Aller à la page : 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10
N'ayant plus grand chose à faire que d'attendre que cette escale ne s'achève, Lapis se tourna pour contempler le paysage qui s'offrait à elle à perte de vue. Elle n'avait jamais imaginé penser ça d'autre chose que d'un livre, mais cette vue était magnifique, à couper le souffle ; puisse-t-elle encore en avoir un. Elle repensa à ses parents, au fait qu'elle se sentait seule, qu'elle était seule. Sans ses livres ou quelqu'un à qui parler, Lapis pouvait se montrer très pensive, trop pensive. Si sa capacité d'analyse lui servait énormément au quotidien, cette dernière était tout autant transparente quant à la vie de Lapis, elle savait qu'elle ne pourrait probablement jamais vivre d'histoire d'amour passionnelle, ou ressentir les sensations comme les autres, tout ça à cause de son corps. Si ses parents lui avaient dit pendant un temps qu'elle était devenue ainsi car son esprit avait accumulé un tel montant de connaissances qu'il l'avait transformée, elle savait à présent que ses pauvres parents lui avaient clairement menti. Rien ne servait de s'accabler sur son propre sort, mais rester dans le déni n'était pas une option non plus. Si elle l'avait pu, elle aurait pleuré, sûrement. Penchant sa tête vers le sol, elle perçut une goutte d'eau couler et tomber de son visage, vers le sable infini en dessous d'elle. Le déni, ici, aurait été de penser que c'était sa dernière part d'humanité qui ressortait à travers cette larme. La cruelle vérité, qu'elle avait déjà acceptée, était que cette goutte de condensation était la preuve indéniable qu'elle ne l'était plus, humaine.
Festival du Solstice
Des gens & Wolfram
Brrrrr... Tu rentras légèrement ta tête entre tes épaules. C'est qu’à force de rester ici à développer de futures idées pour gagner encore plus d’argent, tu commençais à avoir froid. Tu remis correctement ton manteau au tissu bien épais pour te réchauffer, avant de souffler doucement dans tes mains, réchauffant tes doigts glacés. Bon, il était temps d’aller voir ailleurs … ”ou pas” Songeas-tu en voyant un visage familier. La jeune femme se trouvait en compagnie d’un homme qui était accompagné par un loup ?Tu restas sans bouger. Peut-être bien que tu allais rester un peu plus longtemps et profiter de cette rencontre inopinée.
”Pariza Samnang. ” Saluas-tu d’une voix suave, inclinant légèrement la tête dans sa direction. ”En voilà, une agréable surprise.” Il n’était pourtant pas si étonnant de la voir ici. Après tout, elle t’avait invité à venir au festival avec elle... Puis, elle allait surement faire des articles sur les différentes festivités. Tu jetas ensuite un œil à l’autre homme. Lui, par contre c’était un total inconnu. Tu tournas vers lui, l’évaluant légèrement. Était-il une connaissance de la journaliste ? ”Un ami à toi ?” Demandas-tu, prêt à tendre ta main vers lui, si c’était le cas.
La nuit déjà présente depuis quelque temps déjà, ne nous empêchait pas de profiter du spectacle aérien. Puis nous étions plutôt chanceux que Cid arrive à dormir n’importe où. Certains bébés refusaient de dormir si c’était dans leur petite affaire et du calme complet. Ici et malgré le boucan que le ballon pouvait faire, il ne semblait même pas déranger par quoi que ce soit. Enfin, ses petites joues se sont tout de même refroidies avec la température et bien que je ne sois pas pressée de descendre, il faut bien que protéger notre enfant. N’ayant pas le contrôle sur le duré du tour, il me faut donc prendre mon mal en patience et m’occuper.
Regardant légèrement sur le côté, je vois l’un des ballons – plus gros que celui dans lequel nous sommes – débuter sa descente. Peut-être ne tarderons-nous pas à faire de même? Bref, je questionne tout de même Devon sur ce qu’il pourrait avoir entendu sur certaine rumeur et comme je le pressentais, il semblait avoir un petit filon sous la main. Évidemment, il me connait bien et si je pose la question, ce n’est pas pour rien.
