Aller à la page : 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9
Les formalités de base maintenant échangées, Nemue voulait s’assurer de la santé de son ami. Après tout, elle ignorait s’il avait vécu des rechutes quelconques depuis ce temps et bien qu’il connaisse le remède à ce problème, la douleur que cela engendrait devait être des plus gênantes. Dans tous les cas, ce dernier se permit une nouvelle gorgée à sa coupe avant de finir par lui répondre s’approchant ainsi de son oreille afin qu’elle seule puisse l’entendre. Bien évidemment elle se doutait que ce dernier n’allait pas simplement lui dire que tout allait bien à l’oreille, pourquoi en faire tout un mystère si ce n’était que pour cela et elle ne put s’empêcher de rire à ses propos. Ne le quittèrent pas des yeux lorsqu’il reprit sa position initiale, Nemue leva une main jusqu’à sa veste qu’elle replaça doucement au niveau du torse tout en faisant mine d’essuyer des miettes qui y seraient tombées. – Toujours aussi charmeur à ce que je vois. Mais bon, on ne doit pas changer une formule gagnante n’est-ce pas? Dit-elle avec un sourire en coin alors qu’elle buvait finalement à sa coupe.
Nemue avait pensé s’échapper de cette soirée alors refuser l’invitation à rejoindre les balcons afin d’admirer la vue de la capitale serait une très mauvaise idée. Elle glissa donc ses fins doigts délicatement dans la main qui lui était tendue pour marcher en compagnie de l’aventurier. Nemue qui s’était, jusque-là, contenté de faire acte de présence avait adopté une posture bien plus confiante. Guider par son ami, ils arrivèrent bien vite au balcon et Nemue regretta aussitôt de ne pas avoir pensé à la veste qu’elle avait laissée sur sa chaise. Il était plutôt stupide de sortir en saison fraîche vêtue ainsi surtout lorsqu’une fine neige dégringolait doucement du ciel se balançant d’un côté à l’autre par les petits courants d’air. Elle porta aussitôt sa main libre à son bras et sentit une chaleur entourer ses épaules. – Un véritable gentleman ma parole! La demoiselle n’hésita pas à refermer sa veste à l’aide d’une main devant elle et s’approcha de la rambarde au côté de ce dernier tout en venant l’observer. Le visage songeur ce dernier observait l’horizon. – En effet, magnifique, dit-elle sans le lâcher du regard, puis elle porta finalement attention à la peinture qui s’offrait à eux. Déposant sa coupe devant elle, ses yeux se levèrent avec lenteur vers le ciel afin d’y observer les myriades d’étoiles qui étincelaient avant de pousser un léger soupir. – Il fait plutôt froid, n’est-ce pas? Je ne voudrais pas que vous tombiez malade, Aslander. Je vous proposerais bien de partager votre veste, mais je pense que certains se feront de mauvaises idées sur nous deux, dit-elle en rigolant doucement. – Sinon, j'ai l'impression que quelque chose vous tracasse. Ai-je tort?
La reine était assez large pour lui permettre de refuser quiconque soulevait le moindre doute.
Ainsi il haussa presque les épaules en voyant certains se rapprocher à mesure que la salle se remplissait et choisit de partir pour une retraite stratégique. Embarquant prince et Valkyrie, Arthorias fila près des fenêtres ou il ouvrit en grand la baie vitrée.
Les enchantements étaient tels que si un souffle d'air frai gagna les convives, la température resta la même sur le balcon.
Les trois purent cependant profiter du dehors et du silence relatif de l'extérieur alors que la neige tombait dehors, étouffant la plupart des sons dans un silence quasi …
-Une plaque différente oui, à quelques détails je te l'accorde, mais différente néanmoins. Certains diraient que c'est pour l'orgueil de se différencier, mais je dirais surtout que c'est par simple mesure de précaution.
A quoi bon posséder une plaque identique et permettre l'accès au palais à tout les gardes ? Ce n'était pas comme cela que ça devait marcher. Se tournant vers le prince Arthorias lui adressa un petit sourire
-La soirée se termine bientôt, j'imagine que vous devez être soulagé ?
Aeron s’ajouta sans grandes difficultés à la discussion de la Garde Prêth et du Capitaine Hekmatyar. Ils échangeaient toujours sur les écarts entre les différentes gardes, leurs spécificités et les conséquences que cela pouvait avoir dans l’exercice de leur métier. Ou bien, comme le disaient les brochures, la Garde Royale était-elle bien plus qu’un métier ? Le Prince voulait bien le croire : les rondes étaient à des horaires et selon des itinéraires chaotiques, et il fallait en premanence être en alerte et aux aguets pour s’assurer de la protection de la famille Royale et des autres personnages officiels présents.
Dans l’ombre, il ne faisait aucun doute qu’en ce moment même, la garde royale veillait à ce qu’aucun personnage dangereux ne pénètre dans la salle de réception, de façon indue.
Avec la chaleur étouffante, Arthorias Hekmatyar ouvrit une des grandes portes-fenêtres et fit quelque pas sur le balcon. Quelques nobles étaient déjà dehors, à fumer, ou échanger dans un cadre plus confidentiel. Il était vrai que l’air hivernal fit un choc au Prince, après la nourriture, l’alcool, et les feux brûlants des cheminées. Il leva les yeux vers le ciel, et constata qu’il neigeait. Il s’agissait de flocons épais et poudreux.
Aeron aurait parié que la Capitale serait blanche le lendemain, si la neige continuait toute la nuit.
