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-Absolument honteux ! Finit-elle par dire avant de reprendre avec un sourire narquois. Mais si jamais vous êtes invités, invité moi aussi hein hehe. Je voudrais pas rater ça.
« Je pense que je vais rester au champagne dans l’immédiat. »
Une coupe, un petit four, de ceux conseillés par Ivara qui étaient effectivement délicieux, et la rouge fit doucement tourner le breuvage doré dans sa coupe en reportant son attention sur la médecin. Son regard brillait légèrement, son sourire toujours bien présent, une expression qui laissait entrevoir un intérêt certain, tant pour cette fameuse conversation, que pour tout ce qui pourrait en découler.
« Ce sera une joie de rattraper ce retard toutes les deux. Où que cela vous conviendra, vous êtes toujours la bienvenue à mon bureau, ou bien à mon domicile. Mais on peut déjà commencer ici. »
Amaryllis porta ensuite sa coupe jusqu’à ses lèvres, profitant d’une gorgée généreuse de cette boisson pétillante décidément de très bonne facture. Continuer cette danse avec un verre plein aurait été la garantie de finir avec un accident malencontreux. La consultante voyait d’ailleurs le médecin un peu à l’écart, un peu gêné, qui se faisait hêler par les autres dames du groupe. Amaryllis n’était pas contre le voir se joindre à elles, même s’il n’avait pas l’air des plus motivés pour cela. Il était vrai qu’en embarquant Luz avec elle, elle l’avait un petit peu laissé en plan mais la danse n’avait pas l’air de tant le motiver que cela à première vue. La musique ne tarda pas à reprendre, détournant l’attention de la rouge vers l’orchestre un court instant, pour mieux se refocaliser ensuite sur la médecin.
« Quel sujet éveille principalement votre intérêt? A moins que vous ne préfériez que notre conversation reste plus… physique et musicale, dans l’immédiat? »
Évidemment qu’on se fait arrêter par tous ceux qui connaissent le tavernier et pas que! Il y a aussi tous ceux qui sont au courant pour Cid et qui ne cherchent qu’à lui jeter un petit coup d’œil, toucher à une main. Ils nous font des compliments, nous disent que notre enfant est vraiment beau et qu’on a fait du bon boulot. Je n’ai jamais compris ce genre de compliments… On n’a pas réellement travaillé à ce qu’il soit ainsi. Il est né avec des particularités physiques qui nous appartiennent tous les deux – enfin je suppose – et on n’a surtout pas décidé de lui donner les cheveux de son père ou bien la forme de mon nez. En tout cas je suis polie et je dis merci, en mentionnant tout de même que j’ai fait le plus dur des deux puisque c’est moi qui l’ai porté et accouché, faut pas ce mentir. Lui il n’a eu qu’à y mettre un peu du sien et voilà, une petite graine qui a poussé en moi!
Bref, je dois vous dire qu’au bout de la sixième personne, je commence à m’impatienté et Devon le remarque très rapide et cherche toujours de meilleures excuses pour nous permettre de poursuivre notre route. Après tout, on n’était pas là qu’en simple balade, mais bien présent pour accompagner la demoiselle à la chevelure bleue jusqu’à l’auberge de l’ami de Devon. Alors qu’ils nous laissent tranquille avant que je ne mordre quelqu’un!
Soulagé d’être enfin sur place, je laisse donc Devon discuter et faire les présentations. Pour ma part, je viens me mettre devant la poussette de notre fils et lui retire quelque couverture. Je ne voudrais pas qu’il aille trop chaud d’un seul coup, puis être ici lui permettra certainement de réchauffer son visage tout comme moi-même d’ailleurs.
Je rejoins finalement les autres, saluant brièvement l’aubergiste qui me reconnait et garde légèrement en retrait la poussette que je fais rouler en douceur d’en avant en arrière pour garder un effet de mouvement. Je dois avouer que je commence à fatiguer moi aussi et que de retrouver le confort de ma maison ne serait pas de refus, mais je ne vais pas gâcher la fête si Devon souhaite rester.
J’envoie la main à Lapis qui par rejoindre sa chambre et me retourne vers Devon.
