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- C’est la seule femme que je t’autorise à faire des courbettes.
Dis-je pour détendre l’atmosphère. C’était la pire façon de présenter sa majesté et aussi mon amie à mon amant. J’essaye de nous éloigner de la foule et surtout que Jin se détende. J’ai pu voir diverses émotions passer sur son visage. Pas besoin de mon pouvoir pour comprendre ce qu’il lui était arrivé.
- Puis tu n'as pas besoin de t’excuser, on fera les présentations officielles une prochaine fois. Sa Majesté adore ce genre de choses, un moyen de quitter un peu sa fonction et elle adore jouer avec ça surtout si ça a le don de m’embêter pour l’occasion.
Ce n’était rien de méchant mais bien suffisant pour me déstabiliser, ce qui faisait encore plus jubiler Allys. Je pense d’ailleurs qu’elle s’amusait pleinement de la scène quand l’aventurier attrape ma main pour un baise-main dans les formes pour ensuite me faire tournoyer.
- Je pourrai croire que tu as envie de me faire danser mais nous avons autre chose à faire avant.
Je finis par le tirer par la main et fit un signe à Lancelot que nous allions à mon bureau, qu’il n’avait pas à se soucier de grand-chose. Effectivement Jin n’avait plus son pouvoir mais il lui restait plein d’autres choses pour me protéger si nécessaire. Les quelques enchantements rendent la visite plus agréable. Les couloirs étaient décorés pour l’occasion, rouge, vert, jaune et branches de sapin. Tout y était pour sentir cette fin d’année.
- Je te proposerai bien de faire la visite officielle du grand hall mais je souhaite profiter que mon étage soit vide pour être tranquille pour une fois.
Je fis apparaître un léger sourire sur mon visage qui pouvait en déduire mille et une choses. Ce n’était pas tous les jours que la châtieur ardent avait l’occasion de porter une tenue de ce genre même si ces autres tenues étaient tout aussi bien. Mais ça le rendait, beaucoup plus séduisant à mes yeux. Même si j’avais l’impression que ça le restreint plus qu’autre chose, c’était amusant de le voir pas tenir les rênes sur ce coup-là. Il n’avait plus de pouvoir, j’avais encore les miens, tout comme mes différents objets sur moi. Un simple tatouage qui pouvait changer toute la donne. Alors qu’on passait dans le bâtiment des ministres. Un énorme sapin trônait dans le patio. Le ciel étoilé ainsi que les guirlandes lumineuses rendaient le spectacle magique, tout comme le silence qui résidait.
- J’aime bien cette période de l’année. Tout le monde fait en sorte que tout se passe bien pour ses derniers jours. Nous décorons nos maisons, nous essayons de passer ses derniers moments avant le changement d’année avec les personnes qu’on apprécie, qu’on aime.
Je serais légèrement plus ma main contre la sienne. Sa main chaude que j’ai envie de garder contre la mienne. Je finis par m’arrêter et me place devant lui. Ma main libre se trouve sur l’épaule et je finis par la regarder droit dans les yeux.
- Ici, pas de spectateur, veux-tu danser un peu avant de rejoindre mon bureau. Personne n’en saura rien si tu as pris des leçons de danse !
Je ne savais pas s' il savait danser, s' il connaissait les pas ou autres. Non, je voulais juste profiter un peu de lui. C’était rare ses moments et autant en profiter avant que ce soit trop tard finalement.
Etait-ce la magie du Solstice ? Le hasard de Lucy ? Toujours est-il que Luz était ravie de voir le groupe avancer de concert et les personnes autour desquelles gravitait si hardiment sa vie échanger des propos aussi naturels que spontanés. Comme ces réunions à plusieurs lui avaient manqué ! Les sourires au coin des lèvres, un éclat de rire parfois, les yeux papillonnants à la recherche de l’attention d’autrui… Luz était tel un paresseux matou au coin du feu, ronronnant sous la chaleur omniprésente.
La sculpture, figeant l’envol d’un phénix de lune en plein mouvement traduisait l’idée de renouveau pour les patients. Et puisqu’ils avaient atteint la queue qui menait aux imposants ballons, Luz ne put retenir un sifflement admirateur. C’était une chose que de les avoir empruntés brièvement pour se rendre au Désert Volant, c’en était une autre de les observer à tête reposée en plein cœur de la Capitale !