« Oui, j’espère que la soirée ne tardera pas trop. Toutefois, nous ne sommes pas l’abri d’une surprise. Par exemple, imaginez si au lieu de durer quatre tours de plus, la soirée en durerait onze ? Ne serait-ce pas épuisant, mentalement ? »
Dans la salle de bal, les festivités poursuivaient leur rythme. Les conversations allaient bon train, quelques âmes valsaient encore à travers la piste de danse, les diverses mignardises proposées sustentaient toujours autant d’affamés, et les diverses décorations – notamment les clinquants sapins décorés pour l’occasion – attiraient l’attention des curieux. La chaleur de la pièce avait fait ouvrir quelques portes vitrées donnant sur les balcons, et quelques personnes en manque d’air – ou d’intimité – y avaient trouvé refuge malgré la brise y ramenant toujours plus de flocons. La vue sur le reste de la Capitale offrait un camaïeu de gris, un peu déprimant. La neige recouvrant les reliefs adoucissait cette pensée, la rendant presque poétique. Mais les activités de la journée ne tarderaient pas à la rendre, dès le lendemain, d’un dégradé de jaune allant jusqu’au noir, la rendant alors beaucoup moins jolie.
Iel croisa quelques couples qui s’éclipsaient de manière plus définitive pour regagner leurs pénates – ou se rendre à d’autres mondanité, l’occasion y était plutôt propice – et alors qu’iel se refaufilait entre les groupes pour proposer ses tasses de vin chaud aux épices du solstice, son regard accrocha les silhouettes du Conseiller Arkhet et de Chloé. Ils avaient trouvé un coin un peu à l’écart, où la musique avait lié leurs mains et faisait glisser leurs pas en rythme contre les dalles scintillantes de la salle. Un sourire se dessina sur les lèvres de l’espion-ne, et l’ambre de ses yeux chercha instinctivement l’autre point d’intérêt évident de son cœur. Iel trouva d’abord la lieutenante Alnilnam, qu’iel ne s’attendait pas à voir ici puis, enfin, au-delà du cœur des festivités, Solveig. Elle était encore en compagnie du Capitaine Hekmatyar, ainsi que de celle du Prince, et leur trio avait gagné la fraicheur de l’un des balcons. Peut-être pour tenter d’échapper aux attentions toujours aussi assidues des Nobles pour le meilleur parti d’Aryon. Ou pour éviter d’étouffer dans l’atmosphère toujours plus fiévreuse, alanguie par le délicieux mais volontiers conséquent repas qu’ils avaient consommé. Ou, peut-être tout simplement, pour s’émerveiller devant le balai incessant des lourds flocons de neige.
Réprimant un rire amusé à cette pensée incongrue – car s’iel était certain-e que cela pouvait être le cas pour son amie, mais certainement pas pour le Capitaine de la Royale ou le Prince – Calixte passa à son tour les battants menant au balcon, et proposa sur son chemin les boissons chaudes qu’iel portait. La froideur de la neige fit doucement rougir ses joues, mais sa valse lente l’invita à déambuler sans appréhension sur la plateforme ouverte aux aléas des intempéries. Iel contourna d’un pas léger un couple échangeant quelques des messes basses, puis une femme fumant accoudée à la balustrade. Iel fut délesté-e de quelques verres, avant de se voir présenter ce qui lui restait de breuvage fumant au remarquable trio.
- Votre Altesse, Capitaine, ma Dame ? proposa-t-iel d’un mouvement souple mettant à leur portée le plateau de tasses de vin chaud, avant de reprendre fluidement son chemin.
La Fête du 24
Libre
Voyant l’adulte se redresser, Chloé sentit une petite pointe au cœur. Néanmoins, elle ne lui en tint pas rigueur. Elle ferma les yeux avec un sourire apaisé sur les lèvres.
“Merci monsieur Chess, déclara-t-elle avec une sérénité nouvelle procurée par la danse. J’espère que votre dos n’aura pas trop mal à cause de mes caprices. Sachez toutefois que ça me touche beaucoup que vous ayez accepté de danser un peu avec moi. Vraiment. Même si l’écart entre nos gabarits était bien trop grand pour que cela se fasse sans heurt.”
Elle entrouvrit les yeux, un sourire décelant une certaine mélancolie sur le visage. Elle se rendait bien compte que tout un monde les séparait quand bien même elle se considérait déjà comme une grande, ce n’était que poudre aux yeux. La preuve étant que le garçon ne pouvait pas danser avec elle sans se courber, lui donnant une posture incongrue et potentiellement douloureuse. Chloé, bien que très bornée, n'avait pas envie que son ami se fasse mal à cause de l’un de ses caprices.
“Je pense avoir beaucoup appris grâce à vous monsieur Chess, continua-t-elle d’une petite voix. Et peut-être que lorsque mes jambes auront un peu poussées, ce sera à mon tour de vous enseigner des choses sur la danse.”
Elle afficha un air enjoué qui lui seyait définitivement bien mieux avant de rire aux éclats.
“Et vous avez raison, continua-t-elle. Je n’aurais pas dû poser une telle question. Ce n’est pas le genre de choses qui se demandent. Surtout que nous sommes comme vous l’avez dit de presque inconnus. Et maintenant que je m’en rends compte, je remarque que je ne sais presque rien de vous. A part que vous êtes quand même sacrément chouette, que vous travaillez au palais et que j’aime vraiment beaucoup passer du temps avec vous. Forcément, vous savez bien mieux manier les mots que moi alors… vous pouvez donner l’impression que je vous connais depuis un moment. J’espère simplement que…”
Elle hésita un moment en se tournant vers le balcon.
“Suivez-moi monsieur Chess.”
Elle l'entraîna avec un sourire en lui tirant doucement la main.
D’un pas beaucoup moins affolé que pour sa course folle vers le lieu de danse, elle prenait cette fois-ci tout son temps. Elle se sentait calme. Heureuse d’avoir pu le rencontrer même si la fête était désormais plus proche de sa fin que de son début et que les aurevoirs viendraient fatalement à leur rencontre.
[L’enfant posa un pied sur le balcon couvert d’une fine couche de neige et leva la tête pour contempler la chute incessante de flocons qui descendaient de l’infini ciel nocturne dans une valse continue, ne trouvant leurs fins qu’en heurtant le sol dans un dernier soupir.]