« Bon, qu’est-ce qu’on fait maintenant? Tu veux profiter encore un peu et faire le tour du marché? Et je veux que tu me répondes franchement. Si c’est ce que tu veux, on le fera, mais si tu dis non simplement à cause de moi, alors ça n’ira pas! »
On peut jouer les dur à cuir comme on veut, mais dans cette situation, oui, j'fonds comme neige devant le feu. C'est vrai qu'en y réfléchissant, mes réponses sonnaient dans le solennel, mais c'est une allégeance qui n'est pas si fausse finalement. Elle sait très bien, que mon épée est sienne, ma vie, mes poings, mes pouvoirs. Elle sait qu'un seul ordre de sa bouche et j'pourrais malmener un monde entier pour le voir brûler si elle l'envisageait.
Mais c'est vrai que là, c'était pas le sujet du jour.
- Mais tu m'as déjà tout entier...
Mon col sera au bon soin de ses doigts curieux, qui trouvent le chemin rapidement pour me défaire de quelques boutons. Evidemment les miennes cherchaient déjà les lacets ou autres ouvertures qui me permettaient de sentir davantage sa chair dans le creux de mes mains brûlantes de désir. J'finis par lui sourire amoureusement, une vraie gueule idiote et niaise.
- Je suis d'accord, profitons.
Une veste tombe, alors que je dénude ses épaules, mes phalanges viendront suivre ses courbures, de la clavicule, au deltoïde, avant de s'enfermer dans le creux de l'omoplate.
- Tu as raison, essayons de tester ça pour se donner une idée.
Nos corps s'enfoncent dans le canapé, s'abandonnant l'un à l'autre dans une poésie qui me surprendra toujours. Avec l'inlassable agréable sensation d'avoir sa présence, sa chaleur, ses yeux plongeant dans les miens.
Pas de pouvoirs, mais j'peux vous garantir que ce soir je n'ai jamais autant brûlé de ma vie.
Monsieur Hidoru-Du Lys.
Ivara, un peu perdue dans ses pensées, songeait aux nombreuses occasions où elle aurait aimé venir au Palais. Ce soir, elle venait de découvrir que cet endroit était son salut. Demain, pourtant, elle ne pourrait pas y retourner. Oh, comme le destin semblait cruel avec la jeune femme. Comme si la Déesse de la chance l'avait, encore une fois, abandonnée. La sculptrice n'était pas particulièrement croyante, mais elle aimait à se rattacher à ces concepts spirituels lorsqu'elle en avait besoin. Elle n'avait pas non plus l'impression d'avoir été une mauvaise personne avant que le mercenaire ne débarque dans sa vie et, à plusieurs reprises, elle s'était demandée si Lucy l'avait mise à l'épreuve.
Ces réceptions, cette salle de bal, toutes ces personnes distinguées... Quel agréable clientèle pourrait-elle être ! Ivara avait pourtant espéré toucher, du bout des doigts, son but, en particulier lorsqu'elle avait reçut des commandes de plus en plus officielle ; la plus importante en date ayant été celle pour l'hôpital de l'astre de l'aube. Mais il avait fallut qu'il soit là. Encore. L'éternelle épine dans son pied. Celui qu'elle trainerait sûrement jusqu'à sa mort.
Et, avant qu'elle s'en rende compte, des flocons étaient lancés dans la salle et venaient recouvrir de blanc tous ceux présents. Surprise par le phénomène, elle commença à se dire que les organisateurs de cette soirée du Solstice avaient vraiment vu les choses en grand. Elle avait l'impression d'être en extérieur alors qu'elle n'avait pas bougé de la salle de bal...
Pas le moment, ni l'endroit, pour une discussion pleine de confessions. Et puis j'ai plutôt envie de préserver la douce Ivara de la partie sombre de ma vie, qu'elle n'a fait qu'entrevoir lors de nos précédentes entrevues. Nous avons trouvé une façon détournée de communiquer avec Inaros, car je ne pouvais me permettre de le mettre en danger tant que j'étais auprès de notre père, en révélant sa position et sa condition, mais lui-même n'est pas au courant de tout, heureusement. Je souris à la jolie blonde en glissant quelques mots doucement, alors que la musique s'arrête.