« Si ce n’est qu’une question de cristaux, j’ai pas de soucis avec ça. Tu me connais, quand je veux quelque chose, je l’obtiens! T’imagines le temps fou que je gagnerais si j’avais un familier comme ça! Je reviendrais bien plus rapidement à la maison. »
Bon, y’avait quand même un petit souci et c’était que je ne pouvais pas l’adopté adulte. Les créatures que je n’ai pas élevées depuis leur sortie d’œuf et moi ne font pas bon ménage.
« Par contre, ça me le prend absolument en œuf! »
Devon allait certainement être exaspéré par mes projets rocambolesques. Je sais qu’il y avait plus qu’à penser que les cristaux. Où allions-nous l’héberger une fois grande? Comment allions-nous nous en occuper? À nous deux, nous avions déjà beaucoup de familiers alors en ajouter un nouveau? Je ne suis pas sans ressource et j’avoue avoir une petite idée en tête. Peut-être que Devon n’appréciera pas, mais si nous mettions tous les deux la main sur l’un de ses œufs, nous pourrions peut-être penser à déménager là où le terrain nous permettrait de nous occuper de nos compagnons ainsi que de notre fils. S’installer dans les plaines n’était pas une si mauvaise idée, puis une fois que nous pourrions monter nos grands bestiaux, Devon pourra l’utiliser pour aller à sa taverne rapidement.
J’suis vraiment un génie! Mais ça, il faut que le grand ours accepte.
Alors que le ballon entamait sa descente, la sculptrice manqua d’ailleurs de peu de chuter. Amaryllis avait toujours des bons réflexes, même avec ses occupations bien moins martiales dernièrement. Elle avait tendu sa main vers la blonde pour la rattraper, et possiblement l’éviter d’amener la Maître Espion avec elle. Heureusement, elles s’en sortirent toutes deux sans qu’elle n’ait besoin de l’attraper.
« C’est comme vous préférez, je n’aurais pas forcément de quoi vous régaler d’un digne repas de fête à l’improviste. Mais si vous souhaitez découvrir le palais, c’est l’occasion. Même si je doute que tout le bâtiment ne soit ouvert, la salle de réception vaut déjà le détour. »
Elle-même n’y avait pas souvent mis les pieds, mais elle était venue quelques fois au palais, et l’endroit était clairement le plus luxueux de tout le pays. Ce qui n’était pas très étonnant, en même temps. C’était un Palais royal, après tout. D’un autre côté, Amaryllis était aussi plutôt tentée par la Volière, un bien drôle de nom pour une bien drôle de collocation. Un peu surprenant de retrouver ces personnes dans un même appartement, d’ailleurs. Notamment cette fameuse soirée jusqu’au lendemain, c’était quelque chose qui parlait bien à la consultante.
« Ma foi, on peut toujours profiter du banquet au Palais, puis terminer la soirée chez l’une de nous. Ce sera aussi beaucoup plus facile pour le repas, et cela permettra à certains de découvrir les lieux. »
Elle doutait aussi que la soirée au Palais ne se poursuive jusqu’à l’aube. Amaryllis doutait notamment que quiconque de la famille royale se couche après minuit. Et la soirée ne continuera pas indéfiniment ensuite, certainement que les gardes royaux mettront le reste des gens dehors pas trop tardivement.
La rouge remercia d’ailleurs Lovis pour son cadeau, même si elle préférait les boissons qui réchauffent différement. Le médecin n’était pas des plus loquaces, peut-être intimidé par les pipelettes qui l’entouraient, ce qui était plutôt compréhensible.