Elle s’était dans le même temps accroupie, ignorant royalement la foule omniprésente, un sourire inébranlable scotché aux lèvres pour mieux s’accaparer la poudreuse délicate qui ceignait le bas-côté. N’étaient-ils pas condamnés à attendre leur tour dans cette file de toute manière ? Passant consciencieusement la paume de ses gants sur les sphères formées, satisfaite de son à peu près bonhomme de neige, Luz ne se redressa qu’une fois son œuvre achevée. Perchée sur son épaule, Nakai eut un couinement approbateur.
Festival du Solstice
Des gens & Wolfram
”Je dois avouer qu’il a fière allure ainsi. Concédas-tu à l’artiste, ton regard se posant à nouveau sur la représentation du roi. Il fallait bien avouer qu’elle avait du culot. Oh, il était pas rare de voir des jeunes s’amuser à “insulter” le gouvernement, mais tu ne percevais pas d’agressivité chez la demoiselle. Tu ricanas doucement et reculas alors que son familier se jetait sur elle. Elle s’amusa le ribou, puis fila à nouveau à travers le festival, sûrement pour aller boire l’alcool dont elle t’avait parlé.
Toi par contre, tu ne la suivis pas. Tu continuas à suivre le marché qui était le chemin le plus court pour arriver à ton objectif. Malheureusement la foule te ralentissait et un groupe bloquait même le chemin ! Tu poussas un soupir agacé. Quelques murent attirèrent ton attention. Des enfants s’étaient réunis et avaient commencé à réaliser de nombreuses boules de neige, sûrement dans le but de faire une bataille ou d’attaquer quelqu’un.
Ca réveillait quelques vieux souvenirs. Toi-même tu avais été l’un d’entre eux il y a bien des décennies. Tu te souvenais avoir préparé soigneusement tes minutions, alors que tu attendais le groupe “ennemi”, plus âgé. Tu avais même réalisé une véritable muraille de neige avec les gamins de ton camp. Dès qu’ils étaient arrivés à bonne distance, tu les avais mitraillés avec un grand sourire –et en les insultant copieusement. Tu attrapas une des boules laissées à l’écart et la cassas... Rien, pas un seul caillou pour pouvoir faire mal à ses adversaires. C'était presque décevant... Tu fis tomber les restes de la boule par terre, avant de reprendre ta route.
Après cette vision étrange, la citoyenne haussa les épaules avant de siroter sa toute nouvelle bière. Ce n'était sûrement pas la dernière chose de bizarre qu'elle verrait aujourd'hui. Il y avait aussi les ballons. Mais est-ce qu'elle pourrait foutre le bordel avec aussi… ? Peut-être bien plus tard heh.
Alors que la neige continuait de tomber, améliorant d'autant plus la bonne humeur ambiante, le familier d'Astrid décida de descendre de son épaule afin de s'amuser avec la neige. En plus de s'y fondre quasiment totalement avec sa couleur blanche, elle appréciait grandement le froid et en profita bien pour se rouler dans ce qui deviendrait plus tard de la boue sale et dégueulasse. Hmm. La voir s'amuser ainsi donna également envie à la blanche de se jeter sur un tas de neige...et c'est ce qu'elle décida de faire, faisant fi des gens la regardant. Elle faisait ce qu'elle voulait quand elle voulait après tout !
Ainsi, allongée sur la neige, elle agita ses bras de haut en bas et ses jambes de gauche à droite pour former...former...comment elle pourrait appeler ça ?
Une forme humanoïde avec une robe et des ailes. Ouep. Pas d'autre nom ne lui venait en tête étrangement.
Cela étant fait, elle se releva et enleva la neige qui était restée sur sa robe et son bonnet afin d'aller reprendre une gorgée de bière.
- Elles mériteraient leur place dans ma boutique ! Dommage qu'elles soient éphémères ! S'exclama-t-elle.
Puis, à mesure qu'ils approchaient des ballons, Ivara leva la tête vers le ciel pour les contempler.
- L'un de vous a-t-il participé à ces fameuses expéditions ? souffla-t-elle, ébahie par tant de prouesses à la fois magiques et techniques.
Elle avait un peu d'appréhension mais elle avait aussi très hâte de monter à l'intérieur de la nacelle pour découvrir la Capitale vue du ciel. Le spectacle devait être grandiose et de toute beauté avec le manteau hivernal dont la ville s'était vêtue.
« Ah, que veux-tu? Pas de bras pas de biscuit, han! » dis-je en haussant les épaules en levant mes paumes de main vers le ciel.