« J'ai eu beaucoup de travail ces dernières lunes... Les choses sont différentes, maintenant. Moins de terrain, plus de paperasse. »
C'est tellement vrai, que je n'ai même pas l'impression de lui cacher quoi que ce soit. Nous finissons par revenir vers notre groupe, et récupérons de nouvelles coupes de champagne. La conversation est gaie et sympathique et je hoche volontiers de la tête lors qu'on alpague mon nom, la bouche trop pleine de petits fours pour répondre convenablement. La nuit s'avance, et je commence à penser qu'il faut que Luz et moi lancions rapidement nos invitations à nos amis, si l'on veut qu'ils puissent nous rejoindre demain. La rousse est encore bien occupée avec sa cavalière, alors je m'excuse auprès d'Ivara quelques minutes pour rejoindre les jardins enneigés.
A mon retour officiel en tant que maître-espion, on m'a rendu le tatouage qui permet d'utiliser sa magie dans le palais, et je sens toujours mon énergie fluctuer en moi. Mes améliorations ne marchent pas, et seul mon pouvoir de base ainsi que le médaillon d'Ovide fonctionnent ici, mais ça permet aussi d'utiliser en toute tranquillité certains objets magiques. Je me trouve un coin paisible où on ne viendra me poser de questions sur cette capacité, et me saisit de mon cristal de communication. Les uns après les autres, tout le monde y passe. Calixte, Xylia, Carci, Jin, Rebecca, Naëry, même Vrenn. Juste quelques secondes, le temps d'envoyer l'invitation, puis je raccroche. Le moment n'est pas idéal pour certains, et j'ai l'impression d'interrompre des choses importantes. Mais j'espère sincèrement tous les voir demain... Je me dis qu'il faut aussi prévenir tous ceux qui n'ont pas de cristaux de communication, et saisit un coursier qui passe par là pour lui faire envoyer quelques lettres express. Dommage que je n'ai pas de flèches messagères sur moi, ça aurait été pratique dans cette situation...
Une fois cette tâche dument accomplie, je retourne à l'intérieur en grelotant. Il est temps de retrouver Ivara.
Par trop content d’avoir allégé son plateau sans doute, le serveur se fendit d’une courte révérence et tourna les talons vers des eaux plus propices au ravitaillement. Restée aux côtés d’Amaryllis, Luz savourait le liquide ambré sur sa langue et la bien étrange soirée dans laquelle elle se voyait propulsée. En fait de portails, de températures glaciales et de mets exotiques, ses prunelles n’avaient partout où se poser que l’environnement familier du palais – et les charmantes courbes de sa compagne du soir, il en allait sans dire… Derrière sa silhouette, toutefois, Luz pouvait suivre du regard les échanges enjoués de ses autres camarades, devinant l’étreinte un peu plus étroite des bulles chez certains. Cela ne manqua pas de lui arracher une étincelle chaleureuse au fond des iris, dont elle reporta immédiatement l’attention sur son interlocutrice.
Un silence théâtral, divin, et le glissement d’une tonalité taquine à la manière d’un ronronnement :
Et puisque le plafond s’ouvrait d’une nuée de discrets flocons, donnant au décor une formidable ambiance ouatée, Luz se pencha vers Amaryllis et adopta le ton de la confidence conspiratrice :
— Lucy a voulu qu’on se recroise plus rapidement ! On est peut-être voué à devoir jouer avec ce genre de chance avec nous !
L'une de tes tantes, une avec un pied en moins suite à une mauvaise chute de son lit, qu’elle déguise toujours en combat épique sur un bateau alors qu’elle a le mal de mer même sur un lec, disant toujours qu’il fallait profiter de la chance quand elle se montre. Elle aura toujours plus vite fait de se trouver d'autres bras pour combler son ennui. Elle parlait vraiment de la chance comme d’une amante qui couche avec tout ce qui bouge, mais pas souvent avec soi. Ou un truc dans le genre. Il y avait beaucoup d’histoire de coucherie de toute manière avec cette tante-là.
— Je suis heureuse aussi de te voir ici. Vu qu’on est là tous les deux, profitez de ce moment ensemble.
Elle tourne à nouveau son regard vers la personne qu’elle a percuté pour voir s’il y avait plus de réactions de sa part où si continuer sa route avec Wolfram était possible. Elle avait un peu envie de jouer à l’amoureuse transie en plein rendez-vous. C’était si plaisant d’avoir un homme fort sous la main pour jouer à cela. Turquoise, elle, pendant ce temps-là, sentait l’odeur du nouveau venu pour s’y habituer un peu plus.