« Et vous, pourquoi avoir rejoint l’Astre de l’Aube d’ailleurs? Les médecins ont souvent un passif et une vocation fascinantes. Curieux de découvrir le Palais, également? »
Le petit groupe semblait d’ailleurs se diriger vers le Palais, mais si Amaryllis présentait bien en ce moment, elle restait encore en tenue de travail. Peut-être un peu trop martiale pour ce genre d’évènements et de bals qui nécessitaient peut-être une autre tenue plus adaptée. Peut-être fera-t-elle un très rapide détour par chez elle sur la route, histoire d’avoir une robe à la hauteur de l’évènement.
Luz coula un bref regard à Zahria. L’éclat infime de prunelles, un dialogue silencieux entre les deux colocataires qui se connaissaient par cœur comme la pluie connait les ressacs de l’écorce qu’elle dévale. L’absence du Maitre espion au cours de l’année avait du moins permis à la praticienne de conserver quelques secrets, le temps notamment qu’une certaine relation s’approfondisse et se solidifie. Si elle savait que le mystère ne pourrait très longtemps rester entier dans le voisinage de Zahria, elle ignorait encore comment aborder le sujet. Heh salut, j’ai remis le couvert, et il se trouve que c’est pour un criminel, mais rassure-toi, on cache les cadavres dans la Luisante ! … Oui, sans doute y avait-il meilleure manière d’introduire le Maitre espion à l’homme qui partageait désormais une part de son temps physique et l’entièreté de ses pensées.
Pour l’heure, Luz commençait à sérieusement réviser ses autres projets. Elle escomptait toujours aller déranger son squale à l’approche du passage en 1002, mais doutait de plus en plus de son aptitude à faire faux bond au groupe qui se formait pour effectuer des escapades dans les autres villes. Elle retint un soupir, en réalité ravie de la tournure des événements. Elle qui n’avait pas envisagé une seule seconde de trouver la moindre compagnie dans les rues de la Capitale se retrouvait à présent environnée de personnes passionnantes et enjouées ! Au cœur d’une nuit d’ordinaire obscure, la ville apparaissait parée de ses plus belles décorations et nimbait les passants d’une multitude de lumières. La soirée était considérablement avancée et Luz n’avait rien vu des heures qui défilaient…
Il n’était point l’heure de déranger le couple aperçu un peu plus tôt, mais plutôt celle de jouer des coudes pour tâcher de se faufiler dans la foule. De là où le groupe se tenait, la structure grandiose du palais était visible à des milles à la ronde…
Et qui sait ? Peut-être trouveraient-ils une fameuse flammèche et une Première ministre à enquiquiner ?
Sa décision faite, la femme aux cheveux blancs se leva de son banc, tapota sur ses habits pour faire tomber la neige qui s'y était accumulée, et se mit en route vers le lieu maudit et la famille que Edmond Delancy avait autrefois juré de protéger de sa vie.
Ce qu'il fit d'ailleurs, au plus grand dam de la Astrid d'aujourd'hui.
Mettant le mauvais souvenir de s'être fait croquer par un Fenrir de côté, Astrid marcha un peu plus rapidement et passa enfin les portes du palais.
Quelles conneries allait-elle bien pouvoir faire ? Hehe.
Le groupe se faufilait donc à travers la foule, jouant un peu des coudes et des épaules pour réussir à se frayer un chemin jusqu'au Palais. Et, il n'y avait aucun doute : ils approchaient bel et bien de la résidence royale. Pour l'occasion, comme l'avait signalé Zahria, une réception était ouverte à tous.
- Est-ce que... J'ai jamais passé la bulle anti-magie si jamais... Si jamais il arrive... Vous pourrez...? chuchota-t-elle à Luz et Zahria, en référence à Inaros.
Peut-être que cette puissante magie, dont plus personne ne maîtrisait les arcanes, était suffisamment puissante pour propulser le mercenaire sur le devant de la scène. Ou au contraire ne ferait rien. Elle le saurait très vite, de toute façon, ils arrivaient déjà la fameuse bulle. Elle décida de passer en dernière. Comme si elle allait plonger dans l'eau, elle retint sa respiration et fit gonfler ses joues avant de s'engouffrer à l'intérieur.
Rien.
Il ne se passa strictement rien.
