suis présenté! "Veuillez m'excuser ma dame, malheureusement je suis attendu par un ami pour discuter d'une entente commerciale, il me fera plaisir de reprendre cette discussion plus tard mais vous savez ce que c'est... Les affaires n'attendent malheureusement pas." Dis-je sans réellement lâcher la garde du regard, je m'excuse une dernière fois et me détourne, par chance elle ne s'est pas tourné mais il me faut m'éloigner...
Je fais donc mon chemin dans la foule, discutant avec quelques personnes me déplaçant en m'arrangeant pour ne jamais être vraiment seul! Je suis ici pour en retirer des rumeurs mais également pour éventuellement me faire des partenaires commerciaux! Après tout, un statut de noble ne se conserve pas uniquement en partant à l'aventure, loin de là! Soudain, mon au détours d'une conversation que je quitte avec un rire poli - mais terriblement faux - j'aperçois un autre visage connu! Un léger sourire se trace sur mon visage. Je prends une autre coupe sur le plateau d'un serveur passant à côté de moi et m'avance, déposant le verre sur la table juste devant la demoiselle.
"Nemue... Quel plaisir de voir si charmante demoiselle en une soirée si ennuyante!"
Soupirant sur sa chaise, Nemue observa la foule de gens qui continuait à s’agglutiner par-ci et par-là. L’envie de retourner à l’auberge afin de s’emmitoufler dans un plaid lui venait de plus en plus à la tête. Personne ne le saurait puisqu’elle était venue accompagnée d’elle-même. Se faufiler jusqu’à l’extérieur serait un véritable jeu d’enfant, mais cela impliquait de se lever. De plus, elle devrait retrouver l’homme qui lui avait laissé son pull vert sur les épaules pour le lui restituer. Normalement, elle aurait pris le temps de le nettoyer, mais n’ayant pas l’intention de retrouver cet homme une fois sorti du palais, celui-ci ne reverrait peut-être jamais cette fameuse veste. Peut-être était-ce sa veste fétiche ou sa préférée puisqu’il l’avait choisi pour venir jusqu’ici. Le retirant de ses épaules, elle le laissa sur le dossier et appuya son coude contre la table.
N’ayant rien d’autre à faire, elle observa les détails de la nappe couvrant la table. La prenant entre ses mains, elle la toucha doucement de ses fins doigts et sursauta légèrement lorsqu’elle vit une coupe apparaître à ses côtés accompagnés d’une voix qu’elle connaissait fort bien. Un sourire se dessina sur ses douces lèvres alors qu’elle leva les yeux en sa direction.
- Aslander, tout le plaisir est pour moi, mon ami! Elle se leva avec élégance vêtue de sa robe échancrée dont le cou et une partie de son buste étaient couverts d’une fine dentelle. S’approchant de ce dernier et sans aucune gêne, Nemue déposa une main contre son épaule afin de lui faire la bise. Ce dernier dans les parages la soirée ne serait peut-être plus aussi ennuyeuse qu’elle ne le pensait. Lui laissant finalement sa liberté, elle se recula d’un pas ou deux avant de prendre en main la coupe qu’il lui avait laissée.
- Je dois dire que vous êtes arrivés à point nommé! Dit-elle un petit sourire en coin, puis elle leva sa coupe devant elle. – Merci également pour se verre et laissez-moi vous souhaitez un joyeuse fête du solstice, dit-elle avant de boire une gorgée puis elle reprit d’un ton plus bas afin que personne ne puisse comprendre le mystère qui planait entre eux. – Sinon, tout se passe bien pour vous, rien d’alarmant à déclarer depuis notre dernière rencontre? Elle n’était pas médecin pour rien et même si ce dernier était reparti guéri de sa demeure, elle ne pouvait s’empêcher de s’inquiéter sur le bien-être de ce dernier.