Bon, dans les circonstances actuelles ce n’était peut-être pas la meilleure des « blagues », mais bon, il n’avait qu’à lâcher la poussette quelques instants. Après tout, le bébé n’allait pas s’envoler. Il n’y avait pas de pente à dégringoler et je ne crois pas que quelqu’un oserait nous voler notre bébé sous notre nez! Puis si quelqu’un lui voulait vraiment du mal, il trouverait le moyen de le faire, qu’importe qu’on soit là ou pas! Enfin, je vais quand même essayer de ne pas penser à cela.
D’ailleurs, je regarde les pieds de ce dernier en essayant de comprendre ce qu’il essayait de faire avec la vieille neige toute sale qu’il me balança sur les pieds. Mon regard devait parler de lui-même alors qu’un de mes sourcils s’arque pour lui lancer silencieusement cette simple question : qu’est-ce que t’essaies de faire? J’dois avouer que je l’ai vu avec bien plus de répartie par le passé, mais peut-être que la sagesse l’a rattrapé depuis que nous avons un enfant…
« Déjà, ce n’est pas de l’enfantillage. Nous sommes simplement deux grands enfants se promenant avec un petit enfant, voilà tout. »
En approchant de la nouvelle attraction, il est possible d’y voir de nouveaux stands où se trouvait vendeur en tout genre. Après tout, j’imagine que ça aidait a passer le temps.
« Venez manger mes beignets! Ils sont tout chauds! Vous ne goutterez pas meilleur! »
Il continua ainsi attirant plusieurs clients qui tendirent leurs cristaux pour profiter d’un bon petit dessert tout chaud. J’dois avouer que ça me donne envie tout ça, en plus l’odeur qui s’en dégage me pousse à la suivre et avant même que je m’en rende compte j’étais déjà devant ce dernier.
« J’vois que vous vous laissez tenter!
- Il semblerait bien… Donnez-moi deux de votre meilleur vendeur.
- Quel bon choix! Mes beignets aux pommes sont tout frais! J’suis sûre que monsieur appréciera aussi!
- Très bien, c’est ce que je vais prendre. »
Je procède au paiement puis j’attrape les deux beignets, un dans chaque main, avant de me retourner vers Devon. Je lui tends le sien, alors que j’attrape de ma main finalement libre la poussette.
« Laisse-moi le diriger. Profites-en un peu toi aussi. »
À ces mots je plante mes dents dans mon beignet sans aucune pitié tout en lâchant un petit bruit de satisfaction.
« Mmmmh… »
Mais alors que je me tourne vers Saryna pour lui demander si elle est prête, je ne la vois plus! Mais? Quand a-t-elle disparue ainsi? Naturellement je m'inquiète un peu, nous avons réglé ses dettes, son passé n'est plus un danger mais est-ce que les malfaiteurs sont revenus? Est-ce qu'ils veulent plus de cristaux malgré que sa dette soit épongée? Mon coeur bat la chamade quand je la vois finalement, non loin d'un stand vendant de la nourriture, en file pour se faire servir. Je suis prit entre un soupire de soulagement et un peu de colère dû à la peur, pourquoi s'éloigne-t-elle ainsi discrètement sans rien dire? Je la rejoint d'un pas décidé alors qu'elle se fait servir et que le vendeur remarque ma présence avec un bon grand sourire commercial... Sérieusement, des beignets? Saryna m'en tend un et prend la poussette pour me laisser manger et je soupire doucement, toute colère envolée aussi vite qu'elle était venue en la voyant. Elle ne s'est même pas rendu compte que je l'avais perdu de vue, au fond c'est certainement ma faute, j'ai crains le pire immédiatement pour de stupides raisons... Je dois l'avouer, je lui ai naturellement dit qu'elle pouvait reprendre les chasses et son métier d'avant notre rencontre et surtout avant la venue de Cid mais, il faut croire que ce sera plus difficile que prévu pour moi. Cependant je souris, ne laissant rien transparaître de mes inquiétudes, elle n'a pas besoin de ça!
"Merci..." Dis-je avant de croquer dans le beignet, la sucrerie est en effet vraiment délicieuse je dois l'avouer. Cela fait, je tourne mon regard vers les ballons en souriant. "Prête à survoler la capitale maintenant?"
Elle se balada donc de nouveau dans la capitale à la recherche de quelque chose à se mettre sous la dent. Elle qui adorait les sucreries, le solstice était véritablement une période bénie par Lucy. Cela dit, elle fut déçue de ne pas voir grand monde qu'elle connaissait dans la foule. Meh.