— Au fait, je suis Pariza, enchantée et encore une fois désolée.
Au moins, on ne pourrait pas dire qu’elle ne s’était pas excusée dans cette histoire.
-Mes chers parents, j'espère que vous vous portez bien. De mon côté j'essaye tant bien que mal de m'en sortir. Ce n'est pas simple de vivre sans vous pour m'épauler, mais les nombreux livres que vous m'avez achetés sont là pour me tenir compagnie et pour me rappeler à quel point je tiens à vous. J'écris aussi beaucoup dans le carnet que papa m'a relié lui-même avant mon départ, c'est un peu comme si je vous parlais par intermittence.
Alors qu'en pensant cela, elle visualisait ces mots dans son esprit, telle une plume faisant couler l'encre au rythme des coups de poignet. Elle aimerait dire plus, écrire plus, leur expliquer ce qu'elle traversait intérieurement, mais quand elle essayait de mettre des mots sur ce qu'elle ressentait, la sensation était telle une plume asséchée, incapable de produire la moindre écriture lisible. Frustrée mais à la fois soulagée d'avoir pu poser quelques mots dans son esprit, elle tenta de trouver un sommeil plus profond, pour mieux aborder la journée qui arrivait.
Festival du Solstice
Des gens & Wolfram
Du bout des doigts tu viens replacer une de ses mèches folles derrière son oreille, tu en profites pour déposer une caresse légère le long de son cou. Tu as toujours aimé les longues chevelures comme celle de la mère des jumeaux, de Philipa et de Pariza. Tu en as passé un temps à coiffé celle de ton ancienne amante, avant qu’elle ne prenne la fuite suite à sa grossesse. Tu souris à la jeune femme. ”Et bien, je ne vais pas me plaindre de cette chance.” Au contraire même, tu tenais à cette alliance et tu devais bien avouer que la jeune femme avait hanté quelques-unes de tes pensées ces derniers jours. ”Autant en profiter oui, tu avais prévu d’aller dans une zone particulière ? Le palais est accessible si tu as envie de le visiter, sinon il y a les ballons ou les bateaux si tu veux profiter des paysages.” Proposas-tu à la jeune femme alors que tu venais à nouveau poser ta main sur sa taille comme si c’était le geste le plus naturel au monde. Tu jetas un regard à l’autre homme sans rien dire, allait-il partir ou enfin se présenter ?
Assis sur ses bagages, Lunar maudissait le professeur Pendragon, directeur de l’Académie des Sciences, alors qu’il attendait son tour pour traverser le portail de téléportation. En face de lui, dans la file, se trouvait une grand-mère emmitouflée dans un imposant manteau de vison, arborant sur sa tête un chapeau vertigineux monté en plusieurs étages. Elle devait être de noble lignage, l’homme qui l’accompagnait étant lui-même richement vêtu, drapé à la pointe de la mode. Un serviteur débordé apporta au couple deux verres de soda au persil, une des dernières boissons les plus branchées parmi la haute société de la Capitale. Le jeune homme leur jeta un regard écœuré avant de passer une main sur ses yeux. Attendre comme un imbécile dans la file avait raison de ses nerfs et il commençait à somnoler. Un flocon lui tomba alors sur le nez, achevant sa torpeur pour le faire sombrer vers le monde des rêves.
Ouvrant les yeux, Lunar se trouvait au milieu d’un monde entièrement blanc. Tout était couvert de neige, les flocons tombaient sans discontinuer. Il n’avait pas froid, il ne grelottait pas. Les bâtiments de la Capitale avaient disparu, les gens de la file également. Au loin, Lunar pouvait distinguer quelque chose, par delà une brume pourpre et des vagues de paillettes. Ce qu’il voyait ressemblait à d’immenses arbres couverts de loupiottes. Levant le nez vers le ciel, il constata que les constellations n’étaient pas différentes de celle d’Aryon, mais qu’au beau milieu de la voûte céleste tournoyaient plusieurs gloobies nébuleux, formant un gigantesque ballet céleste. Repérant les étoiles du Sud, il baissa le nez vers l’horizon pour voir que, dans cette direction, se trouvait la mer et une immense barge remplie également de lampions. Il ne voyait rien vers le nord, un blizzard faisant rage dans autour d’un col de montagnes.