Elle était toujours là. Soufflant un grand coup pour expulser tout l'air dans ses poumons, elle avança à pas rapides vers les autres pour les retrouver.
- Pfiou, tant de possibilités ! Souffla-t-elle en regardant les divers mets posés sur les tables.
La décoration était incroyable et fastueuse. Émerveillée, Ivara s'arrêta devant presque toutes pour les admirer sous tous les angles. Quelle prouesse ! C'était vraiment les meilleurs artistes et artisans du Royaume qui avaient été recrutés pour l'occasion. Les yeux plein d'étoiles, Ivara suivait à petit trot.
Festival du Solstice : la Capitale
Avec tout le temps utiliser pour discuter et se rendre aux ballons voyageurs, il faisait déjà nuit. Malgré les heures tardives, Lovis n’était pas fatigué et était bien content de se rendre au palais. À la fois, pour voir à quoi il ressemblait durant ce temps des fêtes, mais aussi, car il voulait se réchauffer.
« Rejoindre l’astre semblait quelque chose des plus logique, je suppose. J’ai pu étudier divers sujets et j’aimerais bien pouvoir utiliser mes talents acquis pour un jour être médecin royal. Je ne sors pas souvent de mon bureau, lorsque l’on m’appelle ailleurs, c’est généralement pour aller faire un tour à la caserne. Alors, j’ai en effet plutôt hâte de pouvoir admirer le palais. »
Avoir un pouvoir lié avec la médecine aurait été quelque chose des très utile, mais malheureusement, il ne l’avait pas encore découvert. Si ça se trouve, ce serait un pouvoir complètement inutile, comme pouvoir lire les pensées d’un poisson rouge. Encore faudrait-il qu’il y ai un poisson près de lui pour tenter le coup.
La marche ne fut pas très longue. Peut-être, car il était en bonne compagnie. Après seulement quelques minutes, le groupe arriva au palais. Il y avait tant de choses à regarder, il ne savait pas où poser son regard.
"Nous verrons bien..." Dis-je sans conviction alors que mon regard se tourne vers l'inconnue montée avec nous... Vient-elle de s'essuyer les yeux? Peut-être un rendez-vous galant qui s'est annulé? Il faut avouer que la vue à quelque chose de romantique. Je m'apprête d'ailleurs à me tourner de nouveau vers l'horizon alors que la jeune femme se laisse glisser pour se poser à terre. Sérieusement? Non, cela ne me regarde pas! Ce ne sont pas mes affaires! Après tout, je ne suis pas un bon samaritain, je ne peux définitivement pas m'occuper de toute la misère du monde! Sauf que voilà, avec ce genre de mentalité, je n'aurais jamais rencontré Saryna et puis, c'est peut-être normal pour un tavernier que d'offrir une oreille attentive? Et puis, peut-être que cela n'a rien à voir avec un coeur brisé, peut-être qu'elle est en train de faire un malaise? Je ne devrais pas, je le sais, mais je regarde mon épouse avec un léger sourire, figé, désolé sans doute alors que, puisqu'elle me connait parfaitement, elle doit sans aucun doute savoir ce qu'il va advenir ensuite. Je tourne mon visage vers la jeune inconnue et, d'une voix calme et apaisante, je m'exprime.
"Mademoiselle? Est-ce que tout va bien?"
-Désolée, je réfléchissais simplement à des projets personnels, et je me suis laissée emporter. Ce n'est rien de grave, je suis juste légèrement à bout de force.
Derrière son interlocuteur se trouvaient une femme et un enfant, serré contre elle, sûrement la famille de l'homme. Si en temps normal elle n'aurait pas ressenti grand chose en voyant cela, ici, maintenant, Lapis ressentit de la joie, qu'une personne qui a apparemment tout pour être heureux, s'inquiète pour son prochain.
-Sauriez vous combien de temps il reste avant que l'on ne retourne à la capitale ? J'aurai bien besoin de me reposer quelque part une fois redescendue.