En voyant une pâtisserie, elle n'hésita pas à acheter 3 gâteaux. Un pour son ribec, et les deux autres...eh bien pour elle ! Et comme si on ne lui avait jamais appris les bonnes manières, elle les dévora.
Enfin, elle n’allait pas non plus lancer ce genre de pensées au tout-venant. C’était juste qu’Ivara était au final plutôt secondaire à ses yeux, contrairement aux deux médecins. Non pas que la rousse allait être désagréable avec elle pour autant - elle avait effectivement comme Luz le lui avait dit un petit côté mignon, peut-être un peu candide. Peut-être un peu trop sage aussi, il lui manquait ce côté turbulent qu’avait la rousse.
« Plutôt de faire en sorte que tout tourne mieux, même si ça implique aussi que tout doit tourner correctement ensuite. C’est principalement un travail d’analyse, et de conseil. Un peu de vérifications et de contrôles aussi. »
Sans forcément rentrer dans le détail de toutes ses missions - dont certaines étaient d’ailleurs confidentielles - elle pouvait au moins lui dire cela. Quelque chose qu’Amaryllis pensait pouvoir dire sans mal, pas de raison qu’elle ait une dent contre la garde. La file avançait doucement, d’ailleurs. Amaryllis en profita pour aller à un stand proche pour refaire le plein de vin chaud et acheter aussi quelques petits carrés de pain d’épice à l’orange. Elle ne tarda pas à en manger quelques uns - et en proposer rapidement à qui voulait bien. Le temps pour elle de revenir sur quelques petites sollicitations de Luz et d’Ivara.
« Je ne me suis jamais attardée là bas, mais je n'exclus pas d’y faire un tour à l’occasion. On raconte que les ingénieurs sont assez prolifiques dernièrement. Rien que ces ballons, déjà. »
Et peut-être que certaines inventions pouvaient être utilisées à bon escient. Notamment si une montagne volante faisait par exemple son apparition dans les prochains temps. On ne savait jamais, ils avaient bien eu droit à un désert récemment.
« Je ne suis pas allée au Désert Volant par contre, je n’étais même pas encore officiellement chez la Garde à ce moment, et, de tout de façon, aller en première ligne ne m’intéresse pas. »
Amaryllis avait néanmoins lu un petit paquet de rapports sur cette expédition, n’approuvant pas vraiment cette méthode d’envoyer les premiers péquins venus et volontaires dans des environnements dangereux. D’un autre côté, elle ne pouvait qu’avouer que la garde n’était clairement pas à la hauteur d’une telle mission, très peu habitués à l’exploration d’environnements sauvages pour la plupart. D’un côté, les gardes étaient surtout habitués à l’environnement sauvage des tavernes autour de leur caserne. Alors forcément, un désert, ça les changeait.
Elle n'était pas non plus étonnée que Luz puisse rassembler autant de personnes autour d'elle. Après tout, quand elle réfléchissait aux circonstances qui les avaient conduites à se rapprocher. Non, ce n'était pas le moment de replonger dans ces souvenirs. Ce soir, il n'y avait que le Solstice. Elle adressa donc un sourire poli à la dénommée Amaryllis. Elle savait qu'elle ne comprendrait probablement rien à son travail et qu'il était inutile d'insister. La brève explication qu'elle lui avait fourni était amplement suffisante et la sculptrice le lui fit savoir, hochant la tête à plusieurs reprises pour accompagner les paroles de la consultante.
C'est alors qu'elle eut la brillante idée de s'approcher d'un stand et de commander quelques sucreries. Cela ne leur ferait pas de mal et l'attente promettait d'être encore un peu longue. Ivara se laissa donc tenter à son tour, croquant dans l'un des petits carrés de pain d'épice à l'orange que proposait Amaryllis. Elle ne manqua pas de la remercier, avant de rebondir sur ses propos.
- Je ne suis pas sûre de vouloir y remettre les pieds. Une seule escapade là-bas m'aura largement suffit.
Un petit rire accompagna ses propos et elle avança de quelques pas dans la foule. Ils se rapprochaient des ballons, pour son plus grand plaisir. Bientôt, ils pourraient découvrir par eux-mêmes les merveilles promises par les organisateurs de l'événement.
- Enfin. La seule raison qui me ferait y retourner, ce serait bien sûr pour m'approvisionner en sable. Oh, une telle quantité de ressources serait une véritable aubaine. C'est malheureusement ce qui retarde certains de mes projets pour l'hôpital...