Tout en réfléchissant, elle termina son verre et le reposa sur un plateau qui passait par là. La soirée commençait sérieusement à avancer, Alton n’était pas dans les parages. Elle était si sereine qu’il ne lui aurait fallut qu’un chocolat chaud et un plaid pour s’endormir. Mais l’heure n’était pas au repos et dès qu’un serveur passa suffisamment près elle attrapa une nouvelle coupe de champagne.
- Les valkyries ne disposent pas d’un millier de soldat. Nous sommes environ deux cent. Et nous ne cherchons justement pas à avoir des style similaire, il est même rare de trouver deux valkyries maniant la même arme alors le même style de combat... Ne put-elle s’empêcher de rectifier en se demandant si il avait écouté ou non ce qu’elle lui avait dit plus tôt. Haussant les épaules elle poursuivit. - Une plaque différente ? Même chez les valkyrie il n’y avait qu’une simple gravure d’appellation en plus, alors qu’est ce que les royaux avaient bien pu inventer ? Elle était curieuse de le savoir.
La Fête du 24
Libre
Monsieur Chess ne tarda pas à lui répondre. Une réponse qui fit chaud au cœur de la petite qui commença à hocher la tête avec vivacité.
”Oui ! s’exclama-t-elle en souriant. Je suis largement capable d’agir en adulte ! Je suis une grande moi d’abord ! Alors si jamais je venais à croiser madame Lynella, je lui demanderais pardon d’avoir pensé tout ce mal d’elle. Mais du coup… Kurt c’est votre petit surnom ? Ou alors elle se souvenait vraiment plus de vous !? Moi j’aime bien les surnoms, vous pensez que je devrais m’en trouver un ? J’en utilisais un avant en espérant que cela me protège de la surveillance de Père les jours où je m’éclipsais sans un bruit de la maison ! Mais maintenant que je suis punie et qu’il s’est aperçu du pot-aux-roses, je n’en ai plus trop utilité. Bon c’est pas trop grave, je n’aurais qu’à me trouver un autre surnom ! Un pour mes amis ! Un cool hein ! Pas un nul, sinon c’est pas la peine.”
Retrouvant rapidement son entrain originel, elle ajouta rapidement en secouant son index devant le garçon.
“Hepepep ! Madame Psolie m’a demandé à moi de veiller sur vous ! Pas l’inverse ! C’est vous qui avez été confié à la grande personne responsable que je suis ! Raison de plus pour ne pas partir !”
Elle laissa son regard se poser sur lui un moment avant d’éclater de rire.
“Disons qu’on a chacun été confié à l’autre alors ! conclut-elle. Comme ça, pas de jaloux !”
Elle se calma ensuite progressivement. Laissant son air enjoué s’affaisser pour écouter la réponse de son ami avec grand intérêt. Ce petit moment de rire l’avait aidé à calmer une grande part de son stress, mais elle appréhendait toujours la réponse de ce dernier. Elle prit une profonde inspiration en le voyant commencer à s’exprimer. Commençant à connaître (où du moins penser connaître) elle s’attendait à ce qu’en cas de refus, il utilise tous les moyens détournés pour ne pas la blesser. Après tout, il savait manier les mots au point ou même Chloé qui était loin d’être scolaire commençait à éprouver une légère envie de pouvoir s’exprimer comme lui. Néanmoins, elle priait pour qu’en cas de refus ce dernier aille droit au but, ne faisant pas dans la dentelle. Son humiliation et sa peine n’en seraient que plus courts et donc plus supportables.
Elle baissa doucement la tête avec un petit sourire. Après tout, quelles étaient les chances qu’il accepte ?
“Je… commença l’enfant d’une voix évasive. Je suis désolée de vous avoir deman-” sa voix se coupa nette alors qu’elle releva les yeux pour fixer l’adulte avec de grands yeux. Lentement, son sourire s’élargit pour y dévoiler une belle rangée de dents blanches montrant une joie difficilement contenable.