Peut-être était-elle comme ces flocons ? La fête se terminerait bientôt et l’enfant serait alors contrainte de tirer sa révérence. Abandonnant la joie d’avoir pu passer du temps avec monsieur Chess et madame Psolie pour retourner au loin dans le grand nord. Lieu ou elle se retrouvait punie. Elle ne reverrait certainement pas le garçon ou la serveuse avant un long moment. Peut-être jamais si ces derniers travaillaient au château.
“Le ciel est magnifique, laissa-t-elle échapper calmement en contemplant ce dernier. Je n’ai pas l’habitude de me poser et de simplement observer. Je préfère courir partout sans trouver la moindre seconde pour me reposer. J’ai toujours eu l’impression que si je ne faisais rien, je finirais par m’ennuyer et je m’ennuie déjà tellement la plupart du temps quand je suis chez moi. Mais ce soir ? Je ne sais pas. Je me dis qu’à trop courir partout sans prendre le temps de souffler, on en finit par ne pas profiter pleinement des expériences passées. Vous savez monsieur Chess, je suis contente de vous avoir rencontré. Oh, et madame Psolie aussi bien sûr. Vous avez transformé cette soirée morose pour moi en un véritable chocolat pétillant.”
Elle se mit à rire de son choix de mot un peu bête dû à son manque de vocabulaire. Ou peut-être était-ce la gourmandise propre à la petite qui parlait ?
“J’aimerais vous remercier encore plus personnellement. Pour m’avoir accompagné tout au long de la soirée. Ca n’a pas dû être facile pour vous de garder un oeil sur l’hyperactive que je suis et j’ai dû vous causer bien des problèmes avec mon histoire de rennes infernaux, notre léger coma, la course folle au milieu des passants que j’ai bousculé et qui je l’espère ne m’en veuille pas trop. Et puis notre danse. Elle m’a vraiment fait du bien. Vos conseils aussi d’ailleurs. Et alors que le rideau s'apprête à recouvrir la scène tout autant que la neige recouvre ce balcon. J’aimerais vous dire sincèrement merci. Du fond du cœur. Cette soirée a vraiment été quelque chose d’inoubliable et j’espère que nous pourrons nous revoir un jour.”
Elle se tourna vers le garçon pour le regarder avec un sourire sincère. Grâce à lui, elle comprenait qu’il était important de considérer les autres. Elle ne pouvait se permettre de continuer de l’épuiser en lui faisant faire des tas de choses improbables. Comprenant enfin ce qu’elle ressentait à son égard, ce que les adultes appelaient sentiments amoureux, elle décida de rester silencieuse sur ses derniers. Les avouer ne ferait que mettre l’adulte dans l’embarras et elle ne pouvait s’y résoudre. Par respect pour ce dernier, mais aussi parce qu’elle lui souhaitait le meilleur.
Le cœur lourd, elle n’en perdit néanmoins pas son air serein sur le visage et essuyant un flocon qui s’était logé sur le bout de son nez, elle récupéra dans la poche de sa robe la boite de chocolat pétillant que lui avait fourni la gentille serveuse. Elle l’ouvrit en silence et en tendit un à Chess.
“J’espère que nous pourrons nous revoir un jour monsieur Chess ! Ça me ferait beaucoup plaisir. Et peut-être qu’un jour, nous ne serons plus des inconnus et vous pourrez me dire tout un tas de choses sur vous !”
Elle pencha la tête sur le côté avec un sourire sincère.
Toujours aussi charmeur? Je le suppose? Pour être parfaitement normal je ne peux pas réellement l'affirmer! Si je suis totalement sincère, je pense avoir tout de même changer par rapport à avant sur beaucoup de point, mes objectifs ne sont plus les mêmes, ma vision des choses non plus! J'en suis au point de me montrer dans une soirée organisée par la royauté, c'est bien une preuve que j'ai changé bien des choses! Disons le clairement, je ne suis pas spécialement volontaire de me trouver en un tel lieu! Être entouré de noble est déjà fatiguant, être entouré de ceux qui veulent absolument approcher la royauté? C'est pire encore! Des chiens qui mordraient sans aucun doute la main tendue vers eux s'ils avaient l'occasion d'en arracher un certain profit! Non, vraiment, pour me montrer en cet événement, c'est que j'ai définitivement changé mais, sans doute cela n'est pas intéressant de le dire à Nemue! Il y a certaines personnes que je ne désire pas impliquer dans mes projets, définitivement elle en fait partie, de la même manière que Khalie, Faolan ou Java par exemple! Un salaud oui, pas forcément un monstre pour autant.
Nous quittons la chaleur du palais pour nous rendre sur un balcon, appréciant la vue qu'offre la ville en cette nuit alors qu'il neige, est-ce le cas depuis longtemps? Je l'ignore mais dans tous les cas, je dois avouer que j'apprécie particulièrement ceci. C'est peut-être à cause de mon pouvoir mais j'ai toujours apprécié voir le monde se couvrir de ce manteau blanc. Du coin de l'oeil, je vois Nemue qui me regarde alors qu'elle répond à ma phrase et je souris doucement, une magnifique demoiselle! Dans d'autres conditions j'aurais sans aucun doute tenté de la courtiser - plus sérieusement que d'autres peut-être - cependant je sais que cette vie n'est pas pour moi! Les relations ne sont pas nécessaires à mes ambitions, pas avec une personne telle qu'elle en tout cas! De ce fait, je préfère ne rien dire pour le coup, attendant que la conversation se dirige d'elle-même dans une autre direction. Autre direction à laquelle je ne m'attendais pas spécialement, suis-je si simple que cela à lire pour la demoiselle ou bien est-ce que j'abaisse involontairement chacun de mes murs en sa présence? Après tout, ici je ne risque rien! Même si quelqu'un venait à me reconnaître, je suis un nouveau riche qui cherche son titre de noblesse et rien de plus! Quoi de mieux que de venir à une soirée organisée par la royauté pour montrer que d'autres nobles me connaissent et ainsi faire parler de moi?