Et puis, qui ne tentait rien n'avait rien, elle enchaîna donc.
- Et peut-être que vous-même, Dame Tylwaen, pourrais-je me permettre de vous proposer, un jour, l'une de mes créations ?
Turquoise pétille de bonne humeur, visiblement l’ambiance des rues se propage à elle aussi. Comme elle se propage dans la noble qui a l’impression d’être une enfant dans cette situation. Se laissant entraîner par la foule, elle se demande où elle finira. Son carnet en main lui fait prendre quelques notes de rumeur qu’elle entend en passant, toujours à l'affût des derniers potins, même les moins intéressants.
Là, elle avait pu avoir l’histoire du lait violet. C’était, comme le nom l’indique, un lait violet qui était livré à la place de lait de lapin fromager dans la zone nord de la ville. Pour le moment, personne ne s'était tenté à boire le dit même, même si des nutrivif avaient assuré que c’était sans danger. Rien que la couleur atypique avait fait que l’affaire a été donnée à la garde. Quand bien même, certains disaient que c’était un médicament pour les soucis de pipoudou tout mou. D’autres murmuraient que c’était une punition divine. Il avait même des dires sur le fait que c’était le lait d’un lapin fromager au pelage unique. Personne n’avait vraiment la même version.
Elle se demandait bien ce qu’elle allait pouvoir avoir comme bout d’histoire la prochaine fois.
Les sucreries terminées, Astrid se lécha les doigts avant de roter une nouvelle fois. Là voilà donc rassasié pour l'instant ! Satisfaite, elle refit le tour de la place commerçante et retomba sur son bonhomme de neige à l'effigie du roi mais nu avec son tronc à l'air. Personne n'y avait touché et des gens passaient encore par là pour admirer la statue qui était tout en détail ou pour en rire.
Maintenant que la citoyenne avait un peu de recul sur son œuvre d'art, elle se disait qu'il manquait un je-ne-sais-quoi. Un truc en plus pour rendre cette statue encore meilleure et encore plus ridicule.
Hmm….En regardant autour d'elle, ses yeux tombèrent sur un stand vendant….des pulls moches! D'une ignominie sans nom. Yikes. Berk. Par Lucy ! Ils étaient abjectement hideux ! Mais c'était là le truc en plus qui manquait ! Avant même de dire « Eureka », elle partit en acheter un et le Grimvor de neige fut immédiatement habillé, donnant l'image ridicule du bon souverain avec un haut à vous faire vomir et le bas totalement nu avec sa cheminée qui pointait vers le ciel.
Hehehehe. Le solstice c'était génial pour la neige y'avait pas à dire, on peut en faire des choses totalement débiles !
C’est là, entre un stand de marron chaud et un vendeur de pulls moches qu’une nouvelle rumeur a été entendu. Celle du celes fantomatique. Il est dit, qu’un celes aurait été vu en plein milieu de la capitale pendant la nuit. À chaque fois que les gens l’on vu ils étaient complètement seul et il était étrange que le lieu soit aussi vide. Toujours dans des coins habituellement bondés, même en heure nocturne, sauf à ce moment-là. C’est comme si un trou de l’espace-temps avait été fait. Quoi qu’il en soit la créature est là, avec un éclat qui laisse croire qu’on le voit comme en plein jour alors que seule la lune éclaire l’endroit. Toujours un jour de pleine lune aussi. Bref, le celes est là, face à la personne, puis, sans explication disparait en passant dans un mur à côté et d’un coup tout revient à la normale autour. La personne ayant vu ça a toute la même suite, une épée à double tranchant. À comprendre qu’une chose magnifique leur arrive, mais aussi un grand malheur.
C’est une histoire qui fait autant rêver que peur pour le prix de cette chance. Quoi qu’il en soit ça reste un mystère amusant à tenter d’éclaircir si un jour le cœur en dit. En attendant, ça fera un bon sujet d’article.
Il est déjà tard et les cristaux de lumière sont allumées dans la nuit fraîche de cette saison qui l'est tout autant, quand je sors enfin du bureau de Höls. Rien d'étonnant, il est presque même un peu tôt par rapport à d'habitude. Mais le festival du Solstice, aujourd'hui, et j'aurais aimé finir avant pour en profiter un peu plus. Il paraît que les portails de téléportation sont ouverts à tout le monde, et j'imagine la queue sans fin qu'il doit y avoir là-bas, alors je renonce à rejoindre Xylia, qui m'a prévenue qu'elle serait avec Calixte au Village Perché, pour l'instant.