- Oubli, retour, amour, ravi.
Lunar baissa la tête. Au sol, un animal le regardait, le regard plein de malice. C’était un esprit fluctus, évanescent et aussi pâle que la glace. Le renard était assis face à lui, ses yeux en fentes bien plissés, un sourire étiré sous son museau. Il répéta :
- Oubli, retour, amour, ravi.
L’esprit se redressa sur ses pattes avant de faire quelques pas. Il sauta et disparut dans un nuage de fumée, laissant Lunar seul au beau milieu de la plaine. Que voulaient dire ces mots ? Ils n’avaient aucun sens. Il ne pouvait se rappeler ce qu’il avait oublié. Était-ce un véritable message, ou un micmac onirique sans queue ni tête ? Lunar ne croyait pas vraiment aux présages. Mais la magie agissait comme bon lui semblait, il ne pouvait jamais être sûr de rien… Une voix l’appela à nouveau, cette fois-ci pour le tirer du rêve. Lunar se réveilla sur ses bagages, le couple devant lui venait de traverser le portail. Un contrôleur l’appela, lui intimant de se lever rapidement pour ne pas bloquer le reste des gens qui patientaient. L’académicien ne se fit pas prier, rassemblant ses affaires et se relevant rapidement.
Marchant vers le portail, Lunar traversa le tourbillon enchanté pour réapparaître vers le Village Perché, grande ville sylvestre où le directeur de l’Académie lui avait demandé de se rendre. Il était préoccupé, mais essayait de se ressaisir. Les festivités du Solstice commençaient dans peu de temps, et il avait tant à faire.
Oubli, retour, amour, ravi.
Qu’est-ce que cela pouvait bien dire… ?
"Je pense que cela fait assez longtemps, il est temps de rentrer et par ailleurs, on sait qu'une marche de dix minutes peut vite devenir une heure!"
En effet, il faudra quand même passé un minimum par le marché pour rentrer chez nous et nous avons déjà vu que cela prend du temps avec mes nombreuses connaissances... Et soudain, le temps de cligner des yeux et me voici téléporter : Un monde enneigé et je ne suis pas seul : Saryna et Cid bien-sûr mais également la jeune Lapis, les gens qui se battaient précédemment et même le garde qui nous a fait monter dans le ballon? Que se passe-t-il? Nouveau clignement d'yeux et me revoici dans l'auberge... Une illusion? Non, je me sens relativement en forme, comme si je venais de dormir?
Je suis plutôt ravie de ce qu’avait décidé Devon. C’est vrai qu’il était maintenant temps de retourner à la maison et c’est tout con à dire, mais comme il l’avait si bien dire, nous avions qu’une dizaine de minutes de marche à faire d’ici jusqu’à la maison. Malheureusement, avec la foule et toutes nos connaissances il sera certainement difficile d’y retourner aussi rapidement et encore moins avec un bébé dans une poussette.
Je replace vite fait les draps sur Cid, m’assurant cette fois-ci qu’il ne prenne pas froid dehors et je m’apprête à m’approcher de la sortie quand quelqu’un venant de l’extérieur décide d’entrer faisant rentrer plusieurs flocons dans la salle. L’un d’eux vient se poser sur mon nez et j’ai soudainement l’impression que mes paupières s’alourdissent. Je n’aime pas cette sensation, de perdre toute mon énergie. Comme si c’était plus fort que moi et même si je lutte pour rester éveillée, ça ne marche pas. Je n’ai le temps que de m’approche d’une chaise et dès que j’eus posé mon fessier sur cette dernière, ma tête partie vers l’avant et tout devint noir autour de moi.
Enfin, noir était relatif, car dès que j’ouvris à nouveau les yeux, tout était blanc et couvert de neige et je n’étais pas seule. La poussette de Cid y était et même Devon. Sans compter tous les citoyens qui ne comprenaient rien à ce qui y était en train de se passer. Enfin, cela ne dure que quelques instants avant que nous revenions dans le monde réel. J’ai déjà partagé bien des rêves avec d’autres individus et toujours à mon insu alors je peux vous dire que cela y ressemblait, mais pas trop! Tout était réel jusqu’aux sensations, mais de là à m’endormir sans avoir rien consommé, c’était vraiment très étrange!