"Pas grand chose en réalité... Quelques questionnements qui ne trouvent pas forcément de réponses, pas de quoi vous alarmer en toute sincérité."
Je me tourne vers elle avec un léger sourire, plantant mon regard dans le sien alors que je me dois de trouver un moyen de changer le sujet de conversation. Moyen qui m'est directement amené par un serveur qui ose se montrer sur le balcon malgré le froid avec ce qui semble être les desserts : de la crème glacée? Voilà qui est cocasse vu la neige qui tombe sur nous et le climat actuel. Cependant, je me saisis d'une coupe avec trois boule dedans et, regardant ma compagne alors que le serveur retourne à l'intérieur, je prends les trois boules avec ma cuillère les posant les unes sur les autres en regardant Nemue avec un petit sourire. "Regardez, un bonhomme de neige ou plutôt, de crème glacée!" Une très mauvaise blague sans doute, mais si je voulais un moyen de détourner la conversation du sujet précédent, c'est sans doute le meilleur non? Je ris doucement en secouant la tête. "Navré... Je suis meilleur séducteur qu'humoriste malheureusement!"
Une simple question habilement détournée par ce dernier en lui mentionnant tout simplement qu’il se questionnait personnellement sans qu’elle aille à s’alarmer de son état. Elle haussa les épaules et observa l’horizon de nouveau fixant son regard sur les lumières projeter par les cristaux par-ci et par-là. D’ici, elle avait l’impression que le ciel se reflétait sur la ville blanche de neige. Cette dernière continuant à tomber, Nemue frissonna légèrement laissant échapper quelques souffles glacés. Elle n’était pas faite pour survivre à ce genre de température surtout pas vêtue ainsi, mais son ami semblait plutôt à l’aise. Enfin, Nemue ne tardera pas à retourner se réchauffer à l’intérieur et elle comptait le lui proposer quand le serveur vint alors jusqu’au balcon où ils se trouvaient pour leur offrir un dessert glacé. Observant les boules dans la petite coupe, Nemue choisit celle qui avait quelques vermicelles au chocolat.
Alors qu’elle se tâtait à prendre une cuillerée de sa glace, son attention fut portée sur le plat d’Aslander qui semblait s’amuser à former un drôle de petit bonhomme et fit même une blague sur le sujet. Arquant un sourcil, Nemue se demandait si ce dernier était sérieux et quand il s’excusa de cela, elle ne put retenir son rire plus longtemps. – Mais non! Il est mignon votre petit bonhomme. Attendez! Et alors qu’elle lui dit d’attendre, la demoiselle se retourne dos à ce dernier et use de sa cuillère pour placer les boules une par-dessus l’autre. Heureusement avec la température actuelle, la glace ne fondait pas rapidement. – Ça ne sera pas bien long! Enfin, attrapant du bout de ses ongles les petits vermicelles, elle en mit un pour former une bouche, deux qu’elle rentra de son long dans la boule pour former les yeux puis deux autres au-dessus pour former des sourcils. Elle se retourna finalement pour le lui montrer aussi. – Tadaa! Mon petit bonhomme de neige possède des sourcils! Il est mignon n’est-ce pas? Dit-elle avait de glisser fait son index entre ses lèvres pour retirer la glace qui y avait fondu.
Si Béatrice l’avait vu jouer ainsi avec sa nourriture, elle se serait très certainement fait réprimander, mais le froid l’empêchait de consommer quoi que ce soit de gelée pour le moment. – Vous ne voudriez pas rentrer, par le plus grand des hasards? Je suis complètement gelée et je suis sur le point de me transformer en bloc de glace. Je sais que vous appréciez manipuler cette substance, mais je préfèrerais être maîtresse de mes mouvements, ajouta-t-elle avec humour. Et sans réellement attendre sa réponse, Nemue glissa son bras sous le sien pour l’entraîner à l’intérieur. – Vous pensez qu’il y aura une danse? Se demanda-t-elle. – Enfin, ça ne me dérangerait pas de danser avec vous. J’espère simplement avoir le temps de me réchauffer. Enfin, vous voulez boire quelque chose en attendant? Les serveurs au bar sont plutôt très sympathiques! Leur vin chaud est très bon.
Un nouveau service est préparé, les plateaux sont garnis et il retire son tablier vert de plongeur pour en attraper un bien garni. Vu qu’il n’a pas eu le temps de dire bonjour à Solveig, il pourra toujours tenter de le faire en lui apportant à manger peut-être. Cela peut être vu comme un cadeau d’une certaine façon ? Il a un doute sur la question, mais dans tous les cas il faut bien repartir en scène et même s’il a l’air malade ce n’est pas comme si cela allait le stopper. Il a toujours l’air malade de toute façon. Ce n’est pas une nouveauté, c’est un fait depuis toujours. Juste là les yeux sont un peu plus rouges.
Il retourne dans la salle et voix que certains convives ont, visiblement, décidé d’aller voir la chute des premiers flocons du soir. Peut-être que certains se jetteraient dans un concours de fabrication de bonhomme de neige avec la fine couche qui commence à se former. Melta serais en tout cas le premier à le faire, il avait bien voulu en faire en pleine saison chaude alors que le cuisinier travaillait. En pensant à son fils, il espéra que ce dernier passe un bon moment avec ses grands-parents, sa tante et son oncle. C’était la première fois qu’il restait un petit temps avec eux seul, mais il devait bien les laisser créer aussi des liens. Ce n’était pas saint de coupé l’enfant de contact social avec le reste de ce qui était sa famille. Même s’il avait peur de ce que cela voulait dire pour lui-même.