“Vous êtes d’accord ?! s’écria-t-elle ne pouvant s’empêcher de laisser sa joie prendre la forme d’un petit bond de bonheur. Oui bien sûr ! Proche de la fenêtre ce sera très bien ! Parfait même ! Comme ça vous pourrez bien m’apprendre comme il faut ! Et puis la piste de danse est bien trop à découvert ! Je n’ai pas envie que mon père me repère et coupe court à la leçon. C’est que nous avons une mission d’une importance capitale, nous ! Allons vite là-bas monsieur Chess !”
Elle lui attrapa la main avec entrain pour filer à la vitesse de l’éclair en direction de l’endroit désigné. Manquant de bousculer divers passants, elle laissa échapper quelques “désolée” sans regarder derrière elle. Bien trop contente pour penser à autre chose. Ils passèrent devant le balcon devant lequel plusieurs portes manteaux gardaient la sortie. Contenant des plaids et autres vêtements chauds pour ceux désirant s’aérer un peu par cette nuit de fin d’année.
Arrivée à destination, la petite se tourna vers l’homme avec un sourire rempli de fierté, n’en revenant toujours pas que ce dernier ait accepté.
“Merci ! lui dit-elle avec joie. Vous allez voir monsieur Chess, quand je suis sérieuse je deviens super douée ! Je suis prête à écouter votre leçon !”
Elle garda sa main fermement dans la sienne et après une légère hésitation posa sa seconde main sur le bras de son ami.
“Comme ça ? demanda-t-elle. Je ne vais pas laisser planer le mystère, j’ai déjà eu quelques courtes leçons pour ne pas embarrasser ma famille aux fêtes mais… disons que… je n’étais pas la plus disciplinée pour suivre avec assiduité les cours dansants. M-mais avec vous ce sera pas pareil promis ! Je suis super motivée là tout de suite ! C’est pour la mission ! E-et aussi parce je voulais… danser… avec vous…”
Sa voix se tût en un murmure alors que son visage se figea pour fixer ses pieds. Son léger sourire ne disparaissait pas et elle se sentait crépiter de bonheur.
“E-enfin bref ! continua-t-elle pour retrouver contenance. On s’y met ?! Je crois que ça commence comme ça.”
Elle plongea son regard dans le sien et essaya de faire quelques pas avant de baisser rapidement la tête pour vérifier ou elle mettait ces derniers. Légèrement apeurée de lui marcher sur les pieds. Elle avait quelques souvenirs douloureux de leçons de danse où la petite avait passé son temps à écraser les pieds de sa professeur. A bien y repenser, ces souvenirs étaient plus douloureux pour la professeur que pour l’enfant, mais quand même !”
Essayant de se concentrer de nouveau, l’enfant fixa dans les yeux son ami pour lui poser une question.
“Monsieur Chess ? Dites ! Est-ce que vous avez de la famille vous ? E-enfin, de la famille proche. C-comme un enfant ou euh… une fiancée ? Ou même un fiancé hein ! Vous faites comme vous voulez !”
Recommençant à balbutier, elle en perdait les mots. Le cœur battant sous sa poitrine manquait d’exploser à chaque nouveau pas de danse mais étonnamment, cette situation lui était plaisante.
Elle attendit avec intérêt la réponse de son ami.
La fête continuait à battre son plein. Le Prince était forcé de faire dans la dentelle mais il aurait bien demandé à tous ces gens de rentrer chez eux, afin qu’il puisse se mettre sous son plaid et dormir. Encore eut-il fallu qu’il puisse s’assoupir, cela dit, mais il n’était pas au-dessus d’un peu de mauvaise foi de temps en temps. En tout cas, le mystère restait entier : le baron rouge parviendrait-il à finir la montagne de saumon, ou serait-ce les poissons qui parviendraient à venir à bout de lui ?