Alors je marche d'un pas lent entre les étals, je me souviens du Solstice de l'année dernière. Je m'étais baladée ici aussi, sous une autre apparence, à l'insu de mon père. J'en avais profité pour faire quelques achats, et acheter un cadeau à Luz, ce beau chandelier qui trône maintenant dans notre salon pour qu'elle puisse veiller sur notre famille comme une bonne mère louve. C'est pourtant un souvenir triste. J'étais tellement seule et mal dans ma peau à ce moment. Mes amis me manquaient, ma mission m'accaparait. Je n'ai pas beaucoup plus de temps maintenant, avec toutes les tâches que m'assigne Höls pour me punir, et je vois peu ma famille de coeur, mais au moins j'ai pu être honnête avec eux, et ça m'a soulagé d'un poids. Le soir, je rentre passer quelques maigres heures dans mon lit à la Volière, et c'est toujours mieux de retrouver son doux foyer que de dormir dans les établissements lugubres liés à la Cabale.
Il paraît qu'on peut qu'ils ont recyclé les ballons qui ont servi à monter au Désert Volant pour voir la Capitale de haut, cette année. Ça mérite le coup d'oeil, et puis tout ce qui a rapport au Désert Volant m'intéresse toujours, alors je ne manque pas de me diriger en premier vers ce stand. Et quelle bonne surprise de reconnaître un petit groupe en train de discuter là-bas. Je passe devant tout le monde faisant la queue, me prenant quelques insultes au passage, que j'ignore, pour aller glisser mes bras autour de la taille de Luz, la surprenant par derrière. Je claque une bise sonore sur la joue de ma colocatrice, avant de me détacher, alors qu'une ribambelle de familiers sortent de sous mes vêtements chauds pour la saluer à leur tour. La laissant se débattre avec Dhim et Miko, mon jeune Shupon, je prends ensuite Ivara dans mes bras, la jeune femme que je considère comme une soeur depuis quelques lunes, autant parce qu'elle m'attendrit qu'elle partage son corps avec mon véritable frère. Je recule de quelques pas avant de saluer Amaryllis d'un grand sourire. Si je l'ai vue régulièrement sous l'apparence du maître-espion, elle me connait depuis l'épisode nuageux du cercle de téléportation surprise sous mon apparence d'origine.
« Quel plaisir de vous retrouver toutes les trois ensemble ! Ça ne vous dérange pas que je me joigne à vous ? »
« Pourquoi pas, oui. Vous allez l’air de faire autant dans le décoratif que dans l’utilitaire si je comprends bien. »
Histoire de ne pas la braquer, peut-être aurait-elle des bonnes idées pour mettre ses compétences en valeur après tout. Même si elle allait devoir convaincre certainement l’une des personnes les plus difficiles à convaincre de tout le groupe. Non pas qu’elle était particulièrement près de ses sous, mais était-ce vraiment utile de se retrouver avec une figurine de loup en verre au rebord de sa fenêtre?
Décidément, elle n’était pas vraiment au bout de ses surprises, maintenant que la maître espion se joignait à leur groupe. Visiblement bien connue des deux dames, Amaryllis la salua en retour, avant de rajouter une petite remarque.
« Décidément, il y a du beau monde dans les rues de la Capitale cette nuit. Pas de soucis bien sûr. »
A croire que l’électromancienne faisait également aimant avec son pouvoir. Le petit groupe finit d’ailleurs par enfin accéder à l’un des ballons si convoité, et, bientôt, le mécanisme se mit en marche, alors que le ballon s’élevait avec le petit groupe à l’intérieur de celui-ci. Le regard d’Amaryllis, assez peu rivé sur la beauté de la capitale, préférait regarder le mécanisme et à quel point les rues étaient bien visibles. Les bâtiments pouvaient masquer une partie des rues, évidemment, mais peut-être que la hauteur manquait un peu. D’un autre côté, le ballon ne semblait pas des plus solides et un tir de flèche d’une longue distance pouvait être fâcheux…
Finissant son dernier pain d’épice, la consultante réajusta son manteau sous l’assaut des bourrasques de vent en altitude. Ces ballons pouvaient-ils vraiment se rendre plus utile qu’une attraction à touristes? Mais elle devait avouer que la vue n’était pas horrible, notamment en voyant le palais de haut ainsi que les lumières de la ville se reflétant dans le grand fleuve.