On le héla dans un coin pour ce qui était sur son plateau, il n’avait même pas retenu le nom officiel de ce qu’il servait. En soit c’était des toasts grillé, avec du foie gras et un confit d’oignon, mais bien entendu, on lui avait donné un nom à rallonge qui ne décrit même pas le plat la chose vraiment. Un truc à base de canard sur son lit aigre-douce avec un croustillant boisé, ou une merde dans ce sens. En cuisinier c’était bien ce qu’il aimait le moins les descriptions alambiquées de plat ou les noms à coucher dehors. Il avait bien une fois fait du riz à l’impératrice avec un suprême d’orange, tout cela pour dire une glace au riz au lait accompagner d’orange épluchée et découper, mais c’est toute cette suite moins vendeur et classe.
Le soirée se déroule tranquillement. La foule commence à se disperser vers les balcons suite à la chaleur accablante des lieux. Swan était comme à son habitude exaspérante mais au fond ça me permet de m’occuper l’esprit. Je me rappelle encore de l’année dernière, Elina qui traînait un peu partout dans le festival dans un état lamentable. Il y avait bien sûr son ami qui était là qui, de mémoire, devait être aux fers. La Capitaine avait le don de s’entourer de gens étranges mais bon c’était comme ça qu’on l’appréciait à travers sa carapace de glace. Encore aujourd’hui, je me demande comment sa mère est morte. Nous avions commencé des recherches sur cette affaire, bien entendu en toute discrétion. Elle avait une dent contre le culte de Lucy, je le sais et je voulais m’assurer que les grandes instances de notre ordre puissent commettre une telle atrocité. Encore aujourd’hui, je n’ai aucune réponse mais un jour, je vais devoir reprendre mes recherches, je dois juste trouver le bon camarade.
Je reçois aussitôt un coup de coude dans les côtes.
- Regarde, un nouveau plateau !
- Tu ne penses qu’à ton estomac toi.
- Mais non, il a l’air mignon le serveur non ?
- Tu crois vraiment que je cherche le grand amour là ?
- Tu ne veux pas du prince, ni du capitaine. Je te trouve autre chose !
- Non merci.
Elle l’accapare et je croise le regard du jeune homme. Il avait les yeux rougis et par réflexe, je fais un pas dans sa direction, posant la main sur son épaule.
- Vous allez bien ?
Mais qu’est-ce qu’il me prend ? Il a peut-être reçu un truc dans l’oeil et je me méprends mais je n’arrivais pas à m’arrêter devant la souffrance humaine.
- Si vous voulez, je vide votre plateau rapidement pour que vous vous échappiez rapidement.
Dis-je d’un ton amusé même si je ne sais pas si j’arriverai à manger tout ça mais si il le faut, Swan viendra m’aider pour une fois...
Depuis le temps il aurait du s'y faire, mais pas vraiment. Et ses meilleurs moments passés à ce poste devait être justement quand il n'était pas au palais.
Passer sa vie à protéger le couple royal était devenu une routine épuisante, qui n'était que rarement entrecoupée de moment joyeux.
Les yeux dans le vagues, il vit quelques enfants faire un bonhomme de neige sur la terrasse ou ils étaient, le corps et la tête étant déjà formés. Ne manquait que deux bras, des yeux et un nez.
-Voilà une nouvelle sentinelle pour le palais
Rigola t-il en se saisissant d'un morceau de bois pour le planter un guise de nez avant d'observer ses compagnons d'infortune et remarquer le plateau qui lui était tendu.
Avec un sourire il retira une des boissons de ce dernier
-Merci bien
Dit il en observant la personne qui lui tendait le plateau
Ainsi donc, lo serveur-se effectua un nouveau virage pour aborder les tables accusant enfin la faim des nombreuses bouches présentes, et iel ramassa les plateaux vides pour mieux disposer ceux qui avaient survécu aux vagues successives, avant de disparaitre au gré des couloirs en direction des cuisines. Là, iel déposa à nouveau son chargement, et jeta un regard à la ronde, à la recherche de la silhouette maussade de Faolan. Mais en vain. Lorsqu’iel demanda brièvement au commis le plus proche où était passé l’homme qui s’était ajouté à la plonge, iel ne reçut que des regards interrogateurs. Voire peu amènes. Clairement, on était loin des priorités des équipes affairées. Haussant les épaules, lo garde quitta la pièce sans insister, et emprunta encore quelques passages dérobés pour atteindre le petit patio qu’on lui avait précédemment indiqué lors du briefing. Celui où iel était invité à reprendre ses esprits en toute discrétion si besoin. Et observer une pause réglementaire définie par le planning préalablement établi. Tout en évitant de s’y retrouver plus de trente minutes au total, sous peine de quoi l’on se passerait de ses services. Même si c’était la Garde qui l’avait introduit-e aux festivités.
Le froid de la petite cour éloignée du cœur de la soirée lo saisit tout d’un coup, et iel serra ses bras contre son torse dans l’espoir de conserver un peu de chaleur. Il y avait déjà là deux autres employés, et alors que son regard quittait l’homme fumant silencieusement assis sur une marche, iel croisa celui de Réno, autrement plus occupé.
- Très réussi, c’est Calyx ? demanda-t-iel en s’approchant de son collègue qui manipulait en gestes brusques le manteau de neige couvrant le patio.
- C’est l’Capitaine.
- Ce sont pas des lunettes, ça ? Et ça, c’est l’ancienne lieutenante ?
- ‘tin mais tu l’fais exprès ? C’est Rivolti !
- Normal qu’il ait une belle chevelure de neige ?
- Hé j’fais c’que j’peux avec c’que j’ai. Il a juste la tête un peu carrée.
- Moche, surtout.
- J’t’emmerde Pso.
- Attends, déjà échange leurs yeux. Et vires-en un pour Val.
L’employé à côté d’eux finit sa cigarette et leur adressa un geste d’au revoir qu’ils manquèrent presque, tout occupés à leurs créations éphémères.
- Tu l’as vue ? demanda avec trépidation Réno tandis que Calixte essayait d’arranger la forme des deux bonhommes de neige.
- Va falloir que tu sois plus précis, il y a pas mal de monde à la fête. D’ailleurs t’as pas cramé ta pause à faire ces beautés ?