Il n’avait pas la réponse, et espérait bien ne pas arriver au point de l’avoir. Un coup d’œil à l’heure l’informa qu’il était encore trop tôt pour qu’il puisse s’éclipser. A vue de nez, il faudrait encore quatre ou cinq tours avant qu’il ne soit temps. Il regarda avec une pointe de désespoir le public présentement rassemblé, ne reconnaissant pas grand-monde dans la foule, qui serait apte à soutenir une discussion simple, sans enjeux, et sans secrets.
Peut-être était-il temps de retourner faire un tour en cuisine ? Non, il était déjà passé, il ne serait pas de bon ton de donner l’impression de se cacher de ses propres invités. Il pouvait également essayer de retrouver les jeunes filles de tout à l’heure, mais il semblerait que leurs gardiens, chaperons, parents, aient décidé qu’après avoir éclaboussé le Prince, il était temps qu’elles aillent décuver doucement dans le carosse, voire qu’elles soient ramenées directement chez elles, en prévision d’une soufflante pas piquée des hannetons, comme disait la vieille gouvernante.
Aeron erra avec l’air occupé dans la salle, attendant patiemment que toute cette mascarade s’arrête.
- Regarde, le prince héritier. Il est à ton goût non ?
- Nous avons certainement plus de dix ans d’écart donc non, il n’est pas du tout à mon goût. Puis pourquoi tu m’embête tant avec ça ?
- Tout simplement quand j’aurai changé d’affectation, qui s’occupera de toi et tes jolies boucles blondes ?
- Laisse mes cheveux tranquille, je sens d’ici le regard du Capitaine.
- Ce n’est pas aujourd’hui que les relations entre la royale et les autres régiments changeront. Ca a toujours été ainsi.
- J’ai quand même l’impression qu’ils se sentent supérieurs !
- Bah c’est le cas. Meilleure cantine, meilleure prime, meilleure armure, meilleur prestige, meilleure retraite !
- Ouais en t’écoutant, on te croirait déçue d’avoir fini chez les Myrmidons !
- Non car je ne compte pas rester à la Garde, dès que je peux je file à la Commission. J’ai hâte de mettre le nez dans le budget de certains. Il y a de l’abus de partout, inadmissible !
- Si tu peux éviter de regarder les miens… ça m’arrangerait.
- Oh t’inquiète pas, le commandant Höls ne va pas y échapper aussi. Il en fait des belles des fois mais bon peut-être ainsi je connaîtrais le nom du Maître-Espion. On le dit très sexy.
- Tu crois ce que tu veux, si ton but c’est de draguer les capitaines ou haut dirigeant, va voir le Prince.
- Non… ses lunettes… bouuuuh trop sérieux à son jeune âge alors imagine plus tard ! il va devenir comme toi !
- Très drôle, très drôle.
- Comme le fait que tu vas postuler à la Royale !
- Qu’est-ce que tu racontes !
- Allez, ce sont ceux qui en parlent le plus qui veulent y aller.
- Non je ne compte pas y aller, je suis très bien où je suis.
- Et Forteresse ?
- J’aimerai bien mais finalement être à la Capitale, c’est bien aussi. Je suis proche de ma mère puis être à la Régulière me permet de faire plein de choses.
- Tu sais que tu deviendras jamais Capitaine du Blizzard ?
- Je sais, je vais finir par faire une croix dessus...
- T’enfermer à ton caillou, c’est d’un déprimant et avec qui je vais boire des coups si tu pars loin !
- Bah une autre personne mais pas avec moi !
- Tu as vraiment aucun sens de l’humour !
- Je suis là pour protéger le royaume et non faire rire les criminels !
- Un jour tu trouveras l’homme de ta vie et tu arrêteras de faire cette sale tête.
- Oui mais pas ce soir….
Et cette résolution, j’y compte bien m’y résoudre.
La Fête du 24
Ft : Des Gens !