Le palais avait revêtu ses plus beaux atours à l’occasion du Solstice. Les colonnes d’ordinaire sculptées de dorures avaient été recouvertes de décorations supplémentaires et de luminaires magiques. Le chemin pour parvenir jusqu’à la grande salle de réception avait été soigneusement organisé et encadré d’une signalétique millimétrée, joyeusement fondue à l’environnement par le biais de guirlandes et statues splendides. Si Luz avait bien appris une chose en toutes ces années de service, c’est que rien ne pouvait contrer la bulle anti-magie du palais ! Et c’est avec un immense sourire qu’elle glissa au creux de l’oreille d’Ivara :
Ce n’est qu’après un court clin d’œil qu’elle pivota vers Amaryllis pour la héler avec chaleur et amusement :
Elle eut un haussement d’épaule aussi dramatique que théâtral. Et, tandis que le buffet attirait bon nombre de personnes suivantes, elle finit par reporter cette fois son attention sur Lovis. Le jeune homme était un travailleur sérieux et fort motivé, dont elle ne doutait pas un instant de la faculté à se projeter très bientôt médecin royal. Elle avait pour sa part soupé de ce rôle qui l’empêchait bien trop de vagabonder à travers le Royaume et songeait de plus en plus à glisser un mot à la famille royale sur la rigueur et la bienveillance de Lovis… Heh, il fallait bien laisser place à la jeunesse !
Sa voie serait toute tracée s’il parvenait à s’attirer les bonnes grâces des membres du gouvernement et de la garde personnelle de la royauté !
Le Palais avait été décoré pour l’occasion, et le chemin vers la salle des fêtes clairement délimité, les autres entrées verrouillées ou gardées pour ne pas que quiconque tente des choses, même si l’oeil de la rousse se déplaça rapidement pour analyser les défenses de l’endroit et l’organisation de la garde. Détournement professionnel, mais aussi de bons éléments pour aller embêter la Royale, plus tard, face à tous les manquements ou erreurs qu’elle pourrait constater.
« Ma foi, si les couloirs pouvaient nous accueillir avec un banquet de cette envergure à chaque fois, ce serait sympathique. »
Non pas qu’Amaryllis passait quotidiennement au Palais non plus, entre ses contrôles et autres investigations, ou la consultation des dossiers de la Commission, elle n’avait pas toujours le loisir de travailler au Palais. Qui sait, peut-être si elle devenait conseillère royale un jour, ce sera son principal lieu de travail. Elle était loin d’être étrangère aux décorations et autres couloirs. Le plus grand souci étant bien sûr la bulle anti-magie qui l’empêchait de vraiment profiter de la soirée, mais peut-être sortira-t-elle faire mine de fumer une cigarette en prenant un peu l’air pour cela.
Cela ne l’empêcha pas non plus d’aller prendre une coupe, et de quoi un peu manger. Maintenant, y avait-il d’autres gens à aller saluer pour se rappeler à leurs bons souvenirs. Peut-être pas trop de gardes royaux en service, déjà que les pauvres ne pouvaient pas profiter du Solstice. Il y avait d’ailleurs même un endroit plus dédié à la danse alors qu’un groupe de musique animait la soirée, des gens s'émerveillaient de la salle la plus fastueuse du Palais ou du banquet, et d’autres étant ici parfaitement dans leur élément.
Elle suivit son petit groupe vers les buffets, remarquant une femme aux cheveux blancs qui se goinfrait. Ce n'était pas très distinguée et Ivara grimaça avant d'attraper à son tour plusieurs coupes qu'elle tendit à tout son petit groupe. Elle but une petite gorgée de la sienne, jetant un coup d'oeil inquiet autour d'elle.
- Vous connaissez la Première Ministre et quelques un des Gardes Royaux ? questionna la sculptrice, en se grattant délicatement le nez.