- Et merde ! Crois pas qu’cette discussion est finie.
Amusé-e, iel regarda son collègue épousseter grossièrement les particules glacées sur ses vêtements avant de quitter la cour au pas de course. Retournant à leurs supérieurs hiérarchiques de poudreuse, iel renfonça distraitement le nez de légume fané de son ancien colocataire. Bien sûr qu’iel l’avait vue. Il lui aurait fallu être aveugle pour ne pas l’apercevoir. Sourd pour ne pas l’entendre. Et très certainement pas transi d’émoi, pour ne pas appréhender sa présence. Profitant des dernières minutes de sa pause, iel confectionna un troisième petit bonhomme de neige, haut d’à peine une vingtaine de centimètres, qu’iel dota de jolies oreilles de chiraki. Songeur-se, iel ne nota pas l’ironie du trio ainsi formé.
Sur le balcon, Aeron prit le verre de vin chaud tendu par une servante et la remercia d’un signe de tête avant ramener son attention sur le Capitaine de la Garde Royale. Il l’observa façonner, sans y penser, une petite figure en neige. Il s’agissait apparemment d’un garde royal. Pour être tout à fait franc, le Prince n’en avait jamais vu d’aussi rondouillards. Non, les soldats qui protégeaient le palais avaient davantage à voir avec de grandes armoires à glaces qu’avec la nouvelle sentinelle. Il ne faisait aucun doute que l’armure imposante jouait beaucoup dans les carrures, mais tout de même.
Il souffla précautionneusement sur son vin, le huma, puis goûta. L’orange et la cannelle se mêlaient bien, et c’était l’occasion de servir de l’alcool de moins bonne qualité aux invités quand qu’ils puissent exprimer une quelconque plainte : personne ne mettait de grands millésimes dans la marmite. Et, au vu des coûts que cela aurait engendré, il valait effectivement mieux faire comme ça.
Appuyé à la balustrade du balcon, Aeron commença à fabriquer à son tour un petit bonhomme de neige. D’abord sans objectif, il se posa ensuite la question de la personne à modéliser. Ou, en tout cas, à prétendre qu’il modéliserait. D’abord fine, la demoiselle de neige fut aspergée d’un peu de vin pour simuler une chevelure rousse, puis un fragment d’orange fut utilisé pour la bouche. Deux petites graines au fond du verre achevèrent de faire des yeux de la mauvaise couleur.
Il jaugea la silhouette indubitablement féminine de la médecin royale, puis la bouscula dans l’abysse plus bas. S’il s’avérait qu’une femme chère à son cœur était faite en neige, nul doute que chaque membre de sa famille ressentirait le besoin de venir lui poser des questions, et c’était une conversation dont il se passerait bien.
Il attrapa un nouveua verre de vin chaud et produisit rapidement un bonhomme de neige tout à fait lambda, beaucoup plus petit, avant de réchauffer ses doigts en soufflant dessus.
La Fête du 24
Libre
La petite tapota finalement la main du garçon avec un sourire.
“Enfin, entama-t-elle en essayant de se donner de l’entrain. La fête n’est pas encore finie et il nous reste un petit peu de temps. Alors inutile de discuter de choses tristes pour le moment, n'est-ce pas ? L’importance des moments que l’on a chéris nous aident à surmonter ceux plus sombres. Alors je refuse d’être triste. Je vais profiter de cette soirée jusqu’à son terme.”
Elle se décala d’un pas en arrière avant de s’accroupir pour récupérer de la neige qu’elle déposa sur le garde-fou. L’enfant frissonna en sentant la brûlure glacée causée par la neige sur ses frêles doigts. Elle souffla un moment dessus d’un air chaud pour en calmer l’inconfort avant de retourner à la tâche.
[Faisant une belle boule de neige, elle la déposa sur la première avant de réitérer une nouvelle fois le processus avec une boule encore plus petite. Elle avala un chocolat pétillant pour en récupérer l’emballage qu’elle plia et coupa en deux, de sorte à créer deux petits bras à sa création. Elle traça de son index un grand sourire et deux petits yeux sur la plus petite boule qui commençait à prendre la forme d’un bonhomme de neige miniature.
Mangeant un autre chocolat, elle utilisa l’emballage pour lui créer une belle cape de héros avant de nommer sa création en passant son doigt dans la neige devant le joyeux bonhomme de neige. Chess, héros du bal. Un nom et titre qui allaient bien à ce petit personnage arborant fièrement sa cape.]
Elle se retourna finalement vers le garçon.
“La ressemblance est frappante n’est-ce pas ? lui demanda-t-elle sans réellement attendre de réponse. Je me souviendrais à jamais de cette soirée. Et tant que les souvenirs resteront dans ma tête et mon cœur, alors la magie du bal ne s’éteindra jamais vraiment n’est-ce pas ?”
Un sourire sur les lèvres, Chloé releva la tête pour observer la chute de neige. Elle commençait à frissonner de froid mais ne s’en souciait guère.
A peine eut-elle mit les pieds dehors qu’un courant d’air vint la faire frissonner. La saison froide était belle et bien présente, ne lui en déplaise. Soupirant, elle fit comme beaucoup de convive et leva le nez vers le ciel. Vraiment, si elle pouvait, elle irait faire des anges dans la neige. Mais les seules présences du prince et d’Arthorias l’en dissuadèrent. A la place elle rapporta son attention sur un plateau qui passait par là puis sur la frimousse qui le tenait. Marquant un temps d’arrêt drastiquement long elle ne put s’empêcher de la dévisager. Avec ses cheveux longs, ses yeux dorés et cet air mutin. « Astrid ? » se demanda-t-elle avant de secouer la tête pour chasser la méprise. Non ce n’était pas elle. Pourtant ce visage lui disait quelque chose… Impossible de remettre un nom dessus. Que son odorat lui manquait… Elle allait se saisir de la main de la demoiselle lorsqu’elle s’échappa, laissant la pauvre valkyrie seule avec ses questions. Sans doute aurait-elle pu la poursuivre, mais elle se contenta de l’observer disparaître dans la foule.