Dès que je fus revenue à moi je me levai pour voir que notre fils allait toujours bien, puis me tourner vers Devon.
« Tout va bien pour toi? J’ai l’impression qu’on a tous partagé un rêve comme si nous avions tous consommé une pastille de rêve, mais c’est impossible… Ça ne vient qu’en partie de deux. »
Enfin, j’imagine qu’il va se questionner sur le sujet. Après tout, comment je suis au courant de tout ça? C’est vrai que je ne lui ai pas parlé de toutes les fois où je me suis fait droguer par des taverniers… Je plisse doucement les yeux. Est-ce que c’est un délire dans le métier ou c’est parce que je suis tombée sur des gens étranges…
"Comment sais-tu cela exactement? Je n'ai jamais pris de pastille de rêve personnellement mais il semble que toi oui. Je suis curieux, qui rejoignais-tu dans ces rêves exactement?"
Moi jaloux? Ma foi, peut-être un peu! Je dois avouer qu'imaginer Saryna partageant un rêve avec quelqu'un ne me plait pas forcément, il peut se passer des choses étranges dans un rêve et puis, cela pose aussi la question de quand elle l'a fait. Étions-nous ensemble? Avec notre fils? Auprès de qui s'est-elle ainsi échapper de la réalité et pourquoi?
-Où... suis-je ?
Baladant son regard, autour d'elle, découvrant un paysage entièrement couvert de neige. Elle regarda alors ses mains ; celles-ci étaient pures, dépourvues de toute poudre, et par conséquent, d'un bleu profond. Fort heureusement, ses vêtement couvraient encore son corps, mais celui-ci était entièrement bleu, même son visage était d'un bleu translucide.
Au loin, elle aperçut le couple qu'elle avait quitté plus tôt. S'approchant doucement et prudemment, elle annonça son arrivée.
-Excusez-moi, êtes vous responsable de ceci ?
Elle continua d'avancer mais glissa, tête la première vers le sol. Au contact de ce dernier, Lapis se réveilla en sursaut, dans l'incompréhension totale de ce qui venait de se passer.
Festival du Solstice : la Capitale
Peut-être que prendre de l'air ferait du bien à Lovis. Juste quelques minutes pour prendre une bouffée d'air frais.
« Je crois que je vais aller dehors une minute. »
Dit il avec un sourire. il ne voulait pas qu'Ivara pense qu'elle le chassait. Avec sa gêne il eut assez chaud, aller dehors lui permettrait d'oublier le malheureux incident avec la femme au cheveux blanc. Au moins, elle s'était excusée. Mais elle aurait tout de même dû bien regarder avant ! Il s'inclina légèrement avant de laisser les femmes continuer avec les festivités.
Il longea le long des couloirs tâchant de ne pas se perdre. Il ne voulait pas se faire arrêter pour être entré par erreur dans un endroit où n'avait pas droit d'accès. Une fois, dehors, il se déplaça un peu plus loin des portes pour ne pas être dans le chemin de ceux voulant sortir ou entrer. Les nuages s'étaient éparpillés laissant une très belle vue sur le ciel étoilé et la lune. Quelques flocons tombaient encore et l'un d'eux tomba sur son nez. Peut-être était-ce car il avait bu un peu, mais il commença à se sentir somnolent. Il décida de s'asseoir une seconde sur le sol. Une fois assis, ses yeux étaient lourd et il s'endormit. Quel étrange endroit pour s'endormir. Même dans ses rêves la neige tombait. Le sol était couvert d'une épaisse couverte de neige. Étrangement, il n'avait pas froid. Il était simplement debout et le ciel étoilé était maintenant décoré d'une aurore boréale.
Mais bon. AUCUN EFFET bien entendu. Dans le palais, l'anti-magie tout ça, pas de fun permis. Du coup, Astrid se contenta de regarder ça en haussant les sourcils puis en haussant les épaules. Meh. Où en était-elle dans ses commérages ? Sauf que parler donna soif à la citoyenne, aussi, elle s'empressa bien vite de chercher un verre pour boire un bon coup maaiiiiiis, maladresse oblige et n'ayant pas fait attention aux gens qui dansaient, elle percuta quelqu'un et tomba sur le sol, tête la première, l'envoyant ainsi directement dans le monde des ténèbres et des songes.