« Ma foi, c’est pas trop de l’arnaque, il semblerait, la vue est tout de même belle. »
Les toits de la Capitale s’étendaient à perte de vue, recouverts d’une mince pellicule glacée dont les nuances blanches se réverbéraient même à cette altitude. Les mains vissées au bastingage, non pas par peur mais réellement par excitation, Luz ne perdait pas une miette de ce splendide spectacle. Le visage fouetté par un vent dru et givrant, elle ne prêtait pas garde aux grincements singuliers de la nacelle malmenée par les brises contraires, l’immensité du ballon pourtant toujours vaillant et fermement ancré au ciel.
Le paysage n’était de toute façon que pour moitié dans son explosive bonne humeur. Apparue de nulle part entre deux flocons virevoltants sur les pavés, Zahria les avait rejoints d’une seule enjambée. Luz observait à présent Dhim, Miko et Nakai jouer autour de leur auguste moyen de transport comme si le reste du monde était futile à leurs yeux. Les trois bestioles louvoyaient comme de beaux diables entre les convives, peu préoccupées par l’apesanteur lorsque Dhim devait pour sa part redoubler d’efforts pour poursuivre les saccades aériennes des shupons.
Elle rit, un éclat franc de dents blanches qui se mua aussitôt en sourire mutin.
Une idée parut alors la traverser, et c’est faussement circonspecte - le Maitre espion connaissait tous les résidents du Royaume, notamment les aussi jolies donzelles que la belle cornue et la sculptrice - qu’elle reporta son attention sur son adorable Zahria :
-Arrêtez-vous tout de suite ! Qu'est-ce que vous pensez faire ?!
Un cri venant de la foule. Haussant un sourcil, Astrid se retourna et vit ce qui semblait deux gardes s'approcher d'elle avec un air furieux. Adoptant son sourire le plus aimable, elle s'exclama :
-Oooh ! Bonsoir ! Belle soirée pour boire un coup et faire des bonhommes de neige eh ?
-C'est vous qui avez fait ça ? Demanda l'un d'eux.
-Bien sûr bien sûr ! Notre bon vieux roi Grimvor avec son épée étincelante entre les jambes avec laquelle il a réussi à terrasser notre bonne petite reine Alyss ! Huehuehue.
Une petite blague qu'ils ne semblaient pas apprécier. Mais où était donc la liberté d'expression ?! Nous vivions dans une démo...Ah. Non. Bon.
Avant de savoir s'ils voulaient l'arrêter, la complimenter, ou lui proposer un coup à boire, la femme à tout faire disparut en un clin d’œil, laissant son œuvre d'art derrière elle avec un petit pincement au cœur. Il y avait tout intérêt à ce que le Grimvor de neige soit encore là quand elle reviendrait sinon ça barderait pour eux !
Le vent sifflait dans ses cheveux et elle resserra les pans de son manteau en laine sur son corps. Là-haut, il faisait bien plus froid et elle commença même à claquer des dents. Heureusement qu'elle avait une capuche et des gants, pour réchauffer ses extrémités. Ses joues rosirent aussi, pas seulement à cause du froid cette fois mais bien parce qu'elle avait commit une énième bourde en mentionnant son passage dans le Désert Volant.
- Je... peux t'affirmer qu'on s'est croisées, lui hurlait sa conscience de répondre à Luz. ... Pense qu'on a dû se croiser ! Mais il y avait tellement de monde, se contenta-t-elle de répliquer en tournant la tête vers les bâtiments de la Capitale.
Il fallait avouer que la vue était à couper le souffle, et le spectacle des familiers s'amusant les uns avec les autres possédait également sa part de charme. Ivara pointa un emplacement, vers la place commerçante qu'elle reconnaissait même vue d'en haut.
- Oh ! Je ne pensais pas que ma boutique ressemblait à ça vue d'en haut ! Il va vraiment falloir que je re-travaille la façade un de ces jours...
C'était aussi l'occasion d'en dire un peu plus à la consultante, qui avait eu la décence de ne pas rejeter en bloc sa proposition. Elle lui raconta donc ce qu'elle était capable de concevoir, que ce soit une création esthétique ou utilitaire.
- Mais je ne veux pas vous forcer la main, simplement vous laisser entendre que vous serez la bienvenue à L'Atelier lors de vos passages à la Capitale.
Et c'est ainsi qu'elle put attraper la conversation en cours de route entre Zahria et Luz. Elle ignorait que les deux femmes se connaissaient à ce point et elle ne put que hocher la tête à plusieurs reprises pour exprimer son accord.