Finalement Solveig décida que sa patience avait atteint un point culminant. Cela faisait des heures qu’elle se tenait droite, souriait à qui voulait bien croiser son regard et tentait d’adopter les manières de la noblesse. Elle était usée. Dix tour de terrain aurait été bien moins éreintant ! Même si cela fut amusant. Alors dans toute sa droiture et fausse manière, elle s’autorisa un moment de légèreté et commença a confectionner un mini bonhomme de neige sur l’une des rambardes du balcon. Un œuvre d’art pour sûr. Si tant est qu’une tête ridiculement petite sur un corps quasi carré et énorme fut de l’art. Au même moment elle lança un regard à la statue d'Aeron qui chuta pour mourir en silence.
Un magnifique changement de sujet, non réellement... Peut-on parler du ridicule de la situation? Un bonhomme de crème glacée? À croire que je suis un enfant âgé d'une dizaine d'année pour sortir des âneries pareilles! Je me maudis intérieurement, non pas que cela ait une grande importance mais tout de même, mon honneur et surtout mon égo risque d'en prendre un coup suite à cette erreur... Je m'excuse immédiatement de cette blague, pitoyable, digne d'un bouffon de coure alors qu'elle rit doucement après un petit moment. Comment lui en vouloir de se moquer en cet instant? Cependant, Nemue n'est pas ce genre de personne, bien au contraire! Plutôt que de me laisser être ridicule seul, elle participe avec moi, imitant ma création en l'agrémentant même d'un petit quelque chose en plus qui m'arrache un réel sourire. Alors qu'elle me demande s'il est mignon en venant récolter la crème glacée restée sur ses doigts entre ses lèvres je ne peux que la regarder, droit dans les yeux avant d'hocher simplement la tête. "Véritablement superbe!" Dis-je avec toujours ce même petit sourire.
Vient ensuite la question, il est exact de dire que même avec ma veste sur les épaules, la température n'est définitivement pas adéquate pour une tenue telle que la robe de Nemue, magnifique certes mais sans doute plutôt froide! J'hoche donc la tête sans relever - pour l'instant - sa remarque, j'ai bien trop de réponses qui me viennent en tête et qu'il vaut mieux taire! Je sais parfaitement comment les choses se passent lorsque la belle et moi jouons ce petit jeu de provocation ensemble. De toute manière, elle n'attend pas spécialement ma réponse puisqu'elle attrape mon bras et commence à avancer, en effet la danse ne serait pas spécialement désagréable, pas plus que le vin chaud et cela peu importe l'ordre cependant, est-ce à cause de la fine couche de neige? Du fait qu'elle parle et ne fait pas attention ou de ses talons qui ne sont définitivement pas conçus pour affronter les aléas de la saison? Je l'ignore mais dans tous les cas, voici que la belle Nemue glisse! Commençant une chute qui pourrait être dangereuse! Tant pis pour mes habits, je l'attrape comme je le peu, serrant bien ma veste contre elle! Vu l'ouverture de sa robe dans son dos, il vaut mieux éviter qu'elle perde cette veste! Je tombe premier dans la neige, cependant le mouvement de sa chute me fait rouler ce qui fait que nous faisons deux tours sur le côté avant de finalement nous arrêter dans une position ne correspondant définitivement pas à ce genre de soirée, moi le dos au sol et elle, en partie sur moi...
"Nemue? Vous allez bien?"
Montrant sa petite création à Aslander, Nemue avait un sourire bon enfant alors qu’elle lui demandait si ce dernier était mignon. Leur regard était resté accrocher l’un à l’autre alors qu’il mentionnait qu’il était superbe. Enfin, parlait-il seulement du bonhomme de neige qu’elle allait manger d’ici quelques instants ou bien d’elle? Avec ce dernier elle n’était jamais bien sûr.
Sur le coup, elle entraîna donc son ami à sa suite sans réellement lui donner le choix, Nemue n’avait qu’une chose en tête et c’était de retourner dans la chaleur que leur offrait la salle de réception. Il faisait si froid dehors et elle avait tout sauf envie que d’attraper un rhume voire même une grippe! Cela finirait mal la soirée et surtout le reste du temps des fêtes. Elle n’avait pas très envie de rester clouée au lit et ne pas pouvoir bouger. Dans l’empressement du moment, celle-ci ne fait pas réellement attention où elle met les pieds et glisse sur une petite plaque de neige compactée faisant ainsi partir son pied sur le côté. Elle tente de se rattraper dans une drôle de petite danse impliquant des petits sauts et des mouvements de bras, mais la chute fut inévitable. Tel un chevalier sur son cheval blanc, Aslander fit en sorte qu’elle ne subisse aucun dégât l’attrapant entre ses bras pour amortir leur chute. Ils roulèrent ainsi dans la neige quelques tours avant de s’arrêter. Le noble lui demandant si elle allait bien, celle-ci se redresse du mieux qu’elle put au-dessus de lui. – Oui, oui, je vais, dit-elle un peu chamboulé, je crois que si vous n’aviez pas été là, je me serais fait certainement bien plus mal. Mais vous, vous allez bien? demanda-t-elle en l’observant avec inquiétude. – Vous ne vous êtes pas fait mal par ma faute, du moins?
C’est à ce moment que d’autres convives témoins de la chute arrivèrent afin d’aider les deux compagnons à se remettre sur pieds. Nemue secoua vite fait sa robe et fit de même avec le dos de son très cher ami. S’assurant qu’ils n’avaient rien de casser, les aidants retournèrent finalement à leur occupation les laissant ainsi de nouveau seul. Le regardant d’un air désolé, celle-ci retira encore quelques flocons qui se trouvaient sur sa veste et elle prit finalement la parole. – Je suis plutôt maladroite ce soir, il semblerait. Me donneriez-vous la chance de me faire pardonner?