Inconsciente, elle aurait pu rêver de femmes, d'alcool coulant à flot, d'un monde en feu où elle régnait en maître absolue… ! Mais non. Au lieu de ça, elle rêva d'un monde enneigé. Des montagnes énormes et de la neige a perte de vue. S'était-elle retrouvée tout d'un coup dans le nord ? Une magie de téléportation quelconque ?
….
Meh. Que ce soit le solstice de la saison chaude ou le solstice de la saison froide, il y avait toujours des choses bizarres qui se passaient.
Luz cligna à plusieurs reprises des paupières. Autour d’elle, les vastes landes du nord offraient à sa vue un florilège de teintes blanches et bleutées, le craquellement de la glace sous ses semelles pour unique repère. La brise était fugace et ses membres lui paraissaient gourds, si ce n’était lointains… Que se passait-il ? Elle tourna la tête, et son esprit lui renvoya une vision d’elle-même à la troisième personne, de même qu’une seconde silhouette à quelque proximité de là.
Impossible. Habituée à cette triste expérience désormais, car ce n’était jamais que la cinquième fois en un an qu’elle souffrait des effets inattendus d’une pastille de rêve, Luz eut un geste désespéré à l’intention du faux ciel neigeux suspendu dans ses rêves. Ses lèvres s’apprêtèrent à former une insulte fort disgracieuse lorsqu’elle se sentit brutalement aspirée, ramenée dans l’instant à sa pleine réalité. Elle était étendue sur le sol glacé, le bras prévenant d’un serveur passé sous elle pour lui éviter la chute. Et au vu de sa moue horrifiée, elle n’avait pas été la seule victime de cette hécatombe.
Sur sa joue, disparaissaient désormais les contours d’un flocon de neige fondu…
« Vous êtes plutôt perspicace. A vrai dire les chats me laissent plutôt indifférente quand ils sont vautrés près d’une cheminée. Je préfère largement les chiens, si je devais choisir. Mais je n’ai de tout de façon pas vraiment le temps de m’occuper correctement d’un compagnon de plus. Je dois déjà faire faire quelques tours à ce vieux bourricot de Keita, mon cheval, de temps en temps. »
Sinon l’écurie qui le gardait s’en occupait, mais il fallait tout de même garder un certain lien privilégié avec ses montures, surtout si elles doivent vous mener au milieu d’un combat, où leur obéissance ou leur désobéissance peut être une question de vie ou de mort.
« Disons qu’un garde a prit pour acquis le fait d’utiliser l’un de ses collègues de corvée aux archives comme d’une garderie pour leur gamin, et pour leurs chatons, le tout avant de quitter son poste en plein travail. Deux choses n’ayant pas vraiment leur place dans des lieux de travail. Il a dû mal prendre le savon monumental auquel il a eu droit et les quelques rapports salés ayant résulté de cette affaire. »
Elle prit une nouvelle petite gorgée de champagne, rien que d’y repenser l’énervait, mais lui rappelait aussi que certains auraient besoin d’un bon paquet de pieds au cul pour se remettre dans le droit chemin.
« Et beaucoup de monde se rappelle sûrement d’à quel point ils l’étaient. »
La consultante roula des yeux, avant de laisser échapper un petit rire. Mieux valait en rire qu’en pleurer, avec le recul. Et en y réfléchissant, cela lui donnait d’excellents arguments pour critiquer l’état actuel de la garde - surtout royale. Heureusement que la garde avait l’air de savoir se tenir pendant ce Solstice, et heureusement pour eux que la rouge était trop obnubilée par Luz pour avoir vu les réflexes anorexiques et inexistants du garde personnel de Grimvor, qui aurait très bien pu se faire poignarder il y a quelques instants de ça. Heureusement que la blanche semblait plus être une petite rigolote qu’une menace.
La rousse lui proposa alors une petite sortie dehors, histoire de s’aérer rapidement de l’atmosphère du palais, et de profiter rapidement des flocons qui tombaient à l’extérieur.