Elle se sentait un peu gauche, et pas vraiment dans son élément ici, bien que la découverte soit intéressante. Elle était aussi un peu stressée, malgré ce que lui avait affirmé Luz un peu plus tôt. Mais, si elle se concentrait un peu, un tout petit peu, elle ressentait une quiétude qu'elle n'avait pas connu depuis très longtemps. Comme si... Comme si le mercenaire n'était pas là et qu'il dormait profondément.
Un peu plus loin, un concert était donné et Ivara se laissa prendre par le tempo en commençant à pianoter en rythme sur son verre.
Festival du Solstice
Des gens & Wolfram
Une heureuse rencontre, tu pourrais certainement lui parler des idées que tu venais d’avoir. La jeune femme aurait certainement un avis à donner sur ces fameux ballons et s’il serait véritablement intéressant de les développer ailleurs. Elle pourrait aussi en faire la promotion dans son journal. Le regard perdu vers la journaliste, tu te laissais de nouveau à songer aux diverses activités que tu aimerais développer dans le futur. Les festivités étaient finalement assez inspirantes. Bon, tout n’était pas non plus innovant –il n’y avait qu’à regarder les croisières sur la Luisante.
C’était quelque chose de fait et refait, mais ça plaisait toujours autant aux gens. Est-ce que ça serait toujours la même chose avec les ballons si cette activité se popularisait ? Tu levas de nouveau les yeux vers les montgolfières, avant de regarder à nouveau Pariza et l’inconnu. Etaient-ils venus les tester ? Ou l’avaient-ils déjà fait ? Si ce n’était pas le cas, tu pourrais peut-être leur proposer de faire un voyage avec toi ?
Festival du Solstice : la Capitale
L’ambiance à l’intérieur du palais était quelque peu différente que celle à l’extérieur. Les gens s’étaient visiblement préparés avant de mettre les pieds dans le bâtiment. Il craignait presque de ne pas être assez bien habillé et peigné. Bien qu’il avait des habits propres, ce n’était pas un ensemble très chic pour rencontrer la noblesse. Et ses cheveux… Peu importe le nombre de coup de peigne, il aura toujours une mèche rebelle. Visiblement, il ne s’inquiétait pour rien en voyant une femme non loin qui ne semblait pas se préoccuper d’aucune étiquette.
« Excellente idée ! »
L’idée de rencontrer de nouvelle personne ne déplaisait pas à Lovis. Il avait un but et il travaillait fort pour l’atteindre. Si rencontrer des gardes royaux et la première ministre pouvait l’aider, alors il prendrait cette aide avec les bras grands ouverts. Après tout, qui sait lorsqu’une telle opportunité arriverait une deuxième fois ? Il aurait bien aimé voir le couple royal, mais il ne le voyait nulle part. Dommage. S’il devait rencontrer les gardes royaux, l’idéal serait de pouvoir rencontrer le capitaine. En fait, le mieux serait sûrement de tous les rencontrer. Peut-être qu’il pourrait aller faire un tour dans la caserne royale éventuellement. Même si le chemin entre la caserne et son bureau était plutôt long…
« Merci. »
Il sourit amicalement à Ivara lorsque celle-ci lui tendit une coupe. Le champagne était bien mieux pour célébrer qu’une tasse de chocolat chaud. Tout en suivant de près Luz, il regarda le buffet avec des yeux gourmands. Peut-être prendre le temps de manger ne serait pas non plus une mauvaise idée.
— Wolfram, ne soit pas aussi distant avec moi… J’en suis presque blessé… Enfin, je suis tellement heureuse que tu m'aies trouvé avant que je ne te trouve que toute ma mauvaise humeur est partie loin.
Elle surjoue un peu. Sa vie est une pièce de théâtre ambulante où elle aime se donner en spectacle pour amuser la galerie. Quelque part ainsi elle espère le faire rire un peu, le mettre d’aussi bonne humeur qu’elle peut l’être là tout de suite.
— Ce n’est pas encore un ami à moi, mais j’aimerais bien effectivement. Alors que j’écrivais des notes pour un article je lui ai foncé dedans parce que je ne regardais pas devant moi. Tu as vu le beau loup qu’il a avec lui ?