Cependant, avant cela, tu avais rejoins la petite Chloé et ce que tu avais plus ou moins prévu s'était réalisé. Effectivement, tu avais pris le parti de « flatter » l'ego de la fillette en lui disant que, si elle souhaitait réellement s'excuser auprès de Nemue, elle devait le faire seule. Elle se prouverait ainsi à elle même qu'elle était tout à fait capable d'agir en tant qu'adulte.
La réponse de Chloé ne se fit d'ailleurs pas attendre plus longtemps car elle te répondis qu'elle était une grande à présent et, évidemment, tu n'allais pas la contredire. Cependant, ce qui t'avais valu ce petit coup de panique s'intensifia légèrement dans le sens où Chloé avait effectivement entendu Nemue t'appeler « Kurt », en te demandant d'ailleurs s'il s'agissait d'un surnom ou si la Dame ne se souvenait plus de toi.
Prenant le parti de ne pas répondre tout de suite, tu posas ton menton sur ton point fermé, dans une posture de réflexion, avant de prendre la parole :
« Pour tout vous dire, je crains qu'il n'y ai eu un léger malentendu » Oui, parce que tu allais évidemment inventer une histoire, sous forme d'excuse, pour t'en sortir : « Il se trouve effectivement que je n'étais pas seul lorsque j'ai rencontré Dame Lynella dans le cadre de mon travail. J'étais accompagné d'un collègue appelé Kurt. Elle se serait simplement trompée de prénom en pensant avoir affaire à mon collègue mais, nul besoin de s'inquiéter car elle s'est excusée de sa méprise » Puis, tu entendis Chloé argumenter sur le sujet des surnoms. En avais tu un toi même ? Avec les nombreux prénoms que tu t'étais inventés, nul besoin d'en rajouter. Cependant, cela ne t'empêchas pas de répondre : « Je ne pense pas que cela soit nécessaire de se donner soi même un surnom mais rien empêche quelqu'un d'autre de vous en donner. Je crains cependant ne pas avoir assez d'imagination pour m'essayer à cet exercice, Chloé, veuillez m'en excuser »
Tu affichas alors un air peiné. Ainsi, tu espérais faire comprendre à la fillette que ce n'était pas la peine de te demander une telle chose. Cependant, à ton grand soulagement, Chloé avait reprit son entrain habituel en te disant que c'était Psodie qui t'avais confiée à elle et pas le contraire.
Ainsi, elle souhaitait réellement être considérée comme une grande. Pourquoi ne pas entrer dans son jeu alors et lui faire croire, en cet instant, qu'elle était « l'adulte responsable » qui était censée veiller sur toi ? Enfin, elle n'avait pas tord en disant que c'était une raison valable pour ne pas partir. Tu te mis alors à rire légèrement dans ton poing, dans un geste élégant, afin de ne pas laisser croire à la fillette que tu te moquais d'elle.
Par la suite, tu l'entendis dire que vous aviez été chacun confié à l'autre pour qu'il n'y ai pas de jaloux et tu hochas la tête avant de laisser planer le silence entre vous car il s'agissait de l'instant ou « l'invitation de danse » était lancée par Chloé qui avait, une nouvelle fois changé d'attitude, pour reprendre son comportement timide que tu commençais à bien connaître d'ailleurs.
Elle reprit ensuite la parole, étant apparemment persuadée de ton refus mais changea, de nouveau, bien vite d'attitude, car, effectivement, les enfants avaient cette capacité de passer du rire aux larmes, et inversement, en quelques secondes seulement, lorsque tu acceptas finalement.
De plus, à l'entendre dire, la zone près de la fenêtre l'arrangeait également car, ainsi, elle n'aurait pas à croiser son père. Tu voulus répondre mais Chloé ne t'en laissa cependant pas le temps car elle te pris aussitôt les mains pour t'entraîner vers le fond de la salle : décidément, cette petite réagissait de façon bien trop enthousiaste au moindre de tes propos....