« Non, si vous voulez vraiment me faire plaisir, je suis plus amatrice de bouteilles de renommée et de qualité, surtout partagées en agréable compagnie comme en cette soirée. »
Elle était bien aussi amatrice d’autres choses, mais elle ne pouvait pas se montrer aussi directe, bien évidemment. Pas énormément d’autres choses, par contre, plus vraiment. Peut-être encore une petite passion pour les lames remarquables qui lui restait encore un petit peu du passé.
Une fois dehors, elle remarqua que l’ambiance semblait un peu… Différente. Des gens couchés par terre? Elle eut à peine le temps de voir la médecin s’affaisser, qu’elle sentit l’étreinte du sommeil la demander, de façon irrefusable.
Elle ouvrit les yeux dans un monde blanc, recouvert de neige, alors qu’une fine neige tombait délicatement. Pas une touche de vert ou de brun d’un arbre, ou du gris d’un bâtiment. Tout semblait recouvert de neige, comme si fait de neige. Mais Amaryllis savait que quelque chose n’allait pas, et, en prenant une petite dose de la substance de ses cornes qui rétrécirent d’un petit centimètre, elle se réveilla, un peu moins lucide, mais la main sur la garde de son épée au cas où l’évènement venait d’une personne mal intentionnée qui comptait en profiter. Normalement, la bulle anti-magie du palais devait bien continuer de jouer son rôle, et les convives à l’intérieur devraient être épargnés.
Heureusement, après un coup d’oeil rapide, tout semblait bien se passer, et, d’ailleurs, d’autres émergèrent lentement à leur tour. Amaryllis offrit d’ailleurs son aide à la médecin qui avait eu la joie d’avoir sa chute amortie par un serveur, contrairement à elle-même qui avait encore un peu de neige sur sa tenue.
« Tout va bien? Je ne sais pas si c’était une mauvaise blague ou un évènement surprise, dans tous les cas, m’endormir dans la poudreuse, je ne le conseillerais pas… Rentrons dans la bulle anti-magie le temps que ça s’arrête? »
Elles y seront aussi plus en sécurité, de même que certains encore affalés dehors, qu’il allait falloir rentrer. Est-ce-que rameuter la garde royale était une bonne idée? Non. Ce n’était peut-être qu’une diversion. Devait-elle agir? Donner des instructions avant que la situation ne dégénère? Sûrement. Le couple royal devait être protégé à tout prix, la garde royale ne devait pas être divertie entièrement par des flocons faisant dormir.
« Je dois m’absenter rapidement, il semblerait que le travail m’appelle parfois même pendant les jours de fête. On se revoit après. »
Petit clin d'œil vers la médecin, la rouge partit d’un pas rapide et décidé vers le lieutenant présent, qui la connaissait certainement, pour l’informer du phénomène, mais aussi des risques, et de dire à ses hommes de renforcer leur vigilance de façon globale si une telle démonstration magique n’était pas prévue. L’enquête pouvait attendre, la sécurité du roi et de la reine passait avant le reste.
Festival du Solstice
Des gens & Wolfram
Tu tenais Pariza contre toi, quand un flocon se posa sur le bout de ton nez. Tu fermas les yeux une seconde, alors que ton corps te semblait soudainement bien plus lourd... Tu te sentais fatigué, même épuisé alors que tu étais en forme il y a encore quelques secondes. Quelle était donc cette magie ? Tu luttas contre le sommeil, mais celui-ci fut plus fort que toi tu sombras dans les ténèbres.
Tu n’étais plus dans les rues de la Capitale, ni dans un quelconque lieu de ta connaissance. Est-ce que tu avais été transporté ailleurs ? Tu regardas autours de toi, découvrant peu à peu le paysage hivernal assez... féérique qui te faisait face. Il y avait d’autres personnes avec toi, tu reconnus même l’homme qui contrôlait les tickets pour les ballons. La majorité s’amusait dans la neige. Tu avanças avant de t’arrêter en vouant que la neige que tu touchais s’envolait. De la magie ? Tu avais l’impression de rêver.
Ton attention fut attirée par un bonhomme de neige géant qui faisait rire quelques personnes. Celui-ci les saluait en enlevant son chapeau haut-de-forme et ce n’était pas la seule chose “étrange”. Pourtant, les gens ne paniquaient pas et continuaient à s’amuser.
Tu restas là à les observer jusqu’à que tu ne reviennes à toi quelques minutes plus tard. Tu étais toujours contre la jolie journaliste et désormais bien en forme.
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