- Cela faisait bien longtemps que nous n'avions pas eu l'occasion de te voir. Je ne manquerai pas de le transmettre à notre ami commun. A toutes les trois.
Que ce soit l'épisode du Désert Volant ou l'explication de qui était cet ami commun, ce soir n'y semblait pas le plus propice. C'était déjà un fait rare, de pouvoir tous être réunis sans qu'aucune menace ne pèse sur leurs épaules, autant en profiter et conserver cette espèce de sentiment d'innocence et de sécurité. Même si chacune d'entre elles savaient que c'était loin d'être le cas... Même Amaryllis, qu'elle ne connaissait pas devait, au moins par son métier, subir une pression constante.
Elle laissa un doux soupir s'extirper d'entre ses lèvres, s'amusant à essayer de créer des cercles avec son air chaud. L'insouciance. Voilà quelque chose qu'elle aurait aimé ne pas abandonner.
Je continue de manger mon beignet d’une main alors que je pousse Cid de l’autre. Si j’étais prête à survoler la capitale? Certainement! Prendre de la hauteur, grimper dans les arbres et escalader une montagne ça n’avait rien d’épeurant pour moi. J’y suis même habituée. Observer le monde de haut à quelque chose de libérateur, puis le paysage change grandement, alors je suis particulièrement curieuse de voir ce qu’une vu aérienne pourrait m’offrir. Si ça se trouve, je développai aussi une passion pour le vol!
« Oui! Allons-y! » dis-je tout enjoué.
Nous nous dépêchons donc de nous mettre en fil attendant ainsi notre tour. Évidemment, ce n’est pas spécialement rapidement, mais l’attente n’est pas interminable, même si j’ai du mal à tenir en place. Je ne suis pas très patiente de nature et j’ai tendance à choisir le chemin le plus court pour arriver à mes fins, mais ici, on ne peut pas dépasser et même si je montrais mon mécontentement, cela ne changera rien à la situation actuelle. Alors je prends mon mal en patience.
« Ça te fait peur toi, de monter comme ça? J’ai entendu dire que certains des ballons qui étaient montés vers l’île s’étaient écrasés… »
J’vois que des gens pivotent légèrement en ma direction pour me jeter un bref regard. Après tout, est-ce que je dis la vérité ou pas? J’imagine que je leur ai peut-être fait peur un certain moment et j’ai un petit sourire qui se dessine sur mes lèvres.
« Mais bon, moi ça ne me fait pas peur. Puis, s’il propose cette attraction, c’est qu’ils doivent avoir vérifié que tout était bien opérationnel. »
J’avale la dernière bouchée de ma pâtisserie et lèche le sucre qui était resté collé à mes doigts après avoir avalé.
C’est maintenant à notre tour. J’donne les cristaux nécessaires pour payer notre entrée, mais malheureusement, pour Cid, la poussette ne pourra pas monter là-haut. Mettant cette dernière de côté, je m’assure avec les responsables que personne ne voudra me la dérober puis je prends avec délicatesse mon petit bonhomme tout endormi en m’assurant de prendre les couvertures qui le gardait au chaud pour le tenir tout contre moi. Puis nous montons avec deux autres personnes. Après tout, ils doivent rendre cela rentable.
Cela ferait une histoire des plus croustillantes à ajouter dans la gazette. Une enfant des rues qui s’est promis de finir avec la personne la plus forte possible pour garantir sa survie en n’utilisant plus son corps pour divers client, mais pour un seul. Une histoire qui montre la déchéance d’une enfant qui a dû mûrir bien trop rapidement à cause de la pauvreté et qui ne croit plus dans le mot doux de son noble amant se mariant bientôt à une autre. La quête pleine de noirceur pour trouver l’homme le plus puissant des abysses de son monde de la rue à fin de créer une alliance et survivre. Plus que survivre, prendre sa revanche sur la vie en elle-même. Un plongeon dans les ténèbres pour briller de mille feux dans les yeux d’un nouveau partenaire qui saura voir en elle un diamant brut.
Évitant une boule de neige sur le passage, elle ajoute cette idée de fiction dans son carnet. Vraiment, il n’y a pas à redire, même si cela s’éloigne totalement de l’histoire originelle, il y a des éléments qui se recoupent, un peu. Pas du tout, mais pas grave, cela l'inspire. Quoi qu’il en soit, perdue dans ses notes, elle se prend une personne de plein fouet sans y faire attention.
– Désolée.
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