Quoi qu'il en soit, tu n'eus pas d'autre choix que d'attendre que vous soyez arrivés à destination pour t'exprimer :
« Allons, allons, calmez vous donc un peu Chloé » Déclaras tu sur le ton de l'amusement cependant : « J'apprécie, certes, votre enthousiasme mais je crains que vous ne vous emballiez trop vite » Tu poussas ensuite un soupir : « J'ai accepté de vous de vous dispenser une leçon de danse, certes, mais j'ai oublié de vous dire que je risque d'être un piètre professeur car il se trouve que je n'ai pas la chance de pratiquer cet art de façon régulière »
Effectivement, ce serait certainement la première leçon de danse durant laquelle le « professeur » ne serait pas expert en la matière car, même si tu pouvais très bien te mettre dans la peau d'un danseur, tu étais loin d'être parfait dans ce domaine et, cela, tu en avais totalement conscience.
Cependant, tu te faisais la réflexion que tu avais la chance de n'essuyer aucune remarque pour le moment, surtout lorsque la fillette avait quelques fois bousculer des convives mais tu n'allais pas t'en plaindre, bien au contraire. Après, en y réfléchissant bien, il y aurait surement un très léger problème de taille....
Pourtant, cela ne semblait pas gêner Chloé qui s'était déjà mise en position de danse et tu ne tardas pas à remarquer comme... Un léger problème de taille. Ne voulant pas prendre le risque de vexer la petite demoiselle tu la laissas faire, te penchant légèrement en avant, bien que cette position ne soit pas forcément confortable de ton point de vue mais bon...
De plus, il était vrai que l'enthousiasme de Chloé te faisais chaud au cœur quelques fois alors tu commenças quelques pas lents :
« Je constates que vous connaissez les bases, cela me feras donc moins à vous apprendre » La difficulté consistait à avoir les sens aux aguets tandis que tu regardais ta jeune partenaire pour ne pas éveiller les soupçons : « Vous vous débrouillez bien, Chloé. Je suis même certain que vous arriverez à vous perfectionner avec de la pratique »
Par contre, tu n'allais pas pouvoir tenir très longtemps dans cette position donc, lentement, tu te redressas, lâchant ainsi les mains de Chloé mais sans t'éloigner de l'enfant, affichant tout de même un petit air peiné sur le visage car tu avais peur, qu'à force, ton dos ne puisse plus supporter cette position plus longtemps.
Enfin, cela ne t'empêchas pas de garder ton regard violet dans celui de jade de la fillette lorsqu'elle en vint à te poser de nouvelles questions sur... Ta possible famille ?! Tu écarquillas les yeux, marquant une ainsi une seconde ta surprise, avant d'éclater d'un léger rire :
« J'espère que vous me pardonnerez cette indélicatesse, Chloé mais... » Et, te souvenant des paroles de l'enfant comme quoi Psodie lui avait confiée la « mission » de veiller sur toi, tu t'en servis comme excuse pour reprendre : « … Si, comme vous dites, vous êtes « une grande personne responsable », vous conviendrez, je l'espère, du fait qu'il est imprudent, voire dangereux, de révéler ce genre d'informations à quelqu'un que vous venez juste de rencontrer, n'est ce pas ? »
Et hop ! Une courbette de plus pour ne pas avoir à révéler ce genre d'informations car tu n'avais tout simplement pas pris le temps d'inventer une autre histoire à raconter à Chloé.