Turquoise saute au pied de Pariza aussi pour montrer sa présence et la journaliste lui souris avant de sortir une friandise. La petite bleulette se mit debout sur ses pattes arrière avant de faire une roulade et de se remettre dans sa position initiale. Cela amusa un peu la journaliste qui lâcha le bras de Wolfram pour se baisser et donner sa friandise à son familier tout en lui caressant la tête.
— Oui, toi aussi tu es très belle.
Connaissant Devon, je ne suis pas du tout surprise qu’il s’inquiète pour cette inconnue. Après tout, il est le premier à aider une gamine qui avait besoin d’un toit et peut-être même bien d’un boulot. Il est très certainement celui qui est le plus humain de nous deux, mais de toute façon ce n’est pas bien difficile. À mes yeux, je n’ai rien d’humain. Un regard flamboyant, une peau grise tirant sur le violet, des doigts griffus et que dire de mes dents et de mes oreilles. Et je dois dire que des années de jugements à me faire pointer du doigt et à subir les moqueries des autres ne m’ont pas aidée. Je ne suis pas une personne empathique et je l’assume pleinement. Tant que ceux comptant à mes yeux – et ça y’en a vraiment pas beaucoup – se portent bien tout va bien pour moi.
Enfin, j’écoute tout de même la réponse de la demoiselle tout en berçant doucement le petit qui se trouvait toujours contre ma poitrine et regarde vers le bas à sa seconde question.
« J’imagine que ça ne devrait pas tarder, dis-je simplement même si la question avait été plutôt posée à mon aimé. Nous ne sommes pas montés bien plus longtemps après le ballon qui vient de descendre. En tout cas, j’espère que ce sera le cas. Je n’ai pas trop envie que nous tombions malades tous les deux à cause de la température… »
M’enfin, ça valait quand même le détour.
C'est toujours plus sympathique de venir au palais dans ce genre de circonstances et cette compagnie. Aux deux précédents festivals du Solstice, ma présence en cet endroit était marquée par une mission et une urgence. Il y a deux ans, je poursuivais Vrenn, et j'étais éméchée. L'année dernière, je remplissais un devoir pour la Cabale et mon père, afin de m'attirer ses bonnes grâces, en tentant d'échapper au regard perspicace des espions qui se baladaient dans la pièce.
Je souris en voyant Astrid Dalgaard un peu plus loin, en me rappelant notre rencontre en saison chaude de l'an 1000. La fin est un mélangée à un drôle de brouillard dans mon esprit, mais je sais que c'était amusant. Et peu ragoûtant. Des histoires de vomi et de transformations en chats... Ouais, je préfère ne pas me souvenir en fait. Je lui fais un petit signe de la main, mais elle est débordée dans sa tâche d'engloutissement du buffet, alors je me recentre sur notre petit groupe.
Je prends la coupelle que me tend Ivara et sirote distraitement en contemplant l'assemblée. Il y a là nombre de gens que je connais sous autant d'identités qu'il y a de tableaux accrochés sur les murs... Qu'il est agréable, de pouvoir être moi-même avec certaines ce soir. Ivara semble s'être détendue depuis que Luz lui a indiqué que tout se passerait bien avec Inaros, et je suis contente de la voir ainsi. La colocation avec mon demi-frère ne doit pas être aisée, et si je les apprécie tous les deux, je n'apprécie pas de la voir en souffrir. Je la vois se dandiner en regardant l'orchestre, alors j'avale une nouvelle gorgée de champagne avant de poser ma coupelle et lui prendre les mains.
« Allons danser ! »
Je suis loin de me douter que non loin d'ici, ma Flammèche danse aussi avec sa dulcinée, mais j'aurais largement l'occasion d'aller les embêter plus tard. Je confie quelques mots à ce sujet à l'oreille de la jolie blonde, en souriant.
« Si on voit la Première Ministre, je te la présenterai... Mais elle ne m'apprécie pas trop sous cette apparence, alors faudra que je sois sage ! »
Aller à la page : 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10