Aube, comme elle ne faisait rien de plus que s'occuper de ses enfants ici pourrait très bien s'occuper de la gestion de la garnison, c'était d'ailleurs pour cela qu'il l'avait mis à son poste.
Avec un peu de chance, il serait à un endroit bien différent l'année prochaine.
Un soldat attira son attention, le faisant momentanément quitter le balcon, et traverser la grande salle de bal.
-Mon capitaine, il se passe quelque chose dans la cour
Inquiet, l'officier fila au travers des couloirs, ne remarquant rien d'anormal, mais curieux de savoir ce qui nécessitait sa présence. Une fois arrivé dans la cour, il ne vit que des soldats bien à leurs postes, Ciaran et Tancred attendant devant la porte, les bras croisés avec un demi sourire
-Cia, Tancred, qu'est ce qui se passe ?
-Et bien... C'est la veille de noël Arthorias
-Oui ! Et tu sais ce que ça veut dire ?
Les mains sur les hanches, le blond ne visualisa absolument pas de quoi ils voulaient parler.
-Non...
-C'est le moment...
-...Du bizutage du capitaine !
Finirent il par dire en se jetant sur lui, le géant de la garde royale saisissant l'officier avant de l'expédier rouler dans la neige, sous les rires des gardes en faction.
Voilà bien une tradition qu'il avait oublié
Hésitante, elle faillit céder et partir à la recherche du noble mais changea d’avis lorsqu’une porte en bois lui fit de l’œil. Son sens de l’orientation était toujours aussi mauvais, aussi elle ne sut pas exactement dans quelle zone elle se trouvait. Les jardins peut-être ? Dans tout les cas l’endroit semblait calme et la neige plus ou moins intacte. Plus le temps passait et plus cette dernière tombait dru, formant un matelas d’un blanc immaculé dans lequel elle eut envie de se jeter. Un regard à gauche, un à droite, un soupire de regret pour le peu de chaleur qu’elle avait réussit à amalgamer sous sa fine robe en satin et elle se laissa tomber dans le blanc manteau, étouffant un gloussement plus que satisfait.
— Oh ! Euh… Je vais bien ?
Cela sonne comme une question pour lui-même qu’une affirmation. En même temps, il ne se sent pas vraiment ce qu’on pourrait dire bien. Il voudrait pouvoir dire qu’il ait au top de sa forme, qu’il a tout qui vas pour le mieux et blabla… a d’autre, il n’arrive pas à se mentir à lui-même là tout de suite et ça se sent.
— Enfin… C’est compliqué, mais vous avez certainement d’autre chose à faire que d’avoir des plaintes sur du savon dans les yeux. Enfin, je peux vous en parler si vous le souhaitez, mais c’est pas des plus passionnants, enfin, vous devez vous en douter. C’est du savon dans les yeux en même temps…
Menteur de merde. Il noie lui-même le poisson, mais en même temps il ne se voit pas d’expliquer à une parfaite inconnue, qui semble être une invitée en plus, ses états d’âme suite au départ en pleurs de son amie, sans raison que lui ne comprenne, alors qu’elle aussi est invitée et que lui est simple serveur, plongeur, cuisinier et qu’il finira certainement aussi à passer la serpillère à la fin du service une fois tout le monde parti ce coucher. Comment on explique cela en plus ?
— Après, je ne suis pas contre que vous vous serviez, c’est même là pour cela. Mais un plateau vide ce n’est pas ce qui me fera rentrer plus vite chez moi, c’est la fin de cette soirée en entier… et encore… enfin, je ne veux pas me plaindre, parce que c’est une chance de travailler au palais et que ça reste quelque chose d’intéressant et… Et je vous tiens la jambe alors que vous devez avoir d’autre chose à faire, désolée.
Il a un rire un peu nerveux, en même temps il est complètement nerveux avec tout ce qui arrive. Tout le dépasse complètement et il passe sa main droite dans son cou pour le masser alors qu’il tend sa main gauche qui tient le plateau pour le préservé à la blonde. Peut-être qu’il sera moins étrange d’ici la fin de cette soirée. Il y a crois. Cela lui donnera peut-être l’occasion de réfléchir à quoi répondre écrire à son amie demain matin. Parce qu’il faudra lui écrire, ça, c’est certain.
Une histoire de savon dans l'œil ? ll n’avait pas trouvé mieux comme raison ? Je ne montre aucun soupçon et lui laisse le temps d’expliquer. Le chef de salle nous regardait et je lui fis un sourire avant de me concentrer de nouveau vers le blond.
- Donc si je ne dois pas sacrifier mon estomac pour que vous finissiez plus vite, ça m’arrange alors !
Je ne me voyais surtout pas tout engloutir.
- Mais au pire, je peux essayer de rendre cette soirée plus joyeuse. Votre chef vous regarde depuis tout à l’heure mais vu que je suis une gradée, il ne vous dira rien, je vous le promets.
Pour le connaître, je savais comment fonctionnait ce cher monsieur qui travaillait au palais depuis des lustres. Puis si il osait dire quelque chose à la suite, il saurait où me trouver donc il ira bouder dans son coin et voilà tout.
- Travailler au palais est certes un honneur mais si vous êtes quelqu’un de talentueux, vous pouvez aller où vous voulez. Le prestige ne sert à rien si vous n’êtes pas heureux.
Puis ça me fait penser à ce que m’a dit Swan il y a quelques jours. Pro des ragots en tout genre et surtout à l’affût de la moindre information, elle m’avait parlé de cette nouvelle compagnie.
- Par exemple, il y a un nouveau bâtiment qui se construit proche de l’ile de Lutetia, j’ai cru comprendre qu’il cherchait du personnel. Vous devriez essayer, ça ne pourra pas être pire que le vieux grincheux qui est là-bas !
Une demande d’entretien pourrait toujours le motiver à essayer de trouver son bonheur ailleurs puis j’aurai fait ma bonne action du jour.
Aller à la page : 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9