C'est un plaisir réel que de revoir c'est délicieuse demoiselle! Apparemment la réciproque est exacte! Je n'imagine que mal la belle faire preuve d'hypocrisie! J'ai dis bien du mal des nobles précédemment, de ces vils félons dont la sincérité et la fidélité ne se mesure qu'à l'aune de la bourse de leur interlocuteur cependant, celle que l'on surnomme la sorcière est pour ainsi dire l'exception qui confirme la règle et, si toutes les rencontres de cette soirée n'étaient rien de plus que fardeau à supporter pour mes ambitions, il faut avouer que celle-ci est au contraire particulièrement plaisante. Un échange convivial, une bise qui ne cache aucunement notre proximité et voilà qu'elle se recule dans sa superbe robe alors que je souris doucement. Je peux voir du coin de l'oeil le visage - sans doute furibond - de la noble à laquelle j'ai fais faux bond précédemment et qui est par hasard assez proche pour nous voir - à moins qu'elle ne me cherchait ce que j'ose redouter - mais je n'en ai cure! Peut-être ainsi cessera-t-elle de vouloir me marier à sa fille? Un léger sourire éclaire mon visage alors qu'elle affirme que j'arrive au moment le plus opportun et je bois une gorgée de champagne après avoir trinqué avec elle.
"Si ma présence égaye votre soirée, vous m'en voyez ravi très chère! Je vous souhaite une excellente fête également, ne doutez pas que la mienne le sera maintenant, elle est en votre compagnie après tout!"
Dis-je avec ce sourire charmeur habituel. Non pas que cela soit nécessaire avec la demoiselle, après tout je n'ai eu aucun secret pour elle! Seul un fou conserverait des secrets alors qu'il va voir un médecin pour régler un problème délicat! Elle sait parfaitement que mes sourires peuvent être sincères mais que j'offre mes charmes au gré de mes envies! Pour le coup, je dois aussi dire que certains souvenir de ma rencontre avec la demoiselle n'ont rien de déplaisants alors, pourquoi devrais-je me comporter différemment? Par contre, voici qu'une question passe les lèvres de mon interlocutrice et j'hausse un sourcil avant de rire doucement! Décidément même à une soirée telle que celle-ci, la belle guérisseuse reste des plus professionnelle! Une nouvelle gorgée de champagne alors que je plonge mon regard dans le sien, un petit pas vers l'avant me rapprochant comme pour lui murmurer un secret, j'approches mes lèvres de son oreilles, lui susurrant doucement.
"Votre "traitement" a fait des miracles, plus le moindre soucis, aucun mal de tête et cela malgré la beauté qui est votre ce soir..." Je me recule lentement avant de rechercher une nouvelle fois le contact visuel. "Votre robe est magnifique même si, en toute sincérité, je n'ai aucun doute sur le fait que ce soit la dame qui met le tissu en valeur et non l'inverse!" Un grand sourire éclatant, je vide ma coupe la déposant sur la table avant de tourner la tête... C'est qu'il y a du monde à cette soirée, des nobles qui discutent parfois bien trop fort, d'autres qu'un mangent en faisant un bruit infernal, ceux qui rient à s'en décrocher la mâchoire parce que leurs vis-à-vis - sans doute bien plus riche qu'eux - vient de faire une blague au goût douteux, certainement très mauvaise mais, il a plus de cristaux donc on veut forcément montrer qu'on l'apprécie! Un ballet parfaitement organisé d'être immonde tous plus idiots les uns que les autres. "Dites-moi Nemue, avez-vous eu l'occasion de voir les balcons? La vue de la capitale la nuit est absolument magnifique!" Lui tendant la main, j'attends qu'elle la prenne pour la guider jusqu'à l'extérieur, nous sortons ensemble alors qu'une fine neige commence à tomber en cette belle soirée. Vu la fraîcheur - et parce qu'il est inimaginable de lui laisser garder cette hideuse veste qu'elle avait sur le dossier de sa chaise - je dépose sur ses épaules ma veste noire, restant donc en chemise en me plaçant à ses côtés, prenant appuie sur le balcon pour regarder la ville plus calme que jamais. Le regard perdu vers l'horizon, songeur, mais n'oubliant pas ma partenaire. "Magnifique n'est-il pas?"
Aller à la page : 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9